Fanfiction Diablo II

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La guerre des Dieux : Episode I

Par Touffu en vadrouille
Les autres histoires de l'auteur

Prologue

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

« Les temps ont changé. L'ombre s'allonge. Le Mal gagne d'heure en heure en puissance. Il ne faut plus tarder. L'équilibre des forces et par conséquent l'avenir du monde en dépend. Les forces démoniaques sont revenues, mais avec une caractéristique qui les rend redoutables et quasiment invincibles : elles sont devenues insensibles aux attaques ordinaires. SEULES LES ARMES MYTHIQUES PEUVENT LES ATTEINDRE. Il nous faut trouver des êtres d'exception pour les manier : nous leurs enverrons des messages psycho-kinétiques pour retrouver ces instruments bénis et incommensurablement puissants. Il nous faudra trouver une équipe d'élite capable à elle seule de résister aux assauts de l'ennemi et d'anéantir son armée. L'esprit de Morgoth lui-même est revenu du Vide et a élevé une armée. Mes frères Valars, il FAUT l'empêcher à tout prix de recommencer les destructions qu'il a jadis provoquées. La Terre du Milieu n'y survivrait pas...cette fois. »

« Mais, Manwë, Grand parmi les Valars, ou trouver des êtres vivants assez forts pour résister à Morgoth ? Nous même n'avons pas eu toutes les facilités du monde pour le renverser, alors que nous sommes tout de même quatorze Valars, et que lui, Valar déchu, était seul ? »

« J'en ai déjà un en tête...je l'observe depuis un long moment et il me semble parfait pour ce rôle...c'est un elfe, un très vieil elfe, un des derniers elfes des temps anciens,...toujours aussi physiquement frais (grâce à la bénédiction qu'Ilùvatar, notre maître à tous, seul dieu existant) mais extrêmement sage et fort, cela dû à son grand âge. Il est parti pour un long voyage, loin à l'est des Terres du Milieu, dans une vaste terre appelée...Sanctuary. »
- GRANGOK KRATERNU DRITAKRII !!!!!!!!!!!

Après une nuit tourmentée par un rêve plus qu'étrange, Fëare venait de se réveiller en sursaut et par conséquent de s'encastrer méchamment le gros orteil dans le pied du lit d'hôtel de Lut Gholein, ce qui explique le juron (il préférait jurer dans la langue rocailleuse et grossière des nains, langue, il faut l'avouer, fort bien adaptée à cet effet, avec un vocabulaire pour ce faire particulièrement soigné et fourni), et les échos de son cri venaient de mourir dans ses oreilles pointues.

Il se gratta la tête, et se rassit sur le lit. Il y passa un bon moment à méditer sur les images du songe qui avait tourmenté son sommeil.

Soudainement pris d'une intuition plus forte que tout ce qu'il avait ressenti jusque là, Fëare ramassa son sac, sortit en courant de la chambre, et, arrivé au rez-de-chaussée de l'hôtel, ayant trouvé Geglash en train de siroter sa 5e bière de la matinée et ayant jugé qu'il n'y avait plus une seule seconde à perdre, jeta négligemment sur le comptoir une bourse pleine de pièces d'or et se dirigea vers la sortie de Lut Gholein, où il acheta un cheval.

Il parcourut tout le désert et alla bien plus loin encore, grâce au fait qu'il avait fait boire au cheval une lampée d'un liquide transparent dans une fiole toute enluminée de mithril, et dont seuls les Hauts-elfes ont le secret.

Il parcourut ainsi en quelques jours toute la distance qui séparait la contrée de Sanctuary de la Terre du Milieu, buvant une gorgée de miruvor, car tel est le nom de ce breuvage, par jour, ainsi que son cheval, galopant sans besoin de s'arrêter, sans nulle sensation de fatigue pour son cheval, grâce aux effets de cette potion elfique. Et tous les mots de son rêve tournoyaient dans sa tête : Ilùvatar, Valar, Morgoth, Belthronding, Angrist, Gurthang, Silmaril...

Arrivé à Rivendell, il alla saluer Elrond, Roi des elfes depuis le début du 2nd âge, car en ce 4e âge du monde il n'y avait eu aucun autre prétendant au trône. Il entra dans la Grande salle. Ses vêtements n'avaient pas résisté au voyage aussi bien que sa monture ou que lui-même. Le Roi des Eldar dévisagea cet étranger à la musculature impressionnante, vêtu de haillons et d'un vaste manteau noir dont la capuche masquait le visage, d'un regard soupçonneux.

- Qui es-tu, toi qui entres en mon Sanctuaire sans y être invité ? demanda le Roi d'une voix forte, car au vu des inestimables richesses aussi bien monétaires que culturelles que recélait sa demeure, on concevait mal d'y entrer sans y être invité.

Alors « l'étranger » releva la tête et son regard brilla comme une étoile sous l'ombre du capuchon. Il rabattit sa cagoule d'un geste ample et révéla une tête aux yeux d'aigle, aux oreilles pointues, et aux cheveux blonds comme de l'or.

- Fëare !! Tu es revenu !!!! Après si longtemps...mon cher ami, Anar kaluva tielyanna !!! *

- Je ne vous souhaite pas moins, votre Majesté.

- Mais comme tu as changé !!! Tu as triplé de volume en...en...laisse-moi voir...en 877 ans.

- Oui, mon voyage à Sanctuary m'a beaucoup appris. J'ai notamment séjourné longuement dans le Nord, au milieu d'une peuplade de guerriers où je me suis longuement entraîné. Je serais presque en mesure de vous vaincre en duel...

- Haaaaaaaa tu penses cela ??? Suis-moi dans la salle de Combat !

Environ 15 minutes après, notre héros, n'ayant pas osé protester, se retrouvait en armure face au Roi du peuple des Eldalië.

- Hé bien, en garde !!

- Ehem...Votre Majesté ? Auriez-vous l'obligeance de me donner une seconde épée je vous prie ?

- ?????!!!!!!!!!

- Technique Barbare...

- Hum, bien ! Il claqua dans ses doigts et un elfe de haute stature apporta une flamberge, car il ne s'agissait pas de se blesser. Elrond lui-même n'avait qu'une masse d'arme.

- Merci, votre Majesté.

Et ils engagèrent le combat.

Fëare commença par un saut d'attaque qu'Elrond esquiva adroitement d'un saut sur le côté. Il continua en lançant une frénésie, mais la capacité de bloc du bouclier du Roi combinée avec son incroyable dextérité fit qu'aucun des coups portés n'atteignirent leur cible. Fëare lança un cri d'affaiblissement : le Roi plissa les yeux pour encaisser le coup, puis fronça les sourcils en concentrant de l'énergie pure dans sa masse et frappa le sol avec, ce qui créa une onde de choc qui envoya notre héros s'écraser contre un mur. Fëare sortit alors sa dernière carte : il lança une trombe. Elrond sauta en lâchant son bouclier, et son élan l'amena à la verticale de la trombe de Fëare. Il lança alors sa masse d'arme qui fit un bruit de cloche en rebondissant contre le casque de l'Elfe avant de se fracasser contre le mur de lames créé par la technique barbare. Fëare, complètement sonné, continua sa trombe sans la contrôler jusqu'à ce qu'il trouve un mur assez charitable pour l'arrêter. Il s'écroula finalement par terre.

Il se releva péniblement, les jambes flageolantes.

- Oulà...Félicitations... Et il retomba sur les dalles de marbre.

Quelques minutes plus tard, il sortit finalement de sa torpeur. Se relevant et se tenant aussi droit que ses membres endoloris lui permettaient, il dit :

- Mon seigneur, je ne suis pas venu en grand-hâte jusqu'à Rivendell pour me mesurer à vous, mais pour consulter la bibliothèque des Âges.

-Dis-le tout de suite !! Dis au garde que tu es Fëare et qu'Elrond te donne son autorisation pour y pénétrer.

- Merci, Seigneur.

Il alla jusqu'à l'entrée de la bibliothèque et délivra son message au garde.

- HAHAHAHAHAAA !!!!! Si tu savais le nombre de fois que l'on me la fait chaque jour celle là !!

Une lueur de colère sourde vite réprimée passa dans les yeux de Fëare.

« Ecoute moi bien, garde, tu parles à Fëare Thalion, descendant de Fëanor, alors laisse moi passer, ou tu souffriras mon courroux !!!!! » dit-il d'une voix qu'il ne se connaissait pas.

- Glup...bien, seigneur.

Il se retourna et glissa une minuscule clé de mithril dans une serrure camouflée dans l'épaisseur du mur de marbre rose encadrant une énorme porte ronde de mithril massif recouvert d'une couche d'acier nùménoréen, plus résistant que le titane actuel.

Il y eut un déclic, et la gigantesque porte s'ouvrit dans un souffle en tournant sur elle-même.

- Merci ... dit-il en s'avançant.

Il pénétra dans la bibliothèque des Âges. Il n'avait jamais rien vu d'aussi vaste. Une brève vague d'hésitation passa en lui : « mais comment vais-je trouver ce que je cherche dans cette immensité ? » pensa-t-il.

Il chercha par ordre alphabétique et tomba finalement sur « L'histoire de la naissance d'Ea ».

Il faut savoir que Ea est « le monde qui est ».

Il entama la lecture, et apprit une bonne partie de ce qu'il cherchait, bien qu'avec des difficultés car le livre était écrit dans la langue des Mages, langue aux lettres ressemblant plus à des arabesques qu'à des signes d'imprimerie, et sans espaces entre les mots.

Dur.

Il apprit finalement tout ceci :

Ilùvatar, le Grand Dieu, créa le monde, et quinze Êtres pour s'en occuper. Ces quinze Êtres, sorte de demi-dieux, étaient les Valars. Malheureusement, le plus puissant d'ente eux, Melkor, passa du côté du mal, et on l'appela depuis Morgoth, le « noir ennemi » du monde, et il ne fut plus compté parmi les Valars. Manwë était le plus puissant des Valar depuis.

Il apprit aussi beaucoup à propos des armes mythiques.

« Belthronding » est un arc de mithril, forgé sur le modèle des arcs d'acier nùménoréens, incroyablement puissant.

« Gurthang », « acier de mort », est une longue épée forgée dans le métal d'une météorite ; elle peut trancher tout métal existant sur Ea, il existe son homologue, forgé dans la même météorite, et il est dit que toute créature mordue par elle, petite ou grande, mourrait. Elle est aussi appelée « le mord-dragons » car elle est célèbre pour avoir été la cause de la mort de Glaurung, le Père des dragons, le plus puissant représentant de cette espèce jamais connu jusqu'ici.

Les Silmarils sont trois joyaux, dans laquelle est enfermée la lumière bénie des deux arbres Laurelin et Telperion, créés à l'origine par les Valars pour éclairer le monde et détruits par Morgoth. A titre de comparaison, le soleil est pâle à coté de la lumière dégagée par ces arbres disparus, car il a été créé à partir d'une feuille de Laurelin. Nul ne sait de quoi est fait le cristal dont ils sont composés, à part le défunt Fëanor qui les a créé, et il est dit que leur aura détruit et brûle toute chair corrompue plus efficacement que n'importe quelle flamme démoniaque.

« Angrist », « Fendeur d'acier », est un poignard à ne mettre dans aucun fourreau : il tombe par terre après être passé sans peine à travers. Il a été serti d'une rune Zod après s'être cassé lors d'un combat contre Morgoth.

Epuisé par tant de traduction, Fëare alla se coucher en espérant que cette nuit apporterait quelques réponses aux questions qui se bousculaient dans son esprit.

*Que le soleil sur ton chemin déverse sa clarté.
- Fëare...Fëare....Fëare !

- Gné ??? Kesskisspass ???

- Fëare fils de Fëakan nous avons une grande mission pour toi. Déjà il y a quelques nuits nous t'avons parlé.

- Oh !! Seigneur Manwë, Grand parmi les Valars, je m'excuse de m'être ainsi présenté à vous !

- Il n'y a rien à excuser. C'est plutôt nous qui devrions nous excuser de nous immiscer ainsi à l'improviste dans tes songes ; mais le temps presse, et le destin du monde repose sur des épaules qui ne te sont pas étrangères. Une bonne partie de ce destin repose même sur les tiennes.

- Bien, Grand Seigneur de l'Ouest. Que dois-je faire ?

Le Mal est revenu. Lorsqu'à l'aube du 2e Âge nous avons défait Morgoth, nous avons envoyé son esprit en exil éternel dans le Vide extérieur ; mais il a retrouvé la trace de notre monde et en est revenu. Son armée d'Orcs ayant été détruite jusqu'au dernier éclaireur, il en a levé une nouvelle ; mais cette fois-ci même avec les meilleurs équipements de ce monde, tu ne pourrais pas t'en débarrasser. Seules les armes ayant reçu la bénédiction des Valar, autrement dit les armes mythiques peuvent les atteindre. Nous, Valars, avons décidé de former une équipe de sept combattants d'élite pour affronter cette armée et renverser Morgoth, avec notre aide. Il y aura un barbare (toi), un nécromancien, une amazone, une assassin, un paladin, un druide, et une sorcière, parmi lesquels trois elfes, deus nains et deux humains. Mandos, le Valar s'occupant des âmes des humains, elfes et nains après leur mort a rassemblé toutes les armes mythiques dans des lieux cachés aux yeux du monde et sévèrement protégés par une série d'épreuves. Il te faudra les affronter pour obtenir toutes ces reliques bénies. Chaque membre de l'équipe va trouver un certain nombre de ces trésors à un endroit différent que nous allons lui indiquer. Voici les reliques que tu vas devoir trouver ; retiens les bien : Angrist, Belthronding, Gurthang, une cape de galvorn, les trois Silmarils, le Heaume du Dragon de Dor-Lömin, Anduril, et Dramborleg

- Mais où les trouver ?

Au beau milieu de ce désert se trouve une fontaine où coule une eau libre. Tu suivras son cours et tu arriveras à un arbre resté vert ; alors tu...

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- Bon ! Il ne me reste plus qu'à me renseigner sur ce que sont les nouveaux objets que je devrais trouver, préparer mon bagage, et partir » Pensa-il en se levant, les yeux encore embués par le sommeil.

- KORGROM TRENGROK KTRUKIA RAMROD !!!i]

_______________


Après avoir bandé son pied, s'être débarbouillé et habillé, il retourna à la Bibliothèque des Âges et reprit la lecture du « Catalogue des objets Mythiques ».

- Voyons cela...

« « Dramborleg », « sourd-aigu » : la grande hache utilisée par Hùrin le Grand lors du siège de Gondolin. Appelée ainsi à cause de l'effet qu'elle provoque : coup sourd comme une masse et tranchant comme une épée. Elle ferait les dégâts d'un Tue-l'enfer additionnés à ceux d'un Brise-Crâne et d'un Grand-Père.

« Galvorn » : métal créé par Eol l'Elfe Noir, très souple et imperméable aux flèches et aux lames. Hélas productible en très petites quantités, a été accumulé pendant plus de 500 ans par Aulë, le Valar qui enseigna l'art de la forge aux elfes, qui finalement en a forgé une cape qui dispose des propriétés du Galvorn, et camoufle de plus son utilisateur aux yeux de ses ennemis.

« Heaume du Dragon de Dor-Lömin » : heaume de barbare fait d'un alliage de mithril et d'acier nùménoréen ; il a la propriété de dévier le trait et de briser la lame qui l'effleurerait. Fabriqué à l'effigie d'une tête de dragon sur le même modèle que le puissant Visage d'Arreat.

« Anduril » : épée mythique ayant la même taille qu'une lame du colosse, mais bien plus légère, ce qui fait que tous les types de personnes peuvent la porter à une main. Dispose d'un pouvoir et d'une aura de destruction immenses de par le fait qu'elle a trempé dans le sang de Sauron au sommet de sa puissance pendant la guerre de l'Anneau, et dans ceux des trois Frères du Mal mélangés pendant les Années Sanglantes dans les terres de Sanctuary. Elle brille d'un éclat insoutenable au regard des êtres corrompus, et inflige des dégâts de zone ainsi que des dégâts magiques impressionnants. »

- Eh bien, eh bien, eh bien, j'ai de quoi faire pour récupérer tout ce bazar...

- Ce « bazar » comme tu dis est la seule et unique barrière contre le déferlement de puissance infernale qui se prépare, je te rappelle.

- Je le sais, Grand souverain du peuple Eldalië. Mais ?! Cela fait longtemps que vous êtes ici ?

- Je te suis depuis ton réveil...Au fait, il te faudra te préparer à mener de très rudes combats...je pourrais te donner des équipements pour ce périlleux voyage.

- C'est trop d'honneur, mon Roi.

- Point du tout, l'avenir du monde repose sur tes épaules ! Tu auras besoin de toute ton expérience elfique, de tous tes apprentissages barbares et des meilleurs équipements dont tu pourrais disposer pour mener à bien cette quête. Les Valars ont eu raison de te choisir. Tu es au niveau 99, et le nombre impressionnant de quêtes que tu as accomplies au cours de tous tes voyages t'a permis d'obtenir tellement de points d'aptitude et de statistique en récompense que tu ne saurais presque plus quoi en faire. Au fait, combien de points d'aptitude supplémentaires as-tu acquis à Sanctuary ?

- Seulement 12...Je n'avais jamais vu une région aussi chiche en points d'aptitudes. Juste lors de mon voyage dans les terres de Belfalas loin dans le sud, j'en avais rapporté 27.

- Oh...Mais tu as quand même appris d'excellentes et très utiles techniques en plus de l'éducation de combat qui t'a été inculquée. Rappelle moi tes aptitudes au niveau 20 et tes statistiques s'il te plaît.

- Mais je vous en prie. Alors :

Trombe, Frénésie, Peau de fer, Résistance naturelle, Maîtrise de l'épée, Berserk, Ordre de Bataille, Saut d'attaque, Energie-Lame, Contre-saut, Fusion, Lame-Disque, tout cela niveau 20.

310 en force, 250 en dextérité, 355 en vitalité, 10 en énergie.

Sans équipements, 746 en endurance, 1973 en vie, 129 en mana.

- ...Hum ! Les Valars ne se sont décidément pas trompés. Suis-moi dans la salle de Sûreté.

Fëare suivit le roi Elrond à travers de longs et tortueux couloirs sombres, jusqu'il arrive devant une énorme porte dorée en forme d'ogive faite en...il ne savait pas trop quoi.

Elrond se mit face à la porte, sortit d'autour de son cou une amulette, la tendit vers le centre de la porte et dit d'une voix haute et claire une incantation, dans une langue qu'il ignorait, une langue vive et harmonieuse comme de l'eau cristalline courant doucement sur des rochers pour retomber en un bruissement sur des feuillages.

Alors au beau milieu de la porte apparut comme une empreinte de l'amulette du Roi. Fëare eut l'occasion de l'observer plus longuement. Elle était constituée d'un cercle d'or encadrant une étoile à cinq branches également dorée qui était superposée à une deuxième étoile identique, mais légèrement décalée, ce qui faisait l'effet d'une étoile à la fois à dix et cinq branches, tout le bord du cercle étant entouré par des dentelures d'argent. Tout autour et à l'intérieur des branches était tressé un fin réseau de mithril, qui maintenait en place au centre de l'amulette, au coeur du décagone formé par les étoiles, une pierre précieuse taillée avec un nombre incroyable de facettes, ce qui la rendait presque ronde, d'un vert profond, avec une impression de fumée qui circulait à l'intérieur et qui gravitait autour d'une sorte de noyau central qui dégageait une lumière blanche et très pure. Le Roi appliqua cette oeuvre d'art sur la serrure ; l'amulette s'emboîta parfaitement. La lourde porte se souleva, coulissa vers le haut sans un bruit, pour laisser la place derrière elle à une seconde porte, de mithril pur, de forme circulaire, avec des rainures formant une spirale sur sa surface. Elrond brandit à nouveau l'amulette, et en glissa les dentelures dans une des marques en haut à droite, puis en bas à droite, et cela dans une dizaine d'endroits différents dans les rainures de la porte. Une fois qu'il eut retiré les dentelures du dernier emplacement, une marque en forme de dodécagone apparut au centre de la porte. Le souverain des Eldar souleva alors la main gauche et mit en évidence un anneau sur son poing fermé. C'était un anneau dont le rubis qui y était orné avait une forme dodécagonale ; il sembla à Fëare qu'un feu intérieur s'y consumait, et qu'il ne pourrait glisser l'anneau à son doigt sans se recevoir une brûlure au 3e degré. Le Roi mit l'anneau dans le logement qui venait d'apparaître, et les différentes lamelles de la porte coulissèrent le long des marques en spirale, laissant entrevoir une lumière dorée.

Nos deux protagonistes pénétrèrent dans la Salle de Sûreté. Aux côtés de Fëare, Elrond contempla son trésor d'un air satisfait. La Grande salle de Sûreté était divisée en trois salles plus réduites : la première, celle sur laquelle donnait la porte, la salle du Trésor, contenait les richesses monétaires du Roi : étaient là entassés pêle-mêle des pièces d'or, des joyaux, des gemmes, qui formaient un entassement d'une valeur invraisemblablement élevée qui aurait fait tourner la tête de n'importe quel Humain ou Nain. Mais les Elfes avaient appris au fil du temps à résister aux appâts de la richesse.

La seconde salle, la salle des Héritages, contenait les parchemins importants, les traités de paix, les objets d'art qui n'avaient pas eu la place d'entrer dans la demeure du Roi ou qui avaient trop de valeur pour y être ainsi exposés jour et nuit.

La dernière salle, la salle d'Armes, dont les murs étaient recouverts d'épées, masses, arcs, arbalètes, et autres ustensiles de destruction, et sur le sol de laquelle il fallait chercher pour ne pas mettre le pied sur une armure, ceinture, paire de bottes, de gants, un bouclier ou un casque, contenait toutes les armes et armures d'une puissance phénoménale qui, n'ayant pas trouvé d'usage à la mesure de leur incroyable capacité de destruction, étaient réduites à attendre qu'un héros soit chargé d'une mission assez importante pour qu'on ose les déranger.

Et, aujourd'hui, c'était le cas.
Fëare étant trop impressionné pour parler face à ce monceau d'objets brillants comme autant de soleils, entièrement recouverts d'inscriptions et avec des fourreaux incroyablement ornementés qui se trouvaient dans la Salle d'Armes, le Roi prit la parole :

- Bon ! Alors je te fournirais les armes, armures et divers objets dont tu auras besoin pendant ta quête. Il me semble qu'il te faudra une armure, un casque, deux épées, un marteau, un arc ou une arbalète, et après cela j'ai quelques petites surprises pour toi. Et arrête de baver partout tu vas salir les tapis !!!!!!

- SCHLLLLURP ! Excusez-moi...

- Beuark... Ehem... Il faudra que tu fasses de fameux dégâts d'éléments.

Elrond se dirigea vers un des murs et en décrocha une arbalète. Il sourit, et d'un regard complice la tendit à Fëare.

- Je pense que tu n'as jamais rien vu de tel, et que tu as même oublié que cela pouvait exister... Dans le monde de Sanctuary, les armes sont limitées au stade « cruel » et « hivernal », pour augmenter leurs dégâts et leurs dommages de froid. » Tandis que le Roi disait cela, Fëare remarqua une légère fumée bleuâtre qui descendait de l'arme. « Alors que dans la Terre du Milieu, les armes sont moins limitées en puissance : elles peuvent atteindre 400% de dommages supplémentaires, et de 75 à 190 dommages de froid. Ceci est une Arbalète du Colosse Cryogénique d'Annihilation, sertie avec 6 runes Cham, ce qui t'assure des dégâts de froid auxquels peu de monstres peuvent prétendre résister, et ce qui immobilise un monstre normal pendant au minimum... voyons... 8 secondes et le ralentit pour une vingtaine.

Fëare saisit l'arbalète et la contempla. Il resta subjugué par la beauté des six runes d'une puissance phénoménale qui y étaient serties, ainsi que par l'aura de destruction générée par le suffixe « d'annihilation » qui faisant 400% de dommages supplémentaires. Il vit enfin les runes qui indiquaient les dégâts faits par l'arme. Il resta bouche bée :

Arbalète du Colosse Cryogénique d'Annihilation
« ChamChamChamChamChamCham »
Dommages à deux mains : 160-455
Force nécessaire : 180
Dextérité nécessaire : 120
Niveau requis : 99
Type d'arbalète - Vitesse d'attaque : très lente
400% dommages supplémentaires
Augmente les dégâts de froid de 75-190
Immobilise l'adversaire
Peut être serti (6)



- In-cro-yable...

Pendant ce temps, Elrond était parti et était revenu avec un carquois en acier serti d'une quinzaine de saphirs purs rempli de carreaux.

- Regarde : c'est un carquois enchanté, c'est-à-dire que le carreau que tu en auras sorti aura les pouvoirs des saphirs qui y sont sertis. Il y en a 16, ce qui veut dire que tu auras de 160 à 244 dégâts de froid supplémentaires, ce qui te fait en tout de 235 à 434 dégâts de froid, sans compter les runes Cham ! » Le Roi disait cela d'un air blasé, tandis que Fëare devait serrer les mâchoires pour empêcher celle du bas de... tomber.

- Voilà pour l'arme à distance. Maintenant, les épées. Je reviens. » Le roi alla décrocher du mur opposé deux fourreaux délicatement ouvragés d'à peu près un mètre cinquante chacun desquels dépassaient deux énormes gardes toutes enluminées, tandis que Fëare était resté en admiration devant l'arbalète. Elrond tendit l'un des deux fourreaux à notre héros qui posa précautionneusement l'arbalète à terre, et saisit le premier des deux fourreaux, un magnifique fourreau d'acier noir serti de nombreux rubis. Il empoigna la garde toute ornementée.

- Frtschhhhhhhhhhh... ...

Ses doigts,devenus cassants du fait du contact prolongé avec l'arbalète enchantée dont la température devait culminer à 3 °C, venaient directement d'entrer en contact avec une garde d'épée à près de 50 °C, et sa Résistance Naturelle seule lui avait permis de retenir un cri. Il prit sur lui, et sortit l'épée du fourreau. Dans un long bruit de métal coupant le métal, une Lame du Colosse rougeoyante se dégagea de son étui. En la regardant, Fëare ressentit un brusque choc, comme si quelqu'un venait de le frapper à la poitrine. La lame de l'épée, de par son tranchant extrême, dégageait une telle impression de cruauté, de violence que sa seule vue faisait frémir le coeur de Fëare.

- Ceci est une Lame du Colosse Incendiaire d'Annihilation. A Sanctuary, les dégâts de feu sont limités à « condensé », de 170 à 240. Mais ici, le préfixe « incendiaire » confère de 220 à 300 dégâts de feu. Elle est sertie de 6 runes Ral ; chacune fait de 5 à 30 dégâts de feu supplémentaires. Lis.

Et il lut.

Lame du Colosse Incendiaire d'Annihilation
« RalRalRalRalRalRal »
Dommages à une main : 125-325
Dommages à deux mains : 290-575
Résistance : 72/72
Force nécessaire : 199
Dextérité nécessaire : 125
Niveau nécessaire : 99
Type d'épée - Vitesse d'attaque : rapide
400% dommages supplémentaires
Augmente les dégâts de feu de 250-450
Peut être serti (6)



- De plus, reprit le Roi, le fourreau, enchanté de la même manière que le carquois, est serti de vingt rubis purs, ce qui fait qu'en réalité tes dégâts de feu atteindront de 550 à 850 !!!! Assez pour faire frire ton repas il me semble...

Et encore, regarde la dernière épée.

Fëare, maintenant prêt à tout voir, sortit la deuxième épée du fourreau d'acier argenté dans lequel étaient sertis un bon nombre de topazes pures d'un geste ample. Le même bruit caractéristique de lame sortant de son étui se produisit, mais cette fois doublé d'un bruit de puissante décharge électrique.

- Encore une Lame du Colosse d'Annihilation, mais maintenant enchantée par la foudre. Elle porte le préfixe « Foudroyante » et fait de ... 1... à 600 dégâts de foudre, alors qu'à Sanctuary, le préfixe le plus élevé est « brutal ». Elle est sertie de 6 runes Ort qui donnent chacune de 1 à 50 dégâts de foudre. Mais lis et tu verras. » Fëare lut, et arrivé à la fin, écarquilla les yeux.

Lame du Colosse Foudroyante d'Annihilation
« OrtOrtOrtOrtOrtOrt »
Dommages à une main : 125-325
Dommages à deux mains : 290-575
Résistance : 72/72
Force nécessaire : 199
Dextérité nécessaire : 125
Niveau nécessaire : 99
Type d'épée - Vitesse d'attaque : rapide
400% dommages supplémentaires
Augmente les dégâts de foudre de 7-900
Peut être serti (6)


- Le fourreau est serti de vingt topazes pures, qui font chacune de 1 à 40 dommages de foudre, ce qui fait au final des dégâts de foudre allant de 27 à... 1700. Cela entraîne ce pouvoir : regarde et apprends.

Elrond reprit l'épée et le fourreau, remit la première dans le second, et dégaina d'un geste vif. Une traînée électrique suivit l'épée et une boule d'énergie électrique pure sauta de la lame, puis alla s'écraser contre un mur, et, à l'impact, projeta plus d'une vingtaine d'autres traits de foudre de moindre intensité dans tous les sens, mais qui, captés par tout le métal qui les environnait, se dispersèrent en décharges d'un jaune vif d'arme en armure tout autour de nos deux protagonistes.

- Avec cette arme, tu peux envoyer un sort d'Eclairs en Furie de niveau 24, sans consommation de mana... Bien, alors maintenant les armures. Là, c'est basique ; prends ceci.

Le Roi se pencha et ramassa une couronne du gardien (version élite du casque vengeur), et une armure d'ossements (version élite de la cotte de mailles).

- Voici le Visage d'Arreat, transformé par mes soins et par un cube Horadrim en couronne du gardien. Il possède 504 de défense, et est serti d'un joyau rubis de ferveur, qui confère 40% dommages supplémentaires et 15% de vitesse d'attaque supplémentaire. Et ceci est une Muraille, transformée en armure d'ossements, qui atteint, comme tu peux le voir, 1615 de défense ; elle aussi sertie d'un joyau rubis de ferveur. Je vois que tu as une paire d'embrouilleurs : c'est parfait. Quels sont tes gants ?

- ... Le tabou de Sander.

- Mais c'est très bien ! 40 pour la vie, 20% de vitesse d'attaque... C'est excellent !! Et ta ceinture ?

- Une assourdissante parfaite. » Dit Fëare avec un sourire.

- Mais c'est superbe !! Seulement, donne les moi. Tu verras ; je reviens.

Confiant, Fëare donna à Elrond ses bottes, gants et sa ceinture. Et il attendit. Environ cinq minutes plus tard, le Roi revint avec ses protections, mais qui paraissaient terriblement belles.

- Que leur avez-vous fait ? » Demanda notre héros en admirant ses nouveaux équipements.

- Simple ! Je les ai transformés en armures de classe élite ! Ton Assourdissante est maintenant une ceinture en fils d'araignée avec 174 de défense, tes Embrouilleurs sont maintenant des bottes resplendissantes avec 198 de défense, et tes Tabous de Sander sont maintenant des gants vampiriques avec 93 de défense. Ah ! J'allais oublier. Il te faudra te ressourcer donc il te faudra un arme possédant un fameux taux de vie volée. J'ai ce qu'il te faut. »

Le Roi alla décrocher du mur à leur droite un bombardone serti de 6 runes.

- Regarde : voici un Bombardone Annihilateur de la Lamproie serti de 6 runes Amn. Mais lis toi-même.

Bombardone Annihilateur de la Lamproie
« AmnAmnAmnAmnAmnAmn »
Dommages à deux mains : 165-900
Résistance : 128/128
Force nécessaire : 275
Dextérité nécessaire : 120
Niveau nécessaire : 99
Type de masse - Vitesse d'attaque : très lente
400% dommages supplémentaires
51% vie volée par coup
Peut être serti (6)



- J'apprécie les dégâts... cela me sera sûrement utile et me permettra d'économiser de nombreuses potions. Merci, Ô Roi du peuple Eldalië.

- Tu n'as pas tout vu... suis moi.

Fëare suivit le Roi jusqu'à un emplacement du mur sur lequel était suspendu une dague. Normale. Dépourvue d'attributs magiques. Notre héros pensa : « Mais qu'est-ce qu'elle fait là ???!!! ». Il eut la réponse. Elrond posa la main dessus et la tourna vers le haut. Alors à la base du mur sortit un petit tiroir contenant un coffre. Le Roi appliqua son anneau rougeoyant sur la serrure et il s'ouvrit dans un déclic (le coffre, pas le Roi, faut suivre un peu !). Le coffre était rempli d'anneaux et d'amulettes enfoncés dans un tissu très délicat, dont Fëare ignorait la vraie nature. Elrond fouilla dedans et en dégagea finalement deux anneaux et une amulette.

-Voici l'Alliance de Bul-Khatos, le Kaléidoscope de Mara, et un anneau obtenu suite à une formule de ma Sphère de Valinor, version du Cube Horadrim de Sanctuary, mais plus puissante, que j'ai trouvé dans « les Chambres de la Vie Niveau 3 ». L'Alliance de Bul-Khatos te fournira 5% de vie volée supplémentaires, ainsi qu'un bonus de 2 aux aptitudes, et de 50 en vie. Il est très rare. Cet anneau-ci, par contre, est sorti par hasard suite à la transmutation d'un rubis pur, un anneau magique, une rune Sol et un joyau dans ma Sphère. Il t'offrira 12% de vol de vie et de mana supplémentaires, ainsi que 15% de vitesse de sort, 50 pour la vie et pour la mana, 25 pour toutes les résistances, +5 en force, dextérité, vitalité et énergie. Le Kaléidoscope de Mara te confèrera un bonus de deux à toutes les compétences, ainsi que 5 à tous les attributs, et 30 à toutes les résistances. Voilà pour tes équipements. Tu disposes de tout ce dont tu peux avoir besoin pour lutter. Rassemble des potions, de la corde, des vivres, tu seras prêt à partir pour la mission qui va probablement décider de l'avenir du monde. Tu n'auras qu'à demander et tu me trouveras si tu as besoin de moi.

Fëare s'inclina, et sortit de la Salle de Sûreté, chargé des plus puissants objets qu'il n'avait jamais vu.
- Ceinture, réparée, prête.

- 8 potions de rajeunissement total, ici.

- 8 potions de rajeunissement, là.

- Bottes, réparées, parfait.

- Armure, argh, à réparer.

- Casque, réparé, bof... à nettoyer.

- Arbalète, prête.

- Amulette, bon, mais un coup de chiffon ne ferait pas de mal.

- Anneaux, prêts.

- Epée de foudre, réparée, parfait.

- Epée de feu, réparée, parf... oooooooh la méchante ébréchure... bon, à affiner.

- Maul, réparé, parfait.

- Fourreau de foudre, parfait, fourreau de feu, prêt.

- Gants, bien.

- Carquois, prêt, avec 350 carreaux... ça change de Sanctuary.

- Mes deux cuissardes en acier Nùménoréen serties de 2 runes Ber chacune... bien, cela me fait en tout 77% de réduction de dommages.

- Donc, résumons : armure, épée de feu, à réparer, et amulette et casque à nettoyer. Voilà pour les armes. Maintenant, les vivres et les équipements.

- 20 m de corde, bien.

- Grappin à attacher au bout de la corde, prêt.

- Un sac de couchage en laine de yéti abyssal... pur produit d'Harrogat, c'est parfait.

- 1 kg de lembas (pain de route elfique, très nourrissant ; cela devrait me suffire pour deux mois), bien.

- Un flacon de 500 ml de miruvor, ici.

- Une flasque de 100 ml de boisson revigorante alcoolisée barbare (ils auraient d'ailleurs tendance à en abuser mais bon... ), parfait.

- Un paquet de fines herbes, hmmm, bon pour améliorer l'ordinaire, ça.

- Un rameau d'Athelas (l' « Herbe des Rois », peut guérir des blessures incurables par d'autres moyens), à garder précieusement.

- 4 antidotes, on ne sait jamais...

- Une potion d'endurance, on sait encore moins...

- Une carte de la région nord, voilà.

- Une boussole, prête.

- La Fiole de Lumière que m'a fournie Elrond, ainsi je ne trouverais jamais le lieu ou je me trouve trop sombre, je la garde dans ma poche.

Notre héros, après avoir ainsi préparé ses équipements, s'être occupé de ce qu'il avait trouvé comme défauts dans les préparatifs, avoir fait seller et ferrer un cheval, avoir pris un bon repas, et s'être vêtu de ses équipements, alla voir le Roi.

- Eh bien, me voilà fin prêt à me lancer à corps perdu dans cette quête dont les chances que j'ai de revenir vivant sont, ma foi, faibles... très faibles, même... très très faibles, en fait...

- C'est faux ; Beleg à l'Arc-de-Fer lui-même aurait eu moins de chances que toi d'accomplir cette mission dont tu es chargé. Tu es de loin l'être vivant le plus apte à le faire, d'après moi.

- C'est trop de flatteries, Grand Roi.

- Mais ce n'en sont pas ! Prends garde au cheval, il te sera très utile pour ta quête. C'est le fils de mon cheval, Oromrëka. Il s'appelle Arlaë et est encore plus vivace et puissant que lui. Je l'ai fait ferrer avec des fers occasionnant des dégâts de froid et de foudre. Il pourra t'aider dans tes combats. Allez, va. Tu as toute ma bénédiction. Je sais que tu reviendras, et alors tu seras couvert de gloire. A bientôt.

- Nous nous reverrons, j'en fais le serment, Ô Roi.

Et Fëare quitta la Salle du Trône. En passant devant un miroir, il se regarda : il était magnifique. Son casque de barbare argenté lui faisait un regard d'acier, sa cotte de maille compressant ses énormes pectoraux paraissait impénétrable, ses cuissardes finement ciselées pour s'emboîter parfaitement sur ses jambes faisaient que ces dernières paraissaient entièrement faites de métal, et les gardes dépassant des fourreaux accrochés dans son dos lui donnaient l'air d'un ouragan, semant la destruction sur son passage, et que rien ne pouvait arrêter à part lui-même.

Il arriva à la sortie du palais, et trouva le cheval l'attendant, avec, de chaque côté de la selle, des sacoches chargées de tout ce qu'il comptait prendre pour le voyage.

Fëare avait quatre fourreaux croisés et superposés dans son dos. Deux qui étaient les fourreaux des Lame du Colosse, et deux pour recevoir les deux épées mythiques qu'il allait trouver. Par-dessus était accroché son Bombardone, qui se balançait donc librement, et par-dessus encore était accrochée son Arbalète du Colosse. Le carquois était accroché entre le Bombardone et les fourreaux, légèrement sur la droite.

Fëare prit une grande inspiration, monta sur le cheval, et accomplit l'un des mouvements qui lui ont le plus coûté dans toute sa vie : il donna un petit coup de talon sur les flancs d'Arlaë. Le cheval partit à vive allure, emportant avec lui un Elfe plus qu'inquiet quant au temps qui lui restait à vivre, loin dans les terres quasiment inexplorées du nord de la Terre du Milieu, bien près, trop près du royaume de Morgoth en cours de reconstruction. Il n'y avait plus qu'à espérer que l'équipe serait opérationnelle avant l'armée du Noir Ennemi du Monde.

Les paysages, tantôt désertiques, tantôt luxuriants de végétation se succédaient au rythme infernal du galop d'Arlaë. Fëare s'aperçut très vite qu'il n'avait nul besoin d'indiquer le chemin au cheval d'un blanc étincelant et aux sabots qui, à chaque enjambée, laissaient échapper des bouffées de glace ou d'étincelles, enflammant les herbes sèches sur leur passage.

Néanmoins, à un moment aux alentours du 2e jour de galop, Fëare et sa monture arrivèrent à l'orée d'une forêt. Le cheval, qui en avait traversé d'autres sans s'arrêter, fit une halte. Notre héros se demanda d'abord pourquoi, puis il ressentit, comme Arlaë avant lui, une impression de forte menace qui en émanait. Puis une odeur écoeurante le frappa de plein fouet. Des Orcs ! Fëare ne s'en étonna pas : il y avait eu une armée de plusieurs centaines de milliers d'Orcs sous les ordres de Sauron à l'aube du Troisième Âge, et à sa fin, donc il n'était pas étonnant qu'il en reste quelques uns, mais la puissance de l'odeur indiquait qu'il y avait là un nombre conséquent d'Orcs, une centaine, peut-être plus. Fëare saisit son arbalète du Colosse, encocha un carreau, et s'engagea prudemment dans un chemin encadré entre deux pentes assez prononcées qui s'enfonçaient dans la forêt.

Effectivement, dès les premiers pas d'Arlaë, notre héros perçut une multitude de petits craquements autour de lui, signes qu'il était épié, et qui n'auraient pu être perçus par une oreille autre qu'elfique. De nombreux petits cris et des sortes de gargouillements, langage des Orcs, confirmèrent ses craintes. Il fit s'arrêter son cheval. Un silence plus épais et lourd qu'une chape de plomb s'abattit sur la forêt. Les arbres morts, dépouillés de feuilles, semblaient penchés comme pour mieux regarder le carnage qui semblait imminent. Un corbeau croassa et s'envola.

Ce fut comme un signal pour déchaîner les enfers : une troupe d'une cinquantaine d'Orcs, tous en armures, et équipés d'un solide pavois en acier et d'une épée à large lame appartenant à la classe « épée de bataille » dévala les pentes de part et d'autre du chemin au milieu duquel se trouvait Fëare, tandis qu'une volée de flèches provenant d'une équipe d'Orcs armés de grands arcs de bois noir et de longues flèches montées avec une pointe barbelée et équilibrées à l'aide de plumes de corbeau s'abattait sur lui.

Notre héros sauta vivement de son cheval, lui donna une grande claque sur la croupe pour le faire s'échapper hors du combat, et poussa un Ordre de bataille. C'est alors que la volée de flèches s'abattit : sur la quinzaine de projectiles qui fusèrent, seul cinq parvinrent à leur cible. Deux atteignirent l'armure de Fëare, une rebondit contre son casque de Barbare, et une atteignit et s'écrasa lamentablement sur ses cuissardes.

Un bruit de lame qu'on affûte, puis un craquement sinistre, le tout accompagné d'une vive lumière rouge. Des cendres encore rougeoyantes entament leur descente vers le sol.

D'un réflexe prodigieux, Fëare venait de dégainer sa Lame du Colosse Incendiaire et de fendre en deux la cinquième flèche qui se dirigeait vers la partie dénuée de son cou, ce qui avait entraîné la combustion immédiate des deux parties du projectile.

A la vue de cet acte qui prouvait les époustouflantes capacités martiales de cet intrus, la charge des Orcs se ramollit sensiblement. Malheureusement pour eux, tout l'élan qu'ils avaient pris combiné avec la pente bien prononcée qu'ils dévalaient fit qu'ils ne purent pas s'arrêter à temps et éviter leur... mort.

Fëare, à la vue du groupe assez compact formé par les assaillants, reprit son arbalète et envoya un carreau dans le tas d'ennemis qui arrivaient par la gauche. Deux Orcs furent transpercés par le carreau, trois autres furent tués par les dégâts de zone infligés par l'arme cryogénique, et trois autres furent enfin tués par l'avalanche de ces cinq corps congelés et par conséquent devenus durs comme du granit. L'assaut mit un temps avant de se réorganiser et de repartir. L'Elfe, encouragé par les résultats de son premier carreau, renouvela l'opération à droite. Les résultats furent légèrement meilleurs, car le gros de la troupe arrivait de ce côté : trois furent transpercés à la suite, ils furent quatre à périr des dommages de zone, et quatre également à cause de la chute des corps gelés. En deux carreaux, notre héros venait de renvoyer 19 créatures corrompues à leur demeure initiale... les Enfers (en fait ils ne venaient pas des Enfers, mais des profondeurs de la forteresse de Morgoth, mais cela ne changeait pas grand-chose, et en plus la formule fait plus style).

Une seconde volée de flèches s'abattit à nouveau sur lui alors que la charge d'Orcs l'atteignait, et qu'il venait de saisir son maul. Une trombe suffit à semer la panique et le désordre parmi la horde et à faire échouer toutes les flèches, qui réussirent néanmoins à tuer huit Orcs. Le bruit d'os broyés et de chairs éparpillées réussissait à faire tourner la tête de l'Elfe plus que la trombe elle-même ; mais sa vie étant en jeu, il ne fallait pas trop rechigner... d'autant plus que sa danse mortelle venait d'évacuer la vie du corps d'onze Orcs supplémentaires. Les pertes de ces créatures s'élevaient donc pour l'instant à 36... 43 car une nouvelle volée de flèches venait de s'abattre. Un dernier coup en fauche accompli à l'aide de son maul le débarrassa de deux Orcs. Il n'en restait plus que trois. Fëare les observa : ils étaient plus grands que le reste de la troupe, et leurs équipements étaient recouverts de gravures leur conférant de grands pouvoirs. Il arma son arbalète et tira en plein dans l'abdomen de celui de droite. Ce dernier para avec son bouclier, qui sous l'effet du froid se fendit et emporta avec lui le bras devenu fragile comme du verre de son ancien propriétaire, qui s'effondra. L'Orc de gauche poussa un long cri de guerre : Fëare sourit, et poussa un cri d'affaiblissement qui fit pâlir la lueur sauvage dans les yeux de ses deux antagonistes. Fëare les chargea vivement, puis fit un saut de côté pour éviter la nouvelle volée de flèches qui atterrit sur les deux pauvres créatures. L'Orc qui avait poussé le cri tomba, le casque percé de trois traits. Le dernier Orc donna plus de mal à Fëare : il accomplit un saut d'attaque et abattit de toutes ses forces son épée sur le Visage d'Arreat servant de protection au crâne de notre héros. Le casque résonna ; l'Orc en profita et voulut tenter une décapitation, mais Fëare avait un taux de récupération après un coup proche de 75%. Il saisit son Bombardone, et son bras mû par sa rage indignée vengea ce coup qu'il n'avait pas eu le réflexe ni le temps d'esquiver.

Par désir de garder mon dîner dans ma cavité stomacale, je ne vous décrirais que très grossièrement l'effet produit par un Bombardone dont le heurtoir en fonte pèse aux alentours de 20 kilos appliqué à l'aide d'un saut d'attaque de niveau 27 sur le sommet du crâne d'un Orc, ainsi que le spectacle d'esquilles d'os et de sang noir qui en jaillit alors.

Néanmoins le goût de la joie saine de la réussite ne perdura pas dans la bouche de Fëare : une dernière volée de flèches atterrit sur lui. Quatre se plantèrent lamentablement dans sa Muraille, huit le ratèrent, une rebondit sur sa jambière droite, et une lui égratigna le bras. Une dernière flèche plus tardive et plus puissante, venant du Commandant de la troupe d'archers heurta l'aile droite de son casque, et le fit tomber par terre.

Stupéfait par le sang qui s'immisçait entres les mailles de son armure, ainsi que par la profanation de son casque, Fëare se pencha lentement, remit sa Couronne du Gardien en place, et dit d'une voix pénétrée qui semblait contenir le bruit d'un lointain orage :

- L'humiliation qui vient d'être portée à mon Visage d'Arreat ne demeurera pas impunie, et vous allez regretter votre acte jusqu'au plus profond de votre chair !!!!!

Il dégaina alors d'un geste rapide sa Lame du Colosse Foudroyante, et la pointa sur le Commandant qui avait fait choir son casque. Il vit des vagues d'électricité se propager le long de la lame et se concentrer dans la pointe, jusqu'à former une boule d'énergie pure qui grossit, jusqu'à atteindre environ trente centimètres de diamètre ; elle se détacha alors brutalement de la pointe de l'épée et se dirigea vers sa cible à une vitesse... fulgurante, en laissant des arceaux d'électricité derrière elle.

Au moment ou elle entra en contact avec le corps de l'Orc, ce dernier se raidit, et une fraction de seconde après, explosa sous l'effet de la phénoménale décharge qu'il venait de recevoir ; son corps, en explosant, tua deux Orcs qui se trouvaient à proximité, et libéra une douzaine d'éclairs qui se dirigèrent sur les Orcs environnants, et ils s'écroulèrent dans d'horribles spasmes face à la puissance du flux électrique qui avait parcouru leurs corps, pour finalement rester immobiles par terre dans des attitudes de pantins désarticulés.

Fëare s'aperçut que les volées de flèches successives l'avaient camouflé en hérisson, avec six traits restés plantés dans sa cotte de mailles. Il s'en débarrassa, puis siffla, et, d'un pas alerte revint Arlaë. Fëare remonta dessus et chevaucha jusqu'à trouver une clairière à proximité. Il décida que ce serait un endroit parfait pour établir un campement. Il rassembla du bois, et plongea sa lame incendiaire dans le tas qu'il avait fait, ce qui alluma un bon feu. En déballant son sac de couchage, il remarqua une ombre qui bougeait dans l'obscurité. Il dégaina rapidement sa Lame du Colosse Incendiaire, prêt à la lutte. Tout à coup, la créature s'enfuit vers la gauche en se rapprochant du feu. Fëare vit alors que ce n'était qu'un lapin, mais ne le lâcha pas pour autant. « Un lapin, voilà quelque chose qui fait plaisir dans une assiette... » Pensa-t-il. « Mais comment le tuer sans lui faire mal ? Haaaaaaaa j'ai trouvé. » Et il se saisit de son arbalète, et tapissa une bonne partie du sol qui entourait le feu de camp d'une couche de glace. Il planta sa Lame du Colosse Foudroyante dedans, en attendant que le lapin marche sur la fine pellicule de gel ainsi mise sous tension. Ce travail accompli, il s'aperçut alors que sa blessure au bras saignait toujours. Il enleva sa cotte de mailles avec beaucoup de précautions, et versa quelques gouttes de miruvor sur l'entaille faite par la flèche Orque. Sa plaie se mit à fumer, tandis que le sang arrêtait de couler. Finalement, les deux bords de sa blessure se rapprochèrent sensiblement.

- Haaaaaa... cette boisson fait merveille face aux plaies des démons, morts-vivants et créatures corrompues.

Il fut soudainement interrompu dans ses pensées par un fort bruit de décharge électrique. Le lapin venait de tomber dans le piège, et son corps maintenant sans vie avait été éjecté de la couche de gel. Fëare alla le ramasser, et se dit qu'il allait se servir de sa lame incendiaire comme d'une broche pour le suspendre au dessus du feu. Il pela le lapin, lui enleva les parties non mangeables, et planta son épée dans le... morceau de boucherie. A sa grande surprise, il n'eut pas besoin de le suspendre au dessus du foyer. Les quelques 750 dommages de feu que son plat venait d'encaisser avaient suffi à le cuire à point. Fëare ne se fit pas prier, et le mangea sans autre forme de couverts que ses doigts (on fait avec ce qu'on a !). Il remit ses lames dans leurs fourreaux, déposa ses armes et armures à côté de lui, sachant qu'Arlaë donnerait l'alerte en cas d'évènement suspect, ne gardant sur lui que ses bijoux (et ses vêtements, ho, allez pas fantasmer les filles), éteignit le feu, se glissa dans son sac de couchage en peau de Yéti et s'endormit après cette rude journée de combats, laissant Arlaë brouter et se promener à sa guise.

Du moins il n'aurait pas demandé mieux. Ses paupières n'arrivaient pas à se rejoindre, tellement son esprit était agité. Il lui semblait que tout le poids de sa responsabilité s'appuyait sur sa poitrine, et sa respiration difficile produisait à ses oreilles un bruit insupportable troublant le calme de la forêt et semblant même perturber l'imperturbable et doux scintillement de la belle Eraendil, la plus belle étoile du ciel, sertie telle un joyau façonné pendant des siècles dans la voûte céleste dans laquelle se perdaient ses regards. Il se tortillait dans son lit depuis bientôt une demi-heure, lorsque sur un coup de tête, il décida d'employer la solution finale, la Dernière : il sortit son flacon d'alcool et but trois longues gorgées à la suite. L'effet ne se fit pas attendre : les étoiles commencèrent bien vite à se brouiller, les bruits à se mélanger entre eux, puis à s'estomper, puis tout l'esprit de Fëare s'enfonça dans une brume épaisse dans laquelle ses tourments se noyèrent ; et les ronflements de notre héros s'élevèrent bientôt dans l'air pur et le silence de la forêt.
Un fort hennissement tira brutalement Fëare de son sommeil imbibé de liqueur barbare, tandis que la repoussante et trop bien connue odeur des Orcs s'insinuait dans son nez.

« Une attaque surprise !! C'est bien une fourberie Orque que cela !! » S'écria-t-il d'une voix encore trop ensommeillée pour laisser supposer des réactions bien promptes.

« Néanmoins je peux m'estimer heureux qu'Arlaë ait senti leur présence » pensa-t-il en enfilant à toute vitesse les éléments essentiels à sa protection qu'étaient son casque et son armure. « Mais il faudra que je déploie toute mon expérience de combat » ajouta-t-il mentalement en mettant la main sur la garde de l'épée enchantée par la foudre.

Les horribles glapissements de la meute hurlante et déchaînée des infectes créatures armées d'épées ébréchées, d'armures fêlées et de casques recouverts de piquants tournoyaient comme un tourbillon autour de l'Elfe, et dans sa tête aussi, car il était mal remis de sa cuite de la veille...

Néanmoins l'Elfe mesurant près de deux mètres, et le plus grand des Orcs atteignant à grand-peine 1.60 m, il restait bien maître de la situation, et dégaina d'un geste vif sa Lame du Colosse Foudroyante d'Annihilation, la pointant dans une obscurité presque totale vers un semblant de reflet métallique.

Une dose d'énergie électrique hautement concentrée sortit de la pointe de l'épée, et alla heurter un Orc dont le corps explosa, toute l'eau qu'il contenait soudainement transformée en vapeur sous la température infernale de l'attaque. Une vingtaine de traits foudroyants en sortirent et allèrent d'eux même vers d'autres malheureuses créatures damnées qui s'écroulèrent sur place.

L'illumination très violente, très brusque, et très brève de la scène aveugla un moment les Orcs. Fëare, grâce à sa vue nyctalope et elfique, voyait aussi bien en plein jour qu'en pleine nuit, et n'était dérangé que par des variations lumineuses autrement plus puissantes ; il profita du bref aveuglement des Orcs pour saisir son épée incendiaire, et lança une trombe dans la mêlée, ce que lui permit d'en tuer une quinzaine sans que ses victimes n'opposent la moindre résistance.

Néanmoins l'accalmie était de courte durée. Une vague d'Orcs arrivait, et une troupe d'archers venait d'arriver.

« Ces armes phénoménales ne sont plus d'actualité » pensa Fëare en posant ses deux Lames du Colosse, et saisissant son Bombardone, il se jeta à corps perdu dans la mêlée en une trombe continue.

Tous les Orcs approchant étaient instantanément pulvérisés par un coup de Bombardone environnant les 12 000 dommages ; et les flèches, du moins celles qui étaient bien axées sur leur cible, se fracassaient sur le mur tourbillonnant, ou se plantaient lamentablement dans l'armure de notre héros.

Hélas, Fëare dut arrêter sa danse macabre, non pas par manque de mana, mais parce que les effets conjugués de l'alcool et du tournoiement lui donnaient envie de s'alléger l'estomac.

Il continua au berserk, mais le cercle d'ennemis se resserra fort dangereusement. Un coup de lame Orque égratigna le bras de l'Elfe, qui fronça les sourcils plus par réflexe qu'à cause de la douleur, mais un archer Orc plus chanceux que les autres planta une flèche barbelée dans la cuisse dénuée de protections de Fëare.

GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAOH !

Il utilisa son hurlement de douleur en le transformant en cri de bataille : tous les Orcs environnants furent projetés en arrière, comme si ils avait reçu un coup de poing en plein visage. Saisissant l'occasion, il relança une trombe : à chaque coup qu'il portait, il sentait la vie de ses adversaires s'envoler, mais une partie de leur énergie vitale était absorbée par son arme, remontant le long du manche, se concentrant dans ses poignets, et se diluant dans ses veines pour finalement s'assimiler à sa propre énergie. Les cinq premiers coups qu'il porta suffirent à refermer son éraflure au bras, et la flèche plantée dans sa jambe ne le faisait presque plus souffrir quand il eut achevé d'exterminer tous les Orcs combattant au corps à corps.

Il remit la main sur sa Lame du Colosse Foudroyante d'Annihilation, et relança le sort d'éclairs en furie au beau milieu du groupe d'archers. Ils périrent tous...sauf un. Fëare sourit, posa son épée, saisit à deux mains sa Lame du Colosse Incendiaire d'Annihilation, et exécuta un saut d'attaque dans toutes les règles de l'art, pour finalement empaler dans le sens de la hauteur le dernier survivant de cette bataille, dont le corps tranché en deux se consuma et tomba en poussière avant même de toucher terre.

Face à l'extrême cruauté de l'horrible mort qu'il venait d'imposer à la pauvre créature damnée, il retourna vers son sac de couchage en marmonnant :

Chui grognon le matin, je me lève jamais avant 8h30.

Il enleva son armure d'ossements, avec la dizaine de flèches plantées dedans, et se dirigeait vers son lit de fortune, lorsque par ses douloureuses sollicitations la flèche Orque plantée dans sa cuisse revint dans son esprit.

-Oh non...

La plaie était horrible. Les bords nécrosés de la plaie viraient au mauve-vert-noir, tandis que deux des barbelures de la pointe de la flèche perçaient à travers la peau, tout le reste de la pointe étant enfoncé dans la profondeur de la cuisse.

Fëare serra les dents, empoigna la tige de la flèche, et tira d'un coup sec.

Une dizaine de lapins et de cerfs devinrent sourds à la suite de cet incident.

D'une main tremblante, l'Elfe saisit la fiole de miruvor et en déposa quelques gouttes dans le trou béant de sa cuisse ; une légère fumée en sortit. Il saisit ensuite une potion de rajeunissement, et en remplit le trou. Instantanément la potion laissa place à de la chair rose poussant à une vitesse phénoménale.

-Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa...

Il allait enfin se recoucher tandis que l'aube arrivait, lorsque Arlaë revint, les sabots couverts de sang noir, et les fers fumants.

-Héhé, dit-il en caressant la croupe du cheval, je vois que tes sabots ont fait des victimes...

Après un bref examen vétérinaire, Fëare arriva à la conclusion qu'Arlaë avait tué quelques Orcs sans le moindre mal, et lui fut très reconnaissant de l'avoir réveillé par ses hennissements, sans quoi son séjour dans les bras de Morphée aurait été éternel.

Après qu'il eut donné un morceau de lembas au cheval, qui le méritait bien, il put enfin goûter au repos tant désiré dont les incidents de la nuit l'avaient privé.

Cinq heures plus tard, il se réveilla.

Il faisait grand jour et un grondement de son estomac l'informa que c'était l'heure du déjeuner.

-Aaaaaaaaah...quelle silence !! Ca change de cette nuit...dit-il en se levant.

Il ne vit pas le tronc d'arbre à côté duquel il avait imprudemment dressé son campement.

-Allons nous chercher quelque chose à nous mettre sous la d...dd...

YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAOUCH !!!!

Après avoir glissé précautionneusement ses pieds, dont l'un avec un orteil tout violet, dans sa paire de bottes resplendissantes, il trouva un buisson plein de baies encore plus violettes que son membre endolori.

Il en vida tout le contenu, puis prit une bouchée de Lembas, leva le campement, et siffla Arlaë, qui arriva au petit trot.

Il chargea toutes ses affaires sur le dos du cheval, puis le lança au galop en direction de sa mission et du Royaume du Nord, envahi par les ombres, signe avant-coureur du retour imminent de Morgoth le Noir.

Et le lent et monotone défilement continu des paysages reprit, interrompu de temps en temps par une fatigue excessive du cheval, auquel Fëare administrait alors une partie de la potion d'endurance, ou par une ablution d'orteil écrasé dans de l'eau froide.

Il put admirer à loisir le progressif changement du paysage : l'air se faisait d'un froid vif, le ciel s'obscurcissait, l'herbe jaunissait sous les fers d'Arlaë, de hautes montagnes noires pointaient à l'horizon, les arbres perdaient leurs feuilles, et leurs troncs morts et tordus contrastaient comme des éclairs noirs sur le ciel blanchi par des nuages frangés d'or, seul signe qu'il y avait encore un Soleil qui dardait ses rayons sur cette terre de désolation.

Enfin, après environs 18 heures de galop soutenu, l'Elfe arriva à destination :

Une grande plaine recouverte de neige. Et au beau milieu, un arbre immense recouvert d'un feuillage exubérant ayant miraculeusement résisté aux conditions climatiques épouvantables régnant dans cet endroit oublié des Grandes Gens, arbre dont les racines plongeaient dans une source jaillie d'un amas de rochers, qui allait s'engouffrer en bruissant dans un trou percé pendant des millénaires dans un rocher une dizaine de mètres plus loin.

Et tout cela en contrebas d'une falaise de basalte, roche extrêmement dure et noire comme le jais, dont Fëare pouvait à grand-peine apercevoir le sommet.

Il alla au pied de la muraille naturelle, et scruta la position du soleil.

-Voyons...vers l'Ouest, 900 pas. Allons-y. 1...2...3...4...5...6... (...)*...et 900, dit-il finalement d'une voix qui ne cherchait plus à cacher sa lassitude.

Il saisit alors son Bombardone et donna un énorme coup sur la paroi minérale.

La montagne entière frémit, et dans l'air s'éleva l'écho du choc, comme un coup de tonnerre, qui résonna longtemps dans le silence du plateau.

-Humm...Non, pas ici.

Fëare réitéra la même opération quelques pas plus loin, avec les mêmes résultats.

Cette fois, il parut franchement mécontent. Il revint de quelques pas en arrière et re-réitéra la même opération, un peu avant l'endroit où il avait essayé la 1ère fois.

Cette fois la montagne ne résonna pas, seul un bruit creux sortit de la barrière basaltique, ce qui arracha un grand sourire à l'Elfe.

-Eh bien voilà ! C'est ici.

Il se plaça à environ un demi mètre de la paroi, et lança une trombe sur place.

Un même endroit précis de la falaise encaissa une quinzaine de coups de Bombardone, chacun résonnant comme un coup de foudre dans l'éternel silence régnant en maître absolu sur cet endroit retiré du monde.

Fëare regarda de près la muraille, et un sourire allant d'une oreille à l'autre s'épanouit sur son visage.

Une fissure avait été faite dans la paroi. Oh, pas une grosse fissure, tout au plus une craquelure, mais c'était plus que suffisant. Il prit son Arbalète du Colosse, et tira à bout portant une flèche glacée dans la fente.

La roche se couvrit d'une couche de glace sur un mètre autour du point d'impact.

Fëare attendit quelques minutes, pour être sûr que la roche était bien refroidie, puis il saisit sa Lame du Colosse Incendiaire.

Il s'écarta de quelques pas de la paroi, et exécuta une trombe en tenant l'épée à deux mains.

À un moment précis, à pleine vitesse, il la lâcha subitement. Elle partit en ligne droite et se planta jusqu'à la garde en sifflant en plein dans la fissure.

La glace soudainement transformée en vapeur fit exploser le basalte, laissant un trou béant d'environ deux mètres de diamètre dans la roche noire.

Un sourire aux lèvres, Fëare entra dans la grotte ainsi ouverte. Ce qu'il y lut effaça immédiatement son sourire :

VOUS QUI ÊTES PARVENUS JUSQU'ICI,

SACHEZ QUE VOUS TROUVEREZ UNE RECOMPENSE À LA HAUTEUR DE LA PURETE DE VOTRE COEUR.

CEUX QUI SONT VENUS POUR TROUVER LA RICHESSE TROUVERONT LA MORT.


Tout cela écrit en runes de la Moria, langage inventé par les nains de la...Moria.

*Si vous voulez, envoyez-moi un mail, je peux vous envoyer le texte non abrégé sur word. Taille totale : 1.92 GO.
Nullement impressionné par l'avertissement, Fëare prit son courage et sa Lame du Colosse Foudroyante à deux mains, et entra d'un pas décidé dans l'hostile obscurité de la grotte. L'atmosphère renfermée depuis des temps immémoriaux fronça les sourcils de notre héros. De plus, au bout de quelque pas, l'agréable et réconfortante lumière du soleil s'était estompée et avait fait place à un manteau de ténèbres étouffantes, qui semblaient absorber toute source d'illumination.

- Mais bien sûr ! S'exclama notre héros, en sortant de sa poche la fiole de lumière d'Elrond. Elle va m'aider à... ah bon tant pis.

Il s'aperçut très vite que même la source de lumière elfique forgée dans du cristal et protégée par un fin maillage de mithril ne pouvait lutter face à la puissance des pouvoirs mis en oeuvre en ce lieu pour maintenir une obscurité impénétrable, et la pure et flamboyante lumière de l'étoile Eraendil déclina et finalement ne fut plus qu'un minuscule point absolument impropre à éclairer quoi que ce soit.

- Roh là là... mais même en tant que représentant du peuple des Eldar, j'y vois rien ici !! S'insurgea subitement Fëare d'une voix forte, troublant ainsi le silence qui n'avait pas été... troublé depuis bien longtemps en ce lieu retiré du Monde. Y fait noir comme dans un trou de baAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!!

Après une trentaine de mètres de chute, notre héros retomba sur la partie postérieure de sa personne, ainsi que sur un tapis en mousse végétale, visiblement pourri à en juger par l'odeur s'en dégageant.

- Dans... un... couloir sombre... toujours... tâter du... pied, dit Fëare pour lui-même d'une voix légèrement tremblotante.

BANG !!!

- Et... toujours... vérifier... qu'on a... attaché... son... maul, ajouta-t-il d'une voix... je vous laisse imaginer.

Une fois réveillé de son évanouissement prolongé, Fëare vérifia qu'il n'avait rien perdu d'autre dans sa chute, puis il vérifia si son casque n'avait pas trop souffert de la chute du Bombardone, puis il vérifia s'il avait tout vérifié, puis il observa enfin l'environnement dans lequel sa chute l'avait contraint à se trouver.

Il était dans un couloir en basalte, descendant lentement jusqu'au coeur même de la montagne, elle-même étant une énorme masse de cette roche noire et légèrement réfléchissante. Des demi soucoupes étaient accrochées de loin en loin aux murs, servant de réceptacles à des flammes de couleurs variées, bleues, vertes, jaunes, oranges ou rouges.

Il s'avança d'un pas hésitant le long du couloir doucement illuminé, puis marcha pendant très longtemps, jusqu'à ce qu'il arrive à son extrémité.

Le couloir débouchait sur le vide : deux parois parallèles et tombant toutes deux à pic, séparées d'environ 8 mètres. Les abysses noirs à gauche, les abysses noirs à droite, les abysses noirs en bas, une obscurité impénétrable au dessus (Fëare jugea que le couloir l'avait fait descendre d'une bonne centaine de mètres en plus de sa chute), et sur chaque paroi une ouverture, l'une montrant un couloir éclairé par des lampes multicolores, et l'autre un Elfe qui se demandait ce qu'il faisait là.

- Bon ! Alors en tant que première épreuve, il semble qu'il faut que je franchisse ce gouffre. Voyons... Cela ne devrait pas être trop compliqué, ajouta-t-il de sa voix forte qui résonna comme un tonnerre dans le silence de ce lieu qui n'avait pas été troublé depuis de nombreux millénaires.

Ce disant, il saisit la corde qui était dans son paquetage, et son arbalète. Il attacha solidement la corde à un carreau, et épaula son arme. Il visa soigneusement en plein dans le couloir opposé, et tira. Le carreau jaillit de son support dans un pétillement joyeux, entouré d'un halo bleu signifiant qu'il était ensorcelé par le froid, et entraînant derrière lui une corde elfique argentée.

Le trait partit droit, et tourna subitement vers la gauche, en faisant un coude de 90° avec sa trajectoire initiale, en même temps qu'un souffle se faisait entendre.

- Mais qu'est ce que ?!! S'exclama Fëare, les sourcils tellement hauts qu'ils allaient se détacher de son visage, et qui avait tout juste eu le réflexe de ressaisir la corde pour ne pas la perdre.

Après avoir tiré toute la corde à lui, il se baissa, prit une poignée de poussière de par terre, et la lança dans le vide. Sa trajectoire fut normale, jusqu'au moment où, environ au milieu du trajet qu'elle avais à parcourir, elle se disloqua en milliers de particules qui furent emportées par un soudain souffle venu de nulle part.

- Argh... C'est une protection établie par les Valar, conclut-il. Il faudrait quelque chose qui ne soit pas influencé par les courants d'air... quelque chose comme...

Il se mit à tourner en rond au bord du gouffre, en proie à une intense réflexion. De temps en temps, un pas qu'il accomplissait trop près du bord susmentionné entraînait la chute de quelques débris qui entamaient une chute dans les insondables et éternelles ténèbres dont personne au monde ne connaissait le terme ni la durée... Soudain, au bout de quelques dizaines de secondes, il releva brusquement la tête, le regard illuminé.

- La Fusion ! S'exclama-t-il.

Il s'assit en tailleur, planta devant lui dans le sol un carreau et sa Lame du Colosse Foudroyante d'Annihilation, et ferma les yeux. Il entrouvrit les lèvres et entama une lente mélopée, un chant modulé à peine audible, dans l'antique langue parlée par les premiers Elfes apparus à la surface de la terre sur le plateau de Cuivenen, l'Eau de la Naissance.

Ressentir la force... cerner la force... extraire la force.

L'épée se mit à briller d'une lumière blanche et pure, des particules lumineuses s'agglutinant autour de sa garde richement enluminée. Puis un mince filet d'énergie, blanc encore, s'échappa de l'épée à la verticale et s'arrêta une quarantaine de centimètres plus haut, en formant une sphère de lumière qui grossissait au fur et à mesure que le filet d'énergie s'épaississait. Au bout de quelques instants l'épée s'arrêta de briller, vidée de son essence, une boule d'énergie d'une vingtaine de centimètres de diamètre flottant au dessus d'elle.

Fixer la force.

La douce mélodie changea soudain de ton, passant un registre plus bas. Les yeux clos de Fëare se froncèrent.

Une fine carapace bleue et translucide se forma doucement autour de la sphère de lumière, qui s'arrêta de frémir en l'air, comme gelée.

Un procédé identique fut appliqué au carreau, qui produisit néanmoins une sphère énergétique de taille bien inférieure.

Fusionner les forces.

La carapace immobilisant la boule de lumière produite par l'épée se dissipa, et cette dernière alla s'unir avec la sphère de force du carreau, qui se joignirent à la manière de deux billes de mercure en apesanteur pour former une sphère de diamètre légèrement supérieur, dont la couleur tourna du blanc à une infinité de couleurs qui changeaient à chaque instant.

Réintégrer la Force.

Le chant s'arrêta soudain, Fëare se concentra plus intensément que jamais, et visualisa dans son esprit le carreau sous tous les angles.

La sphère multicolore affecta la forme d'un entonnoir dont la pointe, après avoir longuement oscillé entre la Lame du Colosse Foudroyante d'Annihilation et le carreau, alla se placer à l'extrémité de ce dernier. Peu à peu la taille de l'entité diminua, jusqu'à être totalement absorbée par le trait, qui se mit à luire faiblement d'une lumière dorée.

Fëare reprit le carreau, attacha la corde dessus, l'arma sur l'arbalète, et tira. Un rayon de foudre partit de l'arbalète et traversa le précipice à la vitesse de la lumière, avant de retrouver la forme d'un carreau à l'impact en un dégagement de lumière éblouissant. Il se planta sur une des parois du couloir et y fut fixé par une épaisse plaque de glace formée par les pouvoirs cryogéniques de l'arbalète. Au même instant, un trait d'énergie se dégagea du carreau et se dirigea de lui-même sur la Lame du Colosse Foudroyante, qui émit une brève et très violente illumination.

Fëare mit le pied sur la corde elfique qui se déroulait à toute vitesse, emportée par le vent divin. Il attacha solidement tous ses bagages sur son dos, vérifia en particulier le Bombardone, prit une profonde inspiration, et sauta dans le gouffre en se cramponnant à la corde.

Il commença par tomber normalement, comme quelqu'un suspendu à une... corde ; mais, à la moitié du trajet, il entendit un puissant souffle, en même temps qu'il encaissa de plein fouet sur son flanc droit une brusque bourrasque, de la même puissance qu'un ouragan qui dura quelques instants, et qui le projeta violemment contre la paroi basaltique qu'il désirait atteindre. Il entendit un craquement sinistre qui ne lui sembla pas de très bon augure sur le moment ; il attendit néanmoins que le balancement de la corde à laquelle il était accroché avec l'énergie du désespoir cesse, avant d'amorcer sa remontée le long de cette dernière, ce qui lui demanda une grande maîtrise de lui-même en raison de la peur provoquée par le craquement susmentionné qui lui tenaillait le ventre, et qui avait engendré en lui un désir démesuré de se dépêcher le plus possible de grimper. Au bout de quelques mètres d'escalade sur la ficelle argentée qui, par sa fabrication elfique, offrait une prise exceptionnelle, il put enfin poser une main sur le rebord du couloir opposé.

La seule différence qu'il trouva entre les deux couloirs était que celui qu'il venait d'atteindre descendait avec une pente plus accentuée.

Une fois remis de ses émotions, Fëare saisit sa Lame du Colosse Incendiaire avec la ferme intention de la planter dans le bloc de glace de manière à le faire fondre. La croûte glacée luisait merveilleusement d'un éclat bleuté, tenant prisonniers en son sein un carreau d'arbalète avec une corde argentée attachée au bout. Il prit un bon élan, et amorça son geste. À quelques centimètres du but, néanmoins, il s'immobilisa. Une large fissure courait d'un bord à l'autre de la plaque gelée : c'est cela qui avait provoqué le craquement qu'il avait entendu.

Quelques secondes de plus suspendu à la corde et sa quête se serait terminée dans les abîmes inexplorés d'un gouffre souterrain.
Après s'être remis de ses émotions, restauré, et avoir rassemblé ses affaires, Fëare reprit son bonhomme de chemin dans un couloir de basalte éclairé par des lampes multicolores de loin en loin, et descendant en pente légère.

Le bruit de ses bottes écrasant la poussière millénaire et vierge de traces éveillait les échos endormis de la montagne à intervalles réguliers ; ses oreilles sifflaient sauvagement, par inaccoutumance au silence absolu régnant au coeur de la montagne. Une oreille entend sans plus les entendre les bruits de la brise caressant le sommet effilé des arbres telle une langue de chat son pelage, d'une charrue martelant obstinément le pavé, et écrasant aveuglément un rat de temps en temps, du vol d'un oiseau fendant l'azur avec la grâce d'une fleur d'ouate se posant à la surface de l'eau, mais en ces lieux reculés de la surface terrestre, plus rien de ce bruit de fond ne subsistait.

Après quelques minutes de ce strident silence, l'Elfe arriva dans une immense salle rayonnant d'un éclat bleuté : une étendue d'eau d'une quarantaine de mètres de large sur une trentaine de long occupait le centre de la pièce. La salle faisait en largeur la même taille que l'étang rectangulaire (Fëare ne pouvait mieux le définir), mais en longueur dépassait d'une dizaine de mètres de chaque côté de l'étang susmentionné. Au bord opposé auquel Fëare était arrivé, on voyait que le couloir continuait. Sur tout le périmètre de la grotte des lampes brillant d'une flamme bleue brûlaient, alimentées par la magie ancestrale des Valar.

Méfiant quant à l'apparente quiétude des lieux, notre héros posa ses vivres à la sortie du tunnel dont il...sortait, je vois que vous suivez, et s'approcha à pas mesurés du bord de la nappe liquide.

L'eau, d'un bleu électrique, ne laissait pas passer la lumière au-delà d'une cinquantaine de centimètres de profondeur. La différence de niveau entre la surface des flots et le sol sur lequel Fëare avait posé un genou était d'un pied, à un orteil près.

Un frisson parcourut la surface de l'eau : Fëare banda son attention*, et approcha lentement son visage de l'étang...

Un tentacule jaillit brutalement de l'eau et enlaça Fëare en une mortelle embrassade au niveau de la taille, en prenant garde de plaquer les bras de sa victime le long de son corps (de la victime, vous suivez toujours ?).

Ce bras monstrueux aspira l'Elfe sous l'eau aussi vite qu'il en était sorti, l'attirant plus profond, encore plus profond...

En ouvrant les yeux, Fëare vit son agresseur : une sorte de dytique** géant avec un calmar collé sur la figure, dont une des tentacules buccales le rapprochait dangereusement du bec de ce dernier.

Fëare se débattit vigoureusement, puis abandonna tout mouvement subitement. L'étreinte se faisait de plus en plus forte, l'air qu'il avait précieusement économisé s'échappait de force sous la pression d'un monstre marin. Contemplant un chapelet de bulles claires et brillantes comme la Vie, il réalisa qu'il ne pouvait pas, il ne pouvait plus lutter, il ne voulait plus lutter...il ne devait plus lutter...son champs de vision se brouillait, s'obscurcissait...plus aucun son de la lutte entre ses poumons torturés et les muscles hypertrophiés de cet animal ne lui parvenait...il réalisa alors qu'il était en train d'assister à la Lutte Finale, entre l'Homme et la Mort, la lutte qu'est condamné à faire tout être vivant à chaque instant...ce voile noir qui lui tombait sur les yeux, c'était les Ténèbres Mortelles s'insinuant dans ses sens, amoindrissant, amenuisant, et finalement anéantissant ses capacités cognitives...pourquoi continuer à se battre quand la lutte est désespérée ? Pourquoi vivre puisque la Mort finira par nous emporter ? Oui, c'est ça, abandonner le combat...échapper à cette horrible douleur alarmant tous ses sens, l'écrasement de son corps, l'éclatement de ses tympans, la brûlure de ses poumons, se sentir enveloppé dans les bras accueillants et apaisants de la Mort, arrêter de la combattre et s'allier à elle...se reposer...dormir...mourir...mourir...NON ! C'EST MA VIE QUI EST EN JEU ! JE LUTTERAIS JUSQU'AU BOUT ET JE VAINCRAIS ! Une convulsion spasmodique anima alors son corps meurtri, et l'étreinte du tentacule se relâcha un instant, mais une voix sépulcrale retentit alors dans son esprit, et hurla NON ; le tentacule se resserra à nouveau...Fëare sentit un choc dans son dos, et finalement ses yeux se fermèrent sur le spectacle de sa mort, et il s'enfonça dans l'obscurité absolue et infinie.

Les yeux de l'Elfe s'entrouvrirent lentement sur la Vie, avec leur éternel éclat d'un bleu pur, lointain reflet de la Lumière des encore jeunes étoiles, premiers objets sur lesquels la fière race des Eldar avait posé son regard céruléen, sur les bords du lac de Cuivenen, il y a plusieurs centaines de siècles. Les bras en croix, il flottait à la surface de l'étendue liquide, l'esprit encore occupé dans la brève contemplation de la Mort à laquelle il ne savait pas encore par quel prodige il avait échappé.

Le heurt de son casque contre le rebord lui fit revenir plus profondément à lui, et l'incita tout naturellement à quitter au plus vite le bassin dans lequel se trouvait le monstre.

Une fois les pieds sur la terre ferme, il se mit immédiatement à la recherche de ce qui avait pu le sauver des tentacules de cet être...tentaculaire. Et, au bout d'une bonne demi-heure, après avoir méticuleusement examiné tout son équipement, il s'aperçut que son arbalète était déchargée ; il avait pris l'habitude de toujours armer ses arcs et arbalètes avant de pénétrer dans une pièce, même si c'était pour les accrocher dans son dos sans les utiliser, et, en l'occurrence, il semblait que le tentacule avait serré un peu trop fort, et déclenché l'Arbalète du Colosse cryogénique, qui avait sans doute atteint le monstre à la bouche, ou à l'oeil, et l'avait contraint à lâcher prise avant qu'il ne soit trop tard.

Une fois remis de ses émotions, Fëare se décida à établir un plan de bataille. « Alors, pour atteindre l'ouverture de l'autre côté, je dois traverser cette satanée flaque. Mais, si j'entre dans l'eau, je me fais croquer par un poulpe. Donc, il faut que je traverse sans entrer dans l'eau. Hmmm...mais je m'appelle ni Diablo pour marcher sur l'eau, ni l'Invocateur pour écarter les eaux...Donc il faut que l'eau soit GELEE ! » hurla-t-il en conclusion, et il se mit immédiatement au travail.

Il saisit son arbalète, l'arma, et la plongea doucement dans l'eau. Une fine couche de glace se forma immédiatement autour de l'arme enchantée ; il la positionna à l'horizontale, juste en dessous de la surface, et tira un trait. Il fila à toute allure, affleurant, et gelant l'eau à proximité ; il se planta sur le bord de l'autre côté du bassin, après avoir laissé une étroite passerelle de glace derrière lui.

« Oui, bien, mais ça va très vite casser quand je vais passer...» Ce disant, il arma à nouveau son arme, et tira des traits glacés environ tous les deux mètres sur la passerelle ; à chaque impact, un disque de glace d'un mètre de rayon environ se formait, sur lequel Fëare aurait pu sauter gaiement à pieds joints.

Il rangea son Arbalète du Colosse Cryogénique d'Annihilation, dégaina sa Lame du Colosse Incendiaire, et s'engagea avec un sourire sur le ponceau gelé.

Vers le milieu de la traversée, des frémissements se firent sentir. Fëare accéléra le pas, mais, soudainement, quatorze tentacules et la tête du monstre jaillirent de l'eau derrière lui, brisant la passerelle. Les quatorze tentacules se précipitèrent sur lui ; avec un grand sourire, il lança une Trombe. Les tentacules s'approchaient, et, au contact de la lame tournoyante du héros, se raccourcissaient au fur et à mesure que le monstre tentait de resserrer son étreinte. Quand elle n'eut plus que des moignons, la bestiole tenta une autre approche, et se jeta bec le premier sur Fëare. Quand elle fut assez près, il put constater qu'en dessous de son oeil droit, une zone de chair était racornie : c'était sans doute dû à l'impact de la flèche glacée qu'il avait tirée sans le vouloir. Il raffermit sa prise sur son épée, et la tendit devant lui. Il attendit ensuite les trois étapes bien connues et dont le rythme était gravé dans son corps : mou-duuuuuuuuur-mou. La pointe de l'épée traversant la surface de chair, puis toute la lame dentée traversant dans toute sa longueur le crâne de la victime avec un jovial craquement d'os brisé, et enfin le bas de la lame dépourvu de dentelures n'opposant plus de résistance au crâne et qui poussait l'épée à travers le cerveau de la victime.

La tête du monstre explosa sous la pression de la cervelle qu'elle contenait et qui avait été vaporisée par la Lame Incendiaire. Fëare, avant que la passerelle de glace ne se brise complètement sous l'effet de l'explosion, lança un magistral Bond et parcourut une bonne dizaine de mètres pour enfin retomber de l'autre côté du bassin, au sec. Juste pour le plaisir, il dégaina sa Lame du Colosse Foudroyante d'Annihilation, et trempa son extrémité dans l'eau juste avant que ne parte le sort d'Eclairs en Furie. Des éclairs dansèrent à la surface de l'eau, et toute la surface liquide s'illumina d'un éclat jaune pendant un bref instant, jusqu'à ce que le cadavre de la bête n'explose et ne retombe dans l'eau en paillettes sanglantes sous l'effet d'une tension électrique phénoménale.

Fëare contempla cette étendue liquide dans laquelle, pour la première fois, il avait côtoyé, tutoyé la Mort, repensant à ce progressif engourdissement de l'être qui figeait le coeur dans la poitrine, avant que la Mort n'étende son voile de ténèbres sur le regard déjà vide de sa victime...

L'esprit égaré dans des joyeusetés de ce genre, il contemplait la surface de l'eau, lorsqu'un frémissement la parcourut et le sortit brutalement de sa torpeur. Il se dressa d'un bond, ses mains allèrent rapidement chercher dans son dos ses deux gigantesques Lames du Colosse, et se tint hérissé comme une flamme, en position de saut d'attaque.

Un bouclier creva la surface de l'eau, et se mit à flotter sur place.

« Hein ? M'aurait-il droppé un objet ? ». Fëare retourna une fois de plus dans l'eau, et alla repêcher le bouclier susmentionné. Il l'identifia.

« Ca pour une nouvelle... ». Les magnifiques armoiries du Bouclier-Tempête brillaient sous l'éclat des torches accrochées aux murs.

Il se remit au sec, mangea un morceau de lembas, se débarrassa de toutes ses affaires, étendit son sac de couchage en peau de yéti abyssal par terre, et se glissa dedans avec un soupir de soulagement non contenu.

Il tomba dans le sommeil, un sommeil sans rêves, troublé par sa récente rencontre avec la Mort, et par le nombre inconnu d'épreuves lui restant à franchir avant d'obtenir « ces satanées armes légendaires ».

Loin dans le Nord, les forces de Morgoth se rassemblaient.



*Lire d'un trait.

**Un dytique, c'est comme un cafard avec des pattes en formes de rames et qui vit dans l'eau.
« Au suivant ! »

Ce fut l'exclamation que poussa Fëare à son réveil, au lendemain (enfin, à ce qui lui a semblé, les idées de jour et de nuit étant plutôt abstraites dans le monde souterrain) de la deuxième épreuve de son périple dans la montagne de basalte. Après quelques élongations et exercices qui font qu'on est perclus de courbatures que l'on ne peut plus bouger pendant deux semaines mais que bon tout le monde dit qu'elles mettent en forme donc on les fait quand même sans se plaindre pour faire croire qu'on est plus fort que les autres, excusez-moi pour cette digression, il alla remplir ses gourdes* dans l'étang à la surface duquel flottaient encore les derniers lambeaux de son précédent poulpe d'adversaire, refit son paquetage, et reprit son chemin sinueux le menant toujours plus profondément dans les entrailles inexplorées de l'immensité de basalte de laquelle ses espoirs de sortir vivant et ayant conservé son intégralité physique s'amenuisaient un peu plus à chaque pas qu'il faisait et qui l'éloignait de la douce lueur des étoiles ; et Fëare commençait inconsciemment à faire son triste deuil de la tremblotante clarté d'Earendil la Diamantine.

Tout en déambulant, il essayait néanmoins de se raisonner : tous ses vieux amis étaient partis dans des contrées lointaines, ou morts, d'une manière ou d'une autre, d'épidémies ou de guerres, ou simplement d'accidents (il pensait notamment à son cousin Iriel qui avait essayé de perfectionner le système de siège éjectable des Chars mécaniques et que l'on avait retrouvé encastré dans le plafond). Une éducation et une discipline mentales de fer avaient mis un barrage à l'amertume de tous ces souvenirs, et il réussissait à vivre tant bien que mal aussi éloigné d'eux que possible. Il fallait se faire une raison : s'il mourait, ce ne serait pas une grande perte, et personne ne le regretterait vraiment : tout au plus le Roi Elrond serait quelque peu attristé, et la seule trace que le monde garderait de lui serait un éphémère pli mélancolique au dessus des sourcils du Roi des Elfes, et qui disparaîtrait aussitôt que son esprit serait sollicité par les préoccupantes affaires du royaume.

En pensant cela il était bien loin de la vérité, puisqu'en réalité sa mort ferait irrésistiblement pencher la balance des forces du Bien et du Mal en faveur de Morgoth et de son Armée, qui dévasteraient alors le monde qui finirait par ressembler de près et de loin à un amoncellement de ruines, ou plus simplement à un tas de cendres.


Au fil de ses pensées, il finit par déboucher, au bout d'une bonne heure de marche, dans une immense salle. Le plafond s'élevait à une quinzaine de mètres au dessus du sol ; la sortie se trouvait à une centaine de mètres de l'entrée. Deux coupelles argentées dans lesquelles dansaient des flammes émettant une lumière brune (?!) étaient suspendues de part et d'autre des deux ouvertures de la pièce. Etrangement, à elles seules elles éclairaient très bien l'ensemble de l'immense volume. Le sol était d'une configuration...particulière : une mince bande de terre de deux mètres de large tout au plus reliait l'entrée à la sortie ; à la gauche de Fëare, le sol se transformait subitement en un plan incliné descendant à environ 45 degrés, et qui se perdait dans l'impénétrable obscurité de la montagne ; de l'autre côté, un autre plan tout aussi incliné se perdait aussi (pas de raisons qu'il soit plus intelligent d'un côté que de l'autre !), mais en montant cette fois.

Une fois remis de la perturbante impression que le sol bancal provoquait sur ses sens, Fëare ramassa un caillou sur le sol, et le laissa rouler le long de la pente, pour tester jusqu'où il irait se perdre dans l'insondable obscurité régnant en contrebas. Ses oreilles elfiques purent suivre ses rebondissements sur le noir de jais du basalte pendant une trentaine de secondes, après quoi les pérégrinations du caillou échappèrent à sa perception, ce dernier étant sans doute allé se perdre dans les infinités abyssales de la Terre.

En observant attentivement le sol, l'Elfe vit une fine barre de mithril incrustée dans le basalte en travers du chemin plat à quelques mètres de l'entrée, telle un éclair argenté aux reflets d'or déchirant le ciel nocturne : il était évident qu'elle délimitait une frontière, mais quant à savoir entre quoi et quoi...

Un léger bruit retentit à la droite de Fëare qui considérait la sortie, et qui se tourna avec toute la vivacité requise dans une telle situation, tous ses sens en alerte, et ses mains ayant, par un réflexe longuement conditionné, empoigné la garde de ses Lames du Colosse à la vitesse d'un hamster au galop. Quelque chose descendait le long de la pente...

Une poignée de secondes plus tard, il vit un petit caillou dévaler à toute vitesse de l'obscurité totale surplombant la position à laquelle il se trouvait. Il le saisit au passage, le regarda, et, ayant décelé quelque chose d'étrange, le porta vivement à son nez.
L'odeur caractéristique du sort de Téléportation imprégnait cet insignifiant morceau de pierre.

Saisi d'une évidence, il prit un carreau d'arbalète, et dessina une croix sur la surface du caillou, qu'il relança de toutes ses forces dans la pente descendante.

Une trentaine de secondes plus tard, un caillou descendait à nouveau dans l'obscurité. Fëare tenta de le saisir au vol, mais trébucha, mit un pied en dehors du sol plat, et se mit lui-même à rouler vers les ténèbres.

Au bout d'une quinzaine de secondes, il regrettait déjà les quelques bouchées de lembas qu'il avait avalées et luttait de toutes ses forces avec son oesophage, tandis que l'univers tournait de plus en plus vite autour de lui..

Brusquement, un « frschvnn ! » typique du Téléport retentit dans le silence, et...il continua à dévaler la pente en serrant les dents de toutes ses forces pour maîtriser son appareil digestif. Tout d'un coup, parmi les innombrables images qui lui arrivaient d'une caverne tournoyant à toute vitesse, il aperçut la bande de terre horizontale qui s'approchait. Au moment qu'il jugea propice, il tendit brusquement les bras, et, s'étant un peu redressé, pratiqua un saut d'attaque qui le fit retomber sur la bande tant désirée...une vingtaine de centimètres au-delà de la barre de mithril.

À peine l'écho du choc de ses solerets sur le sol de basalte se fut-il estompé, ou plutôt fut-il absorbé par les épaisses murailles qui l'environnaient de tous côtés, qu'un gigantesque choc de la pierre contre la pierre résonna derrière lui, et qu'un grondement commença à retentir, provenant de sa droite, d'abord ténu, mais prenant très vite des proportions assourdissantes.

Fëare déclencha rapidement ses cris de guerre, et quelques instants plus tard ses yeux s'écarquillèrent de terreur. Une gigantesque avalanche de roches, allant de la taille d'un casque à celle d'une bête de siège, dévalait la pente à toute vitesse et fondait sur lui en hurlant. Le sauvage déchirement de ses tympans contraint Fëare à plisser ses yeux de douleur, une douleur à laquelle il n'était pas accoutumé, et donc à laquelle il ne savait pas résister. Il eut le réflexe de saisir son bouclier, de s'agenouiller, et de tenter de résister au déluge de caillasse qui s'apprêtait à le lapider. Un énorme rocher, faisant à peu près sa taille, le frappa de plein fouet. Sous le choc contre l'indestructible Bouclier-Tempête il se brisa en 652 morceaux, dont l'un prit son envol en tournoyant et alla tracer une belle ligne de sang sur la joue de Fëare, qui, sous le choc d'un roc de près d'une tonne, tomba sur le c...sur les fesses, complètement vulnérable. Un second rocher étant près de faire de sa tête de la pâtée pour Orcs, il fit, par un réflexe patiemment rodé et acquis au prix de moult bosses sur la partie têtale de sa personne, une roulade arrière et, une fois sur ses pieds, sauta à la verticale, et atteint l'altitude de croisière de quinze pieds. Ayant brièvement réfléchi, il rangea en vitesse son bouclier, et dégaina ses deux Lames du Colosse. N'ayant pas de place pour atterrir sans ressembler quelques instants plus tard à un hérisson sous la patte d'un Oliphant, il décida d'aller vers la sortie en sautant de pierre en pierre, aussi loin que l'avalanche le lui permettrait. Les deux premiers bonds réussirent, mais un rocher suffisamment volumineux sur lequel prendre pied pour continuer plus loin lui fit défaut lors du troisième saut ; il fut donc contraint de retourner au beau milieu d'une avalanche infinie, car les rochers générés par la puissante magie des Valar continueraient indéfiniment à dévaler la pente, puisqu'une fois arrivés en bas de cette dernière ils étaient immédiatement téléportés en haut de cette dernière également. De plus, toute fuite ou retraite lui était absolument impossible, car à l'instant où l'avalanche s'était déclenchée, une lourde dalle de pierre s'était abattue, bouchant l'entrée ; et s'il essayait de la forcer, il aurait été réduit à l'état de galette de ferraille avant d'avoir pu générer la moindre fissure dans le pavé de granit.

Fëare tendit les bras en tenant ses deux Lames du Colosse à la verticale, et lança une trombe en direction de la sortie. A l'instant où un roc entrait en contact avec le mur de lames enchantées, il était soit pulvérisé par le choc, soit il explosait du fait des 900 dégâts de feu qu'il venait d'encaisser, et ses débris n'arrivaient pas plus que lui à franchir le tourbillon de métal hurlant. L'Elfe parcourut ainsi une bonne cinquantaine de mètres, environné d'éclairs, de flammes, d'explosions, et de fragments rocheux volant en tous sens.

Néanmoins, au fur et à mesure des heurts, il quittait le chemin horizontal ; et lorsqu'une roche de près de trois tonnes entra en collision avec ses épées, il se décala subitement d'une vingtaine de centimètres vers la gauche. Il avait franchi le seuil fatidique, le bord du sol plat : son pied se mit à tournoyer sur une pente de 45 degrés, et il chuta lentement, en tourbillonnant encore un peu, pour finalement s'écraser face contre terre.

L'énorme rocher avec lequel il venait d'entrer en collision s'était scindé en cinq énormes morceaux, dont deux se dirigeaient énormément vers lui. Fëare se recroquevilla, et le premier morceau s'écrasa lamentablement contre le Bouclier-Tempête qui était accroché dans son dos. Le deuxième aussi, mais étant beaucoup plus lourd que le précédent, il écrasa Fëare par terre, qui perdit connaissance quelques instants, après avoir eu une vive lueur rouge devant ses yeux. Il fut entraîné par le flot de gravats qui martelaient incessamment sur son armure, et c'est d'ailleurs ce qui le réveilla, quand une pierre de la taille d'un lapin lui heurta les bu...les c...les, les, euh...les coudes donc. Il poussa un cri extraordinairement aigu, et ouvrit brutalement ses yeux bleus sertis dans son Visage d'Arreat. Il vit les torches, avec leurs gaies flammes dansantes, s'éloigner doucement, et essaya alors de reprendre pied au milieu du déferlement chaotique de caillasse qui le cahotait en tous sens. Un rocher un peu plus grand que lui lui arrivait doucement dessus (je dis doucement parce qu'il descendait à peu près en même temps que lui). Fëare s'arc-bouta de toutes ses forces contre lui, et en essayant d'ancrer ses pieds dans le sol il vit la pointe de ses Embrouilleurs jeter de vives étincelles à force de frotter contre le basalte. Finalement, au milieu du terrible grondement qui l'environnait de toutes parts, il parvint à arrêter la roulade du roc, et derrière ce dernier se trouva relativement au calme. Brusquement, un rocher d'une bonne tonne vint heurter à toute vitesse le caillou contre lequel Fëare était appuyé, ce qui le fit voler en éclats. L'Elfe eut le réflexe prodigieux de saisir sa Lame du Colosse Incendiaire d'Annihilation, et, dans un même mouvement, il asséna un terrible coup de Berserk sur la roche qui vola en éclats ardents (et tout cela d'une seule main s'il vous plaît, l'autre étant occupée à le faire tenir à peu près debout sur la pente). Il enchaîna immédiatement avec un saut d'attaque qui le mit hors de danger, loin des paillettes de lave qui avaient été projetées en tous sens par ce coup d'une puissance phénoménale. Son saut le précipita contre la paroi basaltique, dans laquelle il planta de toutes ses forces sa Lame du Colosse Foudroyante (qu'il avait dégainée entre temps à la vitesse d'un chat à qui on a fait goûter du jus de citron). Elle pénétra dans le mur jusqu'à une vingtaine de centimètres de la garde, et il y resta plantée. Accroché au dessus du vide, il regarda en dessous de lui la caillasse défiler à toute vitesse, et pensa fugacement que ç'avait été presque amusant d'arrêter le rocher en faisant crisser ses bottes, dont la pointe s'était trouvée noircie. Mais un instant plus tard son esprit revenait vers quelque chose de légèrement plus important : sa survie. Il planta sa lame incendiaire environs un mètre au dessus de l'épée foudroyante, qu'il retira de la paroi. Il mit son pied dans l'encoche qu'il avait ainsi aménagée ; il re-planta son épée de foudre dans le mur, de manière à lui faire un point d'appui, et ménagea une deuxième encoche dans le mur pour son épée de feu avec sa main, eeeuh...on va plutôt dire l'inverse, mais faut dire que l'auteur de ce truc est tellement con, et ses histoires tellement tordues que même le narrateur s'y perd. Mais revenons à nos bourdons.

Il remit la Lame du Colosse Incendiaire d'Annihilation dans son fourreau, puis exécuta un bond (avec un seul pied pour donner l'impulsion !) qui le fit atterrir devant la sortie tant désirée. Il s'écarta vivement du rebord du couloir, et fut assez perturbé en voyant qu'à l'instant où il sortit de la salle le portail de téléportation se désactiva et toutes les pierres s'accumulèrent contre le fond de la salle, quelques mètres derrière ce dernier.

Il soigna son éraflure à la joue, but le reste de la potion de rajeunissement qu'il avait débouché pour soigner les innombrables commotions et bleus que lui avait causé cette aventure, et regarda son armure : elle était en bien piteux état, toute souillée, avec des égratignures de partout, et des morceaux de pierre coincés entre à peu près toutes les mailles. Il décida de faire une sieste, s'étendit, sans même prendre le temps d'ôter son armure, et s'endormit...comme une pierre dans le couloir qui le mènerait à sa prochaine épreuve, trop épuisé pour seulement songer que, la prochaine fois, il pourrait bien ne pas s'en tirer.

* Je vous en prie
À son réveil, Fëare eut l'occasion de déguster un « tartare de Lembas avec son subtil accompagnement de sauce cristalline », en clair une bouchée de Lembas et une gorgée d'eau.

Une fois ce frugal repas accompli (oui, accompli, comme une corvée accomplie, toute perte de temps, même pour se nourrir, lui étant fort déplaisante, ce voyage souterrain commençant légèrement à violemment lui taper sur le cortex), il se remit en route, en maudissant les Valar, leur attirail magique, et toutes les épreuves qu'ils lui imposaient pour pouvoir récupérer cette « ferraille enchantée » au rythme de ses pas claquant sans réplique sur le sol de basalte du couloir subterranéen :

- Non mais sérieux, ces fichus Dieux, ils auraient pu trouver autre chose en tant qu'épreuve ! Franchement, une avalanche, on atteint des records de c****rie là ! Pourquoi pas une course dans la boue tant qu'ils y sont ! A mon avis, même si ils avaient voulu, ils auraient pas pu trouver plus c...

Il s'immobilisa.

Il venait de déboucher dans une salle aux dimensions tout simplement pharaoniques, un gigantesque cube d'une cinquantaine de mètres de côté, en terre de brique écarlate, vivement éclairée par des torches brillant de flammes rouges réparties en quinconce sur les murs.

Et, au milieu de la salle, une forme qu'il connaissait bien, bien trop bien.

Un grand...hum...tas, de couleur brune, légèrement teinté de pourpre, faisant grossièrement penser à un morceau de sphère posé sur le sol, et sur lequel couraient quelques fines veines noires.

Immédiatement, saisi d'une peur panique, il fit une roulade vers la sortie, et il arriva exactement ce qu'il craignait le plus à cet instant : une énorme dalle de pierre se décrocha du plafond, et lui bloqua la sortie, tout en faisant un vacarme assourdissant dans un volume hermétiquement fermé, ce qui fit sauvagement siffler les oreilles pointues de notre héros pendant une poignée de secondes, après qu'il aie fini sa roulade le visage encastré dans la porte qui lui interdisait toute fuite.

Il ferma lentement les yeux sous l'effet d'une irrépressible lassitude, soupira longuement, et, d'un regard à la fois suppliant et résigné (faut le faire...essayez pour voir), se retourna, pour tout de même admirer un spectacle qui, aussi terrifiant qu'il soit, restait splendide, d'autant plus qu'il était extrêmement rare.

Les veines noires s'illuminèrent progressivement, comme si du métal en fusion se mettait à courir à l'intérieur ; le tas brun vira au rouge brique, puis au rouge orangé, puis au rouge sang, pour finalement arriver au rouge braise.

Un rayonnement de chaleur à peine supportable inondait toute la salle, tandis qu'un grondement sourd, un rugissement de brasier infernal à demi-étouffé naissait doucement. Tout d'un coup, un sinistre craquement d'os brisé retentit, et deux immenses ailes enflammées se déployèrent à une vitesse phénoménale, engendrant une nuée ardente de braise et de cendres tellement puissante qu'elle projeta Fëare contre la dalle qui scellait son destin et la sortie.

Etourdi par le choc, et gravement brûlé par le souffle incendiaire qui venait de le balayer, il saisit et but une bonne partie de potion de rajeunissement totale. Il eut à peine le temps d'empoigner son Bouclier-Tempête pour se protéger du torrent de roche qui jaillit et retomba en une pluie mortifère lorsque, brutalement arrachée du sol dans lequel il se reposait par un corps animé par les toutes-puissances des Enfers, la tête du Balrog émergea de son long sommeil.

La queue dans laquelle il était lové se déroula et claqua comme un gigantesque fouet incandescent dans l'air presque irrespirable de la salle. Et enfin, les pattes dotées d'une puissance motrice à peu près infinie du ValaRauko le déterrèrent entièrement, et le firent brièvement quitter le sol, pour le faire retomber de toute sa lourdeur dans cette caverne, ce qui en commotionna entièrement la structure ; d'énormes pans de la voûte rocheuse se mirent à tomber ça et là, sans faire aucunement souffrir le titanesque démon, qui s'ébroua en projetant autour de lui plusieurs tonnes de terre et de cendre ; en revanche, Fëare eut tout le mal du monde à esquiver les parties du plafond qui menaçaient de le rendre apte à être glissé sous une porte.

Un Balrog, un vrai. Pas les misérables ersatz qu'il avait rencontrés dans les plaines désolées du Pandémonium, à Sanctuary. Brut de décoffrage, une vingtaine de mètres de haut, à peu près autant en envergure*, et donnant l'impression d'être une masse de lave difficilement contenue dans une fine coquille** de roche, peinant à la contenir, et menaçant à tout moment de craquer, suintant incessamment de flammes démoniaques dévorantes, exhalant une aura de Chaleur tout bonnement insupportable, sauf pour quelques êtres d'exceptions, pour lesquels c'est juste presque supportable. Presque...

Cela promettait d'être le plus rude combat que Fëare avait mené depuis longtemps.

De toute sa hauteur, le Démon n'avait pas encore trouvé ce qui était la cause de son réveil ; l'Elfe voulut profiter de l'effet de surprise dont il disposait, et courut jusqu'au pied de son terrible adversaire ; sa tête arrivait environ à la cheville du monstre. À portée d'épée, il avait l'impression d'être penché au dessus d'un creuset d'acier liquide, et l'incandescence de l'atmosphère aux alentours immédiats du Balrog commençait à faire roussir ses sourcils ; ses pièces d'armure, notamment son casque, gagnaient en température très rapidement, et Fëare, étourdi par le manque d'oxygène et la chaleur, se demandait combien de temps il pourrait se maintenir encore debout.

Dégainant sa Lame du Colosse Foudroyante, il asséna un coup d'estoc dans le pied du Balrog de toutes ses forces. La pointe de l'épée pénétra superficiellement, et un violent arc d'électricité jaillit puis rebondit sur la peau impénétrable du terrible démon.

Sa peau de roche l'immunisait contre les attaques de la foudre, et sa consistance de lave le rendait insensible au feu. Il ne lui restait comme ressource que son Arbalète du Colosse Cryogénique, qu'il arma, et avec laquelle il s'apprêtait à faire feu, lorsqu'il sentit sa botte droite monter soudainement à une température incroyable. Dans un hurlement de douleur, il chancela, et perdit connaissance un court instant ; lorsqu'il revint à lui, il était suspendu la tête en bas.

Le terrible fouet de feu avait enlacé sa jambe, et le Balrog tenait Fëare suspendu devant lui ; la main droite de ce dernier tenait l'instrument du supplice de notre héros, tandis que sa main gauche se métamorphosait lentement en une énorme masse d'arme incandescente. Fëare tenta de décocher une flèche dans la figure du Balrog mais, dans un moment de lucidité presque incroyable entre la chaleur, la douleur, le manque d'oxygène provoqué par la consommation du Démon de Flamme et sa position de tête en bas, il réalisa qu'il n'y arriverait pas : il se balançait trop violemment. Il visa alors la seule chose fixe et qui, avec beaucoup de chance, pourrait le sauver : le fouet lui-même, à environ un mètre au dessus de son Embrouilleur droit. Tandis que le Balrog levait sa main métamorphosée pour lui asséner un coup sans aucun doute mortel, le carreau partit, l'arme enflammée enroulée autour de sa botte gela et cassa dans un craquement clair et cristallin.

Fëare, peu après le début de sa chute vertigineuse, vit une gigantesque masse rougeoyante passer à quelques centimètres de ses pieds.
Il fit une chute d'une vingtaine de mètres, et retomba, grâce à un entraînement douloureusement mis en pratique, sur ses pieds, qui tinrent (à peu près) le coup (je vous rappelle que les Elfes sont très légers), puis enchaîna avec un saut de côté pour esquiver le poing du Démon qui s'écrasa à l'endroit où il se trouvait un instant auparavant dans un fracas épouvantable, soulevant un nuage de poussière et projetant des éclats de roche pulvérisée (comment ça de la roche pulvérisée c'EST de la poussière ?) en tous sens.

Pour ralentir le monstre et se donner un peu de temps, il tira une flèche cryogénique dans son bras (le bras de la bestiole, hein) ; cela l'immobilisa un instant, et il attendit que la lave se remette à circuler dans son bras, ce qui prit à peu près cinq secondes. Dans ce laps de temps, Fëare but un reste de potion de rajeunissement total, et encocha deux carreaux en même temps dans son arbalète. Il fit feu (enfin fit glace plutôt) dans l'articulation entre le pied et le tibia, là où la jambe du Balrog était la plus fine ; les deux carreaux se plantèrent à environ un demi-mètre l'un de l'autre, et un froid terrible paralysa la cheville droite de son monstrueux adversaire qui, brutalement durcie, explosa en débris de roche sous la pression phénoménale de vingt mètres de Démon, et de plus d'une centaine de tonnes. Ce dernier vacilla un instant, ce qui permit à Fëare d'encocher un nouveau carreau, et esquissa une chute en avant, pendant laquelle notre héros lui tira en pleine poitrine.

Le Balrog, après s'être étalé par terre en engendrant une nuée ardente qui nécrosa la face de l'Elfe qui, les deux mains sollicitées pour manier son arbalète, n'avait pu se servir de son bouclier, se releva lentement. Mais Fëare avait saisi son Bombardone, et, lorsque le titan tenta de se remettre sur ses deux pattes, il le projeta sur la partie encore gelée du torse du monstre. Un large pan de roche refroidie se détacha et éclata en morceaux par terre. Ce n'était qu'une blessure superficielle, mais elle avait mis à nu le « coeur » du Balrog, l'endroit par lequel tous ses fluides transitaient. Notre héros y vit sa chance (enfin, y vit, un grand mot) : le Balrog consommait pour brûler tellement d'oxygène que Fëare voyait triple tandis que le démon achevait de se redresser, il avait préparé trois marrons glacés à envoyer à son adversaire (eh oui, si vous avez suivi ce que je viens de dire, de son point de vue, il avait encoché neuf flèches).

Le claquement sec de la corde d'arbalète, suivi du sifflement strident de trois carreaux fendant l'air, pour aller mollement se planter dans une surface tendre, et le son caractéristique d'une cristallisation soudaine.

Le Balrog, son fouet levé, s'immobilisa. Le flux de lave dans son corps avait cessé, et le gel parti de sa poitrine se propageait tout au travers de sa carcasse. Sa couleur vira du rouge braise au rouge sang, du rouge sang au rouge orangé, puis du rouge orangé au rouge brique, pour se figer dans le noir de la Mort. Tout semblait suspendu, dans un silence déchirant.

Un hurlement terrible retentit derrière la gigantesque statue. Une porte venait brutalement de s'ouvrir, et l'appel d'air en résultant fit chanceler le cadavre figé, qui chuta en arrière, et implosa en rencontrant abruptement le mur du fond, enterrant la sortie sous une demi-douzaine de mètres de gravats.

- Et m**** !!!! Mais c'est pas...

Fëare s'interrompit, un éclair venait d'attirer son oeil. Une lueur orangée au milieu des débris noirs.

Il s'approcha, et vit une armure. Il contempla sa Muraille, qui était en piteux état. Les nuées ardentes successives avaient fait mollir le métal, et maintenant que Fëare avait cessé de s'agiter, il s'était durci, formant des sections dans lesquelles il ne pouvait plus du tout bouger, ce qui est assez gênant pour une cotte de mailles.

Il saisit cette armure, et l'identifia. Elle était d'un rouge orangé, légèrement translucide, et semblait tirée d'un temps très ancien***. Il murmura :

- Evidemment, une peau de balrog...

Il ôta son armure abîmée, revêtit cette nouvelle possession, et voulut entreprendre de dégager la sortie. Mais une douleur attira son attention : la brûlure qu'avait fait le fouet du Balrog à sa jambe était de nature démoniaque, une magie négative excessivement puissante, et ne pouvait être guérie par une simple potion de rajeunissement. Fëare ôta sa son casque, versa un peu d'eau à l'intérieur, et y plongea la pointe de sa Lame du Colosse Incendiaire. L'eau se mit instantanément à bouillir ; il y mit alors à infuser une petite poignée d'Athelas, puis y plongea son carquois de carreaux. L'eau se refroidit très vite, et il put verser sa...tisane sur sa jambe brûlée, ainsi que sur son visage dégradé.

Il n'y a pas de mots décrivant la sensation que procure le soulagement par la divine Herbe des Rois. On peut néanmoins la résumer par cette phrase d'une beauté sublimement emphatique : ça fait du bien.

Enfin soulagé, Fëare put enfin s'atteler au déblayage de la sortie. Il saisit son Bombardone et, tout en sifflotant avec l'air d'inaltérable gaîté du condamné à perpétuité aux travaux forcés, entama le bouchon rocheux à grands coups qui faisaient vibrer toute la caverne, on se serait cru à un concert du groupe de ménestrels les Mouflards du Shibushy.

*25 éclats de rocher dans l'oeil plus tard*

- Bon, on va poser ce truc..., déclara-t-il, les yeux embués de larmes, on va utiliser la bonne vieille technique du choc thermique.

Fëare saisit son arbalète et, après avoir généreusement nappé les débris du cadavre du Balrog d'une couche de gel, il lança de toutes ses forces son Epée Incendiaire qui, allant se planter dans la roche glacée, la fit exploser. Un petit éboulement plus tard, un trou béant s'ouvrait sur encore un autre couloir de basalte, menant encore à une autre épreuve...



* Comme ça, il n'est pas plus large que long (ceux qui comprennent auront compris)

** Ne pas oublier le q

*** Ouais bon c'est une Arkaine éthérée 1.08 quoi ;)
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