Fanfiction Diablo II

Gris. Tel est le commencement de cette histoire, gris. Gris comme la pluie, le brouillard, sans doute annonciateur de la période de ténèbres précédant la Marche de la Terreur sur ce monde. Gris comme la tristesse, la peur, le malheur. Gris comme l'acier usé de ma cotte de mailles, comme la lame ébréchée de mon épée, elle qui fut autrefois si belle, si pleine de vie. Le Désespoir s'est abattu sur nous deux, réduisant ce qui nous restait de joie au néant, au zéro absolu, la mort, lente, inévitable, qui nous guette et nous chasse depuis ce jour nous rattrapant sans cesse. Mes jours sont comptés, et sur moi repose tout l'espoir de l'Humanité, maigre espoir, faible espoir, que le temps ronge du plus profond de son être si vite, beaucoup trop vite. Je vais sauver l'humanité, mais qui me sauvera moi ?

La porte des enfers, rouge, sanglante, enfin. Tous ces cris. Ces cris. Faites les taire par pitié. Ô lumière, pourquoi as-tu abandonné les tiens en ces temps funestes ? Il m'appelle, Il m'attire. Je franchis l'antichambre de ma fin, de ma mort, de l'Homme, de nous, d'eux. Tout n'est que désolation, et ces cris, toujours ces cris. Les damnés hurlent, meurent encore et encore et encore et crient. J'avance, je prie, je pense à ma vie que j'ai laissée derrière moi, cette vie si douce, si paisible. Je ne suis héros que de sang. Mon coeur aspire à la douceur d'un foyer, pas à ces loups qui me suivent, qui m'obéissent. Père ! Pourquoi Père ? Pourquoi moi, pourquoi toi ? Mon but est proche, je gravis les marches de Son sanctuaire, jette un oeil fatigué et résigné derrière moi. Le Styx coule, fleuve couleur de sang, où brûlent les âmes égarées. Terreur ! La Lumière te rattrape, meurs sous Ses coups divins ! Ton Gardien tombe sous les crocs des mes protégés, ma lame boit sa vie, peu à peu. Il T'appelle, n'entends Tu pas ?

Enfin, Tu apparais. Terreur, Ombre de moi-même. Qui terrassera l'autre ? Tu ne peux me damner, je le suis déjà. Tu ouvre le bal, la Haine guidant tes pas, massacrant mes bêtes, mais chaque coup que tu porte te rapproche inévitablement de ta fin, de ma fin. Ma lame pénètre tes chairs, se repaît de ta vie, toujours plus fort, toujours plus longtemps. Sens Tu cette douce odeur ? L'odeur de la Mort qui plane, qui rode, qui m'a retrouvé. Viens avec moi, rejoins moi en ce monde sans couleur, sans vie, sans mort, dans ce combat éternel auquel Nous sommes destinés tous les deux. Viens, viens avec moi, Tu ne peux échapper à cette arme dont je suis le bras, l'infini, le néant, la vie, la lumière, la mort, les ténèbres, rien de tout cela ne T'es destiné, seul moi, et mon épée, durant cette longue agonie d'où Tu ne pourras pas t'échapper. Viens avec moi dans ma destruction.

Mais qui me sauveras moi ? Qui ? Père. Pourquoi ? Pourquoi ?