Fanfiction Diablo II

Retour à la liste des Fanfiction

Brume et Onyx

Par rAzagal21
Les autres histoires de l'auteur

Brume et Onyx

Heglash entra dans ses rêves. Il su, de prime abord, que Heglash n'était pas le nom qu'il utilisait dans ce qu'il appelait « le monde éveillé » mais il savait plus pertinemment encore que c'était le patronyme qu'il s'été donné ici.

D'ailleurs, les gens le reconnurent quand il arriva à la cité portuaire de Kurast et manifestèrent leurs joies de le revoir avec une conviction qui décourageraient les plus pieux. Vingt ans qu'il n'était plus retourné dans cette ville, vingt ans ! Mais elle n'avait pas changé. Toujours la même pyramide aztèque qui vous regarde avec un pédantisme incongrue quand vous arrivez dans ses parages, encore ce prêtre chauve sur qui le temps ne semble avoir d'accroches, puis ces mercenaires qui vous parlent avec une arrogance déplacé mais une assurance tellement naïve qu'il vous été impossible d'avoir la moindre anicroches avec eux sans que vous n'eussiez des remords pour toute une éternité - si ce n'est plusieurs. Toujours est-il que ce fut, sans aucun doute, son arrivée sur un rayon de lune qui émerveilla les habitants. Ils le prirent pour un Dieu. Il rétorqua qu'il était leur égal. Ils ne le crurent pas une seule seconde et l'amenèrent aux autorités de la ville. Devant Heglash se tenaient trois vieillards disposés en demi-cercle. Disposés semble être le terme exact car ces hommes étaient semblables à des objets ; la peau délicatement marbrée, l'oeil blême et de grandes barbes mathusalémiques surmontées d'un nez des plus aquilins. Il semblait que quelqu'un les avaient déposés en cette endroit, avait liés leurs âmes à cette place puis ce créateur mourut et un peu de leurs substances vitales s'en allèrent avec lui. C'est, en tout cas, ce que notre héros ressenti lorsqu'il les aborda. Les présentations d'usages, puis on commença à parler. Le trio prit la parole, une seule voix se fit entendre bien qu'ils parlèrent en même temps.

« Nous vous saluons bien malgré nous. Vous devez savoir que vous n'avez rien à faire là. Cette ville est interdit aux dieux, nous ne voulons pas que vous partagiez notre déchéance. Nous ne voudrions être plus que légende pour vous car ce qui nous envahira n'était jusqu'alors que légende. Trouvez les brumes, trouvez la cité des autres dieux, c'est là que sont vos souvenirs, c'est là que vous êtes attendu. Cherchez la brume et les tours d'onyx.... »

Il se réveilla. Sa misérable mansarde parisienne s'accordait parfaitement avec l'air de dépravé qu'il avait à la sortie du lit mais malgré tout il y avait au dehors un soleil des plus resplendissant et cela le mit de forte méchante humeur car il devait jouer aujourd'hui, il le fallait, comment vivre sans ce substantiel apport ? Fort de cette nouvelle réflexion, il se leva et, d'un pas anarchique, s'en alla prendre son petit déjeuner.

La rencontre se passait dans l'après-midi, elle se tenait dans une grande salle sur les Champs-élysées dont le nom lui échappa. Pour y remédier, il téléphona au chef, lequel lui donna la réponse : La... Il n'aimait pas cet endroit, trop bruyant à son goût, là-bas, les joueurs ne venaient pas s'y plonger mais s'y extérioriser en un tas d'insultes assez répugnantes à l'égard des autres personnes présentes dans la salle.

La journée passa assez rapidement, il gagna, ce fut assez simple. Et dès qu'il fut chez lui, il avala un de ces précieux cachets achetés à prix d'or dans des endroits où l'on était sur que cela resta secret. Puis il s'endormit.


Heglash survolait de vastes prairies,il y voyait de mystérieux bergers, parodie d'êtres humains conduire des bêtes cornues là où la Terre rejoint le Ciel, là où s'ouvre des déchirures vers la Tanière du Loup et de l'Ours. Puis il quitta la substance de ce Monde, vit des sphères aux angles apocryphes, des paysages à moitié rêvés, des rêves à peine estompés. Et ils ne voulurent plus de lui et le renvoyèrent sur Kurast. Il se statufia, repris apparence normale, atterri et aborda un homme. Celui-ci se tenait avec une fierté toute singulière sur ses jambes, la mine renfrognée et la bouche pataude il le regarda. Heglash en conçu un sentiment cénesthésique de malaise bref mais puissant. Il vacilla, se remit d'aplomb et affronta le strabisme de celui qui semblait être un marin, Ses dents se déchaussant était sans doute l'oeuvre de quelque maladie insidieuse, sans doute le scorbut. A l'exact moment où Heglash eut cette pensée, l'homme acquiesça et - ce fut presque un réflexe de conditionnement - lui fit un signe de sa senestre endommagée par le temps ; puis il monta sur le bateau stationné derrière lui. Notre héros eut l'intime conviction qu'il fallait le suivre, c'est d'ailleurs ce qu'il fit avec empressement. L'embarcation était branlante, oscillant de ci de là mais une majestueuse impression de « vieillesse n'ayant pas endommagé son âme » le rassura. Ils levèrent les voiles, cachant ainsi la lune gibbeuse aux habitants désireux de lumière, puis partirent sur la mer fangeuse ; cette dernière, à demi consciente de leur présence, se laissa chevaucher avec une facilité déconcertante.

Une deuxième journée entrouvra ces fenêtres., celle-ci eut sous ses yeux un spectacle assez déplorable : il était nu, entièrement nu à la manière de quelque athlète de la Grèce Antique, on l'eut cru mort, le soleil lui même en fut terrifié, si bien qu'il parti ; et le vent fit claquer les portes par lesquelles l'astre solaire était entré. L'homme n'en fit pas grande peine et se rendormit pour se réveiller aux alentours de dix heures. Les mêmes céréales squelettiques hantèrent sa bouche, le même coup de fil qui, telle une ritournelle trop longtemps écoutée, n'égayait plus mais commençait à provoquer la lassitude ; « le même rêve » pensa t'il.

Ce jour là, la compétition était donnée dans le Pas-de-Calais et donc il lui fallait pour cela subir deux heures de train. Il s'y résigna. Quand il arriva à bord du TGV, il constata la pléthore de gens, quelques uns étaient adossés contre des fauteuils d'une puanteur édifiante, d'autres étaient entassés, pareil à des bagages. Il choisit la soute arrière pour poser, et son sac, et son corps.

Les contrôleurs, quant ils le virent, ne firent pas grand bruit de cette excentrique car, malgré son aspect cadavérique, il avait ses billets, et compostés qui plus est.

Les fonctionnaires étaient passés tôt pendant le voyage vérifier la validité de son titre de transport, il en profita pour dormir.


Cette fois-là, il fut directement sur le bateau. Sur le pont, des singes jouaient avec des colombes, des enfants traînaient en bandes bien distinctes, s'affrontant toujours du regard mais jamais de la parole, à croire que ce belle organe restera et resta, pour eux, à tout jamais inusité. Heglash s'assit dans un recoin du pont et attendit. On eut pu croire que ce qu'il attendait fut le moment où son regard rencontrerait des brumes - qui, dit-on sont les souvenirs des Dieux - et distinguerait deux bref éclats bleutés au delà de l'eau. Au lieu de cela, il vit une terre merveilleuse où comme disait Lovecraft étaient « Tout les rêves et les pensées de beauté que les hommes ont, une fois, puis oublient ».

La étaient de multiples fragrances que la plume humaine ne peut décrire. Heglash se précipita jusqu'au capitaine à la mine renfrogné et lui demanda qu'elle était ce beau pays. Il lui répondit que ce pays était celui de l'Ephémère et que celui qui avait l'heureuse malchance d'y poser un pied était condamné à ne vivre plus qu'un jour et que ce dernier était rempli de choses irréelles et laiteuses, si bien que l'homme deviendrait fou avant que la nuit étende son linceul.

Heglash, en entendant ceci, fut rempli de spasmes de joies, vit le Grand Extérieur et s'éveilla.

Le branlement du train se mettant en panne - car c'était le terminus - le fit recouvrir ses esprits. Il sorti, avec une sorte de nonchalance mélancolique, et fut bientôt sur le quai. Il y patienta un quart d'heure puis, avec résignation, entreprit de sortir et d'aller affronter la ville. En chemin, il rencontra un homme à l'aspect rustaud, celui-ci l'examina et, pensant avoir trouver celui à qui il désirait parler, lui adressa ces mots : « Eh di'donc, mon gars, t'y serais pas celui qu'on attends' à c'te salle de jeunes, là bas ? j'suis un ami du gérant, un bonhomme tout'à fait respectable, il m'a chargé d'vous emmené dans un hotel pas'cher et d'vous signaler que la compét' commencera demain à treize heures trentes précise. OK ? ».

Notre homme le suivit jusqu'à un grand bâtiment situé à quelques centaines de mètres de là. Il était indiqué sur le néon : « Hôtel... ». Il y pénétra, demanda une chambre, la paya - car il était convenu de le faire d'avance, y entra puis, attrapa un cachet et, bien qu'il était quinze heures, l'avala sans eau et s'endormi.


Heglash se trouva beau, non pas par l'apparence mais par la destinée. C'est vrai, il fallait beaucoup de courage pour aller dans la cité des Autres Dieux alors qu'il ne prétendait même pas en être un. C'était une sorte de pensée immuable qui le guidait, il ne prétendait pas le comprendre mais elle était d'une beauté fantastique; et cela lui suffisait amplement.

Des hommes par milliers, scandant une unique phrase : « Retourne t'en ! », Le Loup et L'Ours se tenant derrière eux, une vision cynique et désabusée devant. Ce qui était merveilleux, c'est que les deux Animaux s'amusait avec la candeur, la ballottait de ci de là, et l'embrassait de leurs bouche grasse et huileuse. Et cela sans que cette étonnante vertu - qu'on retrouve notamment chez les singes et colombes - en fut amoindrie. Elle en sortait, au contraire, fortifiée.

Le capitaine, à cet instant exact, su cette pensée ; il l'embrassa alors sur le front et lui dit avoir aperçu quelques brouillards non loin de là, vers les Montagnes de l'Imagination.

Heglash se précipita alors et, emmenant un gamin avec lui, plongea dans la Mer Vide.

Bien qu'Heglash entra dans la masse d'une façon assez grossière, cela ne fit aucune éclaboussure. Bien au contraire, à l'exact moment où notre héros entra dans l'eau, un trait sifflant et bleuté en sortit. Le Capitaine, n'attendant que ce signal pour repartir, demanda à un Orque, affalé non loin de là, d'adressait un dernier salut à l'humain parti pour la Brume et l'Onyx. Le mammifère marin annota quelques mots et parti faire son travail.

C'est ainsi que l'on vit le héros et le gamin arrivés sur la terre ferme .

A peine eurent t-ils le temps de s'ébrouer que l'enfant scintilla et qu'Heglash disparut.

L'homme se réveilla avec une gueule de bois atroce, il n'avait pourtant pas bu. Il n'eut pas le temps de méditer sur cela car à peine il posa les yeux sur l'horloge vacillante située à la perpendiculaire de son lit qu'il remarqua son retard. Il était Midi quarante-cinq.

Ce matin, les céréales lui trouvèrent une pâle mine, lui, il les trouva amers au possible.

Il sorti avec empressement de l'hôtel où il logeait puis rejoignit la salle où la Machine est maître.

Il remporta la victoire, on le remarqua à peine alors il partit.


Le gamin avec qui Heglash était venu lui indiqua la route jusqu'à la cité des Autres Dieux. Il passa en dessous du porche scintillant et découvrit une beauté divine, des gens affables et souriants et un repos inter-temporel pour son âme. Il s'y installa et vécu.

Le..., on retrouva le corps d'un joueur prestigieux secoué par le ressac et écorché par le sable.

On en fit maintes polémiques, les Familles respectueuses en furent bien contentes et condamnèrent, par le fait, les jeux vidéos. Les uns rétorquèrent, les autres réfutèrent ; on avança des opinions ne se valant pas, on pleura sur le corps de celui qu'on connaissait à peine. La colère nous fit détester là où l'homme excella.

C'était une source d'inspiration et de dégoût mais, avant tout, cela fit reculer un art qui avait eut tant de mal à s'imposer.

Ce fut triste, mais ce fut ainsi.
Aucun commentaire - [Poster un commentaire]
Il n'y a pas de commentaire. Soyez le premier à commenter cette histoire !

Poster un commentaire

Vous devez vous identifier pour poster un commentaire.
Nombre de visites sur l'accueil depuis la création du site Diablo II : 42.984.282 visites.
© Copyright 1998-2024 JudgeHype SRL. Reproduction totale ou partielle interdite sans l'autorisation de l'auteur. Politique de confidentialité.