Fanfiction Diablo II

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Rencontre avec Artimus Moreendoom

Par Duncan
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Rencontre avec Artimus Moreendoom

Le ciel zébré d'éclairs éclairait par instants la sombre demeure. Elle domine la vallée de son impressionnante silhouette et rare sont les villageois osant franchir la grille délimitant la propriété. En ces lieux vit, dit-on, un vieillard dont la vie ne semblait pas vouloir prendre fin.

Il pousse sa monture plus haut sur le chemin parsemé de hautes herbes sauvages. A son arrivée au village, le voyageur fut accueilli par le claquement des persiennes et par le croassement des corbeaux. Le manque d'auberge l'obligea à frapper à quelques portes mais la seule réponse qu'il reçut fut le bruissement du vent dans les arbres et le battement de la pluie sur les tuiles en bois verni. Voyant de la lumière dans ce qui apparaissait comme un manoir, il décida de poursuivre sa route sur le chemin serpentant jusqu'au sommet de la colline.

Un éclair révélât à la silhouette fatiguée une lourde porte ornée d'un battant en fer forgé. Trois coups et les corbeaux s'envolèrent des arbres alentours en un vacarme effrayant. Un autre éclair illumina l'huis en tête de gargouille derrière lequel un tiroir glissa bruyamment.

- Le maître va vous recevoir...

La créature qui fit entrer la silhouette encapuchonnée portait une chandelle qui jetait un halo tremblant sur une pièce richement meublée.

- Qui règne en ces lieux ?

Ce fut une voix féminine qui provint de sous la capuche mais elle portait plus d'autorité que de charme.

- Le maître va vous recevoir...répéta le gobelin transi de peur,"Le maître va vous recevoir...

Anna parcourut l'intérieur du regard. Malgré sa lassitude physique, elle ne répondit pas aux invitations de canapés et fauteuils moelleux. Elle patienta quelques instants et bientôt elle se retrouva avec comme seule compagnie la faible lueur des chandeliers.

Elle laissa ses pensées vagabonder et elle se surprit à parcourir de nouveau sa vie. Son enfance dans le château doré de son père, le drame qui poussa sa mère à l'emmener sur les routes et son adolescence errante rejaillirent au présent. Elle commençait à peine sa vie d'adulte mais cela faisait déjà bien longtemps qu'elle faisait route en solitaire. Une voix sage et masculine l'interrompit dans sa rêverie.

- Je vous en pris, mettez-vous à l'aise jeune demoiselle.

Elle se retourna pour fixer l'homme qui était venu sans bruit.. La voyageuse ôta sa capuche en laissant apparaître d'abondant cheveux roux et un visage durci par quelques années de solitude. Malgré cela, ses traits restaient séduisant et tacheté de candeur. Elle ôta sa cape qu'elle confia au petit gnome vert et répondit avec un sourire.

- Veuillez m'excuser de cette intrusion tardive mais...

- Ne vous excusez pas, cela devrait être à moi d'être désolé du piètre accueil qui vous fut réservé.

- Il est déjà agréable de trouver un gîte au chaud et au sec par cette dure journée d'hiver,...mais je manque décidément à tous mes devoirs, je me nomme Anna.

- Je me présente, je suis Artimus de Moreendoom, seigneur des terres alentours. Votre nom est Anna, tout simplement ? Je pensais par votre langage que vous devriez être une grande demoiselle. J'aurais maintes questions à vous posez mais vous êtes transie de froid ! Un bain chaud vous atteint dans votre chambre ainsi qu'une garde robe ayant appartenue à mes filles.

L'homme apparaissait comme une personne sympathique mais suffisamment réservé pour inspiré le respect. Anna eut envie de se détendre et de se reposer après une dure journée de chevauché pluvieuse. Bien que le froid ne l'ai pas vraiment atteints, l'humidité fut son ennemi et la perspective d'un bain chaud lui ravit l'esprit.

Elle poursuivit la conversation :

- J'accepte avec plaisir votre offre.

- Bien, bien, laissez-vous guider par mes serviteurs, ils ne sont guère méchant et ils sont désormais à vos ordres. J'espère que vous viendrez partager mon modeste repas.

- Il en sera fait selon vos désirs, seigneur Moreendoom.

Elle prit congé de son hôte et suivit le petit gobelin qui trottait devant avec un chandelier. Elle arriva dans une chambre dans laquelle elle put admirer un immense lit à baldaquin. Une armoire massive s'ouvrait sur une dizaine de robe toutes de soie aussi fine les unes que les autres. Un grand bassin d'eau fumante était placé dans un coin de la pièce. Elle se dévêtit et plongea avec délice dans le liquide délicatement parfumé. Son corps se détendit et son esprit se reposa un instant.

- Mère, mère, des cavaliers approchent !, ce fut une voix candide et apeurée qui fut émise.

- Ne craint rien ma chérie. Décris-moi leur blason...

- C'est celui de mon oncle, ils sont nombreux et portent leurs armures de guerre....

- Fais tes bagages, nous partons.

- Où allons-nous mère ? Allons-nous vers le château de chasse de père ?

- Plus rien désormais ne nous raccroche à ton père. Nous partons tout de suite.

- Je peux prendre Nieta avec moi ? S'il vous plait, mère.

- Sois forte ma fille, nous partons.

Lorsque le passage se referma sur la mère et sa fille, un chevalier enfonça la porte, une épée ensanglantée à la main.

Anna se réveilla en sueur et l'eau du bain était froide. Elle sortit de l'eau, attrapa la serviette tendue par une petite dame de peau verte. Elle se sécha, se coiffa et accomplit tous ces gestes qu'elle n'avait pas fait depuis des années. Elle choisit une robe à sa convenance et descendit dans la salle à manger, toujours escorter d'une petite troupe de serviteurs gobelins. Sentir la douceur de la soie fine sur sa peau fut pour elle une source de plaisir depuis bien longtemps oublié.

Le vieil Artimus patientait à sa table en étant plongé dans un grimoire poussiéreux et jaunis par les ans. De temps à autres, un de ses serviteurs lui murmurait à l'oreille et le seigneur acquiesçait d'un imperceptible mouvement de la tête. Lorsque enfin il entendit les marches grincer, il se leva et put admirer non sans émotion la descente majestueuse de la jeune femme. Il laissa son regard se promener sur son hôte, de la robe profondément échancrée qui révélait une grande partie des fines jambes de la voyageuse à la coiffure habilement confectionnée. Elle portait une robe bleue et bien trop légère pour la saison mais elle lui allait à merveille. Il donna l'ordre d'attiser le foyer de la cheminée et accueillit son invité avec détachement et politesse.

- Vous êtes absolument magnifique, demoiselle Anna, je puis voir que vous avez put trouver un habillement à votre goût.

- Et c'est visiblement du votre. Veillez m'excuser de vous avoir fait attendre, j'espère ne pas vous avoir retardé dans vos études.

Elle dit cela en remarquant l'épais ouvrage sur la table et vis que plus de deux couverts étaient dressés sur la grande table de chêne. Elle remarqua aussi que son hôte avait aperçu le long poignard qui accompagnait sa cuisse sur toute la longueur.

- Je vous présente mon compagnon de route, Tranchant, il ne me quitte jamais et ce soir il a tenu à se montrer alors qu'il préfère l'obscurité et la solitude. N'y faite pas attention, il resterait inerte tant que personne ne songe à moi de façon désobligeante.

- Mais vous êtes ici en sécurité et je veillerais personnellement à ce que personne ne vous importune sur mes terres, le seigneur détourna furtivement le regard et changea de sujet en masquant son désappointement et sa surprise de façon théâtrale, Avez-vous l'intention de demeurer un instant en ce pays ou êtes-vous seulement de passage ? J'apprécierais volontiers un peu de compagnie.

- J'accepterai volontiers mais mes chemins sont éphémères et il me tarde de repartir. Je suis les routes qui me mènent à l'aventure et les rencontres que je fais sont souvent funestes.

- Soit, je n'insisterai pas. Passons à table, voulez-vous.

- Attendez-vous d'autres hôtes ?

- Il est des personnes m'étant chers qui devraient nous rejoindre en fin de soirée. Nous pouvons commencer sans eux, ils n'en seront blessés.

Le repas fut aux yeux d'Anna un festin, elle qui a l'habitude de manger des fruits de sa chasse et le gibier se fait rare en cette période de l'année. Elle mangea autant qu'elle pouvait sans faillir aux règles de politesse usuelles et bu plus que de raison. Le dialogue se fit très vite plus détendu entre le maître et son hôte, les discussions sortirent du cadre stricts de l'étiquette. Alors qu'Anna était totalement détendue, les autres invités prirent place autour de la table avec un salut discret.

Anna regarda l'heure sur la comtoise et l'alignement des aiguilles était trop significatif. Ces nouveaux convives étaient apparue sans un bruit et malgré la chaleur de l'âtre, Anna sentit un frisson lui parcourir l'échine. Elle fixa encore un instant la scène et l'illusion tomba. Elle connaissait chaque personne autour de cette table et ils étaient tous morts.

Son père tué par son propre frère qui menait un assaut sur son palais, l'oncle d'Anna, transpercé par une flèche d'un des gardes du palais, les trois frères d'Anna, tombé à la guerre des années auparavant et enfin, sa mère qui fut massacrée par des soldats alors qu'elles fuyaient l'assaut du palais, ils étaient tous assis autours de cette table. Et cette table était présidé par un vieillard qui riait comme un forcené.

Anna se leva en titubant, regarda encore une fois toutes ces personnes qu'elle avait connu, affronta de nouveau le regard si doux de sa mère, la posture sage de son père et la virilité de ses frères. La scène tournait autour d'elle, comme un manège machiavélique dont la musique était un rire fou et sans fin.

- Vous n'échapperez pas à votre destin, vous nous rejoindrez à cette table Anna, que nous goûtions sans fin des joies immortelles qu'offre l'éternité. Venez à nous mon enfant. Venez chère soeur".

C'était la voix de tous ces morts réunis qui l'appelait, il se créa comme une attraction. Elle luttait pour ne plus les regarder, se retourna en sentant des mains froides et squelettiques la frôler. Elle se mit à courir, elle passa la porte et se retrouva dans le froid et la neige. Les voix continuaient de l'appeler, elles approchaient même, plus Anna courait dans la campagne hivernale, plus les voix se rapprochait.

La voyageuse tomba dans la neige dure et glaciale. Elle ne pouvait plus supporter l'effort de la course et de l'horreur. Des bras vigoureux la pris et la secoua.

- Revenez à moi mon enfant, vous ne risquez plus rien.

La jeune fille reconnut cette voix, c'était l'intonation douce et chaude de sa nourrice, Nieta, et elle était dans sa chambre doré du palais royale.

- Ce n'était rien princesse, juste un cauchemar.

"Un cauchemar bien significatif pourtant", pensa Anna. Quelques heures après des sabots se firent entendre et un garde sonna l'alerte.
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