Fanfiction Diablo II

"La guerre des Origines se termina par la victoire des Puissances Divines.

Mais le Mal voulu reprendre sa revanche,

Ainsi, des milliers d'innocents furent, quelques siècles plus tard,

Les premières victimes de cette soif de vengeance..."

Extrait de La Chronique de la Croisade des Sept, Livre I, Tome I, env. 10ème siècle.

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"Prends garde, Tyrael ! Ta compassion à l'égard des humains causera tôt ou tard ta perte, si tu t'obstines à vouloir continuellement les aider. As-tu véritablement conscience des conséquences liées à la destruction de la Pierre Monde ?

- Croyez-vous qu'une autre solution m'était offerte ?! répliqua sèchement l'archange Tyrael. Baal avait réussi à corrompre la Pierre Monde qui représentait dès lors une menace pour la survie même de toute l'humanité. Le temps m'était compté pour agir et la vie de milliers d'êtres humains était en jeu."

Tyrael se tût et toisa son interlocuteur, conscient qu'il était à la limite de l'impolitesse. La tournure que prenait la conversation ne lui plaisait guère. Il affrontait en cet instant le Grand Conseil de la Lumière, au coeur même du Temple des Ames Eternelles, dix jours seulement après la défaite de Baal, le Seigneur de la Destruction au Mont Arreat.

Réparti en demi-cercle autour de lui, le Grand Conseil était composé de douze archanges siégeant autour d'un treizième, l'archange Angelus. A première vue, les archanges se ressemblaient tous. D'une taille supérieure à celle d'un humain, dotés de grandes ailes blanches, leurs visages étaient dissimulés sous une large capuche. En réalité, chacun des archanges se distinguait grâce à l'aura qui émanait d'eux et qui déterminait leur rang et leur puissance. Sans nul doute, celle de l'archange Angelus était la plus scintillante.

La réunion du Grand Conseil n'avait lieu que pour des occasions rares comme les cérémonies d'angélisation d'une âme, le début d'une nouvelle période de crise avec les forces du Chaos, ou bien encore l'annonce d'une sentence à l'encontre d'un serviteur de la Lumière qui aurait failli à son devoir. Tyrael ne doutait pas que la prochaine âme à être appeler à devenir un ange vivait encore dans le monde de Sanctuary en tant que Dernier des Horadrim. Il savait également que les Trois Démons Originels étaient définitivement vaincus et qu'une crise grave pour Sanctuary semblait ainsi écartée. Ce qui ne pouvait laisser guère de doute quant à la véritable nature de cette réunion.

Le fait de se retrouver seul au milieu de cette assemblée des Puissances Divines ne fît que confirmer ses craintes et il commença à regretter d'avoir suivi l'elfe de Lumière, porteur du message de sa convocation en ce lieu saint.

En effet, il était en ce moment même jugé par ses pairs pour la destruction de la Pierre Monde.

L'archange Angelus préféra cependant ignorer l'attitude de défi de Tyrael à son égard afin d'éviter d'envenimer les choses. Il était inutile de chercher à raisonner Tyrael de sa compassion pour les humains. Mais son entêtement légendaire à vouloir défier ses ordres était une atteinte grave à la cohésion et à l'unité des défenseurs de la Lumière.

"Nous n'avons jamais douté de ton altruisme, Tyrael, reprît calmement Angelus. Mais depuis des millénaires, nous nous faisons un devoir de ne jamais intervenir dans le plan des mortels. Pourtant, à maintes reprises tu as enfreint cette règle. Pire, tu as été amené à commettre un acte désespéré au mépris de ceux qui ont créé la Pierre Monde.

- Il serait sage cependant, fît l'archange Belus, de retenir le fait que Tyrael a agi en accord avec un de nos principes les plus sacrés, à savoir la protection des mortels contre les forces du Chaos.

- Il me semble Belus, lui rétorqua l'archange Dalibarium, que tu oublies que ton cher protecteur des mortels a détruit la seule arme capable de protéger Sanctuary des autres dimensions démoniaques ! Quelle ironie, vous ne trouvez pas ?!

- Il est vrai Dalibarium, lui répondit froidement Belus, que ta magnifique Pierre Monde, si louable soit-elle, a pu empêcher Baal et ses frères de semer le Chaos dans le plan des mortels !

- Oserais-tu blasphémer contre la Pierre Monde, Belus, ici en plein coeur du Paradis ?!

- Saches que ce n'est pas ce lieu qui m'empêchera d'exprimer ma façon de penser sur les absurdités que tu prononces !"

Les autres archanges suivirent intéressés ce nouveau conflit qui opposait Belus à Dalibarium. Il était déjà même arrivé, à deux reprises, que ces deux archanges se querellent en pleine bataille contre les démons.

Seul Tyrael ne prêta pas attention aux propos presque indécents que se tenaient les deux archanges. Plongé dans de profondes réflexions à propos d'un mot qu'avait prononcé Dalibarium, il se demandait comment cet archange du Grand Conseil pouvait-il comparer la Pierre Monde à une arme.

Il essaya de se remémorer le jour où on lui avait confié la protection du monde de Sanctuary. Il se rappela alors que le Grand Conseil avait éludé la question relative à la nature de la Pierre monde. On l'avait juste mise en garde qu'en aucune manière la Pierre Monde ne devait un jour tomber aux mains d'un démon. Quelque chose lui avait été caché délibérément, Tyrael en était à présent convaincu.

Finalement, au moment où Dalibarium émettait des doutes sérieux sur l'intelligence de Belus, Angelus en eût assez et il leur intima l'ordre de se taire :

"Silence, vous deux !! Vos comportements sont inacceptables en ce lieu ! Vous vous conduisez comme de vulgaires apprentis de la Lumière !"

Les deux archanges fautifs se turent, vexés d'une telle comparaison.

Un elfe de Lumière fît alors son apparition.

Aussi grand qu'un humain, reconnaissable à son nez aquilin, ses oreilles pointues et son regard rusé, il se distinguait de son homologue terrestre par une légère aura, signe de son dévouement aux Puissances Divines.

L'elfe de Lumière se nommait Argos, celui-là même qui avait informé Tyrael de sa convocation au Temple des Ames Eternelles. En effet, il était l'émissaire du Grand Conseil auprès des Archanges qui officiaient dans les dimensions de mortels.

Argos vînt rapidement se placer au côté de Tyrael et inclina la tête devant Angelus. Son regard à cet instant n'avait rien de rusé, il exprimait plutôt la peur.

"Qui a-t-il Argos ? demanda Angelus.

- Et bien..."

L'elfe de Lumière hésita, regarda Angelus, puis prononça des paroles qui résonnèrent longtemps, ce jour là, dans la mémoire de tous ceux qui étaient présents au Temple des Ames Eternelles.

"Ce que nous redoutions vient de se produire, Seigneur Angelus. La Bête est au courant pour la destruction de la Pierre Monde. L'Apocalypse a commencé."

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Le soir tombait peu à peu sur la seule ville située sur le flanc du Mont Arreat à avoir été épargnée par les troupes démoniaques du Seigneur de la Destruction. Les derniers rayons du soleil disparurent derrière la montagne sacrée des barbares, tandis que la neige continuait à s'amonceler sur les falaises et les remparts de la forteresse. Les habitants d'Harrogath s'apprêtèrent alors, pour la dixième nuit consécutive, à veiller une fois de plus tardivement, afin de festoyer en l'honneur de leur victoire sur le Seigneur de la Destruction, mais aussi en la mémoire de tous ceux qui s'étaient sacrifiés pour que cette victoire devienne possible.

Désormais, la crainte d'une attaque des démons avait complètement disparu pour les barbares. En effet, lorsque la montagne du Mont Arreat s'était mis à trembler, suite à la destruction de la Pierre Monde, Qual-Kehk, chef de guerre barbare d'Harrogath, avait décidé de briser le siège imposé par les troupes de Baal.

Les démons, déjà très affaiblis moralement par la perte de leur général en chef, Shenk le surveillant, furent littéralement pris de panique lorsque vînt le tour cette fois du Seigneur de la Destruction. Les barbares n'eurent donc aucun mal à tuer tous les démons qui se présentèrent à eux, complètement désorganisés et apeurés.

Les cris de guerre barbares résonnèrent ainsi dans toute la montagne devant la débâcle de leurs ennemis. Les quelques démons qui survécurent à cette attaque foudroyante des hommes de Qual-Kehk n'allèrent pas très loin. Des barbares qui accourraient à travers toutes les steppes du Nord de Sanctuary, à l'aide de leurs frères du Mont Arreat, les prirent en tenailles et les massacrèrent à coup de haches et de massues, sans omettre de pousser leurs cris guerriers, faisant ainsi écho aux hommes de Qual-Kehk.

Pourtant, nul barbare ne douta que cette victoire sur le dernier frère des Trois Démons Originels n'aurait jamais été possible sans le concours de sept humains. Leur bravoure et leur détermination à combattre les forces du Chaos avaient fini par gagner l'estime du peuple barbare, qui depuis la mort du Seigneur de la Destruction, les avaient accueilli en véritable héros.

Incontestablement différents par leurs origines, par leurs tempéraments, mais aussi par leurs aptitudes à se battre, ce petit groupe d'humains étaient composé d'une Amazone des Mers Jumelles, d'un Enfant de Bul-Kathos, fierté d'Harrogath, d'un Prêtre de Rathma, d'un Paladin rebelle de Zakarum, d'une Femme Mage de Zann Esu, d'un membre de l'Ordre des Tueurs de Mages, et enfin d'un Druide de Scosglen.

Ils s'étaient tous rencontrés au camp des Rogues et depuis lors, ils avaient vaincu tour à tour Andarielle, Méphisto, Diablo et enfin Baal, sans compter tous les autres démons qui avaient goûté à la lame ou au sort de l'un de ces sept héros. Leur tableau de chasse était tout simplement impressionnant et imposait à quiconque à Sanctuary le respect.

Sauf peut-être pour Geglash, l'ivrogne de l'auberge d'Atma à Lut Gholein.

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Le silence qui suivît paru durer une éternité pour l'elfe de Lumière. Jamais le Grand Conseil de la Lumière n'avait accusé un tel choc depuis la guerre des Origines, il y a de cela plusieurs milliers d'années. Finalement, Angelus rompît le silence :

"Es-tu sûr de ce que tu avances, Argos ?

- C'est une certitude, Seigneur Angelus, répondit-il. Nos éclaireurs nous ont confirmé que la destruction de la Pierre Monde a été ressentie dans plusieurs dimensions démoniaques. Peu de temps après, dans des dimensions de mortels au nombre de trois, un portail s'est ouvert par lequel se sont engouffrés plusieurs légions du Chaos. Seul, Sanctuary semble pour l'instant être préservé, malgré l'ouverture également d'un portail, non loin du Mont Arreat.

- Quels sont donc ces dimensions de mortels victimes du Démon de l'Apocalypse ? demanda Belus.

- Il s'agit des mondes de Lusitania, de Pangor et de Kazellande, fît tristement Argos en songeant que le monde dont il était originaire en faisait partie."

Tyrael, qui avait écouté jusque là avec attention les propos d'Argos, ne pu résister plus longtemps à l'envie de satisfaire sa curiosité et demanda :

"Archange Angelus, pourrait-on m'expliquer comment la destruction de la Pierre Monde a-t-elle pu avoir des conséquences sur d'autres dimensions que celle de Sanctuary ? Et que vient donc faire Azazel, le Démon de l'Apocalypse ? Je pensais qu'il était bien trop occupé à nous combattre dans les Terres du Très Haut.

- Je pense archange Angelus, intervînt Belus, qu'il est temps maintenant que Tyrael sache la vérité sur l'origine de la Pierre Monde.

- Pour une fois, je suis d'accord avec Belus, ajouta Dalibarium."

Angelus hésita. Il interrogea du regard les autres archanges qui tous, firent un hochement de la tête, approuvant les propos de Belus.

"Qu'il en soit ainsi, consentît Angelus. Bien des siècles après la guerre des Origines, tu as reçu la mission de protéger les humains contre les intrusions des forces démoniaques dans le monde de Sanctuary. Cette mission, tu devais l'accomplir sans jamais intervenir personnellement afin de permettre aux humains de combattre eux-mêmes les légions de l'Enfer. Tu devais seulement veiller à ce que la magie se propage et devienne un outil de connaissance et de savoir, un outil nécessaire à la lutte contre les hordes démoniaques."

Angelus marqua une pause comme s'il semblait hésiter une seconde fois. Cette réticence à tout dévoiler tenait au fait que nul autre archange, si ce n'est les membres du Grand Conseil de la Lumière et Argos, ne connaissait la vérité sur la Pierre Monde.

En temps normal, Tyrael aurait été tenu dans l'ignorance. Mais avec ce que venait de rapporter l'elfe de Lumière, cela n'avait plus aucune importance. C'est ce qui décida Angelus à poursuivre :

"Devant le poids et la menace que représentaient les Démons, le Très Haut a jugé bon que la magie devienne aussi bien l'apanage des mortels que celle des puissances divines et des forces du Chaos. La Pierre Monde fût donc créée à cet effet, peu de temps après la guerre des Origines. C'est à cette époque que les tribus barbares primitifs qui peuplaient les steppes du Nord de Sanctuary, furent chargés de protéger le Mont Arreat au sein de laquelle fût enterrée la Pierre Monde. Les humains disposaient dès lors de la magie pour pouvoir se défendre contre la puissance démoniaque des forces du Chaos. En allant à l'encontre de nos ordres, en intervenant dans le plan des mortels et en détruisant la Pierre Monde, tu as rompu cet équilibre pour Sanctuary, Tyrael.

- Mais alors, dans ce cas... Sans magie, les humains sont vulnérables, fît Tyrael stupéfait.

- En effet. La Pierre Monde était l'unique source de toute magie pour les humains dans Sanctuary. Baal ignorait cela lorsqu'il a tenté de corrompre la Pierre Monde. Ses desseins étaient d'utiliser la puissance de la Pierre Monde pour pouvoir ouvrir un nouveau portail avec une des dimensions démoniaques et faire entrer ainsi des légions de démons acquis à sa cause. Sans savoir toutefois, que la destruction de la Pierre Monde aurait signifier pour lui sa survie. Il est heureux que les humains que tu as aidé aient réussi à le tuer avant l'anéantissement de la Pierre Monde.

- Pourquoi ne m'a-t-on pas mis sous la confidence plus tôt ?

- Tu sembles oublier ce qui est advenu d'Izual. Une fois corrompu, c'est lui qui a révélé à Diablo et à ses frères le secret de la Pierre des Ames. Il était hors de question qu'une telle chose arrive pour la Pierre Monde.

- Je comprends, fît Tyrael songeur. Et moi qui pensais que la destruction de la Pierre Monde aurait préservé Sanctuary de l'ouverture d'un portail avec les dimensions démoniaques."

La remarque de Tyrael surpris Angelus. Le tout puissant archange se tourna alors vers l'elfe de Lumière.

"Sanctuary est préservé par le déferlement des Ténèbres, comment cela est-il possible, Argos ?

- Et bien, à vrai dire Seigneur Angelus, je suppose qu'Azazel doit penser que les Trois Démons Originels ont pris possession de Sanctuary. Mais si tel est le cas, il ne faudra guère de temps pour qu'il se rend compte qu'aucun des Trois ne viendra lui prêter allégeance, comme le veut chez eux la coutume.

- La coutume... maugréa Dalibarium. Comme si les démons étaient réputés pour leur loyauté. Andarielle est là pour prouver le contraire. Elle qui a réussi, avec l'aide de quelques autres démons inférieurs, à bannir les Trois hors du monde des Enfers.

- Mais il doit rester encore des démons dans Sanctuary ? demanda Tyrael à Argos. Sans oublier que deux démons inférieurs, Belial et Azmodan, sont encore en vie.

- En vérité, lui répondit Argos, la mort de Baal a provoqué un chaos dans les rangs de son armée, ce qui a permis une contre-offensive victorieuse des barbares d'Harrogath qui les ont pratiquement tous anéantis. Quant à Belial et Azmodan, nos rapports sont imprécis. Il semblerait qu'ils n'aient pas pris part à l'assaut du Mont Arreat et qu'ils continueraient à se terrer quelque part dans Sanctuary, attendant sûrement des jours plus favorables pour eux.

- Quoiqu'il en soit, reprît Angelus, Azazel est parvenu à ouvrir des portails dans plusieurs dimensions de mortels. Il va tenter vraisemblablement d'imposer sa domination en provoquant l'Apocalypse dans ces mondes de mortels.

- Pratiquement toutes nos forces sont engagées dans les Terres du Très Haut, fît Dalibarium. Or si Azazel néglige à présent les Terres du Très Haut, il serait sans doute opportun de mener une contre-offensive conséquente afin de repousser les démons de cette terre sainte une bonne fois pour toute.

- Et que fais-tu des mortels qui vont pendant ce temps subir les assauts des troupes d'Azazel ? lui rétorqua Belus. Tu les sacrifies pour que les Terres du Très Haut puissent retrouver leur virginité d'antan, lorsqu'elles n'étaient pas encore souillées par l'intrusion des démons ? Non, pour moi, la priorité, ce sont les millions d'innocents qui vont périr sous le joug du Démon de l'Apocalypse !

- N'oubliez pas que Lusitania, Pangor et Kazelland possède encore leur propre Pierre Monde, fît l'archange Norliegah. Les mortels qui peuplent chacune de ces dimensions ont les moyens de se défendre.

- Oui, mais combien de temps résisteront-ils avant d'être submergés par les forces du Chaos ? rétorqua Belus.

- Je suis de l'avis de Belus, fît l'archange Zaliggba.

- Et moi je pense que le Grand Conseil n'est pas de taille à trancher une question d'une telle importance, fît l'archange Nal'Huttac. Je propose la convocation de tous les serviteurs de la Lumière lors d'une séance extraordinaire !

- Non, assez de discours, fît Dalibarium toujours pressé d'en découdre avec le Mal, le temps est venu d'agir !"

La menace que représentait Azazel était d'autant plus inquiétante, que les solutions envisagées divisèrent les membres du Grand Conseil. Jamais depuis la guerre des Origines, le démon ne s'était manifesté avec autant de puissance. Car en effet, parvenir à ouvrir des portails dans plusieurs dimensions de mortels ne pouvait signifier qu'une chose : la Bête avait retrouvé tout son potentiel susceptible de provoquer à nouveau l'Apocalypse.

Le démon avait pourtant été vaincu une première fois durant la guerre des Origines. Les forces du Chaos avaient été repoussés jusque dans leurs dimensions démoniaques. Plusieurs siècles passèrent avant que le Mal ne puisse à nouveau refaire intrusion dans des dimensions de mortels. Seulement, ce fût par à coup, Azazel n'envoyant que quelques-uns de ses sbires semer la mort et la destruction tel que récemment Diablo, Baal et Méphisto dans Sanctuary.

Puis un jour, suite à la trahison d'un ange, Azazel était parvenu à pénétrer dans les Terres du Très Haut. Cette terre sainte était le lieu où reposait toutes les âmes des mortels. L'invasion des forces démoniaques furent heureusement stopper par les Puissances Divines, mais non refoulées.

Quant aux démons qui pénétraient dans les dimensions des mortels, au fur et à mesure que le temps s'écoulait, ils finissaient toujours par être vaincus grâce à l'essence même de la Pierre Monde, les Trois Démons Originels n'échappant d'ailleurs pas à cette fatalité.

Seulement cette fois, une des Pierre Monde avait été détruite.

Angelus se leva et fît taire l'assemblée. Il s'adressa alors à Tyrael :

"Nous avions décidé avant ta convocation qu'il était nécessaire de te relever de ta charge de la surveillance de Sanctuary. Mais devant la crise actuelle, les Puissances Divines ne sauraient se passer du moindre archange. J'estime que tu dois poursuivre ton rôle de protecteur des humains. Est-ce qu'un membre du Grand Conseil y voit-il une objection ?"

Chaque archange approuva d'un hochement de tête la décision d'Angelus.

"Bien. Dans ce cas, aucune sanction ne sera prononcée à ton encontre. Cependant, Tyrael, tu dois réparer ce que tu as brisé. Sans Pierre Monde, Sanctuary est désormais à la merci des Ténèbres. C'est à toi de mettre tout en oeuvre pour empêcher que l'Apocalypse ne détruise le monde des humains. Je pense que tu auras grand besoin des mortels qui ont vaincu les Trois Démons Originels. Qui sait, peut-être parviendront-ils à racheter ta faute."

Les mots que prononça ensuite Angelus, firent frémir l'échine de l'elfe de Lumière.

"Mais saches que s'ils échouent, pire seront les conséquences pour Sanctuary. Souviens-toi s'en, Tyrael."

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"Il était écrit qu'ils vaincraient les Trois Démons Originels,

Mais que ne tarderait pas à s'abattre de nouveau le Mal absolu,

La Bête cherchant par tous moyens à imposer sa domination.

Tandis que les Puissances Divines seraient occupées à le chasser des Terres du Très Haut,

Les vainqueurs des Trois se verraient investir à nouveau d'une charge sacrée,

Une dernière quête pour la survie de l'humanité,

Dans une Croisade légendaire contre les forces du Chaos.

Cette histoire est l'épopée mythique de sept héros.

Même si le Destin voulu qu'à l'ultime bataille,

Il n'en resta qu'un."

Un diablotin se matérialisa près de Brattack en ricanant. Malheureusement pour lui, il fût bien trop près. Le Barbare n'hésita pas un seul instant et lui asséna un coup de hache en pleine face. Puis, Brattack fît face à un autre démon qui s'approchait dangereusement de lui en grondant. Il poussa alors son cri barbare et courût au devant d'un énorme Yéti, brandissant sa hache, la tête du diablotin resté fixer au bout.

A quelques pas de là, l'Ensorceleuse infligea un coup bien placé avec son bâton et son adversaire, un squelette réanimé, se brisa en deux. Elle se retourna alors pour voir avec horreur qu'un malfaisant s'apprêtait à la décapiter avec ses griffes. Elle recula juste à temps pour l'éviter mais glissa sur le sol humide de la caverne et tomba, son bâton s'échappant de ses mains. Elle se mît alors à maudire le neveu de Brattack, une pensée bien inutile en de telles circonstances. Le malfaisant, fort mécontent d'avoir brasser du vide avec ses griffes, se jeta sur elle avec une haine féroce.

Quant à l'Amazone, elle réussit enfin à se débarrasser des six succubes en vidant pratiquement tout son carquois, au moment même où Brattack enfonça sa hache dans la poitrine du Yéti. Elle s'aperçût alors de la situation plus que compromettante d'Arkania qui était à terre, à la merci du malfaisant qui se préparait à la lacérer. Sans prendre le temps de réfléchir, l'Amazone décocha immédiatement une flèche qui fusa à travers la grotte pour venir se loger avec précision dans la tête du démon. Mortellement touché, celui-ci s'écroula sur l'Ensorceleuse.

Némésis traversa rapidement la salle pour rejoindre Arkania qui essayait tant bien que mal de se dégager du malfaisant, tout en essayant d'éviter de se trancher la main sur sa carapace épineuse. En chemin, elle croisa le Barbare qui hurlait comme un fou furieux et courait vers un autre démon, sa hache prête à servir.

Elle arriva près de l'Ensorceleuse qui se relevait furieuse, son bâton à la main.

"Tout va bien, Arkania ? s'inquiéta Némésis. Il s'en ait fallu de peu pour que tu ne rejoignes les champs Elysées ! Allez viens, on doit quitter cette caverne au plus vite, la situation se dégrade..."

L'Amazone dû se saisir d'une nouvelle flèche pour tuer un succube, une entité démoniaque qui ressemblait à un ange mais qui contrairement au serviteur de la Lumière était assoiffée de sang.

"Que toute la famille de Brattack soit maudite ! fît glacialement Arkania. Nous ne pouvons malheureusement pas quitter cet endroit sans avoir retrouver son stupide neveu.

- Il doit être déjà mort à l'heure qu'il est, cria Némésis tout en décochant une nouvelle flèche sur un autre succube. Cette caverne est un véritable nid à démons !"

Trois nouveaux anges démoniaques fîrent leur apparition d'une des nombreuses cavités de la grotte. Le premier succube fût tué d'une flèche qui lui transperça le thorax avant même qu'il puisse pousser un seul cri démoniaque. Le deuxième succube n'eût guère plus de chance face à la vitesse de tir et à la précision mortelle de l'Amazone. Quant au troisième, il préféra opter pour la retraite.

Brattack qui en avait terminé avec son démon rejoignit Némésis et Arkania, faute d'adversaires, la grotte venant d'être débarrassé de tout ennemi. Du moins, provisoirement. Ainsi le calme régna étrangement comme si la grotte avait toujours été déserte. Seuls les corps sans vie des démons prouvaient le contraire.

"Où est Darius ? demanda Brattack. Je l'ai vu disparaître dans un des tunnels pendant le combat.

- Je n'en sais strictement rien, fît Némésis. Mais je dois avouer que j'étais assez occupé. Il est sans doute parti explorer la grotte à la recherche de ton neveu.

- Ou bien, il a été invité à prendre une tasse de thé par un démon ! fît froidement Arkania. C'est pas la convivialité qui manque dans le coin."

Des hurlements angoissants retentîrent dans tous les recoins de la caverne. Puis, ils entendîrent des pas qui se rapprochaient rapidement, même trop rapidement. En réalité, quelqu'un courait.

Le Paladin surgît soudain du tunnel qui menait au fond des abîmes, ayant dans une main son épée de cristal, et portant dans l'autre le neveu de Brattack. Le gamin était complètement effrayé.

"J'ai récupéré ton neveu Brattack ! fît Darius en courant. Mais si j'étais vous, je ne traînerai pas trop dans le coin, les habitants des lieues n'aiment pas trop les étrangers à ce que j'ai pu constater !"

Le Paladin continua sa course à travers la grotte et disparût dans le tunnel menant vers la sortie. Brattack, Némésis et Arkania se regardèrent surpris puis comprîrent les raisons de l'empressement de leur ami. Deux malfaisants sortîrent du tunnel d'où était apparu le Paladin en poussant des cris de rage.

Brattack leur répondît aussitôt par son cri barbare et dit à l'intention de Némésis et Arkania :

"Laissez-les moi ! Je vais leur donner une bonne raison de crier comme des sauvages !!"

Il commença à courir vers les deux monstres quand surgir derrière eux, une vingtaine de leur semblable.

Brattack s'arrêta net. Puis il se retourna vers ses deux amies en leur disant :

"Réflexion faîtes, je vous les laisse !"

Puis, il partît en courant rejoindre Darius. Némésis et Arkania le regardèrent s'enfuir, puis fîrent de même avec l'apparition d'autres malfaisants venaient grossir la troupe de démons.

Tandis qu'ils couraient tous ensemble, Némésis et Brattack fermant la marche, chacun d'eux pouvait entendre les hurlements de haine des démons à leur trousse. Brattack crût même en apercevoir un dans un recoin reculé de la grotte, mais pressé par le danger des malfaisants, il n'y prêta guère attention.

Arkania, qui courait devant Brattack, ne pu s'empêcher de murmurer pour elle-même :

"Si seulement j'avais disposé de mes pouvoirs, jamais un malfaisant n'aurait eû l'opportunité de me tuer ! Mais que se passe-t-il encore dans ce monde ?!"

Puis, elle vît la lueur du jour au bout du tunnel. La sortie était proche. Elle se mît à accélérer sa course comme l'ensemble du groupe.

"Une chose est sûre, nous nous sommes lourdement trompé, la mort de Baal n'a en rien mis un terme à l'Emergeance du Mal !"

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"Cette victoire va enfin permettre de réconcilier nos deux clans, Stefen. Grâce à toi et à tes amis, vous nous avez tous sauvé de Baal. Ta participation à cette victoire a réussi à faire oublier à tous, l'épisode tragique de la guerre des Mages qui avait conduit au départ de ton clan pour les forêts de Scosglen.

- Il faut que vous sachiez Qual-Kehk, répondit Stefen, que nous nous sommes parfaitement accoutumés à notre nouveau foyer. Nous avons nos propres rites et nos propres traditions qui nous ont permis de tisser des liens étroits avec la faune et la flore. Rien désormais ne pourra nous faire quitter cette terre sacrée.

- Tu sembles oublier que tes ancêtres étaient des barbares ! Nous sommes cousins, mon ami.

- Je le sais. Seulement l'euphorie de la victoire retombera bien vite et la méfiance des barbares à l'égard des étrangers reprendra bientôt le dessus, et à plus juste titre à l'égard de mon clan. Par conséquent, il ne serait pas souhaitable, du moins pour l'instant, que les druides reviennent ici.

- Je respecte ton opinion, bien que je ne partage pas ta vision des choses. J'aimerai quand même que tu fasses part au Tùl Dùlra de mon désir à ce que les druides et les barbares puissent le plus tôt possible entretenir des relations étroites et amicales.

- Je n'y manquerais pas Qual-Kehk, fît le Druide en lui serrant la main. Je suis sûr que le grand collège des druides sera sensible à cette proposition.

- Oui, je l'espère également. A présent, nous ne pouvons plus nous ignorer mutuellement. Je suis certain que cette nouvelle ère de paix verra la formation d'une alliance fraternelle entre les barbares et les druides !"

Stefen quitta la hutte du chef de guerre barbare d'Harrogath et marcha en direction des collines enneigées au nord du campement. Ce campement avait été établi autour d'un portail qui s'était ouvert peu de temps après la destruction de la Pierre Monde. Les barbares avaient construit des remparts en bois, ainsi qu'un enclos fermé autour du portail. Et depuis lors, ils le surveillaient étroitement, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre.

Autour du Druide, des barbares discutaient entre-eux, nettoyaient leurs armes ou préparaient le repas du soir. Certains le reconnurent et le regardèrent avec admiration. Depuis que lui et ses amis avaient vaincu les Trois Démons Originels, leur renommée ne faisait que s'accroître au fur et à mesure que les habitants d'Harrogath expliquaient aux barbares venus de toutes les steppes, quel rôle ils avaient joué dans la fin brutale du Seigneur de la Destruction.

Il arriva à sa tente située au centre du campement. Ecartant les toiles de l'entrée, il pénétra à l'intérieur. Stefen apprécia immédiatement la chaleur qui se dégageait du feu, allumé depuis plusieurs heures. Il sentit également les effluves d'une odeur délicieuse. Une silhouette familière était de dos face au Druide, penché au-dessus d'une énorme marmite, une grande spatule à la main.

Deckard Cain se retourna et l'accueillit alors avec un large sourire.

"Avez-vous déjà goûté aux herbes de Calups ? Certaines tribus de Kurast prêtent à ces herbes le pouvoir d'accroître les performances intellectuelles. Ou à moins que ce ne soit les performances sexuelles. Mmmmh... Ma mémoire me ferait-elle défaut ? Remarquez que pour une personne de mon âge, je ne rechignerai ni l'un, ni l'autre de ces effets !"

Cain se mît à rire et Stefen lui répondit par un sourire. Deckard Cain était l'une des personnes à laquelle Stefen accordait le plus sa confiance. Il s'assit sur des coussins avec un air songeur. Le vieil homme remarqua que quelque chose tourmentait le Druide.

"Et bien qui a-t-il mon ami ? Etes-vous toujours inquiet à propos de la perte de vos pouvoirs ?

- Oui. Rien ne pouvait m'arriver de pire que de perdre tout ce que j'avais mis si longtemps à apprendre et à maîtriser. J'ai l'impression d'avoir perdu une partie de moi.

- Allons, allons, vous avez vaincu les Trois, et c'est ce qui importe le plus, vos pouvoirs étaient destinés à cette fin.

- Croyez-vous que la perte de nos pouvoirs était le prix à payer pour vaincre les Trois ?

- Peut-être. N'oubliez pas que l'archange Tyrael sera toujours là pour veiller sur Sanctuary. Je suis sûr que si un nouveau danger se profile à l'horizon, il trouvera bien un moyen pour vous permettre de retrouver vos pouvoirs."

Cain se dirigea alors vers la marmite, prit deux assiettes en bois, et avec la spatule, les remplies du bouillon d'herbes de Calups. Il s'approcha de Stefen et lui tendit l'une des deux assiettes.

"Tenez, goûtez-moi cela, je les ai préparé selon la tradition culinaire ancestrale des vieilles tribus de Kurast, elles ne peuvent qu'être délicieuses. Vous verrez, après vous vous sentirez beaucoup mieux !

- Merci. Mais dites-moi Cain, où sont donc passés les autres ?

- Et bien, Arkania, Némésis, Brattack et Darius m'ont dis qu'ils partaient à la recherche du neveu de Brattack. L'enfant jouait hier avec d'autres gamins tout près d'anciennes grottes et n'est pas rentré de la nuit. Quant à Ozzer et Zallia, ils sont partis faire un tour à Harrogath.

- A Harrogath ? Et bien j'espère seulement que cette fois, ils ne vont pas s'attirer trop d'ennuis. Ils ont la fâcheuse habitude de les collectionner.

- Ne vous inquiétez donc pas, fît Deckard Cain, je suis sûr que tout se passe bien pour eux.

- Peut-être, fît Stefen peu convaincu. En tout cas, vous avez raison sur un point, ces herbes sont vraiment excellentes !"

_______________

"Petite tricheuse ! Je vais t'apprendre à vouloir me duper !"

Le barbare renversa la table d'une seule main, les cartes et les verres se retrouvant par terre. Zallia se mît debout en position de combat, laissant ses katars à sa ceinture. Elle n'avait aucunement l'intention de tuer quiconque dans cette taverne.

Le Barbare tenta alors de lui coller son poing dans la figure. L'Assassin s'écarta juste à temps pour l'éviter et le frappa avec son pied en pleine poitrine. Son adversaire fût projeté en arrière et alla atterrir sur une table voisine. Deux autres barbares, qui l'accompagnaient, l'aidèrent à se relever. Un peu assommé, il réussit quand même à lui exprimer sa colère :

"Attends un peu, femme ! Tu a osé porter la main sur moi, tu vas vite le regretter !"

Cette fois, le barbare prît sa lourde hache et s'avança vers elle. Elle dût alors à contrecoeur sortir ses deux katars. Le barbare regarda ses deux compagnons et leur fît signe de se joindre à lui. Ils prirent donc leurs haches et se placèrent à ses côtés.

Devant cette situation plus que compromettante, Zallia chercha rapidement des yeux Ozzer. Elle le vît la regarder, avec un large sourire, une chope de bière à la main, attablé au comptoir de la taverne. D'ailleurs ce n'était pas le seul, tout le monde avait les yeux fixés sur elle.

"Dis-moi Ozzer, ça te ferait rien de venir me donner un petit coup de main ?"

Le Nécromancien bu une gorgée de bière et lui répondit :

"Voilà ce qui arrive à ceux qui ne savent pas jouer à une partie de sarbacck convenablement.

- Mais je sais parfaitement y jouer ! fît Zallia en colère. C'est lui qui ment ! Tu sais très bien que mon code d'honneur m'interdit d'être déloyal ! Ce n'est pas ma faute s'il joue comme un manchot !

- Je ne veux rien savoir. Débrouilles-toi."

Ozzer termina sa chope et en commanda une autre.

"Ah ! Je joue comme un manchot ?! cracha le barbare. Et bien, tu vas voir si je me bats comme un manchot ! Je vais te le faire bouffer ton maudit code d'honneur !!"

Il prit son élan et frappa de toutes ses forces avec sa hache. Zallia bloqua l'arme en croisant ses deux katars et cette fois visa avec son pied gauche l'entre-deux jambes du barbare. Celui-ci hurla de douleur et tomba à genoux, lâchant son arme, les deux mains sur ses parties intimes. Les deux autres barbares hésitèrent à attaquer. Jamais, ils n'avaient encore vu une femme, et encore moins une étrangère, tenir tête à l'un des leurs et à réussir à le ridiculiser par deux fois.

Finalement, ce fût le gérant de la taverne qui intervînt.

"Non, mais vous n'avez pas honte ?! Vous attaquez à une femme ! Posez vos haches, vous deux !! Quant à toi Gorakk, fît le gérant en s'adressant au barbare qui avait perdu toute virilité, tu vas non seulement lui payer ce que tu lui dois, mais en plus tu vas me rembourser les dégâts que tu as causé ! Allez, dépêches-toi !"

Le barbare se remit péniblement debout et sortit un sac rempli de pièces. Il paya ce qu'il devait, puis sortit de la taverne, honteux, suivi de ces deux compères.

Zallia s'approcha alors d'Ozzer qui terminait sa deuxième chope et qui était sur le point d'en commander une troisième.

"Je te remercie de ton aide, Ozzer, fît Zallia furieuse. Franchement, on peut dire que pour toi, ça compte l'amitié !

- Ecoutes, j'y suis pour rien si ce barbare te cherchait des ennuis. Allez, te fâche pas. Tiens ! Avec l'argent que tu as gagné, tu vas bien me payer une petite chope ?

- Non, mais tu rêves ?! Alors là, tu es gonflé ! D'ailleurs, tu devrais plutôt arrêter de boire, tu vas encore avoir la gueule de bois, demain matin.

- Oh, c'est bon. Je ne peux plus utiliser de magie noire, alors laisses-moi au moins le plaisir de boire tranquillement quelques chopes."

C'est alors qu'un barbare s'approcha de Zallia.

"Bonjour toi, fît-il sûr de lui, je t'ai bien regardé, tu m'as l'air rudement farouche ! Dis... ça te dirais de venir chez moi ?

- Et pour quelles raisons je ferais une telle chose ? fît Zallia d'une voix glaçiale.

- On pourrait causer, bavarder, enfin tu vois ce genre de choses. Et puis pourquoi pas, on finirait la nuit par quelques galipettes."

Zallia fût sidérée. Ozzer pouffa de rire, ce qui ne plût guère à l'Assassin. Elle en eût assez et commença à quitter la taverne.

"Non, mais attends, je... On aurait parlé avant, je t'assure ! fît le barbare.

- Oui, attends Zallia ! Tu aurais pu bavarder avec lui ! Allez, fais pas la timide !"

Et le Nécromancien se mît à rire. Cette fois, Zallia décida de se venger. A mi-chemin entre le comptoir et la porte d'entrée de la taverne, elle se retourna et parla d'une voix assez forte afin que tout le monde puisse entendre.

"Au fait, Ozzer, dis-moi, tu as retrouvé ton oncle ? Comment s'appelle-t-il déjà ? Nihlathak, il me semble ? N'oublies pas de lui passer le bonjour de ma part quand tu le verras !"

Et Zallia sortit de la taverne, laissant derrière elle, un nécromancien stupéfait et des barbares qui, à l'évocation du traître d'Harrogath et du lien de parenté possible avec lui, regardèrent Ozzer avec une haine d'une rare intensité.

_______________

Le succube sortit de l'obscur tunnel qu'il avait emprunté pour déboucher sur une immense salle au niveau le plus profond de la grotte. Il déploya ses ailes pour voler et longea les arcades souterraines d'une ancienne ville barbare datant de plusieurs siècles, à présent oubliée des humains. La cité antique servait désormais de refuge aux lambeaux des troupes décimées de ce qui avaient constitué autrefois la puissante armée conquérante du Seigneur de la Destruction.

Malfaisants, diablotins, succubes et autres profanateurs cohabitaient ensemble, difficilement. La loi du plus fort était la règle et il arrivait fréquemment que des batailles sanglantes éclatent autour d'un morceau de chair humaine, tellement la nourriture venait à manquer. Ainsi, une puanteur abominable émanait de la ville par la décomposition des cadavres de démons morts de faim ou tués lors d'une rixe.

L'ange démoniaque arriva finalement au centre d'une vaste voûte où un escalier descendait vers l'ancienne résidence du chef de tribu de la cité. Il posa les pieds à terre et le prît en passant devant les deux gardes chiourmes, démons obèses ayant pour seule arme un fouet, qui lui jettèrent un regard méprisant. Il pénétra dans une grande salle cloîtrée où plusieurs torches éclairaient cet endroit lugubre et se retrouva enfin devant les deux derniers Seigneurs démons de Sanctuary.

Belial, Seigneur du Mensonge, et Azmodan, Seigneur du Péché, étaient tous deux assis sur les restes des ossements d'un animal mythique éteint, lui aussi depuis des siècles. Bien que différent l'un de l'autre physiquement, ils partageaient pourtant quelque chose de commun : une haine féroce envers les humains.

Belial avait la morphologie d'un humain bien que de taille, il était deux fois plus grand qu'un barbare. Il possédait en outre un visage d'horreur. En grande partie chauve, seuls de longs cheveux poussaient derrière sa nuque et descendaient jusqu'au bas du dos et de petits yeux jaunes et haineux exprimaient toute la rancoeur du Seigneur du Mensonge à vivre ainsi terrer. Sa mâchoire était garnie de petites dents pointues et de quatre longues canines, tel un vampire. Sa peau verdâtre reflétait assez bien à la lumière les contours de sa musculature parfaite. Il possédait également de puissantes griffes rétractables capable de tuer d'un seul coup un Yack d'Harrogath.

Azmodan, lui, était la copie conforme d'une gigantesque mante religieuse, avec toutefois un teint jaunâtre. Mais contrairement à la mante, il était doté de grandes ailes noires lui permettant de se mouvoir plus facilement. Cependant sa taille et son poids ne lui permettait pas de voler plus haut qu'un grand chêne de la région boisée de Scosglen.

Le succube s'inclina devant ses deux maîtres.

"Et bien qui a-t-il ? fît Belial. Parles, vile créature !

- Nous avons réussi à repousser les mortels qui s'étaient aventurés dans notre antre, Seigneur Belial. Nous avons certes perdu beaucoup de démons dans la lutte, mais dès que nous avons fait intervenir une cohorte de malfaisants, ils ont fuis. Ces maudits humains recherchaient l'un des leurs qui s'était perdu dans l'un des tunnels. Nous...

- Vous l'avez tué, j'espère ? coupa Azmodan.

- Euh... et bien, c'est-à-dire que...

- Quoi ?! Il vous a échappé ?!"

Le succube recula de quelques pas, guère rassuré par l'attitude agressif du Seigneur du Péché qui, de fureur, s'était mis à s'élever dans les airs en battant ses ailes.

"Je... Nous ne savions pas que le petit humain se trouvait dans la grotte avant que... euh... les humains ne fassent leur apparition...

- Qui étaient ces humains ? demanda Belial.

- Et bien... Je crois qu'il s'agissait des... mortels qui ont tué Baal...

- Quoi ??! Tu crois ou tu en es sûr ??! gronda Azmodan.

- Je... Oui, oui, Seigneur Azmodan, j'en suis sûr... C'étaient eux, les mêmes, mais il n'y avait pas tout le groupe... Ils étaient quatre...

- Peu importe combien ils étaient !! cracha Azmodan. Belial, nous devons au plus vite évacuer cette caverne. Ces pourritures d'humains vont revenir en force pour nous massacrer.

- Calmes-toi Azmodan, fît Belial qui s'adressa ensuite au succube. J'aimerai savoir comment de pitoyables démons tels que vous avez réussi à les repousser ?

- En fait... Il n'ont pas utilisé la magie contre nous. Il se sont battus comme des faibles, avec des armes primitifs...

- Quoi ? fît Azmodan étonné.

- Je crois que.... euh... Je suis même sûr qu'ils ne pouvaient pas utiliser leur magie.

- Et comment en es-tu sûr ? demanda Belial.

- Un des nôtres qui était parti en exploration est revenu au moment même où les humains s'enfuyaient. Il a entendu l'un d'entre-eux se plaindre de ne pas avoir pu utiliser ces pouvoirs. Et durant tout le combat, aucun des humains n'a fait appel à la magie."

Les deux seigneurs démons se regardèrent.

"Ainsi donc, les humains ne peuvent plus utiliser la magie, fît Belial songeur. Comme c'est intéressant.

- Et ? Cela ne change rien au fait qu'ils vont ramener leurs petits copains pour nous massacrer. Il est temps, Belial, de se replier vers les jungles de Kurast, c'est le seul endroit encore favorable pour notre survie...

- Non, non, ce serait une erreur, car tout s'explique, Azmodan ! fît Belial, cette fois un large sourire aux lèvres. L'ouverture du portail dans la vallée ! La fuite des humains, ceux-là même qui ont terrassé Baal mais qui n'ont pu venir à bout d'un vulgaire groupe de malfaisants ! Azmodan, tu ne vois donc pas ?!"

Le Seigneur du Péché perplexe arrêta de battre des ailes et retomba sur le tas d'ossements.

"La Pierre Monde ?

- Oui, Azmodan ! La Pierre Monde ! Sa destruction a privé les humains de la magie. Désormais, ils ne sont plus aussi dangereux qu'auparavant !

- Mais alors, nous allons pouvoir nous venger ! Nous allons les massacrer un par un ! Je vais me faire un plaisir d'éventrer chacun de ces humains et lui arracher...

- Non, non, rien de cela, fît Belial, du moins pour l'instant. Nous n'avons pas les effectifs suffisants pour mener une campagne à long terme contre les barbares. Ils nous faudraient plus de démons.

- Comment faire alors ? Nous n'allons pas recréer une armée, nous n'avons pas la puissance nécessaire comme Baal pour réaliser cela.

- Le portail, Azmodan ! Le portail ! Il faut que l'un de nous deux passe cette porte pour aller chercher ces légions de démons qui nous font tant défaut !

- Attends, attends... Tu veux que l'un de nous passe ce portail ?"

Azmodan réfléchit. Belial avait pourtant raison. C'était l'unique moyen d'obtenir à nouveau les forces nécessaire pour asservir tous les humains de Sanctuary. Mais cela signifiait également autre chose et cela ne plût pas du tout à Azmodan.

"Et comment tu annoncerais la mort des Trois Démons Originels à celui que nous soupçonnons tous deux d'avoir ouvert le portail ? demanda Azmodan.

- Et bien..."

Belial hésita. Il savait que le Démon de l'Apocalypse n'aimerait guère apprendre ce genre de nouvelle. La cruauté de son Excellence était légendaire à l'égard de tous ceux qui le décevaient.

"Ecoutes Azmodan, fît Belial, je pense que si on lui dit que la destruction de la Pierre Monde prive les mortels de la magie, il ne nous tiendra pas rigueur de la mort des Trois Démons Originels. Et puis après tout, nous ne sommes pas responsable de la mort des Trois ! Leur incompétence à sous-estimer les humains est la cause de leur perte ! J'avais moi-même prévenu Baal de ne pas tenter cette folie sur le Mont Arreat, mais tu te souviens du Seigneur de la Destruction, tu ne pouvais rien lui dire au risque de déclencher sa fureur.

- En effet, il était d'un tempérament fort susceptible depuis qu'il était revenu du désert d'Aranoch. Je suppose que cela provient de la souillure de son âme maléfique par un humain, ce Tal Rasha. Il n'a jamais été bon pour un démon de se réincarner dans un de ces êtres faibles."

Azmodan avait toujours eu un profond dégoût à l'évocation de la manière dont s'était emparé Baal, mais aussi Diablo, du corps d'un humain pour renaître à la vie.

"Et comment comptes-tu t'y prendre Belial ? demanda Azmodan.

- Nous allons réunir tous les démons de cette caverne et nous allons attaquer le camp des barbares qui s'est installé dans la vallée près du portail. Nous l'attaquerons cette nuit, l'obscurité sera notre alliée. Mais cette attaque ne sera qu'une diversion, car pendant ce temps, tu passeras le portail pour aller avertir Azazel de la situation de Sanctua...

- Hé ! fît Belial. Pourquoi, moi ?

- Parce que l'un de nous deux doit rester ici pour diriger ce qui reste de nos forces démoniaques, et dans ce rôle je suis bien meilleure que toi ! Je ne sais pas si tu te rends compte, mais ton sale caractère effraye tous nos démons !

- Moi, j'ai un sale caractère ? fît Azmodan vexé. Mais non, tu te trompes. Les démons me vénèrent tout autant que toi et j'en veux pour preuve ce stupide succube !"

Azmodan fît signe au succube d'approcher. Celui-ci s'avança vers le Seigneur du Péché en tremblant légèrement.

"De toute façon, j'ai mes raisons d'avoir un sale caractère ! cracha Azmodan furieux, en voyant le succube apeuré. Nous sommes depuis le début entourés d'incapables !"

De rage, le Seigneur du Péché déploya sa patte gauche et décapita le succube qui s'était agenouillé devant lui.

"Qu'est-ce que je disais, fît Belial en regardant la tête du succube rouler par terre.

- Très bien, tu as gagné ! Je traverserai ce maudit portail, mais j'espère que tout se passera aussi bien que tu le dis.

- Ne t'inquiètes pas, Azmodan. Une fois que nous aurons notre armée de démons, il ne nous restera plus qu'à massacrer purement et simplement ces pourritures d'humains.

- Puisses-tu avoir raison, Belial, fît Azmodan. Par l'Enfer, puisses-tu avoir raison !"

Et les deux Seigneurs démons se mîrent à rire.

_______________

Le soir venu, les herbes de Calups remportèrent un franc succès et Deckard Cain fût content de voir qu'il ne restait plus grand chose dans la marmite. Le ventre plein, ses amis discutaient autour du feu. Ce petit groupe était parvenu à terrasser Méphisto, le Seigneur de la Haine, Diablo, le Seigneur de la Terreur et Baal, le Seigneur de la Destruction. Désormais, les générations futures parleraient d'eux comme les "Vainqueurs des Trois". Sept héros qui avaient évité que le Mal ne s'abattent à jamais sur le monde de Sanctuary.

Cain observa ses compagnons au coin du feu.

D'un côté, des femmes aussi sublimes que dangereuses : l'Amazone, une blonde à queue de cheval, experte dans le maniement de l'arc et du javelot, l'Ensorceleuse, une rousse aux longs cheveux , sans égale dans l'art de pratiquer la magie, et l'Assassin, une brune aux cheveux courts, championne dans la pratique des arts martiaux.

De l'autre, des hommes animés par une seule idée, combattre le Mal : le Barbare, un puissant guerrier à queue de cheval d'une taille gigantesque, le Nécromancien, un magicien au teint pâle et aux cheveux argentés, versé dans l'art de la magie noire, le Paladin, un justicier à la peau sombre fidèle à une seule cause, celle de la Lumière, et enfin le Druide, un combattant blond pour qui le monde animal et naturel n'avaient plus de secret.

Trois femmes et quatre hommes. Tous réunis, tous unis. Et surtout, tous en vie.

Deckard Cain était fier d'avoir pu contribuer à leur réussite. Cependant, le Dernier des Horadrim avait une étrange impression. Comme si la destinée de ses sept compagnons ne faisaient que... commencer.

Non, il devait se faire des idées. Les Trois étaient vaincus. Sanctuary allait pouvoir connaître enfin une véritable ère de paix et de prospérité. Rien ne pouvait maintenant arriver à ce monde. La Lumière avait fini par triomphé et le Mal par être vaincu. Pourtant...

"Qu'est-ce que vous en pensez Cain ? lui demanda le Paladin.

- Pardon ? Excusez-moi, Darius. Je n'écoutait pas.

- Non, je disais seulement que nous nous en sommes sortis de justesse de cette grotte infernale. Il faudrait peut-être signaler à Qual-Kehk qu'un certains nombre de démons s'y trouvent, non ?

- Oui, vous avez parfaitement raison. Bien que les Trois ne soient plus de ce monde, leurs serviteurs démoniaques sont toujours là. Il nous faudra sûrement plusieurs années pour nous en débarasser. Quoiqu'il en soit, vous avez bien agis, mes amis, vous avez su ramener l'enfant sain et sauf.

- Oh ! Vous savez, fît Brattack, il aurait peut-être préféré rester avec les démons s'il avait su la raclée qu'il a reçu par mon frère quand nous l'avons ramenés !

- N'empêche qu'il l'a bien mérité, fît Arkania. Moi, à sept ans je ne m'amusais pas à jouer dans les grottes sombres, j'étais une fille sérieuse. Si je m'étais comporté comme lui, jamais je n'aurai été pris par le clan du Zann Esu !"

Cette épisode de la grotte était resté en travers de la gorge de l'Ensorceleuse. Le Paladin savait qu'Arkania ne supporterait pas de parler de cela plus longtemps, préféra changer de sujet de conversation et s'adressa à Stefen, Zallia et Ozzer.

"Et vous trois, qu'avez-vous faits pendant ce temps-là ? demanda-t-il.

- Moi, commença Stefen, je suis resté au campement. J'ai parlé avec Qual-Kehk, mais il semble tout aussi ignorant que nous à propos du portail. D'après lui, aucune légende barbare n'y a jamais fait référence.

- Et toi, Ozzer ?"

Le Nécromancien lança un regard mauvais à Zallia qui l'ignora délibérément.

"Moi, j'ai failli me faire égorger dans une taverne après que Zallia leur a fait croire que j'étais le neveu de Nihlathak, fît froidement Ozzer.

- Et moi, alors ? s'énerva l'Assassin. Tu n'as même pas bougé le petit doigt pour me prêter main-forte quand j'étais seule face à trois barbares !

- Etait-ce une raison pour oser dire une telle chose ?! lui rétorqua Ozzer. Tu sais très bien que depuis que j'ai perdu tous mes pouvoirs, je ne suis plus aussi puissant qu'avant. Alors, liguer vingt barbares de la taverne contre moi en racontant n'importe quoi, c'était vraiment très malin de ta part !"

Le Paladin soupira. Il se dit qu'il aurait mieux fait de se taire. Deckard Cain intervînt pour calmer un peu les esprits.

"Ecoutez, fît Cain, je sais que la perte de vos pouvoirs vous affecte tous. Mais nous ne pouvons malheureusement rien y faire pour l'instant. Il ne servirait strictement à rien de s'énerver. Comme vous avez eu tous une journée assez épuisante, je propose que nous allions tous nous reposer.

- Cain a raison, approuva Némésis. Il est tard et nous sommes tous un peu fatigué. Une bonne nuit de repos nous feras un grand bien. D'ailleurs, nous devrions plutôt nous estimer heureux de pouvoir jouir désormais du repos auquel nous avons mérité. Après tout, ce n'est pas comme si nous avions un besoin pressant de nos pouvoirs pour affronter à nouveau les démons !"

_______________

Le barbare crût entendre un bruit. Il scruta la pénombre mais ne vît rien. Sûrement, un animal. Il se demandait réellement si ce n'était pas exagéré d'avoir imposé ces tours de garde. C'est vrai, à quoi bon surveiller les alentours du campement ? Qui donc serait assez fou pour attaquer les terribles barbares victorieux des troupes de Baal ?

Bon sang ! Il lui tardait que la relève arrive pour qu'il puisse enfin rentrer se reposer au campement. La lune était maintenant à son apogée et la neige avait cessé de tomber. Habratarr trouvait qu'il faisait tout de même assez froid pour que la neige soit assez dur com...

Soudain, un nouveau bruit se fît entendre ! Cette fois, il était sûr que quelque chose avait bien bougé là-bas dans les taillis. Il décida de réveiller son compagnon qui dormait à côté du feu.

"Shulthanakk ! Réveilles-toi ! murmura-t-il.

- Mmmh... ? Quoi... ? Qu'est-ce qui se passe ? fît le barbare à moitié endormi.

- Quelque chose a bougé là-bas. Je vais voir, ne bouges pas.

- Oui, oui... fît le barbare en baillant. Mais t'inquiètes donc pas, c'est sûrement encore un de ces satanés renards des montagnes qui rôde."

Tandis que son compagnon tira les couvertures sur lui et tenta de se rendormir, Habratarr s'approcha doucement des taillis suspects. Sa hache à la main, prête à servir en cas de danger. Il n'était plus qu'à quelques mètres de l'endroit quand les feuilles des taillis s'agitèrent de nouveau. Habratarr s'arrêta net. Il entendait nettement les battements de son coeur, mais il s'efforça d'avoir les yeux fixés sur l'endroit suspect.

C'est alors que surgît d'un seul coup un renard qui passa entre les jambes du barbare et s'enfuit en direction du campement barbare à quelques lieues d'ici.

Habratarr poussa un soupir de soulagement et il s'adressa à son compagnon qui essayait de dormir :

"Hé ! Shultanakk, tu vas rire ! T'avais raison, c'était bien un fichu renard des montagnes !

- Mmmmh...

- Cet animal m'a foutu une trouille bleue, tu peux pas savoi..."

Habratarr n'aperçût pas cette fois le Malfaisant sortir d'un taillis derrière-lui et lui transpercer d'un coup la poitrine avec ses griffes. Le barbare ne cria même pas, ses poumons étant perforés. L'unique bruit émis fût sa hache qui tomba par terre.

Shultanakk n'entendit pas son compagnon agoniser en silence. Pas plus qu'il ne vît les cinq diablotins sortîrent à leur tour des taillis et s'approchaient de lui avec des larges sourires sur le visage.

Ce fût la seconde victime de la terrible bataille qui suivît cette nuit là.

_______________

Ils fûrent tous réveillés par le son d'un cor barbare. Brattack fût le premier debout. Ozzer le dernier.

"Mais que se passe-t-il enfin ? demanda Cain.

- Quelqu'un attaque notre camp ! fît Brattack reconnaissant le son du cor signifiant l'alerte générale.

- Quoi ?! Mais qui ? s'étonna Ozzer."

Tout un coup des hurlements inhumains retentîrent dans les plaines enneigées. A l'extérieur, les démons s'élançaient à l'assaut des remparts du campement.

"Je crois que tu as ta réponse Ozzer, fît Zallia. Il n'y a pas de temps à perdre, habillons-nous !"

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Au sommet de l'une des collines enneigées, au nord du campement, les deux Seigneurs démons avaient une vue plongeante sur la vallée.

"Tu vois l'enclos à l'intérieur du campement ? fît Belial à Azmodan. C'est à cet endroit précis que se trouve le portail. Une fois que nos démons auront créé plusieurs brèches et pénétré à l'intérieur du camp, tu iras détruire la porte d'entrée de l'enclos. Pour te permettre d'y parvenir sans encombre, j'ai gardé en réserve une vingtaine de suicides minions qui t'escorteront.

- Je me réjouis d'avance à l'idée que bientôt je reviendrai à la tête de la plus grande armée de démons que ce monde ait connu !

- Ne vends pas la peau d'un humain avant de l'avoir égorgé, Azmodan. Tu ne te réjouiras que lorsque tu auras réussi à passer ce portail. Général Sidich't !"

Un garde chiourme s'approcha du Seigneur du Mensonge.

"Oui, mon Seigneur ?

- Intensifiez l'attaque à l'ouest du campement, puis avec l'aide des catapultes de feu, brûlez-moi ces remparts !

- Qu'il soit fait selon vos désirs !"

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C'était l'effervescence à l'intérieur du campement. Des barbares couraient dans toutes les directions. L'attaque des deux Seigneurs démons bénéficiaient pleinement de l'effet de surprise.

Quand ils se retrouvèrent tous à l'extérieur de la tente, Deckard Cain fît à ses compagnons :

"Je cours voir Qual-Kehk pour savoir ce qui se passe ici ! Quant à vous, je vous en conjure, ne tentez pas l'impossible ! N'oubliez pas que vous ne disposez plus de vos pouvoirs, le combat avec les démons risque d'être rude !

- N'ayez crainte Cain, fît Stefen. Nous serons sur nos gardes !

- Que la divine Providence vous protège mes amis !"

Ils se séparèrent au moment où les catapultes de feu entraient en action. Des flammes jaillîrent de l'obscurité de la nuit pour venir s'échouer sur les remparts. De nombreux barbares consummés par le feu préférèrent alors se jeter dans le vide.

Le carnage commença.

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Plusieurs remparts s'écroulèrent et les démons s'engouffrèrent dans les brèches. Les plus gros des démons attaquèrent les premiers et tuèrent les nombreux gardes barbares, en faction près des remparts, inférieurs en nombre. Puis les démons fûrent ralentis dans leur progression par l'arrivée de tous les barbares du camp qui avaient été réveillés par le son du cor signalant l'alerte générale.

La bataille faisait rage, les barbares étaient néanmoins parvenus à stopper l'avance des forces du Chaos à l'intérieur du campement.

Brattack, Darius et Ozzer arrivèrent à la brèche Ouest et ils s'attaquèrent immédiatement au premier démon qui se présenta à eux, un énorme Yéti. Le démon eût la malchance d'attirer leur attention par un terrible cri qu'il poussa. La hache du Barbare l'atteint à la tête, l'épée du Paladin lui transperça la poitrine et la dague du Nécromancien lui trancha la gorge. Le démon s'écroula mort.

Puis le Barbare tua ensuite d'un coup de hache un profanateur, sorte de démon volant qui possède à l'arrière de son dos une matrice contenant des parasites. Quant au Paladin, il se protégea derrière son bouclier et avança tout droit vers les squelettes réanimés qui lui tiraient dessus avec leurs flèches. Arrivé à leur hauteur, il les bouscula, toujours avec son bouclier et les acheva cette fois en utilisant son épée. Le Nécromancien enfonça, pendant ce temps, sa dague dans le dos d'un seigneur sanglant qui s'acharnait à jeter des boules de feu sur une charette où s'étaient réfugiés derrière plusieurs barbares blessés.

Cinq malfaisants fîrent alors leur apparition. Les choses se gataient sérieusement pour eux.

_______________

Quand les remparts Est du campement cédèrent, plusieurs barbares se retrouvèrent coincés en-dessous. Certains avaient les jambes brisés. D'autres étaient déjà mort. Tandis que Némésis faisait pleuvoir un déluge de flèches dans les rangs des démons, Arkania aida plusieurs barbares à se dégager des remparts en utilisant son bâton comme levier.

Un peu plus loin, Stefen et Zallia combattaient au côté des barbares. Le Druide, à défaut de pouvoir se métamorphoser, trancha à l'aide d'un javelot les membres des démons qui s'approchaient trop près de lui. L'Assassin, elle, n'hésita pas cette fois à faire usage de ses katars. Mais le flot des démons ne cessait d'envahir le campement.

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"Escusez-moi, Cain, mais je n'ai guère de temps pour vous parler ! fît Qual-Kehk.

- Les démons n'attaquent sûrement pas le campement sans raison ! Je suis sûr qu'ils convoîtent le portail !

- Vous avez sans doute raison mais ils ne vont pas le convoîter longtemps ! J'ai envoyé plusieurs de mes hommes prévenir Harrogath. Les démons bénéficient pour l'instant de la nuit et de l'effet de surprise, mais par les Anciens, je jure qu'à l'aube, ils seront vaincus !

- A moins que d'ici là, ils n'aient obtenu ce qu'ils désiraient, fît soucieux le vieil Horadrim."

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"Mon Seigneur, nous avons percé leur ligne de défense ! Mais les pertes sont lourdes, nous ne tiendrons pas longtemps.

- Parfait Général Sidich't, fît Belial. Maintenant Azmodan, c'est sur toi que repose le succès de notre bataille !

- Je reviendrais bientôt Belial, fît Azmodan sûr de lui, et cette fois, nous réussiront là où les Trois ont échoué !"

Azmodan s'éleva dans les airs et fît signe aux suicides minions de le suivre. Belial regarda le Seigneur du Péché partir avec son escorte de démons qui le précédèrent.

"Je doute que tu puisses revenir vivant, mon cher Azmodan, pensa Belial en souriant. Azazel ne va guère apprécier ce que tu vas lui apprendre. Mais peu importe ce qu'il te fera du moment qu'il m'envoit les troupes de démons nécessaire à ma domination sur ce monde !"

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Darius coupa le bras d'un malfaisant, tandis que deux barbares le frappèrent avec leurs massues en pleine tête. Le démon s'effronda par terre. Les trois hommes passèrent immédiatement à un autre démon.

Ozzer était occupé avec un diablotin. Le Nécromancien s'énervait sur ce satané démon qui se téléportait à chaque fois qu'il essayait de lui porter un coup avec sa dague. Le diablotin se téléporta soudain derrière lui et lui lança une boule de feu. Touché sur le côté gauche et tomba à genoux. Le démon ricana de plaisir à voir son ennemi blessé et se téléporta près de lui pour l'achever. Ozzer sentit le démon apparaître juste devant lui et dans ses dernières forces lui porta un coup mortel en plein coeur.

"Ne cries jamais victoire avant de voir ton ennemi mort ! fît-il au cadavre du démon. Par Rathma, immonde créature, à cause de toi, j'ai ma cape taché de... Je..."

Le Nécromancien s'effondra par terre inconscient, le sang s'écoulant de sa blessure béante sur son flan gauche.

Brattack aidé de trois autres barbares s'attaquèrent à une bête d'assaut sur lequel était monté un diablotin. Le tailladant à coup de hache, la bête à bout de force s'écroula. Le diablotin tenta de se téléporter mais il se trompa dans la formule incantatoire et tout ce qu'il obtînt, ce fût la hache de Brattack en pleine figure. Décidément, le Barbare n'aimait pas du tout ce genre de démon.

Peu à peu, le combat commençait à tourner en faveur des humains, les cadavres des démons surpassant ceux des barbares dans le campement.

C'est alors que, tout un coup, quelqu'un cria :

"Regardez-moi ça !! Qu'est-ce que c'est que cette abomination ?!"

Brattack et Darius, ainsi que plusieurs combattants barbares vîrent une grosse mante religieuse jaune volait en leur direction, et juste devant elle, une vingtaine de suicides minions. Le Paladin reconnût tout de suite les démons à deux jambes et à la cloque monstrueuse sur leur dos, faisant d'eux de véritables bombes vivantes.

"Ecartez-vous ! Ne vous en approchez pas !"

Mais l'avertissement de Darius fût vain. Des barbares étaient déjà partis, prêts à en découdre avec ces démons. Mal leur en pris. Tous ceux qui tentèrent de s'opposer aux suicides minions fûrent pulvérisés, la chair humaine se répandant en petits morceaux.

De rage, Darius lança son épée sur un suicide minion qui explosa au contact de l'arme. Le Paladin chercha autour de lui un projectile pour éviter un massacre. C'est alors qu'il aperçût le Nécromancien à terre, le sang se répandant autour de son corps.

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Azmodan attendit que le dernier suicide minion de son escorte est atteint une cible humaine pour accélérer les battements de ses ailes. Les démons avaient réussi à lui frayer un chemin à travers les rangs barbares. Il volait assez près du sol afin d'éviter d'attirer le moins possible l'attention.

Le Seigneur du Péché passa donc sans encombre les remparts extérieurs et se dirigea vers l'enclos au centre du campement. Cinq barbares osèrent se mettre en travers de son chemin. Il hésita. Les affronter risquerait de le retarder. Mais les tuer serait un véritable divertissement. Il opta avec regret pour la prudence et s'éleva dans les airs passant hors de portée de ces adversaires.

Il continua à filer vers l'enclos et l'atteignit au moment où des cris barbares retentîrent dans la montagne. Les renforts d'Harrogath venaient d'arriver. Azmodan posa les pattes à terre et jeta un bref regard derrière lui. Les barbares allaient sans aucun doute remporter la bataille avant l'aube.

Azmodan regarda avec mépris les nouveaux arrivants dévaler les pentes pour se jeter dans la bataille.

"Vous pensez avoir gagner... Réjouissez-vous donc de cette apparente victoire car vous serez bientôt écraser comme de misérables insectes !"

Azmodan fît face à l'enclos non surveillé, les gardiens étant partis prêter main-forte dans la lutte contre les démons aux remparts du campement. Il brisa la porte d'entrée en bois d'un coup de patte et regarda à l'intérieur. Azmodan sourit.

Le portail était là ! Une lumière intense et rougeâtre s'en échappait.

C'est alors qu'il le vît. Azmodan perdit immédiatement son sourire et ses deux yeux globuleux exprimèrent la haine. Cette fois, il ne pouvait plus éviter le combat. Il était clair que désormais le sort de la bataille ne se jouait non plus sur le champs de bataille, mais bien à l'intérieur de l'enclos.

En effet, devant le portail se tenait l'archange Tyrael.

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"Mais que fait cet imbécile ? s'énerva Belial. Pourquoi n'entre-t-il donc pas ?!

- Mon Seigneur, fît le Général Sidich't, il faut donner le signal de la retraite maintenant ou nous allons perdre toutes nos trou...

- Silence ! gronda le Seigneur du Mensonge. Vous ne donnerez l'ordre de retraite que lorsque je l'aurai décidé ! Me fais-je bien comprendre, Général ?

- Oui, mon Seigneur."

Quelque chose n'allait pas. Belial le voyait bien. Mais il fallait qu'Azmodan franchisse à tout prix ce portail. Et peu importe si toute l'armée démoniaque devait être détruite. Une armée pouvait toujours être remplacée. Seulement, il y avait plusieurs moyens de sacrifier une armée. Belial comptait le faire intelligemment.

"Général, redéployez l'armée, que tous les démons de la brèche Ouest aillent affronter les nouveaux arrivants barbares, qu'ils les ralentissent jusqu'à la mort ! Quant aux démons de la brèche Est qu'ils accentuent leur pression afin de pénétrer à l'intérieur du camp.

- Comme vous voudrez, mon Seigneur.

- Ah ! Azmodan entre enfin ! Amenez-moi une boule de Tézula, je veux voir ce qui se passe à l'intérieur de l'enclos."

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Sous les tentes réquisitionnées pour recevoir les blessés, les places libres commençaient à se faire rares. Deckard Cain lui pansa la blessure sans grande gravité du barbare. Il aurait certes, plus tard une large cicatrice au bras, mais ce n'était rien comparée à d'autres barbares. Certains avaient perdu un membre de leur corps, d'autres étaient paralysés. Sans parler de tous ceux qui ne survivraient pas à leurs blessures.

Cain avait vu les renforts barbares arriver et il espérait que Malah en faisait partie. Le savoir et la connaissance de la guérisseuse barbare pouvait contribuer sans nul doute à sauver beaucoup de vie.

Cain finit son travail et le barbare le remercia. C'est alors qu'il entendit une voix crier derrière lui.

"Cain ! Cain ! Vous devez faire quelque chose !"

Le Dernier des Horadrim se retourna et vît le Paladin arriver en courant avec le Nécromancien sur son dos. Darius posa Ozzer toujours inconscient sur un lit vide et Cain le rejoignit rapidement.

"Comment cela est-il arrivé ? demanda-t-il.

- Je pense qu'il s'est fait touché par un diablotin, fît Darius essoufflé. Je n'ai pas vu la scène mais sa dague était planté dans le corps de l'un de ces démons. Il a perdu énormément de sang."

Cain examina le Nécromancien.

"Sa respiration est faible, fît-il. Son pouls également. Son état risque d'empirer, je le crains. Ecoutez mon ami, voulez-vous avoir la gentillesse d'aller me chercher les fioles que j'ai rapporté de Lut Golhein ?

- Bien sûr !

- Vous les trouverez près de mon lit, à côté de mon journal. Mais je vous en prie, dépêchez-vous, Darius, il est inutile de vous cacher que notre ami se meurt !"

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"Tu ne franchiras pas ce portail, Démon ! fît Tyrael. Ni toi, ni Belial n'asservira ce monde tant que j'en serai le protecteur !

- Tant que tu en seras le protecteur, dis-tu Tyrael ? siffla Azmodan. Et bien, je vais donc remédier à ce problème et ce tout de suite !"

Azmodan entra dans l'enclos et se dirigea vers Tyrael sans la moindre hésitation. Il fallait le tuer, le tuer le plus rapidement. Le tuer et passer ce portail. Cet archange allait vite regretter le fait de s'être mis sur son chemin.

Arrivé à quelques pas de son ennemi, le Seigneur du Péché accéléra brutalement sa course et tenta de sa patte droite de décapiter l'archange. Jusque là immobile, le serviteur de la Lumière brandit son épée et para l'attaque. Sans se démonter, Azmodan essaya de transpercer sa poitrine avec sa patte droite. Tyrael recula juste à temps pour l'éviter.

Puis il attaqua à son tour. Azmodan réussit à parer non sans mal toutes ses attaques. En effet, les pattes tranchantes du Démon était aussi résistantes que mortelles. Cependant, le Seigneur du Péché reculait devant la vigueur et la ténacité de Tyrael.

Il se rendit compte que son ennemi tentait de le l'éloigner le plus possible du portail. En constatant cela, sa rage fût décuplée, et quand l'archange commença à faiblir, il tenta de lui saisir l'épée de ses deux pattes en la bloquant. Ainsi, une fois désarmé, Tyrael serait à sa merci.

Mais ce n'est qu'en arrivant de nouveau à la porte de l'enclos qu'il réussit à bloquer l'épée. De toute sa puissance, il arracha l'arme des mains de son ennemi et l'épée vola en dehors de l'enclos. Le Seigneur du Péché esquissa alors un sourire mauvais.

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Tandis que les démons de la brèche Ouest se faisaient tous massacrés, les démons de la brèche Est accentuèrent leur pression comme l'avait voulu Belial. Néanmoins, sans succès. Les barbares réussirent à contenir les démons et mieux encore, ils les repoussèrent à l'extérieur du camp.

L'aide qu'apporta Némésis, Arkania, Zallia et Stefen fût grandement appréciée. Bien que privé de leurs pouvoirs, en décidant d'opérer de concert, ils fîrent des ravages. Némésis bombardait les démons de ses flèches mortelles, tandis qu'Arkania attirait l'attention des plus gros avec son bâton qu'elle et que Zallia arrivait par derrière et leur enfonçait dans les côtes ses katars. Quant à Stefen, il écartait toute menace venant des petits démons en les tuant avec son javelot.

Les troupes démoniaques ne résistèrent pas longtemps et d'un seul coup, ce fût la débandade. Les démons essayèrent en vain de s'échapper mais les barbares les tuèrent tous jusqu'au dernier. Ainsi, les cris victorieux des barbares retentirent de nouveau dans la vallée au pied du Mont Arreat. Cette fois l'armée de Baal était complètement anéantie.

Et comme faisant écho à ces cris victorieux, les premiers rayons du soleil apparurent.

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Tyrael savait que sa situation était désespérée. Cependant, il était prêt à tout tenter pour empêcher qu'Azmodan franchisse le portail. Il le vît se précipiter sur lui. Il déploya ses ailes et s'envola devant la charge de son adversaire qui le manqua de peu.

Il fallait à tout prix enlever l'idée au Démon de son désir de vouloir franchir le portail, or il n'y avait qu'un seul moyen d'y parvenir, qu'un seul et unique moyen de faire en sorte qu'un démon ne puisse s'empêcher de penser à autre chose qu'à tuer : le provoquer.

"Je te croyais beaucoup plus puissant Azmodan, est-ce donc tout ce que tu sais faire ? fît Tyrael.

- Tu feras moins le fier lorsque ton cadavre gisera par terre ! cracha Azmodan."

Le Démon s'envola à son tour et se précipita sur Tyrael une fois de plus. Sans se rendre compte que le portail était à sa portée. L'archange avait réussi. Seulement, Tyrael n'allait pas résister longtemps face à cette gigantesque mante déchainée.

Il évita la première attaque, mais fût atteint de plein fouet par la seconde et atterrit contre une des parois de l'enclos dans un grand fracas. La voûte se mît à trembler, se craquela mais résista à l'effrondement. Le Seigneur du Péché était bien trop en colère pour y prêter attention.

Tyrael essaya tant bien que mal de se relever avant que le Démon ne soit sur lui. Ce fût trop tard. Azmodan le frappa une nouvelle fois bien déterminé à le voir souffrir horriblement. Tyrael fût alors projeté contre une des poutres près de l'entrée de l'enclos. Dans le choc avec l'archange, elle se brisa. La voûte fût secouée sous l'impact et dans un dernier spasme, cette fois, céda. Tyrael bien qu'étourdi, réussit néanmoins dans un dernier effort à se jeter à l'extérieur de l'enclos.

Quant à Azmodan, il eût juste le temps de voir la voûte lui tomber dessus.

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A travers la boule de Tézula, Belial avait vu toute la scène. Il fulminait de rage. Cet imbécile avait fait tout raté. La bataille s'était soldé par un échec cuisant. Tout cela pour rien. Si au moins, Azmodan avait été moins susceptible et un peu plus intelligent ! Décidément, dans ces jours sombres pour les forces du Chaos, on ne pouvait vraiment compter que sur soi.

Le Général Sidich't, resté en retrait, hésita à interrompre les noires pensées du Seigneur du Mensonge. Il n'était jamais bon de déranger un Seigneur Démon en colère. Seulement, s'ils restaient trop longtemps au sommet des collines enneigées, les barbares finiraient tôt ou tard par les remarquer.

"Mon Seigneur ? fît le garde chiourme se préparant au pire. Je pense que nous devrions... partir maintenant... Je..."

Belial se retourna. Le garde chiourme ne pût s'empêcher de reculer de quelques pas croyant que sa fin était proche.

"Vous avez raison, fît Belial qui remarqua alors la peur de son serviteur. N'ayez donc aucune crainte, Général Sidich't, je ne suis pas Azmodan. Je sais m'incliner quand j'ai perdu une bataille. Les humains ont peut-être remporté la première manche, mais ce n'est guère tout au plus, qu'un contretemps fâcheux."

Belial jeta un dernier regard sur le campement. Des colonnes de fumées s'en échappaient, des morts, démons ou humains, jonchaient le sol, et le portail était désormais à l'air libre, à la vue de tous.

"Nous trouverons bien un moyen de le franchir, fît Belial en regardant le portail au loin. Sinon, Azazel le fera lui-même. Et si tel est le cas, tous ces barbares ne seront pas un grand obstacle à la toute puissance de son Excellence !"

Et avec les premières lueurs de l'aube, Belial, le Général Sidich't et les quelques démons faisant partie de l'escorte se retirèrent silencieusement.

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Lorsque l'enclos s'effondra dans un grand fracas, les barbares regardèrent tous en direction du portail. Ils vîrent alors l'archange Tyrael se relever et récupérer son épée. Quelqu'un cria quelque chose et tous se prosternèrent devant le serviteur de la Lumière. Mais l'archange ne parût pas les remarquer. En effet, il se concentrait et murmurait des paroles incompréhensibles pour un simple mortel. Son épée s'illumina.

C'est alors qu'Azmodan jaillit des éboulis faisant voler des amas de bois dans toutes les directions. Le Seigneur du Péché était écorché sur tout son corps, du sang s'écoulait de ses blessures et ses ailes étaient cassées. Mais il était en vie et c'était le principal. Il vît le portail démoniaque et il se précipita vers lui malgré les vives douleurs qu'il ressentait.

Tyrael ne fût pas surpris de cette soudaine apparition du Seigneur du Péché, il continuait de se concentrer. Et au momet où Azmodan atteignit le portail démoniaque et allait le franchir, l'archange redressa la tête et comme pour la Pierre Monde, il lança son épée en direction du Démon. L'épée tournoya dans les airs et alla se planter dans le dos de sa victime.

Une immense luminosité s'échappa de l'endroit où l'épée avait touché Azmodan et le Seigneur du Péché poussa un cri déchirant, un cri de souffrance et de haine qui résonna dans toute la vallée. A bout de force, il s'écroula mort.

Les barbares restèrent pétrifiés devant cette scène, tandis que Brattack, Stefen, Némésis, Arkania et Zallia, toujours sur le champs de bataille, soupirèrent de soulagement. Cain avait raison, pensa le Druide, Tyrael veillait bien sur le monde de Sanctuary pour s'opposer aux intentions malveillantes des forces du Chaos.

Même s'il est vrai que la catastrophe avait été évitée de justesse, car le portail ne se trouvait qu'à quelques pas du cadavre d'Azmodan.

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Ils étaient tous réunis autour d'Ozzer allongé sur son lit, sur le point de rendre son dernier souffle. Les fioles de Cain s'étaient révélées inefficaces et ceci pour une bonne raison : elles reposaient sur une science de guérison magique, or la Pierre Monde avait été détruite ! Rien ne pouvait plus désormais le sauver. Du moins, aucune science mortelle.

Tyrael entra sous les tentes des blessés et se dirigea vers eux. Les barbares s'écartèrent sur son chemin. Il s'arrêta devant le corps du Nécromancien. Tous les regards étaient fixés sur lui. Des frissons parcourûrent tous ceux qui entendîrent les paroles du serviteur de la Lumière.

"Je ne peux rien faire pour ceux qui ont déjà rejoint les Terres du Très-Haut, mais je peux vous affirmer qu'ils sont déjà accueillis comme des véritables héros pour avoir sacrifié leur vie à la cause du Bien. Quant à lui, son heure n'est pas encore venue, ni celle de tous ceux qui ont combattu les forces du Chaos aujourd'hui."

L'archange leva les bras et dans un éclair aveuglant, une énergie divine se répandit sur tous les humains blessés. L'instant d'après, tous les mutilés ou paralysés fûrent guéris. La blessure d'Ozzer se referma et la chair carbonisée se régénéra. Il ouvrit les yeux et regarda ses compagnons autour de lui.

Qual-Kehk entra sous les tentes et fût stupéfait de voir la plupart des barbares qu'il savait à l'article de la mort de nouveau en parfaite santé. Une nouvelle fois, tous les barbares qui assistèrent au miracle, s'agenouillèrent devant l'archange.

"Je ne suis pas venu pour que vous vous prosterniez devant moi, fît Tyrael. Levez-vous tous, guerriers de la Lumière !"

Les barbares s'exécutèrent, une pointe de fierté dans leurs coeurs devant les propos de l'archange. Eux, qui étaient considérés comme de simples barbares pour les peuples de Sanctuary, venaient d'être qualifiés de guerriers de la Lumière !

Ozzer se leva et remercia Tyrael en inclinant la tête. L'archange s'adressa alors au Sept héros et au Dernier des Horadrim.

"Même si nous avons remporter une victoire sur les démons, l'heure n'est malheureusement pas à la réjouissance. J'ai besoin de vous, héros. En ce moment même, plusieurs mondes de mortels subissent les assauts du plus puissant des démons, Azazel. Pour l'instant, les mortels de ces mondes peuvent résister grâce à leur propre Pierre Monde. Mais le vôtre est en grand danger. Comme vous avez dû vous en rendre compte, la destruction de la Pierre Monde vous a privé de vos pouvoirs. Voici donc sept anneaux de Lumière qui vous permettront de les recouvrer."

Tyrael tendit sa main et l'ouvrit. Sept anneaux en or s'y trouvèrent et sur chacun d'eux figurait une inscription inconnue. Les Sept héros prîrent chacun un anneau et le mîrent à l'annulaire de leur main gauche. Un bref scintillement se fît sur les lettres de l'inscription gravées sur les anneaux, puis disparut.

"Maintenant, vous êtes prêt à accomplir votre Destinée, poursuivit Tyrael. La Pierre Monde était la seule source qui diffusait la magie sur Sanctuary. La construction d'une nouvelle Pierre Monde prendrait trop de temps aux Puissances Divines. C'est pourquoi, vous allez devoir accomplir une quête ultime pour sauver Sanctuary des forces du Chaos. Le Démon de l'Apocalypse est sans aucun doute le plus puissant des démons ! Diablo, Baal et Méphisto ne sont rien comparés à lui. Sa venue dans ce monde signifierait l'extinction totale de l'espèce humaine ! Le temps vous est donc compté. J'ai commis moi-même une terrible erreur en détruisant la Pierre Monde. Il faut que vous rachetiez ma faute, héros ! Vous sentez vous de taille à affronter le Mal absolu ?"

Les Sept héros, le vieil Horadrim et les autres barbares étaient abasourdis par les paroles de Tyrael. Mais la perspective de défier à nouveau les forces démoniaques n'effrayèrent pas les Sept, qui à présent qu'ils disposaient à nouveau de leurs pouvoirs, avaient le sentiment qu'ils ne pouvaient pas refuser une telle mission d'une si grande importance.

Ils se regardèrent entre-eux, puis fîrent un signe de tête exprimant ainsi leur accord pour ce nouveau défi.

"J'étais sûr que vous accepteriez, mais je tiens à vous prévenir que la puissance maléfique que vous allez affronter dépasse de beaucoup celle des Trois Démons Originels. Votre quête consistera à traverser cinq dimensions de mortels à la recherche à chaque fois d'une pierre rare et puissante. Sachez que trois de ces dimensions de mortels subissent actuellement les assauts des forces démoniaques du Démon de l'Apocalypse. Lorsque vous aurez trouvés les cinq pierres, vous devrez me les rapporter, car une fois qu'elles sont réunies, elles possèdent un grand pouvoir capable de surpasser la puissance magique de n'importe quelle Pierre Monde !"

Tyrael de sa main gauche fît un léger mouvement et l'air devant l'archange fût troublé. Apparut alors la vision de cinq pierres. Telles des joyaux, elles scintillaient d'elles-mêmes et étaient toutes d'une couleur différente : il y avait une topaze, un rubis, une émeraude, un saphir et un diamant.

Tous ceux qui virent cette vision furent éblouis par la beauté et la puissance qui s'en dégageaient, mais ils ressentirent également une certaine angoisse. Ils étaient maintenant convaincus que si ces pierres tombaient entre les mains de ce Démon, l'équilibre entre les forces du Bien et les forces du Mal serait définitivement rompu.

"Ces pierres ont été créées dans les premiers jours de la Création, expliqua Tyrael. Elles sont appelées les Pierres des Origines. Pendant des millénaires, elles ont été gardées jalousement par cinq gardiens dans un temple au coeur de l'une de nos dimensions divines. En effet, ces pierres nous permettaient de vaincre avec une grande facilité les int