Fanfiction Diablo II

Bonjour noble lecteur. Je rédige ainsi ce livre car j'ai décidé de mettre fin à mes jours, le secret que je porte est un trop lourd fardeau. Je ne peux le révéler directement, c'est pourquoi je vais vous conter mon histoire.

Je m'appelle Talim et je suis de la caste des paladins. Je suis un guerrier loyal, qui ne s'arrête jamais de combattre si le Mal est présent. J'ai vécu d'incroyables aventures, certaines qui ont failli me coûter la vie, d'autres qui m'ont été bénéfiques. Ma plus grande fierté est d'avoir anéanti les Trois et leurs serviteurs.

Depuis ce jour, les gens me surnomment « Héros » ou encore « Sauveur ». Je suis même devenu

Patriarche à Harrogath, alors que cette appellation est majoritairement réservé aux barbares méritants.

Mais, je ne savais pas que j'avais commis une erreur irréparable.

Après la défaite de Baal -et après les remerciements incessants des villageois-, je décidais de me retirer à Lut Gholein dans une petite baraque que Warriv m'avait trouvé.

Lui, il continuait à faire des voyages, pour faire du commerce. Quant aux Rogues, ils ont pu réintégrer le Monastère. A Kurast, la jungle n'est plus menaçante, et cette cité est devenue très appréciée des voyageurs. Pour ce qui est de Pandémonium, rien n'a changé, il reste quelques démons, mais bon... ce sont les Enfers tout de même.

Deckard Cain, lui, disparut de la circulation. Après ma victoire, il m'a remercié et est parti je ne sais où.

Sur le moment ça ne m'a pas inquiété mais... ce fut une terrible méprise.

Je coulais donc des jours heureux, à Lut Gholein, quand un beau jour, quelqu'un frappa à ma porte.

J'ouvris la porte, et avec surprise je vis Cleric, un de mes amis paladins. Mais il semblait effrayé, son visage était terrassé par la peur. J'ai remarqué qu'il avait une blessure à la jambe gauche, très étrange, il saignait... bleu.

- Talim, il faut que je te parle c'est très important !

- Qu'est ce qu'il y a ?

- J'ai découvert que...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il tomba par terre. Je m'empresse alors de le relever quand, horreur, je vis son sang jaillir de ses oreilles, son nez, sa bouche... toujours bleu. Il me dit alors un dernier mot, qui lui réclama ses dernières forces : « Amul... Amulette... » et il ferma les yeux.

J'étais à la fois triste de voir mon ami mourir dans mes bras, mais aussi intrigué par ces évènements, tous arrivés au même moment : du sang bleu, une terreur inhumaine, une mort atroce, un secret, et enfin une « Amulette ». Avant de me lancer dans une quelconque quête je décidais de lui faire une tombe honorable.

Je n'étais pas au bout de mes surprises, en effet, pendant que je me cassais la tête à chercher un sens à tout cela, les monstres réapparurent. Comment était-ce possible ?

Un autre démon puissant serait-il en vie et serait-il lui la cause de tout mes problèmes ?

Trop de questions pour un seul homme, trop de questions pour moi. Je repris alors ma vie d'aventurier.

Je n'ai pas pu dormir ce soir-là. Des images tournaient incessamment dans ma tête, qui me tenaient éveillé. Je ne pouvais pas rester comme ça, allongé sur ma couchette, tentant vainement de me détendre.

Je sortis de la maison, pour faire un tour dans Lut Gholein. La lune était bien voyante : aucun nuage ne la dissimulait. On pouvait entendre une petite musique, joyeuse, accompagnée de chants. Pas de doute possible, c'était forcément le bar d'Atma. Je m'y rendis et, de l'extérieur, j'observais ces gais lurons chanter à tue-tête : ils étaient assis autour d'une très grande table, sur laquelle était posé une quantité énorme de choppes vides.

« Mon frère, prends ta bière, bois une gorgée et fais passer ! » criaient-ils.

L'un buvait, les autres chantaient, il faisait passer et, à chaque fois que l'un deux n'en pouvait plus, il devait se retirer. Le dernier à pouvoir boire une gorgée est désigné gagnant, et a comme récompense, un tonneau de bière offert par Atma. D'ailleurs, celle-ci m'aperçut et sortit de l'antre des ivrognes.

Elle rit : « Ces pochards ne s'arrêteront jamais... Mais bon, je les aime bien, ça met de l'ambiance !

- Il faut bien qu'il y en ait qui s'amusent.

- Je sais pour Cleric. Je suis sincèrement désolée. Mais tu ne dois pas te renfermer... Que dirais-tu de participer à la prochaine tournée ? »

L'idée de me joindre à ce jeu stupide ne m'enchantait point. Mais je regardais le visage d'Atma : elle savait que je devais me divertir un peu pour oublier tout ça.

J'ai accepté.

Je m'assieds alors à la table quand soudain Geglash se lève :

« Regardez qui voilà ! Môssieur le Paladin ! Ces gars supportent aussi bien l'alcool que moi je supporte ma femme ! »

Tous rirent de cette petite plaisanterie de mauvais goût. Je ne pouvais pas laisser dire ça.

« On fait un concours alors ? Un verre chacun jusqu'à ce que l'un de nous tombe. D'accord ?

- Un défi ? (Il regarde ses compagnons en rigolant et se retourne vers moi) On dirait bien ! Ho ho ho ! Avec joie ! »

La horde d'ahuris autour de nous cognaient leurs choppes contre la table en criant « Une autre, une autre ! ». Les premières bières ne me posèrent aucune difficulté. Arrivé a la huitième, Atma changea la règle : « Maintenant on va remplacer la bière pour un alcool plus fort ! »

Elle posa deux tous petits verres sur la table. Je le pris et j'avalais cul-sec. Je n'avais pas imaginé que cette boisson était si forte, c'était... comme boire de l'alcool pur, infect, et horriblement fort. Ma gorge criait « à l'aide » et mes paupières commençaient à se fermer. Geglash absorba aussi ce breuvage diabolique, toussa un instant, mais paraissait toujours « en forme ». Le deuxième petit verre arriva.

Il n'était pas question de perdre, je n'avais pas le droit, alors j'avalais. Je croyais alors que c'était fini pour moi : je ne voyais plus très clair, ma gorge était morte et mon esprit s'embrouillait, mais je restais encore un peu conscient. Geglash fit de même, mais là, sa tête se balança doucement et à ma grande surprise, il finit par s'effondrer par terre. Ebahis, les spectateurs restèrent sans voix, leurs regards tournés vers le corps affalé sur le sol. On n'entendait pas une mouche voler.

« Je déclare Talim vainqueur de ce duel ! » déclara Atma.

Les autres applaudirent, et burent à mon « triomphe », si on peut appeler ça « un triomphe ».

A ce moment, un écran noir. Je ne voyais plus rien, j'ai cru que j'étais mort. Puis j'ai vu une jeune femme, qui marchait le long d'une cascade. Je ne comprenais pas. La femme s'approche de moi, crie « Talim ! » et elle me lance de l'eau sur le visage !

J'ouvre les yeux, et je vois Atma, avec un seau dans la main.

« Enfin tu te réveilles ! Je t'ai appelé, secoué, et comme tu ne te réveillais pas, je t'ai arrosé. Les vieilles méthodes sont les plus efficaces.

- Que s'est-il passé ? bredouillais-je.

- Après ta victoire contre Geglash, tu es tombé comme lui. On t'a ramené chez toi hier soir. Je vais te laisser te remettre de tes émotions tranquillement, je suis au bar si tu as besoin de moi. »

Elle pose le seau vide dans un coin de ma chambre et sort. Moi, je frottais mes yeux, complètement épuisés. Je me levais difficilement, mes membres étaient engourdis et ma tête lourde. Je me rinçais longtemps le visage, me redonnant une certaine fraîcheur.

« Je ne devais pas accepter ce défi. Je suis un Paladin, pas un barbare. Je ne devais pas répondre à cet affront. »

Je décidais donc de vite oublier cette soirée, en me rendant chez Jerhyn : il m'avait appelé dans l'après-midi pour un problème concernant les monstres.