Fanfiction Diablo II

Ca y était. Duriel était mort.

Autour de moi, les autres criaient leur joie. Un Barbare alla jusqu'au corps du démon et le décapita avec sa hache. Pour s'assurer qu'il soit bien mort.

Je regardai les Nécromanciens voir s'ils pouvaient faire quelque chose de nos compagnons morts. Il y avait trois Rogues, une Amazone, un Barbare, deux gardes de la ville, deux Zann Esu, un Vizjerei et trois de mes frères Paladins au sol. Les trois Druides de notre groupe étaient prudemment restés en dehors du combat.

- Il faut continuer, dis-je aux quelques membres de la Légion de la Lumière qui n'avaient rien à faire. Les autres vont rester ici, et nous les rejoindrons après.

- Du calme, Derek, me dit un Nécromancien. Si nous nous séparons, nous ne pourrons pas vaincre Diablo ou Baal.

- Mais si nous restons ici à rien faire, Baal va s'échapper.

- Ecoutez-moi, fit Gortinor, le chef des Vizjerei. Derek peut continuer avec ceux qui n'ont rien à faire. Les autres restent ici. Quant à vous, ajouta-t-il aux Druides qui entraient prudemment, vous avez intérêt à suivre les Paladins.

- Je viens ! s'écria Karr, un Barbare.

- Moi aussi, déclara une Zann Esu du nom de Prométhée.

Je rassemblai les volontaires, environ la moitié des survivants de notre groupe, et nous prîmes le chemin menant à Baal.

Apparemment, les Horadrim avaient bien fait leur travail pour emprisonner le Seigneur de la Destruction. Tal Rasha avait été attaché à un pilier, au milieu d'une sorte d'île entourée d'un gouffre de flammes. Mais Tal Rasha n'était plus là.

A la place, il y avait un Archange, que je reconnus comme étant Tyrael.

Tandis que les Rogues et les Amazones bandaient leurs arcs au cas où ce n'était pas un Archange, je m'avançai, suivi par Karr et Prométhée, sur le petit pont enjambant le gouffre.

Derrière moi, je sentais les Zann Esu et les Vizjerei préparer leurs sorts les plus puissants. Prométhée semblait prête à lancer un sort de protection sur notre trio. Les Druides, quant à eux, avaient envoyé deux loups à la rencontre de Tyrael.

- Vous êtes arrivés trop tard, dit Tyrael. J'ai combattu le Vagabond, mais je n'ai pu le vaincre. Diablo est trop fort, trop présent en lui. Le Seigneur de la Terreur et le Seigneur de la Destruction sont déjà en route pour Kurast.

- Kurast ? demanda Karr, la main sur sa lourde hache. Qu'y a-t-il là bas qui puisse les intéresser?

- Méphisto, répondit Prométhée. Il est enfermé là-bas.

- Mais l'ordre Zakarum empêchera les démons de l'atteindre, dis-je.

- Si l'ordre essaie de les arrêter, il ne pourra que les retarder, déclara Tyrael. Vous devez aller à Kurast, et à nouveau essayer d'arrêter Diablo.

Sur-ce, Tyrael s'éleva dans les airs. Il disparut rapidement.

- On retourne voir les autres, dis-je.

Les Nécromanciens avaient réussi à sauver trois Paladins, une des Rogues, les Zann Esu et le Vizjerei. Les huit autres furent enterrés, et Gortinor ouvrit un Portail de Ville dans lequel tout le monde s'engouffra.

Visiblement, la nouvelle de la réussite de Diablo était déjà arrivée aux oreilles de Jerhyn. Celui-ci nous aborda et nous parla en ces termes:

-Je sais que vous avez vaincu Duriel et suis désolé pour vos compagnons morts. Mais je crois que vous avez plus important à faire que de pleurer les morts actuellement. Comme promis, le trafic maritime a repris. Vous pouvez donc reprendre la route vers Kurast. Meshif est prêt à embarquer, il vous attend. Si vous voulez vous acheter des armes ou des potions, ou si vous voulez vous reposer un peu, faites-le, mais sachez que vous aurez tout votre temps sur le bateau. Le temps presse.

Lorsque je lui demandai comment il savait que Duriel avait été vaincu, Jerhyn répondit que Tyrael lui était apparu.

Les Barbares allèrent acquérir des armes, armures, boucliers et autres casques chez Fara, Drognan ou Elzix.

Les Vizjerei et les Zann Esu allèrent acheter des Potions à Lysander, et les autres s'éparpillèrent dans la ville. Je supposai que les Nécromanciens étaient allé demander certaines armes aux Barbares pour en faire des Golems d'Acier.

Cinq heures après la mort de Duriel, nous allâmes tous sur le bateau de Meshif. Les Nécromanciens attendraient d'être arrivés à Kurast pour créer leurs Golems. Les Druides avaient renvoyé leurs Loups et autres Corbeaux pour les rappeler à Kurast. Nous partîmes de nuit. Selon Meshif, le voyage prendrait plusieurs jours.

Lorsque nous fumes arrivés à mi-chemin, nous fumes pris d'un pressentiment. Les Zann Esu, Nécromanciens, Assassins, Paladins et Vizjerei sentirent tous que quelque chose n'allait pas à Kurast. Une aura maléfique venait de la jungle, encore à quelques jours de navigation.

- Que se passe-t-il ? Demanda Karr.

- Il se passe quelque chose à Kurast, répondis-je.

- Quoi ?

- Nous ne le savons pas, dit Prométhée. Nous verrons une fois arrivés.

Je sentais que nous allions vers de plus grands danger que ce que nous avions vécu jusque là, avec les Rogues corrompues d'Andarielle et les chats-sabres, vers de poison, et Duriel. J'étais persuadé que nous devrions vaincre l'un des trois à Kurast. Mais cette aura maléfique plongeait nos coeurs dans une angoisse profonde.

Après une semaine passée sur la mer, nous arrivâmes à Kurast. Nous vîmes que la jungle allait jusqu'à l'eau. Elle avait recouvert la
ville entière !

- Que s'est-il passé ici ? demanda Gortinor.

- Une tragédie, souffla Rove, le chef des Vizjerei.

- Qu'est-il advenu des habitants ? dis-je.

- Qu'est-il advenu du Temple ? dit un de mes Paladins, me faisant écho.

Karr et ses hommes étaient déjà en train de vérifier leurs armes et leurs armeures. Les Druides conversaient avec Meshif, sans doute de ce que nous allions faire maintenant.

- Kurast a un port de grande taille, répondit le capitaine. Je vais voir si nous pouvons accoster quelque part.

- Attendez ! m'écriai-je.

Comme mes compagnons Paladins, Nécromanciens, Vizjerei ou Zann Esu, je sentais une aura faible, qui luttait contre celle de la ville maudite.

- Il y a un endroit qui est protégé contre cette étrange jungle, déclara Prométhée. Il faut que nous y allions.

La Zann Esu courut jusqu'à Meshif et lui donna la position approximative de la bonne aura.

Meshif se gratta le menton et dit:

- Hum... C'est le port, là-bas. D'accord, on y va.

Quelques heures plus tard, Meshif faisait accoster son bateau au port. Je fus le premier à en descendre, suivi par Prométhée, Karr, Gortinor et
Tiraka, la chef du groupe de Rogues, et un homme m'aborda.

- Bienvenue à Kurast, noble Paladin, dit-il. Je m'appelle Hratli, et je suis le meilleur forgeron du coin.

- Que s'est-il passé ? demanda Prométhée, derrière moi.

- Eh bien, tout a commencé avec l'arrivée de ce Vagabond. Cet homme étrange n'est resté au port que deux heures, assis sur un ponton, puis il est allé dans la ville. Et la jungle s'est mise à pousser à une allure folle, les araignées et les pygmées ont attaqué, les animaux sont devenus
plus gros et plus forts, et ils ont attaqué. Ce fut un véitable massacre. Même les villes de Lireh, à l'Est, et de Viz-Jun, au Sud, ont été envahies.
Seul ce port a été protégé, grâce à la magie d'Ormus. Mais la barrière qu'il a créé est en train de faiblir.

- Et le Temple Zakarum ? demandai-je, tandis que le reste du groupe débarquait.

- Il semblerait qu'ils se soient alliés avec cette force maléfique qui nous a attaqué, répondit Hratli.

- Corrompus par Diablo... dit Tiraka en observant les Assassins se diriger vers une partie bien précise des quais.

- Quoi qu'il en soit, votre arrivée réchauffe nos coeurs. D'après Ormus, vous avez vaincu Andarielle et Duriel. Je suis sûr que les autres Démons Supérieurs ne pourront rien contre vous.

- Ca, nous le verrons bien lorsque nous les affronterons, dis-je en observant les Druides invoquer Sarments, Loups, Corbeaux et autres Grizzlys. Nous ne pouvons pas laisser ces démons semer Terreur ou Destruction à Sanctuary. Ni les laisser libérer la Haine.

- Si vous voulez, Asheera peut vous fournir des mercenaires. A Kurast, nous sommes les spécialistes des mages.

- Merci.

Je fis signe à mes compagnons de suivre Karr qui s'éloignait en compagnie de ses barbares et demandai au forgeron:

- Où pourrait-on trouver des poches de résistance autres que celle-ci ?

- Vers le Nord, il y a une petite cité de Zann Esu. Plus loin, à l'Est de ce village, des Vizjerei se battaient encore il y a quelques heures; nous
avons vu des sorts qui les caractérisent au dessus de la jungle. Ensuite, les autres sont sûreent morts...

- Merci, Hratli. Si nous avons besoin de quoi que ce soit...

- A part moi, Ormus et Asheera vendent des armes et armures qui leur sont propres. Et il y a une membre de l'ordre du Viz-Jaq'taar, les Assassins, là-bas. rajouta-t-il en désignant la direction prise par les Assassins de la Légion. Si vous avez besoin de moi, je suis à ma forge.

Sur-ce, Hratli partit vers ses bâtiments.

- Que fait-on ? me demanda Hira, la chef des Amazones.

- On rassemble les autres chefs et on voit avec les habitants ce qu'on peut faire pour les aider.

Deux heures après notre arrivée à Kurast, les chefs des groupes de la Légion étaient rassemblés autour d'un feu, sur la place principale. Nous avions décidé de diviser temporairement la Légion: les trois Druides, Prométhée, Gortinor, Pallanza (la chef des Nécromanciens) et les
Assassins iraient chercher des membres de leur ordre respectif, tandis que les autres iraient vers la prison de la Haine. D'après Natalya, l'Assassin que m'avait indiqué Hratli, il se passait des choses étranges près de la Cathédrale d'Inarius. Ormus, lui, voulait qu'on lui rapporte une lame qui lui permettrait de renforcer l'aura protégeant les docks. Quant à Cain, il avait dit qu'un sceau protégeait l'entrée de la Prison, et que le seul moyen de détruire ce sceau était de trouver le Fléau de Khalim. Cependant, Cain n'avait aucune idée de la position de ce Fléau.

- Vous nous attendrez sur les Docks aux côtés de Cain, et vous nous rejoindrez lorsque l'un de nous rentrera en ville. dis-je avant que nous ne partions.

- Et vous trois, ajouta Karr pour les Druides, vous avez intérêt à revenir. Et avec d'autres Druides qui soient moins lâches que vous. Sinon,
je vous ferai passer un sale quart d'heure!

L'un des Druides se leva et se tint devant le Barbare, l'air agressif. Sa massue et son bouclier en main, il semblait vouloir affronter Karr.

Ce dernier eut un sourire mauvais. Il se releva lentement, laissant au Druide le temps de bien voir ses muscles, sa hache, sa haute taille. Lorsque Karr fut debout, le Druide semblait rapetissé par la peur: la tête de l'homme qui vivait selon le Caoi Dùlra arrivait à la poitrine de son cousin.

[Les Druides sont les descendants d'anciens Barbares. NDA]

Voyant que Karr faisait deux têtes de plus que lui, le Druide recula vers ses amis. Je lus la soumission dans ses yeux.

Karr lut la même chose, et se rassit alors, satisfait de ne pas avoir eu à massacrer son cousin.

Trois heures après notre arrivée à Kurast, nous partîmes, nous enfonçant dans la jungle récente. Nous arrivâmes à une bifurcation, où nous devions nous séparer.

Là, nous eumes la surprise de voir le Vagabond qui nous regardait, sur la rive opposée du fleuve. Les Amazones et les Rogues visèrent Diablo avec leurs arcs, et j'eus le courage d'approcher... Je pus voir, sous le capuchon du Démon, la Pierre d'Âme qui brillait, diffusant une lueur rouge tamisée par le vêtement. Sentant un piège, je reculai en sortant mon épée du fourreau.

Sans prévenir, cinq crevasses s'ouvrirent dans le sol et se mirent à vomir des démons tandis que Diablo disparaissait dans un nuage de feu.

Trois Seigneurs-Venin se mirent à cracher du feu, brûlant vif une Amazone et un des mages d'Asheera. Tandis que les Barbares couraient vers le trio, les Nécromanciens firent de nos deux compagnons morts un squelette archer, et un squelette mage de l'élément glace. Les autres Paladins et les soldats de Lut Golhein affrontaient courageusement les quelques Hommes-Bouc qui chargeaient en direction des archères. Les Golems et les minions des Druides allèrent à la rencontre des Hommes-Arbres qui venaient, attirés par le bruit de la bataille.

Je plongeai en avant, évitant le coup d'épée d'un des Seigneurs-Venin, puis me retournai pour lui couper les jambes. Le démon s'effondra et se mit à ramper vers un Assassin qui lui coupa les ailes avec ses Katars avant de se retourner pour affronter un Homme-Arbre.

- En arrière! crièrent plusieurs mages des clans Zann Esu et Vizjerei.

La plupart d'entre nous obéit. Les autres se plaquèrent au sol tandis qu'une véritable tempête de feu s'abattait sur les monstres. Mes Paladins et moi Priâmes pour éviter la mort de nos compagnons pris dans la tempête. Un Homme-Bouc sortit sa hache des flammes, et je cessai de Prier pour lui trancher le bras. Le démon fut alors vaincu par la puissance déchaînée par les Vizjerei.

Lorsque la tempête eut fini, les Barbares, les Assassins, les soldats et les Paladins se mirent à courir en direction des monstres qui avaient échappé au déluge de flammes. En quelques coups d'épée, de hache, de cimetere ou de lance, les derniers minions de Diablo s'effondrèrent, définitivement morts.

Les crevasses se refermèrent.

Les Nécromanciens et mes Paladins firent leur possible pour soigner ou ressuciter les membres de la Légion pris dans la tempête, dont les derniers vestiges étaient deux arbustes qui brûlaient encore. Quelques minutes plus tard, nous étions entourés d'une petite armée de squelettes dirigés par nos Nécromanciens.

- Diablo est effectivement très puissant dans ce Héros sans nom. dis-je à Gortinor, le chef Vizjerei. Nous devons faire vite.

Les deux groupes se séparèrent alors en se souhaitant mutuellement bonne chance.

Nous avons vite compris que là aussi, les habitants de la région avaient muté sous l'influence de Diablo. Les Hommes-Arbres, les Araignées empoisonnant et les Moustiques suceurs de sang réussirent à tuer cinq de nos compagnons avant que nous n'arrivâmes à trouver le village des Fétiches, qui contenait, selon Ormus, la lame Gidbinn qu'ils avaient volé.

Les Rogues et les Amazones éliminèrent les quelques Fétiches qui étaient encore là, la plupart se cachant dans la jungle afin de tuer tout ce qui passait près d'eux, pour nous empêcher d'atteindre Travincal ou les ruines de la Cathédrale d'Inarius.

Karr me montra l'autel sur lequel reposait une lame. Je ne sentis rien en la regardant et pensai que la véritable lame se trouvait ailleurs. Ceci ressemblait donc à un piège.

Malheureusement, un des Barbares crut que c'était la vraie Gidbinn. Il tendit la main pour la prendre. Lorsqu'il toucha le manche, l'autel entier prit feu, et brûla le bras du Barbare qui hurla de douleur, tandis qu'apparaissaient un groupe de Fétiches derrière lui. L'homme n'eut pas le temps de réagir après s'être retourné: les Fétiches l'avaient déjà tué avec leurs sarbacanes. Celui qui semblait être la chef courut jusqu'au corps appuyé contre l'autel enflammé, et lui sauta dessus alors que ses laquais se faisaient massacrer par les Amazoneset les Rogues. Le fétiche tenait à la main un poignard qui, je le sentis, possédait un grand pouvoir.

Je m'avançai pour l'affronter, mais Karr tendit le bras, m'empêchant de passer. Malgré mon armure, j'eus le souffle coupé lorsque j'entrai en collision avec son bras.

Un trait de sarbacane passa juste sous mon nez et je compris alors pourquoi Karr m'avait arrêté: le trait m'aurait tué en me traversant la tête.

- Celui-là est pour moi. me dit le chef des Barbares.

Il s'avança vers le Fétiche qui avait décapité le corps du Barbare, tout en vérifiant si sa hache était assez aiguisée. Le démonjeta la tête de sa victime vers son nouvel adversaire qui hurla sa rage. Le Fétiche descendit du cadavre et voulut prendre la fuite.

Karr courut derrière lui, donnant des coups de hache sur le démon ou ses congénères, détruisant les murs déjà en ruine. Le Fétiche continua à fuir, jusqu'à ce qu'une Amazone fit passer une flèche juste devant son nez. Le Fétiche hésita alors, le temps que Karr le rattrape. N'ayant plus le choix, le Fétiche voulut lui planter son arme dans la jambe. Karr balança sa hache, qui dévia le poignard. Le démon lâcha alors son arme, et sortit une sarbacane... qui fut instantanément coupée par la hache du Barbare.

Pendant ce temps, j'affrontais cinq Hommes-Arbres qui avaient été attirés par le bruit. Voyant les êtres m'encercler lentement, je criai:

- Karr ! Arrête de jouer avec lui et viens m'aider, bon sang!

Trois Amazones tirèrent des flèches enflamées sur les êtres semi-animaux semi-végétaux, mais un seul se mit à brûler.

Je réussis à éviter les coups de celui qui était sur ma gauche grâce à mon bouclier, mais le monstre à ma droite réussit à me faire reculer en me
donnant un coup de son bras-tronc.

- Karr ! criai-je en sentant derrière moi l'un des Hommes-Arbres prêt à me donner le coup fatal.

J'entendis le sifflement d'une hache fendant l'air puis le bruit produit lorsqu'on coupe du bois avec une hache. Je risquai alors un coup d'oeil derrière moi et vis la partie supérieure du monstre tomber, puis le corps entier se réduire en cendres. La hache du Barbare était tombée par terre après avoir touché la créature.

Karr, lui, était en train d'étrangler le Fétiche avec ses mains.

- Des moustiques ! hurla une Rogue tout en continuant de faire pleuvoir une pluie de flèches sur les monstres qui arrivaient en renfort.

- En arrière ! cria Pallanza, le chef des Nécromanciens.

Ceux qui repoussaient les renforts obéirent tandis que les Vizjerei lançaient des Vagues de Feu, ou créaient des Murs de Feu, pour stopper les monstres.

- Araignées ! hurla un de mes Paladins.

Les Rogues et les Amazones firent pleuvoir les flèches enflammées, gelées ou empoisonnées sur les versions géantes des arachnides communes, qui sortaient d'un trou dans le sol.

- Raigoth ! criai-je. Aide-moi.

Le Paladin accourut et utilisa son Aura de pour brûler les trois êtres de bois, tandis qu'il donnait un coup d'épée Vengeance dans le dos de l'un d'entre eux.

Pendant ce temps, j'avais réussi à blesser sérieusement les deux autres Hommes-Arbres avec Ferveur. Mais l'un d'entre eux réussit à me donner un coup qui me projeta contre l'autre en me faisant lâcher mon épée.

J'essayai de me relever, mais je n'y arrivais pas. Paralysé par la peur de mourir, je vis l'un des monstres lever son bras, prêt à m'asséner le coup fatal. Je fermai les yeux et serrai les dents en recommandant mon âme aux anges.

Le coup ne vint pas. Lorsque je rouvris les yeux, Karr se tenait devant moi, et tendait la main pour m'aider à me relever.

- Ton heure n'est pas venue, Paladin. dit-il.

Quelques secondes plus tard, j'étais à nouveau debout. Raigoth me jeta mon épée et je repris le combat.

Après avoir vaincu les monstres, et enterré les morts que les Nécromanciens ne pouvaient sauver, nous retournâmes aux Quais de Kurast en utilisant un Portail de Ville. Nous rendîmes le Gibdinn à Ormus, et quelques minutes plus tard, nous sentimes la barrière protectrice gagner en puissance.

Je me mis à l'écart avec Xaal, Zulla et Rove, qui remplaçaient respactivement Pallanza, Prométhée et Gortinor, pour discuter de ce que nous allions faire maintenant. S'il nous fallait les reliques de Khalim pour pénétrer dans la prison de la Haine, et si nous n'avions aucune idée de leur emplacement, nous étions un peu perdus.

Nathalia vint alors à nous, et nous lui expliquâmes notre problème.

-Khalim était un personnage important. nous dit-elle. Je sais que ses reliques, lorsqu'elles sont combinées, possèdent un pouvoir immense...


-Mais sais-tu quelles sont ces reliques? lui demandai-je.

-Non. Ce savoir fut perdu avec la mort des prêtres qui furent exterminés par Sarina, une prêtresse corrompue avec le reste de Travincal. Le Conseil possède le pouvoir d'ouvrir la porte de la Prison de la Haine , mais justement, il a été également corrompu... Il ouvrira au Vagabond lorsque ce dernier se présentera à eux... mais il n'ouvrira pas la porte aux ennemis de leur nouveau maître...

-Alors que faire? Diablo est responsable des transformations qu'à subie la jungle, donc les monstres ne l'attaquent pas. Mais nous en revanche... Nous ne pourrons jamais arriver à Travincal avec les reliques avant lui.

-Il y a peut-être un moyen...

-Lequel? demanda Rove.

-La Cathédrale d'Inarius.

Voyant notre air sceptique, l'Assassin ajouta:

-Il y a quelques temps... lorsque le Roi Léoric et l'Archevêque Lazarus sont descendus dans les sous-sols de Tristram, un groupe de gens sont venus ici. Ils disaient voyager de Lut-Golein aux terres de l'Est, mais en fait, ils se sont arrêtés ici... Ils se sont longtemps entretenus avec ces prêtres que Sarina a tué. Je pense qu'ils ont appris où étaient ces reliques.

-Quel rapport avec la Cathédrale d'Inarius? demanda Karr, qui s'était approché de Nathalya sans que nous nous en apercevions.

-Lorsqu'ils ont quitté les prêtres, ils se sont dirigés vers la cathédrale... Une de mes Assassin m'a rapporté les avoir vus s'agenouiller devant les ruines... Des Spectres bleus seraient alors apparus de toutes parts et les auraient entouré... Mon Assassin a dû fuir à ce moment là. Les Spectres l'auraient tué sans aucun problème... On est revenu plus tard, mais... aucune trace des voyageurs. Ils se sont volatilisés.

-Alors en gros, on doit retrouver les ruines de la Cathédrale, s'agenouiller devant et laisser les Spectres nous amener à ces voyageurs? fit Karr. Une promenade de santé.

-Si nous partons tout de suite, nous pourrions arriver avant que nos amis soient revenus avec les renforts. dit Zulla. Le problème n'est pas le nombre, puisque nous avions peu de Druides ou de Viz-Jaq'taar, mais sans Prométhée, Pallanza et Gortinor, nous risquons de manquer de puissance.

Je regardai en direction du reste de notre groupe. Raigoth et Cain étaient en train de discuter avec Tera, Tiraka, Zafrim et Loss, respectivement les chefs des Amazones, des Rogues, des Gardes de Lut-Golein et des Mages de Kurast qui nous avaient rejoint. Nous avions de la puissance physique... Mais il est vrai que nous risquions de manquer de puissance magique.

-Nous devrons donc diviser la Légion en deux parties. déclarai-je.

-Quoi? fit Karr

-Quoi? répéta en écho Rove.

-Il me faut les trois meilleurs Barbares, Cinq Gardes, huit Rogues et/ou Amazones, et 12 lanceurs de sorts... Je mènerai ce groupe à la Cathédrale avec deux autres Paladins, et nous tenterons ensemble de retrouver ces voyageurs, s'ils sont encore vivants. Les autres devront avancer vers Travincal... En aucun cas pénétrer la citadelle, mais s'ils pouvaient débroussailler un peu le terrain... Si jamais ils trouvaient les Reliques...

-La division est la faiblesse. dit Nathalya. Es-tu sûr de toi?

-Je suis un Paladin, l'un des derniers de l'Ordre Zakarum maintenant que Diablo a corrompu le Conseil... Je suis un meneur d'hommes. Je sais comment mener une armée à la victoire. En nous divisant, nous ne diminuerons pas nos chances de victoire. Si jamais nous parvenons à ramener les Reliques lorsque les autres seront devant Tavincal, nous aurons gagné du temps. Pas assez pour rattraper Diablo, mais peut-être assez pour intervenir alors qu'il tentera de libérer ses frères.

-Soit. dit Nathalya.

-Vous avez entendu Derek! s'écria Karr. Allons trouver nos meilleurs hommes!

Une heure plus tard, j'avais devant moi mon groupe: Ryle et Toker, deux de mes Paladins, cinq gardes de Lut-Golein, quatre Amazones, quatre Rogues, trois Nécromanciens, trois Ensorceleuses, trois Vizjerei, trois mages de Kurast, et trois Barbares... dont Karr.

-Mais que fais-tu là? lui demandai-je

-Tu crois que je vais te laisser t'amuser sans moi? me répondit-il. Tu m'as demandé les trois meilleurs Barbares. Je SUIS le meilleur.

Je laissai le reste de la Légion entre les mains de Raigoth, Xaal, Zulla, Rove, Tera, Tiraka, Zafrim, Loss et Nosel, le bras droit de Karr. Je savais qu'à eux neuf, ils parviendraient à mener les autres aux portes de Travincal. Nous les saluâmes donc, et nous nous enfonçames dans la jungle, guidés par Nathalya, vers les ruines de la Cathédrale d'Inarius.

Tandis que nous nous dirigions vers la Cathédrale d'Inarius, je repensai aux évènements survenus ces derniers mois.

Lorsque le roi Léoric descendit dans les entrailles de l'église de Tristram, accompagné de l'Archevêque Lazarus, et que la trahison de ce dernier fut révélée au grand jour, de nombreux ordres envoyèrent leurs champions punir le traitre, sauver le roi Léoric si cela était encore du domaine du possible, et bien sûr vaincre le Seigneur de la Terreur.

J'avais donc été envoyé par le Temple Zakarum avec mes compagnons Paladins. Dans le même temps, des Assassins, des Barbares, des Zann Ezu, des Vizjerei vinrent pour les mêmes raisons. Les Nécromanciens cherchaient un des leurs, disparu près de Tristram. Si j'avais bien compris, leur compagnon avait péri peu de temps après avoir réveillé des créatures renforcées par la proximité de Diablo. Les Druides, quant à eux, étaient venus afin d'aider la nature à revenir à elle après le départ du Démon Majeur.

Mais nous arrivâmes tous trop tard: alors que chaque groupe était arrivé plus ou moins près de Tristram, nous apprîmes que Diablo avait été vaincu. Quelques temps plus tard, Diablo avait battu l'esprit de celui qui l'avait vaincu, et déchainé ses légions sur cette région de Sanctuary. Nous nous retrouvâmes tous chez les Rogues.

Les Amazones étaient arrivées dès qu'elles avaient su leurs soeurs en danger.

Le camp des Rogues avait peu de provisions, de place, d'équipement... La plupart des membres de nos groupes se rencontrèrent en dehors des palissades de bois. Les chefs se rencontrèrent autour du feu, discutant avec Akara, Warrhiv, Charsi ou Kashya. Comprenant que nous étions tous à la poursuite de Diablo, et que ses minions, Andarielle en tête, nous empêchaient de le suivre à Lut Golein, nous décidâmes vite de nous allier pour être plus forts. Des Rogues décidèrent de venir avec nous, toutes celles dont Kashya estimait pouvoir se passer pour défendre son camp.

Le nom de Légion de la Lumière fut trouvé par Karr, sans doute une façon de faire de l'humour car il disait que nous nous rassemblions pour chasser les ténèbres.

Nous avions donc parcouru les routes, tué tout être des ténèbres croisant notre route. Nous avions empêché une attaque du camp des Rogues, abattu une renégate nommée Blood Raven, puis enfin libéré Deckard Cain. Nous avions alors combattu sans relâche de nombreux être maléfiques: Bishbosh et Coldcrow parmi tant d'autres. Nous avions traversés les Marais Obscurs, le Cloître, nous avions finalement atteint Andarielle, et nous l'avions vaincue.

Ainsi, nous libérâmes la route vers Lut Golein. Nous dûmes laisser plusieurs des notres avec les Rogues pour donner la chasse aux survivants de l'armée d'Andarielle. Sur la route, nous ne trouvions que désolation là où le Seigneur de la Terreur était passé. Heureusement, il ne s'était pas attardé, ne s'intéressant qu'à Lut Golein, pour une raison que nous expliqua Cain: c'était là-bas que son frère Baal était enfermé, dans le corps de Tal Rasha.

Arrivés à Lut Golein, nous avions poursuivi la lutte, dans les égouts de la perle du désert, mais aussi dans des tombeaux en ruine, des cités oubliées, un terrier de Ver Géant, le palais de Jerhyn... Le sanctuaire des Arcanes nous avait tous déroutés, et je crois que c'est ici que nous perdîmes le plus grand nombre des notres. Heureusement, de nombreux gardes de la ville nous prêtaient main-forte. Puis nous avions vaincu ce traître Vizjerei se faisant appeler Invocateur, nous avions trouvé le tombeau de Tal Rasha, et nous avions vaincu Duriel.

J'essayai de me souvenir de ce que je savais concernant la Cathédrale d'Inarius. Inarius était un ange, qui était descendu sur Sanctuary se faire ériger une cathédrale et se faire passer pour un dieu. Il avait été vaincu par Méphisto en personne, et sa cathédrale avait été laissée à l'abandon. On ne m'avait rien appris d'autre là dessus.

Ce qui m'avait été appris... Dans le plus lointain souvenir que je possédais, j'étais élevé par des prêtres Zakarum, dans le but de devenir plus tard un Paladin. J'ai toujours été un élève brillant. A 16 ans, je reçus ma Rapière, une sainte relique nommée Lamesprit, et mon Bouclier Vortex, nommé L'Invicible. J'obtins également une Armure Sacrée. A force de batailles, je pus m'offrir des Gantelets de Croisade, une précieuse Ceinture de Mythril, des Bottes de Guerre et l'un de ces casques appellés Couronnes.

Nathalya leva soudain la main, nous faisant comprendre que nous devions nous arrêter. Je sentis la présence proche de la Cathédrale, mais également celle de plusieurs créatures d'une puissance phénoménale.

Du coin de l'oeil, je vis Karr faire glisser son doigt le long de sa Hache Géante. Nous n'allions pas tarder à combattre d'autres serviteurs du Mal.

Les Rogues et les Amazones se dispersèrent autour de cette petite zone sans arbres où devait se trouver l'entrée de la Cathédrale. Les lanceurs de sorts les suivirent, tandis que les guerriers restaient avec Nathalya.

Cette dernière me montra ce qui montait la garde devant la Cathédrale: il s'agissait de Fanatiques corrompus, des anciens membres de l'armée du Temple Zakarum. A leur tête se trouvait un membre du Conseil corrompu, Staïlavos, que je reconnus au symbole tissé sur son vêtement. Staïlavos ne ressemblait même plus à un humain: sa tête et la partie gauche de son corps, dont son bras et sa jambe, étaient devenus gris, et des griffes et des cornes y avaient poussé. Le reste de son corps s'était recouvert d'un pelage d'un jaune sable.Une étoffe rouge pendait de sa ceinture. Quels pouvoirs lui avait accordé le Seigneur de la Terreur?

Staïlavos n'était pas un guerrier. Il possédait de fortes connaissances, un excellent talent d'orateur, et était un bon stratège. Il avait plus souvent mené son armée à la victoire en obtenant la reddition de son ennemi plutôt qu'en détruisant ce dernier. C'est ainsi qu'il avait gagné sa place au Conseil. Il était le Gardien des Connaissances du Temple Zakarum.

-Il a mené quelqu'un ici. déclara Nathalya.

Je sentais effectivement que quelque chose de puissant était passé par ici. Un démon. Peut-être Diablo ou Baal, puisque leur puissance était difficile à cacher. Je regrettai de ne pas avoir pris Zulla avec nous. Elle aurait su de qui il s'agissait.

- Où est passé le truc coloré ? demanda soudain Karr.

Je m'aperçus alors que Staïlavos n'était plus là.

- Bon sang ! m'écriai-je. Il est derrière nous ! Attaquez !

Les Rogues, les Amazones et les lanceurs de sorts attaquèrent les Fanatiques rassemblés devant les ruines. Moi, je fis signe à Nathalya de diriger notre attaque, et je pris Karr avec moi. Staïlavos n'était pas fort, et je savais qu'à nous deux, nous pourrions le vaincre.

Nous retournâmes sur nos pas, sachant que le traître se trouvait non loin de nous. D'un geste bruque, Karr me força à me baisser, se baissant également. Ce qui m'avait le plus étonné chez cet homme était sa capacité innée à communier avec la nature. Ce n'était pas un Druide, mais il était pourtant capable de calmer des animaux dangereux, de sentir la direction du vent, de savoir quand quelque chose s'approchait de nous.

Et là, il avait senti Staïlavos. Le démon, puisque c'en était désormais un, se frayait un chemin à travers les arbres, utilisant ses nombreuses griffes pour couper les feuilles qui lui obstruaient le passage. Karr me montra ses poings: il fit tomber l'un d'eux dans la paume de sa main. Il voulait que j'utilise le Poing du Paradis contre notre ennemi. Je hochai la tête. Il me désigna, puis désigna ses yeux, et enfin montra Staïlavos. Il voulait que je le surveille, tandis que lui le contournait. Je hochai à nouveau la tête. Karr partit alors sans provoquer le moindre bruit.

J'observai Staïlavos pendant plusieurs secondes, puis je le vis disparaître.

- Bon sang !

Je plongeai en avant alors qu'il chargeait ma position. Il venait de se téléporter à quelques pas sur ma gauche. J'esquivai de justesse sa charge. Il m'aurait empalé sur la griffe qui avait poussé sur son coude gris.

Je me retournai et me relevai d'un bond, brandissant Lamesprit et L'Invincible. Il me chargea à nouveau, mais il était bien plus facile à esquiver de face. Je sautai sur ma gauche lorsqu'il arriva à mon niveau, et je tentai de le frapper de ma Rapière. Son bras gauche vint parer mon attaque, la peau de démon absorbant l'impact. Je pivotai alors le Frappai avec mon Bouclier. Je touchai la tête, mais un démon étant plus résistant qu'un humain, cela ne lui brisa pas les cervicales.

Je dégageai en vitesse mon épée et tentai un coup de taille horizontal. Staïlavos fit un bond en arrière pour l'esquiver, puis se téléporta. Je dus lever rapidement mon bouclier pour parer l'attaque que Karr avait destiné au dos du traître.

- Ca va ? me demanda le Barbare.

- Où est-il passé ? lui demandai-je.

Pour toute réponse, Karr se jeta sur moi et nous roulâmes au sol tandis que Staïlavos frappait à l'endroit où nous nous trouvions à la seconde précédente. Karr se releva et chargea. Je roulai sur le côté pour ne pas avoir mon ami entre notre ennemi et moi, et me concentrai. Un rayon de lumière divine tomba sur Staïlavos, le blessant à l'impact. Je me relevai à mon tour et Chargeai le démon.

Karr n'utilisait pas une Hache Géante pour la puissance. N'importe quelle arme de corps à corps était puissante entre ses mains. Mais il savait les maîtriser, les utiliser telles des extensions de son corps. Les Paladins et les Amazones voyaient effectivement les armes de cette façon, mais il était rare qu'un Barbare pense ainsi.

Karr faisait donc tourner son arme entre ses mains expertes, parant chacun des coups du traître et parvenant à en placer lui-même. Il ne frappait pas toujours en tenant sa hache des deux mains, utilisait même parfois son poing pour blesser son ennemi.

J'arrivai alors au niveau des deux adversaires, et aidai Karr. Voyant qu'il allait perdre, Staïlavos entra dans une furie de Berserker, fait étrange compte tenu de ses faibles capacités martiales, et il frappa à l'aveugle. Je vis ses lames de coude blesser le Barbare à la jambe juste avant d'être moi-même projeté contre un arbre.

Etourdi par le choc, je tentai de me relever deux fois, sans y parvenir. Je vis que Karr était également entré dans une rage Berserker, et les deux ennemis se frappaient sans relâche l'un l'autre, sans se soucier de leur propre état.

Je savais que maintenant qu'il était un démon, Staïlavos était plus fort que Karr. Le Barbare ne tiendrai pas longtemps. Je me forçai à plonger ma main à ma ceinture, à y prendre une Potion de Soins, à en ouvrir le bouchon et à l'avaler. Je sentis alors mes forces revenir. Sans doute pas assez pour me battre longtemps, mais assez pour écarter Karr et achever le traître.

Je parvins enfin à me relevai et je chargeai l'homme corrompu. D'un coup d'épaule, je poussai Karr sur le côté. Le Barbare fut déséquilibré et tomba au sol.

- A nous deux, traître ! m'écriai-je entre mes dents.

Je levai mon bouclier pour parer un coup de griffes, et j'eus alors la désagréable surprise d'entendre Staïlavos s'adresser à moi.

- Allons, Derek... commença-t-il.

- Silence ! criai-je en donnant un coup d'épée qu'il para de son bras gris, avant de tenter de me frapper avec son autre bras.

- C'est nous qui t'avons confié ta mission...

Je sautai en arrière pour éviter une autre attaque, puis revint vers lui en levant ma Rapière.

- Nous avions tort. Les anges nous ont toujours menti. Les Seigneurs de la Terreur et de la Destruction nous ont dit la vérité.

- Silence ! répétai-je en frappant de mon bouclier.

- Il n'y a pas de dieu. Seulement des anges. Certains ont voulu gouverner les Humains, et leur chef s'est fait passer pour un dieu.

Ma Rapière para un coup de griffe, et je la délogeai rapidement pour contre-attaquer.

- Les autres, plus nombreux mais moins puissants, ont refusé cette façon d'exister. Ils ont été chassés, persécutés. Ils se sont réfugiés en Enfer, où ils devinrent les démons. Les menteurs les ont fait passer pour les représantants du Mal, mais en fait ce sont les anges, les vrais êtres maléfiques.

Je ne répondis pas, trop occupé à parer ses coups et à placer les miens. Notre duel était aussi bien physique que moral. Celui qui serait le plus fort, celui qui combattait pour la vérité, celui-là gagnerait.

- Diablo et Baal nous l'ont expliqué. Même parmi les démons, il y a eu des traîtres. Belial et Azmodan ont banni les Trois Frères sur Sanctuary, et ont laissé les Horadrims, ces maudits serviteurs des anges, les enfermer.

Je plaçai un coup d'estoc, qui fut contré par la lame de coude. Mon Bouclier para alors la contre-attaque.

- Mais bientôt, le dernier Frère sera libre, et ils pourront reprendre leur place sur le Trône des Enfers. Alors, nous les aiderons à vaincre les anges, et nous aurons enfin notre liberté !

Je tentai une botte, consistant un un coup de taille verticale, suivie d'une horizontale, puis d'un coup d'estoc. Staïlavos para la taille verticale sans aucun problème.

- Mais pourquoi ne veux-tu pas entendre raison, Derk, POURQUOI ?

Il para le coup de taille horizontal sans plus de difficultés.

- On nous a toujours menti, et tu refuses de te battre pour la vérité, pour la liberté ?

Ma lame s'enfonça dans son ventre, perforant son estomac et remontant vers son coeur.

- Ma foi est la plus forte. dis-je enfin au traître. Si ta liberté consiste à obéir à des êtres qui tuent pour le plaisir, tu peux la garder avec toi, en Enfer !

Mon arme atteignit enfin son coeur. Staïlavos cracha du sang, ses yeux se revulsèrent, et il s'effondra sur lui-même. Je le laissai s'immobiliser, puis récupérai ma Rapière. Je me dirigeai alors vers Karr sans m'intéresser plus longtemps au traître.

Le Barbare était mal en point, mais il respirait encore régulièrement. Je pris une potion de soin de ma ceinture et le forçai à l'avaler. Il ne mit pas longtemps à se réveiller.

- Ca va ? lui demandai-je.

- J'ai déjà vu mieux. répondit-il. Le démon ?

- Je l'ai tué. Il a voulu me faire croire queles anges étaient plus maléfiques que les démons.

- Quel idiot... Comment ont-ils pu avaler de telles sortnettes ?

- Je n'en sais rien, et pourtant, j'ai eu la même éducation qu'eux... Tu peux te lever ?

- Ouais. Aide-moi un peu, et ça ira.