Fanfiction Diablo II

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L'après-vie de Bleeding_Scythe

Par Maverick_17

Prologue

1ère épreuve : Le tribunal-Purgatoire

2ème épreuve: La destruction de Kurast par les démons

3ème épreuve : L´oubli comme seule ami

4ème épreuve : Le retour de la Haine

5ème épreuve : Le marché d'Endugu

6ème épreuve : Le Carnage du Gidbin

7ème épreuve : L’Antre de la Haine

8ème épreuve : Nilatak le Traître

Le début des " marque le début de la vision et les " à la fin marquent la fin de la vision.

Cette fiction parle d´un nécromancien jusqu´alors encore inconnu : Bleeding_Scythe, grand patriarche du peuple nécromant de tous les marais, a connu une fin tragique puisqu´il s´est suicidé pour débarrasser le monde du seigneur de la destruction : Baal.

Pour y parvenir il a pactisé avec rien de moins que Diablo...

Nous verrons à travers les 10 épreuves du purgatoire comment il en est arrivé là, son passé, son futur...

Les aventures seront vécues par les rêves, ou plutôt les visions du sage et du dernier horadrim
Almeric Cain, le fils unique de Deckard Cain.

Ces épreuves seront contées à Tristram à un public hétéroclite qui interviendra de temps à autre.

Ca commence tout de suite avec le tribunal-Purgatoire où Bleeding_Scythe sera jugé.

Attention âmes sensibles s´abstenir...
- Bonjour pour ceux qui ne me connaissent pas encore je suis le sage de Tristram Almeric Cain. Vous êtes venus nombreux pour assister aux aventures de Bleeding_Scythe, grand Patriarche des nécromanciens. Voici ce que j´ai vu cette nuit dans une transe mouvementée:

"Après la mort de Baal, Tyrael a dû détruire la Pierre-Monde. Mais mon périple ne devait pas s´achever là ! On vint me chercher pour passer devant le Conseil Divin qui allait juger de mes actes. J´étais persuadé d´avoir bien agi et pourtant j´étais terrorisé, bien plus qu´en affrontant Baal. On me fit avancer jusqu´au barreau.

- Toi Bleeding_Scythe a su guider ton peuple vers la victoire contre Baal et pour cela nous devons te remercier, mais...

- Mais ? dis-je impatiemment.

- Mais tu as commis des crimes atroces et tu as usé de moyens indignes de ton ordre ! Tu as pactisé avec le Mal en personne, Diablo, pour pouvoir terrasser son frère à l´aide d´un poison tuant tout démon ou humain dans un rayon énorme ! De plus tu es responsable de nombreux carnages...

- Mais je n´étais pas moi-même !répondis-je fermement.

- SILENCE Pour cela tu seras châtié jusqu´à ce que nous décidions que tu as assez souffert ! Nous te condamnons donc à te rendre au Purgatoire sur le champs pour une durée indéterminée ! Tyrael t´y emmènera.

- Mais c´est injuste je nous ai tous sauvé, Tyrael dites-leur, je suis victime d´une injustice.

- N´aggrave pas ton cas ! Tu paieras, je m´y engage !

Je me résolus donc à aller au Purgatoire qui me ferais souffrir sans doute plus que je ne pouvais l´imaginer. Dire que je les ai tous sauvés, voila comment on me remercie ? Et que faisaient-ils pendant ce temps ? Et moi qui aspirais au repos éternel,...enfin je n´ai pas le chois !

Tyrael m´arrêta brusquement.

- C´est ici qu´aura lieu ta première épreuve.

- Mon ancienne école de magie ?

- Tu étais rejeté à cause de ta marginalité. Tu torturais en retour les serpents des marais avec cruauté.

Tu es donc condamné à te faire mordre par eux !

- AH, AH, arrêtez, AH, je faisais juste des expériences, c´est la faute de ceux qui m´ont rejeté...

- Je n´avais jamais senti telle souffrance physique. Le poison brûlait dans mes veines et failli m´évanouir. Cela dura bien 15 minutes.

- C´est assez pour aujourd´hui. Médite là-dessus, demain une autre épreuve t´attendra !
Cette nuit sera la plus courte sans doute, vivement la fin..."

Quelle triste après-vie pour ce héros. La vision s´arrête ici, je suis trop épuisé. Je vous raconterais bientôt la suite. Laissez-moi me reposer !
Rassemblez vous pour écouter cette nouvelle vision.

"On vient me chercher tôt ce matin dans ma cellule. Les marques de morsures avaient disparu. Qu allait on me faire subir aujourd´hui ?

- Tu reverra ton passé, le jour de la destruction de Kurast.

- Pourquoi revivre cet épisode horrible, je n´y suis pour rien.

- Tu verras... dit-il impassiblement.

Kurast était alors une ville immense et prospère. Elle avançait profondément dans la jungle. Elle commerçait grâce à son port très réputé. Ce jour là je me rendis comme tous les jours à l´école des arcanes de Kurast. Seulement ce jour devait changer ma vie pour toujours. On révisait les poisons mineurs. Un sujet ennuyeux. Soudain l´agitation du marché d´à côté cessa. Puis les hurlements des habitants précédèrent les bruits de bataille.

- Ce jour là les hordes de paladins déchus et autres démons attaquèrent. Toute la ville se défendit, sauf toi...

- Je fabriquais un poison pour me rendre utile.

- Tu aurais été plus utile à la maison ce jour là. De plus ce poison tua autant de démons que d´habitants. Tes parents périrent chez eux pendant que tu faisais le pire à l´école...

- Je sais. dis-je en sanglotant, mais je ne pouvais pas prévoir qu´ils attaqueraient ma maison. SI je pouvais revenir dans le temps je les sauverais mais je ne peux pas, je ne peux plus...

Je me mis alors à pleurer autant que ce jour maudit où les hordes attaquèrent la ville et tuèrent mes parents. Je ne me souvenais plus que c´était si douloureux de pleurer.

- Les démons furent repoussés mais pour ta folie tu fut condamné à l´exil dans les marais sombres à l´est de Kurast.

Me voyant à genoux Tyrael me releva.

- Tu vois où ton inconscience t´as conduit, en plus du bannissement tu as perdu, dis Tyrael d´un air critique mais compatissant.

- Je ne pouvais pas prévoir. Je voulais juste qu´on me remarque.

- Ca a marché mais pas dans le sens où tu pensais.

Repose toi demain sera une rude journée pour toi.

Je retournai donc dans ma cellule, triste après avoir revécu ce passage de ma vie le plus tragique."

Ici s´arrête cette dramatique vision. Un épisode douloureux et éprouvant. Je retourne dormir, je suis épuisé !
Venez écouter la suite des aventures du grand Patriarche. Heureusement, la vision est moins tragique que celle d´hier. Elle commence comme ceci:

"Je m´en veux d´avoir pleuré. Je jure que ces épreuves ne me feront pas craquer. Tiens ils viennent déjà?

- Aujourd´hui nous allons poursuivre les épreuves plus tôt que prévu.

- Bien, allons-y ! dis-je fermement.

Je m´étais fait à l´idée de passer ces épreuves. Elles étaient devenues des défis envers moi-même. Et puis je n'avais pas vraiment d'autres choix...

- Après la bataille tu fus exilé loin dans les marais, près des nécromanciens qui avaient aussi appris les nouvelles. Tu restas seul dans ta caverne des mois sans sortir à expérimenter de nouveaux sorts. Tu es condamné à rester seul dans ton ancien laboratoire sans rien pouvoir toucher.

- Ca sera facile, j´ai l´habitude d´être seul. Depuis que mes parents sont partis de la cité des nécromanciens pour s´installer à Kurast je suis seul. Cette marginalité ne plaisait à personne. On côtoyait des milliers de personnes mais nous étions seuls.

- Eh bien on verra si c´est si facile, dis Tyrael assez surpris de ma réponse.

Cette épreuve me paraissait ridiculement facile comparée aux deux premières que j'avais eu à subir.
Je me trouvais donc assis à mon ancien bureau sans rien pouvoir faire. Comment m´occuper ? Je regardais mes travaux achevés. Je restais là des heures me semble-t-il ,peut-être même des jours à contempler mes oeuvres... Quand soudain un golem se mit à bouger. Une voix se fit entendre,

Tyrael...

- Et tes golems que tu domines mentalement, s´ils se rebellaient ?

Je ne pouvais pas bouger. Le golem se mit lentement à bouger. Il continuait à avancer lentement comme pour me donner des remords. Mais il me serra le coup, je sentis mes os craquer, je ne pouvais plus respirer. Je ne pouvais même pas hurler au secours. La panique commençait à me gagner quand le golem serra de plus belle. Je n'arrivais plus à penser à autre chose que ces mains d'argile que j'avais créé qui se retournaient contre moi... La pression cessa.

- Tu as passé cette épreuve. Je vais te ramener à ta cellule.

Je commençais à me poser des questions. Encore combien d´épreuves à passer, où cela va-t-il me mener ? Demain ça sera sûrement pire. Nous arrivons à la cellule.

- Repose-toi demain...

Je ne pus m´empêcher de dire:

- Demain sera une dure journée.

- Oui, une autre erreur dont tu devras assumer les conséquences.

- Bien dis-je indifféremment.

Mon cou me faisais encore atrocement mal mais sans doute cela ira mieux demain.

Qui sont-ils pour me faire souffrir à ce point ? Vont-ils se jouer de moi encore longtemps ?"

Ainsi se termine cette vision. Le grand Patriarche ne sait plus quoi penser. Supportera-t-il une nouvelle épreuve ?

- Oui car c´est le plus grand nécromancien, dis un jeune nécromancien de l´assemblée.

- Nous verrons, mais je vais me coucher, la vision de cette nuit risque d´être mouvementée...

Almeric Cain avait bien du mal à supporter ces visions quotidiennes qu'il n'as pas demandé. Sans doute un don hérité de son père...
Almeric se leva difficilement pour aller à la grande place de Tristram. La fatigue accumulée des nuits agitées affaiblissaient encore plus le vieil homme.

Je vois que vous êtes tous prêts à m'écouter. Cette vision est pleine de combats, mais revenons en à Bleeding_Scythe.

"Je me réveille de nouveau guérit de mes blessures. Si je n'étais pas aussi fatigué je chercherais bien à savoir ce qui se trame quand je dors. Quel est ce bruit, Tyrael vient déjà aussi tôt?

- Lève-toi, dis Tyrael de sa voix monocorde habituelle. Aujourd'hui ton épreuve sera longue et difficile.

- Bien et de quoi s'agit-il?

- Des années après la Destruction de Kurast le monde semblait de nouveau paisible? Tu vivais toujours isolé dans ta caverne dans les marais. Pourtant Mephisto dans sa Prison a réussi à pervertir l'Ordre des paladins du Zakarum, réputés pour être les plus honorables, dit Tyrael presque mélancolique.

- Oui le pire était que ces paladins faisaient la majorité des soldats de la milice de Kurast.

- C'était bien là le problème. Kurast allait de nouveau connaître un bien triste sort. Les nécromanciens étaient mobilisés pour venir en aide à la ville.

- Cette ville ingrate envers notre peuple. C'est bien grâce à nous si la ville a survécu à ce nouvel assaut.

- Oui tu fais bien de dire nous car même banni il a fallu que tu te mêles de cette bataille.

- Evidemment je n'allais pas manquer une occasion de tuer des démons, dis-je vindicativement.

- Une fois de plus tu va devoir revivre cette bataille.

- Tant mieux ça faisait longtemps que je ne m'étais pas défoulé.

- Oui mais cette fois tu n'utiliseras aucun sort.

Un long silence se fit. Tyrael esquissa un sourire lorsqu'il vit ma mine dépitée. Je me repris.

- Mais c'est grâce à mes sorts que nous avons gagnés! Dis-je fermement.

- C'est ce que tu crois. Ne discute pas et allons-y! Dis Tyrael presque énervé.

Ne sachant encore comment j'allais me débrouiller, j'avançais vers le futur champs de bataille en essayant de réfléchir. C'est grâce à mes explosions morbides que nous avons pu assez rapidement en finir avec ces démons. Hélas les explosions ont réduit les bâtiments de la ville à l'état de ruine, mais les habitants étaient saufs.

Pour me battre je n'ai que ma dague et cette vieille armure faite d'ossements et de métal. Comment vais-je réussir à gagner de nouveau cette bataille? Il me reste bien une formule pour un poison sur ma dague. Je dois me dépêcher de trouver les composants avant que les démons ne passent à l'offensive. Une baie de buisson épineux, des feuilles de Sarpillier et la touche finale: du sang de démon.

Voila une bonne chose de faite, maintenant vite à Kurast. Les démons et les paladins déchus ont déjà attaqué, les miliciens sont submergés.

AH! Une faux d'un de ces zakarumite manqua ma tête de peu. Je fis un roulé-boulé sur l'herbe. Sans perdre une seconde il tenta de nouveau de me faucher. En esquivant je pus me relever. Mais déjà il fonçait vers moi. En réflexe je mis ma dague empoisonnée en avant. Le zakarumite vint s'embrocher dessus.

Eh ben! Si tous les combats sont comme ça j'en aurais pour la journée!

Le cadavre gisait maintenant à mes pieds, le poison avait fait son effet. J'avançais alors et vis un groupe de miliciens entouré par des paladins. C'étaient les paladins corrompus par Méphisto qui encerclaient leurs ex-collègues de la milice.

Ces derniers ainsi pris au piège étaient voués à une mort certaine. Je devais les aider mais comment? Ils ne m'ont pas vu avancer, je vais en tuer quelque-uns par surprise et les miliciens feront le reste. J'étais à un pas du plus proche, ma dague rentra aisément dans son dos. Mais comme il hurla de douleur je fus repéré. Dans la désorganisation totale les démons se faisaient tuer, mais je n'étais pas encore tiré d'affaire pour autant. Deux zakarumites s'avançaient à toute vitesse vers moi, bien décidés à me faire payer cette mort.

Le premier coinça sa faux dans mon armure et je pus aisément le poignarder, mais le second me trancha une partie du ventre d'un seul coup? Il fut rapidement châtié par le chef de la milice.

Je sentais ma vie partir à mesure que mon sang coulait. Allais-je mourir moi qui était déjà mort? Je souffrais terriblement et les soins d'un guérisseur ne réussirent qu'à stopper l'hémorragie. Avant de perdre connaissance il me semble entendre Tyrael qui disait:

- Tu as passé cette épreuve avec succès, nous en reparlerons demain. Pour l'instant repose-toi.

Je me réveillais dans ma cellule, mais dans mon état impossible de tenter une escapade."

C'est la fin de la vision. Il doit sûrement récupérer de ses blessures dit le vieux Horadrim. Demain je vous parlerais sans doute du deuxième grand drame de sa vie, après la mort de ses parents.

Le vieil homme alla se coucher malgré la clarté qui régnait encore car il savait que cette nuit serait douloureuse pour le nécromancien comme pour lui.
Effectivement ce fut une nuit très agitée pour le vieux Horadrim. Almeric se réveilla en sueur. Les deux gardes près de son lit l'aidaient à se relever, ils savaient que c'était l'heure de la vision.

Le public était plus nombreux cette fois, tous attendent avec impatience le récit du vieux sage.

- Je vous remercie de venir chaque jour plus nombreux écouter mon récit. voici la suite:

"Je suis enfin remis de mes blessures. Je vais pouvoir observer les alentours tout en restant dans ma cellule ? C'est bien calme, ils devraient déjà être venu, peut-être pensent-ils que je dors encore. Heureusement j'ai pu garder ma dague, je vais pouvoir dégager quelques briques pour voir ce qui se passe dehors.

On dirait des bruits de combat! s'étonna le nécromancien à haute voix.

Puis de nouveau le silence.

Ah enfin ils viennent!

- Tu es déjà réveillé ?

- Oui, dis-je. Il m'a semblé avoir entendu des bruits de bataille. Tout va bien ?

- C'est plutôt à moi de te poser la question après ta blessures d'hier.

Ma question ne semble pas avoir gêné Tyrael, il m'a répondu de son ton habituel qui ne laisse transparaître aucun sentiment.

- Bon si tu es prêt allons-y, tu va devoir passer une nouvelle épreuve. Elle se passera aux alentours de Kurast.

Je n'écoutais pas vraiment Tyrael je songeais au temps où Orianna, la fille du bourgmestre de Kurast. Après la deuxième attaque des démons, elle m'a vu sauver la ville, et, malgré mon exil elle venait me voir tous les jours. La passion nous dévorait tous les deux un peu plus chaque jour.

Nous étions les seuls au courant de cette relation. Orianna disait à son père qu'elle allait aider des malades pour pouvoir venir chez moi.

Elle avait le teint basané des Kurastiens. Son doux visage mat était éclairé par ses deux grands yeux d'émeraude. Sa longue chevelure tressée d'un noir intense retombait gracieusement sur ses belles courbes.

Orianna était plus qu'une simple petite amie, c'est elle qui faisait le lien entre moi et le monde extérieur à ma grotte. En apportant chaque jour les nouvelles de Kurast et du reste du monde, elle me permettait de mieux vivre mon exil et surtout de garder contact avec la réalité. Elle avait aussi le don d'apaiser mes colères mais aussi de m'encourager quand je perdais l'espoir. Bref c'était une fille parfaite. Cela dura des années jusqu'au jour maudit où elle ne vint pas.

Je pensais au début qu'elle avait simplement été retardée, mais elle ne venait toujours pas. La nuit allait tomber je décidais de partir à sa recherche. J'allais d'abord demander au vieux garde de la porte de Kurast avec qui j'avais gardé contact, s'il l'avait vu sortir. Il me répondit qui oui mais qu'elle n'étais pas revenue. Des patrouilles étaient parties à sa recherche mais sans succès. Je décidais donc de m'aventurer profondément dans les marécages pour la trouver, quitte à y passer la nuit.

Les marais étaient vastes et j'avais peu de chance de la retrouver. Cependant un détail attira mon attention. Le pendentif taillé dans l'os représentant deux serpents qui s'enlacent (symbole de notre amour mutuel) était accroché à une branche. Comme elle ne l'enlevait jamais, j'en déduis qu'elle s'était fait enlever et qu'elle m'indiquait la voie.

Effectivement je la trouvais attachée dans une prison abandonnée au milieu de la jungle, en compagnie d'une sinistre connaissance: Endugu.

Endugu était à la tête des derniers assauts sur Kurast. Il était en colère car j'avais mis un terme à ses ambitions de conquête. Pour se venger il avait capturé la personne en qui je tenais le plus. La scène s'était déroulée à peu près comme cela si mes souvenirs sont bons:

- Bien je vois que tu nous as retrouvé, dis Endugu en souriant, je n en attendait pas moins de toi !

- Fuis Bleeding_Scythe, ils vont te tuer, cria Orianna.

- Laissez la partir et prenez moi! dis je fermement.

- Oh non j'ai bien mieux que ça à te proposer. J'ai un marché qui pourrais t'intéresser...

- Bien j'écoute.

- J'ai besoin d'âmes et de chair pour mes expériences pour créer de nouveaux démons.

- Bien dis- je je t'amènerais tous les animaux dont tu as besoin.

- Il n'est pas question d'animaux mais d'humains.

- Je refuse, prenez- moi à sa place, tuez- moi mais épargnez-la !

- Oh non tu ne me servirais plus à rien une fois mort. Et puis as-tu le choix ?

- pas vraiment... Combien te faut- il d'hommes ?

Amène moi en 5 par jour, mais vivants de préférence, pendant 7 jours.

- Bon alors rendez- vous demain... mais jures tu de la libérer ?

- Oui...

Me voyant prêt à l'attaquer il me dit encore:

- Au fait si tu veux me tuer tu ne feras que toucher ta fiancée car je porte l'amulette de réflexion, cadeau du Seigneur de la Haine.

- A demain...

J'avais ainsi du égarer plusieurs équipes de recherche vers la prison d'Endugu. Mais il n'a pas tenu parole et exigeait chaque fois d'autres humains? En ayant assez je décidais de le tuer. J'avais pu arracher l'amulette et le tuer , mais Orianna mourut tout de même car je n'avais pas vu le piège à pointe déclenché par Endugu avant de mourir.

- Bleeding_Scythe ! Réveille toi !

- Tyrael ?

- Nous sommes arrivés pour ton épreuve du jour.

- Ah oui , dis je un peu surpris.

Je m'étais égaré dans mes souvenirs en oubliant l'épreuve du jour. Je me demande ce que cela va être...

- Tu te souviens des gardes que tu as envoyé au massacre tu va devoir les sauver.

- Et j'ai le droit de me servir de mes sorts ?

- Prends ce qu'il te faut mes sauve les !

Je fonça vers ma grotte pour m'équiper puis je couru aussi vite que possible vers la prison de l'Ecorcheur Endugu. Je devais faire vite car il allait bientôt faire nuit, la patrouille était sans doute déjà en chemin.

Ca y est le prison n'est plus très loin, les gardes ont déjà dû pénétrer dans les sous- sols. Je pris le pendentif qui était là pour me porter chance et je plongeais dans l'obscurité. Je connaissais par coeur le chemin et les pièges. J'entendais déjà des bruits de combat, avec de la chance j'arriverais à temps.

Trop tard! Un premier garde venait de tomber, le corps transpercé de dizaines de fléchettes. Un second courrais vers moi, il était brûlé sur tout le corps et s'effondra à mes pieds. Les trois autres gardes étaient groupés et essayaient tant bien que mal d'éviter les fléchettes mortelles et les jets de flamme. Protégé pas plusieurs sorts je décidais de rentrer dans la bataille. Ma dague transperça sans aucun mal les démons. La patrouille en profita pour passer elle aussi à l'offensive. Les démons n'eurent pas le temps de fuir...

- Il faut sauver Orianna! Suivez- moi !

Les gardes obéissèrent et nous descendions au dernier sous- sol où elle était emprisonnée. Je tenais enfin l'occasion de changer le passé !

Endugu était à côté d'elle toujours avec son amulette autour du cou. J'avais pu étudier après la bataille cette amulette e je savais comment la détruire.

- Te voilà Bleeding_Scythe ! Tu sais que si tu me frappes c'est ta bien aimée qui encaissera le coup.

- Oui je le sais, dis je en souriant.

Je fis signe aux gardes qui m'accompagnaient de ne pas bouger.

Je ramassais un peu de sable, et tout en le semant par terre j'énonçais cette formule:

- Amuletta reflexiona (amulette de réflexion)

Krut met ar un sprit fo geist (créée avec âmes et os d'esprits tourmentés)

Glatet met di sand (disparais avec ce sable)

Un irea de Falen sai FRID! (et que la fureur des damnés soit libérée!)

Aussitôt l'amulette tomba en poussière aux pieds d'Endugu. Les âmes ayant servi à la création de cet objet maudit, enfin libérées, se jetèrent sur Endugu qui hurla à la mort, transpercé psychiquement par les âmes meutries. Le voila mort lui et ses acolytes.

Je demandais aux gardes de nous laisser moi et Orianna, comprenant qui elle était pour moi ils remontèrent à le surface.

Après tant d'années je pouvais enfin la revoir. Je désamorçait le piège et brisais ses chaînes rapidement pour pouvoir la serrer dans les bras. J'étais heureux de la retrouver contre moi, je lui dis que je l'aimais et qu'elle m'avait manqué.

Elle me sourit e me serra fort. Sur le coup je ne senti pas la douleur, mais elle venait de me poignarder dans le coeur.

- Pourquoi?

- Tu n'as pas su me sauver. Tu m'avais promis que tu me sauverai mais tu m' as trahie.

Je restais debout sans bouger, je sentais que mon coeur s'était arrêté. A la douleur physique s'ajoutait le douleur mentale: poignardée par l'être en qui j'avais le plus confiance. Elle semblait apprécier le spectacle.

- Tu sais maintenant ce que j'ai ressenti.

Je n'arrivais plus à bouger, j'aurais voulu lui dire que j'étais désolé, que je n'avais pas fait exprès d'activer ce piège qui l'avais tuée. Je l'avais perdu une fois et la deuxième chance que j'avais c'est elle qui me tue.

C'était donc ça l'épreuve, qui peut imaginer un scénario aussi macabre ? Tyrael aide-moi...

Je me souviens m'être écroulé en ayant comme dernière vision la femme de ma vie qui riait de me voir mourir. Je me réveillais dans ma cellule avec une énorme douleur au coeur, et une douleur à mon âme. Bien sûr je savais que ce n'était pas elle mais j'étais envahi par le chagrin. MAUDIT PURGATOIRE !"

- La vision se termine comme cela. Une bien funeste épreuve pour le pauvre nécromancien qui a déjà beaucoup souffert. Dire qu'il n en est qu'à la moitié de son douloureux parcours.

Qui peut bien vouloir le faire souffrir autant? Peut- être auront-nous la réponse demain. Merci de m'avoir écouté et ne vous en faites pas, je pense qu'il s'en remettra même si le choix était rude.

Quand à moi je vais retourner me coucher car cette épreuve m'a également fait beaucoup de peine.
Cette dernière vision avait été particulièrement néfaste pour la santé du vieux Horadrim. Les guérisseurs faisaient ce qu'ils pouvaient pour le maintenir en vie. Mais les visions étaient inévitables, le destin d'Almeric et de Bleeding_Scythe étant liés. La vision de cette nuit n'a rien arrangé mais le vieil homme devait la raconter...

Les gardes accompagnant Almeric Cain faisaient tout pour le soutenir sans que sa démarche ait l'air boiteuse, pour ne pas inquiéter les villageois et voyageurs venus de loin.

- Bonjour a tous. Merci à vous tous de venir écouter cette sombre histoire, vous êtes tous les bienvenus d'où que vous veniez.

En effet le public était de plus en plus hétéroclite et l'on pouvait apercevoir autant de Kurastiens, que e barbares et de bédouins.

- Après une épreuve bien douloureuse pour notre nécromancien, la vision se poursuit comme cela :

« Quelle nuit ! Décidément je dors de plus en plus mal. J'ai beau me dire que ce n'est pas Orianna que j'ai vu hier, je ne peux m'empêcher d'être triste. Sans compter que je suis encore faible ; même si je suis de nouveau miraculeusement guéri. Je ne sais pas qui c'est mais il s'arrange pour que je sois trop faible pour m'évader. Je vais quand même essayer de me lever pour voir ce qu'il se passe dehors. De nouveau ces bruits de combat. Le nécromancien s'arrêta un instant, quelqu'un venait par ici. Il eut à peine le temps de rejoindre son lit quand Tyrael entra.

-Debout ! dis Tyrael. C'est l'heure de la nouvelle épreuve.

Tyrael semblait pour une fois soucieux, il avait l'air fatigué comme s'il avait eu une nuit agitée lui aussi.

- De quoi s'agit-il ?

Je n'avais pas osé lui demander ce qu'il avait fait cette nuit, et de toute façon il aurait sans doute évité la question par une autre question.

- Tu te souviens e la lame Gidbin ? Tu cherchais cette lame pour combattre Méphisto.

- Oui je m'en souviens, elle a bien servi.

- Sans doute mais à quel prix ! Des dizaines d'innocents sont morts pour cela et par ta faute.

- Comment pouvais-je savoir ce qui allait se passer ? On m'avait juste dis que cette lame pouvait changer le cours de la bataille...

- Oui et qu'elle était maudite !

Décidément Tyrael ne laissait pas échapper le moindre détail. Qui pouvait si bien le renseigner ? C'était en effet la malédiction lancée sur un démon des Enfers qui faisait toute la puissance de cette lame. L'âme du démon enfermée dans ce réceptacle de métal prenait possession du porteur de la dague ce qui lui conférait une force extraordinaire mais des pensées bien sombres.

- En quoi consiste l'épreuve ? dis-je.

- Tu devras te battre contre le démon à l'intérieur du Gidbin.

- Mais comment ? avec quelles armes ?

- Tu verras déjà, dis Tyrael en esquissant un sourire.

Je me trouvais à Kurast en bordure de la ville. Je suppose que je vais devoir aller jusqu'à la lame maudite seul, sans miliciens. J'avançais seul dans la jungle avec pour seule arme ma dague et une torche. Pour arriver au Gidbin il fallait s'enfoncer dans la plus profonde jungle, le moindre faux-pas est fatal pour qui ne connaît pas l'endroit. Entre les marécages, les insectes venimeux et les pièges il y a 1000 façons e trouver la mort.

Ayant vécu à l'écart de la ville pendant mon exil j'avais eu tout loisir d'étudier les marais et jungles de la région.

Je m'efforçais pour l'instant de ne pas penser à l'épreuve pour me concentrer sur les dangers immédiats. La jungle était l'endroit le plus dangereux mais pour qui la connaît à chaque mal un remède s'y trouve. C'est en tombant sur un nid de serpents que je remerciais les buissons de tyoxat d'exister, car l'onguent fabriqué avec ses baies éloigne les créatures de la jungle, y compris les serpents.

Je n'étais maintenant plus très loin du camp des dévoreurs d'âmes qui protégeaient la lame maudite. Il faudrait que je créée une diversion pour m'e emparer sans avoir à combattre, car ils étaient trop nombreux pour moi seul.

Je pense qu'un golem d'argile et quelques pièges empoisonnés feraient l'affaire. Le golem attirerai les dévoreurs dans les pièges, la confusion ainsi créée devrait suffire à faire partir les gardiens de la lame.

Voilà les pièges en place. Je plongeais ma main dans la terre pour en retirer une poignée, après avoir récité l'incantation, le sol trembla légèrement et un golem en sortit. Je lui donnais mes instructions. Pendant que je me dirigeais à l'autre bout du camp il se mit à tuer quelques dévoreurs, les autres ne tardèrent pas à le suivre, et les ris de douleur ne tardèrent pas à se faire entendre. J'étais presque arrivé au Gidbin que d'autres cris se firent entendre.

- Imbouska ! Imbouska !

Cela veut dire embuscade dans leur langage. Les dévoreurs ne suivirent plus le golem et certains venaient dans ma direction. Voilà le Gidbin ! Je me dépêchais de le mettre dans un sac puis je me mit à courir dans la jungle comme un perdu. Je pourrais créer des murs d'os mais cela leur donnerai ma position.

Ils sont plus rapides et commencent à me rattraper... que faire ?

Ils sont sur le point de m'encercler. Dois je me servir du Gidbin et le maîtriser ou dois-je gagner sans l'utiliser ?

J'essaie vainement de lancer un sort sur eux mais visiblement Tyrael a encore fait des siennes. Me voilà donc obligé d'utiliser cette lame maudite. Mon âme frissonne rien qu'en approchant ma main de la lame. La voilà dans ma main, l'âme du démon entre en moi et me prête sa force, mais peu à peu je perds le contrôle. Je me souviens m'être lancé sur les dévoreurs d'âmes et...plus rien.

Je me relève je ne saurais dire combien de temps après, perdu, toujours dans la jungle, couvert de sang. Je vérifie d'abord que je ne suis pas blessé, mais non aucune égratignure, je me sens juste un peu fatigué. C'est alors que je vis le charnier, impossible de dire le nombre mais des centaines de cadavres gisaient autour de moi. Je ne pus m'empêcher de dire à voix haute :

- Quel gâchis de chair vivante !

Je retournais vers l'endroit où Tyrael m'avait déposé, ma mission étant finie. J'avais toujours la dague en main...

Mais une patrouille s'approchait.

- Que faites-vous ici ? Vous n'avez pas le droit d'être là ! cria le chef.

- Je, heu...je suis allé chercher le Gidbin.

C'est alors que le démon me murmura de les tuer. « Qui sont-ils pour te parler ainsi » me dit-il. Je devais résister. C'était cela mon épreuve. Mais avec le charnier précédent le démon avait repris des forces, je me pliais en deux, la tête entre les mains. Sa voix résonnait dans ma tête, mais je ne devais pas céder aux pulsions du démon. Impossible de jeter le Gidbin. Le démon se faisait plus pressant que jamais mais je tenais bon.

- Tu l'auras voulu, hurla le démon.

Il sorti de moi et pris mon apparence extérieure. Me voilà en face de moi-même, trait pour trait.

- Je suis ton côté sombre. Combat moi ou meurt !

Voyant que j'hésitais à affronter mon double il se jeta sur moi, j'évitais de justesse sa lame qui avait pour cible mon coeur. J'en profitais pour contre-attaquer en lui enfonçant le Gidbin dans le bras, mais cela me fit hurler de douleur autant que lui. Mes coups portés au démon me blessaient également.

Voyant l'incompréhension des gardes, je pus conclure que ce combat se passait dans ma tête.

Mais le démon ne me laissa pas de répit et repartait déjà à la charge. Je ne bougeais pas d'un pouce et dis :

- Je ne me battrai pas

- Tu refuses de te battre ? dis le démon surpris, alors MEURS !

C'est à ce moment que je lança un ordre aux gardes :

- Coupez moi la main !

Voyant leur tête stupéfaite par cet ordre je réitérais :

- Dépêchez vous tranchez moi la main portant la lame !

Le garde le plus proche s'exécuta. Au moment ou le démon me ressemblant allait me transpercer, le garde coupa net ma main droite, et le Gidbin tomba à terre.

Le démon disparu de ma tête... j'avais réussi. Je remerciais les gardes en leur expliquant ce qui s'était passé. Le soldat médecin du groupe me fit un bandage. Après les avoir encore remercié je me dirigeais sans tarder vers Tyrael. Il esquissa un sourire en me voyant. Puis il se fendit d'un compliment :

- Bravo Bleeding_Scythe, le don de soi est une bonne arme pour combattre le mal. Souviens-t-en !

Ne t'inquiète pas pour ta main. »

Le public applaudissait l'exploit du grand Patriarche nécromancien. Sacrifier une partie de soi pour éradiquer le mal était courageux et noble. Les nécromanciens présents étaient aux anges.

Sur ce haut-fait conté, Almeric alla se coucher, il savait que la nuit qui s'annonçait serait encore plus difficile à vivre. Néanmoins il était heureux pour Bleeding_scythe.
Le vieux Horadrim arriva au centre du village, tenu comme à l'habitude, mais de façon assez discrète, par les gardes. Il tenait bon malgré son manque de sommeil et les guérisseurs s'accordaient à dire que c'était un miracle vu son âge avancé. Il reprit son souffle avant d'énoncer :

- Bonjour mes amis, cela me fait plaisir de voir que vous êtes toujours fidèles au rendez-vous. Les épreuves vont en crescendo et Bleeding_Scythe va devoir affronter rien de moins que Méphisto le Seigneur de la Haine. Ma vision commence comme ceci :

« Je me réveillais enfin dans ma cellule. Mon premier réflexe fut de tâter ma main droite. Evidemment j'avais de nouveau été guéri et même régénéré. Je ne sais toujours pas qui ni comment mais je commence à avoir une idée sur la question.

J'étais tout de même soulagé de retrouver mon corps en entier même si je m'y attendais. Je n'eus pas le temps de me réjouir trop longtemps. J'entendais toujours ces bruits de batailles. Il me semblait que les gardes dans le couloir étaient de moins en moins nombreux aussi. Je ne m'attarda pas à réfléchir pour me remettre à l'ouvrage concernant ma future évasion. Je descellais la dernière brique quand j'entendis des bruits de pas dans le couloir. Heureusement j'eus le temps de me recoucher avant qu'il arrive. Je me demandais quand même si des fois il n'attendait pas que je m'évade. Je fis semblant de dormir.

- Lève-toi ! dit-il avec un soupçon d'impatience. C'est l'heure de poursuivre les épreuves.

- Et en quoi consiste-t-elle cette fois ?

- Tu vas devoir affronter Méphisto. Tu te souviens ce qui c'est passé la dernière fois ?

- Comment l'oublier ? dis-je pensivement. Après avoir pris le Gidbin je suis allé dans la prison de la Haine avec ce qui restait de gardes disponibles. Après de longs combats nous sommes arrivés à sa chambre. Evidemment il n'était pas enchaîné. Nous avons réussi à éliminer ses laquais mais le combat s'annonçait rude. Toute la haine que nous avions contre lui eut pour effet de plonger les gardes dans la confusion la plus totale, et ils commencèrent à régler leurs comptes. Ceci était amplifié par le Gidbin... Je compris qu'il fallait lui planter la lame dans le corps pour en finir. Pendait qu'il rendait l'âme j'isolais les soldats encore vivants par des murs d'os pour éviter qu'ils ne s'entretuent.

- Mais le mal était fait, dit-il implacablement.

- Oui, mais comment prévoir...J'ai sauvé ceux qui pouvaient encore l'être mais avec toute cette haine accumulée l'esprit de Méphisto était toujours présent. Il fallait détruire sa pierre d'âme.

- En attendant par ta faute des dizaines de soldats furent tué par ta bêtise, bien que tu l'aies « rattrapée ». Tu vas devoir battre Méphisto dans aucun sort et bien sur sans la lame maudite du Gidbin. Et cela sans qu'aucun soldat ne se fasse tuer. Tu t'en sens capable ?

Je commençais à prendre goût à ses épreuves avec la part de défi qui s'y trouvait. Je lui répondis :

- Bien sur j'en suis capable (même si j'ignore encore comment...).

- Eh bien dans ce cas va affronter Méphisto et ne me déçois pas !

J'étais à la fois excité et perplexe sur la suite des évènements. Je me rendis donc à Travincal où les gardes m'attendaient déjà. Je les motivais encore un peu avant de pénétrer dans la Prison de la Haine. Je savais maintenant où étaient les ennemis, les pièges et je ne tomberais plus dans leurs embuscades. Mieux ! C'est nous qui allions les attirer vers la défaite.

Malgré tous les soldats, je n'étais pas rassuré sans mes sorts. J'avançais dans le couloir, les gardes attendaient à l'entrée. Je désamorçais le premier piège qui était une trappe et le deuxième qui était une sorte d'alarme. J'avais décidé pour la suite de servir d'appât car de toutes façons je ne servais à rien au combat. Les monstres ne nous ayant pas repéré on aura l'effet de surprise cette fois. Comment attirer un maximum de ces abominations dans notre embuscade ? A cet étage je sais que toutes les pièces ont un accès sur le couloir, il faudrait les obliger à en sortir les uns après les autres...

Avec un peu d'ingéniosité et quelques bouts de bois on pouvait fabriquer une sorte de lance pieux automatique. Bien sur le but n'était pas de tuer mais de faire croire qu'une armée leur tirait des flèches. Il ne restait plus qu'à espérer que le piège marche. J'allumais les fils qui retenaient le mécanisme les uns après les autres avec un intervalle de quelques dizaines de secondes. Mais quelle est cette ombre qui s'avance ? J'avais oublié la sentinelle du couloir car je m'étais trop concentré sur l'embuscade.

« ZZZOUF ! »

Une flèche siffla dans mes oreilles et alla se planter dans la tête du monstre. Heureusement cela n'avait pas attiré l'attention, et on entendait que le gargouillis du sang verdâtre s'échappant par l'orifice créé par le projectile.

Je repris rapidement mes esprits. Il faudra que je sois rapide ou je risque bien de me faire encercler...et je n'osais pas imaginer ce qui en découlerait (probablement mon sang...).

Je faisais un dernier signe aux gardes au bout du couloir...et...le premier de mes pièges se déclencha. On voyait les pieux voler dans la pièce et des murmures se faisaient entendre. Je me mis à courir en espérant qu'on me suivrait. Pour l'instant cela fonctionnait, je me rapprochais des gardes dissimulés dans les alcôves du couloir...

Mais ce que je redoutais le plus arriva : des monstres s'étaient mis sur mon chemin. Un chaman qui crachait du feu ! J'eus à peine le temps de l'esquiver en me jetant à terre que je vis une masse cloutée fendant l'air en direction de ma tête ! Je roulais sous les jambes du chaman et continuais ma course...plus que quelques foulées...Ca y est ! Maintenant aux gardes de jouer !

Les mages lançaient sans réfléchir un maximum de sorts offensifs en direction des ennemis tandis que les simples guerriers envoyaient des javelots enflammés, bien plus efficaces que des flèches contre ces géants. Le plan fonctionnait bien, les pièges s'étaient déclenchés successivement, ce qui évitait d'affronter trop de monstres en même temps. Les monstres étaient en déroute et aucun n'arriva à moins d'un mètre des gardes.

Par contre les vils servants de Méphisto des niveaux inférieurs ainsi que Méphisto lui-même devaient être en train de renforcer leurs défenses. J'expliquais aux soldats que la solution la plus sure serait de tracer un cercle protecteur à même le sol. Pendant que les soldats dessineraient les contours, les mages réciteraient l'incantation.

Mais il faudra rester prudent car cet enchantement ne protège que des monstres en les empêchant de s'approcher. Tout objet ou sort pointé vers nous ne serait pas bloqué. Espérons que les démons n'y penseront pas ou notre mur de protection pourrait devenir une fosse commune !

Nous descendîmes donc et nous mirent en position. La première rangée de guerrier traçait dans le sol avec leurs grandes épées bâtardes ce qui constituerait la base de notre rempart. Derrière eux les archers se préparaient à faire feu, le plafond étant très haut ils pourraient tirer dans gêner les spadassins. Plus au centre les mages préparaient l'enchantement en attendant de faire pleuvoir flammes et grêlons sur nos adversaires.

Je m'étais placé au centre pour superviser la bataille. Ils pouvaient compter sur moi autant que je comptais sur eux. La barrière était en place, mais nous n'avions pas vu le moindre démon. Puis subitement le sol se mit à vibrer et les murmures firent place aux hurlements haineux. Les énormes blunderbore se ruaient droit vers nous, et vinrent frapper de plein fouet la barrière magique invisible. Nous avions tenu le choc et certains colosses s'étaient littéralement assommés. Les hommes d'armes bien à l'abri mirent rapidement fin à leurs souffrances. Mais déjà une autre vague arrivait à toute allure : de petits bourreaux armés de poignards aussi gros qu'eux.

Les archers tiraient un peu à l'aveuglette mais éliminèrent bons nombres de ces petits démons. Je criais aux spadassins de se resserrer vers l'intérieur du cercle. Ainsi ils seraient hors de portée des énormes poignards mais eux pourraient les toucher avec leurs longues épées. Les bourreaux fous de rages se sentant bloqués, lancèrent leurs poignards vers nous mais ne réussirent qu'à blesser quelques soldats. Mais le pire restait à venir. Au loin un chaman fixait la bataille. Il avait dû trouver notre point faible. Il lança un puissant éclair au-dessus de nous pour provoquer un éboulement.

Heureusement j'eus le temps d'anticiper et je hurlais à tous de sortir du cercle. Nous étions saufs mais à découvert. Il faudra désormais compter sur sa lame et son bouclier à partir de maintenant, car une autre vague sortait du couloir sombre : les seigneurs goules !

Il n'y avait pas d'autres alternatives que de les charger car ils se préparaient à faire pleuvoir des météores dans les souterrains ! En plus d'être de puissants sorciers ils sont redoutables en combat rapproché avec leurs griffes. Pour éviter l'hécatombe je criais à mes gardes de décapiter les goules.

Instinctivement des équipes de deux se formèrent dans mes rangs. Pendant qu'un soldat occupait une goule l'autre lui tranchait la tête. Nous vinrent ainsi rapidement à bout de tout ce petit monde très accueillant. Mais les gardes n'étaient pas préparés au combat qui les attendait c'est pourquoi je pris la parole :

- Méphisto est le seigneur de la Haine. Ne le laissez jouer avec vos émotions. Faîtes la paix avec vos voisins, oubliez vos querelles. Vous avez tous perdu un être cher par sa faute et cela vous pousse à le haïr. Mais c'est ce qu'il recherche. Arrêtez-vous et cherchez la paix intérieure.

Je suivis également mes conseils pour rester lucide dans la bataille qui approche tout en reposant mon vieux corps.

Il restait encore les plus puissants membres du Conseil à éliminer avant d'affronter Méphisto. Pour les vaincre il n'y avait pas de stratégie, seulement foncer tête baissée en évitant un maximum leurs attaques tout en les frappant le plus possible.

On pourra éliminer le premier avant que les deux autres ne rappliquent. Les gardes se ruèrent dessus. Certains faisaient demi-tour, d'autres plongeaient à terre pour esquiver les boules de feu et les éclairs. Rapidement sous le déluge de coups le démon rendit l'âme. Les deux autres étaient en vue ce qui laissa aux mages m'accompagnant le temps de leur causer quelques dégâts. Ils subirent rapidement le même sort que le démon précédent.

Les gardes étaient fatigués et blessés mais ils tenaient bon. Ils se mettaient déjà en route pour la prison du seigneur de la Haine. Mais je m'interposa devant eux.

- La moitié d'entre vous ne reviendra dans doute pas et l'autre moitié finira folle. Vous êtes encore libres de faire demi-tour.

Le capitaine des gardes, après quelques concertations du regard avec ses semblables prit la parole :

- Nous savons que nous mourrons sans doute aujourd'hui. Nous savons aussi que beaucoup d'entre nous sont orphelins, veufs, sans famille. Et par-dessus tout nous savons que vous n'y arriverez pas seul. Vous nous avez brillamment guidé à la victoire jusque là. Si nous devons périr alors ce sera ici et avec honneur !

- Merci, répondis-je encore sous le coup de l'émotion.

La compagnie plus soudée que jamais se remit en route.

- VOUS ARRIVEZ TROP TAAARD Ha ha ha ha ha !

La voix du Seigneur de la Haine résonnait dans ma tête. C'était à la limite du supportable. Surtout ne pas me laisser envahir par la Haine. Il était indirectement responsable de la mort de mes parents et pour cela il devait mourir. Voyant que les épées n'avaient aucun effet sur Méphisto je mis en place un plan infaillible.

- Mages de glaces !

Les mages de la glace gelèrent Méphisto des tentacules jusqu'à la tête.

- Mages de la flamme !

Et les mages de la flamme s'activaient à brûler le Seigneur démon.

Cela avait réussi ! Sous le choc thermique la dure carapace de Méphisto se désagrégea rapidement révélant une chair verdâtre.
Cela ne lui avait pas plu et il fit voler un nuage de poison autour de lui. Cela affaiblit considérablement les gardes alentours. Pendant qu'ils continuaient à se battre je demandais à deux guerriers encore vaillants de me porter sur leurs épaules. Prenant appui je sautais sur Méphisto. Il ne nous avait pas vu arriver dans le feu de l'action. J'escaladais son épaule pour arriver à la hauteur de sa tête.

Il venait de me voir et avec un tentacule il se mit à me serrer de plus en plus fort pour que j'étouffe. Je sentais ma cage thoracique se comprimer lentement. Mais je réussis à planter ma dague dans son front et à en retirer la pierre d'âme corrompue. L'étreinte se relâcha. Dans un dernier râle de douleur Méphisto se mourrait. Puis son corps redevint humain, c'était le chef du Conseil de Zakarumite qui avait cédé à la corruption. Je ramassais la pierre d'âme avec un gant et la rangea dans un sac. Elle émanait encore de la Haine et je devrais la détruire. Dans toute cette agitation je n'avais plus fait attention aux gardes. Beaucoup étaient faibles mais aucun n'était mort. Les plus valides aidaient les autres à marcher en direction de l'extérieur. Le râle de Méphisto avait retentit dans toute la jungle et les villageois, contraints jusqu'alors de se terrer au port remontèrent jusqu'à Travincal pour nous accueillir. Les blessés étaient soignés sur place. Tous me remercièrent chaleureusement. Cela faisait du bien d'être aimé de nouveau. Mais je n'eus pas le temps de discuter plus car me revoilà au Purgatoire.

Tyrael me reconduisit à ma cellule en laissant juste échapper un « Bravo ». Il semblait presque énervé que j'ai réussi aussi brillamment son épreuve. »

- Ma vision s'achève ainsi sur cette magnifique victoire.

Tout le monde avait le sourire aux lèvres. Ils regagnaient leurs lits, impatients d'être demain. Tous sauf le vieil Horadrim qui ne connaissait plus le repos depuis déjà une semaine ...
Les médecins du village qui étaient de passage à Tristram expérimentaient divers breuvages et soins sur Almeric Cain. Mais cela ne semblait pas avoir d'effet. Le vieux Horadrim toujours sous le choc de ses visions, semblait être maintenu en vie par une force magique supérieure et inconnue. L'aube était à peine levée mais Almeric était déjà éveillé. Il fit signe aux gardes de l'aider à se lever. Heureusement le centre du village n'était pas très loin.

Tout le monde espérait voir le dernier Horadrim en vie chaque matin. Les gens étaient partagés entre angoisse et excitation. Malgré le « camouflage » de l'état de santé du vieillard les gens se doutaient qu'il allait de mal en pis.

Des pèlerins de toutes nationalités et de tous âges assistaient à la narration de cette épopée. Le village bien qu'assez vaste n'arrivait toujours pas à loger tout ce flux croissant de « touristes » et des tentes étaient montées à la va-vite un peu partout en périphérie.

Des chuchotements se firent dans l'assistance.

- Bonjour mes amis. Je sais que vous êtes impatients de connaître la suite de l'après-vie de Bleeding_Scythe mai je voulais d'abord vous remercier de votre soutient.

Les gens applaudirent. Un natif du coin pris la parole en ces termes :

- C'est normal vous êtes toujours notre chef. Plus que cela vous êtes notre guide spirituel, pour cela vous méritez ces attentions.
Cain esquissa un sourire gêné.

-Merci à tous. Voici comment la vision m'est apparue cette nuit :

« Bleeding_Scythe se réveilla en sursaut. Il lui semblait avoir entendu un râle venant du couloir. Il se précipita à la porte mais il ne distinguait rien de ce côté-là.

- C'en est trop, dit-il à voix basse.

Il enleva une par une les pierres qu'il avait descellé. Cela menait sur un couloir parallèle. Il alla s'y engager mais un démon vient se fracasser sur le mur. Bleeding_Scythe avait juste eu le temps de rouler en arrière.

Il remit les pierres à peu près en place encore sous le choc de ce qu'il venait de voir, en espérant qu'on ne découvrirait pas que les pierres s'étaient descellées. Peut-être penseront-ils que c'est le démon, dans sa chute, qui en est la cause.

Je n'étais pas rassuré. Il n'y avait plus de gardiens dans le couloir. J'étais à la merci du premier démon venu. Des bruits de pas ...

- Huaaaah !

Le démon venait de se faire trancher en deux. Espérons que ce soit Tyraël qui s'approche. La porte s'ouvrit... c'était bien lui.

- Je vois que tu es réveillé. C'est bien allons-y pour ta nouvelle épreuve.

- Attend ! Qu'est ce que c'est que tous ces démons dans les couloirs ? J'aurais pu me faire tuer !

Ce qui suivit me déconcerta. Tyraël éclata de rire !

- Ces démons ? Ils sont là pour entraîner mes hommes au combat. Et puis de la part de quelqu'un qui a tué Méphisto et Baal tu me déçois. Bon tu es toujours en vie alors assez perdu de temps allons-y !

- En quoi consiste-t-elle ? dis je en grommelant.

- Tu verras c'est sûrement une des plus simples, du moins en aspect mais elle sera plutôt longue. Après la mort de Méphisto tu as passé le portail pour les Enfers mais nous en parlerons demain...Après cela on t'a appelé à Harrogath. Au lieu d'aider les barbares tu as pris une armée pour te venger de Nilatak.

- C'était leur chef, il dirigeait les troupes démoniaques, je pensais que ça les mettrait en déroute.

- Mais ce ne fût pas le cas.

- Non en effet mais cela faisait toujours un traître de moins !

- Et toi ne penses-tu pas avoir trahi la confiance des barbares ? Tu vas devoir en payer le prix aujourd'hui. Pour cela tu vas devoir délivrer les barbares prisonniers des démons qui sont morts par ta négligence. Tu devras également désorganiser les monstres et si besoin est tuer Nilatak.

- Pourrais-je utiliser mes sorts ?

- Oui et tu en auras grand besoin, mais tu seras seul pour la première partie de l'épreuve.

- Bien ça ne me changera pas trop de la dernière fois...

Nous arrivâmes, comme toujours sans savoir trop comment, à Harrogath. Je vais faire toute la route, c'est long mais heureusement j'ai de quoi me défendre efficacement. Si seulement j'avais mon amulette de téléport...

Avec toutes les armures et épées devant la porte de la cité j'avais largement de quoi faire un beau golem de fer. Je jetais un coup d'oeil aux alentours...personne...je pouvais commencer mon invocation. Je n'avais pas perdu la main et en quelques dizaines de secondes se dressait devant moi un golem géant en acier. Pas de temps à perdre sur la longueur de la route qu'il me restait à parcourir.

Mon golem taillé pour l'occasion se battait ardemment, et les rares démons qui arrivaient à le toucher s'éraflaient sur sa carapace piquante. Je décidais tout de même de l'aider en lançant mon sort d'esprit d'os, ces âmes errantes invisibles aux yeux du commun des mortels. Il suffisait de les diriger pour leur donner ce qu'elles voulaient : l'essence vitale.

Avec mon équipement actuel mes sorts étaient moitié moins puissants qu'à l'accoutumé mais cela suffisait largement à faire place nette pour le moment.

J'allais pouvoir constituer mon armée de revenants sur ces cadavres frais de monstres. J'avais maintenant une dizaine de squelettes à mon service avec l'équipement qui traînait par terre. Je décidais de ne pas ressusciter les barbares morts au combat à des fins personnelles, j'étais suffisamment puissant et ce n'était pas respectueux envers les habitants du Nord qui m'avaient si bien accueilli.

J'avais de quoi couvrir la largeur du chemin avec mes serviteurs décharnés et les démons n'opposaient aucune résistance. Ils se faisaient décimer avec leurs propres cimeterres. Les seuls qui posaient problème étaient ces satanés imps. En plus de lancer des jets de flammes ils se téléportaient de façon aléatoire. Heureusement une fois une âme errante lancée à leurs trousses ils étaient condamnés à une mort certaine.

Je décidais de me faire un artefact avec le crâne du chef imp. Je pourrais ainsi augmenter considérablement les pouvoirs de ma magie nécromantique. Je saisis mon poignard et lui tranchais la gorge, je reçus une giclés de sang brûlant. Je criais de douleur et contre moi-même, j'aurais dû me souvenir de cela et prendre des précautions. J'avais les mains brûlées au premier degré mais heureusement dans ces montagnes il neige souvent et je pu atténuer la douleur. Le jeu en valait la chandelle en tout cas, après quelques rituels d'embaumement du crâne j'avais dans la main cet artefact irradiant de magie sombre.

- Reprenons la route, dis-je à ma joyeuse troupe.

Ayant perdu mes parents très jeune je n'avais eu pour seule compagnie que des morts-vivants. Je leur parlais et ils me comprenaient mais étaient incapables de répondre, cela m'a permis ne pas sombrer dans la folie durant mon exil de Kurast.

Nous nous dirigions avec prudence vers le lieutenant Shenk. Il avait commandé le siège de Harrogath et était responsable d'une trentaine de catapultes ! Je m'attendais au pire en arrivant mais il avait été tué et les catapultes se sont tues. Le commando de barbare qui avait été envoyé le tuer avait réussi mais Nilatak les a capturé par surprise (qui aurais pu se méfier d'un sage comme lui à l'époque).

- Harrr ! je ne pus m'empêcher de grogner.

Ce traître me mettait hors de moi. C'était la honte de mon peuple. En plus d'avoir révélé à Baal l'emplacement de la Pierre-Monde, il a condamné son peuple à une mort certaine en attirant les guerriers dans des embuscades. Bien sur ces derniers lui faisaient confiance et ne se doutaient de rien jusqu'au moment fatidique où ils se retrouvaient piégés.

A ce moment ils devaient haïr Nilatak autant que moi. On ne sait trop pourquoi mais il ne supprimait que la moitié de ses congénères, gardant l'autre partie dans des immenses enclos. Sans doute avait-il de funestes desseins pour eux à moins qu'une étincelle de remord ne l'y contraigne.

Nous apercevions au loin l'enclos contenant le commando victorieux de barbares. Le plus dangereux pour les libérer n'étaient pas les démons, mais Corne-Chair. Cet immense mastodonte était blindé de partout et avait une force inimaginable. C'était facile de le repérer car la montagne semblait trembler sous ses pas.

Mon plan consistait à anéantir son armée pour ensuite concentrer mes sorts sur lui. Pour cela rien de plus simple, sur ce champ de batailles les âmes errantes étaient en nombre plus que suffisant. C'était jubilatoire de voir les sangliers guerriers fuir sans espoir de leur échapper pour ensuite être rongés de l'intérieur. C'était une mort propre, rapide et surtout cela me permettait de faire exploser les cadavres pour tuer les survivants qui étaient aux prises avec mes serviteurs.

Il ne restait plus de démons aux environs, mais je n'avais pas remarqué que les tremblements de terre s'étaient rapprochés...Le colosse surgit devant moi lancé à toute allure, j'allais finir piétiné ?

Un fracas de métal se fit entendre, mon fidèle golem a eu le temps de s'interposer ce qui a stoppé le mastodonte. Je ne pouvais pas le reconstruire en plein combat. C'était au tour de mes squelettes de se lancer sur lui.

- Stahl Fraülein ! ! !

Ma malédiction préférée. Corne-chair viendra sans doute à bout de mes squelettes mais n'en sortirait pas totalement indemne. Plus il frappera fort plus il subira de dégâts. J'eus à peine le temps d'achever ma phrase que Corne-Chair écrasa un premier squelette, envoyant les autres voler avec de puissants coups de corne. Ceux qui purent retourner au combat cédèrent sous ses coups de poings.

Me voilà seul contre lui. Que pouvais-je faire ? Je ne l'avais jamais affronté. La première fois j'avais couru directement jusqu'à la grotte où était prisonnière Anya.

Impossible de me refaire une armée, mes sorts en viendraient à bout trop lentement et je ne pourrais pas éviter ses charges furieuses. Je n'avais pas très envie de finir empalé sur un bout d'os.

Il s'était déjà affaibli et toujours sous l'effet de la malédiction (stupide comme il est, il ne doit même pas s'en rendre compte). Je pourrais tenter de ... pas de temps à perdre !

- Rüstüng Knoren !

Les os des squelettes se mirent à léviter, puis se mirent en mouvement pour finalement former un tourbillon autour de moi. Espérons que cela suffira. Je n'allais pas tarder à le savoir. Le colosse exaspéré se rua sur moi. Je senti sa corne me transpercer, je finis ma chute contre un arbre (sans doute un des seuls de la montagne mais c'était plus confortable qu'un rocher).

J'étais vivant. Cela avait marché.

- Ha ha ha ! Je riais cela avait fonctionné, je tentais de me relever mais une fois debout la douleur se réveilla. Il avait tout de même réussi à percer ma barrière ainsi que mon armure. La blessure n'était pas trop profonde mais je souffrais le martyre.

La route était encore longue il fallait reconstituer mon armée au plus vite. Les cadavres ne manquaient pas...je n'avais que l'embarras du choix. Je prenais toujours garde à « utiliser » ceux qui étaient les moins abîmés.

Un monstre traînait encore, de quoi me refaire une santé. La nécromancie n'était pas que la magie de la mort mais aussi celle de la vie. Les deux sont étroitement liés et forment une véritable toile irisée pour qui sait la voir. Cela faisait longtemps que je n'avais plus utilisé cette malédiction :

- Leben Waaage !

Le sort de balance de vie fait circuler la vie de la victime vers celle du jeteur de sort par cette toile microscopique. Cela faisait du bien de sentir cette vie vous envahir.

J'étais guéri. Maintenant libérons les barbares. Mon nouveau golem de ferraille se chargea de leur faire un passage.

- Merci Bleeding_Scythe, nous savions que tu viendrais. Il nous faut trouver Anya, nous savons où elle a été emmenée. Nous remettons nos vies entre vos mains.

J'étais touché de leur générosité mais je me sentais coupable de ne pas les avoir libéré la première fois.
C'est normal, et puis je l'avais promis à un vieil ami (ce Tyraël si je le tenais...). En route pour la rivière gelée !

Nous arrivâmes sans encombre à l'entrée de la grotte les rares monstres ayant vu Corne-Chair tomber avaient fui. Comme précédemment je fis appel à mon golem enflammé. Face à au choc thermique les ennemis venant des glaces explosaient en de multiples particules cristallines. Cependant mes squelettes qui tombaient au combat ne pouvaient être recréés car les monstres tués n'avaient pas de corps, ce n'était que des amas de glace et de chair sans squelette.

Nous arrivâmes sans problème au camp des yétis qui détenaient Anya prisonnière dans une prison de glace. Les premiers se jetèrent rapidement sur les barbares qui m accompagnaient. C'étaient des adversaires redoutables qui résistaient fortement aux armes d'estoc et de taille, rien ne semblait les blesser. Ils semblaient particulièrement nombreux cette fois, sans doute un tour de Tyraël pour augmenter la difficulté. J'allais lui prouver que j'étais à la hauteur! A distance je chargeai mon golem de magie jusqu'à la surcharge à ce moment la mieux vaudra se trouver loin de lui...

L'énergie faisait crépiter l'air et le golem luisait de plus en plus fort, et cela attirait les yétis qui délaissèrent les barbares. Je leur fit signe de revenir à l'arrière par des signes de la main. Quand le dernier barbare fut à l'abri le golem étincelait tant qu'on ne pouvait le fixer directement mais je devais me concentrer sur lui. Dans les secondes qui suivirent je ne ferma pas les yeux et je continuais de fixer le colosse lumineux, encore un effort ! Ca y est le chef yéti s approchait de nous. Contractant les poings l'un contre l'autre je libérais ainsi toute la magie du golem qui se mit à faire fondre la glace de la caverne puis il explosa dans un flash lumineux et assourdissant.

Pendant de longues secondes nous restions abasourdis, nos yeux voyant flous et nos oreilles qui bourdonnaient mais le plan avait fonctionné. A la place du golem se trouvait un énorme trou d'où s'échappaient des vapeurs. Il ne restait plus grand chose des yétis. Je fis signe aux quelques barbares qui s'étaient remis du choc de me suivre pour secourir Anya. Elle gisait sans connaissance dans une flaque d'eau. Le grand yéti étant mort sa prison avait rapidement fondu. Par un portail nous la ramenions en lieu sûr chez la guérisseuse du village d'Harrogath. Elle ouvrit les yeux et le première chose qu'elle dit fut : Nilatak.

Je le savais c'est ce traître qui l'avait piégé mais pourquoi ? Pour m'attirer ?

- J'avais découvert son plan, dit-elle. J'allais prévenir le Conseil mais il m'en a empêché. La dernière chose dont je me souvienne c'est ce froid intense qui paralysait mes mouvements et mes pouvoirs magiques. Vous devez l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard !

- Bien entendu je suis là pour ça.

On dirait que finalement je vais quand même devoir m'occuper de ce traître pour terminer cette épreuve.

- Pouvez vous nous indiquer la route à suivre ?

- Je vais vous ouvrir un portail directement dans son repaire, laissez-moi un instant pour me remettre.

Tiens pourquoi ce raccourci ? Je n'aimais pas cette idée. Tyraël m'avait parlé d'une épreuve simple mais c'est trop simple. Il y avait sans doute un piège mais je n'avais pas le choix...
Anya digne héritière des barbares se releva et au prix d'un effort considérable ouvrit un portail à sens unique menant directement au dernier sous-sol.

- Promettez-moi de l'arrêter, je crains qu'il ne révèle à Baal l'emplacement de la montagne sacrée. Et qui sait à quelle expérience malsaine il est en train de se livrer.

- N'ayez crainte le traître répondra de ses crimes je vous en donne ma parole.

Anya sourit puis s'allongea, elle était encore fatiguée.

- Merci de nous avoir sauvé encore Bleeding_Scythe, vint me dire une barbare. Nous vous accompagnons, nous vous devons bien cela.

- Pas question je ne risquerais pas d'autre vie que la mienne et puis, j'ai un compte à régler en privé.

Je leur adressa un signe de la tête puis pénétra dans le portail. L'endroit n'avait pas changé des morceaux de chair formaient quelques tas qui auraient donné la nausée à n'importe quel non-nécromancien. Mais j'étais habitué à l'odeur de décomposition. Les lieux étaient étrangement calme et vides, je me demande même si je n'étais pas au mauvais sous-sol. A chaque seconde je m'attendais à voir surgir des sangliers guerriers et des succubes...mais rien. Je cherchais dans mes souvenirs pour retrouver l'endroit ou j'avais combattu Nilatak.

- Par là. dis je à voix basse...je reconnaissais les fresques murales...

J'aperçus au loin une silhouette qui ne faisait aucun doute sur l'identité de la personne.

- Nilatak sale traître, prépare-toi à recevoir le châtiment qui te revient!

- Nous pouvons discuter non ? Après tout nous faisons partie de la même famille, dit il d'un ton calme.

- Depuis le jour où tu as pactisé avec Baal tu ne fais plus partie de notre ordre. Je ne sais pas ce qui te motive mais tu fais affront à tous nos principes.

- Ha ha ha quelles bonnes paroles de la part de quelqu'un qui s'est fait lui aussi exclure!

- Ce n'est pas comparable! Je n'ai jamais rien fait d'interdit.

- Et comment qualifierais-tu le fait d'avoir tué les habitants de Kurast ? Et que dire de ta tentative de ramener à la vie tes proches.

- Comment sais-tu cela ?

- Peu importe je vais te montrer comment on fait!

Cela dit il prononça une formule qui m'était inconnue. J'aurais pu en profiter pour l'attaquer mais j'étais curieux de voir ce qui allait se produire. L'incantation ne semblait pas venir de la langue des nécromanciens mais plutôt d'un dérivé de langue céleste. Peu importait car ce qui se produisit m'empêcha de penser. Le cadavre aux pieds de Nilatak n'était autre que celui de mon père qui commençait à se dresser et à s'animer.

- Tu vois c'est comme ça que tu aurais dû faire, me dit ce qui semblait être mon père.

- Retiens bien la formule, tu en auras besoin une fois que j'aurais renvoyé ton père dans l'autre monde.

Avant que j'eu le temps de crier la vie quitta son corps qui gisait de nouveau au sol.
Pendant ce temps je n'avais pas remarqué que des succubes étaient apparues dans mon dos et allaient se saisir de moi. J'eu juste le temps de tomber en avant mais j'étais maintenant en bien mauvaise posture. Il n'y avait qu une possibilité, les invocations prenaient trop de temps, il n y avait qu'un cadavre qui pouvait renvoyer les succubes dans les enfers c'était celui de mon père. Quel choix! Une fois explosé je ne pourrais plus le ressusciter. Je ne devrais pas hésiter car ma vie en dépendait!

Alors sans me relever d'un geste le cadavre explosa, puis s'ensuivit une réaction en chaîne et bientôt la menace fut écartée. Il me restait à éliminer ce traître. Pourquoi cette scène étrange et cette formule ? Je ne savais pourquoi mais j'en aurais sans doute besoin.

J'avais mon idée sur la façon de le vaincre. La pièce était remplie des âmes de ceux qui ont servi de cobaye aux expérimentations de Nilatak. J'allais m'en servir.

- C'est à cela qu'on reconnaît un bon d'un mauvais nécromancien.

Un nécromancien oeuvrant pour le bien n'avait pas à s'inquiéter des âmes de ses ennemis ni des autres esprits errants.

- Bravo je m'incline. Etre battu par quelqu'un de meilleur que soit n'est pas humiliant.

Ces mots là dans sa bouche me parurent pour le moins étrange. Une fois les idées claires je pense que je comprendrais mieux le pourquoi de cette épreuve et ce qu'il fallait en retirer.

C'est à ce moment là que je retrouvais Tyraël qui bien sûr resta muet comme à son habitude mais néanmoins je sentais qu'il était content de lui ou de moi. Vivement la fin de tout cela. Si je n'étais pas déjà mort je crois que je mourrais de curiosité. Encore un peu de patience ... »

- La vision se termine ici. Veuillez m'excuser je suis fatigué.

Le vieil homme se retira toujours soutenu par les gardes. Bien qu'il fasse encore jour il alla se coucher car les prochaines nuits seraient agitées.

Les gens de l'assistance étaient perplexes. Ils ne comprenaient pas non plus la signification de tout cela. Tous étaient impatients de savoir la suite car bientôt l'histoire toucherait à sa fin, du moins c'est ce qu'ils pensaient...
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