Fanfiction Diablo II

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Etat d'âme d'un barbare

Par rAzagal21
Les autres histoires de l'auteur

Mort d'un lâche, prologue d'états d'âme d'un barbare

Chapitre 1

Chapitre 2 : le charnier

Chapitre 3 : Andarielle

Chapitre 4 : Le Roi est mort, vive le Roi

Chapitre 5 : Torturez les vivants et les morts

Chapitre 6 : Pire qu'une bête

Le ciel, couleur pastel

Les montagnes, crayonnées

La terre ? Comme le ciel.

Une bien mauvaise journée...



Il l'a attendue toute une éternité

Il veut forcer le destin.

Il va donc se présenter.

Montrant à tous son déclin.



Il s'exècre, il se hait.

Il a trop souffert, il veut s'allonger.



Des angles inhumains et grotesques,

Une architecture gothique, complexe.

Il s'engouffre dans ce sanctuaire dantesque.



Il se résout, il accepte.

Il l'attend avec impatience.



La faucheuse arrivera !

A côté d'elle le gros rouge se tiendra.

Et là... là ! sa destinée s'achèvera.
Bats-toi Razadreckk... Le barbare qui est en toi doit se révéler... Ton périple ne fait que commencer...

Ces phrases me reviennent ; je les entends distinctement, horriblement distinctement.

Mon vieux maître ne m'avait pas menti, depuis le début et jusqu'à la fin de ma quête : je souffre, je survis, je souffre, je survis ! Ah vivement cette maudite engeance éliminée que ma destinée puisse redescendre des sommets de ce monde où elle s'était malencontreusement égarée. Etre amené à accomplir des quêtes si dangereuses pour des buts aussi matériels que la gloire et l'argent, voilà bien toute la bassesse de l'âme humaine !

Mais pourquoi ais-je toutes ces réflexions alors que je m'en vais battre Duriel, prince de la douleur ? peut-être est-ce la peur de la mort tout simplement, tout simplement...

Allez, un peu de courage ! Me suis-je donc si affaibli depuis ma victoire sur Andarielle.

Je suis enfin dans le tombeau de TAL-RASHA, le véridique. Je prends le bâton des rois et le place dans la fente adéquate. Et à ce moment même une lueur aveuglante emplit le caveau. La terre tremble sous mes pieds. Le mur s'écroule devant moi. Le trou formé vomit une lueur macabre.

Je me jette dans l'ouverture hache à la main et peur au ventre. Mais à peine me suis-je rétabli qu'un véritable raz-de-marée de haine déferle sur moi et m'inflige des dégâts considérables. J'avale une potion et j'entreprends une cinglante contre-attaque : frappant sans relâche et avançant continuellement, je lui prends sa vie par le tranchant.

Le prince me glace, me gèle, me cristallise. J'ai froid et mes mouvements sont plus lents mais je me concentre une dernière fois, je vise sa tête, But.
Je cours, je cours à perdre haleine à travers le désert avec une nuée d'ennemis à ma poursuite. Farfadets des sables, Vers, Chats des sables... Tous sont prêts à verser leur sang noir sur le sable ocre pour empêcher la découverte des nombreux lieux maudits qui parsèment cette immensité.

Puis soudain je me retourne, je décide d'affronter. Une première vague arrive : les plus rapides, les chats des sables. Monstrueux hybrides, nés d'une procréation plus immonde encore. Grandes griffes rétractiles, poils roux, langue bifide, deux orbites pointées vers le néant. J'ai peur. Ils m'attaquent. Je balaye leur rang avec ma hache, plusieurs têtes s'effondrent comme des fétus de pailles. Les survivants prient pour un dieu auquel ils n'ont jamais cru, mon arme fait le reste.

Puis un deuxième assaut est amorcé : Vers et Farfadets, rampants et sautant. Les Farfadets se déplacent telles des moustiques d'eau : là puis là puis là ! Jamais immobiles. Une tête horriblement humaine, un sourire malsain, vicieux, deux trous béants... oreilles ? Le tout juché sur quatre pattes procurant une extension considérable.

Le premier que je voie : planté sur ma hache. Un autre derrière, je bascule, il n'est plus que souvenir. Trois devant moi. D'un coup sec ils ne sont plus que chairs flasques, os écrasés et sang.

Fini, je m'appuie à un rocher et prends une gourde de vie à ma ceinture, je souffle. Des brisures safranées traversent le ciel de part en part, instant magique.

Soudain, un liquide nauséabond et visqueux est projeté sur moi. Je me relève d'un bond et je frappe de plein fouet dans le corps mou du monstre. Celui s'effondre. Un autre prend sa place. Le même geste, la même mort. Un troisième et un quatrième meurent avant d'avoir pu pondre.

Je m'arrête et regarde à terre... Quelle charnier ! Mais au nom de qui ai-je pu faire ça, au nom de quoi ? Je ne sais pas le sens de ma quête, je ne sais plus... Puis je m'effondre en larmes sur le corps de mes ennemis et je pleure. Le petit matin me réveille et je me lève et je marche.
Nul doute que ton maléfice était puissant pour avoir emprisonné ainsi mon âme dans l'enfer de ta beauté.

La première fois que je suis entré dans ces pierres maudites où tu logeais, je senti une telle odeur de perversité, j'en fus presque corrompu. La salle était grande et le plafond haut, les charpentes recelaient une pourriture millénaire. Une multitude de piliers ornés de feuilles d'acanthes bordaient la salle et au fond se tenait un balcon porté par des créatures d'une horreur et d'une grossièreté telle que je dus tourner les yeux quand je les aperçu. Soudain, je vis plusieurs formes allées à ma rencontre, j'attendis qu'elle soit à ma portée et je les balaya d'un revers de hache.

Puis, je continuais à avancer et je vis les nombreux râteliers d'armes qui parsemaient la salle, certaines épées étaient magnifiquement damasquinées d'améthystes et de saphirs d'une pureté sans égale. Je fus étonné de voir tant de splendeurs réunies dans une salle aussi sordide et je continue à me demander aujourd'hui comment des démons d'une laideur si incommensurable puissent posséder de telles joyaux, le contraste est si fort que l'on en ressort l'esprit tourmenté.

Enfin je t'aperçus, Deckard Cain m'avait tant parlé de toi, mais tu étais encore plus belle que dans mes cauchemars : un front haut, deux yeux finement bridées, un nez aquilin. Cette tête démoniaque surmontait un corps d'une beauté hybride : une poitrine opulente, des bras horriblement magnifiques et nerveux et des jambes d'une beauté chevaline.

Quelques coups de haches suffirent à clore ton destin, ces mêmes coups firent prendre une tournure inattendue au mien.

Maintenant, je vais allez combattre Méphisto...je vais mourir, je le sais mais je prie pour que là où la mort m'amène tu y sois également. Je...je ne sais pas très ce que j'éprouve pour toi mais ce que je sais c'est que c'est proche d'un instinct purement animal. Hélas, ma raison ne tient plus qu'à un fil ténu et je ne vais plus pouvoir dominer ces sentiments bien longtemps. Alors je prie, oui je prie les forces du bien de me donner le repos que j'ai mérité afin de rejoindre celle qui m'a possédé, qui me possède, qui me possédera et cela jusqu'au crépuscule de l'éternité.
Diablo était un grand seigneur, maintenant il est allé rejoindre le troupeau d'âmes démentes dont il avait la garde. Je l'ai tué ce matin.

C'était un matin crépusculaire et brumeux comme on voit beaucoup, la pâle couleur du ciel couvrait les lignes de crête des montagnes alentours, le soleil avait du mal a percé la ténébreuse et lugubre aura qui régnait sur ces terres.

La forteresse de Pandémonium était en pleine effervescence. Chacun savait que le règne du possédé allait se terminer aujourd'hui et tout le monde s'apprêtaient à rejoindre son pays sous de bons auspices. Et ils étaient heureux, et ils riaient et ils chantaient. Le forgeron m'avait quitté en m'offrant une superbe armure gothique crénelée de diamants, Jamella m'offrit un livre de démonologie qui, dit-on, avait été écrit par l'un des sous-fifres de Baal au moment où ce dernier n'était encore qu'un homme.

Au milieu de la matinée, il n'y eut plus que moi et Tyrael dans la ville. Lui était occupé à vérifier mon équipement de bout en bout ; quant à moi je pleurais silencieusement, je pensais à tous ces gens qui m'avaient donné tant d'amour et que je ne reverrais plus, je fermais les yeux pour que ce cauchemar pathétique disparaisse de mes pensées et je m'endormis.

Vers onze heures et demie, une forme lumineuse pourvue d'appendices blancs et laiteux me tira de mon isolement

- Viens, il est l'heure, tu dois traverser la Rivière de Feu et affronter celui pour lequel tu as tant subi.

e me levais et, en réunissant mes forces, j'eu le courage d'affronter mon destin.

Ensuite, faut-il vous dire que celui pour lequel j'avais tant subi m'en fit subir encore ? Faut-il vous décrire mes multiples combats contre les Enfants de Wyrm ? Faut-il que je vous décrive ces âmes déchues : ces femmes aux seins mutilées qui hurlaient à la mort, et ces hommes à la langue arrachée que je vis sur mon passage ? Est-ce vraiment la peine de vous raconter mon entrée dans le Sanctuaire du Chaos et les bruits rauques et bestiaux que j'entendis ? Ces grondements gutturaux me firent savoir avec un talent tout particulier que j'étais entré sur le territoire de Diablo et donc que mon périple avait atteint son paroxysme.

Ah, parlons en de cette quête qui, au fur et à mesure qu'elle s'accomplit, me ronge le cerveau jusqu'à l'os, me fait perdre mes derniers espoirs de vie saine et paisible, amène ma simple folie humaine à se transformer en démoniaque folie animale.

Et enfin j'aperçus le pentacle. Activé les cinq sceaux ne fut que routine mais je dois dire que les monstres qui les avaient en leurs gardes exercèrent leurs talents à une puissance assez considérable pour tenter de préserver la tranquillité de leur maître. Ils me firent plaisir car leurs efforts témoignaient d'une force de caractère dont les forces célestes manquaient quelque peu.

Soudain Diablo, le but ultime. Ma première vision de lui fut une forme rougeoyante et cramoisie entourée de flammes perverses. Au fur et à mesure que je m'approchais, je sentis une majestueuse aura de puissance s'émanant de sa personne. D'un bref coup d'oeil, je vis où résidais tout le mal de ce démon : une somptueuse pierre était apposée sur son front. Ce diamant qu'on appelait Pierre d'Ame portait une sombre lumière en lui et partout où il resplendissait, les ténèbres s'abattaient.

Puis tout alla très vite, il bondit sur moi et me gratifia d'un Inferno chaud et meurtrier, je ne dû mon salut qu'à une potion de rajeunissement totale pendue à ma ceinture. Après que j'eus récupéré ma vie, je courut vers lui et lui asséna un coup d'une violence inouïe qui, malheureusement, ne lui fit tourner la tête que quelques instants. A son tour, il invoqua un enfer de foudre et j'eus juste le temps d'effectuer un bond avant qu'une puissance gargantuesque s'écrase sur le pentacle.

Mille fois je lui rendis ses coups, mille fois il me rendit les miens et à la fin ce fut lui qui tomba le premier. Ce n'était qu'une caprice du destin, un simple caprice du destin.

Après quelques instants à contempler ce lieu débarrassé de toute perversité je fus pris d'une envie morbide. Je m'agenouilla devant la dépouille fumante de l'ancien maître des lieux , je lui prit la Pierre d'Ame et la plaça sur mon front. Une sensation enivrante m'envahit et j'eus l'impression que mes fantasmes les plus inavouables allaient se réaliser dans la seconde qui suivait... ce fut le cas.

Diablo avait chuté et moi j'étais monté au plus haut.

Qu'est-ce qui est coutume de dire dans ces cas là ? Ah oui !...LE ROI EST MORT, VIVE LE ROI.
Ce matin... je me suis amusé... j'ai torturé une famille. En tant que seigneur de la Terreur, il me faut mettre au point des tortures subtiles pour pouvoir me maintenir à la hauteur d'une réputation que mon illustre prédécesseur a engendré ; forte heureusement, je fus inspiré.

Tout d'abord, c'est en sachant la raison de leur séjour en enfer qu'il m'est venu une idée, une manière de les faire souffrir qui m'apporterait une jouissance extrême ; jugez-en un peu.

Cette famille était surtout connue pour son intolérable égoïsme. En effet durant leur vie humaine, tous les membres de cette maisonnée (il était six) étaient des Rogues. Ces dernières habitèrent durant toute leur existence dans un endroit appelé « Le Camp des Rogues ».

Quant les quatre filles étaient encore petites, le père fut tué par plusieurs démons alors qu'il s'était aventuré imprudemment dans la plaine au-delà du campement. Lorsque sa femme apprit la nouvelle, elle ne fut point choquée et pensa que le destin avait agit de telle sorte pour que sa descendance n'ait point à subir l'influence néfaste de l'éducation d'un mâle. Il fut même décidé qu'à partir de dorénavant les mariages ne s'effectueraient qu'entre membres de la tribu pour préserver cette dernière de tout risque d'une descendance pervertie par le monde extérieur. Et par conséquent, on jugea que les membres de la famille du défunt n'étaient pas digne d'être une famille heureuse disposant d'un foyer. La séparation entre la mère et sa lignée fut ordonnée pour cause de « bonheur insupportable ». La mère fut remariée à une femme brutale et haineuse qui se chargea de nettoyer de son esprit tout les débris impurs et sulfureux que feu son mari y avait mis au cours de leur conjointe existence, tache dont elle s'acquitta non sans dissimulé un certain plaisir.

Quant aux quatre filles, elles furent remises à la vendeuse de mercenaires qui se fit un plaisir de leur donner la formation nécessaire pour que les quatre soeurs puissent avoir un jour une place d'honneur sur l'étalage de leur éducatrice. Puis la vie s'écoula apportant avec elle son lot d'événements impromptus, et on vit apparaître chez les cinq membres de la famille dissolue un détestable égoïsme qui se développa pour aller jusqu'à son paroxysme. Et ainsi, pendant leur adolescence, chacune des dames séduisaient à tour de bras et menaçaient de représailles sanglantes chacune de leurs proies si par malheur elles commettaient l'imprudent outrage d'aller chercher du réconfort dans le lit d'une des trois autres guerrières. On pu voir se former dans le village quatre camps bien distincts, chacun formés d'amazones avide d'un plaisir douloureux comme seuls leurs chefs (qu'on surnommait Mère où Matriarche) pouvaient leur en donner.

Et bientôt, une lutte intestine éclata. Chacun des clans voulaient dominer le campement et usaient de différents stratagèmes pour parvenir à ses fins ; trahison et assassinat commencèrent à devenir des pratiques courantes. Ainsi on pu assister à la mort de la soeur aînée, celle-ci fut transpercée par 21 coups de javelots au cours d'une nuit avec une de ses courtisanes. Ces dernières, n'ayant plus de Matriarche, furent abandonnées à la merci des autres membres du village qui les sacrifièrent dans une grotesque parodie des jeux antiques.

TROIS... Plus que trois ! La déchéance souvent arrive avec la vieillesse et elles ne dérogèrent pas à la règle : elles commencèrent à se flétrir tant physiquement que moralement, perdant de leur vigueur à vue d'oeil elles ne satisfaisaient plus leurs adoratrices, celles-ci les trouvant ternes et sans goûts. Si bien qu'à la fin elles perdirent tous leurs pouvoirs et, quand la cité fut réunifiée, on finit par les considérer comme de vieilles folles qui dans leur jeunesse avaient réussi par je ne sais par quel tour de force à mettre le village en branle. On riait d'elles, mais ce sentiment était mélangé à la peur, peur de tout ce qu'il y a au plus profond de son être, peur de tout ce qui nous fait basculer, peur de nos vices.

Un beau jour, ce fragile équilibre fut rompu par un barbare de passage qui convaincu les habitants du mal qui résidait à l'intérieur de ces créatures. Il ordonna l'exécution des sorcières, les désignant comme des disciples d'Andarielle. Une longue procession fut organisé jusqu'à l'antre du mal et l'on jeta les décharnées dans cette caverne. Un long cri plaintif se fit entendre puis plus rien. Un silence nerveux régnait sur toute l'assemblée. Le barbare fut le premier à prendre la parole pour féliciter la communauté du bon sens dont elle avait fait preuve. Ce guerrier avait pour nom RazaDreckk.

Là se finit l'histoire. A leur arrivée en enfer, j'ai rassemblé ces quatre femmes en une seule, tant par la chair que par l'esprit. Maintenant on peut rencontrer en enfer une créature difforme, qui a pour unique parole d'affreux borborygmes, son corps est une masse informe en perpétuelle mutation où s'alterne continuellement quatre visages sans âmes.
Je ne suis plus...ça crève les yeux. C'est fou comme le temps passe vite en enfer. Et dire que cela était si court à mes yeux alors que les humains considèrent ça comme une éternité. Mon règne cessa aussi brusquement qu'il commença.

Ce fut hier que ma cour mis en oeuvre la leçon que je lui avais trop bien apprise. C'était un matin comme tant d'autres, les parois de mon sanctuaire reflétaient toujours la même lueur écarlate et grâce à des prismes savamment disposés de part et d'autres de la salle je me cru déjà en pleine après-midi. Mon réveil fut dur ce jour-là car ma pierre d'âme me faisait souffrir le martyre et cette bougresse y mettait plus de ténacité qu'habituellement. Il n'y avait vraiment rien à faire pour apaiser un tant soi peu ma douleur, tous les spécialistes des profondeurs abyssales s'étaient vaillamment attelés à cette tache. On fit même venir de chez la comtesse un litre de sang de vierges pour que j'y trempe mon joyau. Tous ses efforts ne servirent qu'à provoquer ma colère et ses pseudos-savants finirent leurs vies sous mes griffes.

Un de cette misérable clique de dégénérés avaient survécu et j'en fut tout de suite prévenu par une balrog posté à l'entrée de mon antre, je le fis amener devant moi et je prononça ses paroles :

- Tu as 24 heures pour trouver un remède à ma souffrance, passé ce délai je te ferais l'honneur de t'accorder une exécution publique : Tu seras torturer par ma horde de plantes sépulcrales puis tes restes seront dispersés aux quatre souffles amers par delà la Plaine du Désespoir.

Je fus grandement surpris quand je découvris que ce gueux avait osé relever la tête et qu'il me souriait avec un rictus teinté d'insolence, je le fis évacuer et je pris la décision que ce chien serait exécuté quel que fut les résultats de son entreprise.

Il devait donc passer dans la matinée pour m'examiner et j'attendais impatiemment ce médecin qui se faisait appeler « Vizir du Chaos ». Vers 11 heures une silhouette mauve rabougrie et trapue se présenta devant mes portes, on le fit escorter jusqu'à mon antichambre par deux seigneurs venins de ma garde personnelle. Il entra d'un pas décidé et ferme qui contrastait avec la petitesse de son allure. C'était un médecin de l'ordre des mages défunts.

Cet ordre avait pour principe d'accueillir en son sein les grands Nécromanciens qui, de leur vivant, pratiquaient d'habiles dissections sur la dépouille mortuaire des grands de ce monde pour leurs enlevé les parties vitales( cerveau et coeur). Ces dernières étaient ensuite greffées à l'aîné de leur descendance pour qu'il puisse diriger ses semblables avec le même état d'esprit que son prédécesseur, ce mode de pensée qu'il devait adopter allait du scabreux au cruel et parfois même toutes cette palette de sentiments morbides se trouvait réuni en une seule personne. C'est pour cette raison que le monde s'était mis à stagner depuis bien des siècles déjà.

Il se présenta donc devant moi en précisant son nom, son grade et se mit au travail. Plusieurs heures durant, il inspecta ma corne, la cogna, la brusqua, la frappa, la plongea dans une pléthore de liquides poreux. Il en vint à la conclusion que ce mal- quelle ironie !- dont je souffrais ne pouvait pas être guéri. A ce moment là, je fus envahi par une rage que je puis, avec grande peine, calfeutrer dans les barrières de mon esprit. Je lui dis avec une haine non dissimulée que s'il ne trouvait pas de remède, son agonie serait plus longue encore. Il hésita, s'apprêta à partir, puis retourna sur ses pas et proposa de me réexaminer.

Je ne savais plus trop quoi penser de cet être vil et néfaste, trop de revirements incongrus et trop d'attitudes inappropriés m'avait mis la puce à l'oreille. Je fus bientôt au courant des ses véritables intentions : il vint à ma hauteur et, sans que je puisse réagir, il me creva les yeux d'un geste vif bien que quelque peu désordonné.

Puis le noir et une douleur insoutenable, la substance même de mes yeux était en train de couler sur mes joues tailladées. Ce qui m'entourait pris peu à peu une teinte écarlate... Une rivière de sang, je flottais dans un rivière de sang ! Ma progéniture devant moi, mes ancêtres derrière. Tout cela s'écoulait d'amont en aval avec une régularité et une constance effrayante. De leurs yeux sans lueurs jaillissaient un liquide sans nom. Tous ! tous arboraient la même expression : leurs visages laissaient transparaître une bestialité extrême. J'avais peur de tout ses monstres, de ma famille ! Je donnais quelques coups de griffes apeurés de ci de là, j'écorchais encore et encore la terre désolée qui environnait ce Styx.

Puis je repris conscience, d'après les bruit que j'entendis je déduisit que l'endroit où l'on m'avait laissé était une vaste plaine. J'en fis le tour, à quatre pattes, avançant avec précaution puis je revins au centre. Là se trouvait se trouvait six pierres sur lesquelles étaient gravés des symboles runiques.

- Rakanishu !

Un cri ! à ma droite ! , je m'approchais en tâtonnant et une créature vint à ma rencontre. Après avoir étudié la physionomie de son visage de mes mains tremblantes, j'eut la certitude que ce tenait devant moi un déchu, probablement un boss.

Il m'ordonna d'une voie rocailleuse et aigu d'attaquer l'ennemi, « pourquoi » lui demandais-je. Il me dit que j'étais un déchu comme les autres et que tout naturellement je devais m'exécuter sans discuter. J'obéis et me lança à l'assaut d'un adversaire que je ne voyais pas. J'avais arrêté de penser. Pire qu'une bête, pire qu'une bête...
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