Fanfiction Diablo II

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L'élu des nuits

Par Mystic-Nécro
Les autres histoires de l'auteur

Chapitre 1 : Un jour...

Chapitre 2 : L'aurore n'est jamais la même

Chapitre 3 : Impossible d'être seul

Chapitre 4 : Le Sud

Chapitre 5 : Voyage aux sept sangs

Chapitre 6 : Nuit rouge

Chapitre 7 : Second affrontement

Chapitre 8 : Arrivée en guerre

Chapitre 9 : Si les Elfes étaient libres

Chapitre 10 : Tel le sang

Chapitre 11 : Valse Infernale

Rester concentré...

Mes mains tremblent. Je les positionnes devant mon visage, et je réfléchis. Rester concentré...

Mon adversaire a un sourire. Il bluffe.

Concentré...

Le signe bleu sur la table s'efface doucement. Une tête de dragon apparaît. J'ai perdu la manche.

J'ai perd...concentré.

Non. Je peux gagner. Mon esprit est saturé de pensées furtives.

Gagn...concentré.

Doucement, si doucement que j'ai l'impression de ne pas le faire, ma main droite s'avance. Elle s'arrête trois centimètres au-dessus de la table. Sous mes doigts, la poussière magique vibre.

C'est tr...concentré.

Lentement, avec mon index, je dessine dans les airs trois cercles entrecroisés. L'air est empli d'électricité statique.

Je c...concentré.

Le sourire de mon adversaire s'efface à moitié. Je ne me laisse pas distraire. Je continue ma figure, et je la termine.

Il a...concentré.

Les flammes que j'ai dessiné chassent la face de dragon.

C'est bo...concentré.

Après quelques secondes, mon blason s'élève dans les airs.

J'ai gagné. C'est fini.

Lentement, une longue ovation s'élève dans la salle.

J'ai gagné.

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J'ai perdu. C'est fini. De rage, je donne un grand coup sur la table de jeu. Mauvais geste, la paume de ma main devient brûlante. J'était pourtant sûr d'être meilleur que ce nécromancien. Pff, tant pis, j'abandonne... pour le moment. Dans la salle, tout le monde l'acclame. Les ingrats. Il y a à peine trois minutes, j'étais champion du monde. Ce petit enfoiré va me le payer cher. Très cher. Mais pour l'instant, c'est moi qui suis la risée de tout le monde. Mon entraîneur me jette un regard empli de dégoût et se précipite vers mon adversaire pour lui proposer ses services. C'est comme, ça, dans le milieu, on ne pardonne pas une défaite. Je me lève, et quitte la salle prestement. Certains crache sur mon passage, j'ai l'impression d'être un pestiféré. Je claque la porte. Dehors, il fait froid, et une tempête de neige se prépare. Je vais devoir rentrer à pied. Adieu, luxe, richesses, gloire... Tout cela commence pour celui qui est devenu mon ennemi. Et en même temps, cela se termine pour moi. il me le paiera.

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J'ai gagné. Cette simple pensée me réchauffe et me détends. Je ferme un instant les yeux, et je les ré-ouvre sur un monde nouveau où tous les espoirs sont permis. En face, mon adversaire frappe sur la table, puis se lève. Son entraîneur accourt vers moi. Je suis champion du monde de Khan-Séfura. Aucun bonheur n'est égale à celui que je ressens maintenant. Sur la table, la poudre de jeu s'éparpille rapidement et vole dans la salle. Des drogués venus pour ce moment la respire à plein nez, et se font chassés de la salle par le barbare qui assure la sécurité. Impossible de me concentrer sur autre chose que l'instant présent. Tout le monde me pose des questions, me demande un autographe,
et je signe les parchemins d'un air distrait. Un groupe composé d'ensorceleuses et de moines gris se dépêche d'aller à ma rencontre. Ce sont des journalistes. L'un deux me tend un bocal mauve contenant une potion capteuse de sons.

- Que ressentez vous?

- Quelles sont vos impressions vis-à-vis de vos adversaires?

- Que comptez-vous faire maintenant?

Et tout ce que je trouvais à répondre :

- J'ai...j'ai gagné.

Ils s'éloignèrent pendant un moment, le temps que je reprenne mes esprits et que je leur dise quelque chose de plus intéressant.

J'ai gagné...
Je suis dans ma loge. Une musique apaisante retentit à mes oreilles. C'est Omoura, un grand classique de la musique Horadrim. Je ferme les yeux pendant une ou deux minutes, me délectant de ces notes mélodieuses. J'allais m'assoupir, quand on frappa à ma porte. C'est mon ami et tuteur, Olbaid, un moine. Il me fait un signe de la main. Il est muet.

- Entre donc, Olbaid.

Il s'avance lentement, s'assied en tailleur à même le sol, et souffle précautionneusement dans sa paume. Dans les airs se tracent alors les mots "dommage pour lui". Il n'a pas besoin d'en dire plus. Je le comprend. Il parle de mon adversaire. Je lui répond calmement :

- C'était dommage pour lui ou dommage pour moi.

"Tes raisonnements sont trop simplistes"

- Je te le concède, mais c'était ça ou rien. Regarde le, maintenant il est dehors, sous le froid, il n'a plus de biens, et part probablement faire la manche dans un bled paumé du sud ! Tu aurais aimé que cela m'arrive?

" Et toi, es tu content que cela lui arrive ?"

- Certes non, mais si dans cette discipline une victoire produit cet te effet, je n'y peux rien !

"Si"

- Alors comment faire, dis le moi !

"Je dois te laisser. Au revoir"

Olbaid avait toujours été le meilleur type que je connaissais sur cette planète, mais parfois il étais lâche. Dans ses idées comme dans ses gestes. De toute façon, peu m'importe, ce gars, Gaïa comme il se fait appeler, ne me plaisait pas du tout. Je ne pouvais rien faire pour lui, contrairement à ce que mon ami venait de me dire. Il était perdu, et, pendant le restant de sa vie, serait considéré comme un perdant. Un type humilié à jamais. Avec le temps, cela empirerait,il devrait vivre caché à partir d'aujourd'hui,de peur qu'on lui plante une dague dans le dos en le reconnaissant. Même sa famille devrait vivre comme lui...s'il en avait une. Car ceux qui jouaient au Khan-Séfura n'ont la plupart du temps pas de famille,
comme moi, pour ne décevoir et ne mettre en danger de mort qu'eux-mêmes s'ils perdaient... A son enterrement (si seulement il y a en avait un...), on cracherait sur sa tombe, ou sur son cadavre, et on y mettrait le feu pour ne pas garder souvenir de lui. Je ne pouvais vraiment rien faire. Dommage pour lui.

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Je l'observe à travers la fenêtre. Le moine vient de partir. On dirait qu'il est muet. Vraiment bizarre. La charogne que l'on qualifie d'humain semble réfléchir. Comme tous les nécromanciens, il à un tient très pâle. A force de travailler avec les morts... Il est maigre comme les squelettes qu'il invoque et certainement aussi con que les déchus qu'il ressuscite... Il lève la tête, je me cache précipitamment. Soudain, des voix derrière moi. J'entends des bouts de conversation. Ca dit: "Où est-il?", et "Il ne peut pas être bien loin, préparez les armes!". Voila la mort venue prendre son dû. Je courre dans la neige et les herbes rouges. Première chose à faire: s'enfuir. Ensuite: tuer celui qui m'a mis dans cette situation. Un jour, je le tuerai...
L'aurore, majestueuse, vint éclairer ma loge/chambre. Je n'avais pas pu dormir de la nuit, retournant dans ma tête des dizaines de pensées incompréhensibles. Soudain, mon tuteur entra dans la chambre, et, comme à son habitude, s'assit par terre.

- Tiens, bonjour, tu t'es enfin décidé à parler..euh, enfin à écrire?

"Ta famille."

- Quelle famille?

"Ta famille est en danger"

Pour une fois, je ne le comprenais vraiment pas.

- Mais de quoi tu parles?

"Ta famille. Tes parents, ton frère et ta soeur"

- D'où sort-tu cela ?

Enfin, il s'expliqua :

"Certains de tes admirateurs ont ardemment recherché tes origines pour te faire plaisir. Ils ont trouvé."

- Impossible, cela fait 11 ans que je les cherche moi-même, et je ne les ai jamais trouvés !

"Tu ne cherchais pas vraiment, de peur de subir une défaite au Khan-Séfura et de les faire tomber"

- Heu.. Es-tu sûr de l'information?

"Non, j'en suis certain"

J'étais bouleversé. Ma famille...

- Que...quels sont leurs noms?

"Il y a plus important que les noms.. Ils sont en danger"

Cela me fît l'effet d'une claque.

- Où? Quel danger? Pourquoi?

"Au Sud. Danger de mort. La guerre civile elfique"

Je bondis vers ma veste, l'enfile et part en trombe vers la porte. En route vers le sud, et tant pis pour ceux qui sont sur mon chemin. Le sud...

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Ils se rapprochent. Impossible de les éviter, c'est une impasse. Ils s'approchent en criant qu'ils vont m'occire. Les voilas. C'en est bientôt terminer de ma vie. Soudain revient dans ma tête (mais où est-il?) une pensée. Un flash. Une vieille (Le voilà !) histoire que me contait mon maître (Lichons-le !). Une légende. Elle parle de matérialisation du Khan-Séfura. Des petits bouts du texte me revienne. "Alors il pensa le plus fort possible au pentagramme qui venait de lui faire gagner le tournoi de Khana (nom abrégé de Khan-Séfura), alors le pentagramme se produisit vraiment, ce qui le protégea de la mort." (Allez y, attachez-le ! Mais pourquoi ne résiste t-il pas ?). Belle histoire en vérité, mais justement, ce n'étais qu'une histoire (on s'en fiche, pendez le !!). Soudain, je me réveille. Autour de moi, des paysans, et même deux barbares, qui en ont tous après moi. Ils m'ont déjà attaché ! Et là, je vois ma perte : un arbre mort, et au bout d'une de ses branches une corde avec un noeud. Tous me mènent là-bas. Je vais mourir. Aujourd'hui, c'est mon dernier jour, et je vois se lever la plus cruelle des aurores...
Le moine me barre la route. Il écrit tranquillement dans les airs :

"Non."

- Quoi, non ?

"Non. Impossible que tu y ailles seul."

- Je sais très bien me débrouiller seul. C'est mon problème, pas question que tu viennes !

"Pas seulement moi."

- Ni toi, ni personne d'autre !

"Je viendrai."

- Et comment compte tu faire ?

"Tu sais très bien que je dois venir."

- Oh et puis merde! Viens si tu veux, de toute façon je ne peux rien te refuser, c'est très énervant.

Olbaid eu un sourire.

"Je sais."

- Pff...Bon, qui d'autres ?

"A toi de décider, mais tu ne vaincras pas un elfe tous seul. Prends donc une équipe."

- Une équipe...ben voyons ! Et qui tu veux que je prenne? Un mercenaire pourri, qui sait à peine se battre ?

"Tu es champion du monde de Khana. N'importe quel aventurier se battra pour être avec toi."

- Bon, et où je vais les trouver, ces aventuriers suicidaires ?

"Sur ce, je te laisse réfléchir. Tu sais où me trouver quand tu seras prêt. A plus tard."

Je déteste les lâches, même quand ils ont raisons....

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Ils me poussent du bout de leurs fourches et de leurs épées. Je monte sur le tonneau installé sur la branche. Soudain, une pensée furtive. Mon dragon. Ma botte secrète que j'ai étalée en fin de partie. Il est présent dans mon esprit, comme si on l'avait marqué au fer rouge. Je pense aussi à autre chose: "Je ne veux pas mourir." Ils m'attachent à l'arbre. Cette parole est toujours présente dans ma tête. Je ne veux pas mourir. Le barbare s'apprête à pousser le tonneau."NON, JE NE VEUX PAS MOURIR !" Alors le dragon ouvre sa gueule et dit: "Requête accordée." Et il apparaît. Là, sur l'herbe humide de rosée. Tout le monde hurle, moi en premier. Les paysans s'enfuient, les barbares sortent leurs haches. Il ouvre encore sa gueule pour exhiber des crocs menaçants. Tout à coup, le premier guerrier fait un bond et donne un coup de hache sur la créature, qui le pare d'une patte et de l'autre fait fondre l'arme d'une boule de feu, puis arrache violement la tête du combattant. Le second guerrier des steppes fait une roulade arrière et hurle d'un cri qui est sensé paralyser ses adversaires. Mais la bête n'en est nullement impressionnée. Au contraire, elle ouvre grand ses ailes, survole l'homme à quelques mètres de distance puis fond sur lui brutalement et le lacère de ses griffes. Enfin, il se tourne vers moi. J'ai peur. Je tremble comme une feuille. Mais c'est en faite mon invocation, elle arrache tranquillement ma corde, puis disparaît. Je suis tranquille pendant un temps. Les paysans n'oseront plus jamais m'approcher, mes les aventuriers
expérimentés, eux, n'hésiteront pas. Et je ne suis pas sûr de pouvoir reproduire ce fait. C'est impossible d'y aller seul. Mais avec une équipe...
Une ambiance bruyante. Des tables salles. Un plancher poussiéreux. De la boisson d'aussi mauvaise qualité que la musique Des jeux de hasard truqués pour plumer les pigeons. C'est le Bloody Star, un bar très populaire à Sak-Nalïana, village des druides. Une odeur de fumée quasi éternelle flotte dans l'air plein d'odeurs de pourriture. Un grand feu entretient un chaleur étouffante. Si j'ai une chance de trouver mon équipe quelque part, c'est bien ici. Sur mon passage, on se lève, me présente papiers et crayon pour avoir un autographe. Les conversations se taisent un instant, puis reprennent. Mais c'est cette fois-ci un murmure léger qui court comme bruit de fond. D'un regard, je leur fait comprendre qu'ils ne doivent pas faire attention à moi. Et ça marche, tout le monde se remet à parler, à jouer ou à boire. J'ai vraiment plus de pouvoir que je ne l'imaginais. Dans le fond du bâtiment, un léger rideau de perles vertes en bois. Je l'entrouvre et écoute ce qui en sort comme sons. Des bruits de discussions :

- Et alors je lui ai frappé la tête, jusqu'à c'qu'il crève ! Haha !

- De mon côté, je l'ai embroché sur mon pique, et je l'ai rôtir au bout d'mon arme!

- Combien y s'étaient ?

- Au moins dix, mais y se sont barrés dès qu'y nous ont vu !

- Pff, on les a rattrapé et décapités en moins de deux !

- Pas mal, mais j'aurais fait mieux, avec mes deux fauchards !

Hum, c'était bien là que j'allais embaucher mes compagnons...

Je fis donc irruption dans la salle. Elle était assez petite, et dedans un autre feu provoquait une canicule qui ne semblait pas gêner les neuf personnes assises là. Il y avait, en autre, un barbare musclé qui caressait doucement ses deux épées longues souillées par le sang, un assassin aux griffes elles aussi rouges, qui nettoyait de petits lambeaux de démon (du balrog, semblait-il ), un druide au visage à moitié défoncé par les coups, brûlé et envahit de cicatrices, une amazone qui recomptait les petites centaines de petites marques sur son arc de chasse qui signifiaient le nombre de morts à son actif, et cinq autres personnes trop dans l'ombre pour qu'on distingue leurs visages.

- Salut tout le monde, je cherche quelques courageux aventuriers pour m'aider à délivrer des personnes en pays elfique, lançai je sans préambule. Que tous les volontaires lèvent la main !

- Il a dit quoi ? lança le druide au visage déchiqueté.

Le barbare lui répondit:

- Il a dit qu'il embauchait quelques suicidaires pour une mission totalement impossible à réaliser dans le Sud.

Trois personnes présentes dans la pièce levèrent tranquillement leur bras.

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Le Bloody Star. Moi même, quand j'étais un gagnant, j'aimais bien cet endroit... Je sais qu'ici se réfugient des aventuriers, eux aussi perdants de Khana. Mais tellement vieux, prestigieux par leurs faits ou bien déguisés que l'on ne les remarques plus. Tout mon contraire. Ce sera pour eux comme une revanche de partir tuer cette larve de nécromancien ! Mais pas maintenant. J'attendrais la nuit. La taverne sera toujours occupée, mais moins. Et je me déguiserais. Ah, tout ce que je dois faire à cause de ce minable petit bouseux...Mais quand il sera mort, je participerai à la finale mondiale qui aura lieu,je ne sais comment, mais je le ferais. Et là, je gagnerai et ferai interdire ce qu'on fait en ce moment subir aux perdants. Rien qu'au cas où je perdrais...Mais pour l'instant, j'attendrai la nuit, j'embaucherai quelques gars, et emmènerai le prêtre de Rathma vers son dernier voyage...

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- Hum...euh...oui, bon...

- Alors, dit l'amazone qui était partante, tu veux des types pour venir avec toi dans le sud ?

- Ben ouais...Mais c'est si suicidaire que ça ?

Le barbare approuva vivement :

- C'est la guerre là-bas ! Les militants indépendants elfes contre les ensorceleuses corrompus et les partisans de la guérilla elfique !

- Ha bon?

Le druide ricana:

- Hin hin... Il veut aller délivrer des types dans le Sud et il ne sait même pas ce qu'il s'y passe...
L'amazone le fit taire d'un geste et se tourna vers le nécromancien :

- Bon, je vais t'expliquer: Dans le pays elfique, il y en a qui veulent l'indépendance et qui la proclame en lançant des massacres contre le village de sorcières à deux pas de chez eux. Ces dernières ont rallié à leur cause l'autre moitié de la population des elfes, de façon à se battre contre leur frères. Elles, ce qu'elles veulent, c'est les détruire tous!

- Mais qui sont les bons?

L'assassin, qui était jusqu'ici restée silencieuse, s'énerva :

- Aucun ! Là-bas, ni bons ni méchants ! Juste un foutoire monstre, la chance et la mort ! Rien d'autre !

Le barbare s'adressa au champion de Khan-Séfura :

- Ecoute, est-ce que tu sais où ils sont, les gars que tu veux délivrer ?

- Ben non, je ne les connais même pas !

- Alors pourquoi tu risque ta peau pour eux ?

- C'est par ce que c'est famille !

Cette remarque jeta un froid.

- Alors je repose ma question, qui veut venir avec moi vers le Sud ?

Cette fois ci, les bras levés étaient plus hésitants...
Il fait nuit. Cape noire sur les épaules, capuchon de la même couleur sur la tête, des habits déchirés récupérés dans un coin de rue non loin de là. Je m'avance, il n'y a plus que trois tables d'occupées. J'avance encore jusqu'au fond de la salle où j'entends des conversations filtrées par un léger rideau de perles :

- Mais qui sont les bons ?

C'est sa voix ! Je devrais aller me cacher, mais je redouble d'attention et j'écoute la suite.

- Aucun ! Là-bas, ni bon ni méchants ! Juste un foutoir monstre, la chance et la mort ! Rien d'autre !

- Ecoute, est-ce que tu sais où ils sont, les gars que tu veux délivrer ?

- Ben non, je ne les connais même pas !

- Alors pourquoi tu risques ta peau pour eux ?

- C'est par ce que c'est famille !

Tiens tiens...

- Alors je repose ma question, qui veut venir avec moi vers le Sud ?

Sa famille...Les joueurs de Khan-Séfura sont souvent orphelins, mais il à dû retrouver la sienne...Bien, cela fait d'autres personnes à tuer, rien que pour être sûr qu'ils n'engendrent pas une autre pourriture comme lui....

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- Toi, pourquoi accepte-tu de venir ?

L'amazone eut un sourire bizarre :

- Il n'y a sur cette arc pas assez de marques bleues...

- Des marques bleues ?

- Mes victimes humaines, précisa-t-elle.

Je fit un pas en arrière.

- Hum...Non, merci, pas d'assassins dans mon groupe...

La guerrière eut une moue de dégoût et murmura un "mauviette" à peine audible.

- Et toi ?

- Moi, dit le barbare, ça fait trop longtemps que je n'ais pas vu un démon digne de ce nom, avec un peu de chance il y aura là-bas une ou deux yétis des glaces...

- D'accord, tu peux venir...

La combattante intervint :

- Non seulement c'est une mauviette, mais en plus il engage ses semblables...

- On t'a pas causé, lui lança le barbare.

- Heu...Et toi ? dis-je pour interrompre la bagarre.

- Moi, j'ai une revanche personnelle à prendre envers les elfes.

- Une revanche personnelle ?

L'assassin se leva, dévoilant une jambe d'un bleu luisant. Une greffe magique, semblait t-il.

- Elle est belle et elle est forte, mais elle m'à coûtée 15.000 pièces d'or, et j'ai dû mendier et agresser pendant 9 ans avant de retrouver un budget digne de ce nom.

- Bon, tu peux venir, ça va.

- C'est quoi ton nom ? demanda le guerrier des steppes.

- Et le tien ? lui rétorquais-je.

- Moi on me surnomme Jeyko, ce qui veut dire "brise-crâne" dans le nord.

- Et moi, à l'académie Viz-Jaqu'Taar septum, on m'apellait Engraya, cela signifie "oeil de l'enfer".

- Bon alors, tu nous le dit ton nom ?

- Nous partirons demain à l'aube, rendez-vous devant l'église, en bas des collines.

- On part à trois ?

- Non, à quatre. Je vous présenterais notre compagnon de voyage au départ.

- Bon, alors à demain.

- C'est ça, à demain.

Je me levais et sortis, tandis que sur mon passage s'écartait précipitamment un homme en cape et capuchon noir, que j'avais l'impression d'avoir déjà vu quelquepart...Enfin, le lendemain, nous partirions retrouver ma famille dans un voyage aux quatre sangs...

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Je m'écarte rapidement sur son passage. Il me dévisage un instant puis s'en va. J'ai envie de lui sauter à la gorge, mais je tiens à ma vie. Maintenant sortent les deux guerriers minables qu'il à engager, certainement pour aller se préparer au voyage. J'entre dans la salle, où le druide et l'amazone me reconnaisse immédiatement.

- Tiens, salut, tu sais que c'est risquer pour toi de revenir ici, surtout juste après ton adversaire.

- Qu'est-ce qui t'amène par ici ?

Ce sont deux vieux amis, eux aussi des perdants au Khana.

- Tu sais que l'on raconte des histoires ridicules sur toi ! On dit que tu as fait apparaître un dragon invincible pour ne pas mourir ou quelque chose comme ça...

- C'est vrai.

- Mais bien sûr ! Et le déchu, il met la bière, dans la cruche en bronze !

- Bon, qu'est-ce que tu veux ?

- Hum, j'aimerais que vous m'accompagniez pour tuer ce petit prétentieux de nécromancien.

- Aucun problème, dit l'amazone. Pour moi, c'est vite vu !

- Je veux bien, ce petit nouveau ignare m'énerve. Sauver sa famille dans le sud, quel crétin !

- Bon, nous partirons demain juste après eux, nous les suivrons.

- Pour 100 pièces d'or par journée, bien sûr, lança le druide.

- Pas de problème.

- Moi aussi, je veux ma part !

- Bon, d'accord, d'accord, mais vous avez intérêt à être efficaces !

- D'où partons-nous ?

- Du même point qu'eux, à l'église.

- A demain !

- Ouais ouais, c'est ça, à demain !

Bien. Maintenant, j'ai mon équipe. Demain un voyage aux trois sangs commencera...
Voici l'aurore. Je suis avec Olbaid devant l'église où j'ai grandi avec lui. J'aperçois deux ou trois silhouettes floues au loin, mais elles s'éloignent. Ils sont en retard. Mon ami me regarde et écrit :

"Sont-ils deux ?"

- Euh, oui, comment le sais-tu ?

"Ils sont derrière moi"

- Yeh, lança le barbare, c'est lui notre compagnon de voyage ?

- Hum, jolie écriture...continua l'assassin.

- Ah tiens, vous êtes là ! Nous allons partir !

Sans le moine, je ne les aurais pas reconnus : le guerrier portait une armure de plaques de bronze entremêlées avec deux épaulières en argent gravées de signes apparemment anciens. Il a sous le bras un casque en or magnifique, marqué de sept symboles flamboyants, et ses deux rapières sont rangées à sa ceinture dans des fourreaux faits de bois et d'une matière étrange, ressemblant à du sable... La combattante, quant à elle, arbore une magnifique armure magique d'un rouge de sang et ornée de signes noirs représentant des démons morts et des yeux noirs. Son casque est en fait un bandeau d'une clarté inouïe, certainement magique, qui ne retient même pas ses longs cheveux bruns. Ses griffes dorées sont aiguisées et toutes les petites dents servant à déchiqueter la chair ont l'air aussi coupantes que des lames de rasoirs. Voyant mon air étonné devant leurs tenues de guerre, l'oeil de l'enfer dit :

- Tu croyais tout de même pas qu'on allait venir en tenue de boulot pour aller dans le grand sud !

- En tenue de... de boulot ?

- Ben ouais, c'est notre vie de tuer le démon !

- Bon, assez causer, on devrais y aller, si on veut arriver en pays elfique dans moins de quatre ou cinq jours...

- Euh...bien, allons-y !

Et nous nous mirent en route...

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Les voilàs. Ils partent. Je me saisis de mon arme, et mes deux guerriers m'imitent. L'amazone réajuste sa vieille mais résistante armure rougie par le sang et le druide tient à deux mains une massue puissante et hautement magique. Quant à moi, je les observent et environ trois minutes après le départ de mon ennemi, je murmure:

- C'est bon, allons-y...
Nous arrivâmes au petit matin du dernier jour de notre voyage dans une clairière, baignée dans la lumière du soleil couchant, et apparemment tranquille.

- Nous allons établir un camp ici.

- Pas de problème...

Je commence à dérouler ma tente, mais soudain l'assassin se dresse, et regarde vers les sous-bois avec une expression de surprise. le barbare l'imite, me regarde, et saute sur moi pour me plaquer au sol. A la place que je venais de quitter fusait un trait magique, qui alla pulvériser un arbre dans sa course. Jeyko réagit rapidement, et fit un bond impressionnant vers un monticule de pierre, pour apercevoir l'ennemi. Engraya, quant à elle, posa rapidement trois pièges qui se mirent à lancer des vagues de foudre, ce qui eut pour effet de faire tomber quelques arbres, droit devant. Apparut alors un druide une amazone, qui avait dans leur regard féroce une envie de meurtre motivée par la haine.

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Je regarde devant moi, et voit le nécromancien qui sort de son sac une toile de tente. Le moment me semble propice pour crever ce sale rat...

- Attaquez !

Je me planque rapidement derrière un rocher à proximité, tandis que l'amazone bande son arc d'un trait bleuté. Malheureusement, l'assassin nous a senti, et le barbare sauve in extremis la cible au moment où part la flèche. Puis tout va très vite: L'oeil de l'enfer foudroie les arbres alentours, je sors alors de ma cachette et fonce vers elle. Mon compagnon fait de même en invoquant deux loups affamés, qui se jettent sur le barbare avec une férocité déconcertante. L'amazone laisse tomber son arc, saisi une lance et avance en lançant d'énormes balles d'acides.

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Face à une situation pareille, les réflexes sont de mises: je me rebaisse pour éviter le poison, mais Jeyko, lui, perd la moitié de son casque en se faisant frôler. L'assassin contre l'homme qui fonce vers nous, et que je n'ai pu identifier, mais un loup lui saute à la gorge, et elle à de plus en plus de mal à se battre. Je me porte à son secours d'un trait dit de "dents", qui déstabilise la bête, et égorge l'autre de mon poignard. Mais le druide s'avance, et commence à invoquer un sort apparemment puissant. Jeyko hurle:

- Fuyons ! C'est l'éruption élemental !

J'ai entendu parler de ce sort: il ouvre de gigantesques fissures dans un tremblement de terre enflammé...

- Non ! Engraya !

L'assassine se bat comme elle peut, mais son adversaire est rapide. Le barbare me prend par le bras, et m'oblige à courir en arrière, vers la forêt. Je n'ai que le temps de voir un grand précipice s'ouvrir, vers les entrailles de la terre, son ennemi se relever, et l'envoyer dedans d'un grand uppercut. C'est fini d'un de mes compagnons, avant même d'être au coeur de la Guerre civile....

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C'est la fin de l'oeil de l'enfer, qui n'a pas été assez forte pour me battre. Ils ne sont pas encore en plein Sud, et savent déjà que je suis à tout moment prêt à les tuer, un par un...
Le barbare saisit une poignée de terre, et fait une légère coupure sur sa main. Il verse un peu de sang sur le sable, chaud et blanc, au creux de sa paume. Puis il ferme les yeux , murmure une prière Nordique, et secoue son poing fermé vers le sol, puis vers le ciel. Il relâche le mélange dans l'eau d'une flaque, et me regarde:

- Engraya était une guerrière. Engraya fût la plus brave des disciples. Je reconnaît son honneur, et lui souhaite de trouver le Valaha, ou... ou se que les Vizjerei peuvent bien avoir d'équivalent.

Je regardais l'eau se teinter du sang de la plaie que Jeyko semblait ignorer. Je ne dis pas un mot. Je me tournais vers Olbaid, qui lui, commençait à écrire :

"Notre voyage est déjà devenu fatal à certains. La mort reviendra. Continuons notre marche, et prions pour l'âme de l'oeil de l'Enfer."

Jeyko me jeta un coup d'oeil. Visiblement, il attendait que je dise quelque chose, un ordre, une indication, une prière, un hurlement, un soupir, quelque chose.

- Ne nous attardons pas ici, fis-je simplement.

Notre marche reprit, vers le Sud, le Sud...

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Pour rien au monde je n'aurais rater un tel spectacle: l'assassin était suspendu à la paroi brûlante du gouffre. Une odeur de chaire calcinée se dégage de sa main, et sa jambe magique essaye vainement de trouver une prise sur la roche en fusion. Elle crie et pleure en même temps. De ses lèvres se dégage un mince filet de sang, et son oeil de plus en plus fatigué supplie tout ce qui pourrait la sortir de ce gouffre. Je ris, ris et un sourire éclaire mon visage. L'amazone me jette un regard sérieux, et dis:

- Bon, achève la, on y va!

Je jette un dernier regard à cette Engraya, et ramasse une pierre à terre. Je m'apprête à écraser ses doigts, quand elle prend ma main, s'en sert comme appui et remonte rapidement, prenant appui pour ses pieds sur une petite fissure, qui était avant qu'elle ne remonte un peu au niveau de ses genoux. Elle se hisse sur la terre ferme, m'envoie plus loin d'un coup de pied dans la tête, esquive la flèche que l'amazone avait lancée en réaction, et commence à courir vers les bois. Mais, alors que la lisière de la forêt n'était plus qu'à un petit mètre, en surgit un énorme loup-garou, qui n'est autre que mon ami druide, qui l'assomme, la prend dans ses bras, et l'égorge sans bruit. Puis il s'approche du gouffre, et la jette à l'intérieur avant de reprendre sa forme humaine.

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Cela fait plus de cinq heures que nous marchons, et nous devrions bientôt arriver au but. Jeyko saisi alors une des ses épées, et tranche un bosquet qui découvre soudain la fin de la forêt. Devant nous,un énorme fort de bois et de pierres. Une pancarte rougie par le sang est gravée de ce nom : Maderina aa evesii

Olbaid s'avança vers l'immense porte de bois sculpté, elle aussi pleine de sang, et l'examina:

"Trop lourde, nous ne pourront pas l'ouvrir", écrivit t-il.

Jeyko le regarda:

- Mais qu'est ce que c'est que ce fort?

"Probablement un village elfique, autour duquel les habitants ont construit une palissade pour leur protection."

- On va en avoir le coeur net, dis-je.

Je fais un signe au barbare, qui s'avance, et soudain se concentre, lâchant ses armes. Puis il lance un grand cri, et enfonce la très lourd porte d'un coup d'épaule, qui se met à saigner. Derrière, que voit t-on ? Je regarde:

A droite: Quatre ensorceleuses au regard de démon sont dos à la palissade, et des enfants elfes leurs jettent de grosse pierres et tente de leur mettre le feu. Elles se défendent en lançant de mortels épieux de glace sur leurs adversaires, et les petits cadavres s'accumulent.

A gauche: Devant une maison, des guerriers elfes blessés crient, leurs armures déchirées et calcinées laissant entrevoir de très graves plaies. Des sorcières se rapprochent et les achèvent.

Devant: Des elfes aux cimeterres brillant combattent d'autres créatures qui leur ressemblent mais dont les yeux sont noirs. Noirs. Profondément noirs. Ces derniers sont plus nombreux et prennent l'avantage en lançant des fioles d'acide sur leurs ennemis, puis avancent en crachant sur les cadavres.

La guerre elfique. La Guerre.
Un corps d'elfe en lambeau est empalé sur le poteau où est inscrit le nom de l'avenue principale. Une ensorceleuse court, à peine cachée par une grande et sale robe grise, mais deux sabres sortis de nulle part fendent les airs et se plante dans son dos. Elle s'arrête, la douleur autant que la surprise inscris dans ses yeux ensanglantés. Un genoux à terre, son visage se contorsionne, une larme coule, et elle pousse le cri silencieux des morts, qui, dans une nuit perpétuelle, n'est entendue que par les yeux des vivants. Puis, elle s'effondre, et son corps transpercé de plaies, brûlures, sillons de sang, tatouages mystiques, et de deux lames elfiques, part rejoindre les nombreux morts de cette bataille, de cette guerre. De cette Guerre.

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Le barbare est visiblement troublé par cette sorcière, qui vient de mourir, sous leurs yeux. Je regarde aux alentours, persuadé d'avoir entendu un bruit furtif, un bruissement d'étoffe. Le moine, me fait un signe, n'écrivant pas pour éviter de nous faire repérer. Il pointe une petite chaumière, un peu détruite à l'avant, dont la porte s'ouvre, et où une silhouette s'engouffre. Je tape sur l'épaule de Jeyko, et lui montre la maison. Il me fait un signe de tête et s'avance, épées à la main, vers la porte. Je me prépare à toute bataille, et Olbaid marche tranquillement pour rejoindre le guerrier des steppes, à moitié accroupi, craignant probablement que d'autres sabres viennent à sa rencontre. Bonne intuition. Un sifflement passe au dessus de sa tête, puis deux autre, puis encore un. Il se met à couvert derrière un mur, et regarde mon ami continuer à marcher parmi corps et débris. Je lui fait signe de s'arrêter, mais une force semble l'attirer vers la bâtisse. Et, comme on pouvait s'y attendre, une lame fend les airs, et viens à l'encontre de sa tête. Il lève la main. La pointe de l'arme stoppe à quelques centimètres de son front. Puis il s'écarte, devient soudain invisible, et laisse le cimeterre continuer sa route vers l'obstacle le plus proche. Je n'en revient pas, mais Jeyko avance déjà, à couvert cette fois-ci. Je le suis, et nous sommes rapidement derrière la partie détruite du bâtiment d'où partent les projectiles. J'entend une voix basse et rapide:

- Alors, tu l'as eu?

Puis une autre voix, plus sifflante et aiguë:

- Oui, c'est bon, elle est morte. Mais les deux autres ne sont plus en vue.

- Je ne te parle pas de l'ensorceleuse, mais de ce nécro!

- Non, mais l'important n'est quand même pas là?

- Mais si!

- Enfin, voyons, une sale sorcière, c'est quand même mieux qu'un petit nécromancien, non?

- Ecoute moi, trolldemidgard, écoute moi bien! Je me fous totalement de cette guerre civile, des sorcières, des elfes, des elfes noirs, de vos vertes contrées devenues rouges, et de tous ce qui peux arriver dans cette région d'arriérés! Si je te paie, c'est pour... Eh, recule, si tu tiens à ta vie!

Puis des bruits de lutte sourds, un cri glacé, et... Olbaid qui s'effondre, à mes pieds.

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Ce trolldemidgard est aussi susceptible que sa race de dégénérés. Je dois trouver une personne plus docile, plus fiable, plus naïve, plus puissante. Je regarde encore le cadavre ensanglanté de la créature. L'amazone scrute le tas de chaire blanche et tailladée de toutes parts:

- Bien, comment fait-on maintenant pour aller chez eux?

- Engageons une ensorceleuse, dis-je simplement.

Le druide me regard, et dit:

- Pas question, j'ai mes principes.

- Tes principes, tant que tu es avec nous, tu peux les laisser de côté, ou tu va finir comme lui!

La guerrière intervint:

- Oh, calmez vous, je crois que...

Elle n'a pas le temps de terminer, qu'un loup affamé sortit de nulle part se jette à sa gorge.

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Son dernier souffle fût une parole, cette parole fût en elfique, cet elfique dit:

- Je suis la réincarnation de diablo !
Le druide ressentit à cette vue un étrange état de contentement, celle de la nature donnant la mort à cette fort prétentieuse amazone. Les cris perçants de celle-ci ne le troublait pas, et il regardait ces bêtes déchaînées se jeter vers la gorge de la combattante, qui ne pu se saisir de sa lance qu'après un long combat à mains nues pour repousser les fauves. Ceux-ci reposaient désormais par terre, leurs fourrures brûlées par l'acide qui rongeait le bout de l'arme que la guerrière pointait désormais vers lui.

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- Je suis la réincarnation de Diablo... (en elfique, ici traduit en français)

Et je regardais mon ami mourir. Abassourdi, partager entre divers sentiments, panique, haine, soulagement, angoisse, désespoir, joie, le tout me menant à une folie bestiale qui acheva de consumer le reste d'humanité que contenait encore mon regard. Je lâchait le corps du moine, qui tomba dans un bruit sourd, et je vis son dos brûler jusqu'à l'os, mais de façon extrêmement nette. Ce fut Jeyko qui me ramena à ce qui ne pouvait plus être qu'une bien dure réalité:

- Tu as entendu ? Non mais est ce que tu as entendu ça ?

- J'ai entendu, répondis-je d'une voix mécanique, mais je ne comprend pas l'elfique.

- Moi si, repris t-il, tremblant, et... et... et c'est plutôt surprenant.

- Tu veux que je te dise ce qui est surprenant ? C'est qu'il soit mort. Mort. Ce type est le moine le plus mystérieux de ce côté ci des mondes, et je jure par Trang-Oul que jamais je n'ai un instant cru qu'il pourrait mourir, jamais ! Il est muet, très intelligent, je lui ai même découvert d'incroyables pouvoir il y a moins de cinq minutes ! Olbaid était invincible ! Invincible ! L'impensable c'est produit, cette guerre stupide l'a tuer, et qu'elle me prenne, invisible menace, moi ou toi, dans les secondes qui viennent ne m'étonnerai même plus ! Peu importe qu'il parle elfique, qu'il ai signifier quelque incroyable chose que ce soit avant de mourir, sous mes yeux, par je ne sais quelle menace, pesante et surpuissante ! Je ne peux plus ! Ce n'est plus possible !

Le barbare avait écouter sans entendre, et dès que j'eu terminer, il reprit d'une voix tendue:

- Il vient de dire, traduit mot à mot: Sept sont les clés pour les elfes. Tu te rends compte ?

- Non.

Le guerrier regarda le nécromancien dans les yeux: il pouvait y voir une ombre, qui recouvrait son âme peu à peu.

- Ton ami vient de dévoiler la formule qui ouvre la clé pour la tombe de ta famille.

L'ombre recula, et le prêtre de Trang-Oul, plus squelettique que jamais, se leva, regarda le cadavre à terre, et saisit son arme.

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- Imbéciles ! Nous ne sommes pas ici pour nous battre ! Et toi, criais-je en me tournant vers le druide, pourquoi as tu fait ça ?

- Ce ne sont pas les loups, répondit lentement le druide en regardant les deux cadavres à la fourrure rongée.

- C'est ça, et ça, c'est pas ma lance, mais elle va quand même te faire un trou dans les côtes !

- Ferme la ! Et baisse ton arme ! Bon, c'était les fauves de qui, alors ?

- Je ne sais pas. Peut-être étaient ils sauvages.

- Tu te fous de nous ! Nous sommes à plus de vingt kilomètres de la forêt la plus proche, et ces bêtes s'en sont prises directement et seulement à l'amazone !

Le druide haussa les épaules, et ricana:

- Elle attire les ennuis, de toute façon...

Avant même qu'il ne s'en rendit compte, son gilet de peau d'ours était déjà dévorer par l'acide, et un carré de dix centimètres de peau était sur le point de toucher le bout de la lance.

L'amazone parla calmement, mais une lueur de folie brillait intensément dans ses yeux noirs:

- Pars. Pars tout de suite. Très loin. Je sais que c'était tes loups, et dès que j'aurai terminer cette stupide mission, je vais te traquer... te traquer jusqu'à ce ton misérable corps vienne garnir les marques qui ornent mon arc, et que ton odeur fétide de bêtes aussi sauvages, sanguinaires et faibles que toi n'empeste plus l'air de ce monde de fous !

Puis elle le regarda très lentement dans les yeux, et il s'en alla. Pour ne pas mourir. Pour revenir.

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Maintenant, deux corps inertes reposent à coté de moi, et, le visage plein de sang, je range son poignard, dans le simple bruit feutrée du métal glissant contre l'étui de cuir, dans la nuit. Je fais quelques pas,seul, plus seul que jamais, et regarde la lune briller, éclairant la flaque rouge qui se répand lentement. Soudain, un léger bruit de pas, indiquant une personne qui sort de la chaumière en ruines. C'est le druide. Je n'ai plus rien contre lui, et, en le voyant, je sais qu'il n'a plus rien contre moi.

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Désormais, il faudra non pas compter sans lui, mais contre lui. D'un simple geste, je montre la fenêtre détruite à l'amazone, qui sait ce qu'elle a à faire, et passe à travers, s'enfonçant peu à peu dans les ténèbres nocturnes. Quant à moi, je sors par ce qui était une porte, et qui est devenu ruines, et je le vois.

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Une silhouette se dresse devant moi, et me regarde intensément. Il est dans l'ombre, je ne peux voir son visage, mais le druide semble mieux au courant de la situation que moi, et s'il n'était pas lui aussi en danger, je suis sûr qu'il trouverait la situation présente du plus haut comique. Peu importe qui il est, je saute à sa gorge, mon poignard encore rouge du sang du barbare dans ma main. Il se met en garde, et un combat déchaîné commence, car je sais que tout le monde sauf moi, est ici responsable de la mort de mon ami. Je suis fou. Qu'ils le deviennent.
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