Fanfiction Diablo II

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Les enfants de Bartuc

Par Lucas

Prologue

Chapitre 1 : Premier combat

Chapitre 2 : Attaqués

Chapitre 3 : L'attaque de Maa'Vix

Chapitre 4 : Sous terre

Chapitre 5 : Combat difficile

Chapitre 6 : Mission accomplie

C'était 5 ans avant la première réapparition de Diablo à Tristram. Le Mal se répandait imperceptiblement, et les Mages Corrompus, que l'Ordre Assassin s'était juré de pourchasser jusqu'à la fin des Mondes, se faisaient de plus en plus nombreux. Au début, les assassins prirent cette prolifération comme un mouvement passager et se contentèrent de les éliminer, comme à leur habitude. Mais la peur qu'ils créaient d'habitude ne suffisait plus, et les Mages Corrompus continuèrent à augmenter en nombre. Rien ne pouvait entamer la résolution des assassins et ils poursuivirent leur chasse.

Les problèmes commencèrent quand les Mages, constatant leur faiblesse, décidèrent de se regrouper pour mieux se défendre. Les petits groupes furent exterminés aussi aisément que les isolés, mais la première grande défaite de l'Ordre eut lieu à Kroz-Dum, à quelques lieues des Terres Barbares. Une trentaine de mages, assistés par des forces démoniaques, contraignirent les Assassins à se replier avec de lourdes pertes (3 morts et 7 blessés graves, pour seulement 12 mages tués). Après l'arrivée de renforts commandés par une jeune lieutenant du nom de Natalya, les assassins repartirent à la charge et cette fois exterminèrent les corrompus.

L'Ordre ne réagit pas pour autant et conserva son ancienne manière de faire, les conséquences furent graves : les groupes de traqueurs subirent des défaites de plus en plus lourdes et nombreuses, et la corruption gagna même les Anciens Ordres : les sorcières élémentalistes, les paladins, les druides, tous les magiciens sauf les nécromanciens, vivants en reclus, isolés du monde et du mal qui s'y répandait. Tous les aventuriers commencèrent à se battre entre eux dans le chaos le plus total, et les assassins ne pouvaient plus rien faire. La situation se stabilisa un an plus tard, lorsque les corrompus des Anciens Ordres eurent exterminés les petits mages noirs. Mais cette nouvelle génération de corrompus était encore plus noire que la précédente. Le Viz-Jaq'Taar décida de réagir quand le mal toucha quelques nécros isolés : mais que faire ? La réponse fut vite trouvée : il fallait, plutôt que de combattre avec des groupes de faibles niveaux dirigés par un vétéran, regrouper l'élite des assassins dans un groupe de choc : les Enfants de Bartuc. Une douzaine de combattants surentraînés partit.
Le premier groupe rencontré fut celui d'un paladin noir accompagné d'un druide et de leur troupe d'apprentis. Grief, qui avait reçu le commandement, déploya ses assassins pour préparer l'embuscade. Trois partirent en avant pour déposer leurs pièges, les autres encerclèrent le convoi.

L'épée du paladin jailli lorsque tout le ciel devint noir : il était midi. Il appela son ami, qui lui répondit par un Graoumf sonore : il s'était déjà métamorphosé en loup-garou. D'un cri, il ordonna à toute la suite de se regrouper et de garder les armes de distances à la main. Il fit mettre les chariots de butin pillé en cercle pour mieux se protéger. Mais au bout d'une demi-heure de tension, le soleil n'avait toujours pas réapparu et rien ne s'était passé. Il remit la colonne en marche prudemment. Quand, au bout de 50 mètres, une vague de feu et un éclair tuèrent net la tête de colonne, il comprit. Les assassins. « Regroupez vous !!! » hurla-t-il tandis que de petits pièges et autres projectiles incendiaires pleuvaient sur les chariots et les hommes. Le druide le rejoignit, deux loups à ses côtés. Un corbeau se posa sur son épaule et lui parla au milieu des cris des mercenaires, des cliquetis d'armes et du vrombissement du convoi en feu. « Ils nous encerclent » dit simplement le druide après avoir écouté son oiseau. Un piège lui tomba sur l'épaule alors qu'il laissait le loup reprendre le dessus en lui. Il en eut le poil roussit et n'en fut que plus furieux. Il fit signe au paladin de le suivre pour essayer de percer l'encerclement.

C'est à ce moment que Grief lança l'assaut. Douze assassins surgirent de l'ombre et se ruèrent sur les survivants médusés, qui furent massacrés sans difficultés. Mais les deux aventuriers ne comptaient pas mourir sans combattre : Grief, qui s'était réservé le paladin, évita de justesse la lame noire de son adversaire en se jetant à terre. Le bouclier à pointes allait la clouer au sol mais elle roula de côté et évita d'une roulade arrière le deuxième coup d'épée meurtrière. Ftiss, voyant son chef en difficulté, bondit en avant de la gracieuse détente que seuls les assassins possèdent, et allait percer le coeur du paladin quand celui-ci, par un pur pressentiment, se jeta de côté et en arrière : Ftiss manqua son coup mais taillada tout de même la jambe du corrompu au passage : des petites décharges électriques la parcourait, la suwwayah avait libéré ses deux charges du tonnerre. Elle se relança à l'assaut en sautant, mais l'atterrissage fut dur : elle fut accueillie d'un coup de bouclier magistral, qui l'envoya rouler à terre, le bras et le ventre percés par les pointes acérées. Le bras armé se leva pour l'achever, l'épée frappa mais à coté : une dague de lancer avait transpercé le poignet du paladin. Il sentit le poison couler dans ses veines et tandis qu'il récitait une incantation pour le freiner, une suwwayah écarta d'un revers son bouclier tandis que les trois lames d'une griffe lui traversaient la poitrine.

Dward avait obtenu la charge de s'occuper du druide. Les deux loups n'étaient pas prévus. Le premier sauta : elle se laissa tomber en gardant sa griffe haute. Le sang lui coula sur le visage quand le ventre de la bête s'ouvrit en deux. Le deuxième loup arrivait et elle était au sol, trop tard pour se relever. Elle releva son bouclier au dernier moment et l'animal s'assomma à moitié dans sa course. Mais même à demi assommé, il chargea encore, la gueule grande ouverte : trop grande ouverte , il se roula par terre en ressentant la brûlure du piège que lui avait fait avaler Dward. Mais celle-ci aussi cria de douleur lorsque le druide lui mordit le bras armé. De sa patte il lui arracha son bouclier et elle ne réussit à se dégager que grâce à un coup de pied retourné de sa botte pointue. Les deux adversaires roulèrent au sol mais seule l'acrobatie de l'assassin était calculée. Elle arriva sur sa griffe qu'elle ramassa de sa main gauche pour en terminer avec ce druide. Il la cherchait du regard quand elle lui atterrit sur le dos, son arme en avant. Le corrompu s'écroula sur le sol, et reprit son apparence normale, le sang en plus.

Les autres assassins finissaient de massacrer l'escorte, tout s'était déroulé en moins d'une minute. Ils relevèrent Ftiss et lui firent boire une potion de soin, tandis que Dward se bandait la main. Ils fouillèrent rapidement la cargaison, mais il n'y avait rien d'intéressant pour eux. Ils partirent en laissant derrière eux une soixantaine de cadavres et un convoi en feu, tandis que la lumière revenait.

Une ombre furtive, qui avait observé toute la scène, les suivit sans se faire remarquer, chose presque impossible, à moins de grands pouvoirs, lorsqu'on suit un assassin. Il y avait douze assassins...
Le campement fut dressé quelques kilomètres plus loin. Après avoir posté deux sentinelles, les blessés prirent un peu de repos tandis que les autres se dispersaient dans la forêt.

Grief rampait sur le sol humide. Sa proie ne devait plus être très loin maintenant. En silence, elle avança encore deux trois mètres. Là. Elle la voyait. Elle se ramassa en une légère boule et d'un coup se détendit. On entendit le bruit d'acier tiré du fourreau et une demi-seconde plus tard, le daim s'écroulait. La chasse suffisant à nourrir le groupe entier, elle prit le petit sifflet qui pendait autour de son cou et lança deux appels brefs. Quelques minutes plus tard, les assassins festoyaient autour du daim, déjà dépecé et en train de rôtir sur une bonne flambée.

Dward, entièrement remise, s'éloigna un peu de tout ce bruit et cette lumière pour contempler les étoiles, la seule chose pour laquelle elle se battait. Elle vit passer une ombre loin dans les arbres. Elle, elle était en plein dans un rayon de lune et donc l'avait obligatoirement vue. Elle décida de ne pas bouger et de faire comme si de rien n'était. Quand elle entendit une corde d'arc se tendre, elle se raidit seulement un peu plus, prête à bondir.

Grief aussi, ainsi que toutes les autres, remarquèrent les nombreuses présences qui les encerclaient. Personne ne bougea et les conversations continuèrent, mais l'on ne disait plus rien : on donnait juste des ordres sur un ton de discussion.

Dward entendit le crochet d'une arbalète lâcher sa corde et une flèche partir d'un arc. Sa décision était prise depuis longtemps, elle bondit sur la droite et se rua sur ses assaillants.

Au camp, il se passa presque exactement la même scène : quand les projectiles partirent, on vit seulement des traînées noires qui indiquait la trajectoire des assassins, puis la nuit s'assombrit encore alors que la moitié du groupe partait dans toutes les directions. Les pillards, surpris de cette résistance et de cette contre-attaque si rapide, furent massacrés.

Dward, elle, eut plus de mal. Il y avait en fait quatre soldats, et dans l'attaque bondissante qu'elle avait l'habitude de faire, elle faillit se faire embrocher sur une lance de deux mètres de haut. Elle ne l'évita qu'en donnant un coup de reins qui l'envoya rouler au sol dans une chute incontrôlée. Alors qu'elle se redressait, elle entendit la corde de l'arc se détendre à nouveau. Ils étaient bons, trop bons pour les attaquer de front. Elle enchaîna une série de saltos arrières pour éviter la flèche et le deuxième carreau, tout en désengageant le combat. Elle se réceptionna sur une branche assez basse et monta dans l'arbre. En bas, les quatre hommes la cherchaient. Quand le troisième passa en dessous d'elle, elle se laissa tomber en faisant faire un mouvement rotatif à son bras. L'homme à l'arbalète eut la gorge tranchée et elle amortit sa chute en roulant en avant. Son acrobatie s'acheva dans le ventre de l'archer. Il tomba à terre et elle lui planta sa griffe dans la poitrine en se relevant. Les deux autres avaient à peine eu le temps de se retourner. Ils attaquèrent à deux. C'est à ce moment que le bouclier de Dward lui manqua le plus. Elle était obligée de se rompre, d'esquiver ou de reculer, ne pouvant parer. Dans une contre attaque fulgurante, elle explosa le crâne de son adversaire d'un coup de suwwayah, mais elle se retrouva sans protection face à la lance du dernier. Celle-ci allait l'embrocher quand un autre protagoniste apparut en l'air. D'un coup de pied, il détourna la lance et de la main gauche il dégaina une lame, étrangement ressemblante à une arme d'assassin. La vie du brigand s'acheva prématurément quand le katar, d'un mouvement oblique, lui tailla la face en deux et descendit jusqu'au coeur où il s'enfonça.

Dward se releva pour se remettre en garde, mais son sauveur avait disparu. Elle contempla longuement le dernier cadavre : au vu de la blessure, c'était bien une arme d'assassin, mais elle n'était pas du tout utilisée de la manière enseignée au Viz-Jaq'Taar. Elle se dirigea vers le camp, où elle retrouva les assassins plaisantant de l'attaque stupide, mais tout de mêmes inquiets de sa disparition. Elle préféra ne pas parler de l'apparition qui l'avait sauvée, mais l'éraflure sur son épaule l'obligea à parler de l'attaque qu'elle avait elle aussi subie. Le reste de la nuit fut calme, et au matin il se remirent en route. Leur mission : remonter assez loin au nord pour trouver Maa'Vix, le premier nécromancien à avoir utilisé ses pouvoirs pou le Mal. Il fallait faire un exemple pour éviter que le dernier Ordre à être encore « propre » ne passe entièrement du côté des démons, surtout quand on voit le pouvoir immense des nécromanciens. De plus, Maa'Vix possédait une relique puissante, le Courroux du Seigneur. Après plusieurs jours de marche sans incidents, Oumale, spécialiste en pièges et embuscades, revint de sa mission d'exploration d'un village avec des informations pour le moins déconcertantes : le nécromancien corrompu avait établit son quartier général dans une grotte au nord. Il avait retrouvé le Bras de Léoric et avec son aide il avait levé une armée de morts-vivants permanents. On disait aussi que Trang'Oul, le meilleur de tous les nécromanciens, était parti deux jours plus tôt vers la caverne pour tenter de le raisonner. On ne l'avait pas revu depuis, mais de sombres cavaliers étaient partis du refuge le lendemain, emportant, dit-on, chacun une pièce de l'équipement magique de la lignée Trang'Oul, qui se léguait de père en fils.

Toutes ces informations furent données par un paladin encore fidèle à sa foi, un descendant de l'illustre Milabrega. Il était venu dans la région quand les hordes de morts-vivants avaient commencé à piller le pays, mais après plusieurs escarmouches à la tête des braves qu'il avait rassemblé, les créatures démoniaques ne sortirent plus qu'en groupes de 200 minimum.

Il fallait tout de même y aller, et le lendemain matin, les Enfants de Bartuc et leur nouveau compagnon se dirigèrent vers l'Antre du Mal.

La mystérieuse ombre leur emboîta à nouveau le pas...
Ils traversaient un paysage marqué par la guerre, les ouvertures de toutes les maisons étaient barricadées, les toits des plus grands bâtiments étaient surmontés d'archers, des hommes en armes mais n'ayant apparemment aucune expérience du combat circulaient un peu partout dans les villages. Des champs avaient été incendiés, des forêts massacrées.

Plus on se rapprochait du nord, plus la corruption des lieux se faisait sentir, par une force invisible qui faisait chuter le moral des vivants.

Ils arrivèrent à un village en ruines, celles-ci encore fumantes. Le sang maculait les murs, et des cadavres horriblement mutilés gisaient ça et là. Aucun n'était plus ou moins intact, à part ceux de jeunes enfants ou de femmes. Les dépouilles encore « en état de marche » avaient dues être relevées pour renforcer l'armée de morts de Maa'Vix . Ils décidèrent de faire une pause et d'enterrer les malheureux.

Alors qu'ils enfouissaient le dernier cadavre, Oumale, de nouveau partie en éclaireur, lança un signal d'appel à l'aide avec son sifflet. En 3 minutes ils l'eurent tous rejoint (sauf le paladin qui n'arrivait pas à tenir leur allure de course). Oumale leur exposa la situation très rapidement. « Il y a bataille entre des guerriers montés et des morts vivants dans la plaine. Les hommes sont encerclés !! ». Immédiatement, les Vizjerei se lancèrent à l'attaque. Mais le combat était encore très éloigné, et ils arrivèrent trop tard. Le dernier cavalier était tombé, mais autour des 30 cadavres encore frais gisaient plus de deux cents morts vivants, déjà putréfiés. Les assassins finirent sans aucune difficulté la vingtaine de maléfiques en vie.

Ils en étaient désolés, mais ils durent trancher les têtes des chevaliers, pour être sûr qu'ils ne se relèveraient pas une deuxième fois. Le seul bénéfice de cette opération fut de leur fournir des chevaux, qui étaient de vrais pur-sangs.

Il est très rare de voir des assassins à cheval, car ils perdent de ce fait toute la discrétion qui les caractérise. Mais en ces pleines découvertes, le camouflage commençait à devenir très fatiguant en énergie mentale. Grief ordonna donc qu'on monte à cheval et qu'on abandonne la discrétion.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les Vizjerei montent très bien à cheval, et probablement beaucoup mieux que beaucoup d'autres héros. Ils sont assez léger, leur équipement aussi (comparé à un Barbare du Nord) et leur démarche aérienne convient beaucoup aux chevaux, qui ne se sentent pas dérangés de leur charge et peuvent donner le meilleur d'eux-mêmes sans se fatiguer.

Ils partirent donc au galop, après avoir allégé le chargement du paladin et lui avoir donné le meilleur cheval pour qu'il ne soit pas trop à la traîne. Quand la nuit tomba, ils s'arrêtèrent en haut d'une colline pour y dormir. La nuit était vraiment très noire, des nuages cachaient complètement lune et étoiles, on y voyait presque plus. Une sentinelle réveilla Grief au milieu de la nuit, et lui signala que des éclaireurs morts-vivants les avaient repérés. Il fallait s'attendre à ce que le grotte de Maa'Vix se vide de ses serviteurs et à ce qu'ils se dirigent immédiatement vers le campement.

Moins d'une heure après, l'armée était là. Cela signifiait que le repère du Corrompu n'était vraiment pas loin. « Ils essaient de nous encercler » déclara Ftiss. Seule l'ironie pouvant se prêter à la situation, Grief répondit : « Nonnnnnnnn. C'est vrai ?? »

Le cercle se refermait mais elle jugea que les forces maléfiques ne seraient pas en position d'engager le combat avant au moins la deuxième heure du jour. Il était désavantageux de tenter une percée maintenant, les morts-vivants ayant parfaite vue dans le noir, contrairement aux assassins qui utilisent seulement l'ombre. Par contre, ils avaient des chevaux, ce que Maa'Vix devait sûrement ignorer.

Au premier rayon de soleil, les assassins étaient prêts. Au signal, ils lancèrent leurs chevaux par quelques mots d'encouragement et partirent droit au nord. Le paladin, qui avait prié presque toute la nuit, invoqua les pouvoirs de son dieu, et quand les assassins arrivèrent face aux lances de leurs ennemis, de puissants rayons de soleil tombèrent sur les compagnons du paladin, et le sanctuaire qu'il avait invoqué blessa les morts-vivants, et fit se relever leur défense sous leur douleur. Les Vizjerei brisèrent l'encerclement sans combattre. Il n'avaient qu'une chance de vaincre cette armée, qui se remettait de sa surprise et qui ne serait plus si facile à avoir : briser l'enchantement qui la maintenait en vie. Leurs chevaux étaient beaucoup plus rapides que l'infanterie nécromane et ils les distancèrent, quand sur leur droite une centaine de cavaliers, morts eux aussi, parfois montant des squelettes de chevaux, coupèrent la route aux assassins : ceux là seraient plus difficiles à semer. Il fallait les combattre.

Comme déjà signalé, les Assassins sont de très bon cavaliers, il en est de même en combat. Juste avant le choc des deux cavaleries, les assassins se séparèrent en deux groupes. Ceux qui avaient un bouclier se contentèrent de parer les lances ennemies , puis, en s'aidant de la force de ce coup, se laissèrent projeter en arrière tout en sautant en l'air. Le résultat fut spectaculaire : six assassins se retrouvèrent à quatre mètres du sol, pour retomber sur celui qui les avait « désarçonnés », la griffe ou le katar en avant.

L'autre groupe, celui des assassins à deux griffes, se laissa tomber du côté opposé de leur ennemi, et d'une manoeuvre très risquée mais parfaitement contrôlée, passèrent devant leur monture, en s'accrochant aux rênes, en laissant un pied dans l'étrier et en le dégageant en fin de course, se retrouvèrent de l'autre côté, planant, pour percuter de plein fouet leur cible, l'emportant avec eux au sol. Le paladin, lui, se contenta d'un combat plus traditionnel, et fit glisser l'arme de son ennemi sur son bouclier pour ensuite lui assener un bon coup de sceptre, sa Barre.

On se retrouvait donc avec 13 morts-vivants de moins, 6 assassins au sol et 6 sur des montures diverses. La cavalerie ennemie stoppa son élan et fit demi-tour pour une nouvelle charge. En face, Grief fit faire de même à ses coéquipiers, et les montures abandonnées se rangèrent également à côté de leurs si habiles maîtresses. Tous chargèrent à nouveau.

Les assassins à cheval firent à nouveau un saut (encore un, oui) pour retomber sur leurs montures de départ, et ainsi contourner la défense des morts-vivants pour les frapper du côté où ils ne s'y attendaient pas. Les six assassins au sol coincèrent les lances ennemis entre deux lames de leurs griffes ou de leur serpes suwwayah, et par un bref et sec petit coup rotatif, firent tomber leurs adversaires au sol où ils furent facilement achevés. Un des cavaliers préféra laisser tomber sa lance, mais son sort n'en fut pas pour autant changé : sans arme pour avoir une chance de parer, ils reçut un profond coup sur le flanc et s'écroula lui aussi.

Le paladin se contenta à nouveau d'un combat plus orthodoxe et enfonça le crâne d'un 26ème cavalier. Les « fantassins » remontèrent à cheval et se préparèrent à une nouvelle charge. En face, les ressuscités hésitaient. Grief fit signe d'attendre en voyant le paladin entonner une prière. On sentait la tension entre les deux groupes, elle aurait pu créer un gigantesque orage si elle avait été mise entre les mains d'une sorcière élémentaliste. Le paladin arrivait à la fin de sa prière et quand il releva la tête, il avait l'air épuisé : « Lux » (Lumière en latin) cria-t-il en levant le poing. Un éclair, fait non pas de foudre mais de lumière, tomba du ciel sur la tête de celui qui semblait être le chef et de son corps carbonisé partirent de nombreuses boules d'énergies pures, qui firent beaucoup de dégâts chez les morts-vivants : aucun de fut tué à part celui sur qui le poing du paradis était tombé, mais nombreux étaient ceux qui se roulaient par terre de douleur, qui avaient été projetés au sol ou tout simplement dont les montures squelettiques, sous la douleur, s'étaient enfuies en les abandonnant au sol.

La troisième charge n'eut pas lieu, les Enfants de Bartuc se contentèrent de traverser le champ de bataille sans rencontrer de résistance. Ils se lancèrent à nouveau vers le nord et la grotte de Maa'Vix, dont ils voyaient déjà se dessiner les contours.
La grotte était en fait un large trou de 40 mètres de diamètre, fermée par un mur qui allait jusqu'à la mi-hauteur et paraissait de construction très récente. Maa'Vix avait dû le faire construire par ses sbires pour s'isoler encore plus du monde et pouvoir se défendre contre une éventuelle armée envoyée contre lui. Le mur était très épais, il aurait fallu un matériel de siège pour le faire tomber. Il était percé en son centre d'une porte rectangulaire très haute et large, qui pouvait laisser passer une demi-douzaine d'hommes de front. Etrangement, la porte était grande ouverte et il ne restait aucun garde sur le mur. Le nécromancien n'avait pas pu faire l'erreur de ne laisser aucun soldat ici. « On dirait qu'il nous invite à entrer aller le chercher » hasarda Ftiss. « Je pense que tu ne crois pas si bien dire, répondit Grief. Regardez »

Elle montra un petit écriteau de bois, où des mots écrits précipitamment et d'une écriture de quelqu'un qui a beaucoup étudié enfermé disaient : « Si vous voulez détruire le Corrompu que je suis pour vous, venez donc le déloger au coeur de sa caverne, au coeur du Mal »

Une telle provocation ne pouvait rester sans réponse, et de toute façon les Assassins étaient venus ici pour ça. Grief donna l'ordre d'entrer, ce qu'ils firent.

La grotte était très profonde, il y avait un espace d'au moins 100 mètres du mur jusqu'au fond, et cette distance fut parcourue par les Enfants non sans peine, car l'odeur y étaient insupportable. De nombreux morts-vivants avaient dû y habiter, mais la grande salle était elle aussi vide. Au fond, ils arrivèrent à un escalier en colimaçon, lui aussi large pour quatre. A l'étage inférieur, la reproduction presque identique de la cour du dessus. Ils la traversèrent sans rencontrer personne, et descendirent de nouveau jusqu'à une troisième salle, puis une quatrième. Oumale posa quelques pièges dans l'entrée, pour prévenir une attaque à revers. Grief approuva, mais se reprocha de ne pas y avoir pensé plus tôt. Ils arrivèrent à l'escalier de la quatrième. Il était très différent des autres. Contrairement aux colimaçons très larges des précédents, celui-ci était très étroit et s'enfonçait tout droit sous terre. Les murs suintaient, les marches de glaise humide s'enfonçaient sous les pieds, l'antre parfait d'un Nécromancien. Il ne manquait plus que le petit bureau d'étude bien propret et sec, avec ses meubles en os, comme le fit remarquer Ftiss. « Nous n'en sommes encore qu'à l'escalier, ça viendra », lui répondit-on. Leur progression reprit et ils s'enfoncèrent encore d'une centaine de mètres, éclairés par le paladin. Enfin, ils arrivèrent dans la caverne, elle aussi très humide, presque visqueuse, sale et sombre. Au centre se tenait un autel, baigné d'une lueur irréelle qui sortait d'une petite baguette en lévitation au-dessus de la pierre de granit noir taillé. Le bras de Léoric, dont les pouvoirs maintenaient l'armée de Maa'Vix dans sa seconde vie. Sa destruction entraînerait la mort définitive des ces morts-vivants. Un seul problème, Maa'Vix lui même, devant l'autel avec une vingtaine de démons supérieurs...

Tous morts-vivants sous son propre pouvoir, il y avait une douzaine de squelettes gigantesques, de près de trois mètres de haut mais aussi des ressuscités, six minotaures, trouvés on ne sait où par le Corrompu. Les derniers étaient des ombres, esprits immatériels impossibles à tuer dans ce monde et dont la vie ne s'arrêterait qu'avec celle de leur invocateur. Les assassins hésitèrent. Ils stoppèrent net et attendirent un ordre de Grief, qui ne le donnait toujours pas. A ce moment, des frémissements de cordes d'arcs venant des hauteurs de la caverne les décidèrent : une cible immobile est une cible morte pour un archer. Ils se lancèrent à l'assaut.

D'un simple geste de la main, Maa'Vix fit apparaître un mur d'os entre ses sbires et les assaillants. Il se replia alors vers son bureau d'études propret et bien sec (celui que Ftiss avait prédit en plaisantant) en laissant Grief et ses compagnons tenter de traverser l'obstacle imprévu, tandis que les flèches pleuvaient autour d'eux.

Voyant que le nécromancien voulait se retrancher, Grief donna l'ordre de le laisser et les assassins se ruèrent vers l'autel pour briser le Bras de Léoric. La réponse fut rapide : une charge pure et simple des morts-vivants sur un ordre bref de leur maître.

A mis chemin, les assassins s'arrêtèrent. Ils n'y arriveraient pas avant leurs ennemis. Ils reculèrent de quelques pas, tout en disposant discrètement des pièges pour une contre attaque efficace. Le paladin priait à nouveau. Quand il lança « Lux !! » les assassins plissèrent leurs paupières pour ne pas être aveuglés. Mais rien ne se passa. Avec un cri de victoire semblant venir d'outre-tombe (et c'est de là qu'il venait) les morts-vivants se lancèrent à l'assaut. Les pièges se déclenchèrent, stoppant l'élan des attaquants. La contre attaque fut fulgurante, les assassins, selon leurs ordres, bondirent par groupes de quatre. L'effet de surprise jouant en leur faveur, ils parvinrent à tuer un minotaure et trois squelettes. Le paladin, lui tentait de repousser à coups de chocs sacrés et avec l'aide d'une prière de sanctuaire les deux ombres qui étaient sur lui.

Mais le combat tourna en une bataille, et on ne savait pas qui allait en sortir vainqueur. Sans le nécromancien, ils en auraient vite fini de ces sbires, mais il leur rendait la vie dure en lançant sans cesse diverses malédictions et des lances d'os, faites d'énergie magique venant du plan des ombres et qui allaient s'écraser avec fracas contre les murs, laissant des assassins essoufflés au sol, contraints à cette position pour ne pas se faire empaler par les sorts destructeurs.

La bataille tourna elle en faveur des morts vivants quand les ombres, constatant qu'elles ne viendraient pas à bout du paladin, se retournèrent contre les Enfants. Dward sentit une présence derrière elle. Elle se retourna et voyant la forme sombre avancer vers elle, elle leva son bouclier. L'ombre le traversa sans difficultés, et elle traversa également son porteur.

Dward sentit un gigantesque froid l'envahir, elle voulut se replier mais ses membres engourdis ne répondaient plus que très lentement. Elle avait les lèvres et les mains bleues, ses cheveux étaient raides, ils s'étaient transformés en véritables stalagmites.

La voyant en difficulté, ses camarades vinrent la couvrir, et le paladin s'efforça d'éloigner les ombres. Mais quand trois autres assassins furent gelés, la bataille sembla perdue.

Grief se battait comme une furie, mais seule contre trois squelettes et un gigantesque demi-taureau, elle sentait ses chances s'amenuiser et ses forces baisser.

Pour éviter trois coups simultanés, elle fut obligée de se jeter dans les jambes d'un ressuscité, mais elle constata avec horreur qu'elle n'avait plus aucun moyen d'en sortir...

C'est alors qu'un secours inespéré tomba droit du ciel (au sens littéral du terme). Un éclair lumineux fit éclater la voûte sur vingt centimètres de diamètre et il s'abattit sur le monstre de Grief. Celui-ci se raidit. Ses yeux devinrent blancs, tellement blancs qu'ils se mirent à projeter de la lumière. Une lumière qui semblait également vouloir surgir de tout son corps. Il se mit à trembler convulsivement, quand il éclata en morceaux, projetant un cercle de chocs sacrés autour de lui. Le poing du paradis du paladin avait mis du temps à traverser le toit rocheux, mais il y était parvenu...

Les morts vivants aveuglés et cruellement blessés par la lumière divine perdirent beaucoup de leurs moyens et bientôt il ne resta plus que les ombres, que les assassins étaient contraints d'éviter sans cesse. Maa'Vix enrageait, mais il n'était pas vaincu pour autant. S'adossant à son autel, il se prépara à défendre chèrement sa peau, et il y avait encore de l'espoir pour un nécromancien puissant comme lui. Ils n'étaient que huit assassins à pouvoir se lancer à l'assaut, plus le paladin, les autres étant gelés, blessés ou trop épuisés pour combattre.

Quand Grief donna l'ordre de l'attaquer, il lui répondit par un sourire malfaisant...
Les huit assassins se séparèrent pour encercler Maa'Vix. Il fallait en finir vite, son armée serait bientôt ici, et il allait certainement essayer de gagner du temps. Quand les assassins en attaque frontale furent assez près, il jeta un objet pesant dans leur direction : une armure enchantée, qui paraissait presque indestructible et devait vraiment avoir une très forte durabilité. Grief et Ftiss, les principales visées, se regardèrent : qu'est-ce que ça voulait dire ?

Elles le comprirent quand le nécromancien, levant sa baguette dans une lueur verte, transforma la peau de balrog en un golem de fer menaçant. "Ne vous laissez pas distraire" lança Grief en contournant l'invocation pour se jeter sur le Corrompu. L'encerclement était terminé, le cercle se resserrait. Maa'Vix joignit ses deux mains sur sa baguette, dirigée vers le bas, puis la releva en prononçant une rapide incantation. Une nova de poison fut projetée dans toutes les directions, et la plupart des assassins furent touchés, certains sous la violence du choc se retrouvèrent plusieurs mètres en arrière, se tordant de douleur. Grief et Ftiss avaient trouvé refuge juste à temps derrière un rocher assez haut. Le paladin, lui, avait également été touché mais il était déjà en train de prier une purification, pour lui et les autres victimes. Les deux rescapées se concertèrent d'un regard, puis bondirent de leur cachette pour se relancer à l'attaque tandis que Maa'Vix jetait des lances d'os sur son arrière. Mais il se retourna au mauvais moment et les vit. Ftiss se heurta violemment à une prison d'os et Grief roula à terre pour éviter trois lances d'os très rapprochées en temps.

Kyle (un autre Enfant de Bartuc), assez épargnée par le poison voulut les rejoindre mais tomba sur le golem de fer. La suwwayah se leva et s'abattit avec une violence inouïe, on entendit le claquement du fer sur le fer, mais contrairement à ce qu'on attendait, ce fut l'assassin qui tomba à terre, le bras ensanglanté. Le golem, presque intact grâce à sa propriété "d'épine" leva son bras en forme d'épée, mais Kyle trouva encore la force de sauter hors de portée. On entendit un déclic : deux éclairs partirent du sol et frappèrent l'invocation. Celle-ci, étant en fer, en fut assez endommagée, mais poursuivit son agresseur. Kyle posa encore deux pièges et tenta de s'enfuir, mais sa blessure et le poison l'avaient trop affaiblie. Le golem arriva sur elle l'arme haute, et l'abattit sur l'assassin épuisée. Elle ne parvint qu'à dévier le coup qui lui transperça la jambe, alors que ses pièges libéraient un nouvelle décharge qui acheva son adversaire. La jambe et le bras saignants, le poison courant dans ses veines, elle n'eut que la force de boire une potion de soins avant de sombrer dans l'inconscience.

De son côté, Grief était arrivée presque au corps à corps avec le nécromancien. Celui-ci ne se battait pas à l'arme blanche mais à coups de lances d'os et de malédictions, ce qui donnait du mal à son adversaire, qui devait souvent esquiver, sauter ou rouler au sol. Quand son esprit se trouva libéré du contrôle du golem de fer, il s'écarta un peu de Grief, juste assez pour avoir le temps d'invoquer un golem de feu. Instantanément, les alentours devinrent une vraie fournaise, le blessant lui aussi, mais ces blessures étaient négligeables face au désagréments que son invocation allait causer pour l'assassin. Grief dû en effet se retourner contre le golem et éviter en même temps les attaques magiques de Maa'Vix. Mais celui-ci avait oublié Ftiss. Celle-ci s'était depuis longtemps libérée, mais avait choisi de se "faire oublier", pour pouvoir attaquer dans une surprise plus grande. Elle s'était ingéniée à rejoindre l'autel, et était maintenant cachée derrière. Elle avait le choix entre tenter de détruire l'artefact maudit, ce qui leur donnerait tout le temps qu'il faudrait pour tuer le nécromancien, ou bien l'attaquer de suite, ce qui pourrait faire basculer le combat en leur faveur. Elle n'eut pas le temps de choisir.

Grief réussi à plonger sa griffe dans ce qui servait de tête au golem, le faisant exploser en cendres, pendant une accalmie des attaques de Maa'Vix. Mais elle se rendit compte que celui-ci finissait un nouveau choc empoisonné. Elle mit son bouclier devant elle, bien que cela ne servirait à rien. Les autres assassins, enfin libérés du poison et même soignés par le paladin s'étaient à nouveau approchés, ils furent à nouveau jetés à terre, presque achevés par cette nouvelle décharge. Cette fois Grief se retrouva aussi au sol, à trois mètres de sa position initiale. Seuls le paladin, debout, et Ftiss, accroupie derrière l'autel qui l'avait protégée, étaient encore en bonne forme pour combattre. Elle enduisit ses lames de poison et se prépara à bondir. Maa'Vix lança quatre puissants esprit d'os (inutilisés jusqu'ici, les assassins étant trop rapides et les évitant facilement) ainsi qu'une demi-douzaine de lances sur le paladin. Il sourit en voyant le paladin touché de plein fouet par le deuxième esprit, incapable de bouger pour esquiver le reste des projectiles, être frappé à la tête par un autre esprit et tomber, une lance d'os lui traversant le coeur.

C'est ainsi que Milabrega, Paladin de la Lumière, fils et petit-fils de Paladins de Zakarum, mourut dans une caverne du nord, dans un dernier combat contre la corruption.

Maa'Vix était vraiment content de lui. Il avait, à lui seul, tenu tête à l'élite du Viz'Jaq-Taar.

Il se retourna vers Grief, la plus proche. Elle était en train de se relever, mais était trop affaiblie pour le combattre à nouveau efficacement. Elle l'avait blessé à la jambe, et il se promit qu'elle ne mourrait pas trop doucement. Il fit exploser un cadavre de mort vivant en un nuage empoisonné, ce qui rejeta Grief au sol, se tordant de douleur. Il vit cinquante mètres plus loin les assassins "dégelés" qui s'étaient regroupés et, en évitant les ombres qui les harcelaient se lancèrent vers lui. Le cadavre d'un minotaure qu'ils contournaient explosa, les jetant tous à terre, gravement blessés. Cette fois le nécromancien se laissa aller au rire.

Il se retourna vers Grief, gémissante, avec la ferme intention de s'en occuper.

Depuis un moment, Ftiss, les griffes prêtes, bien enduites de poison, préparait tous les pièges qu'elle pouvait. Elle avait réussi à en tenir actifs huit, et encore mieux, elle en tenait quatre par main. Un record absolu, et pourtant elle n'était pas spécialiste en pièges. L'adrénaline peut multiplier presque infiniment nos capacités, le nécromancien l'avait lui aussi prouvé. Elle se lança enfin à l'attaque. Quatre pièges à gauche de l'autel, quatre à droite, et elle par dessus. En passant, elle donna un coup de sa griffe (dégainée dans son impulsion, après avoir lâché les pièges) au Bras de Leoric, mais l'artefact n'en subit aucun dégât. En entendant le bruit des pièges se déployant, Maa'Vix eut le réflexe de lancer une armure d'ossements, qui para le coup de Ftiss qui roula à terre pour se réceptionner, entourée par les fragments d'os de l'armure brisée, mais qui avait sauvé son invocateur. Dans une série de déclics, les pièges se déclenchèrent, et sous le choc des éclairs et des flammes Maa'Vix tomba au sol, blessé au dos et à la jambe. Mais Ftiss s'était retrouvée trop près des pièges de gauche, l'un d'entre eux la prit pour cible et une flamme lui brûla la main gauche, elle dû abandonner son bouclier.

Les deux adversaires se relevèrent. Ftiss s'employa à serrer le plus près possible son ennemi, afin d'éviter une nouvelle invocation. Mais, très perspicace, elle vit que Grief récupérait vite mais que ses potions s'étaient brisées pendant sa chute, et elle lui fit rapidement rouler un antidote et une potion de soins, à l'insu du nécromancien. Le combat fut, si l'on peut dire, magnifique. Dans un déchaînement de foudre et de flammes, les deux combattants, occupés à éviter les décharges élémentales, et les coups de l'autre, réussissait tout de même à porter, l'un des coups de griffe ou l'autre des malédictions et des sorts dévastateurs. Ftiss, dans une attaque osée, blessa le nécromancien à l'épaule mais se retrouva momentanément incapable d'éviter le sort qui suivait. Le nécromancien eut un rictus, qui déforma encore plus son visage lorsqu'un projectile explosa sur sa joue. Grief s'était remise...

Dans un hurlement de douleur, il rata sa lance d'os. Mais il réussi à se dégager et à invoquer un nouveau golem de feu. Il se replia avec son invocation et ,en lançant une dizaine de prison d'os sur son autel, cacha entièrement le Bras de Leoric sous un bon mètre d'ossements solides.

C'est alors qu'on entendit les pièges de l'escalier, laissés pour les prévenir de l'arrivée de l'armée, se déclencher...

Et Maa'Vix qui était rentré dans son bureau d'études, en ressorti avec une demi-douzaine de squelettes et une furie stygienne ressuscités, créatures peu puissantes et apparemment qui devaient normalement servir pour des expériences, mais qui suffiraient pour gagner encore quelques secondes.
Maa'Vix lança une nuée d'esprits d'os, pour contraindre Grief et Ftiss à perdre encore du temps à les éviter. Dward réussit enfin à semer l'ombre qui la harcelait, elle bu un de ses antidotes, une potion de soin, et elle se releva, d'attaque. Le nécromancien commença de nouveau un choc empoisonné, mais cette fois il ne toucha personne : son geste était connu et tout le monde s'était réfugié à temps derrière des rochers ou même derrière la pyramide d'os qui protégeait le Bras de Leoric. Mais il gagnait encore du temps. Dward décida d'aller couvrir ses deux amies et elle s'élança vers l'escalier. Grief et Ftiss, après s'être couvertes de leurs manteaux d'ombre, chargèrent le nécromancien. Ftiss se blessa cruellement au bras à cause d'une dame de fer en décapitant la furie stygienne. Tant pis pour le bouclier, elle prit sa suwwayah dans la main gauche.

De l'escalier surgit un golem d'argile, apparemment très endommagé par les pièges. Sans réfléchir, Dward lui planta sa griffe dans le coeur et il s'effondra, redevenant la terre inerte qu'il était au départ. L'assassin aperçu une autre silhouette dans l'ombre et elle se jeta dessus.

Son premier coup fut paré par un bouclier, le deuxième évité, mais c'était calculé : le troisième alla droit à la gorge mais s'y arrêta à un demi centimètre. Elle avait en face d'elle un homme bien vivant, ses yeux n'avaient pas la couleur vert fluorescent propre au morts-vivants. "Heureux que vous m'ayez reconnu à temps, je tenais beaucoup à ma tête". Précédant la question qui allait surgir, il se présenta : "Je suis Trang'Oul, j'étais prisonnier dans la tour de la grotte et gardé par une vingtaine d'archers morts-vivants, dirigés par une ancienne amazone, morte elle aussi. Une des vôtres est venue me libérer et m'a dit de me dépêcher de descendre, qu'on avait besoin de moi, mais que je devrais faire attention et me présenter, n'étant pas attendu."

Dward ne chercha pas à comprendre et ils s'élancèrent tous deux pour rejoindre le combat.

Maa'Vix n'avait plus aucune créature avec lui et était à nouveau serré de près par ses adversaires. Grief avait le visage trempé de sueur mélangée de sang, elle était épuisée mais donnait tout ce qui lui restait. Portant un coup, elle baissa un peu trop sa garde et le nécromancien en profita pour attaquer de sa dague empoisonnée. Elle esquiva de justesse, roula au sol puis d'un léger saut de main se retrouva debout. Mais sans faire attention à sa direction, elle s'était retrouvée dans le bureau, coincée, presque sans espace de "manoeuvre".

Ftiss se débattait contre un golem d'argile et Maa'Vix se prépara à lâcher des esprits d'os, qu'elle ne pourrait éviter dans une si petite pièce. Le premier parti et s'écrasa contre le mur, juste au-dessus de la tête de Grief qui était maintenant allongée et ne pourrait plus éviter le suivant. Le bras du Corrompu se leva une nouvelle fois, mais dans un hurlement de douleur il laissa tomber la baguette. La lance d'os de Trang'Oul lui avait complètement arraché le poignet. Une malédiction d'augmentation des blessures suivit, Ftiss abattit son golem.

Dans un dernier mouvement de rage, Maa'Vix leva la main gauche pour achever Grief, toujours sans défense. Mais elle fut la plus rapide. Elle détendit d'un coup son bras en tendant les doigts, la suwwayah lui échappa de la main et vola en tournant sur elle même. Elle se planta droit dans la poitrine de Maa'Vix. Celui-ci, baissant la tête, vit la poignée et les deux centimètres de lame qui dépassaient encore de son coeur. Il y porta ses mains qui devinrent rouges de sang, puis dans un suprême effort il la retira et tomba à genoux. Il releva légèrement la tête et contempla Grief, qui s'était relevée. Dans son regard se lisait la haine, mais au fur et à mesure que sa vie défilait en lui, il vit le Mal qu'il avait fait. La haine se transforma en compréhension, mêlée à de l'admiration et même de la reconnaissance. Il tomba en avant.

Les trois assassins restèrent longtemps immobiles, à souffler et à penser, tandis que Trang'Oul s'occupait de détruire le Bras de Leoric, libéré de son "cocon" avec la mort de Maa'Vix. L'artefact maudit subit plusieurs décharges et contre-sorts divers avant de s'élever de plusieurs mètres pour se placer pile au centre de la pièce. Il se mit à trembler, de plus en plus fort, jusqu'à être complètement secoué en tous sens. Une des extrémités explosa avec fracas, et ce fut le signal de la destruction. Des éclairs surgirent de la baguettes, chacun accompagné d'une explosion assourdissante, pour aller s'écraser contre les parois. Au bout d'une minute, la baguette de transforma en une sphère verte, très lumineuse, qui se compressa de plus en plus. Elle avait commencé par la taille d'une tête humaine, elle était maintenant de la taille d'un dé et irradiait toute la salle d'une lumière verte aveuglante. Taille d'une tête de clou. D'une tête d'épingle... Il y eut une gigantesque explosion, comparable de nos jours à celle d'une bombe anti-bunkers. Les flammes emplirent presque toute la pièce, sans heureusement s'approcher trop près du sol et s'éteignirent faute d'oxygène. La terre trembla, quelques pans de murs ou de plafond se détachèrent mais la grotte tint bon. Le calme revenu, les valides relevèrent et soignèrent les blessés. A part le paladin ,aucun autre mort mais quatre blessés assez graves.

Enfin Grief parla.

"La mort de Milabrega n'aura pas été inutile. Nous avons libéré la contrée du Mal qui l'oppressait et Maa'Vix s'est repenti dans ses derniers instants. Notre mission est accomplie."

Puis, laissant ses compagnons s'occuper encore un peu des blessés, elle se retourna vers Trang'Oul et Dward. Son regard seul posait la question.

Le nécromancien raconta son histoire. Il était dans sa prison, "tranquillement", quand une assassin avait surgi et massacré sans difficulté les gardiens, même l'amazone. Elle lui avait alors ordonné de descendre et s'était elle dirigée vers la porte de sortie. Il n'en était pas sûr, mais il lui avait semblé entendre alors le bruit du fer sur le fer. Dward, elle, raconta alors son combat après l'attaque du convoi, lorsqu'elle avait été sauvée par apparemment aussi un assassin.

Grief regarda ses troupes, elles avaient l'air assez remises. "Montons" ordonna-t-elle.

Arrivés en haut, ils virent l'armée de Maa'Vix, exterminée, les milliers de cadavres ayant enfin trouvés leur mort. Mais devant la porte, les anciens morts-vivants n'avaient pas l'air d'avoir été tués par la destruction de la baguette, mais plutôt d'être morts en combattant. Ils formaient d'ailleurs un arc de cercle autour de la porte, et leurs blessures étaient celles de suwwayahs.

Aucun doute. Un mystérieux assassin les suivaient et les avaient sauvés en libérant Trang'Oul et en retenant ici l'armée maléfique.

Ils comptèrent les cadavres morts au combats : il y en avait plus d'une centaine...
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