Fanfiction Diablo II

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La malédiction des Kultars

Par SF
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La malédiction des Kultars

Ceci est le récit sanglant du funeste destin de la lignée Kultar dont le nom fut oublié des Dieux. Depuis moult générations, les comtes et comtesses Kultar régnaient cruellement sur une vaste région du Khanduras, écrasant leurs serfs sous la botte de l'esclavage et accumulant au prix du sang un immense trésor de pièces d'or et de gemmes. Les rares révoltes dont ils eurent à souffrir furent violemment réprimées par des armées sanguinaires de mercenaires recrutées à la hâte et plus personne n'osa les affronter. Craints et respectés, ils s'enfermèrent dans une stricte autarcie, multipliant les mariages consanguins afin de garder leur sang pur. Les villageois vivaient dans la peur constante de leurs maîtres et un climat malsain de haine et de terreur régnait sur la contrée.

Un jour de printemps, un fier seigneur du nord appelé Léoric entra dans le Khanduras à la tête d'une lourde armée de chevaliers et de prêtres du Zakarum. Il s'installa dans la ville de Tristram, s'autoproclama roi de la contrée et entreprit de répandre les visions d'Akarat. Le comte Eliot Kultar comprit aussitôt qu'il ne pourrait s'opposer au roi. Il se présenta donc au monastère et prêta allégeance au nouveau souverain du royaume. Léoric lui fit promettre de prêcher en son nom puis le renvoya sur ses terre et s'en désintéressa totalement.

La vie sombre des Kultar se poursuivit égale à elle-même et Eliot eu deux enfants: une fille aux cheveux et aux yeux aussi noirs que l'huile de roche des déserts d'Aranoch que les Vizjerei brûlent dans leurs lampes, qu'il nomma Sorcha et un fils robuste à la coiffure rousse comme le feu répondant au nom de Liam. Le garçon hérita de toutes les tares de ce sang maudit, prenant plaisir à torturer les petits animaux qu'il capturait. Sa grande soeur au contraire sembla épargnée par les tares familiales. D'un naturel doux et serein, elle se détourna de ses pairs et s'intéressa au sort injuste des sujets du royaume. Le comte l'observait avec horreur en cherchant désespérément une solution pour l'évincer du trône et s'assurer une lignée mâle.

Lorsqu'elle eût sept ans, un étrange groupe de femmes-sorcières appelées les Zann Esu visitèrent le comte et réclamèrent de rencontrer la fillette. Elles s'enfermèrent plusieurs heures durant avec elle dans une pièce close d'où s'échappèrent des sons étranges que nul n'avait entendu jusqu'alors. Lorsqu'elles ressortirent satisfaites, on retrouva le mobilier en cendre. Elles repartirent sans fournir d'explication et la Sorcha resta muette sur ce sujet.

Quelques mois plus tard, les ensorceleuses revinrent et proposèrent au comte de prendre sa fille en apprentissage dans le clan des Zann Esu. Malgré ses protestations, la fillette fut emmenée de force vers l'est et on n'entendit plus parler d'elle dans tout le Khanduras durant de longues années.

La famille Kultar fut alors comblée par la chance. Le commerce florissant des royaumes occidentaux lui permit d'accroître aisément sa fortune et les serfs se tinrent bien plus calme qu'ils ne l'avaient jamais été. Le comte Eliot s'éteint doucement et Liam lui succéda, héritant du pouvoir et du trésor.

Un beau jour, Sorcha s'évada de son école de magie et revint secrètement à Tristram. Ayant épousé la cause du Zakarum que prêchaient les Zann Esu, elle se tourna naturellement vers le roi Leoric qui régnait alors avec justice et loyauté sur le royaume. Celui-ci lui conseilla de puiser dans la lumière la force de revendiquer son titre. Elle pria de longs jours durant dans le monastère, ouvrant son esprit à la spiritualité du lieu et s'en trouva transformée. Alors qu'elle sentait une force nouvelle l'envahir, sa détermination et sa colère contre sa famille grandirent brutalement. Elle sentit une violente haine l'étreindre.

Elle regagna dans cet esprit sa terre natale et revendiqua le trône qui lui était du. Liam, alors jeune comte ne l'entendit pas de cette oreille. Formé par son père à s'accrocher à son titre, il refusa de céder sa place et engagea une armée de mercenaires pour tuer sa soeur. Ceux-ci attaquèrent la jeune femme près des marais bordant le château.

La haine qui l'avait pénétrée à Tristram se répandit dans son corps jusqu'à ses dernières extrémités et la guida durant le combat qui suivit. Sorcha déploya alors les sorts qu'elle avait appris dans l'est, laissant son affinité pour le feu se déployer sans entrave. Des flammes mortelles s'élevèrent brutalement parmi les combattants et se mirent à danser sur le champ de bataille, expédiant en très peu de temps l'armée du comte dans l'au-delà. Lorsque vint enfin le moment de tuer son frère, Sorcha fut prise d'une rage qu'elle ne pu contrôler. Son corps échappa soudain à tout contrôle et, horrifiée, elle se vit déchirer les organes du jeune homme à mains nues et le dépecer vivant. La mort de Liam, lente et douloureuse, fit sombrer la jeune femme dans la folie. Son esprit faible s'éteint alors totalement et fut remplacé par la colère et la haine issues de Tristram.

A peine eût-elle regagné son château qu'elle commença à exterminer les occupants méthodiquement. Elle se débarrassa ainsi de tous les servants et de la plupart des paysans. Les quelques survivants s'enfuirent vers la citadelle des rogues où ils racontèrent les tragiques événements qui avaient balayé la contrée, décrivant Sorcha comme une terrible créature démoniaque. Une fière armée de cent jeunes archères déferla le jour même sur les terres de la comtesse. Les filles la traquèrent dans la campagne, la trouvèrent et la criblèrent de flèches tant et si bien qu'elle s'effondra sur le sol. Cependant, l'ombre qui avait peu à peu envahi son corps l'avait rendue bien plus résistante qu'une simple mortelle. Lorsque les rogues s'approchèrent pour constater sa mort, elle se releva et déploya autour d'elle la fureur démoniaque des brasiers infernaux. Pas une archère n'en réchappa. Il est dit que Sorcha emporta les cadavres de ces filles dans les sous-sols de son château afin de les vider de leur sang et le répandre sur sa peau pour guérir ses blessures.

Une seconde armée bien plus forte fut levée à Tristram pour combattre la comtesse démoniaque. Celle-ci, constituée de chevaliers et de prêtres de Zakarum, arriva de nuit et ne trouva pas Sorcha. Le chateau brûlait. Les combattants supposèrent qu'elle devait dormir dans les souterrains mais Il était impensable de la traquer dans ces tunnels obscurs.

Or il advint que la comtesse, qui se baigna dans le sang revigorant d'une centaine de vierges, fut enterrée vive. Son château, théâtre de tant de cruautés, tomba rapidement en ruines. Tout ce qu'il en reste est une tour solitaire, s'élevant au dessus des donjons enfouis, dans une région sauvage abandonnée de Dieu, tel un monument à la gloire du mal. La fortune de la comtesse aurait été distribuée au clergé, mais certains prétendent qu'il reste des trésors enfouis au milieu des crânes pourrissants, témoins muets de l'inhumanité des créatures humaines.

Parchemin rédigé par Decard Cain, dernier des Horadrims et volé par les créatures qui détruisirent Tristram lors de l'Éveil Vagabond.
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