Fanfiction Diablo II

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Tout ça pour quoi ?

Par Avior

Chapitre 1 : Le démon

Chapitre 2 : Le joyau du désert

Les dernières heures de ma vie se sont écoulées lentement. J'avais déjà profité de la vie. Ma vie cédait sa place pour faire naître encore un heureux bambin. Qu'il soit mendiant ou empereur, il vient de prendre ma place. Mais même mort, je ne sais pas à quel point l'homme, ou plutôt l'enfant qui avait échangé ma vie contre la sienne était mauvais. Dès sa naissance (j'eus la superbe chance de le voir naître), son père poussa un cri atroce. Il tomba raide mort. Le bébé, lui, regardait le cadavre souriant. Il était d'une race démoniaque. Tout comme moi... autrefois. Ma vie ? Une vie palpitante je dois le reconnaître. Mon nom ? Un nom de démon bien entendu, Avior. Voulez-vous que je vous la raconte ?

Tout commença en enfer. Mon père était le dieu démon Baka. C'était le dieu de la fureur et de la peur. Peu de personnes étaient de son culte. Mais celles qui ne l'étaient pas le regrettaient amèrement. Je vécus à peu près quinze ans en enfer. Je m'y plaisais, je l'avoue. Mais j'étais loin d'imaginer les horreurs que mon père pouvait commettre. J'ai vu un jour une armée sortir de mon royaume. Mon père la commandait avec joie : il allait écraser un fort humain. Cela me répugnait de prendre des vies mais je me disais : « après tout, c'est ça la guerre ». Je vis mon père revenir deux jours plus tard, son épée couverte de sang. Il tenait la tête d'un homme entre ses mains. Derrière lui se trouvait une cage, elle était remplie de prisonniers. Certains étaient blessés, d'autres pas. Je savais que les blessés servaient de viande à mon père et à mes frères. Balkor et Morl. Balkor voulait dire « Fureur » en langage démoniaques et Morl « Peur ». Avior signifiait « Souffrance ». Les autres, je ne le savais pas.

Un jour mon père me demanda de le suivre. Nous allâmes dans le souterrain. Je vis des prisonniers attachés à plusieurs piques de bois. D'autres étaient en train de brûler et plusieurs étaient calcinés. Mon père me demanda de brûler l'un d'eux. Je refusai. Il me l'ordonna. Je sortis de la salle en courant. Je partis du souterrain et m'enfuis dans ma chambre. J'aurais tant voulu que ma mère ait été là pour me consoler. Mais je ne savais pas qui elle était et ce qu'elle était.

Je sortis et entrai dans la chambre de mon père. Sur le lit : son épée et son équipement entier. Je le saisis et partis rapidement de l'enfer. Je rejoins le monde des hommes mais pas n'importe lesquels : les mages noirs. Ces humains pratiquaient la magie et cette magie était sans doute la plus dangereuse. Je combattis à leur côté pendant une décennie. Mes origines démoniaques ne les dérangeaient nullement. Une armée démoniaque vint un beau jour attaquer le fort des mages. Je me trouvais en première ligne lors de cette bataille. Je chargeai. Mon pavois à la main. Un démon comprit, me vit venir et frappa de toutes ses forces sur le bouclier qui se brisa. Je sortis l'épée. Soudain, il se figea. Ses yeux devinrent écarlates et il détala. Les autres démons le virent et foncèrent sur moi. Je faisais craquer leurs vertèbres, je tranchais leurs membres et je coupais leur tête. Leur chef de guerre se posta devant moi son corps surplombant la colline où je m'étais arrêté.

Je l'avoue, je n'ai plus de honte de le dire maintenant : j'avais peur. Il portait une énorme masse d'arme et l'abattit sur le sol. J'esquivais et lui assénait un coup d'épée bien tranchante et couverte de sang dans le corps. Il vacilla et releva la tête. Il souriait. Il fonça sur moi et me frappa. Je n'eus pas le temps de parer et je tombais sur le sol. Je me relevais douloureusement et bondit vers lui en lui coupant la tête. Tous les démons virent ce moment, cet instant. La peur se lisait sur leurs yeux. Ils partirent tous. En tuant leur chef j'avais fait gagner la bataille. Toute la colline était couverte de sang. Tout n'était que poussière à la fin. Maintenant, en contemplant ce que j'ai fais, ce que j'ai commis, j'en ai la nausée. Au moment de ma mort, tout ça n'a plus eu d'importance. Avant, je narrais ces anecdotes pour impressionner quelques voyageurs itinérants. Maintenant, j'en ai honte. Je me retrouve une fois de plus en enfer. Et mon père trône à mes côtés. Je le hais. Tout comme je l'ai haï le jour où je suis sorti de la salle de torture. Et un étrange sentiment de culpabilité m'envahit. Je pense à tous ces hommes et démons que j'ai tué. Au fond, c'est leur coeur qui pense que ce qu'ils font est bien. Mais ils ont tous une part lumineuse. Chez les démons, elle est tapie dans leur coeur et elle ne se manifeste que rarement. Chez les hommes, on la voit briller dans leur corps. Mais on la voit disparaître aussi sec quand vient le moment du sang.

Après avoir vaincu l'armée, le chef des mages m'a haussé au grade de chef de guerre. J'étais tellement heureux de cela et maintenant, oui maintenant je trouve cela stupide. Un grade, ce n'est plus qu'un simple mot qui nous désigne. Un mot, rien de plus. C'est sans doute dans ma tristesse et mes remords que j'ai compris ce que voulais dire les mots « amour » et « union ». Et je pleure. Je ne sais que faire. Pardonner, prier... mais prier en quel nom ? En nom de démon qui a commis d'horribles choses et de sanglants massacres ou en nom d'un démon qui ne comprend plus rien au monde et qui a vécu une vie de tristesse et de souffrance ? Je ne sais pas...ou je ne sais plus. Une fois attitré, j'ai mené plusieurs troupes et armées au combat, dans des camps, dans des cités ou simplement dans la forêt pour construire un poste d'observation. Mais jamais je n'aurais cru que l'on se rebellerait contre moi ! Moi et mes hommes, nous étions dans une forêt lugubre. Nous avions construit un avant-poste quand soudain, tous les hommes se sont retournés et ont chargé vers moi. Tout ce passa très vite ; ils ont voulu m'asséner des coups de dague dans la poitrine mais j'esquivais et ripostais. J'avais tué la moitié des mes hommes. Les autres avaient détalés.

Quand je revins dans le fort, le chef des mages noirs entra dans une colère fulminante quand je lui appris ce qui c'étais passé. Il me reprochait d'avoir tué des hommes qui voulaient seulement le protéger. Pour moi tout était clair comme de l'eau : mon père avait prit possession de leur esprit et les avait poussé à me tuer. Une chose était sûre : mon père ne voulait qu'une seul chose à présent : me tuer. La tristesse et la fureur s'emparèrent de moi. Mon père qui m'avait porté pourtant tant d' « amour » voulait à présent me tuer. Ou pire encore : me torturer à mort ! Cela revenait de toute façon sur le même mot : tuer. Là où je suis présentement, ce mot prend de plus en plus de sens. Là où je suis, je peux réfléchir. J'ai tout mon temps. Le temps infini, le temps de la mort. Mon père, il se tient à l'écart il pense sans doute à sa mort. Lui qui croyait vivre éternellement. Il avait le contraire sous les yeux. Au fond, il n'y a pas de mauvais dieu. Il y a juste de la cruauté qui les rend différents.

La cruauté...un mot qui rien qu'au fait d'y penser me faisait tressaillir de peur. La cruauté existera toujours. La cruauté est plus qu'un simple mot. Pour moi cela a plus de sens que cela. Il ne faut pas un sens à tout. Mais à certaines choses. Ce mot, ce sentiment, il ma fait comprendre que le monde ne changera, bien au contraire. Il empirera. Il y aura toujours la guerre qui est phénomène de cruauté. Il y en aura de plus en plus. On inventera des mensonges pour faire la guerre. Les démons, ce sont peut-être à eux que l'on reproche d'avoir tout fait rater. Nous étions juste créés par la cruauté. Certains démons sont plus cruels que d'autres, mais tous cruels. Tous sordides, nous étions et nous sommes encore entourés de reproche. Le monde nous hait, pour nous venger nous faisons la guerre mais à quel prix ? Au prix de la loi du plus fort ? Au prix de prendre des vies ? La vie... c'est sans doute cela le prix à payer. C'est le prix fort. Tout a un prix. Cette phrase, je me la répète quand je sors de mon sommeil sans fin. De mon sommeil infernal. Quand j'étais en vie, j'étais moins sensible, moins...désappointé. Mais à présent, je ne sais que faire. Je ne sais plus par où commencer. Il y a cent ans, je me réjouissais de gagner la guerre. Mais aujourd'hui je me réjouis surtout qu'elle prenne fin. Mais les guerres ne prennent pas fin. On se haït et cela c'est une guerre. Une guerre sentimentale. Mais personne, non personne ne s'est apitoyé sur le sort des démons. Nous ne sommes maintenant plus qu'une espèce disparue. Les humains prennent de la place.

Bientôt, ce sera la seule race qui existera dans le monde. L'égoïsme humain, la cruauté démoniaque. Je ne sais plus où aller. Vivant je le savais. Je changeais de camp. Il m'est même arrivé de l'amour. Ici en Sanctuary. Nous habitions à Kurast. Cette cité me plaisait beaucoup. Il y faisait -même au milieu des mendiants- bon vivre. Jusqu'à ce que Diablo et ses frères arrivent et ne gâchent tout. J'appris la nouvelle, j'avais quitté les mages noirs depuis quelques décennies. J'appartenais à une guilde d'assassin. Ma femme, une elfe, était très généreuse, m'aimait comme j'étais et pas comme un démon cruelle et odieux qui oblige les gens à se prosterner devant lui. Moi de même. Je fus malheureusement appelé pour combattre Diablo et ses frères. Je marchais longtemps pour trouver le repaire du démon. Je voulais trouver Travincal là où se cachait les membres du conseil. J'avais besoin de leur aide. Mais leur réponse ne fut pas celle que j'attendais.

- Halte ! Criais-je à mes hommes.
- Que devons nous faire Avior ? Demanda Forst. Forst était un assassin très doué dans la dissimulation.
- Montons des tentes, nous dormirons ici cette nuit ! Proposais-je.
- Ouais, vous deux montez les tentes, cria Forst.
- T'as pas deux clous ? Demanda Coln.
- Nan toi te débrouiller, dit Snap. Snap était un orc. Ça se voyait.

Après quelques minutes, les tentes étaient prêtes. Une chose m'inquiétait. Quelque chose ne me plaisait pas dans cet endroit. Bien sûr le bazar de Kurast était totalement sécurisé avec les quelques gardes qui protégeaient l'entrée, mais une chose rôdait. J'en étais sûr. Je n'avais pas peur mais j'étais inquiet. Je pensais à ma femme. Et si tout le bonheur que nous avions vécu juste à présent était totalement terminé ? Diablo allait-il transformé Sanctuary en un enfer infernal peuplé de créatures étranges ? Tout cela me montait vite à la tête. Je chassais cette idée de mon esprit et essayais de faire le vide. Soudain une explosion se fit brusquement entendre. La porte du bazar vola en éclat et des démons énormes en sortirent. L'un d'eux était couvert de flammes. Mon groupe sorti leurs armes. Nous nous apprêtions à nous battre. Les gardes à nos côtés.

Soudain je ressentis une douleur sur mon flanc. Je retirais la flèche qui m'avait transpercé mais cela ne causait heureusement qu'une blessure superficielle. Les gardes furent criblés de flèches d'arbalètes et nous les vîmes couchés. Le sang sortant de leurs plaies ainsi que leurs vies. Je chargeais. Je transperçais sans peine la première créature. Mes compagnons fondirent sur les créatures étranges qui se battaient rageusement contre nous. Malgré les blessures que les choses démoniaques m'infligeaient, je restais debout et tuais tranchais, décapitais toutes les créatures. Nous repoussâmes les quelques acolytes de Diablo et en envoyais quelques uns en enfer. L'assaut pris fin quelques heures plus tard. Nous avions essuyés de lourdes pertes. Tous les gardes moururent ainsi que Coln alors qu'il combattait avec bravoure.

Nous nous remîmes en route, le poids de nos armes et armures pendant sur nos épaules. La mienne me pesait particulièrement sur les épaules. Une armure rouge et dorée avec des épaulières en Mithril. Mon casque représentait un oiseau de Crystal. L'oiseau avait un bec immense et cela me servait de temps à autre quand je voulais écorcher vif quelqu'un. Même avec cet équipement je me savais vulnérable. Après quelques heures de marche, nous arrivâmes à Travincal, la cité tant attendue. Malheureusement, une fois entré, je compris tout de suite que quelque chose avait changé. Je sentais des pulsations magiques et une odeur de rat mort et de brûlé. C'est alors que je les vis. Eux. Les membres du conseil. Ils étaient transformés en démons. Brandissant feu et acier, ils foncèrent sur nous. Envoyant des traits de glace et de feu, ils étaient décidés à nous tuer. Des hydres de feu se formèrent et commencèrent eux aussi à lâcher des boules de feu à travers leurs bouches. Je fondis sur eux tel une ombre et en abattis durant ma charge un ou deux. Mon épée lourde s'abattait sur leurs crânes. Les fendants un par un. Snap couru et me rejoignis. La lame qu'un membre du conseil tenait effleura légèrement sa joue droite.

Prit de fureur, il lui coupa la tête. Forst, lui, luttait contre les terribles fanatiques lançant des chaînes d'éclairs assassins. Snap trancha la gorge de Torc le plus vieux membre du conseil de l'histoire. Je fis de même avec Ïsmail Brise-main qui luttait avec acharnement. La lame qu'il portait m'avait éraflé le ventre. Je remerciais le ciel d'avoir porté une armure à ce moment-là. Une fois que les cadavres des membres du conseil furent éparpillés un peu partout, nous allâmes prêter main forte à Forst contre ces fanatiques. Malgré ses blessures, il survit. Je frappais rageusement les fanatiques, je voulais leur faire payer ce qu'ils avaient fait à Forst. Je coupais leurs bras et tranchais leurs jambes. Une fois la bataille terminée, j'entendis un crépitement dans l'eau. Nous pensâmes d'abord que c'était de simples poissons. Les crépitements continuaient, ils se rapprochaient de la surface. Je sentais la peur m'envahir. Soudain, un énorme serpent des marécages cracha une boule de poison sur Forst. Celui-ci hurla, il souffrait, je ne savais que faire. Le tuer pour abréger ses souffrances ? Non, je savais que je n'en serais pas capable. Il hurlait de plus en plus fort. Je pleurais. Soudain tout s'arrêta. Il arrêta de crier. Il ne souffrait plus. Il venait de rejoindre ses aïeux. Je continuais de pleurer. Un ami cher venait d'être perdu.

Pourquoi les dieux et démons étaient-ils si injustes ? Si cruels avec nous ? N'y avait-il donc pas de justice ? Essayant de lutter contre mon envie de pleurer, je saisis mon épée. Je regardais le serpent droit dans ses yeux globuleux. Je levai mon épée et lui tranchai la tête. Directement après, un autre serpent jaillit. Puis encore un autre, puis encore un. J'étais encerclé. Vous pensez peut-être que ma vie s'est achevée là. Je vous assure qu'il n'en est rien. Fulminant, je chargeais, tranchant tête après tête, me protégeant du poison qui tentait de s'infiltrer sous ma cotte de maille. Je compris qu'un sentiment obscur s'était infiltré en moi : la haine. La haine ne faisait qu'engendrer la haine mais je ne pouvais rien faire d'autre que de la laisser s'emparer de moi. Comment lutter contre la haine ? Les ayant tous tués, j'avançais vers l'escalier de sang qui menait à la prison de la haine. Snap me suivi. Mes yeux avaient brutalement changés de couleur. Avant ils étaient blanc vif. Et maintenant, rouge sombre. Dans la prison de la haine régnait un silence sans fin. J'avançais d'un pas décidé. A présent, plus rien ni personne ne pouvait m'arrêter. Des géants sortaient des arches en pierres qui remplaçaient les portes. Je me retournais : ils approchaient. Je sortis l'épée de son fourreau et la fit briller devant leurs yeux. Je la brandissais et transperçais le premier géant.

« Le sang coule »

Je les transperçais tous. Sans exceptions. De leurs têtes sortait du sang. De leurs ventres sortaient des organes. Ils tombaient tous devant moi. Encore deux...oui encore deux et je passais la porte. Cette fois, c'est eux qui avaient peur. Ils avançaient hésitant. Ils ont eus tort. Je poussais un cri de guerre et leur fendit le visage en deux. Des choses visqueuses en sortaient. L'autre je lui arrachai les deux yeux avec mes mains laissant des orbites vides qui continuaient à me fixer. Je lui coupais rageusement la tête.

« Le sang a coulé »

Cette phrase je me la répète encore. Elle représente toute la vérité pour moi. Je traversais la porte qui menait à l'antre d'un démon. Je ne savais pas encore lequel. Qui qu'il soit, il allait mourir. D'autres membres du conseil me barraient la route. Dans mon esprit c'étais le vide. Je les transperçais aisément sans le moindre effort de résistance de leur part. Soudain il apparut devant moi. Le démon, Mephisto. Il me toisait. Une lueur maligne dans ses yeux. Maligne et démoniaque. Je brandissais l'épée et l'abattis sur le sol. Il se téléporta et revint encore une fois devant moi. J'enrageais, il se fichait bien de moi ! Il me méprisait. Moi et tous les autres démons de ce genre. Des renégats. Mais c'était ces renégats qui voyaient la lumière. Je recommençais ma frappe. Il esquiva. Il frappa à son tour me projetant avec ses énormes piques qui lui servent de bras. Je me relevais douloureusement.

Apercevant un énorme pieu posé à côté de moi je le saisi et l'envoya de toutes mes forces contre Mephisto. Il le reçu dans le ventre mais ne fit que vaciller. Je pris soudain conscience que quelqu'un manquait dans cette salle...SNAP ! Ou était-il ? Je le vis enfin. Snap, ou plutôt ce qui l'en restait. Il ne restait que des lambeaux de chair déchiquetés par les horribles piques de Mephisto. Des larmes de rage et d'impuissance coulaient sur mes joues brûlantes. Je ressaisi mon épée et frappai de toute la force et la puissance dont j'étais capable. Il prit le coup dans la poitrine et vacilla avant de tomber dans une brèche sans fin. Je m'écroulais, épuisé. Quelque chose attira mon attention un pont s'était formé et menait à un portail. Devais-je le prendre ? Devais-je rentrer à l'intérieur ? Je vis soudain un ange m'apparaître. Sa lueur m'aveugla. Je me protégeais de la lumière avec mes bras. C'était Tyrael. Mon père m'en avait déjà parlé le qualifiant de « stupide ange pathétique ». Il me dit :

- Tu es brave, si tu entres dans ce portail, il te faudra doubler de bravoure car les monstres qui peuplent ce monde son aussi hargneux que haineux.
- Si tel est mon destin, je suis prêt.
- Ha ha ha ! C'est à toi de connaître ton destin, pas à moi.
C'est ainsi que je me retrouvais à la forteresse de Pandémonium. Une grande forteresse. Des dalles en marbres servaient de sol. Je vis un humain. Deckard Cain se trouvait devant moi souriant malgré son âge. Il était assez rachitique et devait s'appuyer sur un bâton pour ne pas tomber. Malgré tout, il semblait assez sympathique. Je fus plus surpris de voir quelques aventuriers déjà dans la forteresse. Un petit groupe passa devant moi. Le chef de ce groupe c'était...Morl. Mon frère commandait un groupe de cinq ou six aventuriers. Je le regardais, surpris. Il se tourna vers moi et me regarda à son tour bouche bée.

- Av...Avior ?! Bégaya t-il.
- Bonjour frère. Répondis-je.
- Je suis tellement content que tu sois là, devant moi !
- Et moi donc ! Je ne m'attendais vraiment pas à ce que tu sois là.
- Que fais-tu ici ?
- Et toi ?
- Toujours aussi curieux à ce que je vois. Eh bien soit ! Je suis ici pour vaincre Diablo.
- Diablo ?
- Oui, Diablo. L'archidiable, le grand seigneur de la terreur.
- Et père comment va-t-il ?
- Mal. Il a perdu la moitié de son armée contre les hordes de monstres de Diablo. Pour ma part, la raison pour laquelle je veux le tuer est parce qu'il a ravagé l'enfer.
- Quoi ?!
- Il a attaqué l'enfer sans que père et son armée n'y sois préparés. Dans cette bataille, il a dut se battre contre Diablo lui-même qui l'humilia devant toute son armée en le battant. Il l'a laissé partir. Il est ici aussi mais pas dans la forteresse.
- Heureusement. Tu imagines s'il avait été ici ? Il m'aurait tué.
- Enfin, je te présente mon groupe : en première ligne il y a Znarf, Darkam et Zar. Ils possèdent tous des pavois. En deuxième ligne : Kaska, Iria et Loya. Les lanciers. Et en dernière ligne : Moi et Nassa.
- Vous vous préparez à attaquer ?
- Oui nous partons dés aujourd'hui. Mais d'abord nous devrons trouver l'antre de la rivière de feu. Dis-moi, tu as tué Mephisto ?
- En effet.
- L'as-tu fouillé ? As-tu trouvé une pierre bleutée ?
- Oui je l'ai sur moi !
- Tu DOIS la détruire.
- Pourquoi ?
- C'est cette pierre qui peut faire revenir à la vie Mephisto.
- Hum... très bien.

Je déposais la pierre par terre et sorti mon épée. Je frappais de toutes mes forces. La pierre émit une aura surpuissante et me projeta quelques mètres plus loin. Que se passai-t-il ? Je n'en avais pas la moindre idée. Pourquoi cette pierre ne se détruisait pas ? Fallait t-il une arme magique ? Non, j'en avais une. Je répondais à mes questions sans plus faire attention à ce qu'il se passait autour de moi. J'eus la réponse à cette question. Des fois, je me demande pourquoi je l'ai posée. Pourquoi ma curiosité était elle vive à ce point, et surtout, pourquoi cette question m'avais brûlée l'esprit pendant... je ne me souviens plus tellement je suis vieux. Revenons donc à l'instant.

- Heu...Avior, tu vas bien ? Demanda Morl.
- Oui mon frère, je vais bien. Répondis-je d'une voix rauque.
- Veux-tu...veux-tu que l'on t'aide à détruire la pierre d'âme de Mephisto ?
- Non. C'est ma bataille. Pas la tienne. Va plutôt attaquer Diablo.
- D'accord. Allez les gars ! On y va !

Je partais vers la porte qui menait à l'antre d'un monde barbare et dévasté que je ne connaissais pas. Un monde de démon. MON monde. Je continuais à marcher d'un pas assuré. Je vis soudain un pont de pierre. Je continuais à avancer. Une espèce de ver de terre géant se met en travers de mon chemin ? Ce n'est rien. Je tends la main vers lui en réunissant un peu d'énergie démoniaque. Voilà, c'est fini, il est mort. Je continuais d'avancer. En regardant de plus près le pont, on voit qu'il mène à un portail. Ce portail, c'était la fin de ma vie. Je continuais je vis encore des monstres visqueux. Je vais les tuer. A ce moment la, je me suis rendu compte que c'était moi qui dominait tout. Je veux traverser ce portail mais, y arriverais-je ? Peut-être. A ce moment la, je ne le savais pas. J'avance encore. Un démon se tenait devant la porte.

- Bonjour. Dit-il.
- Je passe, dégage. Je réponds.
- Ne me parle pas sur ce ton petit !
- Tais-toi ! Tu fais partie de la race que je méprise et qui est malgré tout la mienne !
- Tu ne passeras pas ce portail. Pars où meurs !
- Je passe et TU meurs !

Le démon leva son épée et l'abattit sur mon épaule. J'ai mal. Je saigne, mais je ne crie pas. Je le frappe à mon tour à coup d'épée. Il esquive un coup, part un autre et riposte. Je tombe à nouveau lourdement sur le sol. Je ne vais pas mourir. Je ne PEUX pas mourir. Je frappe. Il reçoit l'épée au ventre. Il vacille et se prépare à une nouvelle attaque. Il lance son épée. J'esquive. Il lance deux couteaux. Je les reçois au niveau des bras. J'ai mal. Je me retiens de crier mais je ne peux pas m'en empêcher. Je hurle. Ma haine, ma haine est plus forte que ma peur. Je me relève et je frappe avec la plus grande puissance dont je suis capable. Le démon vient d'être projeté contre le mur de pierre. Il se relève douloureusement et frappe vers ma tête. Je vais mourir. Un éclair de lumière se forme autour de moi. Un bouclier de foudre. Tyrael apparaît devant moi.

- PARS VITE ! Izual peut te tuer !
- Merci. Murmurais-je.

Je suis dans la forteresse de Pandémonium. Tyrael est devant moi. Je sens son regard inquisiteur qui pèse sur moi. C'était Tyrael qui m'avait sauvé et je ne lui en étais pas reconnaissant. J'allais mourir de toute façon. Aucune importance. L'ange vint me voir dans l'après-midi, plusieurs questions me troublaient l'esprit.

- Qui était-il ? Demandais-je.
- Qui donc ? Dit-il de sa voix tonitruante.
- Vous savez parfaitement de qui je parle.
- Un ancien ange, maintenant déchu.
- Pourquoi m'avez-vous envoyé ici si vous saviez que je n'étais pas capable de détruire la pierre d'âme de Mephisto ?
- Pour te... tester.
- Me tester ? Vous vous foutez de moi ?! J'ai failli crever pour vous et vous me dites deux heures plus tard que c'était juste pour me tester ?!
- Oui. Deckard Cain et moi-même voulions savoir si tu étais de taille à tuer Izual. Deckard croyait que oui. Moi non.
- Ou dois-je aller ?
- Au joyau du désert, la ville de Lut Golhëin.
- Très bien. Quand dois-je partir ?
- Quand bon te semblera Avior.
- De suite.

Je me préparai à partir. Dans le désert aride qui suivais la route de Lut Golhëin. Deckard Cain m'arrêta à la porte. Un sac à dos sur le dos. Il tenait dans sa main droite un long bâton de marche. A sa ceinture, pendait une courte épée de fer. Une longue robe grise couvrait son corps. Des espèces de mitaines également grises couvraient ses mains. Son accoutrement était tel que ceux que portaient les voyageurs. On avait du mal à croire son vieil âge. Ses yeux noirs se posèrent sur moi. Il me fixa quelques secondes avant de déclarer :

- Quand partons-nous ?
- « Nous » ?
- Vous et moi.
- Vous et moi ?!
- Vous avez bien entendu. Vous et moi.
- Mais, que...
- Alors ? Quand partons-nous ?

Son obstination me surpris et je le regardais bouche bée, les yeux hagards.

Je vois Lut Golhëin. Il est dévasté. Au milieu des cadavres se tient un démon. Apparemment, il rit. Il me voit et m'attrape par le col de ma veste. Il me donne un coup de tête et je saigne. Un autre, encore un, et encore. Je saigne et je pense que ma vie va s'arrêter. Le démon rit et m'explose contre...

- Avior ! Vous allez bien ?

Deckard Cain vient de me réveiller. Je suis en sueur. Nous sommes dans la tente que nous avons montée. J'ouvre la tente et respire l'air froid de la nuit. Je rentre dans la tente et retire mes affaires sous le regard interrogateur du vieux Deckard. Il me regarde deux seconde et saisit lui aussi ses affaires pour les mettre sur son épaule. Nous démontons la tente et la rangeons. Nous repartons dans la nuit noire. Le lendemain, nous étions arrivés. J'entre et commande une chambre dans l'auberge. J'aperçois en sortant de l'auberge, une fille. Elle est superbe. Je la regarde et en tombe presque instantanément amoureux. J'essaye de l'oublier. Je ne devrais pas regarder autre femme que la mienne. La fille se retourne et me sourit. Elle me fait signe d'approcher. J'avance en gardant mon calme et en essayant de ne pas rougir.

- Voulez-vous vous entraîner maître Démon ? Me demanda-t-elle d'une voix cristalline.
- Ce serait avec plaisir. Vous pouvez me tutoyer vous savez. Répondis-je sans rougir.
- Fais de même pour moi alors. Rit-elle.
- Je vais essayer.

Elle me présente une épée. L'épée a une garde simple et une lame tout aussi simple que la garde. Pourtant, je sens que l'épée n'est pas une épée commune. Etait-elle enchantée ? Je n'aurais pu le déterminer. Toujours est-il que je pris l'épée et me mis en position défensive. La jeune fille exécuta un enchaînement des plus complexes que j'eu du mal à parer. Je frappai à mon tour et la fille bloqua le coup avec une rapidité sidérante. Elle frappa ma jambe et sauta sur moi en riant. Elle me plaisait décidément beaucoup. Nous échangeâmes quelques mots et je retournai à l'auberge. Une dame était en pleurs dans l'auberge. Je ne savais qui elle était mais apparemment, elle avait besoin de quelque chose. J'avançai vers elle et lui parlai.

- Madame... vous allez bien ? demandais-je d'une voix hésitante.
- Non... je suis la gérante de cette auberge. Je m'appelle Atma. Ma famille a été dévorée par une bête sans pitié qui vit dans les égouts. Il ne me reste que cette taverne. Expliqua-t-elle encore en train de pleurer.
- Voulez-vous de l'aide ?
- Si... si seulement vous pouviez tuer cette immonde chose... ça vengerais mon mari, mon fils et ma fille...
- Je partirai demain.
- Je vous récompenserai.

Je montai dans ma chambre sans écouter le « merci » d'Atma. Une fois dans la chambre, je me dévêtis. Bizarrement, je sentais qu'on m'observait. Une silhouette était bel et bien dans un recoin d'ombre tout proche. La silhouette s'avança et je reconnu un des sbires de mon père. Son général en chef en fait. Il me fixa avec un regard plein de haine et de fureur. Contrairement à moi, il ne ressemblait pas du tout à un humain. Des écailles noires recouvraient sa peau entaillée ça et là. Son front était orné de deux grandes et grosses cornes. Une cicatrice commençant d'un sourcil et terminant jusqu'à son nez en passant par son oeil droit « décorait » son visage. Il attrapa le col de la tunique de cuir que j'avais gardé et me souleva avec. C'est à ce moment que je me croyais incroyablement vulnérable. C'est à ce moment que j'avais peur. Il me projeta contre le mur et sortit son épée de son fourreau. Je dégainais également la mienne, me préparant au combat qui me semblait, en tout cas de mon point de vue, déjà perdu d'avance. Il me chargea et fit tournoyer son épée au dessus de sa tête avant de l'abattre violemment sur la mienne. Je parai l'assaut avec difficulté et lui renvoya une dizaine de coups mortels. Il les bloqua tous sans aucune difficulté et m'envoya valser sur le lit. J'esquivai non sans peine ses coups et ripostai sans succès à chaque fois. Nous finîmes par sortir de la chambre toujours en combattant.

Un moment, je pris l'avantage et le blessai à la cuisse. Il regarda la plaie se refermer à l'aide d'un sort de soin et fondit une fois de plus sur moi. Tous les derniers clients entendirent la bataille faire rage au dessus de leur tête et ils s'enfuirent précipitamment. De mon côté, je m'efforçais garder mon calme et de parer les assauts de mon adversaire. Il m'envoya son genou dans la face et je m'écrasais à terre. Il me releva et me plaqua au mur de pierre derrière moi. Il s'approcha de mon oreille et me chuchota avec une étrange lueur perverse dans les yeux :

- Si un jour tu veux vraiment me tuer ou vaincre quelqu'un, il faut que tu ais la haine.
- Non ! Répliquais-je en toussant, la haine ne fait qu'engendrer la haine ! Si je fais cela je deviendrai un enfoiré de démon ! Comme toi !
- C'est ce que tu es Avior, ne l'oublies pas...
- Merde, merde ! Il a pas tort ce salaud ! Dis-je intérieurement.
- Alors, au lieu de trembloter dans le trou à humain ou tu es, rejoins les armées démoniaques et détruit le monde.
- Jamais ! Plutôt crever ! Je lâche en lui crachant à la figure.
- Alors reste dans ce trou à merde et meurt !

Il me projeta contre la table et se téléporta en riant.

Je crachai un mince filet de sang. Je lui en foutrai moi de la haine ! Je retournais dans ma chambre et m'endormis comme une masse avant de me soigner.

Le lendemain, j'étais en route pour les égouts. La fille que j'avais vue hier se mit en travers de mon chemin. Je n'avais guère le temps de discuter mais étrangement, la présence de cette jeune femme me rendait calme.

- Alors... tu vas partir pour les égouts ? Me demanda-t-elle presque à regret.
- Oui... au fond. Si jamais j'en reviens pas, tu t'appelles comment ? Lui demandais-je d'un air faussement détaché.
- Yasmë ! Et toi ?
- Avior. Démon. Lui répondis-je. Yasmë... quel joli nom. Cette dernière phrase, je l'avais prononcée intérieurement de peur de trahir mes sentiments et de m'ôter tout courage. Je reviendrai. Voulez-vous manger avec moi ce soir à la taverne ?
- Ce..., commença-t-elle prise au dépourvu, ce serais un plaisir !
- Parfait. A toute à l'heure alors.

Yasmë fit un signe à son beau démon et se retourna. Elle s'arrêta, couru chez la forgeronne et saisi ses armes qui étaient dans un râtelier. La jeune femme fonça près de moi et lâcha :

- Je t'accompagne !

Je souris et ouvrit la trappe. Nous pénétrâmes tous deux dans les égouts.
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