Fanfiction Diablo II

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Episode III : Heroes for hire

Par Thanos
Les autres histoires de l'auteur

Chapitre 1 : Le Camp des Rogues

Chapitre 2 : Le Repaire du mal

Chapitre 3 : La Rogue Corrompue

Chapitre 4 : Le Parchemin d'Ignifuss

Chapitre 5 : Retour à Tristram

Chapitre 6 : La Comtesse

Chapitre 7 : Les outils du commerce

Chapitre 8 : Andarielle, Reine des enfers

Chapitre 9 : Lut Gholein

Chapitre 10 : Radament

Chapitre 11 : Le Cube Horadrim

Chapitre 12 : Le Bâton des Rois

Chapitre 13 : Le temple des Vipères

Une pluie fine tombait sur la plaine sanglante, témoin de moult atrocités et spectacles horribles. Sa chute incessante faisait luire l'armure rutilante de l'imposant personnage qui se dressait seul face à un groupe d'hideux monstres dont la parenté avec les enfers ne faisaient aucun doute. Ces derniers piaillaient des phrases sans sens aucun, répétant constamment le même mot : "Rakanishu", encore et encore. Le paladin arma sa lame, celle ci sembla luire dans l'obscurité naissante de cette fin d'après midi. Il dressa son bouclier, prêt à parer l'assaut des félons des enfers qui se rapprochaient dangereusement. La tension était à son comble, une goutte de sueur perlait sur le visage casqué du héros. L'action se déclencha soudainement, elle fut brutale, les déchus se jetèrent sur le paladin vociférant leur petit cri de guerre aigu. Le héros cueilli le premier avec son arme tendu et l'embrocha, il dégagea sa lame du corps mortifié du démon en le tranchant proprement en deux et en portant un deuxième coup qui décapita un autre déchu, de son bouclier il para aisément les autres assauts. Dès les premières secondes de combats, les démons enregistrèrent de considérables pertes alors que le paladin ne semblait même pas essoufflé. Observant ceci, les deux déchus survivants considérèrent leur proie sous un nouveau jour et se mirent à fuir en désordre dans la plaine sous l'imperturbable regard d'acier du paladin qui décida de les laisser à leur fuite éperdue. Le héros se dirigea alors vers les deux cadavres des démons tombés sous ses coups et entrepris de fouiller leurs maigres possessions. Il n'en retira que cinq pièces d'or et une arme ébréché qui ne tenait encore en un seul morceau que par un miracle étrange. Le regard du paladin s'assombrit et il prononça alors d'une voie grave et empli de mystère :

- Loot de merde...

Cependant, un peu plus loin au nord, dans un camp de fortune gardé par les féroces rogues, un bien étrange personnage arrivait. Il était maigre, blanc de cheveux et de teinte blafarde. En fait il correspondait si bien à la description d'un nécromancien qu'il aurait été superflu de lui demander sa profession. Ce dernier se dirigea vers ce qui semblait servir d'auberge, une tente un peu plus grande que les autres. Il s'assit , posa ses coudes sur la table et observa l'assemblée réunit là. Hormis les pauvres ères classique que l'on trouve dans chaque exode, il dénombra cinq personnages dont la mise tranchait franchement avec le reste de l'assemblée, tout comme lui d'ailleurs. Tout d'abord il y avait là un colosse, une montagne de muscle qui saillait sous la superbe armure de maille qui recouvrait son imposante masse corporelle. Une gigantesque épée dont la garde était serti de joyaux se balançait librement dans son dos, porté à la mode des gens du nord. Le personnage parlait d'une voie forte , narrant ses innombrables succès et ses prouesses martiales .

- Bien sûr que je lui ai éclaté la face à ce gommeux ! Il m'avait piqué le sac d'or sous mes yeux et pensait que j'étais suffisamment bête pour ne pas l'avoir vu.

- Et vous l'avez donc châtié ?

- Pardi ! Bien sure que oui, désormais il ne recommencera plus ! Enfin sauf si un de ces eunuques de nécromancien le ramène à la vie.

Et le grand barbare parti dans un rire très niais et surtout tonitruant. Le nécromancien le catalogua directement dans brute sans cervelle. Il tourna son attention vers une autre personne beaucoup plus calme, beaucoup plus discrète. Malgré sa fine silhouette féminine, on devinait une puissante musculature habitué au combat, camouflé par une sombre armure. Tout dans son attitude trahissait un besoin de passer inaperçue et elle y parvenait à merveille. En fait elle faisait exactement la même chose que le nécromancien, elle surveillait l'assistance. Son regard semblait fixé sur une autre femme, plus frêle qu'elle et semblant moins habitué aux combats qu'elle. Le nécromancien regarda alors le sujet de son étude, il s'agissait à n'en pas douter d'une adepte des arts mystiques, en fait rien dans sa tenue ne semblait démentir sa vocation d'ensorceleuse. Des runes mystiques courait le long de son armure souple et ornait son petit sceptre surmonté d'une boule où luisait et crépitait de petits éclairs. Elle avait le teint bistre des gens du sud, halé par l'implacable soleil qui inonde ces régions torrides. Cette dernière était fort calme et semblait profondément s'intéresser au livre qu'elle lisait. On aurait pu déclencher armageddon dans l'auberge que ceci ne l'aurait probablement pas fait lever son nez de son livre. Un autre personnage la regardait, d'un air méprisant et hautain, l'homme semblait pas du tout à sa place dans cette assemblée, il était vêtu comme ceux de son espèce qui adore par dessus tout courir le monde et les forets durant des mois sans s'occuper le moins du monde des affaires des sociétés humaines, une lourde arbalète était posée le long de sa chaise et il flattait de sa main droite un loup docile qui regardait tout comme son maître l'ensorceleuse. Druide, se dit furtivement le nécromancien, quelle étrange assemblée pensa-t-il, comme si tout les héros de notre monde s'était donné rendez vous dans cet endroit oublié de dieu. Il était tout à ses pensées quand la toile de tente laissa passer un personnage haut en couleur. Un homme entièrement en armure venait de faire son entrée, il était encore maculé de sang et tout en lui indiquait le preux défenseur de la veuve et de l'orphelin qu'il était. Il enleva son casque découvrant un visage sombre et fermé. Il jeta négligemment cinq pièces d'or sur le comptoir et commanda à boire. Il s'installa prés du joyeux barbare qui en était arrivé au moment de l'histoire où il appris aux badaux qui l'écoutaient comment il avait séduit la princesse Jasmina des lointaines terre orientales.

La soirée semblait se dérouler dans une joie contenue (hormis pour le barbare, qui, l'alcoolémie aidant avait entamé une partie de bras de fer avec les paysans locaux) quand une grande dame vêtue d'une longue bure violette à capuche entra flanquée de deux rogues armées plus que de raison. Automatiquement le calme se fit dans l'assemblé, elle se dirigea vers une estrade qui dominait la place, tout dans son port et sa tenue indiquait l'habitude de commander et de diriger. Une fois sur place elle regarda les clients de l'auberge d'un regard d'acier dans lequel luisait une farouche détermination mais aussi une incroyable sagesse. Elle s'adressa à eux en ces termes.

- Mes amis , je suis désolé de vous déranger, mais je dois vous entretenir d'importantes affaires. Je vois parmi vous de nobles aventuriers prêt à défendre la cause de la lumière. Si je viens parmi vous, c'est pour implorer votre aide. Oui toute l'aide que tout un chacun pourra m'apporter pour que nous puissions bouter les démons hors de notre monastère...

Elle continua son discours avec force et encouragements, mais hormis les six aventuriers, peu l'écoutèrent en fait. Le nécromancien demanda à ses voisins de tables la raison de cette engouement si faible et ceux ci lui répondirent que la dame, qui se nommait Akara, tenait le même discours depuis deux mois, qu'aucun héros n'était venu à son secours, et que de plus les quelques rogues qu'elle envoya ne revinrent jamais.

Akara finissait son discours par une vibrante phrase émotive qui demandait à l'assemblé qui aurait le courage de reprendre leur monastère et de les aider à repousser les démons hors de la région. Le paladin était suspendu à ses lèvres et resta coi. Ce fut le barbare qui pris le premier la parole.

- Ouais, c'est bien beau tout ça ma cochonne, mais c'est payé combien ?

- Et bien je suppose que tout ce que vous trouverez sur les démons vous reviendra de droit, mais malheureusement comme vous le voyez messire nous sommes totalement démunies depuis qu'Andarielle nous a expulsé de notre monastère et nous ne pouvons rien offrir que notre éternelle reconnaissance.

- Plutôt maigre comme prime, ça nourrit pas son homme ça , la reconnaissance. Je pense réfléchir comme tout les aventuriers, si tu veux de l'aide va falloir douiller !

- Mais nous n'avons rien messire hélas, nous ne comptons que sur les preux héros faisant preuve d'abnégation et luttant pour la lumière.

- Y'en a pas ici, rigola le barbare d'une grosse voie grasse.

- Je me battrais pour vous Dame Akara dit alors le paladin.

L'assemblée fut assez stupéfaite de cette remarque et tourna son regard d'un seul coup vers le personnage en armure qui s'était avancé vers la scène.

- Ha ouais, parce que toi t'acceptes de te faire trouer la couenne pour que dalle ? lui demanda le barbare.

- Messire nous n'avons visiblement pas les mêmes buts dans la vie, je suis né pour combattre le mal et défendre la lumière, hors visiblement la région est infesté de félons des enfers. Il est de mon devoir de les combattre, les considérations pécuniaires n'ont que faire ici !

- Ha ha ha ! Mais t'es vraiment timbré l'ami !

- Peut être mais je préfère mourir en me battant contre les forces du mal que de rester dans cette taverne à me vanter d'exploits imaginaires.

- Quoi ?

- Oui montrez nous donc cette indéfectible force dont vous faites tant étalage.

- Mais comment que je vais te la montrer nabot ! Pour qui tu te prend ? je vais te les étaler en cinq secondes, moi, ces démons bouseux !

- Vous acceptez donc de nous aider ? demanda Akara.

- Et comment, ch'uis pas une Tarlouze !

- Vous donnez votre parole de nous aider même si vous n'y gagnez rien ?

- Ouais ! Parfaitement.

Le barbare sembla réfléchir après sa dernière réponse.

- Mais je me suis fait avoir ! Mais quel crétin ! J'y crois pas ça fait deux fois déjà !

- Comment t'appel tu noble barbare ? demanda ingénument akara

- Grmbl, je m'appelle Siffredi, Xocco Siffredi !

- On dirait un nom du sud.

- J'ai pas à m'expliquer sur mes origines !

- Et vous noble paladin ?

- Je m'appelle Jerec madame, et mon épée est à votre service !

- N'y a t'il donc pas d'autres nobles âmes pour se joindre à eux ? demanda Akara.

- Moi , dit calmement le druide.

- Fort bien et vous êtes ?

- Je m'appelle Ycule.

- Tu es donc le druide Ycule dit alors le paladin.

- C'est cela même, tu sembles me connaître ?

- Il est en effet peu courant de rencontrer des gens tel que vous et moins encore lorsqu'il sont armés d'arbalète.

- Oui ma légende s'est répandu dans les terres civilisés, je sais, concéda modestement Ycule.

- N'est ce donc pas vous que l'on surnomme la terreur du flan à la pistache ?

- Oui enfin...

- Ou encore le Trufficide ?

- Oui certes...

- Ou encore...

- Bon , ok on a compris qui j'étais !

- Ah...

- Ca peut vraiment être lourd les paladins...

L'ambiance semblait repartir, Akara haranguait encore les foule flanquée de ses héros qui scrutaient l'assistance. Elle présenta également une splendide amazone en armure intermédiaire dont le blason s'ornait d'une poire, Elle répondait au nom de Zaléatoire et semblait bénéficier de la confiance d'Akara. Durant sa harangue Akara parla maintes fois du monastère et de son histoire, notamment de Léoric et de ses puissants artefacts. A cette évocation le nécromancien et la sorcière se levèrent quasiment ensemble, signifiant qu'ils rejoignaient la coterie.

La sorcière s'approcha du groupe et se présenta :

- Je m'appelle Muaziz Araknath, Archonte d'Ulug Begh, Comtesse de Frasir, Titulaire des septs cents clefs d'or du pentacle garni et je suis ensorceleuse du septième cercle d'or des académies des arts mystiques de Paris douze à Créteil .

- Heuuu , on peut t'appeler Muaziz seulement ? demanda le barbare.

- C'est une dérogation au protocole qui peut être interprétée comme une insulte vue mon rang, mais disons que dans ma grande mansuétude je vous l'accorde.

- Cool Répondit le barbare.

- A titre temporaire renchérit Muaziz.

Le nécromancien s'approcha et se présenta sobrement, il arborait un étrange blason en forme d'ours squelette.

- Bonjour, dans mon pays on me nomme Thanonosse et je suis heureux de vous rejoindre.

- Ouais cool et tu fais quoi dans la vie papy ? demanda brutalement le barbare.

- Ca se voit pas c'est un nécro ! dit avec mépris Muaziz.

- C'est en effet le cas . répondit Thanonosse.

- Allons mes amis, paix, ses compétences nous seront certainement très utile, dit le paladin dans le vain espoir de calmer les atavismes.

- Je viens aussi dit une voie assourdie qui semblait venir de nulle part.

Thanonosse vit alors la femme qu'il avait repéré plus tôt, celle qui semblait se fondre dans le décor, personne ne l'avait vu s'approcher, elle progressait comme une ombre.

- Ah oui et c'est quoi ton petit nom propre chérie ? demanda le barbare.

- Il ne me paraît pas utile de le dire.

- Au contraire madame il me semble que si nous sommes amenés à combattre ensemble il nous faudra nous connaître. Dit le paladin.

- Je ne pense pas que ce soit utile. Rétorqua la femme.

- Ouais ben ça va être pratique en combat ! Hey machine pousse toi je jette une orbe de glace... rétorqua l'ensorceleuse.

- Allez dis le nous. Demanda le barbare.

- MmmRrmrmnette.

- Hein ?

- MMMmmeMEMenette.

- Quoi ?

- JE M'APPELLE CHOUPINETTE !

A ce moment il y eut comme un flottement dans l'assistance, un malaise, une gène perceptible qui fut rapidement rompu par le rire gras et sonore du barbare.

- Tu... tu... tu t'appelles choupinette ? demanda le barbare.

- Ouais ça te pose un problème ? répondit l'assassin.

- Mouhahaha une assassin qui s'appelle choupinette ! C'est ridicule !

Soudainement en deux éclairs d'acier, des lames semblèrent se matérialiser sous la gorge du barbare qui se tut, elle avait été tellement rapide que personne dans l'assistance n'avait vu le mouvement fluide et gracieux qu'elle avait fait.

- Alors ça te fais rire gros tas.

- Glps euuh non m'dame.

- C'est bien je sens qu'on va s'entendre.

Sa voie avait une intonation subtile qui permet de comprendre qu'il ne fallait pas insister dans cette voie, il faut avouer que les deux griffes sous la gorges sont autant d'argument de poids dans le sens de la diplomatie et de la négociation.

- C'est magnifique ! s'émerveilla Akara, Venez sous ma tente mes amis je dois vous parler en détail des buts de votre mission.

Le groupe nouvellement constitué s'éloigna alors de l'auberge, la rendant à son calme coutumier, et se rendit sous la tente d'Akara.

- Voilà mes amis, comme vous le savez les démons pullulent au dehors dans nos terres, ils nous faut endiguer leur progression absolument. Dans un premier temps nous devons porter un coup décisif à leur avant poste retranché. On m'a parlé d'une caverne non loin de notre camp, ce serait de là bas que proviennent toutes les hordes qui nous terrorisent depuis si longtemps. Je vous demande de vider ce lieu des démons qui l'occupe afin que nous autres rogues puissions enfin respirer un petit peu.

Tous furent d'accord avec cette appréciation stratégique de la situation et il décidèrent d'un commun accord de prendre du repos avant de partir le lendemain vers ce repère où le mal semblait résider.
Ils étaient partis au petit matin en direction des vastes plaines sanglantes de sinistres renommées. Le groupe, mené par Jerec, se dirigea vers la caverne qu'Akara leur avait indiqué sur une carte de la région. Depuis les récents évènements, nombre de caravanes ne pouvant plus passer du fait du danger grandissant, les routes étaient désertées et nos héros ne croisèrent aucune âme qui vive. C'est donc en toute sécurité qu'ils atteignirent le repaire des démons.

- Mmmh, il fait tout noir la dedans, qui passe en premier ? demanda le barbare.

- Il me paraît judicieux que ce soit toi ami, lui répondit le nécromancien

- Sûr que dès qu'il y a du danger, le troisième âge se dégonfle.

- Je suis plus efficace à distance.

- Bien voyons. Bon laissez moi passer les larves, vous allez voir comment un barbare d'Harrogath sait se battre. Observez et apprenez !

Xocco s'enfonça donc dans les ténèbres de la caverne, son armure ainsi qu'une bonne partie de son matériel luisait suffisamment pour illuminer les parois humides de la caverne qui s'avérait plus vaste qu'elle ne le paraissait. Son épée dégainée le barbare restait à l'écoute du moindre bruit qui trahirait la présence d'une embuscade tendue par les forces du mal. Progressant doucement, il arriva dans une plus vaste pièce où des petits démons rouge conversaient autour d'un autre vêtu différemment de ses congénères.

- Ouais moi j'te dis Robert, c'est Rakanishu le plus fort ! dit un premier.

- C'est clair renchérit un deuxième, il a quand même eut un rôle décisif dans la bataille de Kurast contre les envahisseurs ! Même les NPCs l'ont reconnu !

- J'dis pas le contraire rétorque le dénommé Robert, il n'empêche que sa technique de se mettre des baffes en courant, enfin c'est mauvais pour notre image de marque !

- Oui mais c'est efficace dit le premier.

- Ca reste à prouver répondit Robert, au fait personne n'a de nouvelle de Crémation.

- Si si, dit alors le shaman, il est revenu de son stage linguistique de chez Wall Street.

- Dites ça vous dérange pas si je vous massacre tous pour me faire de l'expérience ? Demanda le barbare.

- Ben non, on est là pour ça. Soupira Robert.

Le Combat fut relativement bref, Robert venait juste de finir sa phrase quand Xocco parti dans une mortelle danse faisant tournoyer sa lame autour de lui et décapitant proprement Robert et un de ses camarades. Le Shaman alors leva ses petites mains, de l'énergie magique coula le long de ses bras et la tête découpée de Robert se recolla à son corps. Ce dernier ne se releva que pour finir coupé en deux mais dans l'autre sens cette fois ci. Constatant le manège du shaman, Xocco décida de l'empêcher en lui coupant les jambes, mais il porta son coup trop haut ce qui eut pour effet de trancher le shaman au niveau de l'abdomen qui mourut dans un petit glapissement de surprise, ou peut être était-ce de la lassitude ? Xocco ne creusa pas le sujet et tua promptement le dernier déchu. Il se retourna et vit ses compagnons derrière lui le regarder avec des yeux pleins de reproches.

- Alors on s'amuse sans nous le barbare ? demanda Ycule.

- Z' aviez qu'a passé en premier les tarlouzes ! Et je préviens le trésor il est pour moi !

- Sûr qu'on va pas te piquer des bottes de mauvaise facture et un glaive primitif, on te les laisse, plaisanta Muaziz.

- Si tu n'as pas usage des corps Xocco je vais les prendre. Demanda le nécromancien.

- Tu veux en faire quoi ?

- Les ranimer sous mon contrôle pour se faire taper à ta place.

- Haa ! Pas con ça le nécro ! J'approuve !

- Je m'en doutais.

Les fluides nécromantiques parcourait le corps de Thanonosse lorsqu'il ramena les déchus et leur shaman à la vie, ou du moins à une forme de vie, totalement assujetti au nécromant, ils semblaient plus forts mais leurs yeux étaient dénués de passion ou de maléfices. Ils effectuaient juste leur tâche avec l'obstination sans volonté qu'ont tous les morts-vivants.

- Et voilà, ça commence, on va encore se retrouver à cent cinquante dans cette caverne, peste soi des nécros ! se plaignit Muaziz.

Les compagnons poursuivirent leur route dans les abysses sans fond de la caverne infernal, ils rencontrèrent d'autre démons de même acabit qui furent promptement occis, ce qui permit à Thanonosse de se constituer sa petite armée personnelle de mort-vivants.

- Allez poussez vous les Skeus, bordel ! Thanonosse t'es obligé de t'entourer de tout ce foutoir ? Ils servent à rien ! enragea Muaziz.

- Mais si regarde, un ils se font taper dessus, deux ils peuvent de temps en temps répliquer et trois avec cette charmante malédiction que je lance sur nos ennemis ils renvoient une partie des dommages que leur occasionne les démons. Expliqua très doctement Thanonosse.

- Rien à cirer ! J'vois que dalle, ch'uis obliger de lancer mes sorts à l'aveugle, ça m'agace ! s'emporta Muaziz.

- Wrouf waouf Wrouf !

- Hein ?

- Wouf Wouf !

- Euh reprend ta forme humaine Ycule si tu veux nous parler dit alors Zaleatoire.

- Je disais qu'il y a une formation de cadavres là bas qui se rapproche de nous et qu'ils ne semblent pas sous le contrôle de Thanonosse.

- Ha Ok ! Répondit Zaléatoire

- Hardi compagnon allons pourfendre ces démons mort-vivants fourbes et cruels ! La lumière guide nos pas, nous ne pouvons pas perdre car nous luttons pour le bien et le bras armé de la justice... Harangua Jerec.

- Ouais bon on va les défoncer ou on cause ? coupa Xocco.

-... s'indigna Jerec.

Et ils se ruèrent tous vers le groupe de cadavre dont un avançait les bras tendus dans une parodie de signe de bienvenue. Il fut le premier à rentrer en contact avec la lame du barbare.

- Brmmmmrmrmrrm ! S'indigna t'il.

- Tain l'es résistant lui, il est pas mort en un coups s'étonna Xocco.

Le cadavre commençait a reculer constatant le manque de civilité des intrus, ses laquais gisaient démembrés par terre.

- Brmmmm ? implora-t-il.

- Ouais, on lui dira, répondit le barbare en le tranchant en deux dans le sens de la longueur.

- Et bien je pense que nous avons vidé l'ensemble de la grotte constata l'amazone.

- Pas sûr, y'a encore plein de squelettes débiles et de ressuscités encombrant persifla Muaziz.

- La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe rétorqua Thanonosse.

- T'as vu la tête de la colombe renchérit Muaziz.

- Bon si on pouvait se concentrer deux minutes mes amis, il nous faut rentrer au camp des rogues afin de faire part de l'issue heureuse de ce combat. Déclara Jerec.

- Ouais je vois et comme on a pas envie de rentrer à pied on va demander à la gentille ensorceleuse si elle à pas un parchemin magique pour rentrer au camps. Répondit Muaziz.

- C'était à peu près l'idée.

- Jamais vous pensez à vous équiper ? vous comptez toujours sur les autres ? Toujours obligé de tout faire dans ce groupe.

Et la sorcière continua de maugréer, d'invoquer les démons de l'injustice et d'invectiver ses compagnons dont les termes variait d'incompétents à Boulets, tout en cherchant dans son sac un parchemin lié par une bague bleu de facture quelconque. Elle le déplia et lu les anciennes runes mystiques qui le parcourait d'une voie grave et empreinte de puissance. Un lumineux ovale bleu apparu alors près de nos compagnons, luisant d'une forte lumière et parcouru d'éclair sur ses bords, il semblait peu engageant.

- Bon alors on a pas peur, c'est de la magie toute gentille qui tue pas, on passe à travers et on se retrouve chez nos copines les Rogues.

Thanonosse cru entendre une fois de plus le mot "boulets" prononcé par la sorcière, mais il n'en était pas sûr, il s'engagea à la suite du barbare dans le portail lumineux et se retrouva avec ses autres compagnons dans le camps des rogues près du feu difficilement entretenu par un personnage enrubanné qu'il n'avait pas encore vu.

Celui ci ne semblait pas se préoccuper des arrivants et ne leur accorda pas un regard. Akara constatant que les héros était revenu se porta à leur rencontre.

- Et bien je vous vois de retour, nos affaires ont bien avancé je suppose ?

- Exactement Dame Akara, vous n'aurez plus à vous soucier de ces monstres caverneux si j'ose dire répondit le paladin.

- Ah mes doux messires, c'est la providence qui vous envoie, pour vous récompenser, et comme grande est ma science, je vais personnellement vous entraîner dans une de vos compétence.

- Quoi qu'elle dit ? s'interrogea le barbare.

- Elle dit qu'on va gagner plus un dans une de nos aptitudes répondit Choupinette.

- Ah ouais ? Cool .

Akara joignit ses deux mains et semblait réciter une incantation, une douce lumière commença à poindre au bout de huit de ses doigts et se décrocha comme un feu follet. Chacune de ces petites lumières se dirigea vers les héros. Lorsque ces feux les atteignirent, ceux ci répandirent leur effet bénéfique dans leur corps et fortifia leurs connaissances.

- C'est bien le minimum que je puisse faire pour vous, Héros, dit Akara en souriant.

- Madame je reconnais bien là votre bonté et votre grande sagesse déclama Jerec.

- Tu vas pas lui lécher les bottes non plus le palouf ? Questionna Muaziz.

Jerec ne préféra pas répondre à la perfide question et continua de s'entretenir avec Akara sur différents sujets.

Zaléatoire regardait la scène lorsqu'elle vît du coin de l'oeil une personne fort familière. Cette dernière s'avança d'un pas décidé vers le groupe. Elle portait une cotte de maille surmonté d'une cape mi-courte rouge qui tenait lieu également de capuche, sa fine musculature saillait légèrement sous ses habits, et les muscles de ses cuisses nues roulaient au rythme de sa démarche engagée. Son regard était froid comme l'acier et sa mine relativement sombre, négligeant les aventuriers elle alla directement voir Zaléatoire.

- Bonjour ma soeur commença l'amazone.

- Bonjour Kashia répondit Zaléatoire qui semblait la connaître.

- Je vois que tu as réussi avec tes amis à repousser la menace démoniaque en anéantissant le repaire des félons non loin de là.

- Oui, on peut désormais un peu se relâcher.

- Hélas non Zaléatoire...

- Que se passe-t-il ?

- Mes rogues m'apprennent une funeste nouvelle, il semblerait que l'une d'entre nous ait succombé à l'appel du malin, tu dois la connaître, c'est Blood Raven.

- Blood Raven ? Elle a succombé ? C'était la meilleure d'entre nous.

- Je sais, cela a été ma meilleure élève.

- Dites les gonzesses, ça vous dérangerait de nous mettre dans la confidence ? interrompit Xocco.

Kashia le considéra de son regard méprisant qui reflétait ce qu'elle pensait des gens de son peuple.

- Je ne fais pas confiance aux gens de votre espèce, dit elle alors.

- Ouais, ben c'est le gens de mon espèce qui vont sauver tes fesses Rogue de mes...

- Oui notre ami veut juste dire que nous sommes fort surpris du peu de civilité dont vous nous faites témoignages au regard de notre aide gratuite. Interrompit à tant Jerec.

- Je ne pense pas que nous ayons besoin de misérables comme vous, la seule qui sauvera ce minable petit groupe sera Zaléatoire, mais vous autre ne faites que l'encombrer.

Et elle partit sur cette forte parole, laissant un barbare rouge de haine, un paladin coi et une amazone ennuyée, nos autres amis n'ayant suivi la conversation que de loin.

- Ne blâmez pas Kashia mes amis poursuivit Akara. Elle est un peu retournée du fait de la tournure des évènements, elle a perdu beaucoup d'amie du fait d'Andarielle et de ses séides.

- Ca l'empêche d'être poli ? demanda rageusement Xocco.

- Certes non, je lui parlerais à propos de sa conduite, je vous demande juste de l'excuser.

- Mouais, dis Zaléatoire, qu'est qu'elle te disait la pimbêche ?

- Elle m'apprenait que une de nos meilleures Rogues avait succombé au démon, Blood Raven est désormais des leurs. Ceci est une terrible nouvelle, nous devons absolument l'arrêter, même si pour cela nous devons la tuer.

- Cool, on va encore se faire une bonne baston ! se réjouit Xocco.

- Blood Raven était mon amie ! s'indigna Zaléatoire.

- Et bien tu n'as qu'a mieux choisir tes potes ! Allez ma horde on va casser de la rogue corrompue !

Et c'est sur cette puissante déclaration barbare que le groupe se remit en route vers le cimetière où Blood Raven aurait été aperçue.
La route vers le cimetière était longue et passait au travers d'une région désolée, ravagée par les hordes démoniaques insatiables. Nos compagnons progressaient lentement et durent affronter de nombreuses créatures atroces, mais leur courage entraîné par la bonne humeur de Xocco leur donnaient du coeur à l'ouvrage.

Jerec essuyait sa lumineuse lame du sang des impies qui la maculait lorsqu'il aperçut entre deux fourrés, au détour d'un muret de pierre, un sombre grillage. Il s'approcha du site, entraînant ses compagnons à sa suite. Le mal, tel un nuage glauque, était si dense qu'il en était palpable. Une brume noirâtre flottait sur le lieu, masquant de ce fait les tombes qui siégeaient au milieu l'enceinte formé par la grille. A n'en pas douter ils avaient atteint le cimetière et ils n'étaient pas seuls. Plusieurs tombes étaient éventrées et de certaines sortaient des formes décharnées plus où moins squelettiques selon l'état de la décomposition.

- Hey, Thanonosse, c'est à toi les skeus ? demanda Muzaiz.

- Non, ceux-ci sont plus sombres, les miens sont plus blancs. Répondit le nécromant.

- Pour moi ils se ressemblent tous, rétorqua la sorcière.

- Raciste, chuchota Thanonosse.

- Quoi ?

- Non Rien.

- Si ça vous fait rien on va devoir les dessouder, alors un peu de concentration les lanceurs de sorts dit Xocco.

Toujours à l'initiative du barbare, les héros se lancèrent sus aux morts-vivants, Ycule prit son apparence bestiale, se rua toutes griffes dehors sur les macchabées et en déchiqueta deux au passage. Muaziz concentra son énergie mystique en une orbe bleu qui grossit entre ses mains tendues, elle lança le projectile qui se scinda en une multitude d'arrêtes de glace mortelles qui frappa les morts vivants sur le parcours de l'orbe. Zaléatoire se campa fièrement à quelque distance du combat, elle plaça une flèche à son arc et commença à cribler les zombies d'une multitude de traits qui semblaient partir de l'arc à une vitesse que même l'oeil le plus exercé ne pouvait distinguer. Thanonosse ordonna à ses propres morts-vivants d'affronter les maléfiques squelettes armés d'haches ébréchées. Il s'en suivit une étrange confrontation qui se déroulait sans passion mais avec une volonté implacable. Xocco en avait profité pour entamer sa mortelle danse de combat tournoyante au milieu du plus grand groupe de zombies. Il poussait de puissant beuglement permettant à ses compagnons de se placer stratégiquement afin que les morts-vivants, du fait de leur grand nombre, se gênent entre eux. A son coté Jerec finissait avec Choupinette ceux qui avaient survécu à la mortelle chorégraphie du barbare.

Et bien que se battant comme des fauves, les héros se rendirent bien compte que le nombre des non-morts grandissait malgré les pertes qu'ils enregistraient.

- Bon sang mais ils sont combien ? hurla Jerec.

- Une multitude, ils compensent leur faibles capacités au combat par leur nombre répondit Thanonosse.

- On va finir par ployer sous le nombre s'inquiéta le paladin.

- Il faut trouver où réside le pouvoir qui les anime dit alors Thanonosse.

- DTC ! hurla Zaléatoire après avoir embroché cinq zombi d'une seule flèche.

- Un peu de sérieux Amazone ! réprimanda Jerec.

- Hey le nécro ! Ca fait partie des morts-vivants les pétasses en rouge qui tire des flèches de feu ? demanda Muaziz.

- Non je ne crois pas répondit Thanonosse.

- Ce doit être la Rogue corrompue Clama Jerec.

Et il s'élança, splendide, sus à l'ennemi, se servant de son bouclier pour parer les terribles tirs de la rogue. Cette dernière voyant que rien n'arrêterait le fougueux paladin décida de reculer derrière ses séides. Jerec embrocha plusieurs Zombis et fracassa quelques os de squelettes qui eurent l'imprudence de se situer sur sa trajectoire, mais il ne toucha pas Blood Raven. Cette dernière eut un rictus mauvais et désigna le paladin du doigt.

- Vous allez faire connaissance avec la mort, misérables héros, déclara-t-elle.

Et elle claqua des doigts. A son commandement d'autres zombies sortirent armés d'arcs et d'arbalètes. Ils évoluaient d'un pas martial et décidé et se placèrent en ligne afin que leurs tirs soient les plus efficaces possible. Jerec pensa que la situation était fort mal engagée, les compagnons bloqués par les hordes de morts-vivants ne pouvait pas atteindre les redoutables archers qui allaient sous peu les cribler de flèches.

- A mon commandement ! FEU ! Hurla Blood Raven.

C'est alors qu'il se passa la plus étrange des choses, les zombies archers ne tirèrent pas mais lancèrent leurs arcs, certains même dévorèrent leurs armes avec un regard bête. Blood Raven se prit la tête dans ses mains et commença à sangloter.

- Mais c'est pas vrai ! Trois mois d'entraînement et ils lancent toujours leurs arcs au lieu des flèches ! J'en ai marre ! Assez ! Je suis maudite ou quoi ? Pourquoi je ne peux pas avoir des laquais qui ont plus de 2 en Q.I. ?

- Meurs Créature infâme des enfers, que ton âme putride rejoigne les fosses abyssales et puantes d'où elle n'aurait jamais du sortir ! Hurla Jerec en se précipitant sur la rogue.

- Et voilà je vais encore me retrouver chez ce crétin de diabloarghhhhh...

Jerec enfonça sa lame resplendissante de pureté divine dans le crâne de Blood Raven, il acheva son mouvement en levant son arme avec dextérité ce qui eut pour effet de faire exploser le crâne de la rogue corrompue. Blood Raven n'était plus, son âme maudite se décrocha de son corps physique et ouvrit une brèche pour rejoindre les enfers, des éclairs sortant du corps sans vie de la rogue frappèrent les morts-vivants et les réduirent en poussière sous les regards fatigués des héros.

- Hardi Compagnon ! Une fois de plus nous avons vaincu les forces du mal ! Loué soit la lumière ! s'enhardit Jerec.

- Ouais tu l'as dit bouffi, joli coup d'épée le Palouf ! complimenta le barbare.

- Ma foi ta chorégraphie de combat était aussi de toute beauté.

- Dites quand vous aurez fini de vous passer de la pommade on pourra passer à la suite dit alors Choupinette un peu lasse d'entendre les compliments viriles des deux combattants.

- Oui, il y a deux mausolées un peu plus vastes que les autres. On les explore ? demanda la sorcière.

- Pourquoi pas répondit Ycule, il y a sûrement des trésors à glaner.

- Je ne suis pas contre poursuivit Thanonosse, mais nous devrions nous reposer avant d'entamer nos explorations. Le combat nous a laissé sans force.

La proposition du nécromant reçut l'assentiment général et ils se préparèrent à monter le camp un peu en dehors du cimetière. La flambée permet souvent de détendre les nerfs et d'apaiser les douleurs de la journée, il en fut ainsi et nos compagnons conversèrent de bon coeur, se racontant leurs nombreuses aventures et anecdotes, plaisantant entre eux. L'atmosphère se détendit grandement et ils purent faire un peu plus connaissance.

- Alors donc tu es un barbare d'Harrogath demanda Choupinette à Xocco.

- Un peu mon neveu répondit Xocco en souriant de toutes ses dents, Qual Kehk, le chef d'Harrogath fut mon maître personnel, tout ce que j'ai appris, je lui dois.

- Ce n'est pas n'importe qui concéda Ycule.

- Et toi druide, d'où viens-tu ? demanda Xocco.

- D'ici et de là, je viens des lointaines forêts du centre, je faisais parti de l'ordre druidique de Tassin la Demi Lune.

- Faisais ? s'étonna Jerec.

- Oui, mon ordre fut détruit par de redoutables démons, chez nous on les nommes les Truffes, je crois que vous les appelez différemment. Leur grand chef, qui se nomme Dacarse l'impitoyable, a toujours nourri de grandes rancoeurs contre nous. Se servant de la trahison de l'un des nôtres, il en profita pour nous attaquer par surprise d'une très fourbe manière. Tout mes compagnons furent tués sauf moi qui eut le loisir de l'occire avant la fin.

- C'est donc pour ceci que l'on vous nomme le Trufficide ? demanda Jerec.

- Oui c'est en effet exact.

- Et toi le palouf tu viens d'où ?

- Ah messire, je viens de l'ordre des paladins de la joyeuse lumière resplendissante de la vérité absolue, nous défendons le bien partout où se portent nos pas. Nous sommes d'ailleurs un ordre fort itinérant et apportons paix et bonheur où que nous allions.

- J'ai cru voir que t'avais une super lame d'ailleurs demanda Xocco.

- Oui elle m'a été donnée par mon maître qui n'en avait plus l'usage, il s'agit du très célèbre sabre lumière. Je vois à vos mines que vous ne connaissez pas l'histoire de cette arme fabuleuse ! Laissez moi vous la conter . Il était une fois dans une galaxie lointaine, très lointaine...


Et Jerec narra le fort long récit du Sabre-Lumière qui enchanta nos compagnons. Ils décidèrent ensuite de prendre quelques repos avant de se remettre en route.

Le lendemain, ils se levèrent frais et reposés. La sorcière tança vertement le nécromant car ses squelettes avaient décroché par inadvertance un des piquets de sa tente durant la nuit ce qui eut pour effet de faire choir cette dernière. Mais mis à part ce léger incident, ils convinrent de passer à l'exploration des mausolées.

Xocco entrouvrit la porte de fer gardant l'accès qui bougea dans un atroce bruit de fer rouillé et grinçant.

- Faudra mettre de l'huile commenta-t-il.

Il descendit comme à son habitude en premier suivit de près par Jerec, son sabre à la main qui illuminait le sombre couloir qui plongeait dans les ténèbres. Ils progressèrent quelques mètres dans le tombeau, s'apercevant que celui ci était beaucoup plus grand que son apparence le laissait supposer. Ils virent au loin de la lumière provenant d'une salle et décidèrent de s'en approcher, Jerec ayant déclaré que là où il y a de la lumière un grand bien règne. Ils arrivèrent dans une vaste salle au centre de laquelle un pentacle maléfique de feu se consumait, feu qui était bien évidemment la source de lumière.

- Oui, bien, bon, C'est l'exception qui confirme la règle déclara Jerec sous le regard plein de reproches de ses compagnons.

- On va devoir le traverser commenta Ycule.

- Pas de Problème dit alors Xocco qui sauta élégamment au dessus des flammes.

- Oui mais nous ? demanda Choupinette.

- Comme on dit de par chez moi , Help yourself ricana le barbare.

- Bien je vais demander à mon Golem de me porter, il devrait suffisamment tenir pour me faire passer les flammes, je le réinvoquerai après.

- Y'a de la place pour moi ? demanda Ycule.

- Ah non non, c'est seulement pour moi répondit Thanonosse.

- Et pour moi demanda ingénument choupinette ?

- Oui bien sûr répondit le nécromant.

- Mais ! tu avais dit ?... s'indigna Ycule.

- Oui ben maintenant c'est complet.

- Mais tu n'es qu'un effroyable pervers le vieux ! dit Ycule la bave aux lèvres.

- C'est pas de ma faute, c'est le viagra répondit Thanonosse, vautré sur choupinette.

- Je te conseille clairement de reprendre ta place nécromant dit Choupinette d'une voie glaciale.

- Hum bon bien voilà voilà fit Thanonosse gêné, en avant Bob ! ordonna-t-il au Golem.

- Ok pendant que le nécro se fait émasculer moi je vais rejoindre Xoc' annonça Muaziz.


Et cette dernière se téléporta de l'autre coté de la barrière de flamme. Zaléatoire invoqua sa Valkyrie pour la porter de l'autre coté et Ycule appela un ours pour faire de même. Seul restait Jerec.

- Heu dites les gars se plaigna-t-il.

- Allez monte palouf ordonna Ycule.

Hors donc nos héros parvinrent tous à passer les flammes pour se retrouver en face de nombreux squelettes qui semblaient garder une porte menant dans une salle où un coffre luisait surnaturellement. Xocco avait déjà entamé les négociations à coup d'épée dans les morts-vivants et continuait son oeuvre de destruction aidé de Muaziz et de Thanonosse. Ycule remarqua que l'un d'entre eux restait étrangement à l'écart, son regard vide alors se fixa sur le druide. Ce dernier pris alors sa terrible forme de loup et se rua vers son adversaire toutes griffes dehors. Cependant ses premiers coups n'eurent pas le succès escompté, le mort-vivant les encaissait tous sans coup férir. Ycule commença à douter, Jerec se rua à l'aide de son compagnon mais sa redoutable lame n'eut guère plus d'effet. Le squelette avait un vilain rictus et malgré le fait que ses mouvements soient désordonnés, ses coups portaient, occasionnant de vives douleurs au druide et au paladin. Constatant qu'ils ne parvenaient à rien ils reculèrent mais le mort-vivant les suivait, arborant son air goguenard quand soudain une voie retentit.

- Poussez vous les huîtres c'est un immune physique, j'me'l'fait cria Muaziz.

Jerec et Ycule reculèrent, laissant le champ libre à la petit sorcière qui se plaça devant le squelette. Le fluide magique parcourait ses veines, son corps entier fut saisi de tremblement, la foudre coulait en elle tel le sang, elle déclencha ses sortilèges à une vitesse incroyable, des vagues d'énergie électrique déferlèrent sur le mort-vivant lui brisant les os, carbonisant ses restes de chairs putréfiées. Lorsque ce dernier n'était plus qu'un amas d'os agonisant, elle s'approcha de lui et lui dit.

- Alors, Tu te demandes si j'ai tiré cinq nova ou six nova ? A ton avis ? Hein ? Bâtard . Go ahead, punk, make my day.

Et sur cette forte déclaration elle déclencha la dernière nova qui eut raison du mort-vivant, dissipant son âme torturée dans l'éther. Xocco et les autres avaient fini le reste des revenants et s'approchaient de la salle au trésor. Sous la surveillance de ses compagnons, Choupinette ouvrit le coffre et tous examinèrent l'intérieur. Seulement deux objets retinrent leur attention, une paire de gant en cotte de maille d'une facture différente de ceux du commerce parcouru de runes mystiques et ténébreuses et une orbe visiblement magique et de forte puissance aux dires de Muaziz. Cette dernière identifia l'orbe comme étant "l'Occulus", et déclara qu'étant sorcière elle lui revenait de droit ce en quoi personne ne contesta. Thanonosse, après examen des gants, dit que ceux-ci avaient probablement, dans le passé, appartenu au célèbre Trang-Oul, un nécromant de grande renommée. Tout le monde fut d'accord pour laisser le douteux artefact dans les mains du nécromant visiblement réjouit de sa découverte. Xocco alla vers la sorcière et lui flanqua une grande claqua amical dans le dos en lui demandant ce que faisait son bout de bois. Il eut la surprise de la voir disparaître sous ses yeux pour la voir réapparaître au milieu des flammes.

- OUUUAAAAAAIIIILLLE fit Muaziz.

- Mais c'est quoi l'embrouille s'étonna Xocco.

Muaziz sortit vite des flammes en se téléportant, une partie de sa robe en feu. Elle se roula à terre pour éteindre le début d'incendie de sa personne.

- Elle perd nettement de sa prestance dans cette position persifla le nécromant.

- Mais quelle est donc la diablerie qui te fit apparaître au milieu des flammes ensorceleuse ? demanda Jerec ignorant les mesquineries de Thanonosse.

- C'est l'orbe articula t'elle difficilement, elle peut me téléporter en cas de choc trop grand.

- Oups s'excusa le barbare.

- Tu pouvais pas savoir dit alors Jerec.

- Ouais ben maintenant vous faites gaffe se plaignit la sorcière.

- Je pense pas qu'il soit utile de rester en cet endroit déclara Ycule à qui la forêt manquait.

- Oui en effet retournons au camp des Rogues dit alors Jerec.

- Je voudrais pas dire mais on a un autre mausolée à faire fit remarquer Xocco.

Et donc sur la demande du barbare, le groupe se dirigea vers la sortie puis vers l'autre mausolée qui se révéla être la copie conforme du premier. Les quelques mort-vivants qui y traînaient ne firent pas montre d'une grande résistance et furent occis fort rapidement. Cependant, le tombeau ne recelait aucun trésor propice à susciter de l'intérêt chez les aventuriers qui rentrèrent au camp des Rogues via un parchemin de Muaziz, cette dernière commençait à en avoir l'habitude désormais.

Le groupe se présenta devant Kashia, qui fut fort surprise de les revoir.

- J'ai peine à croire que vous ayez tué Blood Raven déclara t'elle, mais vous avez gagné ma confiance ainsi que celle des Rogues. Vous pourrez compter sur notre aide lorsque vous le voudrez.

- C'est cool ma poule déclara Xocco en souriant de toutes ses dents.

- J'ai vraiment peine à le croire maugréa Kashia en repartant vers sa tente.

- Je crois que t'as un ticket plaisanta Ycule.

- Tu crois ? hé hé hé, ce soir je vais faire jouer popol !

- Euh non je plaisantais Xocco reprit Ycule.

- Oui je confirme déclara Zaléatoire. Tu as plus de chance de voir Diablo danser en tutu rose que de te faire Kashia...

- Et si nous prenions un peu de repos mes amis ? demanda Jerec.

Une fois de plus la proposition fut majoritairement acceptée et ils dirigèrent tous leurs pas vers l'auberge.
Xocco venait de se réveiller avec une migraine des plus fortes. Il avait l'impression que les hordes démoniaques toutes entières prenaient un malin plaisir à piétiner sa pauvre tête. Il se souvenait vaguement de la soirée, très enjouée. Des bribes d'images revenaient à son esprit, mais ces dernières semblaient fort confuses du fait du fort taux d 'alcool encore présent dans son organisme. Il se leva péniblement de sa couche et passa ses vêtements pour sortir de la tente (il n'était pas sûr que sortit nu dans le camps des rogues étaient une bonne idée). Il se dirigea vaseux vers un abreuvoir et y plongea la tête au grand dam de l'équidé qui l'observait d'un regard consterné. Quand il leva la tête, il vit choupinette que le regardait d'un air affligé.

- Lendemain de fête, mal à la tête dit-elle.

- Tu l'as dit approuva le barbare. Mais tu as l'air en forme toi ?

- Je n'ai pas bu moi, aussi.

- Ah oui c'est vrai, vous savez vraiment pas vivre vous autres, assassins.

- Si on veut, Akara nous a mandé dans sa tente, ce serait bien si on y allait.

- Ca roule, je me fais une beauté et j'arrive plaisanta-t-il.

Xocco fit une sommaire toilette et se prépara, enfilant son armure et passant son immense épée dans son dos. Il se dirigea vers la tente d'Akara et s'y glissa. Tout le monde était déjà réuni, il semblait être le dernier.

- Bien, tout le monde est là remarqua Akara, nous allons pouvoir commencer. Nous avons à faire à un démon aussi rusé que puissant, je n'arrive pas clairement à discerner ses desseins et nous aurions grandement besoin des conseils avisés de Deckard Cain.

- Qui donc ? questionna le paladin.

- Deckard Cain est le dernier des Horadrim, il a une grande connaissance des démons pour les avoir combattu au sein de son ordre dans son jeune temps. Grande est sa sagesse et précieuse sera son aide je pense.

- Et où peut-on trouver cet érudit ma dame ? demanda Jerec.

- En fait, les dernières nouvelles que nous avons eut de lui remonte au massacre de Tristram. Il se peut qu'il soit encore là-bas répondit Akara.

- Massacre de Tristram ? questionna Thanonosse.

- Oui, la ville de Tristram a été dévastée par une force inconnue et néanmoins d'une prodigieuse puissance informa Zaléatoire.

- Tristram, n'est ce pas la ville proche des événements récent avec ce démon majeur ? Comment s'appelle-t-il déjà ? Diablo ? questionna Jerec.

- Oui, vous êtes dans le vrai paladin, répondit Akara. Diablo fut stoppé non loin de Tristram récemment. J'ai les plus grandes craintes pour la survie de Cain, il vous faut le trouver et le ramener s'il est encore vivant. Mais j'ai bien peur que si Deckard a trouvé la mort nous n'ayons peu d'espoir dans le conflit à venir.

- Bien madame, nous vous le ramènerons, mais le trajet jusqu'à Tristram sera long, il n'est pas aisé d'atteindre cette ville.

- En fait, ami paladin, il y a peut être un moyen plus simple d'aller à Tristram, mais il faudrait pour cela que vous me rapportiez un parchemin qui se trouve dans l'arbre d'Ignifuss, dans le bois obscur.

- Encore un endroit qui respire la joie de vivre, plaisanta Muaziz.

- Ce parchemin me permettrait de vous indiquer comment activer le stonhenge dans le champ de pierre, on dit qu'il permet d'accéder à Tristram. Vous devez tout d'abord vous rendre dans le champ de pierre via les plaines gelées, de là vous emprunterez une sombre caverne souterraine qui vous mènera dans le bois obscur. Soyez prudents, mes amis ! Nous ne savons pas du tout quels atrocités démoniaques vous attendent dans ces terres désolées.

- Il en sera fait selon votre volonté, Dame Akara, conclut alors Jerec.

- C'est parfait je vous souhait bonne route. Ah oui, si vous pouviez réveiller votre ami barbare et lui expliquer votre prochaine mission.

Jerec réveilla Xocco, et ils sortirent. Muaziz leur expliqua dans ses termes qu'ils n'étaient pas obligé de retraverser la lande sanglante et qu'ils allaient directement emprunter le Réseau Aérodynamique de Téléporteurs Planétaire plus communément appelé WP dans certaines régions du septentrion.

Nos amis marchèrent plusieurs heures dans les plaines gelées, passant de vie à trépas tous les démons qui eurent la mauvaise idée de se mettre en travers de leur route, lorsqu'ils parvinrent dans une vaste étendue d'herbe drue dans laquelle se dressait sporadiquement quelques excroissances rocheuses. Ils virent vers le coté nord une grande falaise à l'aspect aussi redoutable qu'infranchissable. Jerec proposa de longer ladite falaise et de trouver au sein de celle-ci un passage caverneux comme le leur avait indiqué Akara. Ce ne fut que trois heures plus tard dans la soirée qu'il trouvèrent enfin le passage. A vrai dire il ne payait pas de mine, à moitié caché par un des rares buissons de la plaine rocheuse, ils faillirent même passer à coté sans le remarquer. Le barbare se pencha vers la cavité obscure.

- Et c'est parti, Couloir-Monstres-Trésor. Déclama-t-il.

Puis il s'engagea dans les ténèbres d'un pas décidé. Comme précédemment, le barbare luisait suffisamment dans l'ombre pour qu'il puisse discerner les contours de la caverne. Jerec le suivit et tira sa lame qui illumina d'un coup toute la salle ainsi que les visages surpris de trois squelettes qui se tenaient en embuscade dans les ténèbres complices. Ceux-ci, fort pris de court, n'eurent pas le loisir de se plaindre d'avantage de leur déconvenue tant la réaction du barbare fut forte. Il beugla comme un possédé et massacra en deux coups d'épée les trois imprudents mort-vivants. Le reste du groupe entra, et, une fois n'est pas coutume, l'exploration commença.

La caverne ne recelait pas énormément de dangers en soi finalement et les quelques monstres errants qu'ils croisèrent ne résistèrent que par principe pour faire plaisir aux instances supérieurs qui les avaient placé là afin de garder bêtement de rachitiques trésors. Xocco, ouvrant la marche, remarqua le premier le petit couloir qui semblait s'enfoncer encore plus profondément dans la terre. Il indiqua le passage du menton au paladin.

- Je ne pense que cela soit notre chemin ami, répondit le paladin.

- Ouais, mais en dessous il y a peut être un trésor ! rétorqua le barbare

- Certes, mais sûrement des dangers et d'autres monstres hideux, hors nous devons faire vite pour sauver Cain ! répondit Jerec.

- Oui, enfin, si c'est les mêmes que ceux du rez-de-chaussée, je pense pas que nous ayons grand mal à les vaincre dit Muaziz.

- Mais il n'y a peut être pas de trésors, tenta Jerec.

- Ah non, ami paladin, ceci est une obligation, dans toutes les aventures le coffre au trésor est toujours au sous sol, informa doctement Thanonosse.

- Et bien soit, allons pourfendre du démon souterrain.

Et ils s'enfoncèrent dans l'étroit couloir qui descendait en pente douce. Ils parvinrent dans une vaste salle illuminée par quelques torches et occupée par un nombre impressionnant de démons en tout genre et de morts-vivants de toutes sortes.

- Combat ! Hurla le barbare qui se lança dans la mêlée.

La bataille faisait rage, les traits meurtriers de Zaléatoire pourfendait les félons, les danses martiales du barbare ravageaient leur rang et les sortilèges mortifères de la sorcière pulvérisaient des hordes sans cesse grandissante de mort-vivants. Malgré le nombre énorme des démons, la bataille était inégale car on arrête pas une horde d'aventuriers aussi proches d'un trésor. Ils le sentent, c'est un sixième, voir un septième sens, les aventuriers ressentent l'or et les objets de haute puissance, c'est comme ça, on y peut rien, ils sont attirés comme des insectes par la lumière. Hors donc, membre de démon et os de squelettes volaient dans la pièce sous les coups répétés des héros lorsque sortit au détour de la caverne une rogue démoniaque armée d'un arc qui toisa les aventuriers.

- Comment osez-vous violer mon sanctuaire ? Impudents ! Misérables !

- Et vous êtes ? demanda très civilement Jerec.

- Je suis La Mort Cendrée [FS] de la Crâne.

- [FS] ? demanda Muaziz ?

- C'est un bug de traduction informa la rogue démoniaque.

- Ah ok, bon allez on en finit avec elle rapidos, un trésor nous attend renchérit Muaziz.

La sorcière jeta négligemment plusieurs nova qui eurent rapidement raison de la rogue buggée. Nos héros se dirigèrent vers le coffre scintillant (que l'on trouve toujours derrière les monstres, souvenez-vous, Couloir, Monstres, Trésors). Choupinette l'ouvrit et son contenu se précipita hors du coffre pour se répandre à terre. Car il faut préciser une chose à propos du monde où évolue nos héros, dans ce monde tous les coffres, caches ou autres récipients de quelques nature que ce soit ont reçu une malédiction qui date des grandes guerres chroniques du troisième âge séculaire. Hors donc, durant ces abominables conflits, un puissant mage du nom de Gaâr Sih Morh lança une effroyable malédiction sur le royaume de Pissenlit, royaume surtout connu pour être le principal (et le seul) constructeur de coffre, caches et autres endroits servant à cacher un trésor. Ce sort néfaste consistait à faire bondir du coffre tout son contenu dès son ouverture. Hors, au cours du temps la malédiction ne fut pas levée et jamais personne ne put la conjurer. Donc, même actuellement, et régulièrement, le contenu de tout contenant saute joyeusement de ce dernier en se répandant sur le sol à coté ce qui occasionna pas mal d'accident (notamment dans le cadre des râteliers d'armes). Cette précision apportée, retournons donc à nos amis et leurs mines déconfites constatant le contenu épars du coffre.

- Mais c'est tout pourri s'indigna Xocco, résumant l'avis général.

- Je l'avais bien dit, répondit Jerec.

- Ouais, ben on pouvait toujours espérer.

Le groupe remonta dans le boyau principal de la caverne au dessus, et se mit en quête de la sortie qu'ils trouvèrent rapidement. Ils atteignirent la surface et virent qu'ils se trouvaient dans un bois, dont les arbres tourmentés obscurcissait le ciel qui de toute manière ne pouvait pas, au regard de l'horaire tardive, énormément illuminer le bois.

- Ce doit être le bois obscur dont nous parlait Akara énonça Jérec.

- Bien nous devons donc trouver l'arbre d'Ignifuss, mais comment allons nous le reconnaître dans cette immense forêt ? demanda Choupinette, qui se sentait pas à l'aise en pleine nature.

- Je pense pouvoir détecter ses pulsations magique, informa Muaziz.

- Oui, et de plus ce sera celui avec les méchants démons devant qui sont là rien que pour nous empêcher de prendre le parchemin, les vilains tout plein, plaisanta Xocco d'un air goguenard.

Le groupe traversa le plus silencieusement possible la forêt (c'est à dire avec le bruit que ferait un orchestre de deux cents choristes qui entonneraient Higway to Hell à tue-tête, et oui c'est bruyant un barbare). Choupinette progressait un peu à l'écart de ses bruyants compagnons espérant surprendre ses ennemis. Croyant entendre un bruit proche elle se baissa puis s'allongea et progressa en silence, se mouvant comme un serpent elle agrippa une racine. Une racine fort étrange se dit-elle car cette dernière était poilue et dégageait une nauséabonde odeur. Elle releva la tète et vit qu'elle tenait la patte d'un colosse de poil d'à peu près deux mètres soixante dix qui, malgré son absence d'yeux, semblait la fixer. Elle adressa son sourire le plus charmant ce qui n'émeut d'aucune manière la créature qui l'attrapa et la jeta négligemment vers le groupe bruyant. Ce fut Thanonosse qui remarqua le premier l'assassin momentanément volante. Il se dit alors "Balaise ce pouvoir", pensée qui se modifia quand il vit l'atterrissage totalement incontrôlé de Choupinette dans un arbre. Cette dernière glissa le long du tronc et s'effondra mollement à son pied, totalement assommée.

- Tiens, elle s'entraîne ? demanda Xocco

- Des ennemis ! cria Jerec qui dégaina son sabre lumière.

Les monstres poilus apparurent alors, ainsi que celui qui avait transformé Choupinette en projectile improvisé, ce dernier d'ailleurs avait une teinte plus clair que les autres. Cinq des squelettes de Thanonosse se précipitèrent vers les monstres et furent promptement réduit en poussière par les colosses à la pilosité exubérante.

- Pas solide tes skeus, commenta la sorcière.

Ycule et Xocco engagèrent le combat contre le monstre à la robe plus claire alors que Jerec, Zaléatoire, Muaziz et les créatures restantes de Thanonosse tentait de bloquer ses laquais. Xocco bondit sur le monstre en un long hurlement et porta un coup dont la force aurait brisé une montagne de granit. Le monstre fut blessé et poussa un grognement de rage, néanmoins sa blessure ne semblait pas le moins du monde le gêner, tout juste saignait-il. D'un revers de patte il frappa le barbare d'un coup d'une puissance telle qu'il envoya voler le barbare vers un arbre. Mais ce dernier, plus résistant que Choupinette se releva, le regard mauvais, prêt à repartir à l'assaut. Ycule en profita pour se ruer vers le gargantuesque ennemi et le lacéra de ses griffes, la réaction du monstre fut sans appel et Ycule emprunta la même trajectoire que Xocco.

- Costaud le bestiau, commenta Xocco en buvant une potion rougeâtre.

- Oui plutôt confirma Ycule, qui faisait de même.

Les laquais n'était pas en reste, beaucoup de morts-vivants invoqués par Thanonosse trouvèrent une seconde mort, mais avec les efforts conjugué des mages squelettes des mortels sorts de Muaziz, des innombrables traits de Zaléatoire et de la fanatique ferveur de Jerec, ils parvinrent à les occire pour constater qu'il ne restait plus que le monstre qui occupait Xocco et Ycule depuis le début du combat. Ces derniers étaient blessés en de multiples endroits ainsi que le monstre qui (tout de même) faiblissait. Mais le combat était loin d'être gagné. Jerec se rua au secours de ses amis en énonçant une longue tirade sur les forces du bien qui détruisent les forces du mal. Sentence qui lui valut une gigantesque baffe qui l'envoya rejoindre Choupinette au pays des songes. Muaziz lança sont terrible sortilège foudroyant qui fit roussir les poils de la bête. Cette dernière, folle de rage, attrapa la sorcière par le cou et la lança sur Ycule qui l'esquiva parfaitement laissant Muaziz s'assommer sur Zaléatoire qui était en retrait et copia l'attitude de Muaziz en s'effondrant.

Thanonosse envoya le reste de ses troupes contre le monstre et récupéra des os et des morceaux de mort-vivants volants en guise de réponse. Indigné, Thanonosse maudit le colosse et se cacha derrière un arbre. Une petite flamme rouge apparut au dessus de la tète du monstre, ce qui le surprit et le déconcentra une seconde. Cette erreur lui fut fatale, Xocco voyant la brèche lui assena un formidable coup d'épée à la tête alors qu'Ycule plongea ses deux pattes griffues au plus profond de son abdomen pour les écarter ensuite dans un mouvement d'éviscération. Les deux attaques dont l'effet fut amplifié par la malédiction furent spectaculaires, le monstre eut la tête fendue en feux dont une moitié s'accrochait encore au cou en pendant, alors que de son abdomen, les tripes et les viscères s'échappaient à grand flux. Le colosse poilu s'effondra dans une marre de sang et de liquides corporelles dans un gargouillis peu ragoûtant. Le barbare poussa un long hurlement de victoire, l'épée levée, dans une posture de redoutable guerrier. Thanonosse contemplait le spectacle avec de grands yeux ronds tant celui-ci semblait surréaliste, il n'avait jamais vu Xocco dans un tel état. Ycule, plus lucide, se dirigea vers les membres inconscients de la coterie pour les réveiller.

Plusieurs minutes après le titanesque combat, alors que nos héros se remettaient à peine de leurs blessures, ceux-ci se dirigèrent alors vers la clairière d'où venait les monstres. Au milieu de celle-ci se dressait un vénérable arbre qui pulsait de magie brut et luisait dans la nuit noire. Il n'y avait pas besoin d'avoir fait de longues études dans les arts magiques pour deviner que ce dernier était l'arbre d'Ignifuss.

Ce fut Choupinette qui trouva le parchemin, lequel gisait caché entre deux racines et qui, à l'approche de l'assassin, bondit de son emplacement pour retomber par terre comme le veut la coutume dont nous parlions précédemment.

Muaziz le ramassa et tenta de le décrypter, elle fronça les sourcils, envoya plusieurs sort de traduction, d'identification et une orbe de glace sur porc-épic qui passait par là mais ne fut pas en mesure de traduire les mystérieuses runes qui ornaient le parchemin.

- C'est du chaud bouillant ça conclue-t-elle, il faut l'emmener à Akara, elle pourra sûrement le traduire.

- Tu n'es donc pas toute puissante persifla le nécromancien.

- Suffisamment pour te mettre la pâté répondit Muaziz le regard mauvais.

Après cet échange qui manqua franchement de courtoisie, Muaziz ouvrit un portail pour rentrer au camp. Ils confièrent le parchemin à Akara qui leur affirma être capable de traduire les runes. Ils décidèrent de prendre du repos mais très étrangement personne n'alla à l'auberge et tout le monde préféra s'effondrer dans sa couche, même Xocco.
Akara envoya ses rogues réveiller les aventuriers le lendemain matin, point trop tôt tant leur épuisement était grand. Mais c'est une équipe fraîche et reposée qui s'engagea dans sa tente.

- Mes amis, j'ai réussi à traduire les runes du parchemin d'Ignifuss commença Akara.

- Et que disent elles, noble dame ? demanda Jerec.

- Elles m'ont révélé le secret de fonctionnement du stonhenge du champ de pierre qui vous permettrait d'aller à Tristram directement. Il vous faut simplement entrer les codes runiques dans le bon sens en touchant les pierres dans cet ordre et cet ordre seulement.

- Ce n'est pas dur, même le barbare comprendrait, persifla Choupinette.

- Tu veux une baffe ? répondit Xocco l'air mauvais.

- Du calme mes amis, dit alors le paladin. Madame nous allons partir sur l'heure pour sauver Cain.

- Et c'est reparti conclut Ycule.

Comme précédemment, nos héros empruntèrent le portail nommé "WP" pour rejoindre le champ de pierre plus facilement. Ils y parvinrent et constatèrent que le paysage avait guère changé depuis la dernière fois. La même falaise bordait l'immensité rocailleuse et l'on pouvait voir ça et là des rochers de différentes tailles posés dans la plaine sans ordre particulier. Nos héros n'avaient pas réellement exploré cette région, ce qui les obligea à combattre les nombreux démons itinérants qui n'ont rien d'autre à faire que se balader sans but dans cette région oublié des hommes et de dieu. Ils remarquèrent tout de même que la proportion de petits démons de teinte rouge vif ou bleu était relativement élevé. Jerec avait déjà de par le passé affronté telle engeance, il savait qu'ils ne représentaient pas un grand danger et ne faisait que piailler ce petit cri : "Rakanishu".

Au bout de trois heures de marche et de combat, le groupe approcha d'une formation rocheuse trop régulière pour être naturelle.

- Le Stonehenge probablement commenta Muaziz.

- Ouaip mais on est pas seul continua Xocco.

En effet plusieurs démon du même acabit gardait la formation rocheuse, l'un d'eux les aperçut et hurla "Rakanishu".

- Ouais ça va, je suis pas sourd répondit l'intéressé.

Le groupe de démon piaillard s'approcha des aventuriers. Xocco, Ycule et Jerec se portèrent à leur rencontre alors que Choupinette tentait de les contourner pour les prendre à revers. Thanonosse lança sa horde mortes-vivantes en première ligne avant le barbare, le druide et le paladin afin de tester la force des ennemis. Zaléatoire et Muaziz cote à cote préparèrent leurs attaques à distance. Les morts-vivants engagèrent le combat contre les laquais de Rakanishu, mais l'enfer se déchaîna lorsque Zaléatoire dans un excès de zèle bombarda Rakanishu de traits mortifères. A ce moment de gigantesques éclairs se précipitèrent hors du corps de Rakanishu. Toute l'armée de créatures du nécromant partit en fumée. Xocco et Ycul furent violemment projetés et blessés de toutes parts, ils s'effondrèrent dans l'inconscience. Jerec eut le temps de se réfugier derrière un menhir avec Thanonosse. Choupinette bondit sur Muaziz et elles se précipitèrent toutes les deux à l'abri. Seule restait Zaléatoire qui avait arrêté son tir constatant les dégâts, sa valkyrie venait de succomber et elle-même ne devait sa survie qu'à ses incroyables réflexes.

- Bon sang ! C'est quoi ça ? hurla Zaléatoire

- On appelle ça un Mleb je crois répondit Muaziz écrasée sous Choupinette.

- Mais on peut pas le vaincre ! s'inquiéta l'archère.

- Je peux puiser dans les forces vives de mon dieu pour nous aider à résister à cette démoniaque foudre, ce sera notre salut déclara Jerec.

- Ca peut nous aider, paladin, mais maintenant qu'Ycule et Xocco sont hors combat, qui va foncer dans le tas ? demanda choupinette.

- Vaut mieux pas s'en approcher confirma Muaziz, quelqu'un a un plan ?

- J'ai peut être une idée dit alors Zaléatoire.

- Si elle est aussi bonne que la dernière persifla Choupinette.

- Non, je peux m'arranger pour immobiliser dans la glace le monstre durant un très court instant. Après vous pourrez approcher et violemment l'occire. Tenez vous prêt !

Zalétoire risqua un oeil au dehors de sa cachette pour constater que les monstres faisaient les poches d'Ycule et Xocco, encore inconscient. Elle bondit hors de sa planque et fit un roulé boulé pour se retrouver en position de tir, l'arc tendu. Le temps se figea pour l'archère et sa proie, son oeil était dans le prolongement de son trait, et fixait sa cible un peu surprise. Un vol de colombe passa au ralenti derrière Zaléatoire, une lueur brilla soudainement dans sa pupille, elle décocha son trait. Ce dernier fila vif comme l'éclair, laissant une trace bleu dans l'air, il décrivait une trajectoire parfaite et il se fiche pile entre les deux yeux du démon nommé Rakanishu.

- Headshot, cria Zaléatoire fière d'elle.

Jerec et Choupinette se ruèrent hors de leur cachette, Thanonosse en profita pour maudire l'immobile démon, il pouvait lire dans son regard figé comme une lueur d'appréhension. Choupinette arriva en premier sur le monstre et fit un rapide mouvement de ses griffes de métal qui s'enfoncèrent de multiple fois dans le corps du démon refroidit. Jerec brandit sa lame au dessus de lui et décrivit un mouvement circulaire qui trancha net la tête du démon et ses prétentions, Jerec crut entendre un "Pas la tête !" assourdi provenant du démon mais il n'en fut pas sûr. Ainsi périt Rakanishu, ses sbires prirent la fuite estimant que leur survie était préférable à leur trépas.

Jerec alla réveiller Xocco et Ycule qui se remettait doucement de leurs blessures en buvant coup sur coup plusieurs potions de teintes rougeâtre.

- Mais on m'a tiré ma thune ! s'indigna Xocco.

Jerec expliqua le larcin au barbare dont l'humeur venait de passer en mode frénésie meurtrière. Choupinette appela ses amis.

- Venez voir ce que j'ai trouvé sur lui !

- Quoi donc ? demanda Thanonosse.

- Un parchemin et ses petits paquets.

Thanonosse prit le parchemin et Choupinette entreprit d'ouvrir un des paquets.

- Mais c'est quoi ça ? on dirait des crêpes ? s'étonna Choupinette.

- Et moi j'ai un parchemin qui indique comment faire des crêpes "Rakanishu" ! répondit le nécromancien.

Ils se regardèrent l'un l'autre et décidèrent d'un commun accord de laisser ces objets là où ils étaient, vu le peu d'intérêt qu'ils suscitaient.

Muaziz regarda les pierres du Stonehenge, elles se dressaient vers le ciel, disposées en cercle et semblaient peu se départir du règne minérale. Muaziz affirma que ces pierres étaient magiques et recelaient une grande puissance. Elle prit alors le parchemin d'Ignifuss traduit par Akara et commença à lire les instructions.

- Oui, somme toute, c'est fort simple, il suffit d'appuyer à un endroit précis des pierres et dans l'ordre de préférence.

- Que se passerait-il si l'on se trompait demanda Jerec.

- Je ne sais pas, vue les puissances mises en jeu, j'hésite entre la désintégration de l'univers et l'ouverture d'une porte sur les dimensions infernales dont surgirait tous les démons majeurs en même temps répondit avec lassitude Muaziz.

- Te trompes pas conseilla Xocco en apprêtant sa lame.

Muaziz se porta vers le premier rocher et commença à le tâter de ses mains pour trouver le déclencheur. Elle s'arrêta soudainement et poussa, une partie du rocher s'enfonça et une rune se mit à luire au sommet de celui-ci.

- Ok, aux autres maintenant.

Tout le monde sentait pour la première fois que le sorcière n'était pas particulièrement à l'aise, elle se dirigea vers les suivants et accompli le même rituel. Lorsqu'elle enclencha le dernier, le ciel s'obscurcit. De lourds nuages noir venaient juste d'apparaître, des éclairs courraient le long de leurs volutes. Les héros levèrent la tête, peu rassurés, et s'éloignèrent du stonehenge. Les éclairs se condensèrent au dessus des pierres et vinrent frapper de manière continue chacune d'elle dans un vacarme assourdissant.

- C'est la fin du monde ! On est tous foutu ! Muaziz s'est plantée ! La gourde ! paniqua Thanonosse.

- Du calme, ami nécromant, répondit Jerec qui n'était guère plus rassuré que Thanonosse.

Une aveuglante lumière déchira la pénombre et les éclairs se joignirent au milieu exact du cercle de pierre. Le lieu crépita d'énergie magique, les flux d'énergie tournoyèrent jusqu'à former un ovale fort familier. Un portail magique venait d'apparaître, mais à la différence de ceux que Muaziz utilisait, celui-ci était de couleur rouge sang.

- Ouaouh ! C'est pas de la magie de débutant ça s'émerveilla la sorcière.

- Euh on doit passer dedans ? demanda Choupinette peu rassurée.

- Normalement ça devrait mener à Tristram répondit l'ensorceleuse.

- Ou en enfer, compléta le nécromant suspicieux.

- Qui ne tente rien reste un lâche, continua Xocco.

Et ce dernier se précipita dans le portail suivit d'Ycule et Jerec. Les héros restant se regardèrent mutuellement et décidèrent de faire de même.

Ils se retrouvèrent tous à l'entrée d'une ville dévastée dont les derniers foyers d'incendie brûlaient encore. Des cadavres de toutes sortes jonchaient le sol, Thanonosse remarqua que même les vaches avaient été le fruit des perversités démoniaques, les pauvres bêtes gisaient, éventrées.

- Huh c'est l'enfer ici ! plaisanta Xocco.

- Hein ? s'inquiéta Thanonosse.

- Non c'est une manière de parler informa le barbare.

- On est bien à Tristram, dit le paladin d'une voie sombre.


Nos héros progressèrent dans les décombres, essayant d'ignorer la pestilentielle odeur de chair brûlée. Ils parvinrent à l'ancienne forge de Tristram, et virent une forme humaine. Elle leur tournait le dos mais ceci n'empêcha pas Jerec de la reconnaître.

- Griswold ? demanda alors le Paladin, la voie emplie d'espoir.

Le dénommé Griswold se retourna alors vers le paladin et ce dernier pu voir avec horreur ce qu'était devenu le forgeron de Tristram. Son visage était ravagé et n'avait plus rien d'humain, des lambeaux de chair putréfiée pendaient, laissant apparaître ça et là ses os jaunis. Ses yeux étaient sans vie et plusieurs parties de son anatomie avaient été remplacées par des organes démoniaque. Il se leva et commença à marcher vers les aventuriers d'un pas lent mais sûr. De toutes part surgirent alors des morts-vivants et des démons cornus à tête de bouc, ils se ruèrent tous vers les intrus qui se retrouvèrent encerclés.

- Griswold, non, murmura Jerec d'une voie blanche.

- Il a plus rien d'humain Jerec dit alors Thanonosse.

- Oui, tu as raison.

Jerec brandit alors son sabre lumière et se précipita sur le forgeron. Le combat fut sauvage et enragé. Les sortilèges de Muaziz et les traits de Zaléatoire retenaient à grand peine les assaillants. Bientôt la mêlée fut totale, on ne reconnaissait plus les humains des démons, les premiers luttant pour leur survie avec l'acharnement du désespoir. A chaque démon occis, Thanonosse le ressuscitait pour qu'il combatte ses précédents alliés et serve de tampon entre le barbare et le druide qui massacraient avec des cris de rage les félons infernaux. Seuls, un peu à l'écart du combat, Jerec et Griswold s'affrontaient. Le paladin tentait de retrouver dans les yeux du mort-vivant une quelconque trace d'humanité mais il n'y vit que les ténèbres. Jérec esquivait tant bien que mal les assauts du forgeron, et tenta plusieurs attaques qui n'eurent pas le succès escompté. Bien que sa lame eut moult fois mordu le cuir épais de Griswold, ce dernier avait une résistance surnaturelle et restait encore debout malgré la puissance des coups du paladin. Or, Jerec s'épuisait alors que le mort-vivant n'avait aucune lassitude dans ce combat qu'il accomplissait sans passion. Les autres aventuriers avaient réussi à fortement décroître le nombre de démons, ils étaient passés du pugilat à la bataille rangée, formant un front avec les assaillants et les séparant du duel de Jerec et de Griswold.

Jerec était épuisé, il paraît les coups de son ennemi de plus en plus faiblement, il sentait les bras glacés de la mort l'enserrer. "Je ne peux pas finir ainsi" se dit-il. Et tout son être se révolta, il se releva alors que le mort-vivant s'apprêtait à en finir avec lui. Griswold recula surpris et baissa sa garde, d'un fantastique mouvement Jerec lui coupa un bras. Le forgeron hurla de douleur, mais ce fut de courte durée car le paladin, tournoyant sur lui-même, brandit sa lumineuse lame et la planta jusqu'à mi longueur dans la tête du mort-vivant, la faisant exploser. Le corps inerte de Griswold tomba à genou, sembla rester en équilibre et s'effondra vers l'arrière mollement.

- Adieu Griswold dit Jerec, la tristesse dans sa voie, puisses-tu trouver le repos.

Le combat était fini, ses amis le regardaient silencieusement, respectant son affliction. Même Xocco ne fit aucune remarque, ils se regardèrent tous, une fois de plus ils avaient vaincu le mal.

Choupinette entendit une petite voie les héler.

- S'il vous plait, sortez moi de là ! dit la voie.

Ils regardèrent et virent dans une cage suspendue un vieillard en robe grise. Ce dernier ne semblait pas du tout démoniaque ou mort-vivant.

- Vous devez être Deckard Cain dit alors Muaziz

- Pas le temps pour les présentations répondit Xocco en tranchant la corde de la cage ce qui la fit choir.

Il ouvrit la porte et sortit le vieillard.

- Deckard Cain ! Fuyez immédiatement cria le barbare.

L'intéressé ne se le fit pas dire deux fois, il ouvrit rapidement un portail de transfert et disparu dans les bleu méandres d'énergie. Au loin, on entendait le piaillement d'une multitude de démons de toutes sortes qui se rapprochait.

- Faut se barrer ! Ordonna le barbare.

- Poussez-vous, j'ouvre un portail répliqua la sorcière.

Et elle joignit l'acte à la parole en ouvrant son portail que tous empruntèrent avec la plus grande célérité. Ce dernier se referma alors que les hordes démoniaques se déversaient sur le village en ruine.

Nos amis, s'étant précipité, arrivèrent quelque peu en désordre dans le camp des rogues. Ycule, reprenant sa forme humaine, se releva et vit Akara en grande conversation avec Cain. Lorsque tous se furent relevé, elle prit la parole.

- Mes amis, vous avez risqué votre vie pour sauver l'un des notres, sachez que je vous en serai éternellement reconnaissante.

Elle s'approcha d'eux et leur tendit à chacun un anneau.

- Un anneau pour les gouverner tous, et dans les ténèbres les lier... dit alors Xocco.

- Pourquoi tu dis ça ? demanda Ycule.

- Je sais pas, c'est une vieille histoire et ça m'a paru approprié.

- On est pas neuf, ni trois, ni sept dit alors le druide.

- Pas faux, oublie répondit le barbare avec un grand sourire.

Ils empochèrent leur récompense, Cain s'approcha d'eux.

- Mes amis, je vous suis reconnaissant de m'avoir sauvé d'une mort atroce à Tristram. Désormais, j'ai une dette envers vous. Sachez que je vous accompagnerais dans vos voyages où qu'ils puissent vous mener, et que j'identifierai gratuitement les trésors que vous pourriez glaner. Je pourrai ainsi vous faire bénéficier de la sagesse ancestral des Horadrims.

- Ah enfin une bonne nouvelle dit alors Muaziz.

- Pourquoi donc ? demanda Choupinette.

- Et bien les Horadrims, ce sont des magiciens super balaises alors vaux mieux les avoir de notre coté que contre nous, répondit la sorcière.

- Oui, hum, enfin je suis surtout un érudit dit Cain.

- Ouais, ouais, ouais, on dit ça mais en fait on balance des désintégrations cinq fois par jour hein ? enchaîna Muaziz en clignant de l'oeil à l'adresse de Cain.

- Mais si je vous dit que je suis un rat de bibliothèque !

- Plutôt gros pour un rat commenta Xocco.

- C'est une expression, répondit lassée Choupinette.

- Oui oui, je comprend Cain, en fait tu lances aucun sort, hé hé hé continua Muaziz puis chuchotant à Cain, en fait tu veux pas que ça se sache, t'inquiète je dirai rien.

- Mais ? s'indigna Cain.

- Hop, c'est bon c'est réglé dit alors la sorcière, on en parle plus, voilà voilà, on va boire un coup ? demanda-t-elle en se dirigeant vers la taverne.

- Je l'ai jamais vu comme ça s'étonna Xocco, mais si elle paye sa tournée...

Et le barbare suivi de l'amazone, du nécromant et du druide lui emboîtèrent le pas. Choupinette s'approcha du paladin qui était resté silencieux et regardait dans le vide.

- Ca ira ? lui demanda-t-elle.

- Je suppose que oui répondit-il d'une voie morne.

- Griswold, on aurait dit que tu le connaissais de son vivant ?

- Oui, on peut le dire.

- Tu ne veux pas en parler ?

- C'était mon frère.

Choupinette resta abasourdie par la révélation, le paladin s'éloigna d'elle doucement et partit vers la lande sanglante seul.

- Jerec ?

- Oui ?

- Ne fais pas de... elle ne pu finir sa phrase, ne trouvant pas ses mots.

- Ne t'inquiètes pas, j'ai juste besoin d'être un peu seul.

Choupinette le regarda s'éloigner et rejoignit les autres à la taverne, mais même les grosses plaisanteries de Xocco n'allaient probablement pas faire passer son humeur maussade.

Une pluie fine tombait sur la lande, le nuages couraient dans le ciel et une douce brise balayait les hautes herbes. Le paladin était là, il regardait le soleil percer au travers du ciel. Un rayon illumina son visage et il dit, d'une voie chargée d'émotions :

- Repose en paix mon frère.
Deux jours s'étaient écoulés depuis le retour de nos héros de Tristram et déjà l'inaction gagnait Xocco. Pour se détendre il partait se promener seul dans la lande sanglante pour étriper quelques démons mais il sentait en lui grandir l'envie d'un bon gros combat bien violent et de préférence sanglant. Il revenait donc d'une de ses grandes balades lorsqu'il aperçut Muaziz assise nonchalamment sur un des murets du camp, plongée dans un livre comme à son habitude.

- Salut Muaziz commença Xocco.

- Mmmh ? lut... répondit distraitement Muaziz

- T'as vu les autres ?

- Sont chez Akara, ils discutent.

Laissant la sorcière à sa lecture, Xocco se dirigea vers la tente qu'il commençait à bien connaître maintenant. Il entra et vit Jerec et Zaléatoire en grande conversation avec Akara.

- Bonjour noble barbare déclara Akara le sourire aux lèvres.

- Salut les aminches répliqua le barbare. Alors c'est quoi le problème.

- Nous avons décidé d'attaquer Andarielle et de libérer le monastère informa Zaléatoire à Xocco.

- Ouch, On s'y met pour de vrai quoi ! répliqua Xocco.

- Oui, nous allons repartir par le bois obscur mais nous devrons traverser une contrée peu connue et relativement dangereuse, le marais sombre dit l'archère.

- Marais sombre, Bois obscure, vous avez un gros problème pour nommer vos régions ici plaisanta Xocco.

Mais la boutade du barbare n'eut pas l'effet escompté et personne ne releva le trait d'esprit.

- Nous partirons demain annonça le paladin qui était resté muet durant tout l'entretien.

La compagnie prit congé et se rendit dans ses tentes afin de passer une dernière nuit au calme avant d'affronter une fois de plus les forces du mal. Ils se mirent en route aux aurores et traversèrent le bois obscur sans trop de peine. A mesure qu'ils avançaient la végétation changeait, ainsi les arbres noircit tordus de douleur du bois laissaient place à de plus petits arbustes putrides et odorants. Des étendues de boue noirâtre jonchaient ça et là le paysage, une brume visqueuse s'accrochait au sol semblant noyer le paysage dans un flou inquiétant. Bien qu'elle soit endurcit, la compagnie ne se sentait pas à l'aise, prise comme dans un cauchemar dont on ne se réveille pas.

- Bon on doit juste traverser le marais, pas la peine de s'attarder mes amis, suivons la route. Commenta Zaléatoire.

Il progressaient difficilement dans le bourbier lorsque Choupinette, qui avait une vue perçante, remarqua une énorme masse noirâtre dans la brume. Elle en avisa ses compagnons et tous firent route vers la forme. Ils remarquèrent en s'approchant que celle-ci était une tour en ruine mais d'assez grosse proportion.

- Sûrement les reliques du passé commenta Jerec

- Y'a peut être quelque chose à l'intérieur, tenta Xocco.

- Ha non ! Ca va pas recommencer ! s'indigna Jerec.

- Je connais cette tour informa Zaléatoire.

- Peux tu nous raconter son histoire questionna Ycule.

- En fait, en des temps reculés vivait ici une femme de haut lignage que tout le monde appelait madame la Comtesse. Cette dernière avait des moeurs totalement dépravées et fut plusieurs fois soupçonnée de coalition avec le malin, cependant à chaque fois rien ne fut tenté contre elle, on redoutait ses pouvoirs. Sa vie se passa dans un mélange de haine et de crainte, l'âge venant cette dernière sentant venir sa fin décida de retarder l'échéance en tentant un ultime sortilège qui lierait son âme avec celle d'un démon. Pour ce sortilège elle dû sacrifier cent vierges qu'elle enleva aux villages voisins. Horrifiés, les villageois se dirigèrent vers la tour sombre pour arrêter le massacre, cependant la comtesse avait prévu cette rébellion et avait levé quelques hordes de démons pour ralentir les villageois. Ceci lui permit de réaliser son sortilège du moins le pense-t-on car au plus fort de la bataille qui se déroulait au pied de sa tour on vit une gigantesque explosion qui ébranla cette dernière. La tour s'effondra et plus personne n'entendit plus jamais parler de la comtesse.

- Oui c'est bien ce que je pensais, ça nous concerne en rien ajouta Muaziz.

- A vrai dire je dois réviser mon jugement, on ne sait pas si le mal est endigué rétorqua Jerec.

- Je me dois aussi de rajouter que la comtesse possédait un énorme trésor informa Zaléatoire.

- Ben fallait commencer par la ! Allez on y va les aminches répondit Xocco soudainement fort motivé.

Malgré ceci, nos amis se heurtèrent au problème qu'il n'existait point de passage apparent pour descendre dans les profondeurs de la tour. Au bout de plusieurs heures de recherche, Choupinette constata qu'un éboulement récent avait dévoilé une sorte de passage minuscule. Elle demanda à Xocco d'élargir le passage, et ce dernier commença à pulvériser les rochers et entailler les parois afin qu'un être humain puisse s'y glisser. Malheureusement le barbare n'est pas un spécialiste ni en architecture ni en géologie, et ses puissants coups de butoirs firent céder la roche soudainement, emportant un Xocco au regard incrédule dans les profondeurs. On entendit un grand bruit et gros juron à la mode d'Harrogath.

- Tout va bien ami ? questionna inquiet Jerec.

- Ouais ouais, me suis amorti sur des déchets en bas maugréa Xocco.

- On va te faire descendre une corde pour te remonter l'informa Ycule.

- En fait vous devriez plutôt me rejoindre, je crois que dans ma chute j'ai découvert l'entrée de la tour.

Fort de cette information, la compagnie descendit dans le trou, rejoignant le barbare qui indiqua de la pointe de son épée un couloir qui s'enfonçait dans les ténèbres. Ils s'engagèrent, constatant que les couloirs avaient probablement été taillé par un architecte de goût si ce n'est les ornements blasphématoire qui le décoraient. A intervalle régulière, ils remarquèrent des bénitiers couvert de sang séché, des ossements jonchaient le sol.

- Quelques choses de terrible s'est produit ici commenta Jerec.

- T'es vachement perspicace le palouf ! plaisanta Muaziz.

Mais personne n'avait l'esprit à l'humour décapant de la sorcière. Après quelques mètres de marche ils parvinrent à un escalier qui descendait encore plus profond sous la terre.

- Si ça continue on va pas tarder à voir un gros monsieur tout rouge avec des cornes, continua Muaziz.

- La ferme lui ordonna Xocco.

- Hey t'as un blème le gros tas de muscles ? Allez viens te battre si t'en as dans le caleçon ! s'énerva la sorcière.

Xocco brandit son épée monstrueuse et d'un mouvement vif, la pointa vers la sorcière avec une force qui aurait pu embrocher deux ou trois balrog d'affilé. La lame frôla la tète de l'ensorceleuse pour se ficher dans quelques choses derrière elle qui émit un gémissement étouffé et très spectrale.

- Bordel des fantômes dit Xocco.

- Hiiiiiii répondit la sorcière qui fit un roulé boulé pour se mettre derrière le grand barbare.

Les spectres vaporeux sortirent du mur, ils étaient une petite dizaine et d'une teinte blanc laiteuse. Leur visage déformé par des siècles de rancoeur et de haine refoulé semblaient d'une certaine manière triste.

- Ce sont sûrement les esprits des vierges sacrifiées, commenta Thanonosse.

- Merci prof, mais on fait comment pour leur accorder le repos éternel ? questionna Xocco.

- Il me semble que les armes physiques sont inutiles, les sortilèges seront plus efficaces, cependant méfiez-vous ces immondes créatures absorbent votre énergie répondit le nécromant.

- Ok on va les massacrer rapidement alors dit Xocco.

Cependant le barbare avait beau porter ses coups puissants sur les esprits, rien n'y faisait, seule Muaziz enregistrait quelques succès avec ses sorts. S'apercevant de ceci, les spectres commencèrent à tourner leur attention vers la seule personne capable de leur causer du tort. L'imprudente sorcière se fit surprendre et commença à blêmir, son visage devint plus blanc que le marbre, elle s'immobilisa et tomba dans le coma sur le sol. Jerec se précipita et au passage emporta le corps de la sorcière hors du combat, Thanonoss fit marcher ses légions vers les spectres afin de gagner du temps. Voyant la tournure des évènements Xocco sentit son sang de barbare bouillir, Ycule à coté qui se contentait de parer les coups ne vit pas le changement dans le regard de son compagnon. De la bave coulait des lèvres du barbare, sa main blanchit autour de la garde de son épée tant il la serrait fort. Ycule raconta plus tard qu'il crut entendre « On va pas s'laisser empapaouter par de la vapeur ! Xocco hurla un énorme juron et beugla : « Berseeeeeerk . Puis il se précipita sus à l'ennemi en négligeant sa propre sécurité. Les Fantômes déchirèrent ses chairs mais il ne semblait rien sentir, son épée s'abattît sur les spectres dont l'essence éthérée se dissipait à chaque coup dans un hurlement de douleur et d'agonie qui glaça le sang de nos compagnons. Le Barbare continua son oeuvre de destruction, ivre de rage, allant jusqu'à poursuivre le dernier qui tentait de s'enfuir et le perforant dans un cri de victoire qui fit trembler les murs du souterrain. Il était couvert de sang, ses yeux étaient comme fou, et une ridicule étoile blanche semblait tournoyer au dessus de sa tête. Muaziz avait repris des forces durant ce temps là, et Xocco se calma légèrement. Ycule lui demanda la provenance de la petite lumière au dessus de lui. Xocco l'informa que lorsqu'un des gens de son peuple rentre dans une rage sanguinaire, cette petite lumière servait à informer les autres de ne pas rester à coté s'ils ne voulaient pas se prendre un coup perdu.

Nos amis se remirent de leurs émotions et continuèrent leur exploration, ils trouvèrent encore de nombreux escaliers qui les amenaient encore plus profondément dans les entrailles de la terre. Ils finirent par arriver dans un grand caveau de belles proportions. Des colonnes bordaient son extérieur et camouflait presque les quatre alcôves qui devaient mener dans d'autres salles. Au fond du caveau se trouvait une gigantesque vasque de liquide rouge, du sang à n'en pas douter.

- Je me demande quelle magie impure démoniaque et blasphématoire peut encore entretenir ce sang pour qu'il reste frais s'étonna Jerec.

- Sûrement celle de la comtesse, ami paladin répondit Thanonosse.

Comme la salle principale ne présentait que peu d'intérêt, ils se dirigèrent vers la première des alcôves qui débouchaient sur une salle plus modeste mais nettement plus attrayante. En effet dans cette dernière brillait d'un éclat caractéristique une multitude de pièces d'or.

- Pognon ! se réjouit le barbare.

Et tous se ruèrent vers le trésor empochant le maximum de pièces d'or. L'alcôve d'en face ressemblait comme deux gouttes d'eau à la première, y compris en ce qui concerne les pièces d'or.

- Plein Pognon ! commenta Xocco.

- Ca me semble trop facile s'étonna Jerec.

- Mais non, il est probable que la comtesse soit finalement morte de vieillesse ou que sais-je encore, elle aura laissé là son trésor et nous aventuriers chanceux nous en profitons répondit Thanonosse le sourire aux lèvres.

- Hé hé, si les autres alcôves ressemblent aux premières on va être plein aux as commenta Choupinette.

- Mmmh. C'est pas le cas hélas, dit alors le barbare en regardant dans l'une des deux alcôves concernées. Ca fait un large couloir, et y'a de la lumière vers le fond.

Une fois les poches pleines, les aventuriers se groupèrent et s'engagèrent dans l'un des couloirs. Ce dernier, fort court, obliquait vers la droite. Il se terminait par une embrasure dont la porte avait été arrachée. On pouvait distinguer sans peine au travers une multitude de démon femelle armée de hache dont une qui semblait les diriger d'une voie forte leur ordonnant d'étriper les intrus.

- Ouais et à part ça c'était une sorcière la comtesse ? demanda Muaziz

- Ben la légende le dit oui répondit Zaléatoire.

- Alors qu'est ce qu'elle fabrique avec une hache ? C'est une orbe nouveau design moderne ? demanda Muaziz.

- Ben je sais pas concéda l'amazone.

- Parce qu'à part Sheena, aucune sorcière digne de ce nom ne se trimballe avec une hache, faut être givrée continua la sorcière.

- Qui ? questionna Zaléatoire.

- Sheena, une collègue, t'occupe. Conclut Muaziz.

Xocco, Ycule, Jerec et Choupinette s'étaient déjà lancé sus à l'ennemi, tailladant des morceaux de chasseresses maudites avec une redoutable efficacité, aidés comme à l'accoutumé par les malédictions de Thanonosse. Ils endurèrent tous quelques blessures mais dans l'ensemble sans gravité. Les démons furent occis laissant, une comtesse au regard sombre et préoccupée.

- Bon comme d'hab, elles se sont fait éclater. Va m'entendre Diablo au prochain conseil, me refourguer de la camelote comme à Blood Raven.

- Tu vas mourir Catin de l'enfer déclama Jerec.

- Ouais, ouais, c'est ça, ils sont pas tous contre que je sois catin en enfer, enfin bref passe ça paladin de malheur !


Et elle brandit sa hache vers nos héros lorsqu'un puissant mur de feu jaillit devant eux leur interdisant l'accès à la salle.

- Ah ah ah ! On fait moins les fiers ! On a peur de se brûler les petits petons !

- Maudite ! l'insulta Jerec.

- Te bile pas Jéjé commença Xocco.

L'assemblée fut fort déconfite de la tournure des évènements, personne ne remarqua l'absence de Choupinette. Cette dernière s'en était allé et retournait vers la première salle alors que la comtesse continuait de lancer des insultes sur le paladin et son manque de virilité.

Choupinette emprunta donc l'autre alcôve, la dernière qu'ils n'ont pas visité et sa disposition confirma ses soupçons, cette dernière menait également chez la comtesse mais de l'autre coté. Choupinette, silencieuse comme une ombre, se glissa dans l'embrasure de la porte furtivement. La comtesse n'entendit rien, du reste elle était absorbée par la délicate tâche de faire tourner le paladin en bourrique.

- Alors la boite de conserve, on défend la lumière ? Pourtant on m'a laissé dire que t'en était pas une ! Enfin si c'est proportionnel au contenu de ton caleçon... déclamait la comtesse hilare.

- Tu tu tu ! bégaya Jerec ivre de rage.

- Ben quoi t'arrives plus à aligner deux mots correctement ? T'es pathétique toi et ta bande de guignols !

Soudainement la comtesse s'aperçut que quelque chose n'allait pas, en effet elle était quasiment sûr que la griffe qui sortait d'entre ses deux seins ne faisait pas parti de son attirail démoniaque (Elle aurait pu le prendre mais l'option coûtait trop chère). D'autant plus que la griffe était maculée de son propre sang. Elle tourna son visage vers l'arrière pour voir qui l'avait ainsi perforée de part en part et vit le visage de Choupinette dur comme le granit et le regard froid comme l'acier, sans une once de pitié. Choupinette retira sa griffe, la comtesse s'effondra sur ses genoux le regard hagard, et d'un revers de griffe l'assassin la décapita dans une immense gerbe de sang. Le cadavre de la démoniaque noble s'affaissa dans un râle, des volutes de fumée blanche lumineuse en sortit et se dirigea vers un coffre au fond de la pièce, lequel, croyant qu'un aventurier s'était rapproché s'ouvrit et déversa son contenu dans la salle. Des milliers de pièces d'or jaillirent comme sortant d'une fontaine miraculeuse où encore de ces mystérieux artefact que l'on peut trouver dans la ville de Lasseuvaigaâhse dans l'extrême ouest. Le mur de feu avait disparu avec la mort de la comtesse et nos héros se précipitèrent dans la pièce afin de prendre ce trésor. La joie était revenu et le moral était au beau fixe, même Jerec (on lui pardonnera tout de même d'avoir piétiné rageusement le cadavre de la comtesse) était réjoui que le mal soit définitivement anéanti.

Cependant après avoir pris chargement de leur or ainsi que les menus objets de haute valeur qu'ils remarquèrent, ils se rendirent compte que le poids total de tout leur bric à brac les empêchaient de poursuivre leur aventure.

- Bon ben on va pas laisser tout ça ici ! dit la sorcière, On va rentrer et poser ou vendre tout ce bazar et on aura qu'à revenir par le système de téléportation général qu'on connaît bien !

Tout le monde approuva la sorcière qui ouvrit un portail vers le camps des rogues où se trouvaient leurs affaires. Tous le franchirent dans un bruit métallique de pièces qui s'entrechoquent, une si douce musique selon le dire des aventuriers.
Nos héros revinrent donc au camp des rogues les bras chargés de sacs d'or qu'ils rangèrent dans leurs bagages. Ils ne portèrent aucune attention à la jeune femme qui s'approcha d'eux, cette dernière était fort grande et relativement musclée pour une rogue mais cela n'atténuait en rien sa beauté naturelle, sa chevelure blonde ondulait dans le vent et sa peau avait un teint légèrement halé, elle portait des vêtements simples et le tablier en cuir renforcé classique des forgerons, ce qui permettait de deviner sa profession avec un taux confortable de crédibilité. Elle s'approcha de Zaléatoire timidement.

- Je... Je... Je peux te parler bégaya-t-elle.

- Oui, enfin là je suis assez occupée répondit sèchement Zaléatoire qui détestait être dérangée quand elle faisait sa comptabilité de pièces d'or.

- C'est que, je, enfin, tu vois... continua la jeune fille.

- Ouais accouche on a pas l'éternité l'interrompit Zaléatoire.

- Pourquoi lui parler aussi sèchement demanda le paladin.

- Parce que je suis en train de compter mon trésor et qu'elle me dérange ! répliqua sèchement Zaléatoire (qui détestait vraiment être dérangée dans sa comptabilité).

- Ce n'est pas grave, belle enfant, enfin grande enfant même, c'est rare de voir une si forte constitution chez les rogues s'étonna Jerec.

- C'est que, enfin, je suis pas vraiment Rogue dit timidement la jeune fille.

- Ouais c'est une enfant qu'on a recueilli dès son plus jeune âge, on l'a trouvé dans un village en flamme au nord informa Zaléatoire.

- Oui je m'appelle Charsi, et je suis originaire des terres barbares continua-t-elle.

- Sans dec ! répondit Xocco qui commença à s'intéresser à la conversation. Tu viens d'où ?

- Et bien je ne sais pas messire, en fait j'ai été trouvé près d'Harrogath répondit Charsi.

- Hé hé hé ! Je viens aussi d'Harrogath ! Ca crée des liens ça ! continua Xocco, l'air de rien.

- C'est la technique de drague la plus minable qu'il m'a été donné d'entendre dit alors Muaziz qui avait écouté la conversation de loin.

- Mais Chuuut ! répondit Xocco, furieux.

- Bon on n'a pas le temps pour ça, Que nous veux-tu mon enfant ? demanda Jerec.

- Heu, sauf votre respect monseigneur je suis pas une enfant répondit Charsi.

- Ah ça ouais répondit Xocco le regard concupiscent.

- Certes répondit Jerec.

- En fait, si je me permets de vous importuner, c'est que voyez vous je suis forgeron pour les rogues et durant ma fuite du monastère j'ai perdu mon marteau magique qui m'aidait à fabriquer les superbes armes de mes soeurs informa Charsi.

- On n'est pas tes soeurs répondit, méprisante, Zaléatoire.

- Et tu souhaites que nous le retrouvions ? demanda Jérec.

- Et bien, en fait, on dit que vous allez au monastère, donc peut être le trouverez-vous ? demanda Charsi.

- Je te promets que si nous le trouvons nous te le ramènerons dit très noblement le paladin.

- Et pour la récompense on acceptera même les paiements en nature ! ajouta Xocco.

Il vit bien que sa dernière remarque fut relativement peu appréciée, vu que tout les regards se tournèrent vers lui avec une lueur de haine à l'intérieur, à part Charsi qui était devenue rouge comme une pivoine.

- Ben quoi ? J'ai dit une bêtise ? demanda le barbare.

- Allons-y l'interrompit le paladin.

Le groupe se dirigea vers le marais sombre via le réseau de téléporteur qu'ils commençaient à bien connaître désormais. Comme précédemment, le marais était fort peu accueillant, de lourdes volutes de fumée noirâtre stagnaient à trente centimètres du sol, masquant la végétation putréfiée, des mares de boues marrons s'étendaient ça et là, de temps à autres une bulle de gaz verte venait éclater à sa surface répandant une odeur pestilentielle. Les aventuriers convinrent de quitter ce paysage de cauchemar le plus vite possible. Ils se dirigèrent donc à la suite de Zaléatoire vers le nord-est en direction des hautes terres de tamoé.

En fait, ces dernières étaient constituées d'un haut plateau battu par les vents qui bordait le marais sombre. Sur ces terres désolés et rocailleuses, peu de choses appartenant au règne végétal parvenaient à pousser. Au centre de ce plateau se trouvait le monastère des rogues selon les dires de Zaléatoire. Ils atteignirent le plateau en fin d'après-midi et décidèrent de bivouaquer sur le contrefort afin de ne point être incommodé par le vent. Ils n'avaient pas rencontré de monstres de la journée et l'inaction commençait à se faire pesante. La nuit se passa sans encombre et ils se remirent en marche au petit matin, accédant au plateau. A perte de vue s'étendaient des rocailles diverses, on pouvait distinguer au loin une imposante construction qui était à n'en pas douter le monastère.

Si le marais était vide de tout monstres, il n'en était pas ainsi pour les hautes terres. Les héros progressèrent difficilement dans la tourmente et durent affronter moult démons et morts-vivants dont une nouvelle sorte : des mages squelettes aux pouvoirs limités mais dévastateurs. Les conditions climatiques détestables ne facilitaient pas les combats et ce sont des héros fatigués, blessés et groggy qui parvinrent aux portes du monastère. Plus ils s'en approchaient et plus les félons infernaux devenaient nombreux. Les héros passèrent les lourdes portes du monastères qu'ils ouvrirent avec l'aide de Xocco et d'Ycule. Ils progressèrent doucement dans le hall d'entrée aux dimensions cyclopéennes et ne rencontrèrent âme qui vive. Les murs et colonnades étaient tachés de sang séché, des ossements jonchaient le sol. Et des cadavres de rogues plus ou moins frais pourrissaient dans des positions obscènes. Zaléatoire était aux aguets et son regard plus dur que l'acier scrutait les coins et les recoins afin de détecter une possible embuscade, mais si son regard était dur, son coeur saignait de voir l'état de son monastère qui l'avait vu naître. Elle se promit intérieurement de faire payer Andarielle au centuple. Ils parvinrent dans une sorte de cour intérieure dont le plafond était à ciel ouvert, des jardinets bordaient une statue imposante qui siégeait au centre de la pièce à coté de laquelle discutaient joyeusement six petits démons de la même race que Rakanishu si ce n'est la couleur. Zaléatoire encocha six traits à une vitesse dépassant la capacité d'analyse de l'oeil et les démons, une fraction de seconde plus tard, étaient tous allongés, raide mort, une flèche entre les deux yeux chacun. Sans un bruit, ni même un commentaire barbare, la compagnie se dirigea vers une porte à double battant, au fond, et accédèrent à une autre cour intérieure plus petite que la précédente, cette dernière se terminait également par une porte.

- Bien, nous devons franchir cette porte, informa Zaléatoire, elle mène à la caserne, de là nous transiterons ensuite par la prison afin d'atteindre le cloître intérieur qui borde la cathédrale. Dans cette dernière nous pourrons accéder aux catacombes, selon nos prédictions c'est là que se terre cette catin d'Andarielle.

- T'as l'air connaître le coin comme ta poche Zal dit Muaziz.

- J'y ai passé toute mon enfance l'informa Zaléatoire, et mon nom c'est Zaléatoire, pas Zal.

- Ok y'a pas de soucis, répondit la sorcière. Et elle ajouta à voix basse "quel caractère !".

Ils s'approchèrent de la porte, et Choupinette leur intima l'ordre de stopper leur progression, en effet des bruits diffus leur parvenaient de la porte, des sons étranges de musiques rythmées et à n'en pas douter satanique. Choupinette s'approcha de la porte à pas de loup et regarda par un des interstices, ce qu'elle vit la fit sursauter. A l'intérieur se trouvait un grand nombre de monstres qui semblaient s'agiter frénétiquement sur une musique endiablée, d'autres buvaient d'étranges décoctions dans des verres opaques alors que certains recherchaient un coin sombre pour accomplir un quelconque rituel contre nature. Choupinette avisa un écriteau derrière la porte sur lequel était marqué les lignes suivantes :

"Grosses fêtes des monstres ce samedi soir, Venez nombreux dans le hall de la caserne pour vous éclater comme des bêtes !"

La musique changea soudainement pour une encore plus bruyante et rapide dans la rythmique, tout les monstres hurlèrent de satisfaction et on les entendait scander en rythme « PoGo ! PoGo ! . Puis sous les yeux de l'assassin, ce fut le chaos, les monstres se jetèrent les uns contre les autres dans le plus complet désordre avec des mouvements désarticulés. Certains finissaient écrasés sous le poids des autres, d'autre s'éclataient la tête contre un des murs, plusieurs trouvèrent la mort dans ce pugilat mais cela ne semblait pas les affecter outre mesure.

Xocco s'approcha de Choupinette et demanda s'il pouvait voir, cette dernière se poussa et le laissa regarder l'étrange scène.

- Hey mais ils pogottent les salopiaux ! s'exclama Xocco.

- Tu sais ce que cela signifie barbare ? demanda Choupinette.

- Bien sûr, on fait pareil dans les fêtes communales à Harrogath répondit Xocco.

- Tu me rappelleras de ne jamais participer à une de tes fêtes plaisanta Choupinette.

- Ouais, euh, excuse moi, c'est un Pogo et j'ai jamais pu résister.

Sur ce, le barbare ouvra grand la porte et hurla « POGOOOOO. Il n'y a plus de mots pour décrire le visage stupéfait des monstres. En effet, mettez-vous deux minutes à leur place. Il pogottent tranquillement entre monstres d'un mètre vingt et trente kilos tout mouillé quand un colosse de près de deux mètres et cent dix kilos de muscles uniquement débarque dans votre réception en armure, une épée monstrueuse à la main et vous propose de pogotter avec lui.

Le résultat fut rapide, Xocco se précipita tout joyeux dans la foule de monstres surpris et se jeta lourdement au milieu, négligeant le fait que son arme était dégainée et dans sa main. Le barbare massacra tous les monstres en dix secondes de danse intensive. Il ressorti tout essoufflé mais joyeux, derrière lui c'était l'apocalypse des monstres, pas un seul n'avait survécu, des morceaux jonchaient toute la pièce.

- Raaah, ça fait du bien conclut Xocco.

Délaissant la salle du massacre, les aventuriers continuèrent dans les entrailles de la caserne afin de trouver le passage vers la prison. Leur chemin les mena vers l'ancienne forge de la communauté. Une fois de plus ils approchèrent discrètement, épiant le moindre mouvement qui trahirait une présence démoniaque. De l'ancienne forge leur parvenait d'étranges sons, une fois de plus. Cependant cette fois ci, point n'était question de musique mais juste une grosse voix caverneuse et profonde.

- La patronne à commandé ces entraves en fer pour demain alors magnez-vous les laquais où on va encore se faire passer un savon, dit la grosse voix.

- Oui, monsieur le forgeron, répondit plusieurs autres voix plus aiguës.

Choupinette risqua un regard vers l'origine de ses voix et entrevit le forgeron, un colosse de trois mètres de chair pour un poids qui devait probablement dépassé les trois cents kilogrammes de muscles, son corps n'était qu'un amas de muscles rose noueux et nus, sa tête faisait passer l'homme de néanderthal pour un elfe, elle était surmontée par deux belles cornes jaunâtres.

- Oula, il est gros celui-là chuchota Choupinette.

Elle leur expliqua le problème qui selon Xocco n'en était pas un. Le barbare, voulant peut-être prouver sa valeur (ou plus sûrement voulant assurer le coup avec Charsi) se précipita dans la salle en beuglant l'arme à la main.

- Je vais finir par croire qu'il n'a qu'une seule stratégie, se lamenta Jerec qui lui emboîta le pas.

Le monstrueux forgeron se retourna et beugla plus qu'il ne dit :

- Je ferai des armes avec vos os !

- Hey c'est mon business ça sale monstre s'indigna Thanonosse.

Le nécromancien fort vexé qu'un aussi monstrueux impudent ose lui voler des os sous ses yeux, maudit celui-ci avec toute sa hargne. Mais même dans la vexation le nécromancien savait rester lucide, en voyant le monstre il avait déduit sans trop de mal que ce gros lourdaud devait taper comme un sourd. Hors, dans l'éventail de ses ténébreux sortilèges et malédictions, il y en avait une qui répondait au doux nom de dame de fer, malédiction qui fut crée il y a des éons par une puissante nécromancienne, première ministre d'une île aujourd'hui oubliée. Cette puissante injonction faisait que toute personne qui en frappait une autre reprenait une partie des dégâts qu'elle occasionnait, ce qui, sur les grosses brutes, étaient fort efficace. Le forgeron fut choqué qu'on utilise si basse technique contre lui et assena une grosse baffe au fougueux nécromant qui alla finir sa course aérienne dans un candélabre. L'effet de la malédiction fut immédiat, une gigantesque blessure apparut sur le torse du forgeron qui hurla de rage (Ô désespoir) et de douleur. Muaziz en profita pour enfoncer le clou en déclenchant son puissant sortilège de foudre, alors que Xocco et Ycule portèrent tout les deux un coup conjoint qui priva leur adversaire de ses bras. De gigantesques flots de sang s'écoulèrent à un rythme soutenu. Le forgeron s'effondra dans une marre de sang et prononça sa dernière parole dans un gargouillis sanguin infect : "Je reviendraaiiii..."

Ainsi mourut le forgeron attitré d'Andarielle, reine des enfers. Nos amis se dépêchèrent de pénétrer dans la pièce afin d'occire les aides du forgeron, mais ces derniers semblaient avoir disparus, probablement un manque temporaire de courage et d'abnégation.

Zaléatoire soigna le nécromant encore un peu groggy et Xocco se précipita dans la salle, lorsqu'il vît l'objet de sa quête, il hurla de joie.

- Ben quoi t'as trouvé encore une grosse épée toute balaise lui demanda Muaziz.

- Non bien mieux ! J'ai trouvé le marteau de Charsi ! répondit Xocco tout joyeux.

- Ah ouais je vois, répondit la sorcière un peu lasse du comportement virile de Xocco.

- Hey Mumu ! Faut que tu me fasses un portail pour que je rentre ! demanda le barbare.

- Hé ben voyons, Muaziz fait ci, Muaziz fait ça, on aura tout le temps de lui rendre quand on aura défait Andarielle.

- Mais ! s'indigna Xocco.

- C'est comme ça ! Point à la ligne répondit Muaziz.

Le reste de la compagnie accorda crédit à Muaziz, mais décidèrent néanmoins de prendre un peu de repos avant de repartir dans les profondeurs du monastère. Ils fortifièrent leur position et discutèrent de bon coeur autour d'un repas improvisé, seul Xocco boudait dans son coin, mais on peut le comprendre.
La soirée fut conviviale mais courte, nos héros organisèrent des tours de garde et prirent ainsi du repos. Le lendemain, quand tout le monde fut prêt, le petit groupe se remit en marche à travers l'imposant monastère des Rogues. Ils mirent une heure pour trouver l'accès à la prison qui se trouvait au fond de la caserne. Xocco ouvrit la lourde herse de fer et descendit le tortueux escalier qui s'enfonçait dans les entrailles de la terre.

- Ca descend profond comme ça ? demanda le barbare.

- Sur trois étages à peu près répondit Zaléatoire, mais au fond nous devrions trouver l'escalier de service qui mène à la cathédrale via le cloître intérieur.

- L'architecte qui a bâtit cette baraque est un grand malade affirma Muaziz.

Zaléatoire ne releva ni confirma les propos de l'ensorceleuse, le petit groupe continuant à s'enfoncer dans les ténèbres.

Xocco arriva le premier dans l'antichambre de la prison et découvrit le triste spectacle qu'elle offrait. Par delà les grilles il pouvait voir de nombreuse machines de tortures avec leur victimes gisant dessus dans des marres de sang séché, des bras putréfiés, des jambes à demi dévorées et tout autres sortes de membres en état de décomposition jonchaient ça et là le sol qui avait prit la teinte brunâtre caractéristique du sang. Les corps avaient été déchiquetés, torturés et mis à mort avec un sadisme rare et pervers. Tout autres personnes que nos héros qui auraient contemplé la scène auraient immédiatement et irrémédiablement sombré dans la folie, mais grand était le courage de nos aventuriers et puissante leur volonté.

- Quel carnage, quelle horreur ! s'exclama Jerec choqué par le spectacle.

- Depuis qu'on est dans cette région c'est le paroxysme de la tuerie et des massacres sanguinolents, souligna la sorcière.

Avec des hauts le coeur, nos héros s'engagèrent dans la sinistre prison, à la recherche des bourreaux démoniaques. De nombreux spectres hantaient l'endroit, ainsi que moult morts--vivants, mais ils ne firent pas grande résistance face aux armes et au sortilèges des aventuriers. Hormis ces menus désagréments, la traversée de la prison ne fut pas spécialement difficile et passionnante, nos amis trouvèrent rapidement la sortie. Elle se présentait sous la forme d'un escalier un peu plus large que les précédents qui semblait monter vers la surface. Le groupe s'y engagea et atteignit une salle remplie de fûts de vin monastique.

- Tiens, tiens, les Rogues nous avaient caché ça dit Xocco.

- Le détail ne nous a pas semblé d'importance répondit Zaléatoire.

- Elle est bonne au moins ta piquette demanda le barbare en s'approchant des fûts bien décidé à les goûter.

- Hey mais c'est du vin pour les processions ! Pas pour la consommation rétorqua Zaléatoire.

Négligeant les protestations de l'amazone, le barbare commença a s'abreuver bruyamment. Quand il eut fini, il se releva, s'essuya la bouche du revers de sa manche et déclara que le vin était pas mal bien qu'un peu jeune. Jerec lui fit remarquer que le groupe n'était pas là pour s'adonner à l'alcoolisme mais pour vaincre la démone Andarielle afin que la paix revienne dans la région. C'est sur ces fortes paroles que le paladin se dirigea vers les lourdes portes de la cathédrale et, avec l'aide d'Ycule, les ouvrit pour se retrouver face à une multitude de démons divers en pleine procession démoniaque (Pour la clarté du récit, il me paraît important de préciser le jour de la semaine où se déroule l'action présente, en effet c'est le dimanche, et les démons très pieux vont souvent aux messes démoniaques le dimanche, c'est connu... ). Ces derniers, dérangés dans leur office et sous les ordres d'un mort-vivant au fond qui semblait être le prêtre démoniaque de l'assemblée, attaquèrent les intrus en frappant violemment Jerec encore sous l'effet de la surprise. Les réflexes d'Ycule furent plus prompts et ce dernier esquiva les premiers assauts en se retranchant vers ses amis. Jerec sous l'effet du coup fut projeté en arrière et se retrouva a peu près au même niveau que le druide, le nez en sang.

- M'ont pété le nez les vils ! se plaignit Jerec.

- Pas le temps pour ça le palouf, on doit combattre cria le barbare.

Le combat s'engagea, sauvage, les morceaux de démons volaient, mais ces derniers totalement fanatisés par les encouragements du prêtre mort-vivant redoublaient d'ardeur au combat se moquant totalement de leur propre sécurité. Un gros démon cornu cracheur de foudre parvint à toucher la sorcière en pleine tête avec un de ces tirs, cette dernière s'effondra dans son propre sang.

- Zut ils ont eut Muaziz ! cria l'amazone.

- Les fourbes ! il nous le paieront répondit Choupinette.

Thanonosse ordonna à deux de ses guerriers squelettes de ramener la sorcière en lieu sûr et repris le cours du combat en accordant ses malédictions selon les tactiques de ses camarades.

Le combat durait, et malgré le nombre impressionnant de démons occis, leur nombre grossissait toujours. Xocco fut gravement touché au bras et il dû se reculer quelques instants pour boire une potion de régénération afin de retrouver l'usage de celui-ci. Ycule se mit donc en tête et déchaîna sa fureur lycanthropique en éventrant tout ce qui passait à portée de griffes.

Choupinette s'était décalée et aveuglait ses adversaires afin de plus sournoisement les attaquer de dos (sa technique préférée). Jerec s'était repris et couvrait Ycule en parant les attaques qui lui était destinées de son bouclier et en répliquant sur les monstres qui eurent la mauvaise idée de se mettre sur la trajectoire de son sabre lumière.

Mais malgré leur bravoure , les aventuriers perdaient du terrain, les monstres avaient subi de lourdes pertes mais ils avançaient toujours la bave aux lèvres.

Xocco, de nouveau d'attaque, eut une idée. Il recula dans le cloître intérieur et poussa un long rugissement en se mettant à courir, il bondit au dessus de tout les monstres en brandissant son imposante épée et retomba sur le prêtre squelette mort-vivant en abattant son arme. Le coup fut fatal et fit voler les os du mort-vivant a travers toute la pièce , tuant quelques démons affaiblis au passage. Le coup fut d'une telle puissance qu'il entailla le sol en roche sur une profondeur de vingt centimètres. Les monstres sous l'effet de la surprise et de l'indignation se retournèrent tous pour contempler leur inspirateur en morceau. Xocco se dressait droit, les jambes légèrement écartées, la pointe de l'épée posée au sol devant lui et les bras tendu. Il remonta son regard sur les démons et pointa son épée vers eux, une vague de pure terreur passa dans leur rang, les plus courageux restèrent mais nombre d'entre eux fuirent en piaillant de petits cris affolés. Les démons restants furent massacrés par Ycule qui profita de ce moment d'inattention général.

Les héros se rassemblèrent dans la cathédrale désormais purgée de toute présence démoniaque. Muaziz repris conscience après avoir consommé une quantité impressionnante de potions. Elle semblait encore un peu étourdie et hagard.

- Bon, et bien nous y sommes informa Zaléatoire, nous allons nous enfoncer dans les catacombes, Andarielle a dû installer son trône au plus profond de celles-ci.

- Encore des souterrains ! C'est pas possible on passe notre vie sous terre ! se plaignit Xocco.

- C'est en général en sous-sol que les démons se réunissent barbare l'informa Choupinette.

- Oui mais moi je suis habitué à parcourir les grandes steppes du nord avec un coursier rapide, un faucon au poing, et le vent dans mes cheveux ! continua le barbare.

- Oui mais est-ce cela qu'il y a de mieux dans la vie ? demanda Choupinette.

- Non, bien sûr, massacrer ses ennemis, brûler leurs maisons et entendre les gémissements de leurs femmes ! Voilà ce qu'il y a de mieux dans la vie déclara fortement conan... euh Xocco.

Ne prêtant pas attention à la philosophie xoccoesque de la vie, Ycule désigna à ses amis un escalier qui descendait dans les catacombes , il interrogea du regard l'amazone qui lui fit un petit signe de tête affirmatif.

L'air était glacial et pénétrait au plus profond de la chair des héros. Un grand mal régnait dans les catacombes, si grand qu'il en était palpable dans l'air, dans le sol, dans les pierres des murs. Le mal semblait suinter de tout les orifices de l'édifice. L'âme lourde d'appréhensions, nos amis continuèrent leur progression au travers de l'antre du désespoir qu'était devenu les catacombes du monastère. A leur habitude ils évoluèrent prudemment dans les dédales de couloirs et de pièces enchevêtrées. Ils rencontrèrent de nouveaux démons qu'ils n'avaient jamais vu et que Thanonosse eut tout loisir d'étudier une fois que ces derniers furent passé de vie à trépas.

Ils s'enfonçaient toujours plus profondément, cela faisait longtemps qu'ils avaient perdu le décompte du nombre de démons qu'ils avaient passé au fil de l'épée (enfin pour ceux qui avaient une épée, remplacez par l'arme adéquat pour les autres). Ils arrivèrent dans une vaste salle dévastée donnant sur deux portes aux dimensions cyclopéenne.

- C'est là , elle est derrière je le sens dit Zaléatoire.

- Oui je sens aussi sa puissance confirma Muaziz, c'est pas une petit puissance, on va en baver.

- Rien ne me fait peur déclara Xocco.

Et sur cette forte déclaration le fougueux barbare défonça violemment la porte qui s'ouvrit en grand désordre sur une scène dont l'horreur dépasse l'imagination. Des centaines de démons étaient vautrés dans cette immense salle, pataugeant dans le sang et les viscères. Des colonnes de flammes semblaient sortir du sol, venant directement des enfers. Le décor était apocalyptique, des cadavres atrocement mutilés gisaient ça et là, certains n'étant pas encore morts, ils étaient maintenus en vie par une magie malfaisante malgré des blessures qui auraient tué n'importe quel mortel. Au milieu de ce paysage de cauchemar, de cette orgie infernal, de cette horreur pure, siégeait Andarielle dans son gigantesque trône fait d'ossements humain qui suintait perpétuellement une sort d'humeur jaunâtre mélangé à du sang coagulé en morceaux. Andarielle, elle même, était l'incarnation de la luxure démoniaque, de la corruption, et de la barbarie. Elle était une parodie de femme, a moitié nue elle exhibait indécemment ses attributs corrompus par le mal. Ses cheveux roux flottait au dessus de sa tête et ses jambes se terminaient par deux sabots chevalins. Ses mains étaient de gigantesques griffes rouge difformes et de son dos dépassaient quatre appendices en forme de gigantesque patte d'insecte terminé par des griffes empoisonnées d'un bon mètre de longueur. Ajoutez a ceci une taille d'à peu près quatre mètres et vous aurez une bonne idée de la mine ébahis de nos héros contemplant le spectacle.

- Ah, ok, ça ressemble à ça un démon majeur, ok, bon, on peut y aller maintenant ? dit Muaziz calmement.

- Je vais vous écraser misérables vermisseaux, beugla Andarielle.

- Et en plus elle a mauvais caractère remarqua la sorcière.

- Muaziz, Zaléatoire, occupez vous de la piétaille ! Les autres, avec moi contre la catin de l'enfer ! ordonna le paladin

- Pas de problème ! tant que je m'éloigne de la grosse bébête, répondit Muaziz.

- Non hurla Zaléatoire, elle est à moi !

Et l'amazone bondit dans la pièce, fit une roulade pour esquiver un coup et se jeta de coté tout en bandant son arc. Le temps sembla se figer, un vol de colombe passa une fois de plus derrière Zaléatoire au ralenti. Elle décocha son trait qui fonça droit vers la démone, mais celui-ci n'atteignit jamais son but. Avec un mouvement que l'oeil le plus exercé n'aurait pu percevoir, Andarielle avait attrapé la flèche au vol avant qu'elle ne se fiche dans la tête, son visage se tordit en un affreux sourire.

- Et tu croyais vraiment m'abattre avec ce jouet ? questionna Andarielle, goguenarde.

- Et bien on pouvait toujours essayer, dit Zaléatoire qui se précipita derrière ses amis. Ok Jerec je m'occupe des sous fifres.

- A la bonne heure ! Taïaut mes amis ! Dit alors le paladin en se précipitant sur la démone.

Muaziz et Zaléatoire tirèrent qui des sortilèges qui des traits pour maintenir les démons en dehors du combat qui opposait les quatre combattants à la démone. Thanonosse se servit de son armée personnelle de morts-vivants pour contenir les démons laquais d'Andarielle afin qu'ils n'interfèrent pas dans le combat. Mais nos quatre combattants allaient découvrir qu'Andarielle n'a nul besoin de ses troupes pour être redoutable.

A son habitude, Xocco bondit sur la démone en brandissant son arme, mais cette dernière ne trancha que l'air. En effet, vive comme l'éclair, Andarielle avait esquivé l'assaut brutal et dans le même mouvement avait assené un violent coup de griffe sur Ycule, qui, s'il ne fit pas beaucoup de dégâts, l'envoya néanmoins bouler dans les monstres sur le coté. Xocco atterri en désordre derrière le trône. Choupinette se faufila pour tenter d'attaquer la démone par le flanc mais elle ne rencontra qu'un des quatre appendice dorsale de l'abomination qui se planta profondément dans sa cuisse. Choupinette poussa un cri de douleur et tomba à la renverse. Le blessure était profonde et de plus empoisonnée, l'assassin se retira derrière les morts-vivants de Thanonosse qui couvrirent sa retraite. Seul restait Jerec face à l'imposante démone.

- Euuuh, Les copains ! Je me sens un peu seul là dit Jerec.

- Hé hé hé tu vas mourir misérable fer-vêtu ! clama Andarielle.

Mais Thanonosse avait remarqué la situation et ordonna a quelques uns de ses morts-vivants de couvrir le paladin. Andarielle constatant la manoeuvre en éprouva un fort dépit. Elle brandit alors sa main et des volutes de fumés vertes en sortirent de manière concentrique autour d'elle. Tout les morts-vivants qui tentaient de retenir la démone furent désintégrés, le golem tint bon mais s'affaiblissait irrémédiablement.

- Funérailles ! jura Jerec, du poison !

- Mes morts-vivants ne vont pas aimer ça informa Thanonosse.

En effet l'armée de morts du nécromancien avait subitement diminué de moitié. Xocco ayant repris conscience reparti à la charge en abattant son épée de toutes ses forces entaillant profondément la cuisse de l'abominable reine des enfers. Cette dernière, surprise, envoya ses appendices dorsaux châtier l'impudent, mais ces derniers ne tranchèrent que l'air. Xocco avait anticipé le mouvement et évité le monstrueux coup.

- Moi aussi je suis rapide, catin, se moqua le barbare.

- Raaaaarrgh Hurla la démone, ce soir je boirais ton sang et je mangerais tes entrailles rugit elle.

Bien que prise en tenaille par le paladin qui était revenu, Andarielle parvenait tout de même a parer tout les coups de ses assaillants. Ycule avait réussi a se frayer un chemin jusqu'au combat grâce à l'aide de Choupinette, mais cette dernière ne pouvait plus affronter la démone, son état physique le lui empêchant, elle assura la protection de l'archère et de la sorcière au cas où un démon s'approcherait un peu trop d'elles.

- Jerec hurla Xocco, Flip six trois zéro !

- Gné ? demanda le paladin

- Déconcentre la !

- Ok !

Alors que Jerec portait un formidable et audacieux coup de sabre lumière paré par la rapide griffe d'Andarielle , Xocco sauta au dessus de la démone volontairement trop loin. Cette dernière pensa en riant intérieurement que ce pauvre barbare avait une fois de plus raté son coup. Mais ce n'était pas le cas, Xocco atterrit en fléchissant les jambes sur le haut du dossier du trône, puis se propulsant avec les genoux, il refit un saut en sens inverse mais cette fois ci totalement réussi, il propulsa son épée au travers de la démone en portant tout son poids de barbare et la puissance du saut dans ce coup avec un hurlement de rage. Andarielle ne pu rien faire, le coup venant de dos il se planta entre ses appendices dorsaux et la pointe de l'épée ressortit entre ses deux seins. Elle eut un hoquet sanguin de surprise et tenta de se retourner, au même moment Ycule l'éventra profitant de l'instant de surprise et Jerec lança son sabre au travers de la tête de la démone le rattrapant dans le même mouvement dans sa chute. Xocco retomba et s'éloigna avec ses compagnons de la démone agonisante. Cette dernière tomba sur le sol qui semblait se fissurer, des flammes sortirent des interstices et enveloppèrent le corps sans vie d'Andarielle. La ramenant par morceau en enfer. Ainsi périt la Reine des Enfers. Un sourd roulement gronda dans les catacombes.

- Ne restons pas là, ça va s'effondrer cria Zaléatoire

Muaziz ouvrit précipitamment un portail et tous se ruèrent dedans dans le plus grand désordre échappant de peu à l'effondrement des catacombes.

Akara vit arriver les héros en sang, ces derniers se relevèrent, et se regardèrent les uns les autres. Xocco commença à rire, suivi de tous les autres, heureux de leur bonne fortune et d'avoir pu une fois de plus vaincre les ténèbres.
On l'appelle la magnifique, le joyau du désert ou encore le diamant de l'est, Lut Gholein la cité du califat principal des royaumes d'orient, Lut Gholein l'exubérante, Lut Gholein la perverse, Lut Gholein la mystérieuse, Lut Gholein la cité où tout peut vous arriver. Principal comptoir commercial des mers jumelles, la florissante cité est administrée par le calife Lord Jehryn d'une main de fer dans un gant de velours. Carrefour des héros, des épices et des étoffes, la ville foisonne toujours d'une activité fébrile quelque soit l'heure du jour ou de la nuit, ce qui contraste avec le calme du désert qui la borde. Dans les rues on peut voir toutes sortes de personnes, commerçants, saltimbanques, mendiants et prostituées, propres aux grandes villes. On peut aussi voir déambuler de puissants barbares, l'épée passée dans le dos arborant une mine fière et peu amène. On peut voir d'étranges vieillards courbés et engoncés dans des toges noires et ténébreuses accompagnés de quelques créatures magiques qu'ils nomment Golem. On peut voir encore des femmes athlétiques et aussi furtives qu'un chat lorsqu'elles se déplacent, ou encore de puissantes Rogues brandissant leurs armes de cérémonies enchantées. On voit des fois si l'on prête bien attention des personnages rustres et distants accompagnés de bêtes sauvages diverses ou encore de puissants chevaliers dans leurs armures rutilantes et non climatisées. Il est même arrivé que l'on voit sortir de leur tour d'ivoire ces étranges femmes que l'on nomme ensorceleuses. Mais voir ensemble tout ces personnages à Lut Gholein ne signifiait qu'une seule chose : une coterie d'aventuriers était arrivée en ville.

Ceux-ci venaient tout juste d'arriver par une des nombreuses caravanes qui serpentent dans l'occident, et la rumeur de la ville disait qu'ils avaient vaincus un puissant rejeton des enfers là-bas dans l'ouest. Les rumeurs peuvent se tromper mais lorsque Lord Jehryn les vit arriver, il n'eut plus aucun doute. Le Calife avait pour habitude de se promener près de la place où se réunisse les caravanes afin de voir les nouveaux arrivants. Très souvent, il avait vu moult aventuriers déambuler dans sa ville afin de trouver trésors, gloire et renommée à travers le désert, le plus souvent ils ne trouvaient que la mort la plus déplaisante. Un vieillard semblait accompagner le groupe, une personne qui visiblement n'avait rien d'un aventurier.

Bizarre se dit Jehryn. Il décida de s'avancer vers eux afin de leur souhaiter la bienvenue en sa cité.

- Bien le bonjour nobles voyageurs, Je suis Jehryn, Calife de la cité de Luth Golein et vous souhaite la bienvenue en mes murs déclara Jehryn.

- Salut mon pote lui répondit le barbare.

- Xocco ! rétorqua le paladin, Veuillez excuser mon ami Lord Jehryn mais il n'est pas au fait de l'étiquette avec les personnes de votre rang.

- Allons il n'y a pas d'offense, je ne peux en vouloir à une force de la nature comme lui, répondit Jehryn, une étrange lueur dans les yeux.

- Ah bon, bien merci monseigneur de votre accueil ajouta le paladin. Mais permettez moi de vous présenter notre groupe. Le puissant barbare qui vous a répondu se nomme Xocco Siffredi, il nous vient des lointaines terres du nord et...

- D'Harrogath coupa Xocco.

- Oui c'est cela, d'Harrogath repris le paladin, l'archère émérite que voici se nomme Zaléatoire, a coté d'elle vous pouvez apercevoir notre ass... euh notre amie Choupinette accompagnée de notre druide monsieur Ycule. Derrière avec son armée personnelle de morts-vivants-mais-gentils-donc-pas-taper-dessus, notre nécromancien Thanonosse. A coté de moi c'est notre ensorceleuse, Muaziz, et moi-même je me nomme Jerec.

- Muaziz ? Seriez vous la Muaziz que je connais ? Fille de Lord Ulug Begh ? demanda Jehryn.

- Oui c'est moi, je suis parti étudier de par le monde et mes pas m'ont ramenés ici, Lord Jehryn. Répondit Muaziz sèchement.

- Quelle joie de vous revoir ma chère enfant, s'exclama le Calife.

- Comment va mon père ? demanda à brûle pourpoint la sorcière.

- Ce fut un grand malheur mon enfant, il y a peu des démons de toutes sortes sont apparus dans le désert, et ont commencé à attaquer les aventuriers avides de richesses qui le parcourent. Au début je ne faisais trop rien, estimant que ceux ci étaient assez forts pour se défendre. Mais très vite la situation échappa à notre contrôle, et les démons lancèrent des assauts contre les murs de la cité. Votre père est mort dans le premier assaut, Muaziz, nous n'avons rien pu faire.

Muaziz ne tressaillit pas, mais ses compagnons qui commençaient à la connaître virent bien qu'elle avait accusé durement le coup, son visage se ferma, ses lèvres se pincèrent.

- Mon père a toujours eut le défaut d'être là où il ne fallait pas, déclara-t-elle d'une voie cassante.

- Ca va aller Muaziz ? demanda Jerec plein de compassion.

- Ouais, laissez-moi seul répondit elle en s'éloignant vers le port.

Le groupe la regarda partir seule dans son chagrin. Ils ne pouvaient rien faire, quand Muaziz décidait de rester seule, il n'était pas prudent d'aller à l'encontre de sa décision.

- Laissez là amis, laissez là à son chagrin, nous autres gens du désert n'aimons pas être dérangés lorsque nous pleurons un être cher disparu. En attendant vous devriez allez voir Atma, elle tient une taverne à l'extrémité est de la ville les informa Jehryn.

- Voilà une plaisante idée, mon gosier est sec ! Sus aux boissons du patelin compagnons ! Beugla le barbare avant de s'élancer à l'assaut de la taverne.

- Nous vous remercions beaucoup Lord Jehryn pour votre aide, je suis sûr que nous nous reverrons, dit Jerec.

- J'en suis sure également répondit Jehryn.

Le groupe d'aventuriers s'avança alors dans la ville qui était plus calme qu'a l'accoutumé de fait des récents évènements démoniaques relatés par Lord Jehryn. Ils parvinrent à la taverne sans trop de mal, cette dernière étant visiblement très renommée. Xocco vidait déjà son deuxième tonnelet de bière du pays lorsque Jerec s'aperçu que la tenancière de l'endroit sanglotait derrière son comptoir.

Par noblesse d'âme, le preux paladin se rapprocha d'elle afin de savoir ce qu'il n'allait pas, mais lorsqu'il parvint près d'elle, cette dernière se ressaisit et cessa de sangloter.

- Que... que puis-je faire pour vous ? demanda Atma.

- Je me demandais pourquoi une si belle femme telle que vous sanglotait ? demanda Jerec avec un sourire bienveillant.

- Je... J'ai perdu récemment mon mari et mon fils, le chagrin m'accable mais je tiens bon. Répondit Atma.

- Oh, je suis désolé je ne savais pas, répondit Jerec très gêné, si je peux faire quelque chose pour vous proposa par politesse le paladin.

- Je ne demande rien étranger mais si vous pouviez occire la bête démoniaque qui a tué mes proches, alors peut être que mon chagrin sera moins grand répondit Atma.

- Chère Atma, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour stopper vos lamentations. Je pars sur le champs occire le démon qui a osé tuer votre famille ! déclara le paladin à voix haute.

- Et voilà, on est reparti une fois de plus commenta Ycule qui avait entendu la tirade de Jerec.

- Ouaip, ce serait pas mal qu'on récupère Muaziz tout de même rajouta Zaléatoire.

- Avec son chagrin je ne suis pas sûr qu'elle nous accompagne répondit Thanonosse.

- Que tu crois nécromancien ! Mais j'ai un compte à régler avec ses démons ! Ils vont savoir ce que c'est d'énerver une sorcière de ma trempe ! Répondit Muaziz à voie haute en entrant dans la taverne.

- Puisqu'on est d'accord et que j'ai finis ma choppe, allons casser du démon dit Xocco en se levant, puis se ravisant, euh on bute qui au fait ?
Sur les dires d'Atma nos héros pénétrèrent au plus profond des égouts malgré les protestations de Greiz, le capitaine des mercenaires en charge de la protection de la ville.

- Encore des souterrains se plaignit Xocco.

- Quoi encore t'as pas fini de te plaindre lui répondit Thanonosse, là au moins tu trouveras plein de démons à embrocher.

- Ouaip mais je préfère quand même me battre sous le soleil et dans l'air glacé des steppes que de m'enfoncer dans les sordides entrailles de la terre !

Après cette tirade tout les héros se retournèrent vers Xocco, une expression d'incrédulité sur le visage.

- Ben quoi je peux aussi faire de belle phrase si je veux ! Nous autres les barbares ne sommes pas tous stupides ! Regardez Conan se justifia Xocco.

Ne préférant pas continuer la conversation avec le géant nordique, nos compagnons continuèrent leurs explorations des égouts de Lut Golein. Ces derniers étaient fort vaste ce qui s'explique facilement par la taille de la vaste cité du désert. En effet, Luth Golein est la plus grande ville de la région si ce n'est de Sanctuary (si l'on excepte l'ancienne Kurast). Dirigée par des princes fort sages, ces derniers ne reculaient devant rien pour moderniser leur ville, ainsi elle fut une des première à recevoir des égouts permettant ainsi d'assurer l'hygiène publique de meilleure manière. Cependant si les égouts sont une source de confort et de propreté pour les habitants de la ville, il en est pas de même lorsqu'on les visite. Ainsi de nauséabonds relents de pourritures parvenaient aux sens olfactifs de nos héros qui visiblement ne les trouvaient pas à leur goût.

- Ah mon dieu ce que ça pue se plaignit Muaziz.

- Et oui c'est en général le cas dans les égouts affirma Choupinette.

- Muaziz a raison ajouta le paladin, même pour des égouts cela sent beaucoup trop fort, de plus ce ne sont pas les odeurs habituelles de putréfaction, il y a quelque chose de plus, une odeur que j'oserais qualifier de maléfique.

- T'as l'air balaise en odeur d'égouts toi s'étonna le barbare.

- C'est à dire qu'en fait durant notre séminaire de paladin on avait un cloître, juste à coté de notre caserne, des saintes enfants de Géeminah qui est un ordre exclusivement féminin dédié aux, dirons nous, plaisirs terrestres. Hors le vendredi soir ils organisaient des, comment dire, rites d'initiation particuliers, donc pour y assister et ceci uniquement dans un but d'acquisition de connaissance théologique, nous y allions en secret en passant par les égouts relata Jerec.

- Ah ouaaaais acquiesça le barbare, tu les culbutais quoi !

- Mais pas du tout ! répondit Jerec

- Mais fais pas ton saint n'y touche(1) rétorqua le barbare.

- Mais si je te dis que c'était uniquement dans un but d'illumination spirituel ! se défendit Jerec.

- Oui, oui, y'avait pas que l'esprit que tu illuminais , hein mon lascar répondit Xocco en clignant de l'oeil dans un sens complice.

- Mais...

- Silence les interrompit Zaléatoire, j'entend quelque chose !

Tout le monde se tut. Ils entendaient maintenant distinctement un bruit étrange, irrégulier et fort inquiétant.

- On dirait des os que l'on entrechoque commenta le paladin

Des os ? demanda Thanonosse

Son sang ne fit qu'un tour, il se jeta à terre et hurla :

- Des SKEUS ! tous à terre !

Choupinette, Jerec et Ycule furent assez rapide pour esquiver la volée de flèches enflammés meurtrières qui s'abattit sur eux mais Xocco et Muaziz se firent toucher et la robe de l'ensorceleuse commença à prendre feu.

- Raaaah je crame se plaignit - elle.

Elle se roula en boule sur le sol essayant d'éteindre les flammes en proie à une vive panique. l'Amazone, elle, avait esquivé les traits et avait décoché trois flèches dans la direction d'où venaient les tirs mais seulement un fut couronné de succès lorsqu'elle entendit les amas d'os s'effondrer. Elle se mit à couvert ensuite pour ne pas servir de cible. Xocco se cacha derrière un mur aussi, trois flèches enflammés étaient planté dans sa cotte de maille, mais il ne semblait pas s'en inquiéter outre mesure, il les arracha et les jeta par terre rageusement.

- Ils ont des arcs ces lâches dit alors le barbare.

- On avait remarqué répondit Muaziz qui avait éteint le feu de sa personne, si tu leur sautais dessus barbare plutôt que de nous apprendre des choses que l'on sait déjà.

- Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, c'est plutôt bas de plafond ici, je risque de m'éclater la tête si je saute l'informa le barbare.

- Pour ce qu'il y a dedans répondit Muaziz.

- Tu veux une baffe la sorcière ? demanda Xocco.

L'Amazone encochait trait sur trait en bougeant aussi vite qu'elle pouvait pour éviter les tirs ennemis, mais ses propres tentatives ne portaient pas vraiment leur fruit.

- Va falloir trouver une idée génial les gars je vais pas les retenir jusqu'à la saint Glinglin(2) ! annonça Zaléatoire.

- C'est bon je m'en occupe déclara Muaziz, ils m'ont cramé ma robe de Yves Saint Laurent et ils vont payer grave !

- T'es sure ? demanda Xocco.

- Ouais t'inquiète pas Barbare, j'ai plus d'un tour dans mon sac répondit l'ensorceleuse.

Muaziz se leva de son abris et se planta en face des monstres en plein champ de tir. Tout les traits convergèrent vers elle mais au moment où ces derniers allaient cribler son corps de part en part, la sorcière disparut d'un coup pour réapparaître en plein milieu des archers squelettes.

- Salut les gars, vous connaissez nova ? demanda Muaziz

Vu l'air dépité des morts vivants, apparemment ils ne connaissaient pas, Muaziz se chargea donc de leur premier et dernier apprentissage en nova de leur non-vie. Son corps fut parcouru d'énergie électrique bleu qui se propagea en vagues meurtrières et concentriques. Les archers squelettes furent proprement balayé par ce déferlement de puissance, leurs os volèrent en éclat, leurs armes furent projetés au loin en morceaux. Autour de la sorcière, il ne restait rien que quelques fragments dont le plus gros devait faire la taille d'un abricot.

- Fallait pas me cramer ma robe se justifia Muaziz.

Le groupe une fois soigné se remit en marche afin de trouver l'antre du mort vivant nécrophage nommé Radament qu'Atma avait désigné comme l'infâme meurtrier de sa famille. Ils parvinrent à des escaliers menant encore plus profondément dans les abysses des souterrains de Lut Golein.

- Je pense que l'on doit descendre commenta le paladin.

- Ah et pourquoi ? demanda Choupinette.

- C'est bien connu les grands méchants maléfiques qui ont des antres souterraines les font toujours le plus profond possible répondit doctement Jerec.

- C'est totalement stupide répondit Choupinette, on sait tout de suite où ils sont !

- D'un autre coté ça nous arrange aussi rajouta Zaléatoire dont l'esprit pratique n'était plus à démontrer.

- Bon hardi compagnons ! Allons pourfendre ce mort vivant qui ou quoiqu'il soit.

Sur ces fortes paroles le groupe s'engagea au plus profond du souterrain. Muaziz leur appris qu'elle se souvenait qu'il y avait trois niveaux d'égouts à Lut Golein, quand on lui demanda comment elle le savait elle répondit qu'ayant fait son stage de troisième année de sorcellerie administrative à la mairie de Lut Golein et qu'elle avait eut accès aux plans des souterrains de la ville.

Nos héros, au bout d'à peu près une heure de marche prudente, parvinrent devant une pièce d'où provenait un bruit de combat et quelques rires. Etant la plus discrète, Choupinette passa devant pour s'enquérir de la situation. Elle arriva dans une salle assez vaste où d'étrange démons se battaient les uns avec les autres dans une sorte d'entraînement martial. Les créatures avait une apparence vaguement humanoïde si ce n'est qu'ils avaient quatre bras qui tenaient tout autant de cimeterres et qu'ils étaient incroyablement maigre. Elle avait déjà vu de pareil créatures à Kurast mais d'une autre couleur, ces démons étaient des pillards ou des mercenaires, mais ils savaient fort bien se battre en général. En les observant elle s'aperçut que l'un d'eux semblait les entraîner et se dit que c'était sûrement leur chef. Choupinette décida de retourner voir ses compagnons et de leur rapporter ce qu'elle avait vu.

- C'est bien les p'tits gars ! allez du nerf que diable disait le chef, vous allez être fin prêt pour mettre une branlée à cet idiot de Greiz et ces soi-disant mercenaires !

- CHEF OUI CHEF ! hurlèrent les autres tout en continuant de se battre.

- On va les plier, on va les massacrer, on va tout détruire ! Et pourquoi on va faire ça démons ? demanda le chef.

- CHEF PARCE QU'ON EST DES WINNERS CHEF ! répondirent les autres de concert.

- Et pourquoi on est des winners ? demanda le chef

- CHEF PARCE QUE C'EST VOUS LE CHEF, CHEF !

- Et qui on va massacrer ?

- CHEF TOUT LES HUMAINS CHEF !

- Et pourquoi ?

- CHEF POUR SE FAIRE PLEIN DE THUNES CHEF !

- Et qui nous en empêchera ?

- CHEF LE GROS BARBARE DERRIERE VOUS CHEF !

- Oui, euh non ! Comment ça le gros barbare derrière moi ?

Le chef se retourna brusquement juste pour voir une énorme lame soutenu par un barbare tout aussi énorme et vociférant s'abattre sur lui et mettre fin assez rapidement à son existence. Les autres ne se firent point surprendre et démontrèrent toutes les qualités de leur enseignement martial durement acquis après des années voir des siècles de combat : Ils fuirent tous de concert et dans le plus grands désordre.

- Mais ! Mais ! Mais REVENEZ hurla Xocco.

- Du calme ami Barbare, ils sont partis lui répondit le paladin.

- Mais c'est pas juste ! Ils ne fuient jamais normalement ! Où qu'il est mon beau massacre ? C'est vraiment trop injuste ! se plaignit Xocco.

- Bon tu vas t'en remettre Caliméro(3) lui demanda Muaziz.

Ignorant le sarcasme, Xocco continua le long du couloir en bougonnant suivi de ces compagnons. Après quelques combats rapides dont deux où ils retrouvèrent les fuyards qui leur démontrèrent une fois de plus leur impressionnante capacité à la course à pied, nos héros arrivèrent aux troisième et dernier niveau qui comme prévu abritait le repère de Radament. En fait ils arrivèrent même directement dans la vaste salle où Radament et ses troupes se trouvaient en grande discussion(4) et de ce fait les protagonistes furent aussi surpris les uns que les autres.

- Mais qui ose déranger RADAMENT , tonna ce dernier.

- Nous sommes les forces de la lumière et venons te faire payer tes crimes, hideux et abominable démon ! Tu paieras pour le massacre de la famille d'Atma !

- Ainsi c'est donc ça tonna radament, et bien sache mortel que... (Radament reprend une voix normale c'est à dire posé et légèrement aigue) je vois pas du tout de quoi tu parles !

- Quoi donc démon , tu nies donc les faits ? Quel genre de démon es tu pour ne point te vanter de tes massacres ? demanda Jerec la sainte rage au coeur.

- Alors et d'une je suis pas un démon mais une momie horadrim donc une sorte de mort vivant tu vois ? Et de deux j'ai jamais buté le môme et le mari de cette pimbêche ! Elle veut me faire porter le chapeau pour toucher l'assurance c'est sure ! En plus elle doit avoir un amant ! répondit d'un air assuré le dém.. euh le mort-vivant.

- Ha Haaaa ! Tu t'es trahi Radament ! Je ne t'ai jamais dit que c'était le fils et le mari d'Atma qui étaient morts ! C'est donc toi le meurtrier ! Et je sais même que tu a fais ça dans leur cuisine avec un CHANDELIER ! assena le paladin à Radament.(5)

- Ah , oui c'est vrai, damned je suis fait comme un rat ou comme on le dit dans une île au nord, i am done like a rat. Bon et que vas tu faire cher paladin ? me passer les menottes ? demanda La momie Horadrim.

- Tout à fait et te livrer à la justice de Jehryn ! répondit le paladin une aura de justice nimbant sa personne.

- Et mes cinq cents serviteurs squelettes ne vont rien faire bien sure... répondit Radament d'un air narquois.

- Euh oui, bien sure je n'avais pas abordé le problème sous cette angle répondit le paladin dont l'aura de justice venait de s'éteindre.

- Je pense qu'on a un combat cher paladin dit alors Radament au sourire mauvais.

- Oui je le pense acquiesça le Paladin.

Le combat se déclencha violemment après les dernières paroles de Jerec. Nos héros se constituèrent en un groupe compact afin de ne pas être débordé par l'important nombre de squelette en tout genre qui les agressaient. Ils combattaient avec ferveur et fanatisme étant sure de leur bon droit, mais même les plus nobles âmes ne peuvent rien face à une situation désespérée. Les morts vivants revenaient toujours plus nombreux et Radament les ressuscitait à mesure que nos héros les abattaient.

- On ne peut pas continuer comme ça hurla Jerec dans la mêlé général. Il faut faire quelque chose !

- J'ai une idée dit le nécromancien ! Protégez moi !

Ce dernier se mit à incanter un sort ancien dans une langue qui se perdait dans la nuit des temps, soudainement Thanonosse pointa du doigt un squelette qui venait juste de s'effondrer à terre. Ce dernier explosa violemment détruisant plusieurs autres squelettes au passage. Radament tenta de le ressusciter mais n'y parvint pas, une expression d'incrédulité se lisait sur son visage. Thanonosse pointa d'autres cadavres et tous explosèrent envoyant ad patres l'armée de mort de Radament. A la fin seul restait la momie horadrim.

- Hum, oui, bon... on peut discuter non ? demanda Radament

- Non répondit Xocco.

- Sûr ? demanda Radament.

- Sûr, répondit le barbare en abattant son épée sur le crane de Radament le faisant exploser.

Nos héros se remirent de leurs émotions, et commencèrent à explorer ce qui fut l'antre de Radament. La sorcière parcourut les étagères encombrées d'ouvrages théurgiques lorsqu'elle poussa un petit cri de surprise.

- Que se passe-t-il Muaziz ? demanda Zaléatoire.

- La vache ! Des bouquins d'aptitudes ! C'est dingue, regardez il y en a un pour chacun de nous ! s'extasia la sorcière.

Les héros se servirent promptement, chacun prenant l'ouvrage qui correspondait au mieux à ses capacités. Choupinette s'approcha ensuite d'une sorte de coffre ensorcelé, comme d'habitude son contenu jaillit en dehors et se déversa sur le sol. Dans le bric-à-brac, Jerec vit un parchemin scellé par la marque des grands sorciers Horadrim.

- Je vais le prendre dit le paladin, je pense que ceci sera utile à Deckard Cain. Ils nous en dira plus une fois là haut.

- Je suis bien content de remonter répondit le barbare, j'ai mon compte de mort vivants !

- Malheureusement je pense qu'on va encore en affronter pas mal répondit Muaziz, je connais bien cette région, déjà qu'en temps normal elle est infecté de ces créatures, je redoute qu'en nos temps troublés cela soit pire.

- Ouais ben ils ont intérêt à faire gaffe à leur nonosses ! Car je vous le dit mes amis ! On va leur mettre une grosse branlée à ces rachitiques ! clama le barbare. Allez le dernier à la taverne paye le coup !

Et le barbare partit au pas de course vers la sorties des égouts très vite suivi par toute l'équipe.

(1) : Xocco ne sait pas que le masculin de cette expression n'existe pas, mais il est de notoriété publique que les barbares ne sont pas des prix nobels de littérature.

(2) : La Saint Glinglin est une fête chez les rogues destinée à honorer Glinglin une grande archère émérite qui repoussa in extremis à elle seule une horde de démon assoiffé de sang durant près de cinquante jours. La coutume veut que l'on fasse abstinence durant ces cinquante jours et que l'on festoie dans une orgie monstre au dernier jour. Mais l'attente du cinquantième jour étant fort longue, au cours des siècles naquit l'expression attendre jusqu'à la saint Glinglin qui est encore d'usage de nos jours (mais peu de personne ne sait pourquoi).

(3) : Dieu de l'injustice chez les croyants Tooniens.

(4) : Discussion qui portait sur la qualité de la nourriture distribuée dans le réfectoire, sujet aussi inintéressant que peu en rapport avec l'histoire vous en conviendrez.

(5) : C'est toujours le bon vieux truc du méchant qui se trahi en révélant un détail qu'il n'est pas censé connaître... Colombo a fait beaucoup de mal au dénouement des intrigues... et je vous parle pas de Derrick...
Deckard Cain examinait le parchemin ancien que lui avait rapporté le paladin Jerec, ses mains ridées parcouraient les runes mystiques qui le recouvraient. Cain fronça les sourcils.

« - Oui, en effet, je vois de quoi il s'agit. C'est fascinant je ne pensais pas qu'il en restait d'aussi vieux.

- De quoi donc nous parlez-vous Deckard ? Demanda Muaziz.

- Ces parchemins furent écrit, il y a bien longtemps alors que nous même les horadrims étions encore jeunes. Celui ci relate comment Baal, seigneur de la terreur fut vaincu par Tal Rasha, l'un de nos plus grand mage qui se servit de son propre corps pour emprisonner le démon les condamnant tous les deux à une éternité de souffrance et d'incarcération. J'ai parlé à droite à gauche des affaires qui préoccupent les gens du désert : la recrudescence des démons. Dans différents témoignages j'ai pu noter que nombre d'entre eux avait aperçu le mystérieux rôdeur, celui là même qui partit de Tristram juste avant sa destruction. Je ne sais ce qui les relit, mais je pense que le rôdeur doit rechercher le tombeau de Tal Rasha, je n'en connais pas la raison mais quel qu'elle soit, elle doit être mauvaise voir maléfique.

- Que pouvons-nous faire Cain ? Demanda alors Jerec.

- Il vous faut arriver avant ce rôdeur dans le tombeau de Tal Rasha afin que celui ci reste où il est. Il ne doit surtout pas se réveiller de son long sommeil !

- Nous avons compris, mais comment allons nous procéder ? Demanda le paladin.

- Le parchemin nous indique la seule manière d'accéder au tombeau, néanmoins il reste évasif sur la localisation exacte du tombeau, il dit qu'il se trouve avec les autres dans le canyon des mages, mais je ne sais fichtre pas où se trouve ce canyon, et il en est de même avec les autochtones qui n'en savent pas plus. Néanmoins avant de trouver le tombeau il vous faudra réunir différents objets afin de confectionner la clef qui ouvrira le tombeau. Il vous faudra le bâton horadrim, l'amulette horadrim et le cube horadrim.

- Je suppose que vous ne savez pas où les trouver ? Questionna Xocco.

- Je ne connais que le nom des endroits où ils sont mais je ne sais où ses endroits se trouvent dans le désert, vous allez sûrement devoir chercher par vous-mêmes. Je sais que le cube est dans un tombeau nommé le couloir des morts, le bâton repose sous la garde d'un ver géant dans son repère, et l'amulette devrait être près de la ville oubliée dans un ancien temple.

- Dis Muaziz, ça te dit quelque chose ses endroits ? Demanda choupinette.

- Que dalle, je ne sortais jamais de ma salle d'étude, le désert c'est poussiéreux et salissant ! Répondit l'ensorceleuse.

- Je ne pense pas que ceci nous pose un problème en fait, déclara Deckard, j'ai parlé à Drognan et une de ses novices vous accompagnera, ses talents magiques sont modeste mais elle connaît par coeur la région, elle vous sera d'un grand secours, je lui ai demandé de venir d'ailleurs, Ah ! La voilà ! (a)

Les héros dirigèrent alors leurs regards vers la nouvelle arrivante, qui marchait de manière guillerette vers eux. Elle était vêtue d'une robe banale de novice et portait un bâton de sorcière légèrement magique vu sa lueur, mais sans plus. Elle avait tout comme Muaziz le teint bistre des gens du désert, mais sa mise indiquait clairement qu'elle n'appartenait pas à la même classe sociale. Quoiqu'il en soit son visage rayonnait de joie et d'innocence, cette innocence que l'on trouve souvent chez les aventuriers novices qui débutent leurs premières quêtes et qui n'ont pas encore été atteint pas les vicissitudes de l'existence. Hors donc la jeune sorcière arriva et se présenta tout de go :

« - Bonjour ! Je suis Paiwa et je suis super contente d'être avec vous ! Dit-elle d'une voie menue et enjouée.

- Salut Gamine répondit le barbare.

- Bienvenue enchaîna le paladin.

- Grffsztttrhhhtttzouu continua le druide les yeux grand ouverts.

- 'jour la salua Muaziz, t'es de quel level ?

- Ben je suis 25 sur l'échelle des classifications normalisées de l'école.

- C'est tout ?

- Oui mais j'ai plein de volonté !

- Euh! pardon c'est quoi un level ? demanda Jerec.

- C'est simple le palouf, pour nous classer dans l'école de magie on nous attribue un chiffre qui correspond à notre puissance magique, plus le chiffre est haut plus on est balaise.

- Et 25 c'est comment demanda le paladin ?

- Pas terrible, faudra la protéger dans les combats répondit Muaziz sinon elle va se faire dessouder, je suppose que tu n'es jamais sorti de l'école ?

- Si si je connais la région par coeur dit alors Paiwa, mais c'est vrai que je ne suis pas ressorti depuis que les démons sont apparus, on m'a dit que c'était dangereux, mais avec vous j'ai pas peur ! Il paraît même que vous avez vaincu un démon majeur, Andarielle je crois qu'elle s'appelait !

- Ouais ! on lui a mis une grosse branlée répondit le barbare.

- Ouaaaaaah s'émerveilla la jeune ensorceleuse.

- Bon de toute manière on a besoin d'un guide donc on ne va pas tergiverser des heures, Ycule tu te chargeras de sa protection déclara Jerec.

- Ouais ! pas de problème répondit Ycule qui venait de se rappeler comment on fait pour parler. Avec moi tu ne risques rien ! dit-il en bombant le torse.

- Bon allez en route on a du démon à dessouder conclue le barbare. »

Le groupe se dirigea alors vers la sortie de la ville, prêt à affronter le désert. Le soleil était encore haut dans le ciel, et la chaleur était quasi insupportable surtout pour les fer-vêtus. Ycule prit alors sa forme bestiale de loup-garou mieux adaptée pour le combat et les longues marches.

« - HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII cria Paiwa ! Un monstre !

- Mais non ! c'est un druide ! lui dit Muaziz, ils ont la capacité de se transformer en ours ou loup ! tu ne sais pas ça ?

- Ben non répondit Paiwa gênée se rapprochant un peu du garou mais à pas prudent.

- Bon reste près de lui tout de même comme te l'a ordonné le palouf, continua Muaziz.

- Mais c'est qu'il sent un peu fort tout de même... se plaignit Paiwa.

- Groumph ? s'indigna Ycule.

- Allez pas de chichi c'est pas la mort l'encouragea Muaziz, de toute manière quand Xocco retire ses embrouilleurs, c'est pire. »

Les aventuriers continuèrent leur chemin lorsque soudainement de derrières des rochers bondirent des démons assoiffés de sang. Ces étranges créatures ressemblaient à de gros iguane si ce n'est leurs pattes plus musclées conçues pour les sauts et leurs petites griffes acérées. Elles passèrent immédiatement à l'assaut en piaillant.

« - Ooooh des plantes sépulcrales dit Paiwa, j'en avais jamais vu d'aussi près mais... AIIIIIIE elle m'a griffé ! »

En effet deux petites griffes venaient de se planter dans le bras de la jeune ensorceleuse, le petit démon, le regard haineux, voulut continuer son assaut en la mordant, lorsque celui s'aperçut qu'il venait de se faire littéralement déchiqueter par une griffe beaucoup plus grosse de garou en colère. Le groupe continuait à lutter contre les plantes sépulcrales mais avec beaucoup de mal vu la mobilité de leurs adversaires. Xocco jurait de toute part maudissant les démons qui avaient l'impudence d'esquiver ses lourds coups d'épée. Jerec n'avait pas plus de réussite. Mais choupinette utilisant des techniques connues seul des assassins de son ordre parvenait à les surprendre en les aveuglants dans d'épais nuage de fumée qu'elle faisait apparaître à son gré, de cette manière Zaléatoire pouvait les perforer de ses traits meurtriers. Malgré l'acharnement des démons, ces derniers n'étaient pas de taille et les survivants s'enfuirent dans le désert. Paiwa se mit à examiner les cadavres des plantes sépulcrales, elle sortit quelques outils très fins et forts tranchant de sa besace et entrepris d'ouvrir le cadavre pour voir à l'intérieur.

« - Mais qu'est ce que tu fais ? c'est pas l 'heure de manger lui dit alors Xocco.

- Mais non je vais pas le manger ! je vais voir comment il est fait à l'intérieur répondit Paiwa.

- Mais laisse donc cette pauvre bestiole lui ordonna Muaziz.

- Je peux pas passer à coté de cette occasion de les étudier ! répondit férocement Paiwa.

- Groumph ! Approuva Ycule.

- Bon bon, c'est pas grave les interrompit Jerec, on va faire une pause, comme ça tu pourras déchiqueter autant que tu veux ce qui reste du démon.

- Chouette dit alors Paiwa. »

Elle se mit alors à sortir un petit parchemin sur lequel elle commença à prendre des notes.

« - Elle est fondu, moi j'vous l'dit, déclara Muaziz. »

Une fois les études de Paiwa terminée, nos héros repartirent sur leur chemin, guidés par la jeune sorcière. Ils rencontrèrent bien quelques démons errants, mais ceci n'opposèrent qu'une résistance de principe. Ils parvinrent bientôt près d'une vaste étendu de collines arides au fond desquels ils aperçurent un gros mausolée. Paiwa leur confirma qu'il s'agissait bien du couloir des morts où devait reposer le cube Horadrim. Les aventuriers pénétrèrent dans la tombe dont la fraîcheur intérieure tranchait nettement avec la suffocante chaleur du désert.

« - Normalement ce tombeau s'enfonce sur plusieurs étages en profondeur commenta Paiwa.

- Oui on en a visité des tonnes de souterrains on commence à s'habituer commenta maussadement le barbare. »

Le groupe commença son exploration, les murs contenaient à grand peine le sable qui s'infiltrait par les interstices. Le tombeau à n'en pas douter devait receler moult pièges et chausse-trappes. Choupinette passa devant en exploitant à fond ses capacités à détecter des pièges là où d'autre se serait laissé prendre. Elle arriva près d'une lourde porte de pierre à contrepoids dont l'ouverture se pratiquait de bas en haut. Malgré l'épaisseur de la porte elle distinguait comme une mélopée qui provenait de derrière. Elle fit signe à ses compagnons de faire moins de bruit et tendit l'oreille. Voici ce qu'elle entendit :

Young man, there's no need to feel down.
I said, young man, pick yourself off the ground.
I said, young man, 'cause you're in a new town
There's no need to be unhappy.

Young man, there's a place you can go.
I said, young man, when you're short on your dough.
You can stay there, and I'm sure you will find
Many ways to have a good time.

It's fun to stay at the y-m-c-a.
It's fun to stay at the y-m-c-a.

They have everything for you men to enjoy,
You can hang out with all the boys...It's fun to stay at the y-m-c-a.

Ne sachant quoi penser, Choupinette avertit ses compagnons et entreprit d'ouvrir subitement la porte qui bénéficiant d'un bond contrepoids se leva en trombe.

Ce qu'elle vit derrière la porte la glaça d'horreur, Des momies assez grande ressemblant à s'y méprendre à Radament se tenaient au fond dans une sorte de chorégraphie infernale, elles étaient six et étaient toutes déguisées de la manière suivante : Indien d'Amérique du nord, Ouvrier électricien, Cow-Boy, Policier motard, Marin à pompon et Motard en cuir de type Hell-Angels. Devant eux se tenaient des squelettes à os rouge qui regardaient avec lassitude le show des momies horadrims. Celle travestie en motard policier semblait être le chef et ordonna d'une voie stridente :

« - Des intruses ! Levez-vous les filles ! Et bousillez-moi ces vilaines ! »

Les squelettes se précipitèrent alors sur les intrus et entrèrent immédiatement en contact avec les griffes d'Ycule et la lame de Xocco, ce qui eut pour effet de les réduire en poudre d'os, néanmoins du fait de leur grand nombre les deux héros ne pouvaient atteindre les momies qui s'acharnaient à ressusciter les squelettes partis en morceaux. Soudain Paiwa se porta vers l'avant et hurla :

« - Ne vous inquiétez pas je vais les statiquer !

- Non cria Muaziz, on ne connaît pas leur... »

Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà les premiers champs statiques de Paiwa atteignaient les Momies. Soudainement ce fut l'enfer, du policier motard jaillirent d'innombrables éclairs. Pour avoir déjà vu tel pouvoir dans le champ de pierre, les héros réagirent au quart de seconde en se mettant à couvert sauf Paiwa qui ne comprenait rien à ce qui se passait. Fort heureusement Ycule, vif comme l'éclair bondit sur la jeune ensorceleuse la pris dans ses bras à l'envolée et fonça derrière le mur, à l'abri des traits de foudre.

« - Groumph ? demanda Ycule

- Oui oui, ça va répondit Paiwa. Mais c'est quoi ça ?

- Un Mleb répondit Muaziz, tu ne lis jamais les bestiaires des monstres sottes que tu es ?

- Mais euuuuh ! se plaignit Paiwa.

- Bon on fait la même stratégie Zaléatoire ? demanda Choupinette.

- Oui mais là tout le monde devra y aller une fois que j'aurais tiré ma flèche paralysante, ce ne sont pas des démons d'un mètre trente cette fois-ci, on aura besoin de toute notre puissance.

- Ok je suis prêt informa Xocco.

- Par la sainte lumière moi aussi enchaîna Jerec.

- Groumph acquiesça Ycule

- Moi aussi dit d'une petite voie Paiwa.

- Non toi tu restes ici déclara Muaziz.

- Ouinnnn ! C'est vraiment trop injuste ! se plaignit Paiwa.

- Bon à trois, dit Zaléatoire... Un deux... TROIS ! »

Elle bondit hors de sa cachette d'un saut gracieux et bandit son arc dans les airs, au moment où elle toucha le sol, elle décocha son trait paralysant vers la momie - policier motarde et roula hors de portée des monstres élégamment derrière une autre partie du mur. La flèche fendit l'air dans un sifflement aigu et vint se planter en plein dans l'abdomen de la momie qui fut instantanément recouvert d'une fine couche de gel l'immobilisant, aussi dur que de l'acier.

« - Facile quand on a prit le coup commenta l'archère. »

Sur ce les aventuriers se ruèrent sur les monstres afin de les achever avant que ceux ci puissent bouger de nouveau. Ils furent promptement occis écartant ainsi tout danger, le silence retomba dans la salle comme une chape de plomb. Paiwa commença à explorer la pièce négligemment lorsqu'elle vit un feu qui finissait de se consumer mais qui lui bloquait l'accès à un coffre. Elle tendit la main vers celui-ci, sure d'elle, et se brûla.

« - OUAAAAAIIIILLLEUUUH ! hurla-t-elle.

- Que se passe t-il ? demanda Ycule (qui avait repris sa forme humaine).

- M'a suis brûlé se plaignit Paiwa.

- Ben oui le feu ça brûle c'est connu plaisanta Thanonosse.

- Mais j'ai cru que c'était un décor moi ! répondit Paiwa

- Un décor ? interrogea Jerec.

- Ben oui comme une pancarte quoi ! Répondit-elle.

- Ah ! ouais quand même... rétorqua le paladin. »

L'incident clos et les brûlures soignés, l'équipe continua son périple dans les profondeurs des couloirs des morts. L'air devenait plus dense à mesure qu'ils s'enfonçaient dans les entrailles de la terre gorgées de mystères. Après de longues heures de marches, ils s'aperçurent que le tombeau était bien plus grand que prévu, en un mot comme en cent ils étaient perdus.

« - La tuile, on ne trouvera jamais ce foutu coffre ! se plaignit Xocco.

- Il faut garder espoir le rassura le paladin qui lui-même ne l'était pas trop au final.

- Chut vous deux, on vient ! les avertit Choupinette. »

Sans se douter du moins du monde qu'il courait à leur perte, deux démons de faciès félin ressemblant à s'y méprendre à des chats humanoïdes sortirent du couloir qu'avait repéré Choupinette, l'un était relativement svelte mais l'autre était très étrangement obèse ce qui n'allait pas trop avec son allure générale. Xocco d'un geste vif et précis décapita le premier dont la tête roula à terre mollement. L'autre créature recula prestement, totalement effrayé.

« - Attendez ! Cria Paiwa, je connais ce type de créature, je peux communiquer avec elles !

- A quoi bon demanda le barbare qui préparait sa lame à un deuxième carnage ?

- Il ou elle va peut être pouvoir nous conduire à l'objet de notre quête ! plaida Paiwa.

- Ah ! oui ce n'est pas bête ça, vas-y sorcière engage les pourparlers avec la créature. »

Il s'ensuivit alors une longue explication entre la créature apeurée et la sorcière à grand renfort de geste et de feulements étrangement déformés. Au bout d'un quart d'heure, Paiwa se retourna vers le groupe et prit la parole.

« - Bon alors voilà la créature que voilà dit s'appeler La Plume Colérique du Fracas, qu'elle serait ravie de nous mener au cube, mais que celui-ci est gardé par Bloodwitch le Sauvage et que ce dernier ne sera pas aussi conciliant qu'elle.

- Ha, on va donc devoir l'estourbir le Sauvage en question commenta Xocco.

- Elle dit aussi que sa grande force est dans son agilité et sa vitesse et que nous devrions faire attention continua Paiwa.

- Bon on verrat quand on y sera, conclue Jerec. »

Hors donc, nos amis guidés par l'étrange félin humanoïde obèse se remirent en route. Ils parvinrent sans peine à la salle où reposait le cube horadrim, leur nouvelle alliée n'ayant pas pensé un seul instant à les trahir. Xocco pulvérisa la porte fragilisée d'un coup d'épaule afin de surprendre les éventuels adversaires que se tiendraient en embuscade derrière. Il réussit son entrée puisqu'il pu étriper les démons félins qui gardaient l'entrée avant que ceux ci ne réalisent ce qui se passe, néanmoins les autres se ressaisirent immédiatement et allèrent sus à l'ennemi. L'un d'entre eux se déplaçait à une vitesse hallucinante, ce qui déconcerta nos héros.

Ne le voyant pas venir, Muaziz ne put esquiver son coup de griffe qui l'envoya bouler contre un pilier de la salle, Muaziz s'écroula dans une marre de sang, visiblement cruellement touchée. Bloodwitch décida alors de s'occuper du reste du groupe, sa vitesse était telle qu'aucun coup ne l'atteignait ni aucun trait. Thanonosse se contenta de maudire la bête ne sachant pas trop quoi faire d'autre, son armée personnelle n'ayant aucune chance de toucher l'insaisissable félin. A chaque passage ce dernier griffait, lacérait les chairs de nos héros, et il semblait bien qu'à ce rythme ils n'auraient aucune chance de l'abattre.

« - Il faut le geler cria Jerec, parant à grand peine le dernier assaut de bloodwitch.

- Je ne peux pas l'atteindre avec mes flèches se plaignit Zaléatoire et avec Muaziz qui est hors combat on a pas de moyen de le geler.

- Je peux peut être vous aider dit Paiwa d'une petite voie, je pourrais lui lancer un de mes pouvoirs de froid mais il faudra que votre archère m'aide sinon celui-ci n'atteindra pas sa cible.

- Oui, un tir croisé ! Ca peut marcher répondit Zaléatoire, Xocco, Ycule, Jerec, Choupinette, tenez-vous prêt ! A trois ! Un deux... TROIS ! »

A ce moment Paiwa invoqua un épieu de glace qui se forma au bout de ses doigts et fila vers bloodwitch qui amorça alors une esquive sur la droite. Il s'aperçut trop tard qu'il était tombé dans un piège en voyant la flèche paralysante de Zaléatoire exploser juste à coté de lui, le gelant instantanément, ralentissant convenablement ses mouvements. Zaléatoire avait en effet visé un peu à droite du monstre espérant bien que ce dernier commettrait l'erreur d'éviter l'épieu de glace. Le barbare, l'assassin, le druide, et le paladin se ruèrent vers le félin en poussant des hurlements de rage, Bloodwitch esquiva les deux premiers coups mais ne pu se retirer de la trajectoire du sabre lumière de Jerec qui lui entailla le torse. Ses entrailles se vidèrent par la plaie béante sur le sol de la salle du tombeau. Ses yeux exorbités affichaient un air de surprise, Bloodwitch eut un hoquet sanguin avant de s'effondrer dans ses propres viscères.

« - Ouaaaais on l'a euuut ! Qui c'est les plus fort ? mmmh ? NOUUUUS ! hurla Paiwa en se mettant à remuer l'avant bras en faisant des « hou » « hou » « hou ». »

Un fois la jeune ensorceleuse calmée et la plus ancienne soignée, choupinette ouvrit le coffre qui trônait au milieu de la salle et qui contenait le précieux cube qu'elle confia au paladin .

« - Et d'un commenta le barbare, Objet suivant ! »

(a) Ca tombe bien hein ?
Nos héros sortirent donc des couloirs des morts où ils avaient vaincu le terrifiant Bloodwitch. A l'issue de ce combat, ils purent récupérer le Cube Horadrim, artefact clef pour atteindre le tombeau de Tal Rasha. Au dehors la chaleur était toujours aussi insupportable, le soleil était à son zénith et écrasait toute la contrée de ses majestueux rayons. Nos héros ressentirent très rapidement une sensation tout à fait commune dans le désert : La Soif.

« - Nous devons absolument trouver un village où nous désaltérer proclama le paladin.

- Il y a une oasis pas loin vers le Nord, lui répondit Paiwa, qui comme chacun sait connaissait la région comme sa poche. »

Le groupe commença donc à marcher difficilement dans le sable brûlant, l'atmosphère était devenue irrespirable, suffocante et chargée de poussière. Un vent infernal s'était levé et charriait ce sable infect et grossier. Parallèlement, ils ne rencontrèrent aucune créature infernale. En effet ces dernières ne sont pas stupides et sortent rarement dans de si détestables conditions météorologiques, préférant rester dans leur antre à siroter une boisson fraîche (en général du sang) vautrées dans leur fauteuil (en peau humaine) les pieds (fourchus) sur la table basse (en os généralement).

Après ce qui leur sembla une éternité, les aventuriers parvinrent au sommet d'une dune plus haute que les autres qui leur permit de voir leur objectif : un oasis. Celui ci semblait épargné par la tempête de sable, mais nos héros ne se posèrent pas plus de question, bienheureux qu'ils étaient de trouver un abri et de quoi se désaltérer. Ils ne remarquèrent pas non plus une mystérieuse tache sombre qui semblait se mouvoir dans la zone de l'oasis non plus.

Ce fut Zaléatoire qui remarqua l'étrange phénomène en premier. Elle le signala au groupe et ce fut Paiwa qui reconnu le péril.

« - Par Zasmopeth ! Ce sont des punaises ! Cria-t-elle en se précipitant dans l'eau de l'oasis.

- Hé ! Mais t'es dégueu ! Je te signale que des gens boivent cette eau se plaignit Muaziz.

- Des punaises ? En quoi c'est effrayant ? Demanda le barbare.

- Je pense que le danger ne vient pas tant de leur puissance que de leur nombre incommensurable lui répondit Zaléatoire.

- Préparez-vous au combat ! Les voilà cria Jerec. »

Les insectes s'abattirent sur eux tel un raz de marée continu, la première à être submergée fut Choupinette, elle essaya bien de se dégager en tailladant l'air de ses redoutables griffes, mais ces dernières ne rencontraient que l'air. Les punaises s'infiltraient partout, elles commencèrent à entrer par sa bouche, ses oreilles, son nez, manquant de l'étouffer. Elles se glissaient dans les jointures de son armure pour se repaître goulûment de la chaire de l'assassin, un met si délicat entre leurs mandibules. La souffrance était telle que Choupinette s'évanouit, à un certain degré de douleur le corps disjoncte et ne fournit plus d'information préférant sombrer dans la réconfortante inconscience. L'assassin s'effondra dans le sable alors que les insectes démoniaques continuait leur repas, les autres membres de l'équipe n'était pas en meilleure posture, le paladin, le druide et le barbare était sur le point de succomber comme leur malheureuse amie. Muaziz avait quelques succès avec ses sorts mais pas suffisamment pour réussir à les battre, elle ne parvenait qu'à contenir la marrée. Le nécromancien se tenait près de l'amazone et envoya ses morts vivants à l'assaut des insectes, les squelettes ayant peu de chose à craindre de punaises en fait, cependant sa tentative ne fut pas couronnée de succès car les infâmes créatures s'agglomérèrent pour ralentir et stopper les mort vivants, les empêchant ainsi de venir porter assistance au groupe. Thanonosse hurla à l'intention de ses compagnons :

« - Placez-vous derrière mes créatures ! Vous aurez moins de bestioles sur vous !

- Pas question répondit le paladin, nous n'abandonnerons pas un des nôtres !

- Mais Obéis stupide paladin ! Tu vas sacrifier trois membres du groupe et tu la sauveras pas ! Répondit le nécromancien. »

Jerec ne répondit pas mais ne recula point non plus, Ycule se réfugia derrière les morts vivants et Xocco hésitait.

« - C'est foutu Jerec, faut reculer où on va y passer ! lui dit le barbare

- Non ! Si on recule, elle moura ! C'est inacceptable ! Répondit Jerec.

- T'es vraiment lourd ! Maugréa le barbare. »

Néanmoins Xocco resta aux cotés de Jerec mais n'avança point, les insectes commençaient à entrer dans sa gorge, il sentait leurs pattes velues sur ses muqueuses. Il arrivait à peine à respirer, il regarda le paladin qui n'était pas en meilleure situation, mais malgré la douleur, il se mit à avancer vers l'assassin. Pas après pas, il progressait dans le nuage infect des punaises, il commençait à sentir de vives douleurs dues aux multiples morsures, son front ruisselait de sueur et de sang. Peut être était-ce la foi qui le guida dans cette atroce épreuve mais il parvint près de Choupinette, et commença à la tirer vers l'arrière. Il était à bout de force, il n'en pouvait plus, la souffrance commençait à gagner le pas sur sa raison, mais il ne voulait pas lâcher l'assassin. Il se sentit défaillir, ses jambes se plièrent, il tomba à genou dans la tourmente, lorsque soudainement, sortie de nulle part une main énorme et calleuse l'agrippa lui et son fardeau le tractant violemment hors des insectes, derrière les morts vivants et les sortilèges de l'ensorceleuse qui tentait de maintenir une ligne de front de fortune. Jerec releva la tête et vit le visage buriné de Xocco qui arborait sa mine des grands jours. Le barbare était venu les chercher tout de même, malgré son apparence de brute, il se cachait donc un coeur sous ses muscles d'acier.

Jerec reprit conscience et Xocco chargea le corps de Choupinette sur son épaule. Tout le groupe se mit à fuir en courant loin de ce maudit oasis. Très étrangement les punaises ne les suivirent pas et restèrent dans les parages de l'oasis.

Jerec décida de rester en bordure de la zone, pour observer la situation, et surtout s'occuper des blessés.

Thanonosse fit boire plusieurs potions rougeâtres à l'assassin inconsciente qui reprit immédiatement des couleurs.

« - Ca va ? Demanda le nécromancien.

- Beurk! J'en ai encore dans la bouche répondit d'une voie pâteuse Choupinette. »

Cette dernière entreprit donc de cracher tous les insectes morts qu'elle avait absorbés ce qui lui occasionna moult nausées.

Jerec et Xocco regardaient l'oasis gardée par les redoutables insectes et tentaient d'élaborer une stratégie.

« - Bon on sait que nos armes n'ont aucun effet contre eux, la sorcière et le nécromancien ont réussi à les maintenir mais pas à les battre résuma Jerec.

- On a pas essayé le feu répondit le barbare dans un éclair d'intelligence.

- C'est vrai ça ! Muaziz, pourquoi n'envois tu pas quelques sorts de feu sur ces bestioles ? Demanda le paladin.

- Ah! Désolé les mecs mais mois je suis spécialisé dans le froid et la foudre, le feu je fais pas répondit la sorcière.

- T'es limitée comme sorcière en fait commenta le nécromancien.

- Si t'as pas envie que je te limite l'existence grand-père... menaça la sorcière.

- Heuu, moi j'ai quelques sorts de feu dit d'une petite voie Paiwa.

- Bon et toi Zaléatoire, tu peux pas tirer des flèches de feu ? Demanda Jerec qui ne semblait pas avoir entendu Paiwa.

- Ben en fait non, je fais pas dans la flèche de feu moi... mais par contre BOMBARDER POWAAAAA ! Hurla l'amazone.

- Hum! Moi je peux faire des murs de feu continua Paiwa.

- Xocco et toi le feu ? Demanda Jerec qui n'avait toujours pas entendu Paiwa.

- Bof! A part les feux de camps... répondit le barbare embarrassé.

- J'AI DIT QUE JE POUVAIS FAIRE DES MURS DE FEU hurla Paiwa d'une voie si forte que certains habitants de Lut Gholein dirent par la suite l'avoir entendu.

- Ah ? répondit le paladin

- Tiens donc ? compléta l'amazone

- Tu m'en diras tant plaisanta Muaziz.

Paiwa se dirigea vers l'oasis sans s'occuper des autres aventuriers, folle de rage et lança son sortilège sur les démoniaques insectes. Le fluide magique igné parcourait ses veines, ses yeux étaient devenus de braise puis se muèrent en feu ardent, elle tendit ses deux bras vers les punaises et soudainement, en dessous des insectes, de gigantesques flammes apparurent brûlant les punaises jusqu'à la dernière.

« - Et voilà ! Le boulot est fait fanfaronna-t-elle.

- On peut savoir pourquoi tu l'as pas fait avant ? Demanda Xocco.

- Heu! Je savais pas que les punaises craignaient le feu confessa Paiwa un petit sourire gêné au coin de la bouche.

- Amatrice ! Répliqua Muaziz.

- Peut être mais sans moi vous ne passiez pas, Nananananèèèreuuuh ! Se vanta la jeune ensorceleuse.

- Un point pour Paiwa commenta Thanonosse.

- Oui bon on a pas que ça à faire les interrompit Jerec. »

Choupinette qui n'avait pas prit part aux discussions tentaient de comprendre ce que gardaient les insectes. Elle fouillait dans les arbustes de l'oasis, regardait de proche en proche mais ne trouvait rien que ce soit. Elle allait abandonner quand soudain, absorbée dans ses pensées, elle trébucha sur une pierre qui la fit tomber sur le sable de tout son long.

« - Ben alors Choupinette on est bourré ? On ne tient plus debout ? Plaisanta Xocco.

- Oh! Toi ça va je ... »

Mais Choupinette ne termina pas sa phrase, en effet sous son corps le sable commençait à céder et s'engloutir, lorsque soudainement l'assassin fut happé violemment et s'effondra dans le trou qui se situait en dessous d'elle. Elle atterrit sur le postérieur avec un bruit mou.

« - OUAAAIIILEUUUUH ! Se plaignit-elle.

- Ca va là dessous ? S'enquit le barbare.

- Ouais! A part ma dignité, y'a pas de mal, cependant je pense avoir découvert quelque chose. »

Choupinette se trouvait dans une salle assez vaste qui semblait avoir été creusé à même la roche par dégustation de cette dernière. Un tunnel plongeait dans l'obscurité au Nord de l'endroit, tunnel qui présentait la même forme architecturale étrange.

Le groupe entier des aventuriers descendit dans le souterrain à l'aide d'une corde, afin d'éviter une chute aussi inutile que douloureuse.

« - C'est impressionnant commenta Thanonosse, on dirait qu'une sorte d'immense ver a creusé cet endroit, c'est sure mes amis nous sommes dans le repère du ver.

- Ton sens de la déduction m'étonnera toujours ironisa Muaziz.

- Ouaip! Ca tombe bien, en fait, on doit lui chiper un bâton au bloche si je me souviens bien, dit Xocco qui voulait prouver qu'il avait compris le but de leur quête.

- A en juger par la résonance de l'écho, ces tunnels doivent être immense les informa l'assassin.

- De toute manière l'objet de notre quête se trouve au bout de ce tunnel alors allons-y ! Ordonna Jerec en se dirigeant vers l'obscurité le sabre lumière brandit afin de profiter d'un bon éclairage. »

Ils firent quelques mètres dans le couloir quand soudainement, ils virent du dessous du sable qui recouvrait le tunnel, un gros ver hideux et purulent de teinte noire, sortir toutes mandibules en avant, il agressa le premier intrus à sa portée, c'est à dire le paladin. Jerec commença à parer les assauts du monstre de son bouclier, cependant l'étroitesse du couloir ne lui permettait pas de combattre avec aisance et empêchait ses compagnons d'intervenir.

« - Qu'est qui se passe ? Demanda Zaléatoire qui se trouvait derrière le groupe et ne voyait pas la scène car le couloir formait un coude.

- C'est Jerec qui se bat contre un ver l'informa Xocco.

- Et il y arrive bien ? Demanda l'amazone.

- Ouaip! Il gère pas mal mais ça va prendre du temps répliqua le barbare.

- C'est long se plaignit Muaziz, mais qu'est ce que tu fous demanda-t-elle à Paiwa qui commençait à s'allonger dans le couloir.

- Je vais faire un petit somme en attendant l'informa-t-elle.

- T'as un jeu de carte ? Demanda Xocco a Ycule qui se trouvait derrière lui. »

Quinze minutes plus tard, une fois que Jerec eut pu venir à bout du ver, il se retourna vers ses compagnons, triomphal, mais fut fort surpris du spectacle. En effet Xocco et Ycule avaient commencé une partie de carte, Paiwa faisait un somme, Zaléatoire s'entraînait à dégommer des cibles fictives et Thanonosse discutait avec Muaziz et Choupinette de théologie.

« - MAIS MAIS ! Vous avez pas fini de glander ? Jura le paladin.

- Ben faut avouer, t'as mis tellement de temps qu'on s'ennuyait s'excusa Xocco.

- C'est ça alors je peux crever ! Tout le monde s'en balance ! S'énerva le paladin.

- Ah non dis pas ça on serait tous triste ! Répondit Choupinette.

- Oh! Oui au moins dix minutes commenta Muaziz.

- Bon je vais passer devant dit Xocco en poussant le paladin, qu'on en finisse.

- Et ça veut dire quoi ça ? Demanda Jerec. »

Mais personne ne lui répondit, force est de constater tout de même que le groupe avança bien plus rapidement avec Xocco en première ligne.

Ils affrontèrent donc tous les monstres de ce dédale de tunnels avant, au final, d'arriver dans la salle du ver géant. Il se dressait là immense et baveux, ses mandibules de la taille de deux hommes battaient frénétiquement l'air. Il était si immense qu'une partie de son corps était profondément enfoncée dans le sol, sa tête devait bien mesurer dans les sept mètres de haut. Devant lui une foule de vers grouillait à même le sol tant et si bien qu'on ne distinguait qu'une marrée informe de ver grouillant dont le plus gros atteignait la taille d'un homme robuste. Sur la gauche de l'immense caverne se trouvait un coffre lumineux, contenant à n'en point douter l'objet de leur quête, mais ils allaient devoir mener un âpre combat contre l'immense ver et ses rejetons.

Xocco, à son habitude chargea les vers en beuglant, suivi d'Ycule et de Jerec qui n'a pas la rancune tenace. Zaléatoire se mit à tirer ses traits à une vitesse surhumaine et Muaziz, Paiwa et Thanonosse enchaînaient qui des sorts qui des malédictions. Bien que les vers fussent nombreux, ils ne faisaient pas le poids face aux aventuriers aguerri par de nombreuses batailles et quêtes glorieuses. Le combat fut fini en moins de trois minutes, seul restait à la fin l'immense ver qui n'avait pas participé au combat.

« - Bon, ben quand faut y aller, faut y aller dit Xocco.

- Attends ami barbare, quelque chose me chiffonne, pourquoi n'a t'il pas assisté ses séides ? Demanda l'amazone.

- Ah! Ben oui ça c'est bizarre remarqua Xocco.

- Je me demande si... non ce serait trop risible, attendez faut que je teste répondit Zaléatoire, Reculez tous vous autres. »

Tout le groupe recula dans le couloir et Zaléatoire tira une de ses flèches en plein dans le monstre, ce dernier grogna, se trémoussa, tenta de sortir sans y parvenir.

« - J'y crois pas ricana Zaléatoire, ce gros tas est coincé dans le sol, il peut pas bouger !

- Mais comment il a fait son compte ? Demanda Paiwa.

- On s'en tape, on va le cribler répondit l'amazone le sourire mauvais. »

Jerec eut l'impression de voir une trace d'appréhension dans le regard du monstre quand les tireurs et lanceurs de sorts se mirent en position à bonne distance de lui, ce genre de regard que l'on à quand un tiers à compris quel était une de vos faiblesses et comptait bien l'utiliser.

« - Company... At my command... FIRE hurla Zaléatoire.

- Hé ? Répondirent tout les autres.

- Feu à volonté bande d'huîtres ! Leur répondit l'amazone.

- Ah! Ok dirent-t-ils tous en coeur. »

Le ver géant encaissa une avalanche de sorts magiques, traits meurtriers et autres projectiles divers en l'espace de quelques secondes. Ce déluge eut vite fait raison de sa résistance et ce dernier mourut dans un cri d'agonie atroce, son liquide vitale infect maculant les murs de la caverne.

Les aventuriers revinrent dans la pièce afin d'ouvrir le coffre qui jeta violemment son contenu aux pieds des aventuriers dans un grand bruit. Parmi le tas d'objet se trouvait un superbe bâton noueux rayonnant d'une saine aura magique. Jerec le prit et le contempla, c'était à n'en pas douter le bâton des rois, et ils l'avaient trouvé.

« - Il est magnifique dit le paladin, il ne nous reste plus qu'à trouver l'amulette qui nous servira à confectionner le Bâton Horadrim. Remontons mes amis !

- Tu passes devant ? Lui demanda le barbare rigolard.

- Oh ça va ! Lui répondit Jerec excédé. »

Et le groupe ressortit dans le désert, sous un soleil couchant. Ils se mirent immédiatement en route vers leurs prochaines aventures...
S'il y a une constante sur laquelle s'entendent tout les érudits de toutes les contrées à propos de désert, c'est qu'il y fait atrocement chaud. Jerec, ruisselant sous son armure, marchait en se demandant s'il était humainement faisable de se transformer intégralement en transpiration. Ils progressaient à la manière des gens du désert, ils marchaient de nuit et se reposaient plus ou moins de jour sous leur capes, a demi enterré pour profiter au maximum des onces de fraîcheur qu'il pouvait capter. Le soleil était déjà brûlant et haut dans le ciel, lorsqu'ils décidèrent de chercher un endroit où dormir. Choupinette aperçut au loin des ruines et en avisa ses compagnons, ils décidèrent donc que ces ruines leur fourniraient l'abri nécessaire pour leur repos. Ils se mirent donc à cheminer vers les ruines d'une ville lorsque soudainement et sans prévenir, allant à l'encontre des principes fondamentaux selon lesquelles cette dernière ne peut survenir qu'à horaire plus ou moins fixe, la nuit tomba.

- Mais que se passe t'il ? la nuit tombe ? demanda Jerec.

- J'esquive ! plaisanta Xocco.

- Ah ben c'est malin ça répondit Choupinette.

- Non mais la nuit ne peut pas tomber à cette heure ! se plaignit le paladin qui voyait d'un très mauvais oeil la continuité de la marche harassante.

- Mmmmh, je sens, je sens que tout ceci n'est pas naturel, il y a de la magie la dessous ! déclara très doctement Muaziz.

- Ah ben moi je sens rien dit Païwa.

- Normal t'es une novice lança Muaziz méprisante.

- Ouin ! se plaignit Païwa.

- L'écoute pas lui conseilla Ycule, c'est une aigri.

- Bon du calme, ceci n'est pas naturel mais cela nous empêches nullement de continuer notre route, de plus nous sommes probablement arrivé dans cette fameuse ville oubliée dont nous a parler Cain.

- Oui celle où près de laquelle doit se trouver un temple qui contiendrait entre autre l'amulette que nous recherchons compléta Thanonosse.

- Celle là même répondit Jerec.

- Bon les intellos on va pas passer la nuit sur des paroles sans combats ! Allez zou en avant, on trouve le temple, on bute les monstres et on ramène l'amulette ! déclama Xocco.

- Heu on se repose pas avant demanda ? le paladin.

- Nan ! Mon épée me démange alors en avant ! répondit d'une voix virile Xocco.

- Brmmm !

- Hein ?

- Brmmmmm !

- Zut des Streums ! remarqua fort à propos Xocco.

Xocco se retourna ainsi que tout ses compagnons et vit une poignée de mort vivants progresser vers eux, la teinte blafarde et la démarche lente mais assurée.

- Raaah BASTON ! hurla le barbare en chargeant le premier mort vivant à sa portée »

Il le cueillit d'un superbe coup d'épée latérale qui le trancha net en deux et projeta la partie supérieure du cadavre sur une autre goule, qui, surprise par la promptitude du mouvement n'eut d'autre choix que de se prendre le projectile improvisé en pleine figure.

« - Dans ta face hurla le barbare.

Puis il enchaîna sur le prochain continuant son oeuvre de destruction, à la grande déception des goules qui commençait à se demander si leur tentative d'attaque n'avait pas été un brin trop téméraire. Les autres compagnons n'étaient pas en reste et massacraient allégrement les goules qui à coup d'épée, qui à coup de sortilèges mortifères. Le combat semblait bien engagé et Xocco frappait de taille et d'estoc lorsque durant sa mortelle danse et au hasard du combat il porta un coup sur une goule un peu plus claire et un peu plus ancienne que les autres. « BONG ! » fit l'énorme épée du barbare sur le corps de la goule qui n'avait pas bougé d'un centimètre. Xocco, surprit qu'une créature puisse avoir l'audace de résister à ses coups, continua de se déchaîner sans toutefois avoir plus de succès. Puis il se rappela que certains monstres ne craignait point la morsure de l'acier, il se souvint également qu'en de pareil circonstance se mettre en rogne contre le monstre marchait particulièrement bien.

- BERSEEEEEEERK ! Vociféra Xocco.

Et il redoubla d'ardeur à la frappe, écumant de rage comme un possédé, enchaînant des coups rapides dont la puissance aurait probablement put trancher des montagnes.

"BONG ! BONG ! BONG ! BONG !" furent les seuls effets qu'eurent ses attaques autant téméraires qu'inefficaces. Xocco s'arrêta, essoufflé, l'épée pointant à terre.

- Mais en quoi t'es fait ? hurla-t-il.

- Brmmm ! répondit la créature qui lui décrocha un violent uppercut.

Le coup fut si puissant que le massif barbare fut projeté dans les airs et alla s'écraser dans un mur qui s'effondra sous l'impact. Ce fut Jerec qui remarqua le barbare temporairement volant, il réfléchit en une fraction de seconde : La créature capable de se jouer du puissant homme du nord devait être redoutable. Il tourna son regard vers le monstre et le vit droit comme un I, sa tête décharné et son regard où luisait une aura maléfique de fanatique. Il tendit son bras aux chairs putréfiées en pointant un doigt squelettique vers le paladin, puis il lui fit signe du doigt de venir à lui. Jerec se retourna pour voir si le mort vivant s'adressait réellement à lui, visiblement c'était le cas et ses compagnons prit dans la tourmente du combat, ne pouvait l'aider. Il se mit alors en marche lentement vers son adversaire.

- Ok, ok, tu veux me défier, tu vas pas être déçu.

Il se mit en garde devant la goule vénérable, cette dernière elle même se mit en position de défense. Soudainement Jerec porta son attaque à la vitesse de l'éclair, un coup dont le but était tout bonnement d'embrocher la goule vantarde. Mais lorsque sa lame atteignit le cadavre, cette dernière glissa dessus et déséquilibra de ce fait le paladin qui s'écroula à terre de tout son long. Ce dernier essaya de se relever promptement pour ne pas laisser à son adversaire le temps de profiter de la situation mais la goule était déjà sur lui. Il releva juste sa tête pour voir le mort-vivant sauter en l'air dans une position qui évoquait un quelconque oiseau tel que le héron, le temps sembla se figer sur la posture, il avait une jambe droite et l'autre replié, ses bras était en croix mais point raide, comme les ailes de l'oiseau qu'il tentait de singer. Puis le coup partir rapide, imparable et fracassa la mâchoire de Jerec qui fut projeté dans des tonneaux qui amortirent sa chute.

- Argh, il tape fort, mal aux dents se plaignit Jerec.

Mais le mort-vivant ne comptait pas lui laisser de répit et se précipita sur lui à une vitesse hallucinante, il prit le paladin par les pieds et se mit à tournoyer sur lui même dans le but évident de lancer la mode du paladin volant. Il lâcha ce dernier qui se rendit vite compte toutes les difficultés qu'il y a à se maintenir en vol sans ailes. Le paladin termina sa course dans un mur en torchis qui explosa sous l'impact. Jerec se releva difficilement, la goule se rapprochait de lui sans se presser, sure de sa victoire, son bras décharné frôla un brasier dut au combat et elle le retira vivement en proie à une évidente crainte. Le lumière de la compréhension se fit dans l'esprit de Jerec « Il craint les éléments se dit-il ». Jerec se campa alors devant la goule l'épée pointant vers le bas, il regarda son adversaire avancer vers lui, l'air goguenard. Comme précédemment il arma son coup mais hurla au moment de le porter « VENGEANCE ! », un pouvoir de paladin qui lui permettait de porter des coups basés sur les quatre éléments en même temps. Le mort vivant, sure de pouvoir encaisser le coup ne chercha même pas à se protéger, grand mal lui en pris. La sainte lame du paladin perfora son abdomen dans un éclair de feu, de foudre, de froid et d'éclaboussures de poison mélangés. La créature hurla sous l'effet du choc et tomba à terre. Profitant de l'effet de surprise, Jerec assena au mort-vivant un coup de bûcheron sur le crâne de la goule qui vola en éclat sous l'impact, et il recommença une autre fois et une autre encore. Les coups, violents et massifs dont le seul but n'étaient que de réduire le monstre en une bouillie de chairs putréfiées et d'os concassés, se succédèrent dans une rage à peine contenue. Jerec finit par se calmer constatant que son ennemi était mort depuis pas mal de temps (et définitivement cette fois-ci) et que ses compagnons le regardait d'un air un peu surpris.

- Heu ça va Jerec ? demanda Choupinette.

- Ouais, ça va mieux. Ben quoi ? pourquoi vous me regardez comme ça ? demanda le furibond paladin.

- Ben c'est que ça fait pas très paladin cette manière de dessouder du monstre répliqua Xocco.

- Ouais, ben Vengeance c'est Vengeance hein ! Pis t'es mal placé pour me faire des reproches sur ce sujet tout de même ! déclara Jerec en s'éloignant, visiblement en colère.

Les compagnons décidèrent de camper pas trop loin dans les ruines d'une ancienne maison qui avait encore une partie de son toit. Ils dormirent d'un sommeil léger, ayant instauré quelques tours de garde, juste au cas où d'autres mort-vivants souhaiterais retenter leur chance.

Mais la nuit se passa sans encombre, et c'est une lune radieuse qui salua leur réveil, la même qu'à leur coucher.

- Décidément, y'a vraiment un truc bizzare, il fait encore nuit constata Muaziz.

- Et c'est le même ciel étoilé rajouta Thanonosse.

- Ben pour enfoncer les portes ouvertes vous êtes balaises les jeteurs de sort se moqua Xocco hilare.

- Ouais marre toi si tu veux , tas de muscle, mais je peux te dire que ceux qui ont put masquer le jour ne sont pas des débutants de bas étages répliqua Muaziz à l'agaçant barbare.

Ils se mirent en route quelques instants plus tard, bien décider à explorer la ville en ruine afin de trouver ce fameux temple. Ils croisèrent bien quelques créatures infernales ou morte-vivantes, mais ces dernières visiblement s'étaient passé le mot et évitaient soigneusement les aventuriers. L'esprit monstrueux se perd, que voulez vous...

Or donc après trois heures d'exploration intensive, ils finirent par trouver le temple qui se tenaient légèrement en retrait de la ville dans une vallée attenante. Tout était silencieux et calme. Les héros s'approchèrent de l'entrée aussi discrètement que possible. Rien ne bougeait. Choupinette ressentit plus qu'elle ne vit le danger arriver sur elle, une boule de feu sortit d'un des piliers et explosa à l'endroit même où se tenait l'assassin quelques dixièmes de secondes plus tôt, mais Choupinette avait des réflexes surprenant et avait évité le projectile igné d'un élégant saut qui lui permis de se placer à l'abris derrière une colonne.

- Piège à Feu Hurla-t-elle.

Mais ses compagnons, prompts aussi, n'avaient pas attendu son avertissement pour se mettre à l'abri.

- Muaziz ! cria le paladin, tu peux faire quelque chose ?

- Muaziz ci, Muaziz ça, se plaignit la sorcière, c'est toujours la même qui s'y colle. Bon de toute manière y'a pas trente six solutions, on va le bombarder de tout ce que l'on peut lui jeter à la face à distance. Allez tous ensemble !

Et joignant le geste à la parole, l'ensorceleuse sortit de sa cachette rapidement, lança une orbe de glace vers le piège à feu et se remis promptement à l'abri. Le piège avait tiré deux boules de feu vers la sorcière mais ces dernières ne firent qu'effriter un peu la colonne de pierre. Zaléatoire en profita pour décocher deux trois traits bien placé afin de bloquer la mécanique d'orientation du piège et sa tentative fut couronné de succès. Les boules de feu étaient lancés de manière hasardeuse et le piège commençait à perdre des pièces. Païwa décida de passer à l'action en envoyant une boule de feu bien senti sur la chose qui explosa en une myriade de petits fragments.

- OUAAAAIS ! C'est moi qu'a le frag se réjouit-elle.

- Ouais bon ça va ! la réprimanda Muaziz.

Les aventuriers sortirent de leurs cachettes et se dirigèrent vers l'entrée du temple. Il y faisait très sombre à l'intérieur et une impression de maléfice ancien étreignait le coeur de nos héros. L'Angoisse était palpable, la tension perceptible, Choupinette entendit alors une sorte de sifflement léger, elle se retourna d'un coup évitant d'extrême justesse la charge de la créature, qui tapit dans l'ombre, venait de se décider a passer à l'assaut. Elle avait la forme grossière d'un Cobra de taille humaine si ce n'est qu'au contraire des ses ancêtres reptiles elle arborait deux bras, deux avant bras et des mains dont les appendices étaient de longues griffes effilés, le bas de leur corps étaient à l'identique d'un puissant serpent annelé et musculeux. Choupinette accompagna son esquive d'une contre attaque aussi imprévisible que brutale et planta ses deux griffes dans le thorax de la bête qui eut un gargouillis sanguin et s'effondra dans son propre sang. Seulement d'autres créatures étaient passées à l'assaut, semblable à celle qui venait de trouver le repos éternel. Les compagnons se battirent férocement contre des adversaires qui compensaient leur faible résistance par leur nombre et leur vitesse. Xocco arborait déjà plusieurs blessures dues aux griffes des assaillants mais cela ne le gênait pas outre mesure. Ycule avait le pelage maculé de sang également, mais il y avait fort à parier que ce n'était pas le sien, en effet il faisait un ravage dans les rangs ennemis. Païwa tentait de le soutenir avec quelques sortilèges fort désagréable pour les monstres, cependant son attention rivé sur le combat ne lui permit pas de voir l'assaut d'une fourbe créature cachée dans les ombres. Cette dernière lacéra le dos de Païwa qui hurla de douleur avant de s'effondrer à terre. Ycule se retourna et lorsqu'il vit la scène il se précipita écumant de rage en un grognement assourdissant sur le vil reptile responsable de la félonie. Malheureusement pour ce dernier, il ne put esquiver les puissantes griffes d'Ycule qui lui trancha son corps horizontalement séparant le torse du reste du corps. Le druide reprit sa forme humaine et s'empressa de faire boire plusieurs potions de teinte rose à la jeune ensorceleuse. Cette dernière repris connaissance et se releva difficilement, elle était encore un peu comateuse.

- J'vous l'avait dit qu'elle était pas du niveau, maugréa Muaziz.

- Oh toi la pimbêche ça va ! gronda Ycule.

- Paix mes amis, paix, nous n'allons pas nous chamailler, il nous faut continuer notre quête répondit le paladin dans le but de calmer les esprits.

Avec une prudence redoublée afin de ne plus tomber dans une embuscade de ces fourbes reptiles, ils repartirent explorer le temple. Ils parvinrent assez vite à un escalier descendant dans les tréfonds du sous sol du temple. On pouvait entendre comme une mélopée provenant d'en bas, un chant étrange plus sifflé que chanté d'ailleurs.

- Doit sûrement y avoir plein de ses saloperies en bas informa Xocco.

- Essayons de descendre discrètement pour évaluer la situation proposa Jerec.

- Ok répondit Choupinette, j'y vais en premier et vous me suivez mais pas de trop près, je suis plus versé dans les arts du camouflage que vous.

Ce faisant, elle descendit le long de l'escalier, elle n'était qu'une ombre. Progressant sans un bruit, elle parvint en bas où le spectacle qu'elle vit la glaça d'horreur. De nombreux serpents monstrueux étaient présents autour d'une sorte d'autel duquel partait une vive lumière. Il y avait quelques momies Horadrim ressemblant à Radament avec leurs contingents de squelettes. Mais surtout, devant l'autel, dans la foule des serpents, il y en avait un qui se démarquait des autres par sa teinte mauve et son aspect plus robuste. Soudainement il releva sa tête et planta son regard droit dans celui de l'assassin, comme si cette dernière n'était pas caché.

- Mais c'est impossible se dit Choupinette dans sa tête.

- Rffssssssssssss ! lui répondit le reptile.

Locution qui devait vouloir probablement dire « à l'attaque » car tout les serpents se dirigèrent vers elle à une prodigieuse vitesse. Choupinette sortit ses griffes, se préparant à recevoir l'assaut, d'une oreille distraite elle entendit ses compagnons, qui, fort heureusement pour elle, ne lui avait pas obéit et l'avait suivi de près. Ainsi lorsque le premier reptile chargea Choupinette, il se prit un coup de griffe en pleine tête et un énorme coup d'épée de barbare qui trancha son tronc du reste de son corps. Les morts-vivants de Thanonosse commencèrent le combat contre ceux des momies Horadrim, ce qui permit au nécromancien de maudire le reste de l'assistance. Zaléatoire tira une flèche vers le serpent mauve qui semblait, selon les critères de cette race, diriger les autres. La flèche se planta dans la queue du monstre lui occasionnant une vive douleur mais déclenchant également son pouvoir de foudre, qui à l'instar de Rakanishu, le petit démon du cercle de pierre, envoyait une multitude d'éclair tout azimut. Le danger venait de monter d'un cran. Heureusement aucun de nos compagnons n'était assez près pour en subir les effets dévastateurs. Zaléatoire décida donc de geler le monstre avec ses fameuses flèches paralysantes, technique qui s'était avéré très efficace contre tout les autres monstres possédant ce pouvoir qu'ils avaient rencontrés auparavant. Cette fois-ci le succès fut plus mitigé, car si le reptile avait considérablement ralenti son allure, il continuait tout de même d'avancer et les aventuriers allaient bientôt être dans la zone de son terrible pouvoir. Cependant nos amis n'avaient point été inactifs, Thanonosse avait ravagé les armées de morts et les momies Horadrim et Ycule et Xocco avait réduit considérablement le nombre des reptiles. Partout dans la salle gisait des morceaux sanglants de vipères baignant de leur sang les os des morts-vivants démembrés. Le chef des reptiles continuait son inexorable avancée vers les héros et déjà il arrivait à la hauteur de Xocco. Zaléatoire avait arrêté ses tirs sur la bête afin que ses compagnons ne soient pas victime des traits de foudre du serpent. Xocco extirpa sa lame du corps d'une des vipères et fit face a son adversaire qui venait de retrouver toute sa mobilité et sa hargne.

- Toi mon coco je t'ai bien capté dit alors le barbare.

Puis d'un bond majestueux il sauta par dessus l'autel de l'autre coté de la salle échappant à son adversaire un peu surpris par la manoeuvre.

- Planquez vous hurla le barbare, ne restez pas près de lui, j'me l'fait !

Le serpent commençait déjà à se mouvoir vers le barbare quand ce dernier ressauta, mais cette fois ci sur lui, la lame en avant. Il trancha au passage un bras du monstre qui siffla de douleur et d'indignation puis Xocco refit un saut immédiatement pour se mettre à l'abri des traits de foudre qui se dispersaient déjà. Le barbare continua trois fois son manège, blessant de plus en plus sérieusement le monstre dont le sang s'écoulait à grand flot sur le sol de la pièce. Au dernier coup, Xocco cala sa lame horizontalement et porta un violent coup à la tête du monstre qui mourut sur le coup, décapité.

Les autres compagnons revinrent dans la pièce et virent le barbare tout fier, l'épée plantée dans le corps du monstre.

- C'est pas très barbare comme méthode pour tuer les monstres lui dit Jerec, un grand sourire aux lèvres.

- A la guerre comme à la guerre, comme on dit de par chez moi répondit Xocco.

Jerec s'approcha de l'autel et vit l'amulette posée dessus, il tenta de la prendre mais n'y parvint pas.

- Gnnnnn ! Elle est soudé à l'autel ! C'est magique sûrement, je vois pas d'attache.

- Attend je vais te lui lancer un sort pour voir dit Muaziz, vas y essaye maintenant.

- Gnnnn ! Rien à faire répondit Jerec essoufflé.

- Attend laisse moi essayer ma méthode dit Xocco.

Xocco prit son épée et assena un grand coup sur l'autel qui vola en éclat. La lumière vive bourdonna, augmenta d'intensité et se scinda en une myriade de particules qui remontèrent à la surface. Le sortilège semblait brisé. Jerec ramassa l'amulette et regarda, surpris, le barbare.

- Tu vois Jerec, dans le monde il y a deux catégorie de personnes, ceux qui ont une grosse épée et ceux qui réfléchissent trop, toi tu réfléchis trop.

Et c'est sur cette puissante déclaration laissant le paladin béat de surprise que nos amis décidèrent de remonter à la surface...
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