Fanfiction Diablo II

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Klinf, maître de la nature

Par Ingo
Les autres histoires de l'auteur

Chapitre 1 : L'évasion

Chapitre 2 : L'attaque de Ghokir

Chapitre 3 : Mutation

J'étais prisonnier de Baal, le terrible Seigneur de la Destruction. J'avais empêché son attaque contre mon village. Il m'a capturé et a détruit mon village devant moi. Mes pouvoirs ne m'aident pas et je ne peux pas sortir de cette cage. Je restais couché pendant 90% du temps. Je ne savais plus quoi faire pour me sauver de cette cage, de cette prison. J'étais dans la plus profonde salle du palais de Baal. Tout son palais est sombre, plein de laquais qui protègent leurs maître Baal. Je ne savais pas pourquoi il me gardait. Dans ma tête, je ne faisais qu'imaginer un plan d'évasion qui pourrait me rendre ma liberté. Mon nom est Klinf, je suis maître druide et jamais Baal ne m'a entendu parler. Je suis venu au monde de ma mère, tombée enceinte dans son sommeil. Selon la légende druidique, je suis l'homme qui saura sauver la planète de toute horreur. Cependant, j'y ai cru. Me voilà bien avancé, pris au piège et probablement que je vais mourir dans cette cage. Je ne suis pas plus puissant que tout autre druide. Si je suis maître, c'est simplement parce que les grands druides ont vus ma venue dans le ciel et que je n'ai pas de père. Je crois maintenant, que ma mère fut violée et que jamais elle n'en a parlé à quiconque. Maintenant elle est morte, elle a péri dans l'incendie de mon village. Incendie provoqué par la destruction de Baal. Moi, je suis pris au piège dans la salle la plus profonde de son palais, dans une toute petite cage de moins d'un mètre cube. Je ne sais plus si la légende est vraie, si je suis vraiment l'homme tant attendu ou si je suis un homme comme les autres qui se fait passer pour l'homme attendu. J'ai reçu un cours de maîtrise des éléments bien trop tôt, je n'ai que 16 ans. Un druide de 16 ans qui tente d'empêcher le grand seigneur de la destruction : Baal, d'attaquer un simple petit village qui encombre sa route. Combat perdu d'avance. Cette cage m'était destinée. Peut-être qu'elle n'est simplement là que pour m'aider à réfléchir et comprendre comment je dois faire, quand attaquer, où, pourquoi ?

Après tant de jours passés dans cette cage, je ne sais toujours pas la raison pour laquelle je me suis fais passer pour l'homme attendu. J'y ai cru à cette légende, légende qui m'a emmené droit dans cette cage. Le trône de Baal était juste à ma droite. Je le voyais parfois s'y asseoir, mais il ne portait jamais attention à moi. Il ne faisait que diriger ses attaques. Il avait une si grande armée, elle était gigantesque. Il aurait pus gouverner le monde, je crois même que c'est ce qu'il voulait. Mais il y avait certaines villes qui imposaient leurs résistances, certaines villes bien plus difficiles à détruire, comme Harrogath ou Kurast. Ces deux villes étaient bien protégées, ainsi que la forteresse de Pandémonium. Alors qu'il a détruit mon village en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Parfois, je me demande comment Harrogath peut bien se défendre contre les forces de Baal. Elles sont si puissantes.

Baal entra dans la pièce, avec son escorte habituelle. Il était entouré de plus de 50 monstres. Tous des laquais de la destruction. Il s'installa sur son trône, la situation avait l'air tendu. Baal semblait inquiet, c'était la première fois que je le voyais ainsi. Un homme entra, pas un monstre, mais bien un homme. Il sembla être un barbare car sa langue étais la même que la mienne. Il aurait tout de même pus être un druide, comme moi. Baal lui demanda : « J'ai reçu les nouvelles de ta région. Harrogath est bien dure à détruire.

- Oui, mais nous y arriverons. J'ai besoin de monstres pour y arriver. Si je pouvais simplement t'emprunter quelques laquais de la destruction, répondit le barbare.

- Jamais personne d'autre que moi ne contrôlera ces laquais. Tu es chanceux, Ghokir, que tu sois un homme si astucieux. C'est la principale raison pour laquelle tu n'es pas mort. Même que c'est la seule.

Je n'en revenais pas. Le barbare était Ghokir. Cet homme était un de mes amis d'enfance. Je ne comprenais plus très bien la situation, peut-être qu'un autre barbare aurait pus se nommer Ghokir. Je continuai d'écouter la conversation, je ne pouvais malheureusement pas voir le barbare.

- Mais, Baal, si nous usions de la même stratégie que nous avions utilisé sur le village druidique, nous pourrons détruire Harrogath en quelques minutes.

- J'y ai perdu un laquais à cette bataille, c'est bien plus qu'il ne faut. Ces laquais sont incroyablement long à produire et très dispendieux, Ghokir. Si tu fais encore une bêtise, tu leur serviras de nourriture. Je ne veux plus qu'un seul d'entre eux meure, tu m'entends ? Plus un seul.

- Comment pourrais-je détruire Harrogath sans ces laquais ? J'ai besoin de monstres. Harrogath n'est que bien protégée, elle n'a pas d'astuce. Je suis certain qu'elle ne réussira jamais à tuer un seul laquais, comme tu le veux.

- Comment je peux en être sur ? Un simple petit village auquel nous n'avons qu'un homme, celui dans cette cage, peut tuer un laquais de la destruction. Comment une si grande cité qu'Harrogath peut être anéantie sans qu'elle n'en tue ?

- Ils ne savent pas comment les tuer. Seul ce petit village en avait la réponse. Je ne sais pas comment ils l'ont eu, mais ils l'avaient.

- Si ce petit village a pu avoir la réponse, cette grande cité l'a sûrement. Tu n'auras pas de laquais, Ghokir. Je vais t'envoyer des monstres, mais rien de plus.

- Maître, vos monstres ne suffisent pas. Harrogath est trop bien protégée. Nous ne pourrons pas pénétrer dans cette forteresse avec vos quelques monstres.

- N'insulte pas mes monstres. S'ils ne peuvent pénétrer c'est parce que tu n'as pas de bonne stratégie. Je te laisse un mois pour y entrer avec 100 nouveaux monstres par jour. Si tu n'y arrives pas, tu seras alors une simple nourriture pour mes laquais. Bonne chance Ghokir, tu en auras besoin.

Ghokir ne dit plus rien, Baal claqua des doigts et j'entendis des portes s'ouvrir et se fermer. Baal resta silencieux sur son trône. Il m'adressa la parole : « Comment as-tu fais pour dire à ton village comment détruire mes laquais ?

Je ne répondis pas, Baal prit ma cage et la lança sur le mur. Je m'écrasai contre les barreaux, bien solides. Baal grogna et sorti de la pièce, me laissant dans ma position. Les torches cessèrent de brûler, puis la pièce s'envahie d'un noir total.

Je commençai à élaborer un plan, pour sortir sans être pris. Je connaissais un peu la structure du palais, mais ne pouvais sortir de ma cage. Pour des barreaux en os, ils étaient bien solides. Je tentai alors une métamorphose. Je me transformai en ours car il est puissant et gros. La cage céda. Je repris ma forme originale puis cherchai une arme près du trône. Il y en avait toujours, mais je n'en trouvai pas. Il faisait trop noir dans la pièce. Je me dirigeai vers la porte. Je m'y rendis après avoir frapper plusieurs murs. Je tâtonnais partout, puis trouvai l'escalier. Je montai les marches une à une, lentement et sans bruit. Je vis une lumière, me penchai et continuai à monter l'escalier. La lumière provenait du second sous-sol du palais de Baal. Enfin j'avais une source de lumière. Je n'avais plus à tâtonner pour trouver les murs et la direction dans laquelle je devais aller. J'avançai jusqu'à la dernière marche. Une voix retenti, j'eu peur que quelqu'un m'avait repéré. Heureusement, ce n'était que deux monstres. Ils parlaient d'une langue étrange, je ne comprenais pas et avais même de la misère à comprendre comment prononcer leurs mots. Je ne les vis pas, mais savais qu'ils s'éloignaient grâce au son de leurs voix qui faiblissaient.

J'avançai encore, les couloirs étaient larges et vides. Ils étaient très longs et j'avais parfois de la misère à en voir la fin. J'errai dans les couloirs plusieurs heures avant de m'avouer que je m'étais bel et bien perdu. Je commençais à fatiguer, à avoir très faim et la gorge sèche. Je cherchai encore une sortie, mais je désespérais de plus en plus. J'avais peur d'être pris au piège dans le grand labyrinthe du palais de Baal. Je m'adossai à un mur, puis réfléchis pour trouver une régularité entre les couloirs et où pouvait se trouver l'escalier. Je savais malgré m'être perdu que j'étais dans le deuxième sous-sol du palais de Baal. Je restai un temps indéfini accoté au mur, je m'y étais peut-être même endormis.

J'entendis alors des pas. Je les entendais se rapprocher, plusieurs pas. J'estimai les marcheurs au nombre d'une dizaine. Je fis tout pour éviter de voir quiconque, mais peu importe où j'allais, les pas se rapprochais toujours dans ma direction. Je risquai un regard dans le couloir perpendiculaire au mien. Personne. Je m'y engageai. Je fis à peine plus de deux pas avant de voir des pieds provenant du couloir qui coupait le mien. La manière dont le palais était fait, j'entendais plus de dix monstres, alors qu'ils n'étaient que deux. Je tentai de rebrousser chemin et de me cacher dans un couloir, mais les monstres me virent et prirent leurs lances en défensive. Je restai figé sur place, les monstres ne tentaient aucune attaque. Je mis un pied derrière moi, une erreur que je n'aurais jamais dû faire. Les monstres me virent reculer et m'attaquèrent. Je me retournai et commençai à courir, mais c'était peine perdue. Les monstres couraient plus vite et plus longtemps que moi. De plus, j'étais affaibli par les nombreuses heures que j'avais passé à errer dans les couloirs. Je tentai alors de combattre. Je m'arrêtai brusquement et me retournai. Les monstres s'arrêtèrent et virent mon sourire que je ne parvenais pas à cacher. J'étais pourtant sûr de perdre. Ils semblèrent soudain hésiter à m'attaquer, ce qui eût pour effet d'agrandir mon sourire. L'un des monstres commença à crier. Il me demandait sans doute de me coucher au sol et de n'opposer aucune résistance si je ne voulais pas avoir mal, mais j'étais déjà allé bien trop loin pour rebrousser chemin. De plus que je ne comprenais pas ce qu'il disait et que cette pensée n'était qu'estimation.

Je pris mon courage à deux mains et entrepris une mutation en ours pour les effrayer. Cependant, cette mutation n'eût pas l'effet désiré. Les monstres restèrent devant moi, brandissant toujours leurs lances sans m'attaquer. J'entamai alors le combat. Je frappai une lance pour la dériver de son chemin alors que j'enroulai ma patte d'ours autour de l'autre. Je tirai sur la lance et l'arrachai des mains de son possesseur. Je la fis tourner rapidement et la pointai vers le monstre qui lui restait toujours sa lance. Il n'osa plus bouger. L'autre monstre voyait qu'il ne pouvait rien faire et que désormais, je contrôlais la situation. Je repris ma forme originale. Je tenais toujours la lance plaquée contre la tempe du monstre qui avait encore la sienne, l'autre recula, se tourna et s'enfuit. Je savais qu'il voulait prévenir les siens mais je ne pouvais pas enlever ma lance de la tempe du premier monstre. Je tentai le coup tout de même. Je pris la lance et l'envoya dans les airs en direction du monstre de toutes mes forces. La lance atteint sa cible et transperça le monstre d'un coup vif. Son sang gicla et il tomba face contre terre.

Le monstre toujours vivant se releva et me menaça de sa lance. Décidément, il ne savait pas attaquer. Il prit son courage à deux mains et commença une attaque mal menée contre moi. J'esquivai ses coups et il en porta des plus rapides et plus puissants. Il leva sa lance au-dessus de sa tête puis la bascula vers moi avec toute la force dont il était capable. J'esquivai encore l'attaque et mis le pied sur la lance dès qu'elle toucha le sol. Son coup avait été trop puissant et il lâcha son arme. Je la pris et le monstre commença à s'enfuir. Il bifurqua sur le couloir le plus proche et je dus partir à sa recherche. Malheureusement, il y avait tant de couloirs qu'il m'avait échappé.

Je continuai de tenter de trouver un chemin dans le labyrinthe qu'est le second sous-sol du palais de Baal. J'avais gardé la lance, attachée à des lanières de cuir de mon armure, dans mon dos. Pendant ma route, je me sentais épié. Sans doute le monstre qui ne veut que sa lance, laquelle il aura qu'en me passant sur le corps. Je pivotai sur moi-même, personne. Je retournai pour continuer ma route, puis vis un visage humain très près de moi. Il avait la barbe rasée, car c'était un homme, et peu de cheveux. Sa grande ligne bleue dans son visage voulait sans doute signifier l'appartenance à un clan barbare de la région. Il me dit : « Salut ! », ce qui eut pour effet de me faire sursauter.

Je repris mes sens et lui demandai :

- Qui êtes-vous ?

- Suis-je si effrayant pour vous faire cet effet ?

- Non, ce n'est que je ne m'attendais pas à vous voir dans cet endroit.

- Je suis Tuhor. J'appartiens au clan des Jerns. Ma venue est uniquement pour vous aider à sortir de cet endroit.

- Vous pouvez vous retrouver dans ce labyrinthe ?

- Rien n'est impossible. Il suffit juste de s'y prendre de la bonne façon.

- Je crois qu'un monstre est allé prévenir d'autres monstres, nous serons attaqués bientôt.

- Ne t'en fais pas, je l'ai tué. C'était sa lance ?

- Oui, je l'ai gardé au cas où j'en aurais besoin.

- Tu pourras la jeter, elle ne vaut rien. En plus, elle t'est presque inutile. Si jamais on rencontre des monstres, je saurai m'en charger.

- Pourquoi voulez-vous m'aider ?

- Ce n'est pas le temps de poser des questions. Nous sortirons de ce palais et lorsque nous serons en sûreté, nous parlerons. Pour l'instant, suivez-moi si vous me faites confiance.

Tuhor partit dans les corridors. J'ai eu peur de le pendre, mais il m'attendait à chaque fois qu'il ne me voyait plus. Il trouva comme promis l'escalier pour le premier sous-sol, puis nous sortîmes vers le Mont Arreat, sans rencontrer un seul monstre. Il me mena loin du palais, nous descendîmes un peu sur le versant du mont, puis nous reprîmes la route, sans un mot. Il marcha pendant une heure ou deux, je ne savais plus le dire. La nuit tombait, puis il s'arrêta.

- Ici, nous serons bien, dit-il.

- Nous sommes en sécurité maintenant, demandai-je.

- Oui, aucun monstre ne viendra jusqu'à nous. Ils n'attaquent pas la nuit.

- Mon village a été détruit en pleine nuit, Tuhor. Comment peux-tu être sur qu'ils ne nous attaquerons pas ?

- Parce qu'ils te croient dans ta cage, Klinf.

- Comment savez-vous mon nom ?

- Tu es bien impatient, Klinf. La légende druidique veut que tu sois le maître de la nature, mais tu n'y crois pas.

- En quoi suis-je le maître de la nature ? Peu importe quel druide, s'il reçoit les cours de maître, il sera aussi fort que moi, sinon plus.

- Personne n'a encore reçu de cours de maître à moins de seize ans.

- C'est parce qu'ils disaient que j'étais le maître de la nature.

- Exactement. Ils ont vus ta venue dans le ciel. Toi, tu n'étais pas né, bien sur. Mais si tu avais vu toutes ces étoiles briller, une nuit plus éclairée que le jour. Bien des météorites tombaient sans même se consumer, ne laissant rien derrière eux, explosant au contact du sol sans fumée, sans feu. Aucune trace visible de ces météorites. Je t'assure que si tu avais été présent, tu aurais dit toi-même que la venue du maître de la nature était pour bientôt. Or, tu nais quelques semaines plus tard, d'une femme qui n'a pas de mari et qui n'en a jamais eu.

- Elle a sans doute chercher des relations sexuelles et n'en a jamais parler.

- Comment peux-tu dire cela de ta mère ?

- Comment je peux être sur que c'est bien ma mère après tout ?

- Comme ce mois que tu as passé dans cette cage devait te paraître long, alors qu'il aurait pus passer en quelques secondes.

- Pourquoi dites-vous cela ?

- Parce que tu n'es pas près à être maître de la nature. Je vais t'aider, mais seulement si tu acceptes de ne pas arrêter au milieu du chemin, si tu acceptes aussi de dire que tu es le maître de la nature.

- Mais puisque je ne suis pas le maître, ce n'est pas moi. Ce n'est qu'une légende qui ne sera jamais vraie. Tout a été cru par des hommes qui ne voulaient qu'arrêter de penser que la vie ne menait à rien.

- Tu es descendus plus bas encore que jamais. Je n'aurais pas cru que tu aurais pus être aussi répugné par cette légende. Pourquoi crois-tu que ton village a été attaqué la nuit ?

- Parce qu'il encombrait la route de Baal.

- Non, Baal est en combat contre Harrogath. Ton village était bien loin d'Harrogath, derrière le palais de Baal, alors qu'il n'attaque que devant.

- Alors, parce que Ghokir voulais me tuer.

- Faux, Ghokir te savais emprisonné dans cette cage, en sécurité.

- Alors, c'est peut-être parce qu'il savait que j'avais dit aux villageois comme tuer un laquais de la destruction.

- Non, il ne les aurait pas envoyés.

- Alors je n'en ais aucune idée.

- Il voulait t'emprisonner et te savoir à lui. Baal ne voulait pas être en guerre contre une force plus grande encore que celle de la destruction, terreur et haine ensemble.

- Terreur et haine ?

- Tu dois connaître les seigneurs de la terreur et de la haine, Diablo et Méphisto. C'est une première chose qu'on doit t'avoir enseigné dans la vie, avant même que tu saches parler.

- Désolé, je ne vois pas de qui tu parles en disant Méphisto et Diablo. Mais tu ne m'as toujours pas dit comment tu as su mon nom.

- Bien c'est simplement parce que l'histoire est arrivée jusqu'à nous. Le seul et unique village attaqué la nuit n'a qu'un survivant prisonnier : Klinf.

- Je pensais que tu étais prophète ou que la légende donnait aussi mon nom.

- Je suis prophète, mais la légende ne donne pas ton nom. Je crois que tu ne connais pas la véritable puissance d'un prophète.

- J'en sais suffisamment. Mais je ne savais pas qu'un barbare pouvait devenir prophète. D'après moi, seuls les druides et nécromanciens en avaient le pouvoir.

- Je vois que tes maîtres t'avaient appris ce qu'ils voulaient t'apprendre. Pour l'instant on va dormir. Tu me diras demain si tu veux que je t'instruise pour que tu devienne enfin qui tu es, ou alors je te laisserai ici en espérant que tu sois chanceux et que tu puisses te refaire une vie.

Il venait de clore notre conversation. Tuhor alluma un feu sur le sol avec des morceaux de bois qu'il ramassa près de nous, puis se coucha dans la neige. Je restai longtemps à regarder le feu, les flammes dansaient pour mes yeux, comme si elles voulaient me dire quelque chose. Je restai encore un moment à les regarder, puis fit comme Tuhor et m'endormis rapidement.
Lorsque je me réveillai, Tuhor n'était plus là. Je pensai encore si je voulais croire à cette légende, et, puisque la nuit porte conseil, j'ai décidé que oui. Sinon, pourquoi serait-il venu me délivrer du labyrinthe de Baal pour me parler de cela ? Pendant que je me posais toutes ces questions, Tuhor arriva avec deux lapins frais chassés.

- Nous avons de quoi manger. Tu as faim ?

- Oui.

Il commença à enlever la fourrure aux lapins. Une étrange et forte odeur de pin me remplis les narines. Tuhor commença à vider les lapins alors que l'odeur ne faisait qu'augmenter. Je l'observais agir, son couteau qui tranchait le ventre, il sortait les organes inutiles et laissait couler le sang. Il embrocha les lapins sur une branche, puis la suspendue au dessus du feu. Il se tourna vers moi et me dit :

- Alors, as-tu pris ta décision ?

- Oui, répondis-je.

- Bien. Tu me suis ?

- Oui, je veux savoir pourquoi tu tiens tant à cette légende pour venir me chercher dans le palais de Baal.

- Alors nous irons à mon village après le repas.

Il tourna les lapins déjà dorés par le feu. Les flammes semblaient déguster les lapins en les léchant lentement. Lorsque les lapins furent prêts, Tuhor m'en donna un et garda l'autre pour lui. Déjà, je commençais à ressentir une immense faim me dévorer l'estomac. Je pris une bouchée du lapin, il était très bien cuit et tendre. La saveur de cette viande m'ouvrait l'appétit d'avantage. Je mangeai le lapin rapidement. Tuhor avait terminé avant moi. Nous nous levâmes et je le suivis en direction de son village.

- Nous devrons passer par Harrogath. Je sais que ton ami l'attaque pour Baal, mais elle est bien défendue et nous pourrons acheter des armes. Nous risquons de trouver des monstres sur notre passage, ainsi que de la nourriture.

Il continua sa route sans se retourner jusqu'à Harrogath. Le voyage n'avait pas été long et en à peine une heure, nous étions à la grande cité qu'est Harrogath. Nous y arrivâmes en ne voyant que quelques cadavres de monstres et certains étaient de barbares. Il y avait des rogues sur les palissades d'Harrogath, mais les portes étaient fermées et aucun homme hors de la ville excepté nous. Tuhor ne fit que cogner à la porte pour qu'un homme vienne voir par la palissade.

- Bonjour Qual-Kehk, comment vas-tu ?

- Mon cher Tuhor, ça fait si longtemps ! Entrez, venez vous réfugier en sûreté.

- Si vous pouviez simplement nous ouvrir la porte, ce sera avec joie que nous entrerons.

Qual-Kehk disparut et nous entendîmes des bruits derrière la porte, probablement qu'elle était barricadée. Le bruit cessa et les portes s'ouvrirent tranquillement. Qual-Kehk était déjà derrière elles et nous accueilla comme on accueille un roi. Il fit l'accolade à Tuhor puis m'adressa la parole : "Qui es-tu pour accompagner ainsi Tuhor ?"

- C'est le maître de la nature, répondit Tuhor. Il m'accompagne jusqu'à mon village et je vais l'entraîner. C'est pourquoi je suis venu ici. Nous avons besoin d'armes.

- Nous avons tout ce qu'il vous faut. Je vais vous accompagner à Larzuk, ne faite que lui demander ce que vous voulez et il vous le donnera, en cadeau.

- Ne soyez pas si généreux, Qual-Kehk. Je sais que vous avez besoin de vos armes pour défendre la cité des attaques de Ghokir et je peux payer.

- On n'a pas reçu d'attaque depuis plusieurs jours, ça en devient inquiétant. Je me demande si nous sommes arrivés au bout des forces de Baal.

- Non, dis-je. Ghokir est l'homme qui vous envoie ces monstres. Il les reçoit de Baal à raison de 100 par jour à présent. Je les ai entendus parler d'Harrogath, ils ont de la misère à la détruire. Si au bout d'un mois Ghokir n'a toujours pas détruit Harrogath, Baal le tuera. Il serait possible aussi qu'il vous attaque avec ses laquais de la destruction.

- Des laquais de la destruction, seul votre village a réussi à en tuer un. Ils sont presque invincibles !

- Ils ne le sont pas. J'ai dis aux gens de mon village comment les détruire. C'est malgré tout une chance qu'ils ait pus en tuer un.

Nous venions d'arriver à la maison de Larzuk, il était forgeron. Qual-Kehk lui parla un peu, Larzuk avait dans la trentaine d'années, alors que Qual-Kehk commençait à grisonner et avait des cheveux blancs.

- Bien, dit Qual-Kehk. C'est ici qu'il est. Il vous donnera les armes dont vous avez besoin. Si vous désirez rester quelques temps vous le pouvez sans problèmes.

- Non, merci Qual-Kehk, répondit Tuhor. Nous devons repartir pour mon village sans perdre la moindre seconde.

- Alors dans ce cas, bonne route. Il se tourna vers moi : "Tu dis connaître le secret pour tuer un laquais de la destruction ?"

- Oui, dis-je. Voulez-vous que je vous l'explique ?

- Tu n'as pas beaucoup de temps, si ce n'est pas long alors d'accord.

- Vous devez attaquer le cou du laquais. Ce faisant, il relève la tête et vous pouvez ainsi facilement lui tirer une flèche dans la carotide.

- Bien, merci pour cette aide. Tu as peut-être sauvé notre village. La moindre des choses serait que je vous laisse au moins un cheval chacun pour vous rendre au village de Tuhor.

Un des barbares s'écria du haut des palissades : "Nous sommes attaqués ! Les légions de Baal nous attaquent en plus grand nombre".

- Désolé, il faut que j'aille voir. Restez car vous ne pourrez pas sortir aujourd'hui. Je suis désolé que vous deviez perdre du temps ainsi.

Il parti au pas de course vers la palissade et monta sur une échelle pour atteindre le niveau des rogues. J'allai voir Larzuk avec Tuhor qui y était déjà.

- Cette épée, est-elle bien lourde ?

- Vous pouvez venir la peser si vous le voulez, répondit Larzuk.

- Je cherche une masse bien forte et solide, dis-je.

- Alors je vous conseille celle-ci, répondit-il. Elle est en fonte. Elle est très lourde, le manche est en bois de Thuya géant, très solide et c'est un arbre qui peut vivre plus d'un millénaire.

- Impressionnant, m'exclamai-je.

- Cette épée, elle me plait bien. Je me demandais si elle était trop importante pour que je la prenne, dit Tuhor.

- Non, vous pouvez la prendre, lui répondit Larzuk.

Elle était magnifique. Un manche d'or serti d'un immense topaze et la lame bleue était déjà très grosse, mais de plus elle avait des propriétés magiques. Larzuk nous les expliqua : "Elle fait des dégâts électriques". La lame reste toujours froide et gèle les ennemis que vous frapperez. De plus, elle accroît votre puissance offensive et vous trouverez que frapper une cible mouvante deviendra de plus en plus facile.

- D'accord, dit Tuhor. Je la prends.

- Moi je vais prendre cette masse.

- Alors vous avez vos armes gratuites.

Nous allions voir le combat, Tuhor et moi, et peut-être aussi tenter de combattre. Nous grimpions à l'échelle et vîmes les immenses terres près d'Harrogath soutenir un combat ahurissant dans lequel nous distinguions mal les barbares des monstres de Baal. Les rogues tiraient des flèches très vite et avec dextérité, mais la plupart d'entre elles se perdaient dans le combat et nous ne savions jamais sur qui elles tombaient.

Qual-Kehk semblait très inquiet. C'était la première fois que Ghokir attendais autant avant de lancer une attaque aussi impressionnante. Les barbares se battaient avec vigueur et persévérance, mais cette guerre était perdue d'avance. Qual-Kehk cria à ses hommes de revenir, mais les monstres les tuaient et aucun ne pus revenir. Les portes barricadées empêchaient les monstres d'entrer, mais ne les retiendraient pas très longtemps.

- Il faut fuir, c'est notre seule chance de nous en sortir, nous dis Qual-Kehk.

- Vous osez abandonner devant un combat, dit Tuhor.

- Si nous voulons survivre, c'est l'unique solution. Nous n'avons plus d'hommes, ils sont tous morts contre cette attaque. Et d'après vos dires, Ghokir recevra 100 monstres par jour ce dernier mois. Si nous voulons rester vivant, nous devons fuir.

- Comment pourrons-nous partir, demandai-je. Ces monstres bloquent l'entrée de la ville.

- Les rogues pourront s'en charger. Maintenant qu'elles savent qu'elles ne risquent plus de blesser un de mes hommes, elles attaqueront plus vite. Nous pourrons résister à cette attaque, mais pas aux prochaines. Tuhor, ton village peut-il nous héberger quelques temps ?

- Non, il est trop petit. Si vous voulez habiter dans des maisons, restez ici.

- Tuhor, cesse d'être têtu et deviens réaliste. Nous ne pouvons pas rester ici.

- Il a raison, Tuhor.

- Klinf, si tu avais reçu un entraînement digne d'un maître de la nature, cela ferait bien longtemps que cette armée serait anéantie sans qu'un seul barbare n'ait eu à combattre. Ces 100 nouveaux monstres par jour seront suffisants pour commencer ton entraînement. Nous resterons ici pour sauver Harrogath.

- Tuhor, m'exclamai-je. As-tu perdu la tête ? Je ne survivrai jamais dans cet enfer. Je suis peut-être ce maître, mais si je suis ton entraînement ici, il n'y en aura plus de maître de la nature, plus jamais !

Cette dernière phrase l'a fait réfléchir. Pendant une minute, il était silencieux, fixant le ciel. Quand il se tourna enfin vers moi, il me dit : "Tu as parlé sagement, Klinf. Ne restons pas. Qual-Kehk, ton armée de rogues peut sauver mon village des attaques de Baal. Tu es le bienvenue chez nous et nous feront bâtir suffisamment de maisons pour vous tous".

- Enfin le grand prophète Tuhor reprend ses sens, dit Qual-Kehk. J'accepte ton offre, prophète barbare. Allons rejoindre les Jerns, moi et mes rogues.

Les rogues tuaient les derniers monstres pendant que nous débarricadions la porte. Larzuk avait ramassé ses outils qu'il avait déposés dans un simple sac. Une dame âgée nous accompagnait aussi, ainsi qu'un vieillard aux cheveux blancs nommé Nihlathak. Les portes furent ouvertes et aucun monstre n'était vivant.

La route était longue pour se rendre au village de Tuhor. Nous ne montions jamais la garde durant la nuit car Tuhor affirmait que jamais nous ne serons attaqués. C'est la principale chose qui me gardait réveiller. Bien qu'il tente absolument tout pour me calmer, il ne peut nier que mon village fut réduit en cendres durant la nuit. Je dormais donc durant le jour et gardait sans le vouloir durant la nuit. Ce fut ainsi bien des jours, des semaines. Nous aurions même pus croire que ce voyage nous prendrait des mois.

La nuit était tombée et bien sûr, j'étais réveillé. Tout autour semblait calme. Je me dirigeai vers la caravane principale pour me nourrir un peu. À mi chemin, des bruits commencèrent à me troubler. J'entendais des pas dans la neige et des tressaillements d'armure. Du métal frotté à un autre métal, des ordres qu'on donnait à des subordonnés. Je restai figé, tentant en vain de comprendre les ordres et ce qu'il se passait. Puis, plus rien. Plus aucun bruit, plus de pas dans la neige, plus d'ordres criés à des laquais, plus rien.

Je restai debout à attendre pendant un temps indéterminé, jusqu'à ce que j'en oublie la raison qui me retenait ainsi. Je pris donc de la nourriture à l'aveuglette en raison de la noirceur. Je me retrouvai alors avec quelques fruits séchés et une bonne bière fraîche. La nuit se termina ainsi. Le soleil se leva enfin et nous reprîmes la route.

Un cri me perturba durant mon sommeil. Un cri lancé par Qual-Kehk : "Nous sommes attaqués !". Je me levai rapidement et restai sur mes gardes. Les monstres de Baal commandés par Ghokir étaient bel et bien en train de nous attaquer. Cela expliquait les bruits que j'avais entendus la nuit. Les rogues sortirent leurs arcs, elles seules pouvaient défendre notre groupe puisque les barbares de Qual-Kehk étaient morts. Les rogues nous défendaient bien, mais ce n'était pas suffisant. Tôt ou tard, les rogues n'auront plus de flèches où les monstres seront trop près. Ils se chiffraient à plus de cinq cents.

Je m'écartai du groupe, pris une distance d'environ cent mètres, puis fit face au groupe et aux monstres. Je pris une grande inspiration, puis commençai à utiliser mes cours et prouver que j'étais un maître. Les nuages commencèrent à changer de formes et prendre celle que je leurs donnait. Les mélanges d'air chaud et froid agissaient et les nuages continuaient de tourner et commençaient à descendre. La tornade fut créée et je la dirigeais. Je l'envoyai alors vers le groupe de monstres avec rapidité. Les monstres s'enfuirent en voyant la tornade arriver sur eux. Elle les aspira tous, puis revint sur ses pas pour attaquer les nouveaux monstres. Elle fit ce trajet plusieurs fois car les monstres étaient trop nombreux et chaque fois, il en revenait pour prendre la place des malheureux monstres aspirés par la tornade. Je rejoignis la caravane et les rogues purent se reposer.

Je regardais ma tornade agir, puis vis sur la bute d'où venait les monstres : Ghokir. Je me jetai sur le sol et pris la direction de la bute en détruisant ma tornade qui n'aspirait plus de monstres car il n'y en avait plus. Je courus jusqu'à la bute, puis ce fut le désert de glace qu'il était cette nuit. Ghokir avait disparu et pas la moindre trace de monstre à l'horizon. Seule la fente dans la neige due à ma tornade prouvait le combat.

Tuhor vint me rejoindre :

- C'était toi la tornade ?

- On peut dire cela comme ça, oui.

- Je ne te croyais pas déjà si puissant. Tu te rends compte que tu viens de repousser une attaque très importante de Ghokir qui devait nous tuer tous ?

- Je crois plutôt que tu exagères. Baal n'a ordonné à Ghokir que de prendre Harrogath. Pas de nous tuer.

- Penses ce que tu veux, je crois toujours que Ghokir voulait nous tuer. C'est lui qui t'a mené ici ?

- Tu veux dire, sur cette colline ?

- Oui.

- Oui, je l'avais vu. Mais il a disparu et je ne sais plus où il est.

- Qual-Kehk nous attend. Allons rejoindre la caravane et repartons pour mon village. Cette attaque nous apprendra à nous méfier des légions de Baal.

- Je l'espère, Tuhor.

Nous rejoignîmes la caravane et elle reprit son chemin. Qual-Kehk n'a plus parlé de cette attaque. La caravane avançait lentement, mais il ne restait qu'une journée de route. Le lendemain matin, nous pouvions déjà voir la tribu des Jerns dans leur village, tous attendaient devant la porte en pensant à ce que cette gigantesque caravane pouvait bien faire devant leur village.
Nous arrivâmes enfin à destination. Les villageois venaient nous voir, puis Tuhor prit la parole : « Tribu des Jerns, je suis de retour. J'amène avec moi des amis qui sauront nous défendre des attaques de Baal. Nous devons nous fortifier et leur donner un endroit où rester car Harrogath est tombée. »

Tuhor s'arrêta, laissant le temps aux villageois de comprendre la signification de tous ces mots. Certains commençaient à paniquer, les paroles devenaient de plus en plus fortes et des cris se faisaient entendre. Tuhor reprit la parole pour calmer cette panique qui s'installait : « Jerns, nous sommes Jerns. Qui donc n'a jamais entendu dire que les Jerns étaient de parfaits combattants et de très braves guerriers ? Qui donc a gagné une guerre contre les Jerns ? Personne ! »

Des cris de victoire se firent entendre. Tuhor venait d'enlever la panique de l'esprit des villageois. Il recommença à parler : « Mais ce Baal est semblable à nous. Jamais nous n'avions tenté d'attaquer Harrogath car nous aurions perdu. Baal aussi a perdu de nombreuses batailles contre cette ville, mais il a gagné la guerre. Harrogath n'est plus humaine. Elle est gouvernée par les démons et morts-vivants. Nous devons empêcher ces monstres de tuer les habitants d'Harrogath et du même coup, les empêcher de tuer les Jerns ! »

Les villageois ne savaient plus comment réagir. Cette guerre signifiait-elle la plus grande victoire des Jerns ou l'anéantissement de cette tribu ? Pendant un long moment, Tuhor resta silencieux ainsi que les habitants du village. Tous attendaient avec impatience le moment où Tuhor reprendrais son discours. Lorsqu'il jugea que son peuple avait suffisamment réfléchi, il continua : « Nous devons construire des maisons pour les rogues de Qual-Kehk. Nous devons aussi construire un mur derrière lequel elles pourront combattre les légions de la destruction. Nous devons les fusionner au clan des Jerns ! »

Les villageois étaient d'accord avec Tuhor. La population des Jerns n'était plus très grosse et allait disparaître s'ils ne fusionnaient pas leur clan avec un autre.

« Nous devons commencer maintenant. Les légions de Baal sont proches. Je ne pourrai vous aider car je devrai entraîner un maître druide. Les rogues et Qual-Kehk sauront quoi faire. S'il y a attaque, prévenez-moi. Maintenant, au travail ! »

Curieusement, les habitants ne semblaient pas malheureux de devoir travailler pour d'autres personnes et ils n'avaient pas l'air d'être les esclaves de Tuhor, mais bien un peuple. Tuhor vint me voir, puis m'entraîna dans une tente différente des autres. Probablement la sienne.

À l'intérieur, il s'installa sur une chaise de bois qui craqua lorsqu'il s'y assit. Il n'y avait aucune autre place où je pouvais m'asseoir alors je restai debout. Il m'observa longuement, puis se leva et sorti, me laissant seul. Je me mis à observer le tour de la tente. Elle n'était pas décorée et il faisait plutôt très sombre. Il y avait une chaise et son lit. Je remarquai finalement un petit meuble à l'arrière du lit, sur lequel il y avait une urne. Je la pris, puis constatai qu'elle était pleine. Je regardai et humai le liquide qu'elle contenait. Ce n'était pas de l'eau, mais c'était ressemblant. Je décidai d'y goûter. C'était bien plus amer que je ne l'aurais cru. C'était fort et chaud en même temps, comme de la bière mais plus fort encore. Je remis l'urne sur le meuble et sorti pour voir si Tuhor était proche.

Évidemment, il n'était pas là. Je décidai donc de prendre un peu l'air et aussi d'aider les Jerns dans leur travail qui n'était simplement que de couper du bois pour l'instant. Les rogues et Qual-Kehk travaillaient aussi. Je travaillai pendant plus d'une heure, lorsque Tuhor vint enfin me chercher :

- Je croyais que tu m'attendrais dans ma tente.
- Tu prenais trop de temps. J'ai décidé de me rendre utile en attendant.

- C'est bien. Mais maintenant, je dois vraiment te parler. Viens avec moi.

Nous retournâmes dans la tente, il y avait maintenant deux chaises. Nous nous assîmes et il commença à parler presque instantanément :

- Tu maîtrises ta force. Beaucoup plus que je ne le croyait.
- Comment ça ?

- Quand Ghokir nous a attaqué, tu as repoussé son attaque en quelques minutes avec une tornade incroyable.

- Comment peux-tu être si sur que c'était moi ?

- Avant l'attaque, le ciel n'avait aucun nuage. Si ce n'est pas toi, il y a un autre maître de la nature qui nous a aidé. Mais tu sais bien que c'est impossible. Il ne peut y avoir qu'un seul maître.

- Ça suffit avec cette légende. Tu sais très bien que je n'aime pas quand on me dit que je suis le maître de la nature.

- Tu m'as dit pourtant que tu accepterais cette légende pour que je t'éduque. C'est un minimum requis et si tu ne veux pas être dit maître de la nature, alors tu ferais mieux de partir d'ici et de vivre seul, sans l'aide des Jerns.

Tuhor commençait à devenir menaçant. Pendant qu'il parlait, sa voix ne cessait d'augmenter et il me criait ses derniers mots. Il me regardait, toujours aussi menaçant, en attente d'une réponse.

Je fini par murmurer un d'accord qu'il accepta. Il m'expliqua comment il allait m'entraîner en commençant par la maîtrise du vent, ensuite de ma force. Il me dit alors tout ce que nous allions faire en commençant ce soir. Il n'y avait pas eu de nuages de la journée. Je devrai les amener, mais pas trop vite, puis les envoyer à leur point de départ. Ensuite, tenter des manoeuvres plus compliquées et utiliser le vent toujours en mon avantage. Pour maîtriser ma force, je devrai encore utiliser les vents pour m'aider à soulever des charges trop lourdes comme un tronc d'arbre, seul. Ensuite, je devrais contrôler mes métamorphoses et mes invocations, puis contrôler les courants de convections dans le magma des volcans.

- Tu seras capable de créer des tremblement de terre en frappant les plaques thermiques ensembles, me dit-il.

- Combien de temps ça pourrait prendre avant que je ne maîtrise tout ?

- Je ne sais pas, comme je t'ai dit avant, je ne connais pas ta force et tu peux avoir fini en moins d'un an, comme ça peut prendre plus de dix ans.

Dix ans, comment retenir tout ce que j'apprendrai en dix ans ?

Tuhor m'amena à l'extérieur, aucun nuage en vue. Il faisait encore très clair et pour ne pas faire paniquer les habitants, nous attendrons la nuit. Il y eu un bruit qui attira mon attention. Je regardai dans la direction d'où il venait, je ne voyais que les Jerns et les rogues couper du bois et abattre des arbres.

Je continuais de regarder et m'aperçu que Tuhor aussi regardait dans cette direction. Il avait lui aussi entendu le bruit, mais les Jerns et les rogues ne semblaient pas l'avoir entendu. Qual-Kehk apparu devant les habitants, en se tenant la tête. Tuhor couru dans sa direction et je fis de même. Arrivé à lui, il semblait vouloir crier sans produire un son, quelques habitants arrêtèrent un peu pour voir ce qu'il se passait.

Qual-Kehk avait les yeux clos et très serrés. Il se tenait la tête comme si elle allait exploser. Tuhor me dit qu'il s'agissait probablement d'une très forte migraine qui lui était apparu subitement et que ça passera. Mais Qual-Kehk avait l'air désespéré et voulait que ça cesse.

« On ne peut rien y faire, Klinf, me dit Tuhor. » Il se tourna vers Qual-Kehk : « Ça va aller, ne t'en fais pas. »

Qual-Kehk tomba dans la neige toujours en se tenant la tête. Les veines sur ses mains étaient si bleues, elles ressortaient comme si elles voulaient fuir. Qual-Kehk était en train de s'arracher des cheveux et commençait à crier un peu. Plusieurs habitants laissèrent alors leur travail et virent observer Qual-Kehk.

Tuhor me demanda de l'aider à le transporter sur son lit. Je pris ses pieds qui étaient très tendus. Nous l'amenâmes au lit de Tuhor et le déposâmes. Tuhor lui donna une gorgée de liquide de l'urne et la reposa sur le petit meuble. Il sortit en m'invitant à faire de même.

Une fois dehors à nouveau, Tuhor tentait de calmer les habitants en leur expliquant qu'il ne s'agissait que d'une grosse migraine. Mais il savait, tout comme moi, que c'était faux et que Qual-Kehk souffrait de quelque chose dont nous n'étions pas capable d'identifier. Les habitants retournèrent à leur travail sans poser plus de questions car ils savaient qu'ils n'auraient pas de réponses.

Une fois seuls, Tuhor se tourna vers moi :

- Écoute, je ne sais pas ce qu'il se passe avec Qual-Kehk, mais nous devons garder cela secret.

- Difficile de le garder secret, tout le monde l'a vu se tortiller dans la neige.

- Je sais, mais fait comme moi et dit qu'il ne s'agit que d'une grosse migraine et que tout rentrera dans l'ordre bientôt.

- Pourquoi ne dit-on pas la vérité ?

- Parce que Qual-Kehk est le seul ici à savoir comment réagir s'il y a attaque. Si ton chef de guerre est atteint d'une maladie inconnue, que feras-tu ?

- Je ne sais pas trop.

- Tu paniquerais, voilà ce que tu ferais. Tant que tu n'es pas prêt, les Jerns et les rogues ne doivent pas savoir ce que Qual-Kehk a. Quand tu seras prêt, plus aucune force ne saura vaincre contre toi.

- Je serai donc obliger de rester ici et de protéger ton village ?

- Non, quand tu seras prêt, tu iras tuer Baal. Sans difficultés.

- Je te rappelle qu'il me tenait prisonnier il n'y a pas si longtemps.

- Oui, maintenant il sait que tu n'es plus là. C'est la seule raison qui explique l'attaque qu'il nous a envoyé la nuit.

Tuhor avait raison. S'il en était autrement, Ghokir ne nous aurait pas attaqué la nuit. Tuhor me dit qu'il aidera ses hommes en attendant la nuit. Il partit et j'entrai alors dans sa tente pour veiller sur Qual-Kehk.

Il dormait profondément. Je m'installai sur une chaise que j'approchai sans bruit. Je m'accotai au dossier et fermai les yeux tranquillement.

À mon réveil, la lumière pénétrait faiblement par le trou servant de porte dans la tente de Tuhor. Celui-ci n'était pas là, tandis que Qual-Kehk dormait toujours sur le lit. Je l'observai, ses pieds étaient parfaitement normaux, ses jambes droites, sa peau était chaude, mais ses mains brunissaient. Je m'approchai et pus constater qu'une sorte d'écaille rouge couvrait ses ongles. J'enlevai ses bottes, il était de même pour les ongles de ses orteils.

Je sorti alors de la tente, cherchant Tuhor dans toutes les directions. Le soleil pointait à l'horizon et aucun habitant ne semblait dehors. Je retournai alors dans la tente, me rendant compte que tous dormaient et que Tuhor devait probablement dormir dans la maison d'un des habitants, tout comme les rogues. Je me réinstallai sur la chaise puis remarqua que Qual-Kehk avait les yeux ouverts. Il tourna la tête vers moi, ses yeux étaient blancs. Aucune trace de ses pupilles, comme si ses yeux étaient retournés. Il continua son pivotement de la tête et commença à tourner dans le lit pour s'écraser sur le sol. Je continuai de le regarder. Il ne bougeait plus.

Ce que je vis alors me stupéfia. Les bras et les jambes de Qual-Kehk se gonflèrent. Ses vêtements déchirèrent et sa peau brunie aussi. Finalement, les vêtements et une couche de peau de Qual-Kehk s'étendirent sur le sol. Il était maintenant rouge, ses muscles tendus le tenaient droit. Ses écailles rouges sur ses ongles commencèrent à couvrir ses mains et ses pieds. Qual-Kehk reprit sa grosseur normale, puis continua de diminuer jusqu'à ce qu'il ne soit d'une grandeur d'environ 60 centimètres. Il s'étendit sur le ventre et d'énormes pics noirs sortirent de son dos.

Je réussi enfin à me libérer de ma chaise et couru à l'extérieur avec la ferme intention d'alerter Tuhor, et ce, peu importe où il se trouvait. Je commençai alors à vérifier dans chacune des tentes si Tuhor s'y trouvait. Je dus vérifier plus de 25 tentes sans jamais trouver Tuhor. Je continuai de vérifier, j'entrai ma tête dans une tente, simplement une rogue et un barbare. Je me retournai et vis alors Tuhor qui me demanda :

- Tu me cherches ?

- Tuhor, enfin ! Il faut absolument que tu ailles voir Qual-Kehk dans ta tente.

- Que ce passe-t-il ?

- Je ne sais pas, il est tombé du lit et sa peau est tombée.

- Comment tombée ?

- Il a grossi et sa peau s'est déchirée. Elle était plutôt brune et il avait des écailles rouges sur les ongles.

- Il est où maintenant ?

- Il est dans ta tente. C'est de là que j'arrive.

- Je viens de jeter un coup d'oeil, il n'y a personne. C'est pourquoi je suis venu te chercher.

- Personne, tu es sur ? Pourtant, il y était il y a quelques minutes.

- Bien, je crois qu'on l'a perdu. Le mieux serait de ne pas affoler le peuple et de ne rien dire à personne.

- Ne rien dire à personne ? Mais Qual-Kehk est devenu un monstre. Que fait-on si jamais il nous attaque ?

- Il ne nous attaquera pas.

- Tu disais aussi que Ghokir et Baal n'attaquaient jamais la nuit.

- Peut-être, mais Qual-Kehk ne le fera pas.

- Ce n'est plus Qual-Kehk mais un nouveau monstre incontrôlable. Comment peux-tu encore croire que Qual-Kehk est vivant ?

Tuhor ne dit plus rien. Nous retournâmes à sa tente, puis il s'installa sur un chaise et me dit : « Ton entraînement commence, nous avons besoin de toi. »
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