Fanfiction Diablo II

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Entre lumière et ténèbres

Par Duncan
Les autres histoires de l'auteur

Prologue

Chapitre 1 : Les royaumes ennemis

Chapitre 2 : Rencontres

Chapitre 3 : Egarements

Chapitre 4 : La joute souveraine

Chapitre 5 : Le duel

Entre lumière et ténèbres Lorsque l'on prête suffisamment d'attention aux murmures discrets du vent, on entend des mots, puis des phrases dont une oreille sensible pourrait en faire une histoire. Il paraît que se sont les muses qui inspirent les poètes et qui transportent en un voyage fantastique les lecteurs. Sur une planète étrange, elles m'ont déposé et j'y ai vécu maintes expériences insolites. Un changement politique soudain, des combats et des sentiments me sont parvenus. Il ne me restait plus qu'à vous en faire part. La retranscription n'aura pas la fraîcheur innocente propre à l'inspiration pure, elle est largement déformée par l'impuissance des mots et de mes écrits. L'envol fantastique peut vous plaire mais je ne vous engage à rien...
Il y avait deux royaumes qui régnaient chacun sur une partie égale du monde. Le premier était dirigé par le roi Eorgard, un père d'une unique et magnifique jeune fille, la belle Sophia. Dans ce royaume régnait l'allégresse et la paix, le roi appliquait une politique juste et bonne. Ses sujets ne connaissaient ni la guerre ni le banditisme, chaque être 'pouvait s'épanouir librement dans la raison. Rechercher et atteindre le bonheur auquel il espérait leur était possible. Leur art guerrier ne servait plus qu'à la danse, leurs armes, plus qu'un prétexte à l'expression artistique, un moyen de s'exprimer en créant des objets de grande beauté. La dernière guerre avait eu lieu des siècles auparavant et depuis l'ennemi, deuxième royaume restait tranquille.

Le souverain adverse s'appelait Brachnar, un roi sombre et cultivé, mais animé d'une ambition dévorante, une soif intarissable de pouvoir. Il pratiquait la magie noire et ainsi il vivait depuis quelques dizaines de générations. Mais si son aspect physique était conservé, l'esprit vieillissait toujours et sa raison fut progressivement altérée. Ses passions prenaient le contrôle de son corps et il était violent, irascible et surtout aussi capricieux que l'âge avançait. Malgré tout, il enfantait encore et son dernier fils, un jeune homme d'une vingtaine d'année, était l'image de son père, sans le poids des années sur son esprit et son corps. Il était aguerri, fortement attiré par les arts guerriers et aussi ambitieux que son père. Si son père raisonnait suffisamment pour attendre patiemment que le royaume ambré soit affaibli avant de l'attaquer, lui préférait déclarer une guerre ouverte. L'ambition du père bridait celle du fils et ainsi rien de bougeait dans ce monde, l'équilibre semblait éternel.

Dans son sombre donjon, Brachnar méditait sur son plan machiavélique, un plan qu'il préparait depuis trop longtemps déjà. Au départ, il avait prévu d'attendre que le trône du royaume ambrée soit vacant pour déclarer la guerre à son ennemi mais son fils s'impatientait et il pensa que celui-ci n'hésiterait pas à le faire assassiner s'il traînait trop. Il connaissait bien son fils et d'ailleurs il avait lui-même tué son propre père quelques siècles auparavant. Le rapport de force était en sa faveur mais il voulait une guerre qui soit la moins destructive possible pour ne pas à avoir à tout reconstruire. Il ne voulait détruire que le palais royal et la bourgade environnante pour avoir une belle victoire et pour ne pas passer pour un tyran maléfique.

Le vieux roi Eorgard, dans la salle du trône magnifiquement décoré de son palais de marbre réfléchissait à l'avenir de son royaume. Il n'avait pas d'héritier mâle et malgré son fort caractère, sa fille n'avait pas les épaules d'un roi. Sa crainte portait sur la non reconnaissance de son peuple envers sa fille, jamais celui-ci n'accepterai une reine comme elle pour seule souveraine du royaume Ambré. Ceci aurait comme conséquence irrémédiable la vacance du trône. La suite des évènements serai sans difficulté pris en charge par son ennemi Brachnar. Il est facile d'envahir un royaume sans roi dans lequel les sujets seraient divisés. Une issue directe et décisive de ce problème était nécessaire puisqu'il ne pouvait pas avoir d'autres enfants. Malheureusement, sa femme, la reine Lorina, était morte lors de la naissance de Sophia et il s'était jurer de ne jamais reprendre de compagne pour risquer d'en tuer d'autre par un égoïste désir d'héritiers. Il se morfondait donc depuis, ne sachant pas que faire.

En dehors, dans la cour, l'air sifflait sous la lame et le coup fut fatal pour le mannequin qui s'écroula à terre, dépecé. Elle effectua une rotation sur elle-même en relevant son arme et frappa de toutes ses forces celui qui se situait derrière elle. Celui-là non plus ne résista pas et un sentiment de victoire voulut s'infiltrer dans l'esprit de Sophia. Mais la princesse le refoula, voulant garder le contrôle total de son métabolisme. L'instructeur n'avait jamais cessé de lui répéter de ne jamais laisser ses sentiments guider son bras, sauf le jour où la vie ne pourrait être sauvée que par l'amour. Elle respectait donc cet adage et ses coups étaient précis et efficaces sans être puissant pour autant. Sophia jouait sur la finesse et la précision plutôt que sur la force. Elle travaillait aussi la souplesse et la rapidité et par ces méthodes, la guerrière surpassait les meilleurs guerriers masculins. Par son titre de princesse elle avait le droit d'avoir une escorte d'une dizaine d'hommes armés mais ceux-ci étaient devenus ses soldats, ils étaient passé sous son commandement en modifiant leur mission principale de protection de la gente royale. Elle s'en servait pour exercer son aptitude au commandement et bien-sûr, son père croyait toujours que sa petite fille était incapable de tenir un royaume. Sans cesser de s'entraîner dans toutes les disciplines possibles, elle voulait se surpasser et montrer à son père qu'une femme était capable de devenir l'égale et même dépasser l'homme dans les domaines du combat, de la politique et du commandement. Elle avait épuisé tous les éducateurs que son père lui envoyait pour son éducation de jeune fille destinée aux amusements et aux amabilités factices de la cour. La jeune femme ne souhaitait qu'une seule chose, se retrouver dans le regard de son père comme une personne capable et envers laquelle il aurait le respect qu'il portait aux fils qu'il regrettait de ne pas avoir.

Son père lui avait mis entre les mains sa première arme à l'age trois ans, lorsque ses bras lui permirent de porter une petite dague. Depuis, Julius, le fils de Brachnar, combattait de l'aube au couchant et la nuit servait que très peu au repos physique. C'est dans ces moments qu'il apprenait les arcanes de la magie noire malgré l'interdiction de son père à la pratique de cette discipline. Le prince avait développé son corps au maximum et sa musculature était impressionnante. Il aimait la puissance et la violence mais il savait être patient et raisonné lorsque ses colères et sa haine ne prenaient pas le dessus sur son être. Le guerrier frappait souvent avec force et déraison mais cette méthode ne fonctionnait que trop souvent à cause du manque d'adversaire à sa mesure. Il avait mené des excursions dans les endroits les plus extrêmes de la planète pour rencontrer les monstres les plus puissants afin de les vaincre et se vanter d'exhiber leur trophée ou pour les apprivoiser. A chaque retour, il revenait encore plus fort en ramenant toujours des créatures les plus bizarres pour divertir les spectateurs des arènes. Il présidait ces combats de gladiateurs et il descendait souvent sur la place ensablée pour combattre celui qui ressortait vainqueur de ces boucheries. Une seule fois le risque fut trop grand, il avait quelque peu surestimé sa puissance.

Le jeune prince revenait d'une excursion dans les monts enneigés du centre du royaume et cette fois ci, il rapportait une créature gigantesque, un véritable dragon capturé alors que celui-ci dormait dans une grotte profonde et difficile d'accès. Seul l'effet de surprise lui avait permit de le rendre captif et la créature tempêtait et rageait dans son immense cage en fer. Une fête à la mesure de la bête fut organisée pour le retour du héros. Un combat spectaculaire fut mis en place et le personnage principal était Julius en personne. Dans l'arène, dix gladiateurs des plus aguerris attendaient leur adversaire. Le dragon avait été enchaîné dans un coin et il délimitait l'espace du combat en crachant du feu sur le combattant qui reculerait trop. Julius, acclamé par la foule, entra dans l'arène sans armure, avec seules armes une épée et un bouclier en fer. Il se plaça au centre et donna l'ordre de libérer les combattants. Galvanisés par la foule en délire, les dix esclaves ne furent plus que des machines à tuer, animées par une soif de plus en plus prenante de sang. Voir leur principal tortionnaire à porter de lame et surtout voir un moyen de retrouver sa liberté les motivaient plus que tout. Julius n'avait que douze ans.

Jamais le cirque qui abritait l'arène n'avait vu de combat plus sanglant ni risqué que ce dernier. Le jeune homme se battait déjà mieux que tous les hommes présents et il les tua un à uns, sans frémir. Lorsqu'il se releva du combat, couvert de sang et le sourire aux lèvres, il ordonna qu'on lâche le dragon, il souhaitait le combattre. Le monstre, excité par la vue de tout ce sang et surtout par l'affront que lui avait fait ce petit d'homme, cracha une gerbe de feu qui envahie toute l'arène. Tout le monde vit ici la fin d'un enfant trop imprudent. C'était sans compter sa hardiesse et sa fougue de vaincre. Il ressurgit des flammes en courant et voulut attaquer le dragon, faisant fis de ses brûlures profondes. D'un seul coup de patte, le monstre assomma le trop téméraire garçon et il l'attrapa par l'autre. Le père de Julius, Brachnar, arriva juste avant que le monstre ne porte à sa bouche le jeune impétueux. Brachnar émit deux sons suraiguës et le dragon s'inclina. Ensuite; le vieux roi donna l'ordre à la bête de lâcher sa proie et de s'envoler loin avant qu'il ne subisse la colère royale. Des tourbillons de sable se dispersèrent chez les spectateurs lorsque les ailes écaillées s'agitèrent et dans un cri le dragon disparu.

On aurait pu penser que cette expérience aurait assagi le jeune prince mais au lieu de cela, il vécu cette défaite comme un affront. Il poursuivit ses dangereux combats et excursions mais jamais il ne revit le dragon. Sa puissance augmentait aussi avec le fil des ans et à vingt ans, il se prétendait le guerrier suprême. Pendant ce temps, Sophia, loin de tant de barbarie, se cultivait et exerçait son corps aux complexes mouvements de la danse guerrière. Elle se plongeait aussi souvent dans les livres des sages antiques pour tenter de découvrir la vérité de ce monde et pour connaître mieux ce qu'elle était amenée à diriger selon elle, c'est à dire le royaume ambré. Mais son père avait déjà prévu autre chose pour elle et faute d'héritier male il comptait mettre sur le trône le plus valeureux de ses vassaux, celui qui remporterai le grand tournoi. Il ferait passer différentes épreuves pour tester les aptitudes intellectuelles et physiques des candidats. Cette joute serait ouverte à tous les jeunes nobles du royaume et se terminerait sur un affrontement en duel des deux finalistes. Pour le vieux roi Eorgard, ceci était la meilleure solution.

Il quitta la salle du trône pour réunir les plus grands seigneurs du royaume, ses vassaux et il leur exposa la situation. Il leur proposa par la suite la solution au problème qui se posait et ils acquiescèrent ensemble la décision encore une fois juste et sage du monarche. Dans l'heure qui suivit, des messagers parcoururent le royaume pour afficher partout l'annonce du tournoi et pour inscrire les candidats. De plus, des troupes de comédiens et de musiciens furent mobilisés pour organiser une grande fête et distraire les spectateurs durant toute la période des joutes. Une liesse générale s'empara des sujets du royaume ambré et chacun faisait ses bagages pour rejoindre la bourgade entourant le palais royal.

Sophia était dans la bibliothèque du palais lorsqu'elle entendit de l'agitation dans la salle de recopiage. Les moines, habituellement silencieux et paisibles donnaient des signes anormaux d'agitation. Elle descendit à l'étage et lorsqu'elle entra dans la salle d'écriture, elle frémit en voyant ce qu'il y avait d'écrit sur les affiches. Elle lut ceci :

"Avis à la population et aux gens de bonne foi,

Notre bon roi Eorgard, souverain du royaume ambré,

Du haut de sa grande sagesse,

A décidé d'offrir la succession de son trône

Au plus valeureux des chevaliers de cette terre.

Il donnera en mariage sa fille

A celui remportant la série d'épreuves

Qui se déroulera durant le solstice d'été.

Que musiciens et conteurs nous rejoignent,

Venez tous aux festivités qui auront lieu

Durant ces jours d'allégresse !"

Son sang ne fit qu'un tour et la colère monta. Comment un père pouvait considérer sa fille comme un vulgaire prix de concours ! Elle se dirigea, furieuse, vers la salle du trône.

Un messager arriva précipitamment dans la salle d'étude du roi Brachnar et lui apporta une des affiches qui circulaient dans le royaume d'en face. Un sourire se dessina malicieusement sur son visage et il appela son fils. Julius poussa la porte du bureau de son père avec une certaine violence qui lui était propre et lui demanda ce qui valait le coup de l'interrompre dans son entraînement. Le monarche tendit au prince l'affiche et ils se comprirent. Ils venaient d'avoir une opportunité inespérée de se rendre maître de la totalité du monde. Le plan tant médité se mit en route, le père et le fils travaillant de concert pour atteindre le pouvoir suprême.
Il connaissait le bois mieux que quiconque et avec sa bande d'amis, il le parcourait à longueur de journée avec l'espoir, un peu fou certes, de rencontrer un jour une belle princesse sans défense à sauver. Ils étaient une troupe d'archers qui louait ses services à celui qui aurait le prix à mettre. Ils étaient de loin les meilleurs archers du royaume et de bons forestiers. Malone et sa bande parcouraient donc ce bois en cette belle journée de printemps lorsqu'ils rencontrèrent un messager qui traversait la forêt dans le but d'atteindre les terres d'un seigneur éloigné. Ils le stoppèrent et un des comparses de Malone le bouscula quelque peu :

- Sais-tu, gredin, que tu dois payer un droit de passage pour oser fouler de tes pieds sales le sol de notre belle forêt ? Lui as-tu au moins demandé la permission de la pénétrer ?

- Non, messire, je suis désolé et je peux..., répondit avec une voix peu assurée le messager.

- Tais-toi donc et donne-moi dix pièces d'or pour te faire pardonner.

- Je n'ai pas une telle somme, messire. Je ne suis qu'un pauvre messager du roi, répondit encore moins confiant le pauvre bougre.

- Vas-tu donner cette argent, vaurien ?! Je vais me fâcher et il ne vaut mieux pas que je m'énerve sinon je sens que je vais tout casser.

- Du calme le gros, laisse ce voyageur tranquille, tu vois bien qu'il n'a pas d'argent et d'ailleurs qu'en ferait-on ? Poursuis ta route sans peur, messager, tu es sur la terre de Malone le forestier et tu es mon invité, intervint énergiquement le chef de bande. Il poursuivit : quel est donc ton message, que se passe-t-il dans le royaume pour que quelqu'un traverse notre forêt ?

- "Notre bon roi Eorgard organise un tournoi et le vainqueur obtiendra en récompense le trône du royaume ambré et la main de sa fille. Tous les jeunes seigneurs y sont conviés mais si vous n'êtes pas noble, vous ne pourrez concourir.

- Qu'importe la noblesse lorsque l'on est rusé et espiègle. Tiens mon brave, voilà pour ta peine et fais les salutations d'usage à l'aimable seigneur de la contrée voisine. Dis-lu que nous sommes désolé pour ses vaches et que si je remporte le tournoi, il sera largement remboursé. "

Il avait prononcé ces paroles avec légèreté et en donnant quelques piécettes au voyageur. Dès que cavalier fut partit, Malone réunit tous ces compagnons et ils échafaudèrent un plan pour pouvoir participer à la joute.

Elle tempêtait et rageait dans les couloirs qui menaient vers la salle du trône et tous les courtisans qui la voyaient passer s'écartait sur son passage. La double porte de la salle fut bousculée et le bruit sec accompagnant le claquement de la porte fit sursauter le roi qui préparait le déroulement des festivités. Il sourit en voyant sa fille et engagea la conversation :

- J'ai une belle et grande nouvelle à t'annoncer ! J'ai l'honneur de t'accorder la présidence du nouveau tournoi que j'ai organisé en ton honneur pour le bien de notre avenir à tous. Visiblement, tu as déjà vu mon annonce, donc je te t'apprends rien. Mais si tu prends la peine d'y réfléchir quelque peu, tu t'apercevras que c'est de loin la meilleure solution. Le nouveau roi aura le respect du peuple par son habilité et le royaume sera bien mené si tu es la reine. Ainsi, tu dirigeras avec une autorité respectée et tu pourras sûrement contrer la menace que représente le royaume de Brachnar. J'aimerais que tu poursuives mon ouvre, j'aimerais que tu réussisses à faire entendre raison à Brachnar et son fils. La guerre ne résout pas les problèmes, elle ne fait que remplacer un tyran par un autre. Je gouverne depuis maintenant un peu plus d'un demi-siècle, soit trois générations et j'ai cru et je crois encore que l'homme peut se passer de toute violence. Ainsi, j'ai toujours été aimé par mon peuple et comme mon père et le père de mon père, j'ai fait développé une conscience collective pacifique et vivante sans aucune forme de violence. Seule celle des jeux, violence canalisée et aiguillée par des règles dont l'essence prend cour au sein de la raison, perdure encore. L'homme peut dompter par la pratique d'un sport dont les règles sont fixées, ses instincts primaires dont la violence fait partie. Si nous ne pouvons pas en faire abstraction, il est possible de réutiliser l'énergie qu'elle apporte. Les hommes de mon royaume ainsi que leur femme et leurs enfants sont des êtres libres, débarrassés de leur partie animale, libre de poursuivre un destin plus lumineux.

- Tu me fais de bien beaux discours mon père mais pourquoi n'as-tu pas voulu me faire part de tes projets avant ? Pourquoi ai-je été obligé de me travestir presque pour que tu me prennes enfin au sérieux ? Il y a une violence que tu n'as réussit à éliminer par tes belles phrases, une violence que tu utilises quotidiennement pour pouvoir encore régner en despote, celle de la persuasion et de la manipulation d'esprit ! Si tes sujets sont aussi libres que tu le dis, pourquoi es-tu toujours au pouvoir ? Par delà tes idéaux et courant de pensée, ils sont conditionnés pour accomplir tes volontés. Et où sont les érudits, les gens de savoir ? Ils sont tous à tes côtés pour qu'ils te servent et qu'ils n'aillent pas instruire le bon peuple ! Comme il est facile de diriger des ignorants lorsqu'on possède les connaissances et les savoirs qui te font faire apprécier des personnes pauvres d'esprit.

- Ma petite fille, j'ai toujours voulu ce qu'il y a de mieux pour toi. Penses-tu vraiment ce que tu affirme ? Dans la colère, l'esprit est bouleversé et il est animé de sombres idées. Voilà les manifestations de la violence que j'ai éradiquée de mon royaume.

- Ce que tu ne comprends pas, c'est que la colère que je manifeste n'est que le moyen de me débarrasser et de remettre en question tous les enseignements que les maîtres sophistes m'ont apprit sans que j'y réfléchisse vraiment et maintenant, je me rends compte qu'ils sont sans fondements ! Tes sports, tes divertissements, tes discours ne sont que des drogues destinées à endormir les esprits et à masquer la vérité ! Tu es un tyran bien plus malveillant que Brachnar puisqu'il n'est pas assez fourbe pour cacher les pensée de pouvoir et d'ambition qui l'animent !

- Comment ose-tu ? La comparaison est, je trouve, bien trop forte. Tu ne sais plus ce que tu dis, vas donc te libérer des démons de colère et de rage qui te pousse à dire ces immondices et reviens-moi lorsque tu seras plus calme. Veux-tu que je fasse appeler un compagnon de jeux ?

- Mes paroles sont claires et limpides, mon esprit se réveille enfin au sommeil que tu lui avais imposé. Je ne vais pas me calmer et au contraire, je vais partir et parcourir le royaume pour instruire les personnes que tu diriges. Je vais clamer sur les toits la perfidie qui règne sur le trône de ce royaume.

- Va, ma fille. Voie les bienfaits de ma politique et va voir aussi ce qui se passe de l'autre côté. Mais surtout ne reviens que si tu as acquis un jugement plus objectif ! Le royaume peut se passer de sa reine, le tournoi aura bien lieu et le vainqueur sera le nouveau roi, sera ton nouveau roi. Telle est ma décision et tel est le destin du royaume ambré. Les hommes sont libres de poursuivre le chemin qu'ils désirent et je suis content que tu décides par toi-même du tien. Vas sur les routes et vois mes actions, vois ce que la raison m'a fait dicter comme décisions.

- Adieu père !

Elle sortit de la salle du trône et donna l'ordre de préparer ses affaires. Elle descendit dans la salle d'arme et s'équipa. Elle quitta le magnifique palais ambré avec deux chevaux dont son préféré, celui qu'elle avait élevé et dressé, un étalon blanc qui s'appelait Ugano. Elle transportait dans ses bagages des armes pour se défendre mais elle savait très bien qu'elle n'en aurait pas besoin. Une petite idée lui trottait en tête et elle jubilait déjà de la surprise qu'elle préparait. Elle se dirigeait vers les extrémités du royaume et avait envie de se frotter au danger, de goûter au délice que pouvait apporter selon elle l'inconnu et la peur. Elle pénétrait dans une forêt sombre lorsque Malone fut réveillé par à un de ses comparses lui signalant un intrus dans son territoire.

L'air était humide et le contraste avec l'extérieur l'obligea à stopper son cheval pour que ses yeux puissent s'habituer à la pénombre. Il pressentait le danger, cette sensation d'appréhension qui lui était familière lui permettait de se tenir sur ses gardes. Il fallait qu'il garde en tête son rôle et il ne fallait pas qu'il paraisse trop étranger à cette nature si différente de son royaume natal. Il s'appelait maintenant Grégoire le fougueux et il portait le titre de prince de la forêt lointaine, un territoire récemment conquis par son père et lui. Son expérience des territoires inconnus et du danger alerta son esprit et il préféra prendre quelques précautions. Il sortit son épée dont la lame rappelait étrangement l'ondulation d'un serpent venimeux. Il remit sa monture au pas et s'enfonça prudemment dans le bois. Il ne pouvait entendre que les doux frôlements de la végétation contre son cheval et la vie invisible d'une forêt en constante agitation.

Couverts par les bruits naturels de la vie forestière, Malone et ses comparses observaient l'intrus avec curiosité. Il ne lui parut pas dangereux jusqu'à ce qu'il sorte cette arme étrange dont la lame semblait onduler sous les jeux de lumière de la forêt. Le voyageur était accompagné d'un autre cheval qui portait de lourds bagages et certainement des objets de valeur. Malone dit à ses hommes de se mettre en place et de ne pas faire de zèle étant donné le danger que représentait cet hommes. Il observa encore et aperçu sous la cape usé du cavalier des insignes trahissant sa noblesse. Cela devait être un jouteur en destination du palais marbré et si Malone arrivait à prendre sa place, il aurait une chance d'accéder au trône du royaume ambrée.

Maintenant, c'était sûr, elle avait entendu des cris et elle poussa son cheval à la recherche des malheureux gémissant ainsi. Le bruit s'amplifiait au fur et à mesure qu'elle avançait dans la forêt dont la végétation filait en traits de lumière. Elle stoppa son cheval dès qu'elle fut en vue de la scène et ce qu'elle aperçut lui glaça le sang.

Il sortit de son abri de feuillage et provoqua l'étrange visiteur. Avant qu'il ne put entendre le sifflement de la lame, Malone du parer l'arme puissante et musclée de son adversaire. Le combat qui s'en suivit fut d'une violence et d'une rapidité extraordinaire, Sophia en resta pétrifiée, partagée entre la peur et sa témérité. Une dizaine d'hommes camouflés sautèrent des arbres et ils furent tous tués un par un avant même d'avoir touché sol. Malone mordit la poussière en dernier, après avoir reçu un coup au niveau de l'abdomen. L'homme rangea son arme et poursuivit sa route, il passa à côté de Sophia dissimulée dans la végétation sans la voir.

La peur se transforma quelques instants en panique lorsqu'elle sentit que l'homme se dirigea vers elle. Sophia se cacha encore plus profondément dans l'épais et rassurant buisson, espérant que ce guerrier ne l'aperçoive pas. Elle avait fait coucher ses chevaux elle pensait à chaque instant qu'un hennissement trahirait sa présence.

Encore des bruissements dans l'air, il pensa qu'un autre groupe de fous téméraires viendrait à sa rencontre pour l'attaquer. Il n'avait même pas fait d'effort pour se débarrasser des ridicules opportuns qui avaient osé lui barrer le chemin. Un léger bruit l'alerta de nouveau mais il passa outre, pensant que c'était certainement un gros animal ou un charognard venu se repaître au festin gracieusement offert par Julius, fils de Brachnar, souverain du royaume obscur. Il se perdit dans la lumière de l'orée du bois et Sophia sortit de son refuge végétal.
Il n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui arriva. Il avait bien vu ses camarades bondirent sur l'intrus mais il n'en vit aucun toucher le sol. Malone continua à se battre jusqu'à ce qu'une douleur vive et acéré lui déchira le ventre. Il vit le monde autour de lui s'éloigner et sa vision des choses devenir plus floue, de moins en moins réelle. Il ne sentit qu'à peine la dureté du sol et il se noya dans l'obscurité de la douleur et le forestier se sentit frôler la mort. Des doigts froids et exempts de chair lui caressa le visage, un spectre noir fit tournoyer une faux au-dessus de sa tête. Avant que le froid de la lame ne le touche, une force herculéenne le tira de son coma, la lumière l'aveugla et une voix féminine un peu angoissée lui parvint faiblement. Il mit du temps à reprendre ses esprits et voulut se lever mais une main douce mais ferme lui ordonna de rester allongé. L'image se fit plus nette et il aperçut un visage d'ange au-dessus de son corps pansé et entouré de bandelette. Il voulut parler mais une douleur atroce lui tordit le ventre et bloqua sa respiration. Le moindre effort de communication se traduisait avec force par une inflammation de ton son être et il préféra abandonner.

Lorsqu'elle sortit de l'ombre, Sophia constata avec horreur la boucherie qui s'était opérée sur le lieu du combat. Il semblait que mille lames s'étaient abattues sur les corps méconnaissables des amis de Malone. Un seul corps manifestait d'un reste de vie, celui qui avait lutté le plus longtemps contre le boucher, responsable de ce massacre. Elle se pencha sur le corps endolori du jeune homme et elle découvrit l'étrange beauté qui semblait rayonner de ce visage dur mais si jeune, presque rempli de candeur. Elle vérifia la respiration et le battement du cour et elle en conclut qu'il pouvait être sauvé. Le reste de la journée fut occupé au pansage de ses blessures et elle veilla toute la nuit. Au petit matin, elle le secoua craignant qu'il soit mort mais il ouvrit les yeux, avec peine mais il les ouvrit. Il voulut bouger mais elle l'en empêcha avec douceur. Il ne fallait pas qu'il se réouvre ses plaies en cours de cicatrisation. Elle n'eut pas besoin par la suite de lui interdire de parler puisqu'il sentait lui-même que tout geste était souffrance et douleur.

Les crépitements violent du feu caressant les bûches réveillèrent Eorgard qui s'était endormi dans la salle du trône. Un des servants venait d'allumer un feu et la chaleur dégagée essayait en vain de réchauffer les pierres des murs trop épais du palais. Un frisson parcouru le long de son dos et il réajusta sa lourde fourrure sur ses épaules affaissées par les ans. Il se demandait toujours si les paroles de sa fille avaient un réel fondement et si sa politique ne convenait pas à sa ligne de pensée. L'autre partie de lui-même ne cessait de croire à l'inexpérience politique et philosophique de sa fille, pensant que ses propos n'étaient que le fruit d'une révolte juvénile habituelle chez les jeunes gens. Les deux parties de son être s'affrontait mentalement et le vieux roi paraissait préoccupé, voire inquiet pour un spectateur extérieur. Un scribe entra dans la pièce et il prit presque peur car sous la lumière crue et chaude du feu, son souverain avait l'air d'avoir vieillit de dix ans. Il brisa le silence pesant de la pièce en annonçant que plusieurs concurrents étaient déjà arrivés et que la joute promettait d'être belle. Il rapporta aussi que les paris allaient bon train et que les caisses du royaume se remplissaient des droits de participation et de la vente des billets aux spectateurs. Le monarche n'eu que peu de réaction, il fit juste un signe pour faire comprendre que le moine n'avait pas parlé dans le vide. Le vide, c'était l'absence de concorde dans son esprit et surtout une appréhension grandissante qui montait inlassablement comme pour le prévenir d'un danger imminent. Il l'ignora sur le moment mais un résidu persista, un léger signal qui ne manquerait de remettre en branle tout le processus de prévention si un danger venait à se faire pressentir.. La salle avait du mal à se réchauffer et l'homme sentait sa chair s'endolorir au niveau des articulations, se bloquer et se raidir, élançant chaque muscle au moindre mouvement.

Le froid de la nuit était mordant et le manque de sommeil ne facilitait pas la veille du blessé. Il avait repris connaissance une autre fois au milieu de l'après midi et était replongé dans un sommeil réparateur proche du coma. Les paupières de Sophia s'alourdissaient et elle sentait que bientôt son corps ne serait plus conscient. Elle s'apercevait malgré tout qu'une énergie nouvelle la fortifiait chaque fois qu'elle contemplait le visage paisible du forestier endormi. La nuit se fit plus noire encore et le feu ne peignait plus qu'en rouge les deux jeunes gens endormis l'un contre l'autre, comme dans une entente tacite et tendre.

Le chant des oiseaux si connu le réveilla et il se sentait mieux, presque entièrement guérit tant les soins qui lui ont été dispensés avaient été délivrés par amour. Cependant, il était encore gêné dans ses mouvements mais il put tourner la tête et apercevoir un visage féminin radieux sous le soleil du matin, légèrement voilé par la finesse de ses cheveux blonds. Il parla avec tact et douceur :

- Réveille-toi beauté, réveille-toi belle inconnue ! J'aimerai t'entendre, savourer la douceur de ta voix et percevoir la sensibilité intime de l'éclat de tes yeux. Je ne demande qu'à te remercier et à te récompenser pour ton geste d'humanité et d'amour, je ne sais même pas comment te nommer !

Dans le bleu agité de ses rêves, Sophia entendit une voie masculine lui susurrer doucement à l'oreille des mots tendres et elle la tira d'un sommeil pourtant mérité. Elle entrevit les yeux et devina un visage non moins familier, un visage qui paraissait pourtant tellement plus vivant que lorsqu'elle le vit pour la première fois. Elle sourit et se redressa sur ses avant-bras. Elle poursuivit alors le dialogue :

- Bonjour, je m'appelle Sophia et puis-je connaître le nom de celui qui m'a réveillée d'une si douce façon ?

- On me nomme Malone le forestier, j'étais le chef de la bande des ces malheureux que tu as vu mort. Mais, où sont leurs dépouilles, que je les exhume dans la terre qu'ils ont défendue si bravement ?

- J'ai quelque peu parcouru la forêt et je les ai mis en terre près d'un arbre, un énorme chêne qui semblait avoir toujours été là.

- C'est l'arbre que l'on nomme arbre de l'éternité et on dit qu'il accorde le repos et la quiétude à tous ceux qui désirent la paix. Il est aussi vieux que le bois et il porte les marques de tous les combats que l'humanité a déclenchés. Je te remercie d'avoir pris soin de mes amis et de moi-même, je te dois une reconnaissance éternelle. Comment puis-je te servir, Sophia ?

Un éclair traversa son esprit et il revit le messager qui traversa la forêt quelques jours auparavant et il se dit que la coïncidence était trop grosse. Cette femme ne pouvait être la princesse, le lot si désiré de la joute guerrière et sanglante qui allait avoir lieu prochainement dans la capitale du royaume. Pourtant, la beauté de sa guérisseuse était troublante, lumineuse et bien trop soignée pour que cela soit celle d'une paysanne. Il était impossible que cela soit la princesse elle-même, source de tous ses désirs qui vienne jusqu'à lui, le soigne et le regarde aussi tendrement. Il voulut lever le voile sur ces doutes accablants.

- Serais-tu Sophia, Princesse du royaume Ambrée, fille unique du bon roi Eorgard ?

- Je ne suis qu'une voyageuse en quête de réponses et de compréhension, je ne suis que celle que l'on veut bien voir à travers les artifices de la société.

- Ici, tu n'es pas en la société, tu es à l'abris, tu ne peux craindre que toi-même, confronter ton humanité à la nature pour percevoir enfin qui tu es vraiment. Si tu le désire, je peux te faire visiter les mille merveilles de la forêt, te faire admirer les splendeurs de la nature.

- Je veux prendre conscience de qui je suis, alors montre-moi le chemin de la vérité.

- Je ne peux que l'éclairer, je ne peux vraiment te pousser à aller dessus, je ne peux t'accompagner sur la route qui mène à l'achèvement de ta quête.

- Fais-moi voir ton univers.

Les deux jeunes gens partirent à travers les feuillages du bois, l'homme faisant découvrir à la femme les merveilles du monde dans lequel il vit depuis toujours, faisant naître l'émerveillement dans le cour de celle qui plongeait dans un rêve de volupté et de bonheur. Un sentiment grandissant les rapprochait de plus en plus et Sophia se sentait de mieux en mieux, oubliant son rang, son titre et sa destiné de princesse promise à un vulgaire champion de foire.

Trop de soleil, trop de musique mélodieuse et pas assez de peur dans l'air, Julius alias Grégoire le fougueux ne se sentait pas tout à fait à l'aise. Il avait hâte que toute cette comédie cesse et qu'il prenne possession de la partie du monde qui lui manquait. Des petits tournois parallèles s'étaient déjà organisés et un champion nommé Tjall le téméraire les remportait tous. En quelques jours, il avait pris la tête de liste de tous les preneurs de pari et plus personne n'osait encore parier contre lui. Grégoire ne préférait pas participer car il ne voulait pas faire démonstration de sa force et de sa puissance avant la grande joute. Plus il restait dans cet environnement sain et paisible, plus sa colère montait et plus il se sentait mal à l'aise. Grégoire ne sortait maintenant que la nuit, lorsque enfin les actes de malveillance étaient moins remarqués. Il en profitait alors pour se promener dans les ruelles les plus sombres, provoquait chaque ivrogne ou chaque petit malfrat qui venait à le taquiner. Il était déçu par le manque de banditisme de cette ville si calme et n'espérait qu'une chose, que le trône du royaume ambré soit à lui.

La douce quiétude de la forêt enchantait Sophia et elle découvrait au fur et à mesure de son rapprochement avec Malone qu'elle pourrait vivre éternellement dans ce climat de verdure. Le forestier lui enseignait comment vivre en pleine forêt, en harmonie avec la nature et il recherchait en même temps à regrouper quelques archers solitaires pour se reformer une petite bande de forestier. Voyant le manque de coopération des hommes de la forêt, Sophia décida de tout révéler à son ami et surtout lui faire part de ses appréhensions sur son étrange agresseur. Elle entama la conversation ainsi :

- Mon ami Malone, je dois te parler, il y a quelques éléments que tu dois savoir à mon sujet. Tu ne t'étais pas trompé, je suis bien Sophia, Princesse héritière du trône du royaume ambré.

- Qu'importe ton nom et ton rang, tout ce qui compte, c'est le plaisir que je ressens à vivre à tes côtés, répondit Malone.

- Il y a autre chose qui mérite plus discussion que ces paroles de courtoisie, j'ai peur de connaître ton agresseur. Je n'ai jamais vu de combat aussi violent que celui qui s'est déroulé à tes dépens et aucun maître épéiste n'enseigne l'art guerrier que pratiquait cet homme.

- Qui peut-il bien être alors ? De qui as-tu si peur ?

- Je pense que ton agresseur est un envoyé de Brachnar.

- Mais cela n'a aucun sens ! Si cet homme est un sujet du royaume ennemi, il serait automatiquement démasquer faute de titre attestant sa vassalité à ton père.

- C'est vrai mais les seigneurs des territoires aux frontières du royaume ne sont pas des sujets très surs. Ils peuvent se ranger de notre côté aussi bien que de celui du royaume ennemi. Dans ce cas-là, il est facile pour un des guerriers de Brachnar ou pour son fils lui-même d'usurper l'identité d'un de ces seigneurs félons.

- Que veux-tu que nous fassions ?

- Je me rends seule à la joute, je démasque l'intrus et je le chasse du royaume dans le meilleur des cas. Sinon, il y aura un mort pour cette joute.

- Je ne peux pas te laisser partir seule, laisse-moi avec ton aide rassembler une petite troupe de forestiers pour t'appuyer. Tu ne peux pas prendre le risque de mourir, le royaume a besoin d'un souverain.

- Ecoute Malone, ceci n'est pas seulement une question de politique, il est écrit que les héritiers respectifs des deux royaumes ennemis doivent se battre en duel pour ne pas déclencher une guerre qui décimerait toute la population. C'est une parole de sage et tout le monde la respecte, même Brachnar et son fils. Si c'est Julius qui est venu, il n'est pas venu que pour le tournoi, il est venu aussi pour moi.

- Comment comptes-tu le battre ? Il est bien trop puissant pour que quiconque puisse le tuer. J'ai peur pour toi, je ne veux pas que tu succombes sous la lame qui a emporté tous mes compagnons. Reste avec moi, ensemble nous pourrons vaincre.

- Non Malone. Je pars seule et tu ne m'en empêchera pas, sauf si tu ne m'estimes pas, si tu ne me respectes pas.

- Pars si tu le veux, je ne t'en empêcherai plus. Je suis attristé de te voir sauter ainsi dans les bras de la mort alors que tu pourrais l'éviter et vivre encore pour que nous existions. Adieu et surtout je respecterai ta parole, je ne viendrai pas t'aider.

- Adieu cher ami, je te remercie de ta sollicitude et de ton amour. Si dans trois jours je ne reviens pas, c'est que je serais morte

La princesse partit donc avec ses deux chevaux et ses bagages, le cour lourd de ces adieux qu'elle aurait voulu tant éviter. Sa silhouette disparue alors dans la pénombre de la forêt et on pu entendre encore quelques instants le bruit des sabots se perdant avec le vent.
Jamais la bourgade du palais ambré n'avait accueilli autant de monde. Tous les troubadours, musiciens, forains et artistes du royaume s'étaient rassemblés pour animer les petites rues de la capitale. Des tentes s'étaient déployées à perte de vue tout autour des remparts et les plus prestigieux invités avaient leur place à l'intérieur même du Palais en compagnie du roi Eorgard. Nombreux furent les jeunes chevaliers sans titre exceptionnel à solliciter une entrevue avec la princesse mais ils étaient tous stoppés par une lourde porte verrouillée, celle de la chambre de l'héritière.

On disait volontiers qu'elle était soucieuse de ne pas se montrer de peur de troubler les jeunes champions par sa trop grande beauté. D'autres disaient qu'elle ne voyait la lumière du jour que si le soleil acceptait de se cacher à son approche mais la rumeur qui courait le plus vite et qui s'ancrait dans les esprits était celle selon laquelle la princesse s'était fâchée avec son père et qu'elle ne voulait pas sortir pour se pavaner comme un vulgaire trophée. Son père disait qu'elle désapprouvait le fait d'être offerte à un homme qui serait son roi et qu'elle n'aurait pas choisi. Il répondait avec amertume à ceux qui lui demandaient si elle viendrait sur les tribunes des épreuves qu'elle considérait comme acceptation de sa condition le simple fait d'assister aux jeux.

Tjall le téméraire continuait à se vanter d'être le meilleur jouteur du royaume et de nombreux intellectuels de la cour d'Eorgard commençaient à le soutenir auprès du souverain. Sa côte avait atteint un niveau si haut que plus personne ne se risquait à parier contre lui. Dans certaines tavernes dans lesquelles il avait ses habitudes, on le surnommait déjà Monseigneur ou Le Roi. Si les parieurs n'engageaient plus d'argent contre ce champion, il existait tout de même une minorité de personne dont des hauts nobles qui ne s'avouaient pas vaincus et qui préféraient se contenir en attendant le début des compétitions officielles. Le roi, fatigué de cette lutte populaire, estima que s'il ne stoppait pas cette polémique, bientôt les rues seraient en sang. Il décida de lancer les débuts d'épreuves.

C'était bien les seuls accords musicaux qu'il pouvait bien supporter que ceux des trompettes annonçant le début de joutes et Grégoire fut un des premiers à se présenter au greffe. Les éliminatoires consistaient en une épreuve de tir, plusieurs duels à pied et de la lutte au sol. Bien qu'il ne fasse pas démonstration de toute sa force, ce prince des provinces périphériques balayait avec une facilité déconcertante ses importunés adversaires. Alors que Tjall lui avait fallut une semaine pour atteindre le plus haut niveau des côtes de pari de l'histoire du royaume, Grégoire n'eu besoin que de deux jours pour le dépasser. Tous les regards s'étaient tourné vers cet étrange champion vêtu de noir et qui disparaissait à chaque fin d'épreuve. Son style unique et efficace séduit le public et il n'était pas rare de le voir quitter l'aire de jeux quelques secondes seulement après le début des jeux. Sans surprise et tellement attendu, le duel final eu lieu entre Tjall téméraire et Grégoire le fougueux.

Il ne manquait qu'une seule personne dans la tribune royale. Si cette absence affectait le monarche et le champion loyal du royaume, le seigneur noir déguisé ne s'en souciait guère. Pour le bon peuple du royaume ambré, ce duel final, cette joute ultime était souveraine. Pour Sophia, ce n'était que mascarade et carnage assuré. Durant les derniers combats auxquels elle avait assisté et où les meilleurs de ses maîtres avaient été battus, elle vit que le sombre champion se ménageait. En effet, elle entra dans la bourgade quelques jours auparavant emmitouflée dans une grande cape à capuche. Elle avait pu admirer avec quel talent de dissimulation Julius s'était fait passer pour Grégoire le fougueux et comment il cachait bien son jeu en ne gagnant que modestement. Mais aujourd'hui se déroulait le dernier combat et le fils de Brachnar comptait bien écraser cet avorton qui osait se proclamer roi avant l'heure.

Des trompettes et les chevaux s'élancent, les armes s'entrechoquent et dans un nuage de poussière mourut Tjall qu'on appelait le téméraire. La stupeur s'empara du monarche, jamais Eorgard n'avait vu tant de violence et tant de rapidité dans un combat. Aucune surprise n'envahie son cour mais Sophia se demanda tout de même si le champion du royaume s'était défendu. Le roi se leva de son fauteuil et vit le chevalier noir se relever et ôter son casque, un rictus ensanglanté de victoire aux lèvres. A cet instant, avant même que le nouveau roi ne prit la parole, ils comprirent qui était vraiment cet homme si puissant.

Elle avait raison, cet homme était bien celui dont il avait fait la rencontre auparavant et lorsqu'il vit que le spectacle n'était pas fini, il se félicita de n'avoir pas écouter les conseils de Sophia: Un de ses comparses vint l'informer que les gardes royaux avaient des problèmes dans les bas-quartier mais il décida de rester, envoyant ses hommes au renforts des soldats. Le vainqueur s'avança devant la tribune royale et proclama devant la foule terrifiée :

- Peuple du royaume ambré ! Acclamez votre nouveau roi, votre seigneur et souverain ! Celui que vous applaudissiez sous le nom de Grégoire le fougueux est en réalité mort car je suis Julius fils de Brachnar, seigneur du royaume que vous désignez comme l'ennemi. La peur qui vous prenait les soirs d'hiver est ici, devant vous et est devenu votre monarche !

- Je m'oppose ! aboya Eorgard. Gardes, emparez-vous de cet homme !

Les soldats de la garde personnelle du roi s'avancèrent alors que julius marmonnait un " pauvre fou " en direction du donneur d'ordre. Un autre combat allait débuter, certainement au dépend des soldats mais une voix s'éleva plus haute que les cris et les provocations de la foule sur les combattants. Sophia sorti de l'anonymat et descendit dans l'arène ensablée. Des nuages noirs couvrirent le ciel et un orage monta en grondant, sourd et puissant.

- Julius, fils de Brachnar le lâche et fourbe ! Tu ne sortiras pas vivant de cette arène. Je te défie en duel, comme il aurait fallu que cela débute.

Malone voulut empêcher son amie de provoquer Julius en intervenant mais il laissa la femme dans sa liberté et ses obligations. Le guerrier noir répondit :

- Pauvre idiote, cette légende ne concerne que les héritiers mâles des deux royaumes. Tu n'es pas à la hauteur pour m'affronter ! Tu en as déjà eu l'opportunité et tu t'es cachée, morte de peur comme un enfant dans les jupes de sa mère.

- L'enfant a mûri et c'est la femme qui revient pour reprendre la place qu'elle n'aurait jamais du quitter, celle sur le trône du royaume ambré. N'ai pas de scrupule et ravale un peu ta fierté, viens combattre contre moi et le vainqueur et sa descendance pourront régner sur le monde pour l'éternité. Acceptes-tu ou préfères-tu passer pour un lâche et dans un cachot pour la fin de tes jours ?

- Il est hors de question de toute façon que je me rends sans combattre. J'accepte ton duel mais je veux que ta parole soit respectée si je me retrouve vainqueur. Je serais le maître de tous ce qui vit et bouge sur cette planète.

- Il en seras ainsi. Que l'on prépare mon cheval et mon armure, commanda Sophia. Nous nous battrons dans l'heure et sur ce terrain.

- La mort n'épargnera pas le vaincu. Le combat sera mortel ou ne sera pas.

Les deux princes se séparèrent fières et sûrs d'eux et dans la foule on tremblait pour la si jeune héritière du royaume. Le vieux roi resta coi et les musiciens se turent définitivement, rangeant leur instrument de fête. On déploya des étoffes noires sur les murs des maisons, toute la ville se mit en deuil prévoyant le pire. De toute façon, c'était la fin d'un règne paisible et tranquille, à partir de ce jour tout changeait.
Blancheur étincelante au soleil, obscurité dissoute dans la nuit, les deux élus se font face. Julius, imposant dans son armure noire ornementée de distinctions honorifiques, chevauche un destrier massif et tempétueux. Ce chevalier a comme adversaire la princesse Sophia elle-même, magnifique dans son armure d'un blanc immaculé reproduisant fidèlement les courbes généreuses de son corps. Son cheval est rapide et agile. Aujourd'hui, dans l'arène du palais ambré s'affrontent la force brute et la finesse, l'élégance et l'efficacité.

Les deux duellistes revêtent une cape rouge, symbole de leur haute noblesse et portent le même armement, une lance, deux épées et un écu portant leur blason. Ils se tiennent face à face, à distance de plusieurs foulées de galop et sont prêts à se battre jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'un belligérant meure. Un héraut donne le signal, les visières refermées avec un claquement sec accompagnent la descente des lances et l'élancement des chevaux.

La haine s'empare de son être et le fils de Brachnar ressent une puissance maléfique le gagner. Il veut réduire cette impétueuse à sa merci, il la désire, il la veut. Elle se concentre sur son adversaire, elle délaisse toute agressivité et toute violence pour pouvoir frapper avec la justesse de la vertu. Elle ne comprend pas la bestialité humaine, elle veut juste empêcher cet homme de nuire à nouveau.

Le choc est violent, les lances s'entrechoquent, les chevaux hennissent de douleur mais aucun des cavaliers n'est tombés à terre. Cependant, le prince noir a perdu sa lance. Elle a un avantage mais elle a subit un choc trop violent pour sa carrure. Elle abandonne sa lance, met son écu derrière son dos et sort une grande épée à deux mains. Il fait de même mais l'horreur et l'admiration gagne la foule des spectateurs lorsqu'ils virent l'impressionnante longueur de la lame et les symboles mortuaires gravés sur celle-ci.

- Ô mon épée, donne-moi la victoire, proclama Julius en la présentant au-dessus de lui.

Il coinça les rênes sur le pommeau de sa selle et talonna son cheval en sueur. La guerrière semblait affaiblie et il fallait en profiter. Elle se laissa porter par son cheval et elle vit la lueur de l'épée adverse se rapprocher de plus en plus rapidement. Alors qu'elle s'apprêtait à porter un coup, un éclair de douleur transperça son armure et elle s'effondra, à demi-inconsciente.

Le guerrier jubilait, fit arrêter son cheval et en descendit. Il jeta son épée et prit son bouclier. Du fourreau de sa ceinture, il en dégaina une autre, plus courte mais bien plus maniable. Elle se releva difficilement à cause du poids de son armure et du choc de la chute. Sa cuirasse l'avait protégée et maintenant, elle était bien plus déterminée à tuer cet homme. Elle s'apprêta à le recevoir en s'équipant comme lui et elle épousseta légèrement son armure. Ce geste de provocation fit son effet chez Julius et la foule applaudit de soulagement lorsqu'elle vit que la princesse pouvait encore combattre.

La détermination et la rage de vaincre s'étaient unies dans le cour des deux belligérants. Ils avaient engagés le duel par quelques feintes peu techniques mais ils durent rapidement recourir au plus hautes finesses de l'art guerrier. Les lames s'entrechoquaient souvent avec violence sans toutefois qu'un duelliste ne soit désarmé. Malgré la différence physique évidente, aucun ne prenait l'avantage et le spectacle gagnait en ampleur. Les plus belles figures étaient réalisées par Sophia, elle jouait sur sa souplesse pour éviter les coups puissants du chevalier et le guerrier brassait parfois du vent.

Comment faisait-elle pour être partout à la fois se demandait Julius. Il devait réussir à l'affaiblir, lui supprimer ses degrés de mobilités un à un. Jamais je n'arriverai à le blesser, il est trop massif pensa Sophia. Je dois trouver la faille de son armure, je ne tiendrai plus très longtemps à bouger ainsi avec cette armure trop lourde. Il me faut une aide.

Le combat repris plus durement encore. Sophia tourna plusieurs fois autour de son adversaire et elle trouva le point faible. C'était risqué mais c'était le seul moyen. Elle recula de quelques mètres, ôta son casque et jeta son bouclier. Une à une, elle défis les lanières qui maintenaient la plaque ventrale et dorsale de son armure après avoir retiré ses épaulières. Elle dégrafa ses jambières et libera ses mains de l'emprise des gants. Elle frotta les parties dénudées de son corps avec le sable de l'arène pour ne pas être taché par le sang et chargea.

Jamais Julius n'aurait pensé à une telle absurdité. Il était certain de remporter ce combat devenu trop facile. Il se mit en position pour porter le coup le plus direct, le plus fatal, il souriait sous la visière sombre de son casque.

Tant de rapidité, de souplesse et de finesse dans un combat ne s'était jamais vues. La guerrière tournoyait dans les airs en évitant la totalité des coups. Elle fatiguait l'homme à de gestes inutiles et elle se sentait de plus en plus sûre d'elle au fur et à mesure que le guerrier s'essoufflait. Elle tourna encore plusieurs fois autour de son ennemi et dès qu'elle revit la faille de son armure, elle frappa.

Il s'énervait à ne plus la percevoir dans son champ de vision. Il se fatiguait à brasser du vent et alors qu'il ne voyait pas son adversaire, il sentit le froid du fer dans son corps puis la chaleur moite du sang lui couler le long du dos. Sans plus y réfléchir, il fit tournoyer sa lame et il faucha Sophia sous la violence de toute sa rage et de son énervement.

Elle n'avait pas prévu ce genre de réaction, elle avait sous-estimé le sombre prince, pensant que le coup allait le terrasser de suite. Au lieu de cela, elle reçut un choc violent sur son côté et s'envola à quelques mètres du sol pour se retrouver à terre, le corps ensanglanté. La douleur était présente dans les deux corps et la souffrance dessinait des rictus horribles sur le visage des combattants.

Elle se releva difficilement tandis que lui, à chaque goutte de sang perdue, avait de plus en plus de mal à tenir debout. Il la voyait se relever à travers une brume de rage et de douleur alors que lui ne pouvait même pas rester à genou. Il rassembla toutes les forces présentes dans sa haine et son agressivité et se redressa de toute sa splendeur maléfique. Seul l'amour pour son royaume et pour Malone lui permettait encore de lutter et de ne pas tout laisser tomber. Elle se releva et constata que sa tunique était rougie par le sang mais elle sut que ce n'était pas que le sien, ce qui lui donna encore plus d'énergie. Les deux combattants, à nouveau face à face, étaient plus que jamais prêt en découdre définitivement.

Il tremblait dans son siège royal, il avait peur dans les tribunes populaires. Le roi et Malone, deux personnages opposés par le rang et la fortune, ressentaient exactement le même sentiment au même moment, ils avaient peur pour la fille qu'ils aimaient. Jamais ils n'auraient cru Sophia capable d'une telle combativité et d'une telle agressivité. Celui qui voulait abolir la partie animale de tout homme comprit que cela n'était malheureusement pas possible et celui qui pensait que la forêt lui apporterait un refuge éternel contre la folie humaine se trompait aussi, ils réalisèrent ensemble que leur pire ennemi se cachait en eux-même.

Le souffle coupé, les corps ensanglantés ne peuvent se permettre de continuer le combat aussi rapidement. Les coups sont pourtant portés avec une puissance étonnante et on sent que le dernier à terre sera vainqueur.

D'un coup, tout s'éteint. La terre se met à valser et les cieux s'obscurcissent. La vision de sa mort la paralyse, elle voit danser le spectre de la faucheuse. Elle a réussi à l'avoir mais les spectateurs de l'arène ne virent qu'un gros nuage de poussière et deux corps étendus sur le sable.

Du monde, du bruit et des voix, tout ceci disparaissait dans un brouillard de plus en plus épais. Il succomba à sa folie, il s'échoua dans les méandres de sa colère. Il sut que c'était la fin, qu'il avait trouvé un adversaire plus fort que lui. Il savait que cela ne pouvait se finir qu'ainsi. Il accepta les ultimes règles du jeu.

Elle voit la forêt, près du grand chêne certains de ses anciens amis, beaucoup des amis de Malone et elle vit un homme âgé assis au pied du doyen forestier. Il lui fait signe de s'approcher et elle comprit qui il était. Il lui parle longtemps de la vie qu'elle venait de parcourir et il lui demande si elle désire continuer sur son chemin. Il lui propose de rester ici, de savourer le silence et la paix éternelle. Il lui rappelle les souffrances de ce bas-monde et les plaisirs qu'il procure, il lui fait part de sa situation sans que son jugement intervienne. Elle écoute longuement, pose quelques questions mais conclut finalement qu'elle ne souhaite pas arrêter un avenir si prometteur. Elle le remercie et il lui dit faire attention et qu'il restera toujours disponible.

Malone sauta dans le sable encore chaud et courut prendre Sophia dans ses bras. Lorsqu'il vit qu'elle vivait encore, il fut soulagé et pleura, pleura de joie et d'amour. Le roi, calme et souverain, arriva avec son escorte officielle et proclama la victoire de sa fille, désormais la reine du royaume ambré. Il dit aussi qu'il se retirait des affaires de ce royaume et qu'il laissait à sa fille toute la charge de régence. Ce fut les paroles officielles et distantes d'un vieux roi fatigué mais le père s'inquiétait pour sa fille. Il s'approcha de Malone et l'accepta, il lui donna la main de sa fille.

Une immense vague d'espoir submergea la planète entière et Borgard fut renversé, les peuples s'unirent et les frontières furent abolies. La reine Sophia, dans la salle du trône richement décorée de son palais marbré contemplait les cartes de son royaume qui maintenant occupait tous les territoires connus. Quelque chose n'allait pas, elle n'estimait pas son peuple libre. Elle savait que la plus grande menace était abolie mais que restait-il des beaux idéaux qui avaient transportés son cour ? Elle se leva et alla dans la bibliothèque, le cour lourd de dégoût de ce qu'elle était devenue. Du haut de la plus haute fenêtre du Palais, elle appela le vieil homme du grand chêne.
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