Fanfiction Diablo II

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L'histoire de Buggyramix le Druide

Par Buggyramix

Chapitre 1 : Les jours heureux

Chapitre 2 : Perceptions

Chapitre 3 : La fin d'un héros

Il faisait froid cet hiver là, très froid même si l'on se conformait aux dires des anciens qui racontaient à qui voulait l'entendre qu'ils n'avaient jamais vu hiver pareil dans les terres de Scosglen. Je devais avoir 4 ou 5 ans, je ne sais plus vraiment, tout ce dont je me souviens c'est que la nourriture se faisait rare, et les réserves, à l'évidence, ne nous permettraient pas de tenir jusqu'à l'arrivée du printemps. Même les plus puissants d'entre nous ne pouvaient plus commander à la nature qui nous était d'habitude si favorable. Mon père, Arctoramix, était l'un d'entre eux.

Tout ce que je sais de mes parents me vient essentiellement du récit de mon grand oncle Antioramix. Mes parents s'étaient rencontrés, enfants, lors d'une fête rituelle que les patriarches aimaient à organiser à l'arrivée des beaux jours. Ils s'étaient tout de suite aimés, ma mère si douce, si fragile, et mon père déjà grand et fort pour son âge. Il l'avait séduite en lui offrant chaque jour des fleurs qu'il allait cueillir dans des lieux situés au plus profond de la forêt. Leur amour n'avait fait que grandir au fil des années, et ils s'étaient unis à l'occasion d'une de ces fêtes qui les avaient fait se rencontrer. Mon père avait ensuite construit leur demeure à l'endroit même où il allait cueillir les fleurs qu'il offrait quotidiennement à ma mère, à l'écart du village, comme le veut la tradition (le village n'est en effet pas habité par les couples et leurs enfants, à l'exception du patriarche qui siège dans sa tour de pierre et dirige l'activité économique et politique de la tribu). Cette maison, bâtie entièrement en pierre était accolée à un amas rocheux, et surmontait une petite clairière tapissée de fleurs aux beaux jours. La bâtisse était recouverte par les mousses et le lierre, si bien qu'elle était quasiment indétectable par un oeil non averti, même par les membres de notre tribu. Je naquis le printemps suivant dans ce cadre idyllique. Je fortifiais vite, aidé en cela par les repas concoctés par ma mère et par l'héritage génétique de mon père, et j'appris rapidement à connaître, encore que partiellement certes, le fonctionnement de la nature, ces cycles, la flore, et ce qui me passionna particulièrement, la faune. Mon père était passé maître dans sa communion avec la nature et pouvait communiquer avec nombre d'animaux, mais ses préférés étaient les ours et surtout les loups. Il m'avait appris à parler aux oiseaux et m'avait fait cadeau un corbeau apprivoisé. J'appris également le respect de notre mère Terre et des esprits, notamment celui du chêne sage et du coeur de wolverine. Les anciens me trouvèrent particulièrement doué, aussi ils donnèrent l'autorisation à mon père pour commencer mon apprentissage de la langue des loups dès que j'aurais atteint mon 5ème printemps, chose extrêmement rare. Je ressentais vite une vrai attirance pour ces animaux, aidé certes par l'amour que leur portait mon père, amour qui semblait les rendre aussi doux que des agneaux quand il s'approchait d'eux. Pour ma part, je les considérait bientôt comme des grands compagnons de jeu, et mon père me laissait effectivement, dans la tiédeur de l'automne, jouer en leur compagnie.

Cet hiver là, mon père fut appelé au village par le patriarche, Archéoramix. Celui-ci lui confia la mission d'aller demander de l'aide à la tribu voisine, dont on avait plus de nouvelles depuis le début de l'hiver, mais dont les anciens disaient qu'elle possédait des greniers mieux approvisionnés. En effet, les nôtres seraient bientôt vides, malgré le rationnement mis en place. La tribu était à 3 jours de marche de loup, mais à cause du temps et des tombées de neige, il faudrait sûrement plus de temps pour y accéder. De ce fait, 5 autres druides l'accompagneraient. Cette escorte interloqua mon père (le dialogue suivant me fût relaté par un ancien, conseiller du Patriarche) :

- Merci de votre confiance et de votre attention Patriarche, mais je pourrais accomplir cette mission seul. Je connais parfaitement la région et même avec ces conditions climatiques, je n'ai besoin d'aucune aide. N'importe quel druide digne de ce nom le pourrait d'ailleurs. Permettez moi de m'étonner de cette mesure....

- Je ne vais pas te cacher la vérité Arctoramix, tu es l'un de me plus fidèles compagnons et peut être même le meilleur. Le fait que nous soyons sans nouvelles de cette tribu est certainement à mettre en lien avec l'augmentation du nombre de créatures démoniaques dans nos contrées. Cette recrudescence de l'activité du malin m'a été rapportée par nos amis loups qui patrouillent régulièrement dans la forêt. Je n'ai averti personne, car pendant que nous étions à l'abri de nos murs et que nous possédions des vivres en nombre suffisant, nous ne risquions rien. Mais aujourd'hui, nos vivres manquent et nous ne pouvons plus attendre, une aide extérieure est nécessaire.

- Mais, Patriarche Archéoramix, objecta respectueusement mon père, ne vaudrait il mieux pas garder ces 5 compagnons dans le village ou auprès de leurs familles pour les protéger ?

- J'ai déjà pris des dispositions mon ami, déclara le Patriarche, et soit sûr que ces 5 compagnons ne te sauront pas de trop face aux dangers qui peuvent se présenter sur ta route.

- Dans ce cas, nous nous mettons de suite en route Patriarche, acquiesça mon père

- Que les esprits de la forêt vous guident et vous aident mes fidèles druides.......

C'est ainsi que mon père partit chercher de l'aide auprès de la tribu voisine, accompagné de 5 autres druides. Il vint nous dire au revoir et je me revois encore tout petit avec ma mère quand il nous serra inhabituellement fort dans ses bras de géant avant de s'enfoncer dans le blizzard avec ses compagnons. Je ne savais pas que je venais de le voir sourire pour la dernière fois.
Le soir de son départ, je n'arrivais à trouver le sommeil. Un terrible pressentiment me torturait l'esprit. Etait-ce la façon inhabituelle dont mon père nous avait serrés, ma mère et moi, ou le regard qu'ils nous avait lancé avant de s'enfoncer dans le blizzard suivi de ses compagnons, je ne sais, peut être les deux à la fois... et puis, cette escorte qui l'accompagnait pour une mission si simple... de toute évidence, il nous avait caché quelque chose. Il avait prétendu que cette dernière servirait à ramener d'avance quelques vivres si la tribu acceptait notre requête, mais j'avais bien senti qu'il ne nous disait pas la vérité. Un homme de vertu éprouve des difficultés à mentir en temps normal, et d'autant plus à ceux qui lui sont les plus chers...

Je me retournais vers ma mère qui s'était couchée à quelques mètres de moi. Elle était recouverte d'une énorme peau d'ours, ce qui contrastait avec son corps si frêle. Bien qu'elle fasse semblant de dormir, je voyais, dans la faible luminosité rougeâtre du feu qui brûlait dans la pièce, qu'elle était dans un état proche du mien. Ou plutôt, je le sentais. En effet, depuis mon plus jeune âge, je m'étais découvert une sensibilité particulière aux auras dégagées par les individus. Je ressentais leurs états d'âme plus que je ne les voyais, sur leurs visages ou par leur comportement. C'était peut être cela aussi qui m'avait permis de percevoir que l'attitude de mon père n'étais pas normale, malgré tous les efforts qu'il avait déployé pour nous cacher la vérité.

Je regardais les flammes vacillant dans l'âtre au gré des coups de vent s'engouffrant dans la cheminée, emmitouflé dans mes peaux de loup, tournant et retournant mille hypothèses, quand je perçus soudain un changement. Là où un non druide n'aurait entendu que le blizzard sifflant et rugissant dans la nuit glacée, je perçus un silence inquiétant. Les arbres s'étaient arrêtés de chanter et de danser, de leurs branches gelées ne sortait plus aucun tintement. Mais ce n'était pas le plus inquiétant. Je percevais également les auras craintives des animaux qui se réfugiaient au plus profond de leur terrier. Toute la forêt était silencieuse, en attente, et le temps me semblait suspendu. Et tout à coup, je sentis une présence. Et elle se rapprochait.

Tous mes sens en éveil, je tentais de sentir son aura, à la recherche d'informations. Un homme, ou un humanoïde, non, un homme. De grande taille... puissant... mais si faible..... et il craint quelque chose, ou quelqu'un... il souffre, je perçois sa souffrance, il souffre mais il avance en dépit de sa fatigue et des éléments déchaînés.... le vent le glace et le lacère en pénétrant ses blessures.... Il se rapproche de plus en plus... Il s'arrête, il est épuisé... mais il se ressaisit et reprend sa progression... Il se rapproche... je pense à l'aura de mon père, si forte, si chaude, pleine de tendresse et de bonté, mais aussi laissant percevoir une force incommensurable... si différente de celle qui se fait de plus en plus présente, et pourtant... quelque chose me parait familier dans cette aura, mais quoi ? Et elle vient vers moi, vers nous, que faire... Non, c'est un voyageur égaré, il va s'éloigner, il ne peut nous voir, notre demeure est camouflée dans la roche, et avec ce blizzard... mais non, il avance en ligne droite, il n'hésite pas, ne cherche pas son chemin.... la fumée qui sort de la cheminée.. non, invisible avec le vent et la neige... mais alors.... il n'est plus qu'à quelques mètres, quelques pas... je suis tétanisé par la peur...

- « MAMAAANNNN. »

Le vent glacial qui s'engouffre dans la demeure en hurlant couvre la voix. Une haute silhouette se détache dans l'encadrement de la porte. Je suis aveuglé par le neige et la morsure du vent sur mes yeux, et totalement paralysé par la peur. L'ombre avance... et s'effondre à mes pieds.

- « Vite, referme la porte, dépêche toi ! » me crie ma mère.

Je la regardais, sous le choc. L'homme tombé à mes pieds, épuisé, blessé... c'était mon père !

- « Referme la porte Buggyramix ! » me lance-t-elle en se précipitant vers mon père.

- « Oui, oui, je ... tout de suite ! » bégayais-je.

Je refermais difficilement la porte, poussant le battant contre le vent déchaîné, déblayant le neige accumulée à l'entrée, tremblant non de froid, mais sous le coup de la stupeur et de l'étonnement.

Ma mère aidait mon père à se coucher sur les peaux qui couvraient le sol, mais lui voulait se relever. Il s'assit finalement et s'adossa au mur. Il était couvert de blessures. Une longue entaille courrait le long de son bras droit, de multiples plaies couvraient ses membres, son visage et son torse, mis à nu derrière ses fourrures déchirées. Il avait posé son énorme masse à côté de lui. Elle luisait doucement d'une lueur bleutée et du sang coagulé la couvrait jusqu'au milieu du manche. Il la tenait de ses ancêtres, et elle pouvait, à ce qu'on racontait, fendre les pierres les plus dures, pour peu qu'on puisse la soulever et la manier correctement. Peu le pouvaient, et quand mon père s'en servait, il semblait pris d'une furie peu commune et la masse tournoyait à une vitesse incroyable. Il tenait dans les mains son heaume en forme de tête de loup, qui lui avait été remis par le patriarche lors de son mariage. Celui ci était serti de 3 runes aux formes étranges, et irradiait d'un éclat doré. Bien que diminué par ses blessures, mon père semblait dégager encore une force incroyable. Récupérant ses forces près du feu, il nous raconta ce qui s'était passé :

Nous progressions rapidement, malgré le froid et la tempête. Néanmoins, nous constations de moins en moins d'activité animale au fur et à mesure que nous avancions, ce qui ne présageait rien de bon. Nous avions invoqué quelques esprits gardiens et les avions envoyés en éclaireurs, mais ils n'étaient pas revenus. Nous sommes arrivés dans un passage étroit, endroit propice pour une embuscade. Nous nous tenions sur nos gardes, et avancions prudemment. Soudain, une avalanche de roches s'est abattue sur nous, tuant deux compagnons sur le coup. Immédiatement après des engeances glacées nous ont assaillis, accompagnées de yetis et éperonnées par des flagelleurs. Nous nous sommes battus courageusement, mais j'ai été le seul à m'en sortir. Nous les tuions par dizaines, mais ils semblaient innombrables et déferlaient sans cesse. Mais, le plus terrible, c'est que certaines engeances, devenues bersekers par le fouet, éclataient quand elles arrivaient près de nous, semant la terreur et la destruction. Quand le dernier de mes compagnons est tombé à mes pieds, j'ai décidé de m'enfuir et de donner l'alerte au village. Je connais bien la forêt et je les ai semés dans ma course.....mais trêve de bavardage, il faut avertir le village et sonner le rassemblement. Il n'y a pas de temps à perdre, il me faut me rendre auprès du patriarche et l'avertir du danger qui approche. Seul lui peut sonner la corne sacrée et rassembler tous nos camarades. Je dois y aller...

- Tu resteras ici pour le moment, lui rétorqua ma mère. Tu est trop faible, et tu dois reprendre des forces avant de ressortir. Tu es épuisé. Buggyramix, apporte moi de quoi penser les plaies de ton père. Allez ! »

Je m'empressais de chercher des onguents et des pansements.

- « Non, je dois y aller, il n'y a vraiment pas de temps à perdre, laisse moi, je suis encore assez fort. Si nous mourrons tous, à quoi m'aura servi ce repos ?

- Et si tu meurs d'épuisement en te rendant au village...

- Trop tard, ils sont déjà là... » l'interrompit mon père.

Ma mère poussa un cri, et je laissais tomber ce que j'avais dans les mains. Je les sentais, tout proches maintenant. Je ne m'étais pas rendu compte de leur présence avant, abasourdi par la vision de mon père meurtri. Mais leur présence hostile s'imposait à moi, tant de haine, de bestialité, des dizaines de cerveaux pervertis, de pensées impures, l'envie de tout massacrer, de tout détruire. Et au dessus toutes ces horreurs, une présence terrible, une créature malsaine, impie. Son aura me déstabilisait totalement et je fus pris par la peur. Mon corps semblait se glacer d'effroi rien qu'à sentir que par la perception de cette présence.

Mon père se remit debout en s'appuyant sur sa masse. Il remit son heaume sur sa tête et nous lança en avançant vers la porte :

-« Restez à l'intérieur, le malin nous a encerclé. Je pensais l'avoir semé et je ne sais comment il a pu me retrouver. Je n'aurais jamais du revenir ici, il ne faut pas qu'il vous découvre, à aucun prix. Je vous aime... »

Il ouvrit lentement la porte et s'avança au dehors. Le Blizzard semblait s'être calmé, la nuit était calme et les flocons tombaient lentement. Aucun bruit n'était perceptible. Soudain, un tambour retentit.

- Brrromm ... Brrromm... Brrromm... Brrromm ...

Le rythme accélérait progressivement. Je regardais ma mère agenouillée à côté de moi. Elle priait les esprits de la forêt...
Ma mère psalmodiait une lente et profonde prière que j'avais appris dès mon plus jeune âge :

- Esprit des animaux, esprit de la bataille,

Avec toi, nul homme ne défaille,

Nous te prions, nous te vénérons,

Et par cette pratique nous nous lions

Tu nous accompagnes, tu nous protèges,

Et nous aides face aux ennemis sacrilèges,

Donnes nous ta force face aux êtres pervertis,

Nous t'invoquons, O notre allié, notre ami,

Donne nous ta rage et ta fureur assassine,

Viens nous en aide, Coeur de Wolverine !


Je sentis une vague de chaleur autour de moi, et la peur que je ressentais s'évanouit tout à coup. La rage de massacrer les êtres maléfiques qui nous entouraient me submergea et je voulus me précipiter dehors. Ma mère me retins par ma tunique.

- Reste ici ! Seul ton père peut encore nous sauver, et tu le gênerais plus en étant à ses côtés qu'en restant ici.

- Mais...

- Tais toi te dis-je, et regarde un grand guerrier druide combattre

Je me retournai alors vers une des ouvertures percées dans le mur. Je voyais mon père au milieu de la clairière qui s'étendait au pied de notre demeure. Il n'était qu'à quelques mètres, et grande était mon envie de le rejoindre. Il baignait dans une lueur rougeâtre, comme celle d'un feu, et j'en découvris l'origine : une entité semblait brûler près de lui, elle flottait dans l'air glacial, et des flammes semblaient en émaner.

- Le Coeur de wolverine, l'esprit des batailles est avec nous Buggyramix, tout est encore possible, murmura ma mère.

Les battements de tambour cessèrent soudain, et nos ennemis apparurent. Ils commencèrent à avancer, grognant, hurlant et gesticulant, horde d'engeances rampantes et bondissantes et de massifs yetis. Mon père écarta les bras et un long poussa un long hurlement, puis se recroquevilla. Et alors je vis une chose qui me marqua à tout jamais.

De son corps se mirent à pousser des centaines, des milliers de poils. Son corps lui même se transformait : ses muscles se développaient, ses membres s'allongeaient, ses ongles poussaient, sa tête se déformait jusqu'à ressembler à celle d'un loup. Il était devenu une créature humanoïde, entre l'homme et le loup, un loup garou ! Mon père était lycanthrope ! J'avais entendu parler d'hommes loup et d'hommes ours qui avaient combattu au côté des druides dans les récits des anciens, mais j'avais toujours cru que cela faisait partie des légendes. Les seuls pouvoirs que je connaissais étaient ceux d'invoquer des petites tornades ou des boules de magma, pouvoir qu'utilisaient la plupart des druides, avec la capacité d'invoquer des animaux pour les plus puissants, mais là...... Il poussa un autre hurlement, plus féroce, plus animal que le précédent, et se jeta sur les créatures. Il semblait animé d'une énergie sans commune mesure, sautant sur les engeances, les déchiquetant à coup de griffes et de dents... une boule d'énergie semblait tournoyer de plus en plus grosse au fur et à mesure qu'il tuait les hordes infâmes qui l'assaillaient de toutes parts. Il tournoyait, virevoltait, sautait, retombait, esquivait, frappait en un éclair. Les yetis, créatures pourtant surpuissantes étaient trop lentes, il leur sautait à la gorge ou sur le dos et les achevait sans qu'elles puissent riposter. Certes, il ne pouvait esquiver tous les coups, et de nombreuses blessures le couvraient, mais le nombre des ennemis diminuait rapidement, et il se trouvait maintenant au milieu d'un champs de cadavres.

Soudain, la stratégie des créatures changea. Elles s'attaquèrent à notre demeure, essayant de défoncer la porte. Mon père s'interposa aussitôt, et réduit en lambeaux les engeances qui s'étaient approchées trop près. Néanmoins, les yetis s'attaquaient aux murs, les faisant trembler au rythme des leurs coups, pendant que les engeances continuaient à déferler sur mon père. Je voyais les murs se lézarder par endroits mais ils tenaient bon. Mon père en eut bientôt fini avec les engeances et massacra les yetis qui avaient osés s'attaquer à nous. Quand il eut égorgé le dernier, il leva les bras et poussa un long hurlement. Puis, il s'effondra. Ma mère ouvrit la porte et se précipita vers lui. Il était déjà si faible avant le combat, ces efforts et ces blessures supplémentaires l'avaient amené au bout de ses forces. Il reprenait sa forme humaine quand ma mère le prit dans ses bras. Elle lui fit boire une petite potion rouge, dont j'ignorais la composition, et il sembla reprendre quelques forces. Soudain, je ressentis la présence maléfique que j'avais perçu avant le retour de mon père. Enhardi par le coeur de Wolverine, je l'avais oublié. Un rire empli de haine et de mépris retentit, et un être vêtu de noir, semblable à un cadavre apparut.

- Beau spectacle, je comprends maintenant pourquoi tu as survécu à mon embuscade, lança-t-il d'une voix caverneuse.

- Qui es-tu et que nous veux-tu, répondit mon père en se remettant difficilement debout.

- Mon nom n'a que peu d'importance et de tout façon, pour ce qu'il te reste de temps à vivre, ironisa-t-il.

- Il me reste encore assez de forces pour t'enfoncer ma masse dans le crâne et te faire regretter de t'être attaqué à moi et surtout à ma famille.

- Bien, bien, voila qui est intéressant..... mais saches avant de mourir que je n'ai rien contre toi ou ta famille, vous m'êtes totalement indifférents, tout au moins vivants... hum...je ne peux simplement pas me permettre d'être dérangé dans mes activités par des voisins, disons, un peu trop curieux. Bon, trêve de bavardages, préparez vous à mourir coupa-t-il en levant une baguette d'os.

- Ce sera d'abord ton tour ! cria mon père en s'élançant vers l'être, sa masse brandie.

L'être cadavérique sembla surpris de ce regain de force, et ne dû sa survie qu'à l'invocation d'une barrière d'os qui le protégèrent. Il leva sa baguette et un être ignoble surgit d'un des cadavres de yetis. Il était constitué d'os, de chair et de sang, et semblait aspirer la vitalité de mon père quand il le blessait. Néanmoins, ce dernier, usant de sa masse, en venait à bout.

- tu ne veux décidément pas mourir tranquillement, hurla l'être, tu m'obliges à utiliser les grands moyens....

Sur ces mots il leva sa baguette, et les cadavres éclatèrent autour de mon père qui hurla de douleur et tomba à genoux. Ma mère poussa un cri de désespoir que je j'entends encore aujourd'hui dans mes cauchemars. Elle se précipita vers mon père.

- Pour avoir osé vous opposer à moi, vous allez périr. Sachez que personne ne s'attaque au Nécromancien Dar Korghull !

Il pointa alors sa baguette vers mes parents et une lance d'os en jaillit, les transperçant de part en part, venant s'écraser contre le mur derrière lequel j'observais la scène, et le faisant vaciller. Ma mère fut projetée en arrière et s'effondra au pied de la porte, le corps perforé. Mon père, une étincelle de vie encore en lui, tenta de frapper le nécromancien. Celui-ci leva un nouvelle fois sa baguette, et une lance d'os vint achever le druide. Elle percuta encore un fois le mur de notre demeure, et celle-ci s'effondra sur moi. Je sentis un coup sur la nuque, et tout devint noir...
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