Fanfiction Diablo II

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La Ligne du Monde

Par Sybarite le Warrior
Les autres histoires de l'auteur

Chapitre 1 : La rupture

Chapitre 2 : Le flux magique

Chapitre 3 : Le départ

Les braises crépitaient dans le bûcher entretenu par Warriv. Ce dernier se languissait de ses nombreux voyages avec sa caravane. Le soleil ardent du désert lui manquait, ainsi que l'argent que cela lui rapportait. Les créanciers lui couraient après, mais Akara l'aimait bien, c'est pourquoi il pouvait demeurer sous sa protection. En échange, Warriv s'était engagé à faire des travaux d'intérêt public dans le camp, tel que faire le guet et conseiller des voyageurs.

Akara était la personnalité la plus influente dans le camp des rogues. Les troupes étaient commandées par Kashya mais cette dernière ne possédait pas le charisme pour diriger des civils. Bien que peu nombreux dans le camp des Rogues, ces derniers étaient cruciaux à la survie, surtout en temps de guerre contre Andarielle. Cette démone avait décimé les Rogues d'élite et gagnait du terrain jour après jour. Akara avait déjà réalisé que seules, jamais les Rogues ne pourraient reconquérir leur monastère.

Warriv montait la garde devant le feu, comme à l'accoutumée. Il était en train de repenser à une histoire sensée être drôle de Gheed. Cela lui permettait de s'occuper un peu. Il vit alors deux silhouettes se rapprocher du campement. Il décida de prévenir la rogue de garde qui alla faire connaissance avec les arrivants. Pendant ce temps, Warriv alla prévenir Akara.

- Akara ! Deux étrangers se rapprochent du camp !

- Qui sont-ils ?

- Je ne sais pas. J'ai envoyé la garde prendre des informations.

- Bravo Warriv. Comme ça, si ce sont des monstres, notre unique garde va se faire tuer et les monstres pourront entrer sans que personne ne les voie.

- Mais je...

- Il suffit. Sortons nous renseigner.

Ces deux étrangers n'étaient fort heureusement pas des monstres. Il s'agissait d'un colosse, appartenant au clan des barbares et d'une femme à la silhouette élancée membre de l'ordre des sorcières.

- Bienvenue, nobles étrangers, dit alors Akara. Comment vous appelez-vous ?

- Je me nomme Tamina, répondit la sorcière d'un ton plutôt joyeux.

- Jsuis Philémon, répondit le barbare d'une façon désinvolte. Et j'aime pas causer quand ça sert à rien.

Warriv esquissa un sourire lorsqu'il entendit le nom du barbare, nom qui n'étaient plus utilisé depuis longtemps, et encore moins pour le fier peuple barbare.

Philémon le remarqua et mit en garde Warriv gentiment car il était fatigué de sa longue marche pour arriver au camp des rogues :

- C'est fragile un os !

Notre caravanier comprit le message et se tut. La sorcière prit alors la parole :

- Akara, si nous avons voyagé pour venir jusqu'à vous, c'est que nous sommes ici pour combattre Andarielle.

- Quelle bonne nouvelle, répondit alors Akara. Nous vous attendons impatiemment. Ne deviez-vous pas être sept ?

- Pourquoi cela ?

- Il me semblait que pour sauver le monde, un membre de chaque peuple devait...

- N'importe quoi, grogna Philémon qui commençai à s'ennuyer. Il voulait en outre tuer du monstre car l'envie de fracasser Warriv contre un rocher le démangeait au plus haut point.

- Enfin, peu importe, fit finalement Akara. Vous devez...

Elle ne put terminer sa phrase car soudain, le ciel se déchira ; le tonnerre claqua dans l'air, le sol se mit à trembler. Une nuée s'abattit sur le camp, nuée qui progressivement entoura nos deux voyageurs. Ces derniers étaient à ce moment complètement déboussolés car depuis le premier éclair, ils avaient perdu le contrôle d'eux-mêmes. Soudain, deux éclairs partirent du ciel et vinrent s'écraser respectivement sur la sorcière et sur le barbare. Un halo jaune les entoura alors. Une rogue tenta de les toucher mais la main de cette dernière se fit carboniser. Une fissure apparut alors dans le sol. Comme pour les éclairs, la terre se sépara en deux, deux parties qui allèrent rejoindre nos héros toujours entourés de jaune. Au moment où l'impact se produisit, une lumière éblouissante jaillit alors de leurs corps, aveuglant toutes les personnes qui se trouvaient a proximité.

Quelques instants plus tard, à gauche du feu se trouvaient nos héros Tamina et Philémon. A droite, se trouvaient deux silhouettes difformes, encore floues, recouvertes de brume mystérieuse. Venant de là on pouvait entendre deux voix d'homme :

- Diantre ! Quelle est la raison de notre présence en ce lieu ?

- Qu'est-ce qu'on fait là ?

Philémon et Tamina étaient encore sous le choc de ce qui venait de leur arriver. Akara et Warriv, quant à eux, étaient très intrigués par ces deux nouveaux êtres qui venaient d'apparaître.

La brume se dissipa petit à petit, laissant apparaître deux hommes très différents sur le plan physique. L'un, par sa carrure imposante faisait penser à un barbare tandis que l'autre était svelte.

Lorsque le brouillard les recouvrant se fut dissipé, on put les apercevoir distinctement. L'homme de taille imposante était effectivement un barbare. Ses muscles volumineux n'étaient recouverts que par un simple manteau, très fin. L'autre était vêtu de façon très étrange pour un homme. Il portait une tunique de couleur grisâtre, assez longue, couvrant son bassin et avec des manches longues. Son pantalon s'arrêtait à ses genoux et était assorti à la tunique. Il était tête nue et s'appuyait sur un long bâton orné de mots runiques.

Akara se souvenait des paroles qui avaient été prononcées mais bien que ne sachant pas qui les avait dites, il était logique pour elle que c'était l'homme le moins imposant. C'est pourquoi elle s'adressa a lui en priorité :

- Noble étranger, quel est votre nom, d'où venez-vous et pourquoi êtes-vous apparu d'une telle façon ?

- Hola hola, on se calme madame hein ! Et vous, z'êtes qui d'abord ?

Akara parut très vexée et voulut répliquer lorsque l'on entendit :

- Madame, excusez ce rustre. Je suis messire Tarim, fier guerrier de la plaine de Thagorrah.

Tout le monde tourna la tête et s'aperçut que cette phrase provenait de la bouche du barbare.

- C'est...C'est vous qui avez parlé ? Se risqua Warriv.

- Je le crois cher, Monsieur. Pourquoi me regardez-vous de la sorte ?

- Mais vous êtes un barbare ! répliqua Warriv.

- Un barbare ? Quel est ce mot dont j'ignore le sens ?

- Bah...Vous êtes une grosse brute qui réfléchit pas... non ?

- Ceci est un outrage à ma personne, coquin ! Je vous déclare un duel !

- Arrêtez cela ! Cria alors Akara.

- De quoi elle s'mêle celle-là ? Intervint le deuxième homme.

Au moment où Warriv commença à penser à sa tombe, Philémon et Tamina se réveillèrent et vinrent voir ce que se passe. Tarim aperçut Tamina. Une étoile s'alluma dans ses yeux. Il se détourna de Warriv et engagea la discussion :

- Gente damoiselle, permettez-moi de vous offrir quelques vers qui, comme la rosée, vont vous rafraîchir :


Comme la fleur s'élève de terre
Comme les oiseaux volent dans l'air
Comme l'eau tombe et donne la vie
Comme le soleil crée la pluie

Votre beauté sans égale me fait rêver
Au paradis sur Terre retrouvé


Tamina se sentit gênée et n'osa pas l'interrompre, contrairement à Philémon qui décida d'intervenir :

- STOP ! Hurla-t-il.

- Comment osez-vous m'interrompre, alors que je déclame un poème à ma dulcinée ?

- J'aime pas la poésie. C'est moche...

- Vous n'êtes qu'un paysan. Plutôt fort je pense.

- Ouais ! Jsuis un barbare !

- Un barbare ? C'est ainsi que le gueux m'avait nommé.

- Les barbares sont un peuple, dit alors Tamina.

- Eh Tarim, tu trouves pas qu'il te ressemble hein ?

- Oui Ezal, un peu. Nous avons la même carrure.

Tamina remarqua alors le bâton runique et fut fort intriguée. Ce genre d'arme était réservé aux sorcières. Elle décida alors de quérir de plus amples informations, pendant que Tarim et Philémon sympathisait en comparant leurs muscles.

- Monsieur Ezal ?

- Ouais ?

- Quel genre de combat pratiquez-vous ?

- Jsuis un sorcier Mam'zelle ! Un vrai de vrai !

- Mais c'est impossible ! La magie est un art réservé aux femmes !

- Mais elle est folle celle-là !

- Attendez...on se trompe peut-être. Dites-moi le nom de quelques un de vos sorts.

- Euh, bah ya orbe de glace, météore, trait de feu, blizzard etc....

- Incroyable...Je maîtrise la même magie.

Akara était dans sa tente, enfermée par Ezal, et cherchait une explication a ce qui s'était passé. Elle trouva un vieux parchemin qui était une légende, ou plutôt un conte pour les enfants. Elle se dit alors : « c'est pas possible... » Et courut, après avoir déchiré sa tente, vers les 4 combattants.

- Ecoutez-moi ! J'ai trouvé ce qui s'est passé. Les évènements climatiques très étranges ont provoqué une coupure dans la Ligne du Monde. C'est une légende qui parle d'un fil mystique sur lequel s'inscrivent les évènements qui se passent. Ce fil aurait subi un dédoublement avec une autre dimension, un autre monde, une autre histoire de l'humanité, tout cela créé en une fraction de seconde !

Tous eurent l'air étonnés ; personne n'avait compris.

- Philémon et Tamina, vous avez été clonés, mais clonés par votre contraire caractériellement. Tarim est un barbare intelligent et Ezal est un homme ! Ces deux traits sont des éléments caractéristiques de votre peuple, c'est pourquoi ce sont eux qui se sont inversés !

Nos 4 héros se regardèrent, chacun regardant son double et se posant mille questions...
Nos héros décidèrent de se séparer pour se concerter. Tamina entraîna Philémon dans un coin, tandis que Tarim voulut entamer une conversation avec Ezal, qui baillait aux corneilles.

La sorcière paraissait très troublée par ce qui venait d'arriver. Elle avait besoin de parler à son ami barbare :

- Philémon, t'en penses quoi ?

- Bah... Chais pas.

- Quoi ! Ca ne te fait rien, de savoir que l'équilibre de notre monde a été perturbé, et que nous avons des alter ego ?

- Euh...L'autre est fort. On peut tuer ensemble. Ca me plait.

- Ah, pourquoi je m'énerve comme ça !

- Le flux magique ! , intervint alors Akara qui écoutait la conversation.

- Le flux magique... répéta Tamina, pensivement.

Pendant ce temps, Tarim ne paraissait pas troublé par l'étrange évènement qui venait de se produire et pensait a des sonnets ayant pour but de conquérir le coeur de la belle sorcière. Il demanda, après en avoir achevé un, ce qu'en pensait son compagnon :

- Ezal écoute donc ce poème mélodieux, qui rendra le coeur de Tamina bienheureux !

- Pas maintenant, gros tas ! (« gros tas » étant le surnom affectueux de Tarim)

- Eh ! Pourquoi rechignes-tu à m'ouïr ?

- Jme sens un peu stressé, sur les nerfs quoi ! Me faut du café !

- Cela n'est point habituel. Tu es de nature calme et évasive. Je te laisse te relaxer, je m'en vais voir ma dulcinée.

Tarim s'approcha en chantonnant et remarqua le visage déformé de Tamina. La sachant sorcière, il fit immédiatement le rapprochement avec le changement de caractère soudain d'Ezal. C'est alors qu'il vit Akara prendre part à la conversation et décida de s'y joindre à son tour.

- Le flux magique... répétait la sorcière.

- Qu'est-ce donc que cela ? Questionna Tarim.

- C'est un autre chapitre du conte sur la Ligne du Monde, répondit Akara.

- Euh ? fit le barbare.

- Tu sais bien, l'histoire de nos clones...lui expliqua son amie.

- Ah oui ! Bah ça me soule. Jvais buter le coq, j'ai faim.

- Mais non ! Attends ! voulut protester Akara. Elle fut retenue par Tamina qui avait besoin d'explications.

- Je veux savoir ! dit la sorcière d'un ton ferme.

- Très bien...soupira la prêtresse du camp des rogues. D'après la légende, Ce fil mystique émet un rayonnement de mana, mana qui est utilisé par les êtres vivants. Nous savons que selon notre peuple, nous l'utilisons différemment. Les barbares, par exemple, l'utilisent très peu et ne s'en rendent pas compte la plupart du temps. A l'inverse, les sorcières en font leur arme principale et sont très réceptives à ce flux.

- Mais quel rapport avec mon excitation? demanda alors Tamina.

- Eh bien, répondit Akara, ce détail de la légende me paraissait anodin, juste a titre explicatif pour comprendre le monde où nous vivons. Mais après vous avoir vu, je pense que cette rupture a aussi provoqué une décharge de mana dans ce flux normalement continuel. C'est pourquoi les personnes pratiquant la magie a haut niveau se sentent bizarres, car votre réception de mana n'est plus habituelle. Je suppute que vous avez un trop plein de mana qui vous rend stressé.

- Cela me parait fort logique, gente dame. Dit alors Tarim. Ne disposez-vous point de moyens quelconque permettant de leur rendre leur état normal ?

- Hélas non. De plus, je ne fais qu'émettre des hypothèses. Le mieux doit être de vous reposer. Je...

La phrase d'Akara fut coupée par le cri de douleur de Gheed. Ce dernier avait tenté de sauver le coq. Il ne savait pas que un barbare affamé est plus dangereux qu'un séisme surpuissant. Le marchand avait la tête encastrée dans un rocher, tandis que le barbare était en train de déplumer le pauvre volatile. Warriv et Akara se précipitèrent pour sauver leur compagnon mais une boule feu vint soudain s'écraser a leur pied. Ils tournèrent la tête et virent Ezal, les mains tendues en avant. Ce dernier prit la parole :

- Mais laissez-le bouffer ! Il pourra pas m'énerver comme ça.

- Calme toi Ezal ! , tenta Tarim.

- Pas maintenant gros tas !

- Mouhahahahaha ! rigola a pleine dents le barbare. Gros tas ! Mouhahahahaha.

- La ferme ! cria Ezal.

Ce dernier était sorti de ses gonds. Il arma un orbe de glace et le projeta sur Philémon. Ce dernier arriva a anticiper sans encombres l'attaque magique car le lanceur du sort était aveuglé par la colère et n'avait pas visé. Le barbare, ayant maintenant un coq congelé comme repas, voulut se venger et tira son épée. Mais Ezal s'effondra et tomba a genoux. Il mit quelques secondes à se remettre. Tarim le questionna aussitôt :

- Mais que diable as-tu fait là ?

- Jsais pas... Mais c'est incroyable ! Jme sens mieux ! Jsuis plus stressé !

- Je me demande...fit alors Akara. As-tu encore de l'énergie en réserve ?

- Bah nan j'ai tout claqué. Jsuis mort là.

- Oui... Donc pour se débarrassez du stress, il faut...

Akara n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà, un météore gigantesque s'abattit sur la plaine gelée. Tamina avait mis toute sa puissance dans cette attaque. Comme pour Ezal, elle se sentit beaucoup mieux par la suite.
La nuit commençait à tomber sur le camp des rogues. Akara conseilla alors aux 4 aventuriers d'aller se coucher. Elle préférait reprendre cette discussion a tête reposée. En outre, la nuit porte conseil, comme le dit l'adage populaire.

Le lendemain, nos 4 héros étaient frais et dispos. Apres un petit-déjeuner pantagruélique pour Philémon qui n'avait pas eut de dîner, Akara questionna les deux sorciers sur leur état. Ces derniers se sentaient bien et reposés. La prêtresse recommanda alors aux 4 compagnons de se côtoyer afin de mieux se connaître, car leur destin semblait lié. Les barbares partirent donc échanger des baffes, l'un en sifflotant gaiement, l'autre ne pensant a rien. Ezal s'excusa auprès de Tamina, mais il venait de se rendre compte que les fruits pas assez mûrs et la viande saignante ne font pas bon ménage dans les intestins au petit-déjeuner. Il s'éloigna du camp afin d'éviter que l'odeur ne se répande partout. Tamina resta donc à discuter avec Akara :

- Que pensez-vous de ce qui nous arrive Akara ?

- Je ne sais pas trop. Cela me dépasse. Mais je me demandais ; qu'est-il arrivé a vos autres compagnons ?

- Nous étions 4 voyageurs : Philémon, Pachakomh, un paladin du Zakarum, Zbiltov, un nécromancien et moi-même. Nous étions arrivés à une intersection. Nous avons donc scindés notre groupe en deux. Nous nous étions dit que, si arrivés aux plaines gelées, au bout de 3 jours d'attente, l'autre partie du groupe ne reparaissait pas, nous devions les oublier et poursuivre notre quête. Cela nous permet d'économiser du temps. C'est dommage, je les aimais bien...

- Vous avez maintenant deux nouveaux compagnons, la réconforta Akara.

- Ce n'est pas pareil. Ils sont très forts, mais notre registre n'est pas varié, étant donné qu'ils possèdent les mêmes techniques que nous. Excusez-moi Akara, je vais voir si Ezal arrive a s'en sortir ; le pauvre est parti depuis une demi-heure.

Tamina partit donc en direction de la porte du camp des rogues. Elle s'apprêtait à bifurquer vers la gauche, direction de laquelle provenaient d'infâmes exhalaisons, lorsqu'elle remarqua quelque chose qui bougeait, au loin. Cela pouvait être des déchus, elle ne s'en inquiéta donc pas. Elle partit voir son alter ego masculin.

- Alors Ezal, tu t'en sort ? dit-elle d'une voix moqueuse.

- J'ai une de ces chiasses moi ! Jme défonce le popotin avec du boudin dur et après ça coule comme de l'eau sur un galet !

- Beuh, fit la sorcière dégoûtée, tu es répugnant.

- Mais nan ! C'est les choses de la vie ! Et... Oh désolé, le devoir m'appelle !

Tamina se dépêcha de quitter cet endroit nauséabond. Lorsqu'elle fut de nouveau à l'entrée du camp, elle remarqua que ces choses qui bougeaient s'étaient rapprochées. Intriguée, elle demanda à la garde si elle ne voyait pas ce que ça pouvait être.

- Madame ! Ce sont deux hommes !

- Deux hommes ! Tamina pensa subitement à ses deux compagnons disparus. Pouvez-vous voir à quel peuple ils appartiennent ?

- Il me semble...l'un doit être un paladin tandis que l'autre... me fait penser a un nécromancien.

- Pachakomh et Zbiltov !

Tamina se précipita vers Philémon pour lui annoncer cette nouvelle. Ce dernier, continuant son bras de fer avec Tarim répondit avec un simple : « O.K. ». La sorcière alla ensuite prévenir Akara de la bonne nouvelle.

Les deux silhouettes étaient vraiment très proches, et l'on pouvait aisément distinguer les deux compagnons tant attendus par Tamina. Mais l'atmosphère s'était rafraîchie. Ezal était revenu dans le camp des rogues. Il se plaça a côté de la sorcière et lui raconta « l'expédition du boudin fou », histoire qu'il avait imaginé, « rien que pour la faire chier ». Mais les deux lanceurs de sorts eurent soudain un visage différent, comme la veille. Tarim, qui contemplait la beauté de la sorcière, le remarqua et intervint aussitôt :

- Gente Tamina ! Seriez-vous stressé ?

- Oui ! Et alors ! répondit-elle sèchement.

- Qu'est-ce tu soule le monde gros tas ? Continua Ezal.

Tarim regarda Akara qui avait aussi compris. Un fort vent se leva soudain sur le camp, tandis que les deux compagnons se rapprochaient. Les magiciens étaient de plus en plus anxieux. Ils se mirent à faire les 100 pas, à ruminer, à s'énerver contre eux-mêmes ou toute personne les approchant. Plus le temps se dégradait, plus leur état s'aggravait. Un éclair déchira soudain le ciel et le sol se mit à trembler. Warriv accourut vers Akara, se doutant lui aussi que le même scénario que la veille allait se produire. Un séisme ébranla alors tout le camp des rogues, et ce qui devait arriver arriva. Les deux compagnons qui approchaient subirent le même sort que Tamina et Philémon. Tout le monde courut à leur rencontre, sauf les deux sorciers qui avaient décidés de vider leur énergie afin de se calmer.

Tarim prit alors la parole.

- Fichtre ! Est-ce là le phénomène par lequel mon compagnon et moi-même sommes apparus ?

- C'est exact, répondit Akara. Mais il y a quelque chose qui me chiffonne. Il y avait deux halos jaunes : l'un avec Tamina et Philémon, l'autre avec vous et Ezal. Ici, je n'en vois qu'un. Attendons que la brume se dissipe.

Tamina et Ezal, tout essoufflés, arrivèrent au lieu où attendaient leurs amis. La sorcière s'attendait à revoir ses compagnons ainsi que leurs doubles, mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle ne vit que deux hommes dans le halo jaune. Elle se risqua alors à les questionner, leur visage étant différent de la norme.

- Pachakomh ? Zbiltov ? C'est...bien vous ?

- Mais de qui parlez-vous ? fit l'homme a l'allure de paladin. Je suis Gildar le Sombre. Et mon ami est Padim le lumineux.

- Ce ne serait pas le contraire ? Questionna Akara. Les paladins servent la lumière du Zakarum et les nécromanciens utilisent plutôt la magie noire.

- Vous vous trompez chère madame, répliqua le nécromancien d'une voix calme et réconfortante. La nécromancie est de la magie pure, et les paladins utilisent de la magie sombre, venue des catacombes.

- C'est pas vrai ! Cria Tamina ! Ce sont les doubles de mes amis ! Mais où sont-ils alors ?

- Je crains...Qu'ils aient disparus...dit alors Akara d'une voix décousue.

- Quoi ? Mais c'est pas possible ! Nous sommes bien avec nos doubles nous ! dit Tamina en désignant Tarim, qui restait impassible, du doigt.

- Ecoutez. Je pense qu'il est logique de conclure que...vous avez eu de la chance avec Philémon. J'ai l'impression que la rupture est beaucoup plus forte et que maintenant, les originaux disparaissent. Plus personne n'est à l'abri.

- Ne voyez-vous aucun moyen de protéger les gens ? Intervint Tarim.

- Je puis fabriquer un sortilège mais j'ai besoin d'aide. Il faut aller libérer Deckard Cain. Je doute qu'il en connaisse plus que moi sur le sujet mais c'est un ancien Horadrim qui saura sûrement quoi faire. Mais nous savons au moins quand il y a une nouvelle rupture.

- Mais quand alors dis le ! Intervint Ezal.

- Eh bien...lorsque le flux de mana change, vous êtes stressé et une rupture se produit.

- Désolé de vous interrompre, dit alors Gildar, mais on est où là et c'est quoi cette histoire ?

Akara proposa alors que tout le monde rentre au camp afin d'expliquer la situation aux nouveaux venus et d'envisager la mission de sauvetage de Cain.
Les deux nouveaux arrivants n'arrivaient pas à croire cette histoire insensée. Malgré toutes les preuves et tous les arguments que pouvaient leur fournir Akara et les autres personnes présentes, ils refusaient toujours d'admettre la réalité. La discussion aurait ainsi pu continuer des heures durant, mais un messager vint les interrompre.

- Ô grande prêtresse ! Ecoutez-moi ! Cria le messager.

- Qu'y a-t-il ? répondit Akara, énervée en sortant de sa tente.

- Nous avons découvert une grotte, au beau milieu de la Plaine Gelée. Beaucoup de monstres s'y sont regroupés, nous redoutons le pire !

- Très bien, répondit-elle pensivement, vous pouvez retourner a votre poste je vais m'en occuper.

Akara rentra donc dans sa tente et mit au courant les aventuriers de ce nouvel élément, en faisant part de son inquiétude. En effet, le camp n'aurait pas la force de tenir face a une attaque, et Andarielle aurait alors finit par conquérir cette contrée.

- Gente dame, Nous allons pénétrer dans ce repaire infâme et bouter hors de votre contrée cette vermine ! dit alors Tarim.

- Jte suis Gros tas, ça fait quelque temps que j'ai envie de dérouiller du monstre ! Rétorqua Ezal.

- Philémon et moi-même y allons aussi, car c'est pour cela que nous avons entrepris notre voyage, ajouta Tamina d'un ton neutre.

- Ouais !, se contenta de dire le barbare.

Gildar et Padim n'avaient pas ouverts la bouche, examinant la réaction des autres guerriers. Finalement, ils décidèrent de se joindre à eux avec un simple « on y va ». Leur réaction n'était pas surprenante car, bien que étant les opposés des anciens compagnons de Tamina, leur objectif était aussi de détruire le Mal. C'est pourquoi tous les autres comprirent leur réaction et ne leur posèrent pas de question. Akara prit alors la parole :

-Je vous conseille d'aller vous préparer. Il faut partir le plus vite possible. Si vous avez besoin de potions ou de parchemins, je serais heureuse de vous en fournir. Quant à Charsi que vous voyez, là-bas, elle pourra s'occuper de votre équipement, c'est un forgeron talentueux. Je suggère que vous partiez dans une heure.

Tout le monde acquiesça et se dispersa dans le camp. Gildar entraîna Padim dans un coin du camp pour lui parler.

- Alors ? T'en penses quoi de toute cette histoire ?

- Eh bien, ces gens m'ont l'air fort sympathiques

- Mouais...mais cette histoire...c'est du n'importe quoi...

- Je suis assez tenté de les croire vois-tu. Cette grande lumière qui nous a éblouie était impressionnante, et ils ont vraiment l'air sincère.

- T'es vraiment un nécromancien. Sache que un monstre qui veut te tuer a l'air sincère.

- Quel pessimisme... Gildar le Sombre, ton nom te reflète bien...

- Ouais, et toi t'es vraiment un nécromancien pour faire confiance a tout le monde...

- Ecoute, de toute façon, nous y allons pour les observer et pour combattre le Mal. S'il se passe quelque chose qui nous déplait, nous n'aurons qu'a nous en aller ce n'est pas plus compliqué que ça. Et puis, nous savons nous défendre.

- Bon, O.K. Moi je vais attendre a l'entrée, dit alors Gildar a contre coeur.

- J'arrive, je vais juste aller quérir deux ou trois parchemins, lui répondit Padim en se dirigeant vers Akara.

Les deux compagnons se séparèrent alors. Pendant ce temps, Tarim et Philémon était aller manger quelque chose de léger, quatre poules et un sanglier, afin de ne pas être trop lourd pour le combat. Ils avaient chargés leurs compagnons respectifs, Ezal et Tamina, d'apporter leurs épées a Charsi. Ces derniers acceptèrent ; la sorcière aimait rendre service et le sorcier voulait en profiter pour faire la cour à son homologue féminin. Malheureusement pour lui, cette dernière était perdue dans ses pensées et elle ne lui accorda aucune attention.

L'heure arriva enfin. La compagnie, composée de deux barbares, d'une sorcière, d'un sorcier, d'un paladin sombre et d'un nécromancien, entra alors dans la Plaine Gelée, à la recherche repaire du Mal.

Ils n'avaient fait qu'un kilomètre lorsqu'ils rencontrèrent le premier groupe de déchus, peu nombreux ; en effet, il n'y en avait que dix, accompagnés d'un shaman. Padim et Gildar, qui marchait devant, décidèrent de s'en occuper afin de montrer leur puissance à leurs compagnons en qui ils n'avaient pas une totale confiance.

Les apercevant, les déchus, comme à leur habitude, se précipitèrent sur les deux guerriers. Padim lança alors une lance de lumière qui en transperça trois, tandis que Gildar envoya tournoyer quelques marteaux ténébreux qui emportèrent cinq déchus dans cette spirale infernale. Les trois derniers commencèrent à s'enfuir, mais le paladin les rattrapa et les acheva au corps a corps. Le shaman, désemparé par cette puissance, en ressuscita vainement un qui fut immédiatement tué par les dents de lumière de Padim. Le shaman envoya alors une boule de feu sur chacun des deux compagnons qui esquivèrent avec une grande facilité et découvrirent avec amertume que Ezal venait de griller sur place le dernier monstre.

- Mais pourquoi ne pas l'avoir laissé ! commença à crier Gildar.

- Eh, oh, ça va hein ! Il était libre alors jmen suis occupé ! Protesta Ezal.

- On se calme, ce n'est qu'un shaman, essaya d'intervenir Padim.

- Là n'est pas la question, le coupa sèchement son compagnon. C'était NOTRE groupe !

- Ah tu me soules tiens... dit alors Ezal en se téléportant vers Tarim, qui était resté regarder de loin le combat avec Tamina et Philémon, qui grognait de n'avoir rien eu.

Gildar était prompt à la colère. Cependant, cela était très peu courant chez les paladins sombre. Etudier dans les catacombes requiert une grande maîtrise de soi et une grande force intérieure. C'est pourquoi Padim n'avait jamais compris le caractère de son ami, ce qui ne l'empêchait pas d'arriver à trouver les mots justes a chaque fois pour le calmer.

Nos trois spectateurs et Ezal, le tueur de shaman, se dirigèrent alors vers leurs compagnons. Tout finit par rentrer dans l'ordre et la compagnie reprit sa route, bien qu'une tension entre Ezal et Gildar fût présente. Ce fut trois kilomètres plus tard qu'un autre évènement se produisit. En effet, ils virent au loin une rogue de garde qui se faisait attaquer.

La rogue ne se rendit compte que trop tard qu'elle était la cible de cet ennemi redoutable, le zombie. Elle savait que si elle perdait ce duel, le monstre ne ferait qu'une bouchée d'elle. Les zombies étaient visqueux et poisseux. On voyait leurs os et leur chair décomposée. Une odeur fétide les environnait si bien que les pires des mouches ne pouvaient la supporter. Les zombies étaient réputés pour leur très grande force et leur détermination.

Soudain, le combat s'engagea. Le zombie se jeta sur la rogue, tel un fauve amputé de deux pattes. La rogue, prise de panique, eut à peine le temps le temps d'esquiver cette main qui s'approchait d'elle, cette main qui pourrait briser ses os en quelques secondes. Ayant fait une galipette en arrière, la rogue banda son arc et décocha une flèche. Le projectile fusa dans les airs, telle une balle lancée par un barbare ivre, et alla se planter dans un arbre, dix mètres à côté du zombie. Elle ne se découragea cependant pas et rechargea son arme lorsque soudain, elle fit l'horrible découverte qu'un déchu l'avait repérée ! Ce dernier se jetait sur elle avec la grâce d'un pachyderme. Absorbée par ce nouvel ennemi terrifiant, la rogue avait oublié le zombie qui, au rythme de la tortue boiteuse, s'avançait, millimètre par millimètre. Prise de panique, la rogue voulut se replier et trébucha malencontreusement sur un caillou. Ce fut alors trop tard ; elle était encerclée par un déchu et un zombie, prêts à la tuer. La distance était trop peu importante pour lui permettre d'utiliser son arc. Sentant soudain de l'adrénaline envahir tout son être, cette farouche guerrière lança son arc et sorti sa dague. Du haut de ses quinze centimètres, cette arme blanche scintillait de rouille. La rogue se jeta sur le déchu de toutes ses forces ! Ce dernier, dans un éclair de génie, lui planta son épée, qui faisait le triple de la dague, dans la ventre, puis la retira. La rogue commença a suer a grosses gouttes, des signes de douleurs apparaissaient sur son visage qui se crispait, petit a petit. Elle sentait la vie partir, lui échapper. Elle fut alors prise de convulsions et s'étala par terre, résistant au funeste destin qui l'attendait. Le zombie, dans sa grande bonté, abrégea ses souffrances en croquant son crâne comme une pomme.

Mais son festin fut de courte durée car la compagnie arriva et trucida ces deux monstres. Ce furent les deux barbares qui eurent cet honneur. Ils continuèrent alors le chemin, sentant le repaire s'approcher. Un kilomètre plus loin, ils virent une grotte à l'horizon. Ils furent alors heureux d'avoir trouvé ce qu'ils cherchaient et se dirigèrent dans cette direction. Tarim prit alors la parole :

-Mes chers compagnons ! Nous venons de parcourir plusieurs lieues depuis notre départ. Aussi, je me sens un peu las. Je propose que nous fassions une pause afin de reconstituer nos forces pour la bataille.

Tous furent d'accord avec lui et le camp fut monté. Il était très rudimentaire car il savait qu'ils allaient très vite repartir.
Tamina était assise sur un rocher, à l'extrémité du camp. Elle scrutait l'horizon. Philémon vint alors la voir :

- Ca va ? demanda-t-il.

- Oui, oui...je vais bien.

- Non, ça va pas, insista le barbare.

- C'est vrai que je repense a nos deux anciens compagnons...Ont-ils vraiment disparus où sont-ils quelque part, dans une autre dimension ?

- Faut pas s'inquiéter, essaya de la réconforter le barbare. Viens manger, dans pas longtemps ça va saigner.

Tamina ne répondit pas à cette question et se leva de son siège avec sursaut. Elle commença alors à s'agiter dans tous les sens et à ruminer des paroles incompréhensibles. Philémon comprit alors ce qui se passait et courut avertir les autres. Ezal était aussi dans le même état. Tarim lui conseilla alors de se vider de son énergie, bien que cela ne fût pas la meilleure chose à faire car ils auraient besoin de sorciers dans le repaire du Mal. Cependant, ils ne pouvaient rester dans cet état. Mais malgré ses conseils, Tarim était très inquiet car cela augurait une nouvelle rupture. Qu'arriverait-il cette fois-ci ?

La réponse ne tarda pas. En effet, le même phénomène météorologique se produisit et s'abattit sur le repaire du Mal ! Une fois la lumière éblouissante dissipée, nos héros découvrirent avec stupéfaction que la grotte n'existait plus mais qu'il y avait un temple à la place ! Les gardes postés devant l'entrée, des déchus, s'étaient transformés en chérubins, des petits anges avec des épées courtes. Les zombies s'étaient métamorphosés en anges et les shamans en archanges.

Tous restèrent bouche bée, n'osant rien prononcer. Padim et Gildar n'en revenaient pas et commencèrent à se dire que leurs compagnons n'étaient pas des menteurs. Ce fut Philémon qui prit la parole en premier :

- Ca se tue un ange ?
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