Matos2000

Et le Multijoueur fut...

Plus de deux millions de boîtes vendues, des dizaines de millions de parties multijoueur créées sur Battle.net, le moins que l’on puisse dire est que Diablo aura conquis les joueurs du monde entier. A moins d’avoir passé les trois dernières années sur Pluton, il est impossible de ne pas avoir entendu parler de ce jeu. C’est dire si sa suite, dénommée simplement Diablo II, est attendue. Et quand on s’appelle Blizzard et que l’on possède à son actif des hits mondiaux tels que Starcraft ou encore la série des Warcraft, la moindre erreur est sévèrement sanctionnée. Ceci explique en partie les nombreux reports du jeu qui ont fait devenir fou une bonne partie des fans de la série. La première phase du beta test étant terminée, on peut se faire une très bonne idée de ce que donnera la version finale du jeu.

En partant du principe qu’on ne change pas une tactique qui marche, Blizzard a décidé de reprendre et d’améliorer tout ce qui a fait le succès du premier épisode, c’est-à-dire un concept simple, une interface intuitive, des graphismes soignés, un gameplay enthousiasmant sans oublier un mode multijoueur facile d’accès dont il est très difficile de décrocher. Mais ce n’est pas tout, Blizzard a bien sûr ajouté de nombreuses fonctionnalités pour rendre le jeu plus complet et satisfaire les demandes des joueurs.

Le principe du jeu est simple : vous choisissez un personnage parmi les cinq classes disponibles et vous partez casser du monstre. Vous voyez, je vous avais bien dit que c’était simple... Mais bon, Blizzard ne s’est quand même pas arrêté là. Diablo II est divisé en quatre actes. Chaque acte possède son propre thème, ses donjons, ses plaines, ses NPC (personnages non-joueurs) ainsi que ses monstres hideux et visqueux. Le premier acte, de l’aveu même de Blizzard, ressemble beaucoup à Diablo, dans le but de permettre au joueur de se faire un peu la main sur l’interface et de ne pas se perdre dans le jeu. Les choses sérieuses commenceront avec l’acte 2 et la ville de Lut Golhein. Celle-ci est entourée par un désert où il ne fera pas bon se promener trop longtemps. Le troisième acte mettra en scène la ville de Kurast qui se trouve dans les marécages. On ne sait actuellement pas grand chose du dernier acte, appelé par Blizzard « The Finale », si ce n’est qu’il devrait s’agir d’un enfer comme on n’en a jamais vu. Les endroits que vous visiterez seront donc très diversifiés. Chaque acte, plus grand que le premier Diablo, possède plusieurs quêtes qui apporteront des objets puissants, de l’argent ou qui vous permettront d’engager des NPC pour vous aider dans vos combats. Le jeu sera donc immense (il tiendra sur au moins 3 CD-Rom) et bien plus varié que Diablo.

Si vous êtes du genre Baldur’s Gate, passez votre chemin, vous risquez d’être déçu. Diablo II est plutôt du genre aventure/action (mais alors très action), avec une pincée de jeu de rôles. Vous avez la possibilité d’incarner cinq personnages : une amazone, un barbare, un nécromancien, un paladin et une sorcière. Chaque personnage possède ses propres statistiques (force, vie, énergie et dextérité) et compétences. Vous en choisirez donc un en fonction de vos goûts, que vous soyez du genre bourrin (barbare et paladin), plutôt orienté magie (sorcière et nécromancien) ou encore un peu des deux (amazone). Chaque personnage possède 30 compétences réparties en trois sections de dix. Chaque section fonctionne sur le principe de l’arbre, c’est-à-dire que vous devez posséder certaines compétences pour avoir accès aux compétences supérieures. A chaque fois que vous montez d’un niveau, vous avez le droit de mettre un point dans une compétence et cinq points dans vos statistiques, ces dernières faisant augmenter votre mana, points de vie, dégâts, etc. Au niveau des compétences, il vous faudra leurs adjoindre plusieurs points pour qu’elles soient vraiment efficaces.

C’est ici que Blizzard fait fort. Avec le nombre de compétences disponibles, il est impossible d’avoir un personnage qui sera au top partout, même si vous atteignez le niveau maximum qui sera de 99 (bonne chance quand même). Prenons l’exemple de la sorcière. Celle-ci dispose d’un arbre basé sur le feu, un second sur les éclairs et un troisième sur la glace. Vous devrez mettre plus de trois points dans certaines compétences pour être vraiment efficace (avec un maximum de 20). Vous devrez donc vous spécialiser en choisissant de développer votre héros pour qu’il maîtrise au mieux le feu et la glace, en laissant quelque peu tomber les éclairs. Il sera donc possible d’avoir dans un jeu deux ou trois sorcières très différentes. Ceci est déjà excellent pour la durée de vie du jeu, mais cela rendra surtout le jeu multijoueur très riche.

De nombreux autres points ont été améliorés par rapport à Diablo. De l’avis même des beta testeurs, les joueurs se sentent beaucoup plus impliqués dans l’histoire que dans le premier Diablo. Au niveau des objets, Diablo en possédait déjà une liste impressionnante, mais ce second épisode fait encore mieux puisque l’on trouve maintenant trois nouvelles classes d’objets. Les premiers sont les objets rares, qui sont comment dirais-je... plutôt rares. Blizzard a même annoncé que certains n’apparaîtraient qu’une fois toutes les 50 000 parties. On trouve ensuite les sets d’objets. Ces derniers permettent, si vous trouvez tous les composants, les gants, l’armure et le casque de la même famille par exemple, d’ajouter des bonus à vos résistances magiques ou encore des points supplémentaires à vos statistiques. Les collectionneurs d’objets s’en donneront donc à coeur joie. La dernière classe d’objets est certainement la plus innovante. Il s’agit des gemmes. Tout au long de vos pérégrinations, vous trouverez des objets enfichables auxquelles vous pourrez adjoindre des gemmes. Equipée de la sorte, une arme fera des dégâts de feu, de froid, de glace ou encore de poison. En les mettant sur un casque, les gemmes augmenteront vos résistances magiques. Mais attention à ce que vous faites : une fois enfichées, ces gemmes ne pourront pas être enlevées !

Comme vous le voyez, Blizzard a mis le paquet pour rendre le jeu le plus complet possible. Les nombreuses suggestions des joueurs ont été prises en compte et même si certaines ont été supprimées pendant le développement (comme les très regretté halls de guilde), il devrait en rester assez pour maintenir en haleine les joueurs pendant longtemps.


La trouadé en 640x480...

Blizzard a toujours cherché à rendre ses jeux accessibles au plus grand nombre. Diablo tournait à l’époque sur un Pentium 60 et 8Mo de Ram (16 Mo pour le mode multijoueur). J’ai même un copain qui le faisait tourner sur un 486. L’installation prenait 8 malheureux petit mégas. Les temps ont bien changé et il est évident que Diablo II demande une configuration plus musclée. Officiellement, il faut un Pentium 233, 32 Mo de Ram et 600 Mo d’espace libre sur le disque dur pour pouvoir lancer le jeu en mode solo. Pour le mode multijoueur, il vous faudra 64 Mo et 900 Mo d’espace disque. Une installation de 1,5 Go permettra d’installer également les 24 minutes de cinématiques que comportera le jeu. A partir du PII 266 Mhz, le jeu devrait donc tourner parfaitement.

Au niveau de la carte graphique, nul besoin d’une GeForce 2 GTS, loin de là. Une carte graphique SVGA 256 couleurs et de 4Mo de mémoire suffira pour faire tourner le jeu. Quoi ? 256 couleurs ? Ben oui, 256 couleurs. C’est un peu pauvre quand même... Mais heureusement, Diablo II supporte aussi les cartes 3D. Et grâce à elles, le moteur du jeu (entièrement nouveau) affichera les couleurs en 16 bits. J’en vois qui respirent mieux là. L’accélération 3D est donc optionnelle dans Diablo II. Pour l’activer, il vous suffit de posséder une carte supportant soit le Glide, soit Direct3D. Les améliorations, en dehors de l’accès aux couleurs 16 bits, se font au niveau des transparences, des effets de lumières, de la transition entre le jour et la nuit, des effets atmosphériques et vous permettra d’obtenir une meilleur frame rate. Une Voodoo2 sera donc largement suffisante pour le jeu ! Par contre, les 3DFX Voodoo1 n’auront pas assez de mémoire pour stocker les textures du jeu et ne vous feront donc pas profiter de l’accélération 3D.

Le jeu se jouera uniquement en 640x480. Et oui, à l’heure où les cartes graphiques permettent d’atteindre des résolutions toujours plus folles, Diablo II reste scotché à la même résolution que son prédécesseur. Blizzard défend cette position en disant que cela permet de faire tourner le jeu sur un maximum de machines. Il explique également que s’ils avaient permis différentes résolutions, ils auraient eu besoin de plus de CDs, alors que le jeu en comporte déjà trois. Enfin, les joueurs utilisant une résolution de 800x600 aurait été avantagés par rapport aux autres car la surface de jeu aurait été plus large.

Au niveau du son, Diablo II profitera de l’EAX, ce qui permettra aux possesseurs des cartes compatibles de se plonger littéralement dans le jeu. Sachez enfin que les souris Microsoft Intellimouse Explorer et The Razer Boomslang seront supportées par le jeu.


Bourrin comme un Quake !

Diablo était réputé pour posséder une prise en main très facile et agréable. Diablo II ne devrait pas déroger à la règle et les habitués du jeu devraient se sentir chez eux dès la première minute. Que les autres ne s’inquiètent pas, ils comprendront très vite les commandes, on est loin d’un simulateur de vol. Tout se jouera à la souris. Cependant, le clavier sera d’une grande utilité pour assigner des raccourcis aux touches : i pour l’inventaire, les touches F5 à F10 pour les compétences que vous utilisez le plus souvent, etc. Le clavier est entièrement configurable, vous ferez donc en fonction de vos goûts.

Plusieurs changements sont à noter au niveau du gameplay par rapport à Diablo. Tout d’abord, vous n’aurez plus besoin de cliquer sur le bouton de la souris comme un malade pour attaquer ou lancer des sorts, il suffira de laisser son doigt appuyé et tout se fera tout seul ! C’est y pas beau la vie ? Ensuite, et c’est un grand soulagement, votre personnage pourra courir, ce qui sera très utile car l’aire de jeu est assez grande. De plus, cela vous permettra de passer d’un NPC à l’autre pour faire vos courses rapidement. Et pourquoi pas de vous faufiler entre les monstres... Mais méfiez-vous, votre endurance est limitée et il ne faudra pas se retrouver à bout de souffle entre deux ennemis ! Pour ceux qui ont joué à Hellfire, ne vous inquiétez pas, votre personnage sera moins ridicule en courant que dans l’add-on de Diablo... ouf ;)

Un autre changement important intervient au niveau de l’absence de potion de mana chez les NPC. Vous n’en trouverez que sur les monstres. Heureusement, le mana se régénère tout seul petit à petit. Et tant que je parle des potions, jetons un oeil sur la ceinture. Si elle était déjà présente dans Diablo, elle devient un élément plus important dans Diablo II. En effet, vous commencez avec une ceinture comportant quatre emplacements. Mais si vous avez de la chance, vous trouverez des ceintures possédant jusqu’à 12 slots ! Une ceinture de meilleure qualité vous apportera une classe d’armure plus importante. On notera également l’apparition des gants dans le jeu.


Hardcore suits me fine !

Diablo est surtout connu pour son mode multijoueur. Pour permettre à ses fans de s’éclater un maximum ensemble, Blizzard a mis au point il y a quelques années maintenant un serveur gratuit où les joueurs peuvent se connecter facilement pour discuter dans des chatrooms et créer ou rejoindre des parties. Le succès de Battle.net fut immense et les jeux qui ont suivi Diablo (Starcraft et Warcraft II Battle.net Edition) proposaient également de s’y connecter.

Si Diablo était éclatant en réseau, le jeu n’en possédait pas moins plusieurs défauts dont le principal était bien évidemment les problèmes de triche qui ont ruiné le plaisir de bien des joueurs. La position attentiste de Blizzard à ce niveau n’a évidemment pas vraiment arrangé les choses à l’époque. Heureusement, le mode multijoueur de Diablo II a bénéficié de beaucoup plus d’attention et les parties devraient enfin être plus « propres », c’est du moins le souhait de la majorité des joueurs.

Le multijoueur se divisera en deux parties distinctes : le mode ouvert et le mode fermé. Dans le premier, le personnage que vous utilisez en mode solo pourra être utilisé en multijoueur. Le mode solo n’existera donc pas en tant que tel dans le jeu. Vous pouvez donc monter votre personnage tranquillement chez vous et lorsque l’envie vous prend, vous vous connectez à Battle.net et allez rejoindre des milliers de petits diablotins. Ceci est comparable à ce qui se passait dans Diablo. Le principal avantage est que vous n’aurez pas besoin d’être connecté pour développer votre perso, vous ferez donc quelques économies. Hélas, comme la sauvegarde de ce personnage se trouve sur votre disque dur, il est possible de trafiquer le fichier et donc de tricher. Blizzard le sait et a prévenu que ce mode ne serait pas protégé contre la triche.

Le mode fermé est de son côté beaucoup plus sécurisé et ressemble à ce que l’on retrouve dans un jeu comme Ultima Online ou Everquest. Ici, vous devez tout d’abord vous connecter à Battle.net avec votre account et un mot de passe. Une fois connecté, le jeu vous proposera une liste de serveurs (que Blizzard appelle les Realms) dans laquelle vous choisirez le plus rapide. Il s’agit souvent de celui qui est le plus proche de votre domicile. A ce propos, Blizzard a annoncé qu’un serveur européen (localisé en Suède) sera disponible dès la sortie du jeu. Une fois que vous aurez choisi votre serveur, il vous sera possible de créer un personnage sur celui-ci et de jouer. Il est donc obligatoire d’être connecté au serveur pour développer son personnage. Ceci permettra à Blizzard de vérifier si les personnages sont propres et donc d’éviter toute forme de tricherie (via les fameux trainers de Diablo).

Le mode fermé sera donc sécurisé et aura à n’en pas douter un immense succès. Mais ce n’est pas tout. Comme pour Starcraft, un classement des joueurs sera disponible. Celui-ci, appelé ladder, se basera sur l’expérience des personnages.

Pour ajouter encore plus de piment au jeu, Blizzard propose un dernier mode de jeu mutlijoueur : le mode Hardcore. Il fonctionne exactement de la même façon que le mode fermé à une exception : vous n’avez qu’une seule vie. Oui, oui, vous avez bien lu ! Lorsque votre personnage meurt, il est définitivement perdu, ainsi que tous les objets que vous portiez ! Il s’agit donc du mode ultime et devrait se montrer le plus flippant, mais aussi le plus passionnant. Imaginez votre nécromancien level 40 qui meurt devant vous à cause d’un malheureux petit lag... Notez que ce mode Hardcore possédera son propre ladder.

Les améliorations ne s’arrêtent pas là et Blizzard a beaucoup travaillé les relations entre les joueurs. Il sera en effet possible de choisir un alignement : neutre, ami ou hostile. Le mode neutre est celui qui vous caractérise lorsque vous entrez dans une partie. Il vous est ici impossible d’attaquer directement un joueur. Vos sorts ne lui feront aucun dégâts directs. Si vous vous déclarez ami avec un autre joueur, vous formerez alors un groupe où l’expérience sera partagée en fonction de votre niveau. N’espérez pas vous joindre à un ami level 50 pour faire évoluer votre personnage rapidement, Blizzard y a pensé avant vous. Le mode hostile sera réservé aux PKs. Dans celui-ci, vos attaques pourront être dirigées directement sur les autres joueurs. Mais Blizzard a limité énormément les possibilités des PKs. Pour se déclarer hostile, un joueur devra se trouver en ville. Les autres personnes présentes dans la partie seront prévenues automatiquement des mauvaises intentions de ce personnage. De plus, si jamais le PK parvenait à vous tuer, il n’emporterait qu’un peu d’argent et votre oreille (une sorte de trophée). Votre inventaire restera sur votre cadavre et ne pourra être récupéré que par vous ou par un joueur auquel vous en auriez donné la permission.

Blizzard a effectué de nombreux autres changements pour affiner le jeu sur Battle.net et on peut trouver par exemple la possibilité de jouer à 8 par partie, la présence de toutes les quêtes du mode solo, une fenêtre d’échange pour le commerce entre les joueurs (les voleurs étaient assez courants sur Battle.net), etc...


En attendant le Stress Test...

Sur le papier et à la lecture des améliorations apportées, le jeu semble presque parfait. Diablo a enchanté le monde entier par le plaisir qu’il procurait au joueur, un plaisir immédiat et prolongé dans le temps. Blizzard n’a donc pas cherché à refaire un nouveau jeu. Cela aurait été idiot de sa part. Il s’est donc limité à le rendre encore plus passionnant, en apportant mille petites améliorations. Et on sait que c’est le soin apporté aux détails qui fait d’un jeu un succès planétaire. Le moins que l’on puisse dire est que Blizzard sait comment s’y prendre à ce niveau-là. La première phase du beta test est maintenant terminée, et d’après les joueurs qui y ont participé (haaa les rats... ), Diablo II est un Diablo porté à son paroxysme. Je vous laisse imaginer le carton que risque de faire un tel jeu.

La seconde phase du beta test va bientôt commencer, et comme j’en fais partie, je pourrai dès lors vous donner un avis personnel sur ce qui sera peut-être le hit de l’année. Voire plus...

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