Fanfiction Diablo II

Retour à la liste des Fanfiction

Chroniques de Zasth

Par Geoff

Chroniques de Zasth

Lorsqu'il arriva au camp des rogues, le jeune paladin ne payait pas de mine. Un équipement bon marché, usé par la pluie et le vent, était son seul bagage, et son glaive paraissait plus ornemental que réellement utile. Mais Zasth était un perfectionniste, un battant comme on n'en fait plus et, à force de patience, il finit par mener à bien toutes les quêtes qui lui furent soumises.

C'est un autre homme qui revint du combat contre Duriel, sept ans plus tard. Un être farouche, aguerri et plus tenace que jamais. Le démon l'avait sérieusement amoché, et avait été difficile à vaincre, malgré l'expérience du combattant sacré. Assommé à plusieurs reprises par les titanesques mais vifs membres antérieurs de la bête, frigorifié par sa terrible aura, il avait dû jouer la carte de la guérilla, meurtrissant le Ver aux parties charnues et vulnérables de son gros corps flasque, sur le ventre et le torse, tout en virevoltant autour de lui sans se faire toucher.

Un véritable paladin était donc arrivé à Kurast, quelques semaines plus tard. Il s'était débarrassé rapidement et sans difficulté des hostiles occupants de la jungle dont la menace planait sur les docks de l'ancienne cité-temple, à présent en ruines. Il était à présent paré des artéfacts les plus puissants, et muni d'une armure enchantée par de puissantes formules runiques, tout comme son heaume ou son épée de guerre. Parvenu à Travincal, il sillonna sans relâche les rues abandonnées au mal, son épée au clair, tel la représentante intransigeante du jugement divin. Puis enfin, las sans doute d'affronter sans cesse les membres de l'ancien conseil corrompu, il pénétra dans la Prison de la Haine, où fourbissait ses armes le Maître des lieux, Méphisto en personne.

Zasth, bardé de charmes magiques et protégé par les innombrables sortilèges gravés dans son équipement de combat, traversa sans peine les premiers étages de ces geôles qui pour tout autre auraient été un enfer inhumain avec comme unique épilogue envisageable une mort lente et atroce. Les météores pleuvaient, les murs de feu se dressaient sur son chemin, les éclairs crépitaient et des nuages de poison mortel s'échappaient de crevasses dans le sol, mais rien de cela ne put l'arrêter. Les derniers membres du Conseil, les uns embusqués traîtreusement, les autres terrés au fond de leurs chambres, succombèrent un à un sous le courroux du champion de la lumière. Enfin, il ne fut plus au coeur de ce palais d'ombre et de haine qu'un seul être vivant. Sa puissance et sa malice étaient presque palpables, et sa colère faisait vaciller la lumière blafarde des chandelles. Descendant de son trône, le Premier Frère vint en personne à sa rencontre, afin de l'affronter au beau milieu de la Cour du Conseil, où crépitait le portail menant en Enfer. Le Gardien était entouré d'une aura d'énergie pure, et avait revêtu sa véritable et cauchemardesque apparence. Mais au beau milieu de cette vague de pouvoirs, le Paladin perçut, dans les orbites creuses du démon décharné, une lueur de peur briller.

Le Démon entama les hostilités par un sort d'une puissance terrible, qui cloua sur place le guerrier. Les éléments se déchaînaient, arrachant les bannières de la Haine à leurs hampes d'or et d'argent, provoquant des tourbillons de poussière aveuglante, tandis que se libéraient les pouvoirs de la Haine. Alors le Paladin but une potion. Puis, comme sa Rogue tenait tant bien que mal en respect leur adversaire, il ôta sa pèlerine, murmura quelques mots dans une langue secrète, sombre et gutturale, et une aura glacée l'enveloppa aussitôt. Puis, rapide comme un Poing du Paradis, il chargea par deux fois son adversaire, qui fut étourdi un court instant, ce qui permit au saint combattant de laisser libre cours à sa ferveur. Alors le combat changea d'âme, et la victoire changea de camp. Les coups pleuvaient à présent sur le Démon, ralenti par le gel mordant de l'aura de Zasth. Plus rapide à chaque coup, ignorant les tentatives désespérées de son adversaire pour le repousser, il redoubla ses efforts. Les os de Méphisto craquaient, il se maintenait avec peine au-dessus du sol, et la brume qui l'entourait s'évanouissait peu à peu, moribonde. Il y eut un grondement céraunien lorsque le Premier des Trois mourut. Un cratère vomissant des coulées de roche en fusion déchira le dallage de marbre, des flammes embrasèrent l'air, et le palais se mit à trembler sur ses fondations. Zasth, victorieux, emporta la pierre d'âme du démon avant de fuir par le portail qui se trouvait à quelques pas de là.

La victoire, en fin de compte, avait été aisée. Pandémonium, apaisant bastion au coeur même de l'Enfer, l'avait accueilli à bras ouvert. Chaque jour, il devenait plus puissant, plus habile, plus résistant. Il gagna rapidement le respect des Vétérans de la forteresse, le terrible Paladin Halbu et la délicieuse Mage de Guerre, Jamella. L'Archange était présent, lui aussi, aussi impressionnant que d'habitude, flanqué de Cain, toujours très réconfortant. Non loin de là régnait la Terreur. Tyraël, en guise d'évaluation préliminaire, ordonna à Zasth de libérer l'âme d'Izual, un ange déchu, autrefois lieutenant des forces de la lumière, vaincu lors d'un assaut contre les portes de l'enfer, capturé puis corrompu par la Terreur elle-même. Zasth quitta la forteresse, sûr de lui. Un équipement fantastique, une arme meurtrière, des protections inégalables, des enchantements, des aptitudes et un entraînement au combat hors du commun, une expérience extrêmement vaste, une endurance et une vitalité de vétéran, telles étaient les caractéristiques principales du mortel qui pénétra en Enfer ce jour-là.

Il y a peu à dire. Les régiments ennemis tombaient tout entiers sous sa lame, son bouclier et ses charmes le rendant pratiquement intouchable, alors qu'il dispensait pour sa part une série d'attaques spéciales et furieuses auxquelles bien peu échappaient. Alors s'interposa Izual. Le colosse possédait une force phénoménale, et son épée angélique ne connaissait aucune résistance. Mais l'ange déchu était lent, très lent. Trop lent. Ralenti davantage encore par l'aura de Zasth, il dut, après une résistance tant vaillante que vaine, rendre l'âme. La voie menant aux forges était libre.

C'était compter sans les Damnés, ces monstruosités, qui le mirent en difficulté à plusieurs reprises, en le criblant de projectiles de foudre. En fin de compte, il rallia sa destination, et s'enfonça dans le plus mortel abysse de l'univers : la rivière de feu. Héphasto, entouré de sa garde rapprochée, les féroces Urdars, se retrancha dans son bastion. L'en déloger ne fut pas une mince affaire, le paladin devant éviter une pléthore de projectiles meurtriers. Toutefois, une fois le forgeron sorti de son repaire, la lutte tourna rapidement au carnage. L'armurier fut défait, et anéantir les siens démoralisés ne fut ensuite plus qu'une formalité. Zasth commençait à croire que la réputation de l'endroit avait été largement surfaite, mais l'avertissement d'un ange, Hadriel, raviva sa méfiance. En effet, quelques instants plus tard, le guerrier divin eut affaire à forte partie. Des adversaires nombreux, incroyablement résistants, possédant des capacités déconcertantes, variées et mortelles, sillonnaient les allées au milieu des flots embrasés. Pour couronner le tout, de redoutables chevaliers-mages patrouillaient dans tout le secteur.

Soudain, jaillissant de nulle part, apparurent les murs élancés et rougeoyants de la Cathédrale, les pinacles ciselés et les vitraux chatoyants du Sanctuaire du Chaos, la demeure de la Terreur en personne. La présence du mortel ne passa pas inaperçue. Deux bataillons de seigneurs venins, les plus hauts gradés des Mégadémons, s'interposèrent, secondés par des Ailes noires peu amènes. Quand enfin faiblirent les rangs de l'enfer, intervinrent les plus puissants adversaires, les Chevaliers de l'Oubli, Chevaliers noirs et Nécromanciens, lourdement armés et cuirassés. Par trois fois, malgré son expérience considérable, Zasth dut battre en retraite. Mais par trois fois il revint, et finit par vaincre l'ennemi, à grand renfort de potions de santé. Alors le guerrier s'inquiéta. Rien. Le silence répondait à sa victoire. Rien que le silence, pesant, menaçant. Non loin de l'endroit, deux sceaux. Alors il se souvint ce qu'il fallait faire, prit son courage à deux mains, et activa le mécanisme. Le Grand Vizir du Chaos apparut. Zasth ne lui laissa pas le temps de s'organiser, découpant et tranchant la suite du Héros de l'Enfer, laissant ce dernier seul face au paladin et à sa Rogue. Complètement désorienté, encore surpris d'avoir été tiré de son sommeil en ce lieu réputé comme étant imprenable, le Vizir des âmes noires n'offrit pas un spectacle digne de ce nom. Zasth, encouragé par sa réussite, ouvrit deux autres sceaux. C'est un adversaire d'une autre trempe qui apparut. Le général suprême des Chevaliers de l'Apocalypse, Lord de Seis, vint en personne sur les lieux, entouré de ses plus redoutables Mages de bataille. Malheureusement, aucun chevalier armé ne les accompagnant, ils se trouvèrent pris au dépourvu lorsque le Héraut du Zakarum, d'une charge, vint au corps à corps, empêchant par la même occasion les sorciers d'employer leurs sorts, par peur de se détruire les uns les autres. Lorsque, la moitié d'entre eux ayant été massacrés, ils comprirent que tout était fini, ils libérèrent à l'unisson, tel un baroud d'honneur surnaturel, de libérer des esprits d'os, dont cinq me frappèrent presque au même moment. Comme à cet instant précis leur chef me frappait d'un sort puissant, le paladin faillit perdre la vie définitivement, ce à quoi il n'échappa qu'en buvant trois potions, dont une de rajeunissement, sur le champ. Tous moururent peu après, leur seigneur en dernier lieu, ce vaillant combattant. Les deux derniers sceaux activés, le paladin mal en point se retrouva au centre d'une mêlée particulièrement virulente, composée de Seigneurs Venins à la rapidité surnaturelle. Seul son bouclier enchanté lui permit de survivre à la vague enflammée qui le prit pour cible. Son armure, elle aussi, était la cible de violents assauts, les épées des Mégadémons s'acharnant à un rythme effréné sur le métal poli. Jouant le tout pour le tout, le vaillant héros, esquivant les monstrueuses créatures, concentra ses attaques sur le Corrupteur d'âmes. Lorsque ce dernier tomba, les autres commencèrent à se désagréger, et Zasth n'en fit qu'une bouchée.

Le sol trembla. L'air lui-même vira au rouge, et l'odeur de la mort emplit le sanctuaire jonché de cadavres monstrueux. Un rugissement terrible perça le silence oppressant ; le maître des lieux avait fait son apparition. La Rogue fit face, vaillamment. Elle planta une dizaine de flèches dans le sol, et se mit en devoir de cribler la bête jusqu'à son dernier souffle de vie. Zasth, lui, chargea le monstre sans s'interroger davantage, et le frappa sans relâche jusqu'à ce que sa vue se brouillât sous l'effet de ses blessures sanguinolentes. Alors qu'il se soignait à la hâte, la mercenaire retint son attention, frôlant la mort à chaque instant. Puis Diablo, sans prévenir, chargea le paladin et libéra son redoutable Enfer de Foudre. En l'espace de quelques instants, le Seigneur de la Terreur déchaîna quatre fois son sortilège le plus puissant, laissant le héros sans potions de soins. Toutefois, sa vitalité n'avait pas été entamée irréversiblement, et il redoubla d'efforts. Le Démon, sans cesse repoussé, se trouva rapidement dans l'incapacité de lancer ses sorts, et le bouclier de Zasth déviait ses griffes meurtrières. Lui-même sérieusement blessé, Diablo faiblit dans ses assauts, chaque fois plus espacés, laissant davantage d'ouvertures à son adversaire, qui le lacérait de toutes parts. L'immobilisation sacrée, sans entamer sérieusement la vie de la Terreur, l'étourdissait quelque peu, ce dont profitait également le paladin. Après quelques minutes de rude combat, il devint évident que le cadet des Trois ne sortirait pas vainqueur de l'affrontement. Lorsqu'il en prit conscience, effrayé, il perdit sa concentration, devint imprécis dans ses attaques, disparut sa confiance au profit de l'indécision, de l'hésitation. Alors Zasth porta ses derniers coups en un enchaînement aussi dévastateur qu'éprouvant. Par cinq fois, la lame s'abattit, faisant mouche à chaque fois. Tout d'abord, elle trancha les nerfs du bras du Seigneur de la Terreur, puis le toucha au flanc, sectionna les muscles de son cou, s'échappa brièvement avant de plonger dans son poitrail jusqu'à la garde. Un flot de sang jaillit du mufle du monstre, qui tomba lentement, son âme tentant en vain d'échapper à la pierre d'âme dont la lumière bleutée brillait désormais vivement.

Aucune des blessures du paladin n'était réellement sérieuse, et son état n'était pas préoccupant. En réalité, si le combat avait été acharné, remporter la victoire n'avait pas été très difficile. Son entraînement acharné et prolongé l'avait de toute évidence largement préparé à affronter Diablo.

Lorsqu'il arriva à Harrogath, confiant en ses aptitudes, il comprit à quel point l'isolement causé par le siège de la ville pesait sur les esprits. Les gens étaient taciturne et arboraient une mine où l'espoir ne trouvait pas de place. Mais dans leurs yeux brillait une lueur farouche, qui semblait défier le monde entier de venir les affronter. C'étaient pour la plupart des hommes robustes, musclés et puissants, et ils n'étaient certainement pas prêts à laisser les troupes de la Destruction dévaster leur cité. Toutefois, le siège mené par Shenk épuisait tout le monde, ravageant des quartiers entiers, empêchant quiconque de fermer l'oeil. Bientôt on proposa à Zasth de se charger du général ennemi. Désirant jauger son adversaire, il parcourut plusieurs fois les vastes espaces qui le séparaient de l'artificier, avant de se lancer, plus expérimenté, dans une croisade aisée contre l'artillerie et ses servants démoniaques. Il ne fallut que quelques instants au chevalier pour défaire le monstre et ses sbires, après quoi il se mit à ascendre le mont Arreat. Sur ses flancs il trouva maille à partir avec Eldritch le Rectifieur, qu'il affronta plus de dix fois, et qu'il vainquit à chaque reprise. Les diverses pérégrinations auxquelles il prit part ne lui posèrent aucun problème. Les profondeurs des grottes de la montagne lui causèrent quelques soucis, car elles abritaient de redoutables horreurs des glaces à côté desquelles les puissants Seigneurs lunaires et autres Seigneurs de la Destruction faisaient pâle figure. Des groupes de malfaisants sombres faisaient également chuter sa vitalité de manière vertigineuse. La mort ayant été titillée une ou deux fois, le héraut du Zakarum parvint à libérer Anya, avant de partir à la recherche de Nihlathak, Pindelskin son garde du corps ayant été défait à plusieurs reprises. Les corridors de l'angoisse, de la douleur et du martyre furent plus exaspérants que réellement périlleux, les ennemis se relevant sans cesse sans accepter la mort qu'était leur sort inéluctable. Le traître d'Arrogath fut éliminé rapidement, avec l'aide précieuse d'Annor, sa fidèle mercenaire. Qual-Kehk alors vint à lui et lui proposa sa plus périlleuse mission : le rite du passage. Après avoir rapidement traversé les contrées enneigées envahies de lutins maléfiques et de bêtes de choc, il emprunta le chemin des anciens, où l'intensité des combats ne faiblit pas, sa progression au contraire devenant à chaque pas plus ardue. Victorieux, il rallia les terres ensoleillées du Sommet Arreat où, ayant lu la Parole des Anciens, il dut affronter Korlic, Talic et Madawk. Grandes étaient ses craintes, car le sort s'était acharné sur lui à plusieurs reprises, lui faisant perdre de précieux charmes auxquels il attribuait une importance capitale. Ce moment si redouté et attendu à la fois était enfin arrivé et Zasth, le coeur battant la chamade, conscient de ne pas avoir droit à l'erreur, se jeta sur le premier d'entre eux, qui utilisait une terrifiante attaque, trombe. Le second barbare en profitait pour l'assaillir de tous côtés, tandis que Madawk était aux prises avec sa Rogue. Lorsque Talic, épuisé par les efforts imposés par ses propres assauts et taillé en pièces par l'épée leste du combattant béni, rendit l'âme, s'envolant, nimbé d'une brume dorée, sur son piédestal, Annor au même instant mit un terme au réveil de Madawk, le lanceur de haches et hurleur hors pair. Korlic, comprenant soudainement la situation désastreuse, roula des yeux effrayés, tenta le tout pour le tout et fut vaincu à son tour par un paladin confiant et à peine égratigné, toujours brillamment épaulé par l'archère vétéran.

L'esprit de Zasth lui disait de s'arrêter là, de ne pas s'enfoncer dans le dédale de la Pierre-monde avant d'avoir acquis plus d'expérience, de meilleures aptitudes, mais son coeur lui disait de plonger dans l'horreur avec férocité, ce qu'il fit aussitôt. Le massacre fut complet, l'annihilation des monstres ennemis totale. Presque entièrement couvert de mots runiques et de charmes magiques, il trancha sans autre forme de procès tout ce qui se trouvait sur son chemin. Parvenant au Trône de la Destruction, il se trouva rapidement face au démon, qui invoqua une première troupe d'ennemis, dont le paladin se débarrassa aisément. Les trois autres vagues de démons mineurs qu'appela la Destruction furent à leur tour détruits, puis vinrent les bêtes de Baal, redoutables et endurantes. La lutte s'engagea, impitoyable, alors que la Rogue criblait chaque monstre, et bientôt Zasth fut encerclé, la mort rôdant en ces lieux comme jamais auparavant. Mais sans relâche, l'épée tailladait impitoyablement, faisant voler chair et os dans une pluie sanguine. Lister se trouva bientôt seul, et redoutant la frénésie qu'inspirait les forces du Paradis à ce Paladin, il se rua sur Annor qui, prise de court, fut massacrée sans autre forme de procès. Le duel débuta. Par trois fois, le paladin fut jeté au sol, étourdi, et par trois fois il ne dut la vie sauve qu'à son bouclier enchanté. Engloutissant une unique mais efficace potion de rajeunissement, il repartit à l'assaut, rendant coup pour coup jusqu'à ce qu'enfin la bête chancelle et meure en s'effondrant sur l'escalier du Trône. Zasth voulut le poursuivre dans son antre mais, son regard se posant sur le corps sanguinolent de sa mercenaire, son amie la plus fidèle, il décida de remettre le mortel rendez-vous à plus tard et, ouvrant un portail de ville vers Harrogath, il vint à Qual-Kehk en portant la dépouille de la talentueuse archère. Ce dernier, touché par les terribles épreuves qu'avait traversées la Rogue et époustoufflé par le récit de son héroïque résistance que lui fit le Paladin, décida de ressuciter la mercenaire au moyen d'un sort barbare aussi puissant que mystérieux, connu des Anciens seuls. Ayant loué la bienveillance du vieux guerrier qu' Annor avait étreint chaleureusement, Zasth s'engouffra dans le portail céruléen, ayant juré au chef barbare sa loyauté éternelle. Lorsque le Chevalier du Paradis apparut devant le trône démoniaque rougi par le sang encore fumant, Baal s'enfuit précipitamment, immédiatement poursuivi par son futur bourreau. Mais le Démon majeur avait tendu un piège, et Zasth s'y était fourvoyé, trop sûr de sa victoire et croyant en la débandade de Baal. Aucune issue n'était visible, et Baal fourbissait ses armes. Esquivant les appendices de la Destruction, Zasth décida d'affronter son adversaire au corps à corps, sans lui laisser le temps de se ressaisir ou de lancer un sort. Le paladin frappait son ennemi avec tant de ferveur que ni les Trigones de glace, ni les cercles de feu ne repoussaient ce combattant zélote. Les attaques destructrices et les vols de mana restaient pratiquement sans effets, le héros de la lumière paraissant se régénérer à mesure que ses coups pleuvaient sur le Démon majeur. La créature infernale, puisant dans ses ressources, donna la vie à son double enragé, qu'Annor tint en respect le temps que son fervent maître terrasse le vainqueur de Tal Rasha, ralenti par l'aura givrante de Zasth. Peu après, le dernier des Trois trébucha, mit un genou à terre, et tenta d'une main hésitante d'endiguer l'écoulement de ses viscères qu'un coup particulièrement puissant de son opposant avait provoqué. Son âme quitta son corps moribond, puis fut rendue au néant, et Baal quitta ce monde à jamais, laissant sur le sol maculé de sang, parmi d'autres objets, une hache de facture extrêmement rare et précieuse qui, une fois identifiée par Cain, devint son arme de prédilection. Ainsi se terminèrent les pérégrinations de ce vaillant guerrier qui pas une fois n'avait faibli, et dont la conviction avait été un rempart infranchissable sur lequel les hordes démoniaques avaient butté sans cesse.

Zasth coule à présent des jours heureux en mode cauchemar où, après s'être rapidement habitué aux rudes changements en regard de la difficulté précédente, il s'est engagé confiant...
Aucun commentaire - [Poster un commentaire]
Il n'y a pas de commentaire. Soyez le premier à commenter cette histoire !

Poster un commentaire

Vous devez vous identifier pour poster un commentaire.
Nombre de visites sur l'accueil depuis la création du site Diablo II : 43.008.497 visites.
© Copyright 1998-2024 JudgeHype SRL. Reproduction totale ou partielle interdite sans l'autorisation de l'auteur. Politique de confidentialité.