Fanfiction Diablo II

Le conseil se réunissait de plus en plus souvent désormais. L'Ordre de Khral-Harzhek ne se réjouissait pas de la menace grandissante provoquée, une nouvelle fois, par un mage corrompu. Dans la haute tour, se dressant comme un pic défiant le ciel, la flèche des Vizjerei, noire comme l'obscurité accueillait en son sein les meilleurs combattants. L'élite composée d'hommes et femmes ayant tous fait leurs preuves lors de maintes missions. Principalement des assassinats, mais parfois aussi juste inspiré une terreur pour éviter une corruption naissante. Entourée par les montagnes, situé dans un climat sec et froid, la vie y était rude. Cependant jamais les occupants de ses lieux ne s'étaient plaints. Accomplissant leur mission sans faillir, dans l'ombre, sauvant l'humanité de la tentation du mal.

Khaina avait été mandée par ses supérieurs. Elle rentrait d'une mission une nouvelle fois accomplie, comme d'habitude pensait-on. Après avoir gravit une partie des marches de l'escalier central, elle s'arrêta devant les deux portes massives, d'un noir profond. Elle retira son heaume, qui laissa s'enfuir ses cheveux pourtant courts. Son visage fin regardait fixement devant elle, s'apprêtant à franchir le seuil de la grande salle du conseil. Poussant l'une des portes, l'assassin entra se demandant qui cette fois faudrait-il tuer, qui s'était rendu coupable de trahison, qui avait succombé au mal suprême.

La salle, grande et lumineuse grâce à des ouvertures situées haut permettait de voir très clairement partout. Et Khaina distingua sans mal les membres du conseils, qu'elle connaissait depuis plusieurs années déjà. Les sept supérieurs de l'Ordre, assis sur des sièges à hauts dossiers attendaient silencieusement. Après quelques pas, elle arriva au milieux de la pièce, et mit genou à terre. Sa cotte de maille sombre ne résonna d'aucun bruit et son heaume, macabre comme disaient ses victimes, de la même couleur, qui devait protéger sa tête n'avait que deux minces trous pour les yeux, resta sagement entre le bras de l'assassin et son corps.

- Bienvenue à toi Khaina, clama l'homme au milieu de l'assemblée.

- Quelle est ma nouvelle mission grand conseil ? demanda t-elle, sans presque prêter attention à l'accueil qui lui était fait. L'homme reprit donc la parole.

- Tu as toujours accomplit les ordres que nous avons donné et...

- C'est un honneur de servir l'Ordre, la coupa-t-elle.

- Oui, certes, reprit-il. Mais aujourd'hui est un jour sombre. Ce que nous avons redouté depuis maintes générations risque de se produire.

Khaina se questionnait, que pouvait-il advenir de si grave ? Et, comme lisant dans ses pensées, l'homme lui répondit. L'équipement de l'illustre Tal Rasha, Grand Horadrim, va être retrouvé.

- L'amulette n'avait-elle pas été perdue, conseillers ? demanda t-elle.

Après tout, on lui avait appris cela lors de se formation, il y a bien longtemps se souvient-elle.

- Tout l'ordre le croyait, mais des nouvelles venues de l'est nous laisse penser le contraire.

Après un court instant de repos, il reprit :

- Un mage, ou plutôt une sorcière, risque de mettre la main dessus. A force de recherches, elle a pu collecter le Cimier Horadrim, le casque, l'oeil de Tal Rasha, le tourbillon de cristal, la soie de Tal Rasha, la ceinture, et enfin, la garde de Tal Rasha son armure.

A l'évocation de cette dernière pièce d'équipement Khaina frissonna.

- L'armure n'était-elle pas protégée par l'un des nôtres ? Par Ounar ?

- Si, malheureusement, répondit-il.

- Malheureusement ? interrogea t-elle.

- Nous avons apprit que Ounar a été tué, par cette ensorceleuse, répondit le membre du conseil, sans l'ombre d'un sentiment.

- Tué ? Ounar ne peut avoir été vaincu par une simple sorcière, dit l'assassin de plus en plus inquiet, mais sentant aussi la colère germer dans son esprit.

- Il y a peu de temps, les rapports cessèrent de venir de la part d'Ounar, alors nous envoyâmes quelqu'un là-bas. Il revint avec les nouvelles funestes que je viens de vous faire.

Khaina semblait littéralement envahie par la colère désormais. Elle sera le poing très fort mais aucun membre du conseil n'y vit rien. La vengeance était proscrite de l'Ordre. Alors, ne montrant aucun signe de ses sentiments, elle comprit quelle allait être sa mission. Celle-ci se déroulerait dans les environs du désert de roche, là où campait Ounar, et là où tout portait à croire que l'amulette se trouvait, dans le tombeau de Tal Rasha. Il parut incroyable que la dernière pièce tant convoitée soit si près de la main de l'Ordre. Elle accepta de traquer et de tuer la sorcière qui avait éliminer son ami, cher à son coeur.

Elle prit donc la direction de l'est, en direction du désert. Là-bas elle traversa les hautes collines sablonneuses, comme une ombre furtive. Elle courait alors rapidement, grâce à quelconque pouvoir magique. En moins de quelques jours, elle atteignit la seule grande ville de la région : Lut Gholein. Comme un fantôme, elle vola un peu de nourriture pour reconstituer des forces, au grand désarroi des marchands qui ne comprirent pas comment leurs marchandises pouvait disparaître de la sorte. Elle extirpa aussi des renseignements sur le tombeau de Tal rasha à quelques personnes importantes de la ville, ou connaissant le sujet. Ainsi elle apprit l'existence de plusieurs tombeaux, que seulement un seul était vrai sur les sept.

Elle quitta la ville et prit une nouvelle fois la direction du désert. Des créatures affreuses, démoniaques, l'attaquèrent à de nombreuses reprises. Aucune d'entre elles ne pût néanmoins rivaliser avec l'art de l'assassin. Très vite, elle atteint le canyon des mages. De nombreux monstres périrent en essayant de l'attaquer, mais aucun ne réussit. Elle pénétra dans le bon tombeau immédiatement après l'avoir trouvé.

L'obscurité régnait en maître à l'intérieur, même si parfois des faisceaux de lumière perçaient la voûte de l'antique temple. Ces conditions étaient pourtant tout ce qu'il y avait de plus favorable pour l'accomplissement d'une mission de l'Ordre de Khral-Harzhek. Elle disposa deux pièges à l'entrée, et, selon toute vraisemblance, la seule sortie du tombeau. Ceux-ci, reliés directement au sol, percevaient toutes variations sismiques dans un rayon de quelques mètres. Les décharges électriques, ou les souffles enflammés, suffisaient généralement à dissuader, ou plus, les cibles de ces mécanismes.

Progressant toujours plus profondément dans le tombeau, Khaina ne rencontra guère de résistance. Elle arriva bientôt dans une salle plus grande que les autres. Au centre, une sorte de piédestal trônait. Un grand bâton planté dans un trou au centre de celui-ci. Les différents motifs, inscrit aux murs ne lui révélèrent aucune information. Mais du sable noir attira son attention ; les restes d'un feu. Approchant à petits pas, comme sur ses gardes, elle vit des affaires qui appartinrent à Ounar. Elle s'accroupit pour les regarder attentivement, et cela lui remémora bien des souvenirs.

Se redressant, elle fut attiré par l'énorme fissure qui ornait l'un des murs. Le trou béant laissait assez de place pour qu'un homme puisse l'explorer. Et c'est ce qu'elle fit. Pénétrant avec précaution à l'intérieur, elle vit, ou plutôt ne vit pas, ce qu'il y avait à l'intérieur.

L'obscurité était ici totale, bien plus que dans le reste du caveau. Aucun bruit ne se faisait entendre. Après quelques temps, elle décida de quitter la pièce qui n'avait aucun intérêt à priori.

Elle se retourna lentement. Elle fut alors surprise, la lumière venait d'être faite. Des quatre coins de la pièce, des flammes se mirent à brûler comme par magie. Khaina ne comprit pas. La lumière forte d'alors la mettait presque à nu ; les techniques d'assassin sont faites pour l'obscurité.

Alors une voix forte se fit entendre, celle d'une femme. Elle s'exprimait très distinctement, mais ce qu'elle racontait n'était pas réjouissant.

- Tu vas brûler comme l'autre. C'est la fin pour toi, dit la voix.

L'autre ? pensa Khaina, elle faisait sans doute référence à Ounar. Ce qui provoqua sa colère. Elle n'eût cependant pas le temps d'éviter l'attaque soudaine.

La boule de feu la frappa de plein fouet. Elle explosa au contact de son dos en plusieurs gerbes de flammes qui se répandirent alentour. La sorcière savoura sa victoire sur l'agent de l'ombre. Mais pour plus de sûreté, elle envoya d'autre projectiles identiques qui eurent le même résultats. Pour finir, elle invoqua un météore qui vint s'écraser sur les autres flammes dans une explosion de feu. « Maintenant je suis libre, dit-elle, tout le Tal Rasha est sur mes épaules, je suis invulnérable désormais ! » cria t-elle comme pour défier quelqu'un. Mais personne ne répondit à son appel.

Les flammes s'estompaient et il ne restait rien à l'endroit où elles avaient brûler. La sorcière enleva son sourire et préféra savourer intérieurement son triomphe. Elle allait partir lorsque soudainement l'une des flammes aux coins s'arrêta de brûler. Un shuriken vint se planter dans le mur, éteignant la flamme par sa vitesse. Bientôt, les trois autres flammes s'éteignirent rapidement et de la même façon. La sorcière ne comprenait pas ce qui se passait mais une voix sortie de l'ombre lui expliqua la situation et ce qui allait se passer.

- Moi, Khaina, Assassin de l'Ordre Khral-Harzhek, vient appliquer la sentence qui a été prise à votre encontre. Le conseil vous a condamné à la peine de mort selon les motifs suivants : Tentative de trahison sombre, Péché d'alliance avec le mal, Vol d'objets précieux et interdits, Meurtre sur un agent du conseil, et tentative de meurtre sur un autre agent. J'ai tout pouvoir pour exercer la sentence. Votre corps ne suivra aucun rituel mortuaire, et votre âme est condamnée à rejoindre les démons.

La sorcière ne comprenait pas comment cette assassin avait survécu, mais elle s'inquiétait désormais. Elle se mit à courir dans tous les sens sans essuyer aucune attaque. Elle claqua dans ses doigts, et des flammes jaillirent des empruntes précédentes. Le feu éclairait toujours la salle, mais aucun signe de son adversaire. Elle sentit alors, contre son armure, dans son dos, le frottement de pièces métalliques. Elle perçut même la respiration nette de son adversaire. Le coup partit mais il fut bloqué en partie par le bouclier d'énergie de la sorcière. Et curieusement, la serpe suwayyah était légèrement glacée. L'ensorceleuse se téléporta et se trouvait hors de portée d'un coup physique. Khaina avait le poing qui brillait intensément en blanc. Elle lança alors ces projectiles qui se divisèrent en vol en une toile de foudre. La magicienne se téléporta une nouvelle fois pour éviter l'attaque, mais cette fois-ci elle fut projetée violemment au mur, recevant un puisant coup de pied. A l'endroit où elle s'était déplacée instantanément, l'assassin se trouvait et aucune des protections ne lui servit.

Un peu étourdie par le choc, elle se sentit plus faible qu'auparavant. Si le combat se poursuivait, elle serait sans défense. Elle décida d'écourter le combat. Elle canalysa une partie de sa force, et invoqua la foudre qu'elle lanca sur l'assassin. L'autre esquiva, mais la foudre rebondit sur le sol et suivit sa cible. Etonnée, l'assassin dût faire une autre pirouette pour esquiver, et une nouvelle fois, puis encore. Le cinquième rebond fut stoppé par les deux griffes. Alors un petit nuage de glace flotta devant elle, juste à portée de bras. Il éclata en plusieurs projectiles glacés qui frappèrent l'assassin. Pour finir, un très puissant trait de foudre la frappa. L'assassin disparût dans une explosion bleue et blanche.

La sorcière sortit de la salle obscure, le travail accompli. Elle se téléporta vers la sortie car ce combat l'avait épuisée. La porte était en vue mais plus aucune force n'habitait son corps. Elle décida de prendre une potion tout en marchant lentement vers la porte. Des souffles de feu se dressèrent alors devant elle, et de puissants traits de foudre vinrent la frapper, ce qui lui provoqua une énorme douleur, éclatant au passage la potion de mana. Elle sortit de sa ceinture une potion violette qui devrait lui rendre santé et vigueur. Alors qu'elle amenait la solution chimique à ses lèvres, elle sentit un objet froid dans son petit corps. Trois piques métalliques, teintées de vert, transpercèrent son armure et mettait fin à sa vie.

Elle tourna la tête comme elle put, et avec le reste de force qui lui restait, elle parla :

- Comment ? Tu es... morte.

La réponse fut immédiate.

- Tu n'as vaincu que mon ombre. Mais moi, je te tue, toi.

La serpe suwayyah sortit du corps de l'ensorceleuse, ce qui la fit tomber à terre. Elle vit Khaina se diriger vers la sortie, ne subissant nullement les dommages des pièges. L'assassin se retourna une dernière fois, son regard croisa celui de sa victime et alors elle lui révéla la vérité sur son trépas futur :

« Mes armes sont empoisonnées. Tu vas mourir lentement et aucune de tes potions ne te sauvera. »

Devant l'incompréhension qui régnait toujours dans le regard de la magicienne, Khaina exécuta comme une danse. Les dernière forces de la sorcière lui permirent de voir que, sortant de nulle part, une ombre vint au coté de l'assassin. En tous points identiques, seul le sourire qu'ornait Khaina permettait de les distinguer. Mais ça, la sorcière ne le vit pas, sombrant dans les songes, emmenée par la mort.